RàR Ayu : Merci beaucoup à toi, j'espère sincèrement que cette dernière partie te plaira ! ^^

Hello tout le monde !

J'ai pris du temps, c'était pas facile, facile, mais LE VOILA, avec LE LEMON, et TOUTES LES EXPLICATIONS ! … Hum, hum ! U_U (Et seulement quatre jours après la saint valentin ! :D)

C'était dur pour moi d'écrire, en ce moment, et particulièrement ce chapitre. Déjà parce qu'il y avait le lemon, que j'ai du écrire à LA PREMIÈRE PERSONNE, je trouvais ça important de le souligner, mais aussi à cause d'un concours auquel je participe, et d'une grippe qui m'a clouée au lit pendant une semaine avec la gorge en feu et 40 de fièvre, ouais ! Et comme je ne me suis pas relue correctement, je vous demanderai de ne pas trop faire attention aux éventuelles fautes que vous pourriez trouver ! ^^'

Mais sinon, je me suis réellement bien éclatée à écrire ce dernier chapitre. Le lemon est un peu nul et pas assez décrit, je pense, mais c'est mon tout premier, et de commencer avec du ''je'' dans ce ''genre littéraire'', c'est très difficile. XD

Merci encore pour les reviews que j'ai reçus, et qui m'ont fait très plaisir !

Je vous laisse à présent lire, en espérant que ce dernier ''chapitre'' vous plaise, et on se retrouve à la fin pour toutes les explications ! ^^

ATTENTION À LA PRÉSENCE DE LEMON !


Part 2 : ...to hi.


Ma poche. Les clefs. La porte. Toujours la même rengaine, toujours le même désespoir une fois à l'intérieur de ce foutu appartement.

« Grimm ? C'est toi ? »

Non, ce n'est pas moi. C'est un cadavre qui rentre tous les jours dans cette putain de baraque vide, une merde humaine qui t'imagine arriver en courant vers moi pour m'embrasser furtivement et me raconter ta journée, un sourire aux lèvres. Je t'ai perdu, je le sais bien.

Mais putain, mais qu'est-ce que ça fait mal !

Mon poing rencontre le mur de l'entrée. Violemment. Mes dents grincent, mon visage se tend. J'ai envie de hurler, de me rendre chez ton putain de nouvel amant et de lui refaire le portrait ! Mais je ne fais rien. Je m'écroule juste sur le sol gelé, piteusement.

Qu'as-tu donc fait de moi ? Moi, le sans-cœur, le terrible Jaggerjack ! C'est censé être mon travail de détruire les autres, pas l'inverse ! J'étais resplendissant, plein de vie, moqueur, manipulateur et cruel, tel un soleil brûlant les yeux de tous ceux qui le regardaient, mais depuis ton départ, ma lumière s'est éteinte. Je ne vis plus, Ichi. Je survis.

Un flash-back m'éblouit. Mon cœur se tord.

« Dis, tu m'aimes ?

-Pourquoi c'te question ?

-Parce que j'ai envie de savoir ! Tu ne me le dis jamais.

-J'ai pas b'soin d'te l'dire, tu la connais d'jà, la réponse.

-Justement, non. Je doute. »

Ah, oui. Il était du genre fleur-bleue tout plein, et je n'ai jamais pu blairer ces moments où il essayait de me forcer à dire ce que je n'avais pas envie d'exprimer.

Je l'ai toujours étreint en me disant que je ne l'aimais pas. Pour moi, il fallait que tout ça s'arrête, je ne me voyais pas passer le reste de ma vie avec une quelconque personne.

« Demain, je le quitte et je lui dis que je suis sorti avec lui juste pour son cul. »

Combien de fois me suis-je répété ça ? Une bonne centaine. Si ce n'est plus. Ce n'est qu'à partir de cinq mois de vie commune que j'ai arrêté de penser à le quitter. Ce jour-là, je venais de ravager l'appartement, animé par une jalousie sans nom en entendant qu'il devait rejoindre Rukia dans un bar pour un truc.

« J-je te j-jure, Grimmjow. S-si jamais tu balances cette chaise, j-j'me casse ! J'ME CASSE, TU ENTENDS ?! Avait-il crié, apeuré une fois encore par mon comportement violent et irrationnel. »

La chaise n'a pas volée. Certes. La vitre que je visais n'a pas été cassée. Mais lui; lui, il s'est prit la plus grosse claque que je n'ai jamais mise à personne. Il s'est lourdement écroulé au sol, pendant que je reprenais de l'air pour pouvoir hurler qu'il ne me quitterait pas, qu'il n'en avait pas le droit, qu'il était à moi ! mais rien n'est jamais sortit.

En entendant ce corps percuter le sol avec un gémissement de douleur, cachant sa tête derrière ses frêles bras de peur d'être roué de coups, toute ma sourde colère était soudainement partie. Je n'ai pas pu bouger, pétrifié par mon propre geste.

Et là, l'évidence que je m'appliquais à rejeter depuis le début m'est apparue, plus forte que les autres fois, cruelle et sans issue. Je l'aimais. Depuis le début, la toute première fois où j'avais croisé son regard, j'étais tombé amoureux de lui.

Et je n'arrivais qu'à le blesser un peu plus chaque jour que l'on passait ensemble, dans cet appartement à présent vide.

Ce jour-là, je l'entendis pleurer. Sangloter. Renifler bruyamment, attendant sûrement que je me foute de sa gueule.

« D-désolé... Désolé, Ichi. T-tu vas bien ? J'ai frappé fort, non ? Dis, tu... »

Il avait repoussé ma main. S'était reculé jusqu'à toucher le mur. Et il me regardait d'un regard haineux, profondément triste, ses yeux mouillés qui semblaient hurler à la trahison et une main sur sa joue gonflée. Je crois que je n'ai jamais ressenti une aussi grande douleur que ce jour-là.

