Chapitre 13 : « Ivresse ! »
Partie 2 sur 2
Nota bene : Je publie le dernier chapitre d'Ivresse... C'est étrange, et l'émotion me gagne... J'espère de tout cœur que vous aimerez ces dernières lignes... J'ai eu beaucoup d'émotion en les écrivant, et dire au revoir au Naruto et à la Hinata de cette fiction est triste... Je sais que cela peut faire exagéré, ou cliché, mais je voulais tous vous remercier pour toutes ces années où vous avez contribué à Ivresse en lisant chaque chapitre et en imposant votre opinion, positive ou négative, qui m'ont aidé à avancer...
J'ai fait en particulier une belle rencontre grâce à cette fiction, une belle amitié est née avec notre passion commune et rien que ça, j'ai tout gagné en écrivant Ivresse… Je vous souhaite pour la dernière fois… Une bonne lecture
Hinata est éreintée. Elle qui d'ordinaire laisse sa place dans le bus, elle trouve repos près d'une fenêtre. Ce matin, elle n'aurait pas dû se lever. Elle savait que ce premier jour d'université serait pénible. Son teint rouge et légèrement bronzé avait attiré les regards curieux, et les interrogations de ses amis. Elle avait dû mentir, et ce n'était pas dans ses convictions ni ses habitudes.
Hinata était dans l'impossibilité de révéler sa véritable destination pour l'Afrique. Naruto ferait de nouveau parti de l'université à la rentrée du mois d'avril pour remplacer Ayame. Même s'il était encore et toujours délicat pour son bien-aimé d'aborder le sujet, savoir qu'il était parti pour le continent pouvait se savoir d'une quelconque façon.
Maintenant qu'ils étaient tous les deux revenus au Japon, le « détail » qu'avait évoqué Sasuke un an plus tôt les travaillait : ils étaient élève et professeur. Dès le début de leur relation, cette évidence même ne les avait jamais bousculés. Même en étant majeure, l'éthique interdisait légalement d'entretenir une histoire d'amour avec ce statut. Naruto serait celui qui aurait le plus à perdre…
Hinata avait mal à la tête. Les mensonges divulgués compressaient son esprit. Finalement, elle était partie en Australie, voyage organisé par son père pour améliorer son anglais. Elle détestait faire allusion à sa fortune, valant évidemment des réflexions désagréables. Shion avait particulièrement était partisane de ce moment déplaisant. Sa camarade avait souhaité jouer à qui était la plus « riche », qui était la plus « gâtée » par « papa ». Un jeu qui n'amusait aucunement Hinata.
Pénétrant dans son appartement, Hinata ne pensait qu'à une chose, s'écrouler dans son lit. Toutefois, un visiteur qui ne semblait pas être seul, déprogrammait son ambition. Avançant dans son salon, elle constate la présence de Naruto. Ce dernier est posé dans son canapé, son ordinateur portable sur ses genoux. Il semblait en pleine discussion ?
- Chérie, tu es rentrée, approche-toi !
Naruto semblait enjoué, et impatient. Ce sourire bien heureux lui redonnait force, et c'est curieuse qu'elle s'approche de son bien-aimé. Il dirige l'écran de son ordinateur vers elle, et c'est avec bonheur qu'Hinata aperçoit, dans un retour écran, le visage serein de Gymbia.
- Jambo* Hinata !
- Gymbia ! Bonjour !
Hinata était ravie d'apercevoir sa bibi* de cœur. La doyenne attendait l'arrivé d'Hinata pour leur faire une surprise. Soudainement, Gymbia quitte l'écran pour laisser place à tous les anciens élèves de Naruto. Le professeur est ému d'observer la bouille de ses enfants chers à son cœur. Ils font des signes, dictent des mots affectueux dans leur langage chaud qu'est le Swahili.
Après quelques minutes intimes, Gymbia et les enfants devaient laisser le couple japonais. La connexion internet était limitée au Kenya et peu de qualité. Naruto et Hinata les embrassaient fort, et les avoir revu leur redonnaient toute l'énergie qu'ils avaient perdue en rentrant.
Hinata s'installe sur les genoux de son bien-aimé, et un câlin affectueux vient les apaiser. Naruto sent que sa moitié a passé une journée difficile. Reprendre une vie normale après ce qu'ils ont vécu en Afrique est compliqué.
Naruto vivait chez Tsunade le temps de se trouver un nouvel appartement, ce qui le gênait. Et puis, la fatigue, le changement de vie, l'alimentation, et le décalage horaire les fatiguaient énormément. Sans compter qu'en tant que bénévole, le rythme de vie n'était pas le même. Toujours en alerte, il ne dormait que très peu la nuit. À tout moment, une troupe militaire pouvait les contrôler, des tribus révolutionnaires pouvaient les assaillir, une famille pouvait venir en urgence, pour un soin ou un problème familial. La tension était permanente. Ici, tout était calme, même la vie agitée des Tokyoïtes ne suffisait à équilibrer leur nerf.
La seule chose revenue intact est encore plus solide était leur amour.
- Qu'est-ce que tu dirais de prendre une bonne douche et de te détendre pendant que je prépare le dîner… Propose Naruto
Hinata se penche vers Naruto, et vient murmurer un secret au creux de son oreille. Il est surpris, mais émoustillé, elle le surprendra toujours.
- Bien meilleure idée ma chérie…
Naruto se lève vivement, et prend Hinata dans ses bras et l'embrasse. Sa timide moitié veut effectivement prendre une douche, et préparer le dîner, mais avec lui… Et c'est avec la fièvre qu'ils partent dans la salle de bain, s'acharner passionnément sur le corps de l'autre.
Étendue sur le lit, Naruto la sait nue sous ce drap et cette couette qui recouvre son corps. Sa beauté le secoue, et c'est avec envie et honneur qu'il vient s'allonger près d'elle, la prenant dans ses bras. Venant caresser ses cheveux, il vient à se dire que c'est le bon moment pour lui annoncer l'une de ces futures décisions.
- Hinata…
- Oui !
- Je voulais te dire, j'ai fait une demande auprès du recteur… Je voudrais changer de discipline…
- Tu veux abandonner l'enseignement de la philosophie… ?
