Titre : Ce qui aurait pu...

Avertissement : Je mets « M », mais rating à suivre en fonction de l'évolution...

Disclaimer : L'œuvre et l'univers de « Harry Potter » sont la propriété exclusive de J.K.R. , qu'on voudrait tous avoir pour maman pour nous raconter de belles histoires.

Résumé : La bataille finale a vu la fin du mage noir. Le monde magique reste à reconstruire. Et si on partait de la fin de l'histoire, en oubliant l'épilogue ? (HG/DM)

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Note de l'auteur : Bonjour ! Je m'essaie tout nouvellement à l'écriture de fanfic. Je ne suis donc AB-SO-LU-MENT pas rodée à l'exercice. Toutes les critiques seront donc bonnes à prendre. Je pars du principe de publier plusieurs chapitres après celui-ci, ayant une idée en diagonale de l'évolution et de la tournure que pourrait prendre l'histoire, mais tout dépendra en fait de l'accueil que vous en ferez (et oui, si vous trouvez ça à jeter aux orties, je ne persévérerais p't'être pas sur cette trame !).

Donc ! Premier jet, première fic, je suis une page vierge, n'hésitez pas à reviewer !

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[Edit 4 mai 13 : Fic écrite et publiée entre novembre 2012 et janvier 2013, dont je réédite certains chapitres pour des soucis de mise en pages. Le texte ne changera pas, sauf quand une faute ou deux me sautera aux yeux !]


Ce qui aurait pu...

Chapitre 1 - Ceux qui ont survécu

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Harry émergea difficilement ce matin-là. Il sorti péniblement du lit de fortune qui l'avait accueilli cette nuit, glissa ses pieds hors des couvertures, se redressa non sans mal et sorti de la tente.

Dans un premier temps, ébloui par le soleil, il porta sa main à hauteur des yeux puis tourna lentement sur lui-même pour observer ce qui l'entourait.

Il vit des dizaines de tentes, similaires à la sienne, s'aligner avec plus ou moins d'ordre dans ce parc. Quelques personnes, regroupées, l'air fatigué, essayaient parfois de rire mais les sons se bloquaient rapidement dans les gorges, effrayés de briser ce silence et finalement, cette sorte de quiétude.

Plus loin, se dressait le château. Poudlard. Sa maison. Il lui semblait présomptueux de penser qu'il « se dressait » devant lui et pourtant, malgré les tours détruites, les pierres, déjà en partie entassées par les survivants à l'opposé du parc, les éclats de bois et de verres qui jonchaient toujours le sol, le château était toujours là. Prêt. En attente d'une reconstruction. Ou d'une résurrection.

Tout lui paraissait tellement irréel. Pourtant, Voldemort avait bel et bien été vaincu.

Après la bataille, après l'hébétude, le monde avait doucement repris ses droits et commencé à panser ses plaies. Les blessés les plus graves avaient été transférés à Sainte-Mangouste, mais l'ampleur des dégâts avait nécessité des mesures d'urgence.

Des tentes d'un jaune ocre avaient été montées dans le parc afin d'accueillir les blessés et une autre, d'un blanc irisé, était érigée en chapelle mortuaire.

Là reposaient les corps d'inconnus, d'amis et d'ennemis, dans l'attente de funérailles dignes de ce nom. Les morts peuvent attendre. Pas les vivants.

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Harry n'avait que peu conscience de ce qu'il se passait autour de lui. Oui, il savait que les blessés avaient été répartis par catégories au sein des différents hôpitaux de fortunes dressés ça et là. Oui, il savait que ses amis étaient quelque part, là. Oui, il se doutait que le gouvernement commençait sa reconstruction, que les Aurors pourchassaient les Mangemorts en fuite, que…

Mais depuis combien de temps ? Hier, trois jours, une semaine, plus ? Il ne savait pas, gavé de potions calmantes et apaisantes, doucement abrutissantes.

Si ! Son infirmière, lui avait dit avant qu'il ne sombre dans le sommeil quelques heures auparavant, ou la veille, peu importe, qu'il avait assez récupéré pour arrêter d'en prendre.

Oh, bien sûr, il pourrait toujours revenir chercher des potions de sommeil s'il en ressentait le besoin. Mais il n'avait plus besoin de rester là, il pourrait « rentrer chez lui » rapidement.

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Oui, décidément, il émergeait difficilement. Il avait été chez lui ici. Malgré son attachement, il savait que ce temps était fini et il commençait à se demander ce qu'il adviendrait de lui.

Reprendre « le cours normal de sa vie » ? Reprendre l'école ? Mais serait-ce encore possible, tant que le château n'était pas reconstruit ? Être sollicité par le nouveau Ministère ?

Quels choix s'offraient à lui ? Trop, sûrement, et son esprit se sentait bien trop à l'étroit, après avoir passé tant d'années à ne surtout pas envisager d'avenir.

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Lentement, il avança entre les tentes, souriant aux personnes qu'il croisait sans les voir, serrant quelques mains sans mot dire. Il aperçut un reflet au sol et s'approchant, reconnu les vitraux d'une salle de classe.

Mécaniquement, il tourna son poignet, sa baguette pointée sur les débris et les rassembla en petit tas. Progressivement, au gré de ses pas, il continua le ménage, déjà entamé par d'autres, au sein du parc.

Les pierres sur l'aile ouest, le bois à droite, le verre au sud… Ranger, nettoyer, faire des tas. Ça c'était facile.