Pendant une dizaine de secondes qui me semblèrent une éternité, nous continuâmes à nous regarder silencieusement, lui furieux, moi surpris. Puis je m'accroupis doucement à côté de lui, dans un geste lent cherchant à ne pas effrayer l'animal blessé qui se tenait devant moi, et je le pris dans mes bras, essayant piteusement de ne pas le serrer trop fort.

« J'suis désolé, Ichi. J'aurai pas dû, j'voulais pas... Me quitte pas, Ichi. J'sais pas c'que j'ferai, sans toi, tu... j'ai b'soin d'toi, Ichigo. J'ai b'soin d'toi... »

Un silence lourd s'était alors installé, seulement coupé par nos deux lourdes respirations et par l'horloge de la cuisine qui, même pour ce moment, n'avait pas daigné arrêter son tic-tac énervant. Et même si mes yeux étaient parfaitement secs, mon cœur pleurait.

« J'vais changer... J'te promet d'changer, alors s'te plaît, attends un peu, juste un peu ! Donne-moi ma chance, Ichi. J'y arriverai, promis ! »

Cette scène me fait toujours penser à un autre moment de ma vie, à ces images qui me hantent, qui peuplent chacun de mes pires cauchemars, qui reviennent toujours comme une rengaine incessante; à ce souvenir, ce jour où ma confiance envers les autres s'est définitivement envolée...

Je ne sais plus exactement l'âge que j'avais, sûrement six ans, peut-être sept, au pire huit. Ce jour-là, mes parents avaient eu une grosse dispute comme ça arrivait souvent, chez nous, et j'avais attendu l'accalmie pour descendre les voir. Mais cette fois-ci, c'était différent. Ma mère était en train de faire ses valises, les yeux en larmes, son maquillage ayant coulé de partout.

Je ne comprenais pas. Je ne comprenais rien du tout à ce qu'il se passait devant moi, à l'air horrible que mon père avait sur son visage, menaçant et blessé, la regardant comme si c'était la pire merde du monde, la chose la plus dégoûtante qu'il eût vu.

Ce jour-là, je n'ai rien dit. J'ai attendu, silencieusement, mon regard passant de l'un à l'autre en espérant vainement que l'on m'explique ce qu'il se passait. Rien n'ai jamais venu.

J'ai juste vu cette femme au visage noircit par le maquillage boucler sa valise, me serrer doucement dans ses bras en me faisant ses adieux, et s'en aller sans fermer la porte.

Je ne l'ai jamais suivi. Je ne lui ai pas non plus demandé d'explications. J'estimais ne pas en avoir le droit.

Pour moi, elle avait toujours été la mère-fantôme. Toujours dehors à acheter ceci ou cela, alcoolique sur les bords et joueuse de poker dans les bars alentours, je ne me rappelle même pas qu'elle soit venu me chercher ne serait-ce qu'une seule fois à l'école.

C'avait toujours été mon père qui s'était occupé de moi, qui m'avait donné le biberon et appris à lire, à écrire, à compter, et je ne ressentais réellement rien pour cette extra-terrestre qui vivait dans la même maison que moi.

Mais dès qu'elle fut un peu plus loin, assez pour ne pas m'entendre, je me sentis obligé d'interroger mon père, pour comprendre quelle était cette haine qui ravageait de cette façon son âme meurtrie.

« Papa, pourquoi maman elle part ?

-Ta mère est une salope. Elle nous a trahi, Grimmjow. Elle ne nous aimait pas. Elle s'est juste servi de mon fric ! Cette connasse nous a abandonné... Tu veux la rejoindre, Grimmjow ? Elle qui ne s'est jamais occupé de toi, qui ne s'est jamais soucié ni de tes notes, ni de ta santé, ni de rien du tout ? Tu vas m'abandonner, toi aussi ? »

Je n'ai pas saisi le sens de toutes les phrases, mais il avait l'air tellement perdu, seul et effrayé que je n'ai pas réfléchit très longtemps. J'ai attrapé son pantalon, fixant la silhouette qui s'éloignait vaillamment de notre petite maison sans jamais se retourner, dans sa fine et courte robe rouge et ses talons aiguilles de marque, et j'ai répondu :

« Non. Je ne t'abandonnerai jamais, papa. Je te le promets. »

Le reste est flou. Très flou. Je sais que mon père a perdu sa joie de vivre, juste après cet événement. Je me rappelle aussi de cette série de photos que j'ai vu sur la table de la cuisine, et qui, même si j'étais un enfant, m'a permis de faire le lien entre le départ de ma mère et la haine de mon père.

Cette femme sortait beaucoup, certes. Elle dépensait des sommes astronomiques dans des habits de marques, de l'alcool, ou ses parties de poker. Mais elle en profitait aussi pour tromper son mari, et ces photos en témoignaient plus que bien...

Je crois que c'est à ce moment-là que j'ai réellement été dégoûté des femmes. De voir ma propre mère, ma génitrice, avec plusieurs hommes différents, ça a été pour moi comme un électrochoc.

Et puis, il y avait lui, l'homme blessé et le papa-poule qui a bercé mon enfance, qui ne cessait de me répéter, comme pour se convaincre lui-même qu'il ne s'était pas fait avoir, qu'elles étaient de toute façon toutes pareilles :

« Ne te mets jamais avec quelqu'un, Grimmjow. Ce sont toutes des putes qui ne cherchent que l'oseille, rien de plus ! Ne te fais pas avoir comme moi ! Fais les souffrir si ça t'amuse, mais ne leur donne jamais ta confiance, d'accord ?

