From Past, with love...


Infos

Pairing: Ouais un pairing rare ! HP/Salazar !

Raiting : Classé T-M ça dépendra !

Spoiler: Les cinq premiers tomes sont pris en compte. A partir de de là j'en ai fait qu'à ma tête, j'imagine !

Avertissement : La fiction comprendra de nombreux chapitres, environ 44 ! Elle sera assez lente, davantage centrée sur la relation et donc sur la romance ! C'est une fiction d'introspection davantage qu'une fiction d'action même si, évidemment, elle ne sera pas non plus un long fleuve tranquille sans évènements qui précipiteront des scènes assez vives ! Vous êtes prévenus en tout cas ! Ceci est une ROMANCE avant tout !

Autre avertissement, les personnages seront forcément un peu hors d'eux-mêmes, autrement dits OOC. Ils seront respectés au maximum évidemment mais je ne suis pas JKR, personne d'autre ne l'est, donc le passage par l'OOC est une fatalité, je le crains xD Salazar est un personnage dont on ne sait rien, hormis quelques légendes donc sans surprise, j'ai fait nawak ! Voilààààà !


Note

C'est un pairing pas vraiment répandu, alors j'ai fait le truc à ma sauce, elle est plus spéciale que Lost in the Sands of Time mais j'espère qu'elle vous plaira. Vous étonnez pas si Harry est un peu "dépressif" au début !

J'ai gardé certains mots en anglais notamment les noms des maisons donc Gryffindors=Gryffondor, Slytherin=Serpentard, Hufflepuff=Pouffsouffle, Ravenclaw=Serdaigle !

J'espère ne pas avoir laissé trop de fautes et je m'excuse pour celles qui traînent certainement...!

En tout cas bonne lecture !

Rendez-vous en bas de page !


Chapitre Premier

Le Portrait Inanimé

Le ciel avait une apparence étrange, ce jour-là, à travers la fenêtre du château. Les nuages semblaient sculptés par des êtres invisibles et formaient des volutes de blanc cotonneux. Le bleu éclatant, signe d'un été brûlant, disparaîtrait bientôt et laisserait place à un automne doux et morose. Un jeune homme, assis à la fenêtre, soupira de soulagement à cette idée. Il avait délaissé son livre sur ses genoux pour s'évader dans la beauté de ce blanc crémeux. Comme un gamin, il attribuait aux nuages des formes improbables que lui seul voyait, souriant au ciel d'un air mélancolique. Il laissa un instant sa tête tomber contre le verre frais de la vitre et ferma les yeux très fort avant de les rouvrir.

Il détourna le regard de l'extérieur et descendit du rebord, atterrissant avec légèreté sur le sol du dortoir des Gryffindors. Il était seul, tous étaient partis profiter de ce bel après-midi de septembre. Leur sixième année débutait à peine et peu avaient envie de sortir de cette atmosphère agréable de vacances dont ils avaient profité, surtout lors d'un dimanche aussi radieux.

Le jeune homme passa une main ennuyée dans ses cheveux bruns en bataille devenus plus longs avec le temps, atteignant presque ses épaules. Quelques mèches éparses et désorganisées recouvraient son visage aux traits fermes à présent, bien éloigné d'un physique d'enfant. Madame Weasley n'avait eu de cesse de lui répéter à quel point il avait changé. Il avait dû grandir vite, abandonner la carcasse confortable de petit garçon. Il avait une guerre à mener et si son esprit en avait grandement mûri, son physique avait semblé suivre, à son grand soulagement.

Les lignes de sa mâchoire étaient plus appuyées et son nez était droit. Mais ce qui frappait le plus, au-delà de ses traits, étaient sans doute ses yeux : d'un vert profond et envoûtant, défiant l'émeraude. Ils illuminaient ce visage tout entier tant ils brillaient. Pourtant, quiconque connaissait le jeune homme aurait remarqué que leur éclat ternissait de jour en jour. La fatigue avait envahi ses traits et des cernes s'étaient installées depuis un moment et ne le quittaient plus. Un pli soucieux animait ses lèvres, pincées en une mince ligne blanche.

Une brise légère provenant d'un carreau brisé de la fenêtre vint écarter une mèche de son front, révélant son étrange cicatrice en forme d'éclair. Celle qui lui avait valu tant de problèmes.

Le courant d'air fit frissonner le corps svelte du garçon.

– Harry ! Appela une voix depuis les escaliers du dortoir.

L'intéressé tourna la tête vers la porte, son livre toujours à la main. Il haussa un sourcil et son visage s'éclaira un instant quand une chevelure rousse apparut dans l'encadrement de la porte.

– Je t'ai cherché partout ! S'exclama Ron en apercevant le jeune homme. Avec Seamus et les autres on va faire une partie de Quidditch et il nous manque un joueur. Tu viens avec nous, vieux ?

– Non pas cette fois, Ron, répondit Harry en esquissant un sourire désolé. Je ne suis pas très en forme et j'aimerai rester au calme dans les dortoirs.

Ron avisa le livre que son meilleur ami tenait et eut un air purement effrayé.

– Pitié, dis-moi que l'acharnement de Hermione à nous rendre sérieux n'a pas porté ses fruits, gémit-il en grimaçant théâtralement.