- Mh…
Hinata était abasourdie. Naruto respirait, mangeait, dormait philosophie. En avoir fait son métier était sa plus belle réussite et sa plus grande fierté. Qu'est-ce qui poussait Naruto à vouloir changer de voie, et surtout, quelle matière comptait-il enseigner ?
- Je voudrais enseigner la sociologie…
Hinata comprend. La sociologie fait acte d'enseignement humain. La matière s'intéresse à la dimension sociale, sur la manière de penser et d'agir de l'être humain. La source est variée puisqu'elle s'applique à la fois sur les supports médiatiques, sur les cultures, les ethnies, les catégories sociales, les rapports hommes et femmes…
- La philosophie ralentie le monde, alors que la sociologie est en plein cœur de l'actualité…
La confession de Naruto confirme la pensée d'Hinata. Son bien-aimé est devenu un humaniste confirmé. De la tête au pied, des bras jusqu'aux jambes, de son âme à son cœur, de ses convictions à l'atteinte de sa profession il veut être au milieu de cette partie du monde abandonnée.
Hinata avait déjà de l'admiration pour le professeur de philosophie, mais elle savait qu'il serait plus heureux en sociologie.
- Tu n'as pas l'air surpris de ma nouvelle ! Ricane Naruto
- Si tu penses que c'est ton devoir, je ne peux que te soutenir… Sourit-elle
Naruto doit bien l'avouer, avoir quitté le Kenya est presque insurmontable, et le retour à Tokyo bien plus que difficile. Mais la présence d'Hinata le rassure, et l'encourage à faire de leur future vie, un combat moins fastidieux.
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Karin lui tenait les cheveux depuis dix minutes. Hinata était prise de nausée depuis ce matin. La veille, le groupe d'amis étaient partis manger des sushis pour l'anniversaire de Suigetsu. Visiblement, le repas de poisson cru n'avait pas convenu à son estomac. Le ventre vide, Hinata part se mouiller le visage, et s'assoit tranquillement sur un banc en compagnie de son amie qui s'inquiète.
- Tu es sûre de ne pas vouloir aller à l'infirmerie ? Ça fait trois fois que tu vomis en une matinée ? Se soucie Karin
- Non, tu es gentille, mais ça va passer… Sourit-elle, un peu pâle
- Avoue que tu n'as pas envie de manquer le cours de philosophie avec Monsieur Uzumaki ! La taquine-t-elle
Hinata se met à rougir. Naruto avait repris son ancien poste depuis une semaine. Chaque ancien élève était enthousiasmé à l'idée de le revoir. Malgré la popularité d'Ayame, son bien-aimé restait la référence en matière de pédagogie. Un professeur attentif, à l'écoute de ses élèves, et donnant le goût à la matière pour ainsi facilité l'apprentissage. Ils avaient tous été d'ailleurs déçu d'apprendre qu'il ne s'agissait que d'un remplacement de trois mois… Surtout qu'il avait annoncé son changement de discipline et partirait donc enseigner dans une autre université.
Hinata devait avouer qu'elle ne parvenait pas à jongler entre l'élève et la petite-amie… Surtout que ses camarades appréciaient vraiment « Monsieur Uzumaki ». Dès son premier jour, l'assemblée avait demandé ce qu'avait fait leur professeur pendant cette année d'absence. Naruto était resté sobre. Après son divorce, il était partit faire de l'humanitaire, en Afrique, sur les terres du Kenya. En admiration, les élèves avaient bien évidemment demandé à leur professeur d'en dire plus. Mais l'âme du bénévole ne parvenait toujours pas à s'exprimer. Naruto ne savait quels mots employer pour décrire sa vie là-bas…
Les conversations du midi tournaient souvent en faveur de Naruto. Ses amis le trouvaient changer, autant physiquement que psychologiquement. Il semblait être toujours le même, mais paraissait sous tension, comme près à exploser. Il fallait probablement du temps pour redescendre de l'enfer au paradis…
…
En salle des professeurs, Naruto s'amusait du comportement de son ami Sasuke. Le « papa » ne cessait de montrer des photos de son fils sur son téléphone. Masao était de toute beauté, comme sa mère. Bien éveillé, les joues roses, pieds et mains potelés, il était il fallait l'avouer à croquer. Naruto n'aurait jamais cru que Sasuke puisse être un père de ce genre : fier et démonstratif. Comme un coq, il montrait et démontrait tout le quotidien de leur fils. Le parrain n'osait imaginer comment serait ce père lorsque son filleul se mettrait à gazouiller, marmonner et marcher.
- Tu es un vrai papa poule ! Se moque Naruto
- La ferme parasite !
Naruto se met à rire. Derrière ce papa moelleux tel le biscuit sortant du four, se trouvait toujours l'homme froid et distant. Mais, il était heureux pour lui. N'ayant pas eu de père, et même de famille excepté la présence d'un frère aîné aillant épouser la femme qu'il aimait il craignait la maladresse. C'était tout autre chose, tout ce que Sasuke n'avait pas eu, Masao le posséderait pas millier.
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Karin lui tenait les cheveux depuis quinze minutes. Trois semaines qu'Hinata était prise de nausée. La rousse commençait à sérieusement s'inquiéter, surtout qu'elle refusait encore d'aller voir l'infirmière ou un médecin. Son état était inquiétant et son amie restait têtue. Il était impossible pour Karin de rester calme et de ne pas l'obliger à consulter !
- Maintenant ça suffit Hinata, tu vas aller voir un médecin ! Tu as peut être eu une intoxication alimentaire ! Se fâche-t-elle
- Tu as raison… J'irais voir un médecin ce soir…
- Oui, et je t'accompagne pour être certaine que tu y ailles !
Hinata n'était pas sereine. Elle doutait que ce soit une intoxication alimentaire. Elle n'avait pas de fièvre, et elle ne manquait pas d'appétit. Peut-être un coup de froid ? Mais ce qui était bizarre c'était le manque de symptôme… Excepté les vomissements, elle se sentait bien. Et puis ce qui était également énigmatique, était que les nausées ne venaient que le matin. Est-ce qu'elle aurait attrapé un virus au Kenya ?