-Oui, papa. »

J'ai fini par y croire. Par y penser. Et y généraliser.

Très tôt, j'ai commencé à coucher à gauche à droite, draguant tout ce qui bouge et en profitant pour une seule et unique nuit, rien de plus. Je pensais que le monde marchait comme ça, que c'était ça, l'amour. Hommes, femmes, tout y passait, tant que j'avais quelqu'un sur qui me défouler, tout allait bien.

Et puis, à une soirée où un pote m'avait emmené dans un nouveau bar, je l'ai rencontré. Je l'ai tout de suite trouvé magnifique, avec ses grands yeux ambres et ses cheveux flamboyants. J'ai bu quelques verres, le matant durement sans qu'il ne s'en rende réellement compte, et une fois un peu pompette, je l'ai abordé.

« Hey ! Mais que vois-je à l'horizon ? Un beau-gosse carrément sexy, si je n'm'abuse !

-Euh... Désolé, mais je ne suis pas gay. »

Je crois que jamais on ne m'avait lancé une phrase pareille. Jamais je ne me suis fait remballé ainsi. Mais ce n'est pas pour autant que je me suis démonté ! Je me suis penché devant le comptoir, et j'ai murmuré d'une voix pleine d'envie :

« Ben tu vas devoir t'reconvertir, beauté !

-Non, merci, très peu pour moi ! Je suis déjà avec quelqu'un, de toutes façons. Mentait-il, mal à l'aise. »

D'une façon, je l'ai sentit différent. Et je me suis accroché, venant le voir tous les jours pour parler un moment, en savoir un peu plus sur lui... Et petit à petit, je l'ai vu se rapprocher, m'accepter doucement mais sûrement, et mes répliques eurent de plus en plus d'effet.

Et puis, je me suis dit : pourquoi pas sortir avec lui ? C'est un con, il est en train de tomber raide dingue de moi, il a un joli p'tit cul et un visage carrément magnifique et en plus, il a du caractère. Ça serait quelque chose, de l'avoir pour moi pour quelques temps !

Je l'ai emmené chez moi, on a couché ensemble, je lui ai proposé de venir habiter à la maison. Il a accepté rapidement, et je l'ai forcé à quitter son job.

« Je gère tout, Ichi, t'as pas à t'inquiéter. »

Et là, tout a dégénéré. Normalement, la jalousie, je ne connaissais pas. Ceux avec qui je sortais pouvaient bien me tromper dans mon propre lit, je n'en avais rien à battre. Mais avec Ichigo, tout était différent. Je ne pouvais pas rester de marbre, c'était impossible.

Et plus j'y pense, plus je me dis que j'étais réellement inhumain.

« Tu vas où ?

-Je vais chez Renji, on doit réviser pour un exam'' !

-Quoi ? T'peux pas réviser tout seul ?

-Bah... si, mais on avait prévu ça; et puis, c'est plus facile de réviser tous les deux !

-Mais vas-y, aller, prends moi pour un con, en plus !

-Mais je te prends pas pour un con !

-T'essaie de m'rendre jaloux, c'est ça ?! J't'interdis d'y aller, Ichi, t'entends ?! T'vas rester dans c'te putain d'baraque, ou j'te jure qu'tu vas entendre parler d'moi !

-Mais calme-toi ! Il m'a juste invité pour qu'on révise ! Je vois pas ce qui te mets dans cet état-là ! Si tu l'as oublié, Renji, c'est mon meilleur pote, alors je comprends pas pourquoi tu prends tes grands airs comme ça !

-Tu RESTES ici, ok ?! Si jamais t'essaie de t'casser, j'te jure que j'te défonce !

-Nan mais je rêve ! C'est pas parce qu'on sort ensemble que j'suis ta propriété privée, j'te signale ! Putain, mais j'suis libre, tu sais !

-Bah justement, non! Tu m'appartiens, ok ?! Et si j'te dis d'rester ici, ben tu resteras ici, point barre !

-Je ne t'appartiens pas ! Je ne suis pas à toi, bordel !

-T'as fini de m'répondre avec ta bouche de sale petite pute ?! Quand j'dis un truc tu m'écoutes et tu t'la ferme, c'est clair ?! J'ai dis : tu RESTE là, ok ?!

-Ma bouche de sale petite pute ? Mais tu sais c'qu'elle te dit, ma bouche de sale petite pute ?! Elle te dit d'aller te f- »

À ce moment là, j'ai donné un tel coup sur le mur que ça l'a stoppé net dans ses paroles. J'ai hurlé :

« T'es vraiment qu'une petite salope qui écarte les jambes devant tout l'monde, espèce de gros PD ! Mais vas-y chez ton putain d'ami à la con ! Va t'faire défoncer, j'suis sûr qu'il en a une grosse ! Et qu'il t'la met bien profond, comme t'aime ! En fait, t'es pas différent, Kurosaki ! T'es vraiment une grosse merde comme les autres, aussi conne et aussi salope ! »

Il y a eu un blanc. Mais un gros blanc, le genre de blanc lourd, surpris. Il venait de découvrir ma face cachée en même temps que moi-même, les vestiges d'un souvenir d'enfance traumatisant. Il répondit alors, fou de rage et profondément blessé par mes paroles crues et sans aucun sens :

« Mais putain, mais on va RÉVISER ! Tu crois vraiment que je ferais ça avec Renji, alors qu'à la base, je suis même pas gay ?! Mais réveille-toi un peu, Grimmjow ! Tu te crois peut-être tout permis parce qu'on sort ensemble ?! Ben laisse-moi te dire que c'est pas le cas ! T'es peut-être sortit avec des gens pas nets, mais je suis pas comme ça, bordel ! Alors j'vais t'dire, moi : j'ai beau t'aimer, je te jure que si tu continues à penser je suis un objet qui t'appartient, j'me casse, ok ?! »

Rien ne s'est arrangé avec le temps. De la vaisselle, j'en ai cassé, je suis même devenu pote avec le vendeur du magasin d'à côté ! Mais jamais il n'a eu la force de me quitter. Et je me jouais de ça, je savais que quoi que je fasse et quoi que je dise, il reviendrait de toute façon vers moi.