Harry émit un petit rire qui sonnait faux. Il se retint de lever au ciel en s'entendant.

– Non, non, Ron, mon niveau intellectuel me satisfait pleinement, j'ai vraiment envie de rester complètement paumé toute ma vie, cingla-t-il avec une ironie qui fit sourire le rouquin.

L'autre soupira de soulagement et fit demi-tour en lançant un retentissant « Bon après-midi !» à la volée.

Harry soupira. Il soupirait bien trop souvent d'ailleurs. Il ne faudrait pas que ça devienne une habitude. Il s'ennuyait à mourir mais n'avait envie de rien. Jolie contradiction en somme, mais néanmoins bien réelle. Hermione l'avait sermonné et poussé à s'occuper et à penser à autre chose. Ne plus rester dans cet état catatonique qui le dévorait sans qu'il n'arrive à s'en défaire. Sa volonté était sans doute morte avec Sirius quelque part dans un coin de son cerveau embrumé par le deuil.

Il avait besoin de parler à quelqu'un. Mais qui pourrait bien admettre que tout était de sa faute ? Les autres se bornaient à croire que ce qu'il voulait entendre était que ce n'était pas de son fait. Mais il ne voulait pas juste l'entendre, il voulait qu'on l'en convainque. Et ça personne ne parvenait à le faire. Et la raison en était simple : tout était juste définitivement de sa faute. S'il avait réfléchi, laissé son côté impulsif et idiot derrière lui, il n'en serait pas là. Et Sirius serait en vie.

Il s'allongea sur son lit et attendit en silence. Attendre quoi ? Il n'en savait rien. Il avait juste besoin de ne plus penser. Les heures tournaient et il ne trouvait pas la force de se lever. Il n'en avait plus envie. Pas la force, pas l'utilité.

La porte s'ouvrit sur la joyeuse bande de Gryffindors riant et parlant de leur match.

– Hé Harry, tu aurais dû venir rien que pour voir la tête de Seamus quand le vif d'or l'a attaqué ! lança Ron en s'approchant de lui, hilare.

Le rouquin avait les joues rouges de s'être dépensé et les cheveux ébouriffés par le vent. Il paraissait… plein de vie. Et Harry l'enviait d'être capable de cela. Lui n'arrivait même plus à paraître et quand il essayait cela lui faisait le même effet grotesque que de maquiller un cadavre avant de le mettre en terre. Il fit la moue sous la noirceur de ses pensées, se filant une claque mentale.

Ron le fixa tandis qu'Harry se contentait d'un vague hochement de tête. Hermione et son ami s'inquiétaient beaucoup pour lui. La jeune fille le soupçonnait même d'entrer dans une phase de dépression. Malgré ses connaissances, elle ne savait pas quoi faire pour aider le brun. Et, plus les jours passaient, plus il entrait dans un état passif. Ron et elle savaient que le jeune homme ne digérait pas la mort de Sirius, ni ne croyait en ses chances de vaincre Voldemort. Ils savaient que sa mort lors du combat final approchait de l'inéluctable. Ils l'avaient admiré de vivre avec cette épée de Damoclès chancelant en permanence au-dessus de sa tête, comme un voile noir posé sur son avenir. La mort de Sirius l'avait juste définitivement fait basculer. Et personne ne comprendrait jamais vraiment ce qu'il se passait dans la tête du jeune homme.

– Tu viens manger ? lança Ron.

Harry secoua la tête en signe de dénégation. Il n'avait pas faim.

– Allez, Harry, tu n'as quasiment rien mangé ce midi, il faut que tu prennes des forces, insista Ron, un air soucieux sur le visage.

– Je t'assure que je n'ai pas faim Ron. Descend rejoindre Hermione, elle doit t'attendre, répliqua-t-il d'une voix atone.

– Elle nous attend, marmonna Ron.

– Peu importe, je descendrai peut être un peu plus tard.

– Comme tu voudras, murmura le roux en tournant les talons, dissimulant avec peine son inquiétude.

Harry entendit les rires et les voix de ses compagnons faiblir à mesure qu'ils descendaient dans la Grande Salle pour dîner. Le silence revint dans le dortoir et la solitude l'assaillit violemment. Il aurait voulu pleurer mais il n'y arrivait plus depuis trois mois. Oui, il aurait voulu se rouler en boule et pleurer comme un enfant, caché sous ses couvertures. Il aurait effacé ses larmes pour dissimuler sa tristesse aux autres et leur aurait offert le sourire qu'ils attendaient. Un sourire derrière lequel ils ne verraient pas son cœur rapiécé et les larmes qui coulaient encore. Mais il ne savait même plus sourire ! Même ce geste purement humain, purement… simple était une épreuve. Il grimaçait, affichait des rictus, mais aucune lumière ne gagnait ses yeux. Il se sentait tellement vide. Tellement loin de lui, tellement coupé de ses émotions. Comme s'il se regardait agir à la manière d'un automate depuis l'extérieur de son corps. Il n'était plus en mouvement. Il stagnait dans une vie tout tracée, sans possibilité de faire des choix. Il ferait ce qu'il avait à faire et il dériverait.