Après les cours, Karin accompagnait Hinata chez un médecin. La brune triturait ses doigts d'inquiétude dans la salle d'attente. L'angoisse pointait son nez et lui donnait envie de vomir. Quand le Docteur ouvrit la porte pour laisser sortir son patient, elle sursauta de peur. Son esprit n'était pas tranquille.
- À nous mademoiselle… Sourit poliment le médecin.
Hinata rentra seule dans la salle de consultation, ayant demandé à Karin de l'attendre. Elle voulait pouvoir parler librement au spécialiste s'il posait des questions. Encore un impact de son mensonge qu'elle détestait !
- Je vous écoute, qu'est-ce que je peux faire de vous… ?
- Je… Je vomis… Beaucoup…
Le médecin trouvait cette réponse peu précise. Il lui demanda de venir s'allonger sur la table d'auscultation. Il prit sa tension, sa température, et palpa son ventre. Hinata ne semblait pas avoir quoi que ce soit de perturbant.
- Vous vomissez souvent ?
- …
- Avez-vous mal au ventre ?
- …
Hinata se mit à verser des larmes silencieuses. Un choc, une frappe instinctive ! Elle se posait les questions et y répondait seule. Inconsciemment, sans doute, elle avait deviné, enlevé le voile cachant la vérité. Mais, après tout, elle n'était pas médecin, peut-être que son instinct la trompait, peut-être qu'elle se trompait et qu'elle imaginait le pire par habitude !
Une panique s'empare de son corps, et elle se met presque à divaguer en perdant le contrôle de son langage.
- Je vomis tous les matins depuis un peu plus de trois semaines ! Je n'ai pas mal au ventre, je n'ai pas de perte d'appétit, je suis même très en forme ! Mais… Je suis allée au Kenya en décembre pendant deux semaines, et l'autre jour j'ai mangé des sushis, alors… Alors…
- Calmez-vous… Nous allons procéder étape par étape, d'accord… ?
Le médecin pris en compte les informations d'Hinata. Grâce à l'informatique et au sérieux des médecins agréés par les associations, il put accéder à son dossier médicale. Hinata était en pleine santé, allant rarement consulter. Tous ses examens étaient à jour, et les vaccins obligatoires pour se rendre sur le territoire Africain également. Il doutait qu'une quelconque maladie infectieuse est gagnée son corps, elle serait dans un état bien pire que celui-ci et les symptômes seraient plus prononcés. Il en était de même pour l'intoxication ou même une grippe.
- Vous avez un petit-ami… ?
- Oui…
- Vous prenez la pilule… ?
- Non, non, mais on se protège !
- Parfois ça ne suffit pas…
Hinata était aussi blanche que la neige qui tombait en hiver. Le médecin ne voulait pas la faire paniquer, mais son diagnostic paraissait évident…
- Écoutez, nous allons faire une prise de sang… Je vais la transmettre dès ce soir au laboratoire pour avoir le résultat rapidement, d'accord…
- …
- S'il s'avère que c'est positif, venez me voir et nous pourrons parler de votre décision… Entendu… ?
- Oui…
Le médecin c'était trouvé très courtois, et donnait l'impression qu'il serait présent face à sa panique. En sortant du cabinet, Karin se précipite sur son amie qui a une mine épouvantable. La fatigue habite son corps. Elle aperçoit le pansement à son bras droit, la prise de sang a dû l'affaiblir. Elle décide de raccompagné Hinata jusqu'à chez elle, et lui propose même de rester pour la nuit, mais Hinata refuse en affirmant que tout ira bien. Pourtant, elle donne l'impression d'être un zombie cherchant une source vitale. Mais Karin n'insiste pas, et part en la laissant seule.
Entrant dans son appartement, Hinata s'affale sur son lit. Son téléphone sonne, Naruto est en train de l'appeler. La crise de larme éclate, elle jette le mobile sur l'oreiller et évacue enfin toute la détresse qu'elle avait accumulée.
La vie basculait.
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Le lendemain soir, Naruto se rend chez Hinata. Depuis hier, elle l'ignore et souhaite mettre de la distance entre eux, en évitant ses regards et snobant complètement ses appels et messages. Qu'est-ce qui travaillait le moral de sa bien-aimée au point de vouloir l'ignorer ? Il savait qu'elle était un peu souffrante depuis plusieurs jours, est-ce qu'elle souhaitait éviter de lui transmettre sa maladie ?
Frappant à sa porte, il entrevoit poliment de la laisser prendre la décision de l'inviter à rentrer ou non dans son appartement. Mais rapidement, Naruto perd patience en voyant qu'elle ne vient pas ouvrir. Il décide alors de se servir du double des clefs, et de pénétrer sans autorisation chez elle.
Ouvrant, il trébuche sur un sac et une veste posés en désordre sur le sol. Ça ne ressemble pas à Hinata d'être négligente. Observant les lieux, le salon et la cuisine semble vide de sa présence. Puis, il aperçoit un brin de lumière s'échapper de la porte de la salle de bain par la porte à moitié fermée. Il s'approche, doucement, et tend l'oreille car il croit entendre comme des sanglotements. Hinata est en train de pleurer ?
Naruto continue son chemin finement vers la salle de bain et pousse avec délicatesse la porte. Hinata est assise au sol, tenant un papier dans une main, et une espèce de thermomètre dans l'autre ? Elle est recroquevillée, sa tête réfugiée dans ses genoux pour cacher sa peine. Le cœur de l'amoureux se brise, il n'a jamais vu Hinata dans un état pareil, qu'est-ce qui peut bien la mettre dans une position de déprime.
- Hinata… Murmure-t-il, s'abaissant à son niveau
Elle relève la tête, les yeux plein de larme et rougit par les pleurs. Il s'assoit en face d'elle et caresse sa joue. Il tente de lui sourire pour la réconforter, mais une fois de plus elle fuit son regard. Naruto est désarmé, il ne comprend pas ce qu'il se passe et tente d'en savoir plus en récupérant des doigts fins de sa bien-aimée, le bout de papier qu'elle serre fort. Furtivement, il lance un regard à travers les lignes du document. Il voit qu'il s'agit d'une analyse sanguine, mais ne parvient à déchiffrer les résultats. Il commence à paniquer, étant donné la réaction d'Hinata, il s'agit sûrement de quelque chose de grave !
- Hinata, parle-moi, que t'arrive-t-il… ?