Je l'empêchais de passer du temps avec ses amis, je ne voulais pas qu'il aille en cours les jours où j'étais en congé, j'essayais de le forcer et de lui faire prendre l'habitude de m'obéir. Jusqu'à ce que je me rende compte de ce que j'étais en train de faire.

Et là, je me suis dis : arrête. Arrête ça, arrête. Ichigo est un mec bien, il t'aime comme personne, il a de bons amis, il est loyal. Arrête d'être jaloux, il ne voit que toi. Arrête de vouloir le retenir, il reviendra toujours. Il n'est pas comme les autres, et toi, tu vas le perdre bêtement !

Et j'ai arrêté. Vraiment.

« Tu vas où ?

-Chez Renji.

-Ah, ok. »

Cette fois-là, il m'a regardé avec des yeux ronds et s'est éclipsé.

« A ce soir ! Je rentre avant six heures trente, promis !

-Pas d'prob', à c'soir ! »

La porte s'est alors fermée. J'ai éteint la télé, je l'ai écouté dévaler les escaliers. Dès que le bruit est devenu lointain, j'ai attendu devant la porte vitrée, caché par les rideaux. Je l'ai vu sortir. Tourner au premier carrefour. Et j'ai bondis dans la cuisine. J'ai ouvert le placard, je me suis défoulé sur les assiettes.

CLANG ! Une en moins. CLANG ! Une deuxième. CLANG ! Une troisième. Je les aient toutes passées, soulagé de ne pas entendre sa voix incertaine, de ne pas le voir trembler de peur, de ne pas contempler ces si beaux yeux pleurer par ma faute...

Une fois le carnage fini, j'ai nettoyé, j'ai pris de l'argent, je suis allé remplacer les assiettes. C'était exactement les mêmes, mêmes motifs, même couleur, même taille. L'illusion était parfaite. Et il n'avait pas souffert.

Ce jour-là, je me suis rendu dans la salle de bain, j'ai fait couler de l'eau. Je me suis déshabillé en vitesse, puis j'ai regardé mon reflet dans le miroir. Je souriais réellement comme un idiot...

Le jour où Ulquiorra m'a appelé parce qu'il avait besoin d'un barman, je me suis sentit obligé d'accepter. J'avais été viré quelques jours avant, et le bar de mon meilleur ami allait très mal, alors je me suis dit : ''pourquoi pas ?''.

Ichigo n'a jamais aimé Ulquiorra. Il le trouvait dérangeant, et n'aimait pas du tout ses fréquentations. Rien ne s'est arrangé quand il a appris que mon meilleur ami consommait de la drogue.

« Ne fais pas comme lui, Grimmjow ! Si je te vois un jour avec une paille dans le nez, je te jure que je te quitte illico ! »

J'avais déjà essayé, certes. Mais je ne me suis pas laissé prendre, et je n'ai jamais retouché à cette petite poudre blanche. Enfin, bref. J'ai commencé à travailler sans rien dire à Ichi. Je sortais à vingt et une heure, je rentrais vers une ou deux heures du matin. Ichigo était inquiet.

En recherchant des infos à gauche à droite, il a fini par apprendre que je travaillais à un bar de la région. Il s'y est rendu, n'y croyant qu'à moitié. Moi, j'étais au même moment en pause, et je prenais un verre d'eau à une table vide.

Une pétasse blonde est venue, elle s'est approché, a essayé de me taper la discut'. Quand elle a vu que ça ne marcherait pas, elle a fait la moue, et s'est jetée sur moi. Il est arrivé juste à ce moment là. J'ai vu ses yeux s'écarquiller, son regard se voiler, ses jambes l'emmener loin de ce maudit bar.

Le temps que je repousse la connasse qui m'avait fait prendre pour un con, que j'attrape ma veste et que je jette un regard entendu à mon ami qui avait vu toute la scène filer devant ses yeux, le roux avait déjà disparu dans les ruelles bondées.

Je me suis précipité chez nous, mon téléphone à l'oreille qui sonnait sans que personne ne daigne répondre, espérant le retrouver là-bas, mais il n'y avait déjà plus rien. Un sac avait suffit. Il avait juste pris quelques habits de rechange et d'autres objets importants pour se volatiliser.

Quand j'ai vu que le cadre photo contenant un précieux souvenir de vacances par terre, brisé et déchiré, mon cœur a fait un bond.

Je venais de perdre celui que j'aimais. J'ai téléphoné chez son père, il ne savait rien du tout. J'ai couru chez Ikkaku, celui que je connaissais et appréciais le mieux parmi les amis d'Ichigo, mais il n'était pas au courant non plus. Il a appelé la petite Kuchiki, qui a appelé Renji.

Finalement, j'ai eu mon renseignement : Ichigo s'était réfugié chez Renji et ne voulait plus voir personne. Ikkaku m'a passé Rukia.