Bien plus que d'envisager l'avenir, son avenir. Bien plus que de penser à la politique. Plus, également, que de penser aux morts. Et aux vivants. Un doux abrutissement.

Plus tard, lorsqu'il émergerait davantage, il apprendrait l'élection de Kingsley au poste de Ministre de la Magie, la refonte du Ministère de Régulation des Créatures Magiques, les nouvelles directives de Coopération Inter-espèces...

Il apprendrait également le bannissement des Détraqueurs de Azkaban, désormais remplacés par des Aurors puis par des « Gardabans » ayant suivi une formation dédiée.

Il apprendrait la comparution immédiate de Mangemorts défaits, d'anciens hauts fonctionnaires corrompus, d'Ombrage et de Lucius et Narcissa Malfoy.

Il apprendrait leurs condamnations pour crimes de guerre, pour crimes racistes, pour détournement d'argent, pour manipulation de masse...

Il apprendrait aussi la jubilation et la déception face aux peines encourues. Il apprendrait tellement de choses après qu'il était important de ne pas trop penser maintenant.

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Hermione entra silencieusement dans la tente irisée. Tous les jours, elle venait se recueillir auprès des morts. Pas longtemps. Juste pour qu'ils sachent qu'elle ne les oubliait pas. Qu'ils n'étaient pas seuls.

Elle ne pleurait pas. Ne leur parlait pas. Parfois, elle leur frôlait un bras ou passait sa main dans leurs cheveux. Elle les réconfortait.

C'était important. Tous n'avaient pas de visite. Rogue par exemple. Il était seul. Peter, qui devait être en 4° ou 5° année quand elle était encore à l'école, n'avait toujours eu aucune visite. Et tant d'autres.

Certains connus, reconnus, mais tous les sans-noms, qui attendaient d'être identifiés ? Et Fred ?

Fred aussi était bien seul. Oh, les Weasley avaient pu se recueillir et pleurer tout leur saoul, après la bataille finale, mais désormais, ils étaient tous anesthésiés, comme tant d'autres.

Mais bientôt, tout ça serait fini. On ne pouvait continuellement être dans du coton, drogué, atonifié.

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Alors qu'une fois de plus, elle caressait les cheveux bizarrement toujours aussi flamboyants de Fred, elle leva les yeux et croisa le regard de Draco Malfoy.

Il détourna simplement son regard et sorti, sans bruit. Ses parents étaient en détention provisoire dans l'attente de leurs procès. Et lui, errait, comme tous, dans ce camp.

Il ne regardait personne, ne parlait à personne, n'approchait personne. Juste errer dans cet espace hors du temps.

Où aurait-il pu aller ? Qu'aurait-il pu faire ? Alors, il attendait. Lui aussi serait jugé pour ses actes. Ou si ce n'était pour ses actes, au moins pour ses accointances politiques. D'ici là, il demeurait libre.

Libre, mais portant une trace. A quoi bon fuir, de toute façon !

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Hermione ressorti tout aussi calmement et vit à quelques centaines de mètres, des silhouettes s'affairer dans un étrange ballet de bras, allant à gauche, allant à droite, décrivant des courbes.

S'approchant, elle reconnut Harry, attendit qu'il la voit, tenta de lui sourire et s'affaira à son tour avec eux.

Les pierres sur l'aile ouest, le bois à droite, le verre au sud… Ranger, nettoyer, faire des tas. Ça c'était facile. Bien plus que d'envisager les jours et semaines à venir.

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Lentement, chacun sortait de sa torpeur. Demain déjà, Neville et sa grand-mère rentreraient chez eux. Il irait probablement voir Franck et Alice, les yeux brillants de larmes, pour leur dire « Je suis vivant, je suis fier d'être votre fils ».

Après-demain, on commencerait à enterrer les morts dans la dignité. On combattrait la volonté de certains d'ouvrir des fosses communes pour les ennemis.

On leur érigerait, à tous, des tombes. Et on leur offrirait le respect qui avait tant manqué ces dernières années. On se recueillerait, puis on avancerait.

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Deux semaines. Deux longues semaines d'enterrements, de crémations et de rituels mortuaires. Harry cru quelque temps qu'il ne pourrait plus ressentir aucune émotion après ces deux, longues, semaines.

Au cours de l'inhumation de Nymphadora Tonks et de Rémus Lupin, il rencontra Teddy, son filleul. Un rayon de soleil qui perçait la brume.

Il eut envie, quelques instants seulement, de récupérer la garde de l'enfant. De la vie ! Une vie naissante ! C'était ce dont il avait besoin ! Et puis il se rappela.

Il se rappela qu'il n'était lui-même qu'un enfant, un enfant triste et taciturne. Teddy ne méritait pas ça.

Peut-être que, quand Ginny ne serait plus l'ombre d'elle-même, il pourrait y voir un avenir. Une jolie femme, des enfants, une maison et des gnomes de jardin. Il souriait, le regard éteint, sans y croire une seconde.

Ron et Hermione ne se quittaient plus. Ron continuait d'appeler Georges, Fred et Hermione désespérait de retrouver ses parents en Australie.

Chacun encaissait son deuil dans les bras de l'autre. Ne pas se poser de question.

Profiter de la chaleur du corps de l'autre, de son amitié, de sa compassion. Ne rien demander de plus et continuer, encore un peu, à ne pas penser. Juste encore un peu.