Naruto attrape son menton et redresse sa tête. Elle semble tétanisée, et a comme perdu la notion de parler. Prenant sa main, il l'embrasse, et la caresse pour faire retomber la tension. Ce geste affectueux à l'effet d'un électrochoc sur Hinata. Tremblante, elle tend sa main droite où cet objet curieux se tient depuis tout à l'heure.
Brièvement, Naruto avait cru reconnaître un thermomètre, mais il n'en n'est rien. Il distingue désormais les formes d'un test de…
- Je suis enceinte… Prononce Hinata, telle une accusée sur le banc des coupables
Naruto s'évapore. Pendant que celle qu'il aime semble souffrir de cette nouvelle, lui il ressent comme un nuage moelleux venir le faire s'envoler. Il parcourt un ciel chaud, entouré de couleur chaleureuse, un soleil radieux vient percer son cœur de bien-être, ce sont les rayons amoureux d'Hinata. Il se redresse sur ses deux jambes flageolantes de bonheur, il attrape les mains de sa bien-aimée et la fait se lever. Il vient la serrer contre son cœur emballé, et ce rythme mélodieux apaise Hinata.
Hinata pensait qu'il allait réagir de manière anxieuse, qu'il s'inquiéterait déjà de tout ce qui allait changer dans leur vie, de tout ce qu'ils allaient devoir se préparer à abandonner. La peur rongeait son ventre comme une maladie vous pourrie les organes ! Est-ce que l'homme qu'elle aimait réalisait réellement la situation ? Il semblait plutôt prisonnier d'un tourbillon empêchant toute réalité de le toucher.
- Naruto…
- Tu… Tu es enceinte… C'est merveilleux…
Ses mots aimant ne parvenaient pas à étrangler sa quiétude. Est-ce qu'il réalisait seulement le bouleversement de l'arrivé d'un enfant. Calmement et de façon la plus délicate qu'il soit, Hinata essayait de faire entendre raison à Naruto. Pensait-il à leur vie sociale ? Hinata allait devoir se rendre à l'université avec un ventre arrondi seulement à l'âge de vingt-deux ans. Tous les regards seraient portés sur elle, et que répondre à ses yeux qui la dévisageront en se demandant « qui est le papa à l'avoir mis enceinte ? ». Que penserait ses amis à qui elle confiait ne pas avoir de petit-ami ? Qu'adviendrait-il de ses études ? Et puis, si qui que ce soit découvrait que Naruto est le père de l'enfant, il en serait fini de sa carrière de professeur…
- Chérie, tu t'inquiètes trop… Sourit-il
- Mais, Naruto…
- Écoute, je comprends que tu te poses toutes ces questions, mais… Un enfant… Avec toi… De toi… Je suis heureux…
Naruto avait le regard qui scintillait. Il tenait fermement les mains d'Hinata d'où les battements de son pouls raisonnaient dans ses doigts tremblants. Affectueusement, de sa main droite, il caresse le ventre encore plat de sa bien-aimée. Un petit être s'épanouit doucement. Il ne saurait expliquer davantage son ressenti. Est-ce le fait qu'il est passé près d'un an entouré d'enfant qui le rend à ce point insouciant de la charge de devenir père dans une condition de vie peu préparée ? Hinata vivait dans ce petit appartement d'étudiante, lui logeait toujours chez Tsunade. Il était sur le point de changer de carrière tandis que sa bien-aimée étudiait encore.
Mais, contrairement à Hinata, Naruto n'était pas dans un sentiment de peur ! La peur, c'était le manque de nourriture, le manque de soin, d'éducation, d'apprentissage, d'eau, de compassion… La peur c'était se sentir abandonné, tétanisé par le changement, ou le non changement… La peur c'était le manque d'amour… Et cet enfant n'en manquerait pas…
- Nous allons être de fantastiques parents… Murmure-t-il en l'embrassant
La voix suave et trouble de Naruto remue son cœur, et fait s'effondrer le mur de quiétude. Depuis leur rencontre, la vie ne leur avait pas accordé de répit, mais ils ont fait face à toutes les situations, ensembles… Ils ont su, tous deux, prendre sur eux, et faire les bons choix, au bon moment.
Il en serait de même pour leur futur enfant.
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Hinata ouvre, puis ferme la porte, l'entrebâille pour finalement la claquer. Elle ne veut pas y aller. Une heure et demie, elle avait mis quatre-vingt-dix minutes pour choisir une tenue qui cacherait son ventre rond du sixième mois. Toutefois, rien n'y faisais, et ce début de mois de septembre annoncé les trente-cinq degrés ! Quel que soit la robe, le tee-shirt, la veste ou le manteau, rien ne dissimulait sa rondeur. Que faire ?
Hinata sursaute, on vient de frapper à la porte. Elle ouvre, et découvre le sourire de Naruto. Lui, est fortement bien vêtu. Un costume noir de bureaucrate fuselle son corps. Il est pour le moins séduisant. Il tient à faire bonne impression pour son premier jour en tant que professeur de sociologie. Sa demande validée par le rectorat, étant donné son potentiel et ses bons résultats universitaires, ils avaient été nombreux à se battre pour ce brillant professeur. Finalement, il avait choisi une université non loin de celle où était Hinata. Il ne faisait aucun doute que sa rentrée serait remarquable comparé à la sienne.
Une main compatissante vient relever sa tête. Il embrasse son front, et son nez, non sans lui rappeler combien il l'aimait.
- Tout ira bien…
- Tu sais… Je n'ai pas honte… Ce qui me dérange c'est de savoir que je vais devoir me justifier…
- Tu n'auras pas à le faire…
- Bien sûr que si… La société est impitoyable ! Boude-t-elle
- Mh, je tiens le sujet de mon premier cours de sociologie ! Qu'est-ce qui rend la société impitoyable ?!
Hinata et Naruto partage un rire amoureux. La symbiose ne fait aucun doute, et Hinata souhaiterait garder son bien-aimé dans sa poche toute la journée.
Sur le chemin menant à l'université, Hinata sentait ses mains devenir moites, et l'envie de faire marche arrière l'avait pris bons nombres de fois. Elle n'avait même pas prit le bus pour se rendre en cours, préférant éviter les habitués qui seraient les premiers à la dévisager. Le soleil cognait déjà fortement, et elle transpirait.