« Tu devrais le laisser respirer pendant quelques temps, Grimmjow. Tu comprends, Ichigo était déjà dans le doute; il ne savait pas si tu l'aimais sérieusement ou non, alors de voir ça, ça a dû lui faire comme un choc. Je suis sûre que dans quelques temps, il reviendra pour s'expliquer avec toi. Pendant ce temps, je te donnerai des nouvelles de lui, d'accord ? Ne stresse pas, Grimmjow. Tout va s'arranger. Je t'aiderai, ok ? Alors ais confiance en Ichigo et sois patient. »

Nous nous sommes échangés nos numéros. Je croyais en elle, je croyais en lui. Tous les jours, on s'appelait, et elle me donnait de ses nouvelles. Je n'arrivai plus à dormir. Quand, deux semaines plus tard, elle m'a conseillé d'aller parler avec Renji, j'ai compris que j'allais devoir me battre pour retrouver mon rouquin.

« Si tu oses poser ne serait-ce qu'un doigt sur Renji, sache que je ne serai plus de ton côté, Grimmjow ! Mais tu dois lui faire comprendre que c'était un malentendu, et que tu n'y es pour rien. D'accord ? »

Au fil de nos discussions, je l'ai senti perdre patience en même temps que moi. Je voyais bien que quelque chose n'allait pas, mais je ne disais rien. Ichigo ne sortait plus, il ne répondait pas à mes messages, ne cherchait pas de travail... Mais je n'en savais pas plus.

Jusqu'à hier soir.

« Grimmjow ?

-Quoi ?

-Je dois te dire quelque chose. C'est... très important.

-Ça a à voir avec Ichigo, non ? Qu'est ce qui est arrivé ?

-... Ichigo et Renji sortent ensemble. »

Trahi. Je me suis sentit trahi. J'avais mal à la poitrine, je ne comprenais pas. Comment avait-il pu me faire ça ?

« Ne leur en veut pas, Grimmjow ! Me répétait inlassablement Rukia qui semblait d'ores et déjà regretter cet aveu. »

Mais j'étais déjà envahi d'une colère sans nom, et rien au monde n'aurait pu me calmer. Je la coupai alors avec une voix plus grave qu'à l'accoutumée :

« Depuis quand ?

-Hein ?

-Depuis quand ils sortent ensemble ?!

-... Depuis deux mois... »

Un coup de couteau. J'avais réellement cru être transpercé par un canif.

« Et tu l'savais depuis l'début ?

-... Oui, Grimmjow. Je le savais.

-Attends, mais ça veut dire que depuis l'début, tu t'fous d'ma gueule ?

-Non, Grimmjow, je ne me suis pas foutu de toi, je-

-Et c'était quoi, ces ''il va rev'nir'' ? C'était des mensonges, c'est ça ? Des putains d'gros bobards ?!

-Je ne t'ai pas menti, je veux vraiment t'aider ! Tu-

-Tu crois qu'ça m'fait rire ?! Hein, tu trouve ça marrant d'me faire espérer pour rien ?! Alors qu'il baise déjà avec quelqu'un d'autre ?!

-Grimmjow, calme-toi, c'est-

-Me calmer ? Me calmer ?! Alors que tu viens de m'apprendre que celui qu'j'aime sort avec son meilleur ami ? Alors qu'ça fait deux mois qu'j'dors plus ? Alors qu'depuis l'début, tu t'fous d'ma gueule ?

-Il n'est pas heureux, avec Renji ! »

Une douche froide. Une prise de conscience. Ichigo était blessé de notre rupture. Ichigo sortait avec Renji. Ichigo n'arrivait pas à s'en remettre. Autant cette phrase avait réveillé en moi un profond mal-être envers celui que j'aimais, autant l'espoir de le revoir un jour était réapparu.

« Depuis qu'il t'a quitté, il ne sort plus, il n'a retrouvé du travail que très récemment, il n'arrive plus à dormir et il ne veut plus voir personne. Grimmjow, Ichigo est en train de mourir ! Oui, il sort avec Renji, mais remets-toi dans le contexte ! Il était désemparé, et ça fait des années que Renji est fou de lui ! Donc quand Ren s'est avoué, Ichigo n'a pu que lui dire oui, puisqu'il voulait t'oublier !

-Ouais, je comprends. Mais comment je fais, moi, alors, pour revoir Ichi ?

-C'est ta dernière chance, Grimmjow. Retourne parler à Renji une dernière fois, et si il s'efforce à pas vouloir t'écouter, alors trouve un moyen pour parler directement à Ichigo, même si il faut que tu aille frapper là-bas. »

Cette nuit, je n'ai pas pu dormir. Ce matin, je me suis reposé jusqu'à onze heures. Ce soir, je suis allé voir Renji. Il n'a rien voulu entendre. J'ai failli le frapper. Je me suis cassé. Je ne sais plus quoi faire. Et je reste devant cette putain de porte d'entrée, collé à ce mur froid, me demandant ce que je vais bien pouvoir inventer pour me sortir de ce cauchemar...

Soudain, mon téléphone sonne. Je l'attrape et je répond. C'est sûrement Ulquiorra, il m'appelle souvent à dix heures du soir, en ce moment.

« Allo ? »

Mais plutôt que la voix grave et calme de mon meilleur ami, c'en est une stressée et incertaine, une que je n'ai pas entendu depuis bien longtemps, qui me demande :

« A-allo ? Je te dérange ? »

Deux mois, deux longs mois sans l'entendre, sans pouvoir lui parler... ! Et aujourd'hui, enfin, je peux lui parler, m'expliquer, m'excuser. Je crois que c'est le plus beau jour de ma vie. Je veux lui dire à quel point il compte pour moi, je veux aller le chercher, et je veux qu'on rentre tous les deux ensemble pour ne plus jamais se séparer.

Nous discutons quelques instants où j'apprends que le rouge a enfin craché le morceau, nous ''réconciliant'' rapidement. Puis je demande à venir le chercher. Moment de silence, avant qu'il n'acquiesce, du soulagement dans sa voix. Je raccroche précipitamment, je prends mes clés, et je sors de chez moi.