Harry se força à se lever. Il descendit du dortoir et sortit de la salle commune. Il n'avait pas faim et la Grande Salle ne lui disait rien. Il se mit donc à errer dans les couloirs déserts à l'heure du dîner. Il ne sut dire combien de temps il marcha sans but mais les couloirs se remplirent bientôt d'élèves rejoignant leurs dortoirs respectifs avant le couvre-feu. Mais le jeune sorcier n'avait pas envie de rentrer au dortoir, de supporter les mines inquiètes de Ron et Hermione. Il laissa circuler les élèves se bousculant et discutant à voix fortes. Plusieurs personnes l'interpellèrent mais il n'en avait cure, répondant vaguement qu'il avait à faire. Des regards le suivaient, contribuant à son malaise. Il entendit même quelques gloussements horripilants.

Il continua donc son errance dans les couloirs, indiffèrent à l'idée de se faire attraper ou non. Il emprunta un passage secret de la carte des maraudeurs dont il ignorait où il aboutirait. De mémoire, il savait qu'il s'agissait du seul passage pour lequel la carte n'indiquait pas où il menait. Il avait alors juste supposé que le passage avait été détruit. Pourtant force lui fut de constater qu'il était encore ouvert lorsqu'après avoir marché un moment, il arriva derrière une tapisserie qu'il écarta d'une main. Il tapota le mur de sa baguette, marmonnant une vague incantation pour ouvrir la voie comme les maraudeurs l'avaient indiqué.

Il râla un peu en voyant que le mécanisme du sort était usé et qu'il devait se glisser dans un interstice ridiculement petit.

Il trébucha sur le tapis devant la sortie du passage et s'effondra sur le sol, soulevant un nuage de poussière. Il souffla pour dégager ses mèches de devant ses yeux.

– Merde, jura-t-il en se relevant, s'époussetant et toussotant.

Il releva la tête et ne reconnut rien de l'aile du château dans laquelle il était. Elle était clairement moins entretenue que les voix principales et le silence était seulement troublé par le bruit rassurant de ses propres pas sur les dalles. Des objets étranges traînaient ci et là sur les quelques meubles bordant les dédales de couloirs. Personne n'était venu ici depuis longtemps et une odeur de poussière réconfortante lui montait au nez. C'était l'odeur des secrets et des vieilles légendes, il appréciait cette senteur particulière. La lueur de la lune pénétrait ces couloirs à travers les larges fenêtres et les enveloppait d'une aura de mystère. Il s'approcha de l'une d'elle et réalisa qu'elle était ensorcelée. D'un doigt il goûta la texture du vieil enchantement apposé dessus. Sa main à couper que personne ne voyait ses fenêtre depuis l'extérieur du château.

– Incroyable, souffla-t-il, excité comme un gosse de sa découverte.

Ses jambes commençaient à le tirailler à force de marcher et il s'arrêta un moment. Le manque de nourriture lui laissait une condition physique amoindrie et il se retint de ne pas se coller des baffes pour n'avoir pas assisté au dîner. Il se dirigea vers un pan de mur dans l'intention de s'y appuyer, voire de s'y laisser glisser comme un vieux chiffon. Cependant, il se stoppa dans son mouvement en constatant que le mur était entouré d'une sorte d'arcade comme si un passage s'était tenu là auparavant.

D'une main légère et un peu tremblante, il caressa la pierre fraîche. A son grand étonnement, un sifflement en provenance du mur résonna dans le couloir et la pierre vibra sous ses doigts. Il s'écarta soudain du mur, hésitant sur la conduite à adopter. Il était partagé entre la fuite et la curiosité de voir d'où provenait ce son, tiraillé entre son côté impulsif digne des Gryffindor et une nature plus prudente sans doute attribuée à Slytherin.

Une inscription étrange se grava dans la pierre du mur qu'il avait effleuré quelques instants plus tôt. Elle était composée d'une série de symboles étranges appartenant à une langue qu'il ne reconnut pas sur le coup. Harry s'approcha prudemment et fut surpris de constater qu'il savait lire ces signes.

Et s'il les prononçait à voix haute ? Ça ne déclencherait pas un cataclysme au moins ? De toute façon Poudlard était un lieu sûr !... L'incident de la Chambre des Secrets lui revint sournoisement à l'esprit…Il plissa les yeux, jaugeant le pour et le contre.

– Allez, qu'est-ce que je risque…, marmonna-t-il en se tordant les mains.

Finalement, il haussa les épaules pour lui-même. La chambre des secrets était sans doute une exception. Peut-être cet endroit était-il un nouveau passage secret encore méconnu ? Un passage secret dans un passage secret menant à une aile secrète… Hum…

Il prononça les mots de cette langue étrange et s'entendit à peine les prononcer. Ils signifiaient :

« Je suis l'enfant de l'air, un mythe, moins qu'un rêve,

Fils du printemps qui naît, du matin qui se lève * »

Rien ne se produisit, pas même une secousse ou une vibration.

– C'est tout ? souffla-t-il.

Harry s'approcha à nouveau du mur et passa sa main dessus. Mais il ne put le toucher. Sa main passa simplement à travers.