- Mademoiselle…
Une voix usée par le temps l'interpelle. Tournant son visage vers l'appelante, elle tombe nez à nez avec l'épicière, Madame Tamako.
- Tenez…
Hinata se voit offrir une bouteille d'eau.
- Ce n'est pas prudent de marcher en plein soleil dans votre état… Sourit-elle
Hinata attrape la bouteille d'eau, émue. Madame Tamako la connaît depuis qu'elle est étudiante, venant faire ses courses dans sa supérette. Rien, même pas une question, un regard inquisiteur, juste de la compassion et le geste ressemblant à celui d'une mère.
- Merci… Je vais faire attention désormais…
- Bien…
Hinata reprend son chemin. Elle pense beaucoup, beaucoup trop, et pourtant elle sait que le stress n'est pas bon pour son bébé. En vérité, ce qui l'effraie le plus, c'est que sa famille soit tenue informée de sa grossesse par un malentendu. Il était évident qu'elle ne pouvait pas dire à son père autoritaire, qu'elle était enceinte alors qu'elle était à peine en troisième année. Elle serait la risée, que pense-t-elle, la honte de sa famille, et le déshonneur s'abattrait chez les Hyûga. Il n'en faudrait pas plus à son père pour la déshériter, et tout offrir à son cousin Neji.
Décidément, Hinata n'avait que des pensées négatives, et ce portail noir qui indiquait l'entrée de l'université se rapprochait…
Comme à son habitude, Kiba l'attendait contre le poteau en compagnie de Tamaki. Sa petite-amie portait une délicieuse robe bleue clair, où des fleurs venaient se piquer. Resplendissante, c'est ce qu'elle avait toujours pensé.
Kiba l'aperçoit, au loin, et ne réalise pas au début. Il pense que c'est le soleil qui trouble ses yeux, et déforme Hinata. Mais plus il se rapproche de son amie, plus il s'étonne d'apercevoir un ventre…
- Rond ?
- …
- Tu as si grossi que ça pendant les vacances d'été ?
- Kiba… Je…
- Tu… Tu es enceinte…
Hinata sent des larmes perler sur ses joues. Pourquoi ? Elle avait promis d'être forte ! Elle avait juré de ne pas craquer, et de démontrer à quel point avoir cet enfant la rendait terriblement heureuse malgré ses torpeurs.
Kiba, comme ses amis n'auraient pu deviner la grossesse d'Hinata. Elle avait réussi à la cacher durant six longs mois… Pourquoi ? Pourquoi être rentrée dans le tourbillon du mensonge ?! Il était légitime qu'elle ne souhaite en référencé tout l'établissement, même si comme aujourd'hui, plus rien ne pouvait être dissimulé. Mais à eux, ses amis… Ils ne savaient même pas qu'Hinata avait un petit-ami ! Est-ce qu'elle l'avait rencontré en Australie ? Était-elle d'ailleurs réellement partie là-bas ? Pourquoi tout ce mystère ? Qu'est-ce qui poussait Hinata, elle si droite, à valoir le mensonge plutôt que la sincérité ?
Subitement, sans crier gare, on donne un coup à Hinata, en plein ventre ! Kiba s'effraie. L'agresseur est petit, de sexe inconnu, et sa carrure ne semble pas imposante aux premiers abords. Elle se tient le ventre, surprise d'une telle attaque… Puis, la stupeur laisse place à une émotion heureuse qui s'empare de tout son corps…
- Hinata, tout va bien ?! Accourt Ayame
- Il… Il vient de me donner un coup de pied… Rit-elle
Ayame et Kiba sont hypnotisées par ce rire enchanteur. Le petit éclat d'Hinata traduit le bonheur d'une future mère qui vient de sentir son bébé pour la première fois. Les échographies, l'alimentation, la fatigue, tous les symptômes et les étapes d'une femme enceinte n'avaient pas atteint le fort intérieur d'Hinata. Les inquiétudes, les peurs, l'organisation inexistante pour accueillir leur enfant avaient posé du brouillard sur le regard d'être futur parent. Aujourd'hui, à cet instant même, elle le sentait vivre… Il était bien réel ce petit être, et il faisait sentir à sa mère qu'il était présent, avec elle, et qu'il se hâtait peut-être de la rencontrer…
Un sourire lumineux se lit sur son visage et la frayeur qui paralysait son être entier disparaît. Après tout, qu'importe les regards malveillants, les chuchotements de couloir, les rumeurs, les pensées néfastes de ces étudiants qui la jugeront en silence, qu'ils gardent ce pitoyable comportement pour eux et qu'il lui laisse le bonheur d'être bientôt mère…
Kiba vient prendre la main de son amie rejoint par Karin et lui sourit, fièrement. Il n'est pas question qu'ils laissent Hinata traverser ce couloir des accusés toute seule ! Ils seront là pour faire entendre l'indifférence qu'ils porteront aux vilains curieux ! Et que celui qui souhaite prétendre préjudice à leur amie vienne les affronter droit dans les yeux, courageusement…
Qu'importe le mensonge, il s'y cache toujours une vérité derrière…
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- Tout est parfait !
Le médecin rassure ce couple de parent. Hinata arrivera aux termes de sa grossesse dans trois mois et le bébé se porte bien. Comme à chaque fois, il demande aux futurs parents s'ils ne souhaitent vraiment pas connaître le sexe de l'enfant.
- Non, nous voulons toujours la surprise… Ricanent le couple
- Tant pis pour vous ! Le choix pour les couleurs de sa chambre et tout le reste seront plus difficile ! Se moque le médecin.
Le Docteur Mashisado c'était pris d'affection pour ce charmant couple. Ils étaient terriblement fusionnels. Toujours ponctuel et aimable avec le personnel médical, ils dégageaient tous deux une aura particulière. Toutefois, sa petite taquinerie avait eu l'effet d'un malaise, il le voyait bien. Il se doutait qu'entre un professeur universitaire en période d'essai et une étudiante devant arrêter ses études pendant plusieurs mois, la pression devait être quotidienne. Malgré tout, le médecin ne doutait pas qu'ils fassent de fantastiques parents.