J'appelle directement Rukia. Nous discutons un court instant où je lui explique ce qu'il s'est passé, et où je la remercie à ma façon. C'est à dire brièvement, sans dire les mots, d'une façon plus discrète. Elle paraît rassurée. Arrivé sur le parking, je range mon portable et accélère encore un peu le pas.

Ma caisse m'attend à ma place, celle qui m'est exclusivement réservée. Je m'enfonce courageusement à l'intérieur. Je vais le revoir, je veux le revoir, je dois le revoir. Ce soir, il est à moi. Je n'ai qu'une idée en tête, l'embrasser à nouveau. Et dire que j'étais fou quand j'ai appris qu'il sortait avec l'autre ananas...

Hier encore, je le haïssais de toute mon âme; et aujourd'hui, je l'aime de tout mon être...

Ma voiture fonce dans les rues le plus vite possible. Les routes sont bondées, à cette heure-là, mais heureusement, je connais des raccourcis qui m'emmènent rapidement à l'endroit où je souhaite me rendre. Je verrouille rapidement ma voiture avant de m'engouffrer dans le bâtiment. L'ascenseur visiblement pris, je me rue sans me poser plus de questions dans les escaliers que je monte quatre par quatre.

Je cherche la bonne porte, le souffle court, essayant de calmer un minimum ma respiration. Puis je sonne. Mes gestes sont rapides, désordonnés. Ma main tremble affreusement. J'espère sincèrement que ce sera lui qui ouvrira cette putain de porte. Mais raté. C'est la voix de l'autre, l'affreux, le ridicule fruit rouge, qui m'avertis, d'une voix de déterré :

« Ouais, j'arrive... »

J'aime son ton lasse. J'aime le son déformé, attristé et désespéré de sa voix. Tout son malheur, je l'adore, je le savoure. Je suis rancunier. J'avais espéré faire une exception pour lui, car c'est le meilleur pote d'Ichigo, mais maintenant que je suis à moins de dix mètres de lui, je me rends compte que je ne pourrais pas. Pas complètement, en tout cas. J'ai envie de le voir souffrir, d'imaginer son cœur se déchirer comme l'a fait le mien quand j'ai appris qu'il me l'avait volé.

Mais en le voyant, lui et son geste pour m'inviter à entrer d'une façon résignée, ma haine s'atténue. Il aurait pu me regarder mauvais, mais il baisse les yeux. Il sait bien qu'il ne peut rien y faire, il a d'ores et déjà laissé tomber. Il est juste en train de se retenir d'éclater, rien de plus. Je pourrais presque le prendre en pitié...

Il ferme la porte dès que je suis à l'intérieur en évitant soigneusement de me regarder dans les yeux. Je cherche des yeux une touffe rousse, agacé de ne trouver qu'un pot de fleurs orangées. En voyant mon froncement de sourcils se prononcer encore un peu plus, le rouge soupire.

« Il est en train de ranger ses affaires dans la chambre, il arrive.

-Dans c'te putain de chambre où tu l'a niqué, hein ?

-Rah, mais tu sais vraiment que parler de ça ?

-Ouais. Ça m'énerve. Mais je dirais rien. Pour Ichi. »

Je lui fait un de mes fameux sourires carnassiers, mais ça ne sert à rien : il ne me regarde pas. Adossé au mur, il fixe le parterre, amorphe, tel un parfait robot. J'entends son souffle qu'il s'efforce de calmer, j'imagine le sanglot qu'il doit retenir. Et bizarrement, ça me rappelle mon état à moi i peine quelques heures.

Je me rappelle ces moments de solitude que j'ai eu. Cette envie de suicide, ces cadavres de bouteilles de whisky, ces appels désespérés que je partageais avec Ulquiorra, les placards complètement vides, le lit toujours défait, les photos, les souvenirs enveloppant mon lieu de vie...

Le premier mois avait été horrible. Il a fallut que je fasse mes courses, que je lave l'appartement une fois par semaine, que je vire tout mon alcool pour être sûr de ne pas replonger, que je cuisine ma bouffe, que je change les draps de mon lit, bref. J'ai vite dû reprendre les habitudes d'une vie en solitaire, avec tous ses points faibles et l'envie de retrouver quelqu'un à qui parler.

Il fallait pourtant que je me ressaisisse. Alors j'ai vécu, comme ça, pendant des semaines, sans une seule de ses nouvelles, avec juste quelques coups de téléphone pour m'annoncer son état, pour savoir ce qu'il faisait. Et il semblait dans le même état que moi. Vraiment.

Et dès la nuit venue, je me mettais toujours à réfléchir intensément. Pourquoi ne revenait-il pas ? Pourquoi mes messages ne lui faisaient-ils rien ? Il avait donc éteint son portable ? Me détestait-il à ce point-là ? Il était tout, pour moi ! Il fallait qu'il me revienne, c'était une évidence. Mais une évidence incertaine, plongée dans le doute.

Et l'évidence de ce type qui se trouve à présent devant moi, c'est que celui qu'il aime va définitivement partir. Je peux d'ores et déjà lire dans ses pensées, je l'entends presque hurler la perte de cet être qui lui semble si cher, et il ne peut rien faire, il est totalement impuissant. Ma colère se calme complètement quand je le vois arriver, deux valises à la main, m'appelant doucement.

Je ne résiste pas plus longtemps et je fonds dans ses bras, trop heureux de ressentir à nouveau la chaleur si caractéristique de son corps. Je lui avoue tout ce que j'ai sur le cœur, tantôt avec désespoir, tantôt avec humour, essayant de laisser de côté la gêne qu'il ressent en sachant qu'il fait ça à côté de l'ananas rouge.