– Qu'est-ce que… ? murmura-t-il, abasourdi.

Il eut un hoquet de surprise et retira immédiatement sa main, heureux de constater qu'elle était encore au bout de son bras. Il la ramena contre lui, tout contre son torse, soulagé.

Qu'est-ce que c'était que ça ?! C'était comme si le mur n'était qu'une illusion. Et ce n'était pas là tout à l'heure. Cette phrase était donc une sorte de formule (il regarda à nouveau ce passage en forme de porte) ou un mot de passe !

Il se sentit à nouveau un peu lui-même lorsque sa curiosité, frôlant l'envie suicidaire, l'emporta sur sa prudente conscience. Il respira un grand coup et avança vers le mur, puis, d'un coup, il passa sa tête au travers en fermant les yeux de toutes ses forces.

Une fois certain d'être encore vivant, il ouvrit un œil, puis l'autre. Il constata qu'il se trouvait à moitié dans une pièce éclairée magiquement par quelques bougies fixées dans des chandeliers accrochés aux murs, donnant une atmosphère chaleureuse et tremblante à l'endroit.

La pièce n'était pas très grande, mais dans un coin de la salle se tenait une cheminée autour de laquelle se trouvaient deux fauteuils et un large canapé qui semblaient plutôt confortables. Ils reposaient sur un tapis à poils longs et doux du genre de ceux sur lesquels la plupart des gens se régalait à marcher pieds-nus. Sur quasiment tous les murs disponibles de la pièce s'entassait un joyeux bazar composé de livres et d'objets en tout genre. Une petite table de travail était installée seule dans une zone dégagée de la pièce. Des fioles s'étalaient dans une vitrine en verre contenant des ingrédients pour potion d'aspect écœurant. Rares à n'en pas douter et capables de donner à Snape un sourire plus rare encore.

Harry embrassa du regard l'ensemble, incapable de bouger tant il en était stupéfait. Il se sentait comme chez lui dans cet univers pourtant inconnu. Émerveillé par cette chaleureuse petite pièce, il entra tout entier. Il avança au milieu de la salle et tourna sur lui-même pour mieux observer les lieux.

– Merlin tout puissant, souffla-t-il. Hermione ne me croira jamais !

Il s'aperçut qu'il s'était trompé sur un détail. Depuis la porte, il n'avait pas remarqué qu'un petit pan de mur n'était pas recouvert d'étagères. Celui-ci se trouvait tout près de l'un des fauteuils. Cependant, un portait y avait été accroché. Le seul de la pièce.

Harry s'avança, fasciné. Il représentait un homme d'une petite trentaine d'année peut-être moins, assis contre un saule pleureur. Il tenait un livre entre ses longs doigts fins et portait d'anciennes robes de sorcier noires, richement ornées de volutes d'argent sur les manches et le col, ressemblant davantage à une cape de voyage. De longs cheveux lisses et d'un noir de jais laissaient deviner qu'ils se jetaient sans doute en cascade souple dans son dos. Le peintre en avait fait se soulever quelques mèches pour donner l'impression d'une brise légère de printemps.

Mais ce qui attira immédiatement le regard d'Harry ce fut ses yeux d'une couleur exceptionnelle. Il n'était pas juste gris, mais argentés, et ils rendaient ce regard plus vif que n'importe quelle autre chose qu'il connaissait. Les deux orbes scintillaient sur un visage pâle aux traits fermes.

La mâchoire de cet homme était carrée et ses traits anguleux lui donnaient un faciès à part. Son étrangeté ne le rendait pas moins beau, juste plus indéchiffrable. Il était d'une sorte de beauté qu'il n'avait jamais vue. Une beauté étrange, fascinante, du genre que l'on ne pouvait observer qu'à de trop rares occasions dans sa vie.

La sensation s'inscrivit comme un poids dans son estomac alors qu'une seule certitude lui venait à l'esprit : il n'oublierait jamais ce regard, cet homme, ce simple portrait. Qui qu'il soit, quel que soit son nom, qu'il ait existé ou non, il était certain que ce visage avait été marqué au fer rouge dans son esprit. Et une frustration sans précédent le saisit, le faisant froncer les sourcils et reculer de quelques pas : il ne le connaîtrait jamais.

Il chercha le nom de ce mystérieux personnage ou une signature du peintre talentueux, mais en vain. Il n'y avait pas d'inscription sur le cadre richement décoré et encore moins de traces de l'homme qui avait réalisé cette œuvre. Ce n'était qu'un visage anonyme, qu'un décor perdu, figé dans le temps pour toujours.

Un détail le surprit lorsqu'il parvint à détacher son regard de ces pupilles hypnotiques. Un détail plutôt colossal qu'il se reprocha de ne pas avoir remarqué immédiatement : le portait n'était pas animé ! Ce devait sans doute être le seul de tout Poudlard !

Il soupira et se sentit soudain fatigué. Il recula et se laissa tomber dans le fauteuil tout proche, sans cesser une seconde de fixer le tableau du regard. Il pencha son buste en avant, appuyant ses coudes sur ses genoux et soutenant son menton de ses mains jointes.

Il ne sut combien de temps il le fixa, fasciné par le fait que le tableau lui apparaisse si vivant sans qu'il ne soit animé.