- Vous savez… Ce don a le plus besoin un enfant, c'est d'amour… Le reste n'est que futilité… Qu'importe qu'il ait une grande chambre, ou même beaucoup de jouet… La chaleur d'un foyer combat le manque matériel…
Les mots du médecin raisonnent en Naruto comme un retour aux sources. Mieux que quiconque, il sait combien son analyse est pertinente, et réel. Ils n'auront peut-être pas le confort ni l'image d'une famille modèle, mais ils savent que leur futur petit garçon ou petite fille ne manquera pas d'affection et qu'il sera né de l'union de deux êtres qui s'aiment inlassablement.
- Merci, Docteur…
Naruto et Hinata prennent congés. Dans le couloir, la future mère est soudainement prise par une envie de manger une barre chocolatée. Naruto cède au caprice gourmand de sa moitié, et se hâte à dégainer son porte-monnaie pour aller à la conquête de son désir sucré.
Dans leur bulle amoureuse, le couple ne remarque pas qu'un regard malveillant est posé sur eux. Ce regard vulgaire et bientôt malsain appartient à Shion. L'étudiante jubile déjà du secret qu'elle vient de découvrir. Alors, Hinata se serait fait mettre enceinte par leur ancien professeur de philosophie, Monsieur Uzumaki. Leur comportement est à vomir ! Ils se bécotent en public, jouant la symphonie des mamours. Horreur.
Shion se munit de son téléphone portable, et capture les instants futiles de ce couple. La vengeance qui va s'opérer lui est servie sur un plateau d'argent. Jamais elle n'aurait imaginé que la prude Hyûga entretienne une relation étroite avec un professeur. Quelle pimbêche, elle jouait les étourdies devant cet homme naïf, déjà divorcé d'une première union. Imbécillité…
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Hinata se pose dans le canapé, tasse de lait fumante à la main, et un bon livre de l'autre. Des coussins moelleux tapotés cent fois par Naruto soutiennent sa tête, et une couverture épaisse vient tenir chaud à Hinata et au bébé.
- Tu veux quelque chose d'autre ? Questionne Naruto
- Non, je te remercie… Tu ferais mieux de filer, tu vas être en retard… Rigole-t-elle
Naruto se penche sur Hinata, et il vient l'embrasser, tendrement, puis rapidement, langoureusement. Des mois qu'il n'a pu goûter sa chaire et il doit se l'avouer, lui faire l'amour lui manque fastueusement. Épris de sa bien-aimée, il se met à lui caresser doucement l'échancrure de sa poitrine et mord dans son cou.
- Naruto…
Hinata ne souhaitait pas être sage. Sentir le désir de toute part de son bien-aimé lui manquait également. Il avait toujours eu la ferveur de lui faire savoir qu'elle était désirée et désirable. Ne pouvoir s'unir dans la fièvre les offusquaient.
Hinata se met à rire sous ses chatouillements. Elle repousse l'ardeur de Naruto avec tact, et lui fait savoir qu'il ne serait pas convenable d'arriver en retard alors qu'il était encore en période d'essai.
- Tu entends comme ta mère est déjà autoritaire mon bébé ! Dit-il en embrassant le ventre arrondi
Bien qu'il soit un homme prévenu, il capture une dernière fois les lèvres d'Hinata, et se sauve, rapidement.
Mais quelques minutes après son départ, on frappe à la porte. Est-ce Naruto qui a oublié quelque chose ? Hinata se lève à regret de son nid, et vient à la rencontre de son visiteur.
- Tu as oub… Shion ?
- Bonjour Hinata… Je ne te dérange pas ?
- Et bien, non…
- Puis-je entrer ?
- Bien sûr…
Hinata fait rentrer Shion chez elle, mais elle a un mauvais pressentiment. Elle observe chaque recoin de son appartement comme espérant y trouver un indice ! Venait-elle de faire entrer le démon en ces lieux ?
- Alors, comment se passe ta grossesse ? Demande Shion, nonchalante
- Bien… Merci de demander…
- Tu sais à quel point dans le fond je suis quelqu'un de bien… Sourit-elle, avec hypocrisie
- Qu'est-ce que tu veux Shion… ?
Hinata n'était pas dupe. Elle connaissait parfaitement Shion, et ce n'était pas de bon terme qui la qualifiait. Shion n'avait pas fait le déplacement, quitte à arriver en retard en cours, pour juste prendre de ses nouvelles. Quelle bombe allait-elle lâcher ?
- Tu as raison, allons droit au but… Je suis venue faire un marché avec toi…
- Un marché… ? S'étonne Hinata
- Ta place aux éditions Marukawa contre ton secret…
- Mon secret ?
- L'identité du père de ton bébé…
Hinata pâlit. Est-ce que Shion est en train de bluffer ? Elle sait combien cette place était importante. Pour leur quatrième année d'université, les élèves devaient trouvaient une société pour effectuer un stage dans le domaine où ils aimeraient évoluer. Les éditions Marukawa brillante et populaire maison d'édition ne prenaient qu'un stagiaire par département, et évidemment, Hinata et Shion visaient le même, la publication de « roman ».
Mais le jury avait été séduit par la motivation d'Hinata. Une jeune femme enceinte, osant se présenter à un entretien, dans son état bien avancé de grossesse, marquait sa motivation. L'univers de l'édition était difficile. Des horaires tardifs, mettant en difficulté la vie familiale, les humeurs maussades et personnalités fortes des auteurs, sans compter l'organisation précise et assidue à fournir. Toutes ces caractéristiques demandaient un caractère de fer, et l'audace d'Hinata n'était passée inaperçue. Quelques jours après l'entretien, elle avait immédiatement été rappelée et avait décroché le stage. La fierté avait gagné la jeune femme, elle ne comptait plus le nombre de refus par de nombreuses maisons d'édition, et enfin, on lui donnait sa chance.
Mais en faisant fortune de l'occasion inespérée de travailler pour Marukawa, elle avait fait s'envoler la réussite de Shion. Seulement, Hinata n'avait pas l'intention de se laisser manipuler par l'enfant gâtée qu'était sa camarade ! Elle dépose sa main sur son ventre rond où sommeil son bébé, et répond fermement à Shion,
- Hors de question ! Dit-elle fronçant les sourcils
- Tu crois que je te manipule sans avoir d'argument… !