« Allons-y, je ne veux pas faire souffrir Renji une minute de plus. »

J'acquiesce, me décale, et je vais taper amicalement l'épaule de Renji. Et je le remercie. À ma façon. Surprenant les deux autres qui ne savent plus comment réagir. Finalement, le meilleur ami d'Ichigo me répond d'une façon acerbe, comme je m'y attendais.

Je mets ma fierté de côté, sachant très bien que si je fais comme si je m'en foutais, je le blesserai bien plus. Quelques secondes plus tard, j'ai empoigné les valises, et je descends les escaliers avec mon rouquin à mes côtés. Il est gêné, mais tellement heureux que je relâche rapidement la tension accumulée au cours de ces deux mois.

Nous montons dans la voiture, et nous rentrons à la maison. Ichigo envoie un message à Rukia, pensant sûrement qu'elle n'est au courant de rien. C'est mieux comme ça, après tout. Une fois dans l'ascenseur, j'attends que les deux portes se ferment complètement pour me jeter à nouveau sur lui et l'embrasser sensuellement.

Nous discutons un moment pendant lequel je lui fait comprendre que je suis jaloux, juste pour voir son sourire s'illuminer une nouvelle fois d'une façon douce. Mon corps chauffe alors bizarrement, je me sens tout chose. Chaque baiser que l'on s'échange monte un peu plus encore notre température, mais je ne peux me résoudre à aller plus loin maintenant.

Les portes s'ouvrent, et nous nous ruons vers notre petit appart' qu'il essaie désespérément de déverrouiller. Joueur, j'ai posé les valises, et je commence à le caresser doucement. Un frôlement par ci, un souffle par là, et Ichigo n'est déjà plus présent.

« Mhh... »

J'entends le clip significatif dans la serrure, nous rentrons rapidement. Les valises sont vite abandonnées juste devant l'entrée, comme la plupart de nos vêtements. Nous avançons fiévreusement en direction du lit où je l'allonge délicatement, contemplant avec envie ses yeux pleins de passion.

Nous nous observons lentement, nous bouffant littéralement du regard, avant que je ne perde patience. C'est toujours moi, qui lâche, jamais lui. Pourtant, la bosse au niveau de son entrejambe me crie le contraire...

J'enlève doucement son pantalon, espérant secrètement qu'il me demande de me dépêcher, mais rien ne vient. Juste des bruits suggestifs, des halètements délicieux, et ces yeux, remplis de luxure et d'une envie incontrôlable, d'une flamme qui me consume de l'intérieur...

Je prend ses lèvres d'assaut, le forçant presque à me laisser entrer, laissant finalement nos langues tourbillonner entre elles dans un balai d'une rare délicatesse. Dès que le souffle vient à nous manquer, je me recule pour prendre quelques bouffées d'air, et je m'attaque dès lors au cou magnifique. L'odeur me fait perdre pied, mais je reste droit, fier, me délectant des gémissements que mon traitement fait sortir.

Je continue mon chemin vers la fin de la gorge, que je suce longtemps pour laisser une marque -ma marque-, puis en direction du torse, et des deux boutons de chair déjà bien assez durs. Rien qu'un coup de langue sur l'un d'eux, et déjà, une râle de plaisir m'informe que je suis sur la bonne route. Je sens ses mains sur mon dos, courant de mes hanches à ma chevelure à une vitesse folle.

« Ah... Mhhh... »

Mes doigts se mettent aussi au travail, caressant ses cuisse, ses hanches, puis le bas de son torse, sans jamais réellement toucher d'endroits très sensibles. Les sursauts de sa voix me font comprendre qu'il commence à s'impatienter, alors je pince son deuxième bout de chair en aventurant mon membre mouillé plus bas vers le nombril.

« Grimmjow... ! »

Je souris. Aurais-je réussi ?

« Ouais, quoi ?

-Dé-dépêche... S'il te plaît... »

Je sens mon bas ventre papillonner, et mon sexe qui se durcit encore un peu plus semble me supplier de le libérer de son étroite prison. Alors je passe à la vitesse supérieure : j'enlève doucement son caleçon, alors qu'il gémit à nouveau mon nom, et sans plus de temps, je le prend en bouche.

« Ahhh ! Att- Grimmj-... ! »

Je le sens pulser, je l'entends gémir, je ressens les tremblement de sa main dans mes cheveux... Il s'est relevé sous le choc, et il n'arrive pas à gérer la vague de plaisir que je lui prodigue. C'est trop mignon...

Pendant plusieurs secondes, je m'applique à lécher sa verge, me servant quelques fois de mes mains pour pincer un téton ou mimer l'acte sexuel dans son nombril. Finalement, je m'arrête un peu, et lui présente trois doigts devant la bouche.

« Suce-les, Ichi. »

Surpris, il n'hésite pas à les prendre en bouche et à les aspirer goulûment. Je durcis encore. J'aimerai qu'il me fasse la même chose en bas, mais pas aujourd'hui. On va reprendre doucement, quand même. Je me remets à la tâche, jusqu'à ce que je le sente près à jouir.

Alors je retire mes doigts, je le soulève, et c'est partit pour le premier.

« Ahh... ! Gémit-il.

-Ça fait mal ?

-N-non, ça va, pour l'instant... »

Je l'embrasse pour le faire penser à autre chose, et j'en met un deuxième. Il se tortille un peu, une grimace d'inconfort animant son visage. Je fais des mouvements de ciseaux, essayant de le détendre au maximum et de bien le préparer à la suite. Me rappelant soudainement qu'il n'aimait pas que je reste silencieux pendant l'acte, je commence à lui parler doucement.