Il ne se souvint pas non plus du moment où il s'assoupit, dans une position des plus inconfortables à en juger par son corps courbatu lorsqu'il se réveilla. Sa nuque était raide et son dos craqua lorsqu'il s'étira en baillant.

– Oh Merlin tout puissant..., grimaça-t-il en étouffant un nouveau bâillement.

C'était la première fois qu'il ne faisait pas de cauchemars et parvenait à faire une nuit complète bien que peu confortable.

Il lança un rapide tempus. Presque huit heures... Il blêmit. Par Merlin il était en retard et même sacrément en retard ! Il sauta sur ses pieds et se lança un sort de rafraîchissement qui lui permettrait de tenir sans une bonne douche matinale. Tant pis pour le déjeuner ! Il sortit rapidement de la pièce en traversant le mur avec un air méfiant et courut dans les couloirs pour rejoindre la salle de métamorphose. Il ne put s'empêcher de lancer un regard en arrière sur cette mystérieuse arcade qui cachait une si belle salle.

Lorsqu'il arriva dans la salle de Métamorphose, tous les élèves étaient déjà installés. McGonagall lui lança un regard sévère que démentait le rictus compatissant qui animait ses lèvres face à sa mine pâle et ses cernes violacés. Hermione luit fit signe de s'approcher. Elle lui avait gardé une place et il la gratifia d'un de ces demi-sourires crispés devenus fréquent depuis quelques mois.

Elle lui tendit son sac.

– Hermione, tu es une bénédiction, soupira-t-il avec soulagement en se laissant tomber sur sa chaise.

Il sortit ses affaires de cours et tenta vainement de se concentrer sur les paroles du professeur. Sans grande surprise, la partie non-catatonique de son cerveau tournait seulement autour de sa découverte de cette nuit et de ce magnifique et mystérieux jeune homme du portrait.

– Où étais-tu passé cette nuit ? murmura Hermione avec empressement tout en continuant à faire semblant d'écrire attentivement les cours, ses cheveux en rideau devant son visage masquant sa bouche à Minerva. Ron m'a dit que tu avais disparu après qu'il t'ait vu dans le dortoir juste avant qu'il ne descende manger. On s'est permis d'utiliser la carte du Maraudeur comme tu l'avais laissé en plan dans ta valise. Et tu n'étais nulle part ! Alors Ron s'est dit que tu étais peut-être dans la salle sur demande car, comme tu le sais, elle n'apparaît pas sur la carte ! Mais tu n'y étais pas non plus et je me suis fait un sang d'encre ! Et…

Ses murmures s'étaient affolés à mesure que son monologue avançait et ce n'est qu'en se tournant vers elle qu'il aperçut les cernes qui soulignait ses grands yeux noisettes. Il sentit un élan de tendresse pour elle monter en lui. La jeune fille s'était beaucoup inquiétée et avait dû se ronger les sangs toute la nuit. Alors pour elle, il se força à esquisser un sourire un peu plus convaincant.

Un détail, cependant, dans les dires d'Hermione retint son attention : cette salle n'apparaissait définitivement pas sur la carte des maraudeurs. Il ne s'agissait donc pas d'un passage magique qui servait à passer d'un étage à l'autre, il s'agissait bel et bien d'une aile inconnue.

– J'étais tellement inquiète, tu parais si fragile en ce moment, si déphasé. Parle-moi Harry. Parle-nous, ajouta-t-elle en lui lançant un regard suppliant.

Il y avait tant d'affection pour lui dans ses paroles et dans ses gestes qu'il se sentit coupable d'être la cause de tant d'anxiété.

– Ne t'inquiète pas pour moi Hermione, je vais bien.

Son mensonge l'aurait sans doute fait rougir de honte en temps normal.

– Harry tu n'as pas mangé depuis hier ! Et toute cette semaine tu as à peine grignoté de quoi tenir le coup ! Regarde-toi ! Tu as déjà beaucoup maigri !

– Je vais bien Hermione et je ne mange pas parce que je ne ressens pas le besoin ni l'envie de manger.

Sa réplique, censée la rassurer, renforça l'inquiétude de ses yeux. Elle semblait à deux doigts de fondre en larme. Ooooh… Ron allait le tuer !

Hermione n'ajouta rien de plus pendant le cours. La journée passa dans la même ambiance. L'inquiétude de Ron et Hermione était pesante et Harry se traîna ce boulet de culpabilité avec une morosité à toute épreuve.

Le soir-même, il se força à assister au dîner et consentit même à manger quelques feuilles de salades et un bout de viande. Il fit des efforts toute la semaine pour oublier son mal être et rassurer autant qu'il pouvait ses deux meilleurs amis têtus.

Seulement, chaque jour, il avait été obnubilé par le portrait et cette salle secrète. Plus rien d'autre ne le maintenait debout, sauf le besoin insatiable de combler sa curiosité. Plus rien ne l'avait intéressé depuis des mois et voilà que maintenant un étrange tableau prenait une place considérable dans sa tête, dans sa vie. Il était vraiment dans un piteux état !