- Je crois que tu ferais mieux de partir !
Hinata se dirige vers la porte et l'ouvre en montrant la sortie, mais Shion ne partira pas sans avoir obtenu gain de cause.
- Est-ce que Monsieur Uzumaki est heureux de devenir papa…
Le cœur d'Hinata se décroche, et la nausée gagne son estomac. Elle referme la porte pour que quiconque n'entende la conversation qui va suivre. Ainsi donc, elle ne plaisantait pas, et possédait les cartes en main.
- Je n'aurai jamais cru ça de toi… Tu parais tellement sainte nitouche…
- …
- Quelle idée de génie de se faire engrosser par un professeur de renom !
- Tu ne comprends rien… Dit-elle, versant des larmes d'injustice
- Quoi ? Vous êtes raide dingue l'un de l'autre, pathétique… !
Shion ne comprenait pas, et qu'importe les explications, elle ne comprendrait pas. Leur histoire ne se résumait pas qu'à l'adultère, ni à l'interdit entre un professeur et une élève. Il s'agissait d'amour… Mais comment expliquer ce sentiment à une personne qui n'en connaissait pas la définition même.
- Mon marché est le suivant… Tu renonces à ce stage, et j'emporte le secret dans ma tombe…
- …
- Si tu refuses… Mon oncle qui n'est autre que le superviseur du recteur de Tokyo aura mystérieusement une information des plus scandaleuses concernant Monsieur Uzumaki…
- …
- Réfléchit-bien…
Shion bouscule l'épaule d'Hinata sans retenue, et se retire en laissant l'âme de la future mère en charpie. Encore, il fallait encore que le sort s'acharne…
Naruto rejoint Hinata quelques heures plus tard. Une fois ses cours terminés, il rentre toujours travailler chez sa bien-aimée pour rester près d'elle et du bébé. Mais en pénétrant dans l'appartement, il sent une ambiance lourde, pesante. Sur le balcon, il aperçoit Hinata, assise dans la chaise à bascule, et regardant la ville. Une mine triste semble avoir pris possession de son visage.
Capturant un châle sur le canapé, il rejoint sa bien-aimée dehors, et pose le chéret sur son ventre. Prenant une chaise, il s'assoit en face d'elle, et capture ses mains froides.
- Tu vas attraper froid Hinata, tu ne veux pas entrer à l'intérieur… Dit-il, doucement
- Naruto… Je ne vais pas accepter ce stage…
- Pourquoi ? Tu étais si heureuse d'être prise aux éditions Marukawa !
- Je n'arriverais pas à joindre mon travail, les études et le bébé…
- Bien sûr que si, nous serons deux pour ça, ne t'en fais pas chérie…
- Non… Non, je n'y…
Hinata pince ses lèvres, mais ne peux stopper les sanglots qui envahissent sa gorge. Elle s'effondre dans les bras de Naruto, fatiguée de tout ce combat qui ne mène à rien. Pourquoi ne peut-on, ou ne veut-on pas les laisser vivre leur amour librement ?! Qu'ont-ils fait pour mériter les miséricordes d'une histoire d'amour tragique.
- Calme-toi Hinata… Qu'est-ce qu'il t'arrive… ?
Les caresses et les baisers de Naruto réussissent à dissiper la nervosité d'Hinata, mauvaise pour leur bébé. Une fois les yeux bienveillant de son bien-aimé dans les siens, elle prend le courage de lui expliquer son altercation avec Shion, ce chantage malsain dont c'est si bien faire preuve cet enfant gâté !
Hinata ne souhaite pas que Naruto perde son travail à cause d'elle. Son métier c'est toute sa vie, c'est toutes ses valeurs et convictions réunies dans une profession qu'il aime et admire. Sa décision avait été prise rapidement, et elle comptait céder à l'intimidation de Shion.
- Hors de question ! S'indigne Naruto, se relevant, droitement
- Mais…
- Mais rien du tout… Il est hors de question que tu perdes ce stage à cause des velléités de Shion !
- Mais ton travail, ta carrière, c'est… C'est toute ta vie… Dit-elle lui faisant face
Naruto se met à lui sourire, et colle son front au sien. Il sert fort sa tête avant de venir l'embrasser, langoureusement.
- Tu as tort Hinata…
- …
- Toi… Toi et le bébé êtes toute ma vie…
- Naruto…
- Je n'ai jamais eu de véritable famille… J'ai eu un premier mariage minable… Rit-il
- …
- C'est vrai que le travail était ma source de réconfort… Mais, depuis notre rencontre, ce n'est plus le cas…
- …
- Tu es tout ce que je chéris le plus en ce monde… Tu es ma famille, et nous aurons bientôt un membre de plus…
- Naruto…
- Je me fiche de devenir serveur dans un restaurant, ou faire livreur de pizza ! Ce métier n'est pas toute ma vie ! C'est toi, toi et le bébé que tu portes qui est important !
Hinata est touchée en plein cœur, une flèche vient de traverser tout son corps. Les mots de Naruto la font vibrer. Elle l'admire, tellement… Il est loyal, vaillant, courageux, et terriblement généreux. La passion qui habite cet homme, brûle comme la lave dans le cœur d'un volcan, et lorsqu'il rentre en éruption, c'est une explosion de sentiment, d'amour véritable qu'il offre.
Se positionnant sur la pointe des pieds, Hinata vient capturer le cou de Naruto, et l'embrasse, l'embrasse de tout l'amour qui déborde de son être.
- Je t'aime, Naruto…
- Moi aussi je t'aime… Et tant que nous serons tous les trois, rien ne nous arrivera…
. . . . . . . . . . . . . . . . .
Il l'observe, dégoulinante. Debout sur le pallier, difficile de deviner le sentiment qui habite se corps trempé jusqu'aux os. Quatre valises l'entourent, les avait-elle portées toute seule ? Il espère que non ! Aucune larme ne tombe de ses yeux, c'est plutôt la déception et la colère qui paraît l'habiter… C'est au moment où elle commence à frissonner, glacée par le froid de la pluie qu'il l'entoure d'un manteau et la fait entrer.