« Détends-toi, ça va aller... Oh, putain, comme ça fait du bien de t'toucher à nouveau ! J'pensais que j'pourrais plus jamais te t'nir dans mes bras, quand j'ai su qu'tu sortais avec l'autre... J'ai eu si peur, Ichi...

-Nhh ! Ne... parle plus de ça, d'accord ? On est ensemble, maintenant, alors profitons-en au maximum, ok ? … Bordel, Grimmjow, passe à la vitesse supérieur, s'il te plaît, j'en peux plus... ! Je te veux en moi. »

Ichigo est le plus grand allumeur qui soit. Si au début, il ne supportait même pas de laisser passer le moindre bruit, il a à présent beaucoup changé. Et ce n'est pas pour me déplaire ! Impatient aussi de passer à la suite, je décide de mettre un troisième doigts pour finaliser la préparation de mon amant. Et je cherche la petite boule qui l'emmènera très vite au pays des merveilles...

« Ahhhhn ! »

Trouvé. Je passe alors un dernier coup de langue sur la verge pulsante devant moi, et je retire mes doigts, amusé du grognement de frustration qui fait vibrer ses cordes vocales. J'écarte doucement ses jambes, baissant en vitesse mon pantalon toujours présent et mon caleçon, le prévenant de l'intrusion :

« J'vais y allez, Ichi.

-Vas-y, dépêche toi. »

Un dernier baiser, et je le pénètre doucement. Les débuts sont difficiles, il a mal et je le sais. Je le force à se décontracter au maximum en apposant quelques pressions sur sa verge dure et en massant doucement ses tétons rougis.

Puis dès qu'il repose sa tête sur le coussin, plus calme et détendu qu'au début, j'empoigne ses hanches, et je commence à bouger. D'abord doucement, guettant le moindre signe de douleur ou de plaisir. Mais très vite, il quémande plus :

« Va plus vite, je ne suis pas en sucre ! Et j'en ai si envie... »

Merde. Merde. Mais merde ! Il a fait craquer le fil qui me retenait. Je n'en peux tout simplement plus, mon sexe s'est trop tendu. Je ne vais pas pouvoir me retenir dix secondes de plus.

« P'tit pervers, va ! J'en étais sûr qu't'avais envie qu'j'y aille comme une bête ! Tu vas pas être déçu. »

Je ne me retiens plus du tout. J'y vais comme bon me semble, d'une bestialité hors du commun. Et je ne suis pas le seul à apprécier, si j'en crois les hurlements de pur plaisir qu'il pousse. Le rythme s'accélère toujours plus, il a resserré ses jambes autour de ma taille. Je profite des sensations paradisiaques qui accompagnent chaque coup de butoir, je sais très bien que nous ne tiendrons pas très longtemps.

« Ahhh ! Ahhh ! Ah ! Ah... Ahhhhh ! Gri- ahh ! Grimm- … Grimmjow... ! Je vais... ahhh ! Je vais jouir !

-Jouis, Ichi ! Vas-y... ! »

Il se libère quelques secondes après, se resserrant avec force autour de mon membre déjà au bord qui ne peut plus tenir une seconde de plus. Nous nous écroulons hors d'haleine, couverts de sueurs et de sperme, et nous reprenons tranquillement notre souffle.

« Oh bordel, ça m'avait manqué...

-Moi aussi. M'avoue-t-il dans un soupir.

-Combien d'fois vous l'avez fait ?

-... Trois fois. Seulement trois fois.

-Ok, alors encore deux coups, et on va s'coucher ! »

Il me regarde avec des yeux ronds.

« T'es pas sérieux ?! »

Un sourire sadique et un peu jaloux lui assure que si. Il n'ose plus rien dire, résigné.

« Allez, remue-moi c'joli p'tit cul, on est partit pour une nuit d'enfer, Ichi ! »

Il fait ses yeux de pauvre petite victime, ceux qui me font bander à mort. C'est bête, mais c'est pas cette nuit qu'il profitera d'un sommeil réparateur ! On a encore du temps, devant nous, et je compte bien en profiter un maximum !

Parce que je l'aime. Qu'il m'aime. Et que l'erreur que la vie a faite il y a de cela deux mois ne doit plus jamais se renouveler.

Nous resterons ensemble. Pour toujours.

Car c'est pour cette évidence que je l'ai rencontré.

THE END.


Voilà, une fin bien niaise comme je les aime ! XD

Non, sans déconner, c'est le plus long et le plus intéressant que j'ai écrit, à mon goût.

J'espère tout de même que ce n'est pas trop répétitif, et que c'est compensé par toutes les nouvelles choses que l'on apprend. Je crois que le moment dont je suis le plus fière, dans cet amas de choses quelque peu ridicules, c'est quand Grimmjow décide d'arrêter, et va casser les assiettes dès qu'Ichi est assez loin. Je crois que ça montre parfaitement toute l'ampleur du personnage, le caractère de démon inarrêtable qui sommeille en Grimmjow, et que celui-ci cherche à tout prix à mettre de côté.

J'ai pris beaucoup de plaisir à écrire ce petit recueil de point de vue, et j'espère sérieusement que vous en avez pris autant à le lire !

Pour ce qui est des titres, c'est simple, ''Hito, tsuki to hi'' se traduit par ''l'humain, la lune et le soleil.'' et vous remarquerez que j'ai réussi à faire une allusion au soleil dans cette partie aussi ! XD

Finalement, je dédie le dernier message à une amie à moi : NE RELÈVE PAS MES FAUTES, OU JE VAIS TE PUNIR TRÈS SÉVÈREMENT ! … Elle se reconnaîtra, ne vous en faîtes pas. U_U

Merci d'avoir lu jusqu'ici, j'attends avec impatience vos impressions ! ^^

Sa-chan, qui est émue d'avoir fini cette mini fic' !