Le lendemain, il s'endormit profondément grâce à l'une des potions sans rêves qu'il avait l'habitude de prendre. Pourtant cette nuit-là, malgré la mixture ignoble, il fit un rêve pour la première fois depuis longtemps.

Il était au beau milieu d'une prairie à l'herbe d'un vert surnaturel. Une légère odeur de camomille flottait dans l'air, retenue par une senteur fraîche d'herbe mouillée. Le champ de verdure qui s'étalait devant lui ressemblait à un océan agité de frissons provoqués par une brise douce. Il ne savait pas où il était mais ses jambes, elles, semblaient savoir exactement où le mener. Il gravit une petite colline, recouverte de ce même vert chatoyant. Au sommet, ses pas le guidèrent près d'un magnifique et majestueux saule pleureur dont les branches tombantes formaient un abri. Il en écarta quelques branchages, comme un rideau et se glissa dessous. L'homme du portrait se reposait contre le tronc, le menton légèrement relevé et les yeux clos. Un livre reposait sur ses genoux. Harry s'approcha de lui sans trop savoir quoi faire. Tout semblait si réel.

Lorsqu'il fut à moins d'un mètre de l'homme, celui-ci ouvrit soudain les yeux, dévoilant des orbes faits d'argent en fusion. Uniques et splendides. Il lui adressa un sourire léger et calme. Seule la brise et le mouvement des branches du vieil arbre brisaient l'immobilité de cette scène où chacun observait l'autre, tentant d'en décrypter le plus possible.

Quel est ton nom ? demanda l'homme en penchant légèrement la tête sur le côté, l'air de le sonder.

Sa voix avait des intonations puissantes mais calmes. Le genre de voix qui captivait et ne lâchait plus. Profondément basse et vibrante. Le genre de voix que même le temps n'effaçait pas d'une mémoire.

Harry Potter, répondit le jeune homme mal à l'aise sous le regard insistant.

Enchanté Harry Potter, vraiment enchanté, prononça-t-il lentement, semblant savourer la saveur de son prénom sur sa langue.

Son sourire s'accentua, rendant ses yeux rieurs et plus pétillants que jamais, creusant de charmantes fossettes autour de sa bouche.

Et… vous, quel est votre nom ? demanda Harry en constatant avec gêne qu'il n'avait pu empêcher sa voix de trembler d'émotion.

Il ignorait pourquoi il se sentait aussi ému, il ne pouvait expliquer les larmes dans ses yeux et celles qu'il sentait dans le pétillement de joie de l'autre homme.

Mon nom ne te sera, pour l'instant, d'aucune utilité, tout autant que le vouvoiement que tu m'adresses, répondit-il d'une voix mesurée sans se départir de son sourire.

Harry ne sut que répondre et se contenta d'esquisser un demi-sourire un peu gêné en baladant son regard autour de lui.

Très bien, Harry ! s'exclama-t-il soudain en se remettant sur ses pieds avec une agilité surprenante. Parle-moi de toi ! Qu'est-ce qui t'as amené dans cette salle reculée et secrète du château ?Nous avons un millénaire à rattraper et si peu de temps ! Le temps… Par Merlin, quand cesserai-je d'en manquer ?!

Son ton bien qu'amusé, recelait une véritable interrogation. Harry ne bougea pas. Comment savait-il… ? L'homme lui adressa un clin d'œil tout en s'appuyant sur l'arbre derrière lui, croisant les bras sur son torse. Il devait bien mesurer une tête de plus que Harry grâce à ses jambes fines et élancées. Il se sentait... infime face à lui.

Eh bien je…, commença-t-il, les yeux plissés imperceptiblement.

Mais avant même qu'il ait pu terminer sa phrase, quelqu'un l'arracha à ce rêve, ce monde de tranquillité et de sourires charmants

– Allez Harry ! Debout mon vieux ! Cria la voix de Ron tandis qu'une main ferme lui secouait l'épaule sans ménagement. Et retire cet air niais digne de Romilda de ton visage, tu me fais flipper !

– Casse-toi, Ron, grogna-t-il, frustré que son rêve ait pris fin ainsi.

Il mit du temps à dissiper les brumes de sommeil et de confusion encombrant ses pensées. Ce rêve lui avait paru tellement réel ! Profondément chamboulé, il jeta néanmoins ses jambes hors de son lit, et commença distraitement à s'habiller et à préparer ses affaires de la journée. Un air niais ? Lui ? Merde.

Lorsque Ron et lui descendirent du dortoir, ils constatèrent qu'Hermione les attendait, tranquillement installée dans un fauteuil de la salle commune. Elle se leva prestement en les voyant arriver. Elle remarqua aussitôt l'air inhabituellement concentré d'Harry et fonça les sourcils.

Ils petit-déjeunèrent, écoutant Ron se plaindre du cours de potions qu'ils avaient dans la matinée. Harry, lui, s'attira les foudres d'Hermione en s'étranglant avec une miette de toast, bien plus occupé à réfléchir qu'à réaliser une action aussi simple que de manger. Elle lui tapota gentiment dans le dos, l'invectivant paradoxalement sur le fait qu'il avait même perdu l'habitude de manger. Il se disait surtout qu'il avait failli mâcher le boulot de Voldemort.

Même en essayant très fort, il ne parvenait pas à se sortir ce satané rêve de la tête. Il était sans doute le mieux placé pour savoir lorsqu'un rêve était plus ou moins encré dans la réalité ou non avec toutes les visions atroces que lui envoyaient régulièrement le Seigneur des Ténèbres. Seulement, là, c'était différent. Seule la sensation prenante de réalité était semblable. Cependant, ce rêve n'était pas un souvenir, ni vraiment un rêve à vrai dire. Bien que ce ne soit pas non plus la réalité puisqu'il avait vécu tout cela pendant son sommeil. Pourtant il n'en était pas moins réel ! Raaaaaaah c'était à en perdre la tête ! Il allait devenir fou à trop y penser, c'était certain !

Ce n'est qu'au repas du soir qu'il se décida à poser une question à Hermione qui le taraudait depuis sa découverte :

– Hermione, est-ce que tu sais s'il existe des tableaux inanimés dans Poudlard ?

Hermione lisait en mangeant, un exploit qu'elle seule semblait maîtriser et qui lui valait secrètement l'admiration d'Harry. En entendant sa question, elle releva la tête de son livre et reposa sa fourchette.

– Non, pas à ma connaissance. Poudlard est une école de magie et les sorciers ont toujours animé les portraits afin de garder leurs proches présents malgré leur disparition. Pourquoi cette question ? répondit-elle en lui lançant un regard interrogateur.

– Pour rien, répondit-il, tendu, en mâchonnant machinalement un bout de pain. Et sais-tu si certaines ailes du château nous sont interdites ?

– Et bien, les couloirs du troisième étage l'ont toujours été et il me semble me souvenir qu'une des ailes du château a été fermée il y a longtemps. Seul le directeur y aurait accès par une sorte de passage secret que personne ne connait. Mais ce ne sont que des histoires, j'imagine. Pourquoi me demandes-tu ça ? dit-elle, l'air de rien.

Il soutint son regard désapprobateur, et lui renvoya le même. Il haussa les sourcils et prit le parti de mentir :

– Comme ça, répondit-il en baissant à nouveau la tête vers son assiette comme si c'était la chose la plus fascinante de l'univers.

La jeune fille l'observa en plissant les yeux mais n'ajouta rien. Harry était bien plus perturbé qu'il ne le laissait voir et il savait qu'Hermione n'était pas dupe. Ce tableau et ce rêve l'intriguaient au possible. Tout comme cette pièce sortie de nulle part. Il ne parvenait plus à penser à autre chose. Non, il ne voulait pas penser à autre chose ! La fuite par l'occupation de l'esprit…

Cela étant, il sentit rapidement le besoin quasi impérieux, d'y retourner. Mais la semaine fut si chargée qu'il eut à peine le temps de faire plus qu'y penser.

Aussitôt rentré au dortoir, quelques jours plus tard, il avait déjà préparé ses affaires pour y retourner. Et cette fois, il ne laisserait pas sa carte du maraudeur traîner et il prendrait soin de rentrer un peu avant le réveil de ses camarades. Il annonça donc aux autres qu'il se couchait tôt ce soir-là. Il s'enferma entre les rideaux de son baldaquin, les scella de deux trois sorts que personne ne pourrait défaire ce soir, et tandis que l'animation dans le dortoir avant le coucher battait son plein, il passa sa cape d'invisibilité, ses chaussures et fourra sa carte dans sa poche puis sortit le plus discrètement qu'il le put.

Il traversa la salle commune encore pleine et plongea dans les couloirs obscurs de Poudlard, baguette à la main. Il mit une dizaine de minutes à retrouver son chemin et se planta finalement à nouveau face à l'arcade. Il prononça le mot de passe et entra sans hésitation.

Il reprit la place qu'il avait occupée, quelques jours auparavant, dans le fauteuil moelleux. La nuit était plus fraîche et à peine eut-il le temps de le penser qu'un feu se mit à ronronner paresseusement dans l'âtre de la cheminée. Cette pièce semblait animée de sa propre vie, sentant les besoins de celui qui l'occupait. Un peu comme la Salle sur Demande sans doute…

Il concentra à nouveau toute son attention sur le personnage du tableau. Il lui semblait que ses yeux brillaient davantage si c'était possible et qu'un léger rictus ressemblant à un sourire barrait ses lèvres fines, malicieuses.

Il se perdit dans sa contemplation muette, remuant ses pensées sans cesser de fixer le tableau. Les larmes dévalèrent ses joues sans même qu'il s'en rende compte. Ce n'est que lorsqu'il sentit des gouttes légères sur ses mains qu'il leva ses doigts à hauteur de son visage et récupéra quelques perles salées.

Il se mit à rire. D'un rire amer dénué d'humour.

– Pourquoi maintenant ? interrogea-t-il à haute voix dans l'espoir vain qu'une réponse lui parviendrait.

Mais seul le silence lui répondit.

– Personne n'a jamais les réponses, répliqua-il dans un souffle au silence.

Il savait que se placer en victime n'était pas une solution et ça ne lui ressemblait pas, mais dire ça à voix haute le soulagea un peu. Il se leva d'un bond nerveux, sec, et arpenta furieusement la pièce pour finir par se planter devant le tableau, fixant les pupilles couleur argent.

Une émotion indicible lui tordit à nouveau l'estomac. Le frisson devant le Beau. La certitude que ce tableau était bien trop étrange. Celle encore plus étrange que son regard lui était rendu avec une intensité supérieure.

– Merde ! s'exclama-t-il en enserrant sa tête entre ses mains, sentant poindre une sorte d'hystérie malvenue.

Il recula de quelques pas chancelants, riant presque, des larmes à peines contenues dans les yeux, le visage tourné vers le plafond pour les endiguer.

– Je ne sais même pas qui tu es, je ne sais pas si tu existes ou as existé, murmura-t-il la voix tremblante. Je ne connais même pas ton nom ! On pourrait penser que j'ai d'autre chose plus urgentes à penser mais non. Non ! Le célèbre Harry Potter se laisse charmer par un tableau, et un tableau immobile de surcroît qui m'obsède jusque dans mes rêves. Je sais que tu n'es pas normal, j'en suis certain. Tes yeux… tes… Bordel, tes yeux. Aucune peinture moldue n'atteint l'excellence de celle-ci et je ne comprends pas pourquoi tu ne bouges pas ! Je deviens dingue, dingue de ne rien contrôler !

Aucune logique dans son monologue décousu, personne pour l'entendre, tout était comme ça devait être. Il se rassit sur le fauteuil, soudain empli d'une lassitude familière. Il éclata de rire. Voilà qu'il se mettait à engueuler des portraits qui ne faisaient rien à part lui renvoyer sa propre folie en pleine face.

– Je ne sais pas ce que… Je ne sais plus. Qu'est-ce que je dois faire pour m'en sortir ? Et merde, pourquoi moi ? lâcha-t-il d'une voix neutre qui ne masquait que trop peu se souffrance.

Il enfonça sa tête dans ses mains, cachant sa détresse. Et là ce n'était plus de la victimisation, ça avait toujours était lui, toujours. Il se laissa tomber, à demi allongé et l'avant-bras balancé en travers de ses yeux.

– « Pourquoi ? ». Rien de plus, rien de moins, continua-t-il d'une voix monocorde sans vraiment savoir à qui il s'adressait. Pourquoi mes parents ? Pourquoi ces moldus infects ? pourquoi ce crétin mégalomane ? Pourquoi Cédric ? Pourquoi Sirius ? Pourquoi, pourquoi, POURQUOI ?!

Sa voix se brisa. Il se rendit soudain compte qu'avoir exprimé ces questions l'avait…détendu. Il se sentait vidé certes, mais soulagé. Il n'avait pas été secoué de sentiments aussi intenses que la colère depuis bien longtemps. Il savait pertinemment que cette sensation de soulagement n'était que temporaire. Une profonde mélancolie s'empara à nouveau de son cœur et même si ses yeux brillaient de larmes, il ne parvint pas à les libérer.

Alors il resta simplement là, et le personnage du tableau paraissait le fixer. Son sourire léger avait disparu. A la place, un pli soucieux animait un coin de sa bouche. Ses yeux brillaient d'une douce tristesse, de compréhension, de...tendresse. Imaginait-il seulement ces changements ou le tableau avait-il toujours été comme ça ? Tout ce qu'il savait, au fond, c'était que ce regard l'apaisait profondément. Il passa simplement des heures à le fixer, les yeux brillants, et l'autre semblant soutenir son regard. Il était peut-être devenu fou au point de chercher un peu de soutien dans un tableau. Il ne voyait peut-être que ce qu'il avait envie de voir. Mais peu importe, ça lui faisait du bien et un peu de soulagement était toujours le bienvenu. Il ne se reconnaissait plus, il n'avait jamais été aussi abattu.

Il finit par s'étendre sur le canapé, épuisé. Il s'endormit sur la pensée, que, qui que soit ce personnage, son regard l'avait plus aidé que n'importe lequel des discours qu'on lui avait tenu pour lui faire remonter la pente. Il se sentait compris, protégé dans cette petite salle chaleureuse que lui seul connaissait. Ce serait son secret…leur secret… ? Et même si cela n'était qu'une illusion, il voulait y croire. Il souhaita même revoir cet homme dans ses rêves.

« Relevez la tête et regardez au-delà du brouillard, Harry Potter. Souriez-lui, vous êtes en vie.»

Le murmure aérien ne lui fit pas même ouvrir les yeux, il tissa seulement un sourire sur les lèvres du jeune homme.

A suivre...

* Merci Victor Hugo pour cette phrase ;)


Blabla de J' :

Voilà pour ce premier chapitre, j'espère que vous avez passé un bon moment !

Ce chapitre a été revu et corrigé par mes soins en ce 16 Septembre. Comme la fic a subi une longue pause dans l'écriture, je ne voulais pas qu'il y ait un trop gros déséquilibre en les premiers chapitres et ceux qui suivront ! :) Il reste sûrement quelques fautes mais certainement moins que lors de la première publication ! J'espère que la transition au niveau du style d'écriture sera moins brutale ainsi...

Merci d'avoir lu en tout cas !

Bisous !

Lots of Love,

Jelyel