Tsunade descend les marches de l'escalier, et aperçoit Hinata complètement mouillée. Elle vient immédiatement à sa rescousse, qui a laissé une femme enceinte dehors sous un temps de mousson ?! Elle frictionne ses bras, et vient l'asseoir sur le canapé. Pendant qu'elle se réchauffe près de la cheminée, Tsunade monte vite à l'étage préparer un bain chaud.
Naruto vient la prendre dans ses bras. Sans qu'elle ne parle, il devine ce qu'il s'est passé. Ce qu'il redoutait… Hinata ne disait pas un mot, comme encore sous le choc de ce qu'il venait de se produire. Elle fixait le sol, essayant de trouver un moyen de digérer l'humiliation qu'elle venait sans doute de subir…
Embrassant sa tempe, il se lève, et appel le médecin qui est chargé de leur dossier. Il veut absolument qu'Hinata soit auscultée. Naruto s'inquiète pour elle et le bébé.
Après un bain chaud, et mis à l'aise dans un pyjama confortable, Hinata se laisse examiner dans le mutisme par le médecin. Étant bien couverte, et proche de la chaleur, elle ne risquait pas d'attraper froid, et le bébé semblait bien bouger. En revanche, le silence de sa patiente l'alarmait quelque peu… Prenant soin de cette famille qui subissait depuis plusieurs semaines les méandres de la vie, il décide de tenter un geste affectif envers la future maman. Branchant un casque à son échographe portable, il positionne de nouveau la sonde sur le ventre d'Hinata, et lui fait écouter une mélodie joyeuse.
- C'est les battements du cœur de votre enfant… Sourit le médecin
Hinata réagit enfin, et c'est une réaction presque miraculeuse. Émue, elle se met à sourire, et appuie sur ses oreilles pour entendre encore mieux les petits « boum » du cœur de leur futur enfant. C'est un son magique, harmonieux… Il est parfaitement rythmé, battant la chamade… Heureuse, elle pose sa main sur ce ventre arrondi et attrape la main de Naruto. Le futur père vient embrasser l'enfant qui reste leur seule lumière, et qui les rattache à la vie…
Après la visite du médecin, Tsunade décide de se rendre chez Jiraya, et de laisser de l'intimité à ce couple égratigné.
Il y a quelques semaines, Shion avait tenu sa diabolique promesse, et voyant qu'Hinata ne céder pas au chantage, elle avait exécuté sa prévenance… Un matin, le recteur et son assistant avaient interrompu le cours de Naruto, et l'avaient convoqué dans le bureau du directeur de l'université. Shion n'avait rien fait au hasard, son supérieur lui montrait des photos de lui et d'Hinata, prises à l'Hôpital.
Naruto n'avait pas cherché à nier, il avait avoué avoir une relation depuis deux ans avec Hinata, qui était anciennement son élève. Il se défend tout de même sur le fait qu'il ne s'agissait en rien d'une relation malsaine. Ils s'aimaient, honorablement. Mais le recteur ne voulait rien entendre, et le directeur de l'université également. Ils ne voulaient pas avoir dans leur gamme de professionnel, un homme au sens moral non respectable. Dès le lendemain, Naruto reçu un courrier du rectorat de Tôkyô, lui signifiant qu'il était renvoyé de l'université, et retiré de la liste des professeurs de l'éducation nationale du Japon. Un coup difficile à prendre pour ce professeur à la réputation fondée. Mais, il s'y attendait…
Même si Naruto s'était préparé à cette éventualité, il n'avait pas prévu l'éraflure de sa fierté. Après tout, il allait être père, et par conséquent chef de famille, et il était incapable de donné un foyer convenable ! N'ayant plus de travail, la penser même d'acheter un appartement ou une maison était fortuite. Il vivait chez Tsunade comme un adolescent paumé ! Malgré tout, un point positif lui faisait garder espoir, Hinata gardait son stage, et pouvait continuer, après la naissance de leur enfant, ses études pour lesquelles elle était très douée…
Cependant, c'était sans compter sur l'effet boule de neige de ce scandale… Il était parvenu jusqu'aux oreilles de l'université où étudiait Hinata, et la sentence fut irrévocable… Le père d'Hinata appris que sa fille attendait un enfant de son ancien professeur de philosophie ! Sans perdre une minute, l'instinct du grand-père n'avait pas fait une seconde surface… Il avait répudié sa fille, la virant de son appartement et décidant de ne plus financer ses études… La « honte » c'était le seul mot que son père avait employé… Rien, il ne lui restait plus rien…
Allongée dans le divan, Naruto agenouillé au sol et caressant ses cheveux, il essayait de la consoler…
- Je suis une mauvaise mère…
- Ne dis pas ça… C'est un enchaînement de mauvaise circonstance, mais je suis certain que nous allons rebondir, tous les trois… Dit-il embrassant son front
- …
- Essaye de dormir, tu en as besoin…
Hinata hoche la tête, et ne tarde pas à sombrer dans un sommeil lourd. Les événements subits l'avaient éreinté moralement, et il fallait qu'elle récupère physiquement pour le bien être de l'enfant. Naruto ne quitte pas du regard sa bien-aimée. Il est vrai que depuis leur rencontre, rien n'est simple… Seulement, leur amour est une évidence, et Naruto compte bien en faire une force.
Naruto se met à caresser le ventre rond d'Hinata. Dans quelques semaines, ils seront parent d'un garçon ou d'une fille… Et dire qu'ils n'avaient même pas encore décidé d'un prénom… La fatigue gagne Naruto également, et il craque en silence… Non, il n'a pas le droit ! Il relève rapidement la tête… Aurait-il oublié ce qu'était l'authentique abîme ? Les souvenirs macabres de l'Afrique l'avaient-elles déjà quitté ? Impossible…
Le Kenya… Il n'y avait pas repensé depuis longtemps, et Gymbia qui restait sans nouvelle d'eux… Quelle rage d'avoir été à ce point négligeant, égoïste même ! Hinata et lui n'avait certes pas une vie parfaite, mais ils étaient en bonne santé, et ils étaient ensembles, à s'aimer comme des fous !
S'il n'avait su exprimer ce qu'il avait vécu en Afrique à quiconque, c'est parce qu'il était difficile de décrire l'enfer non pas créé par le ciel, mais pas la terre… Par l'homme… Bouillant, bouillant de l'intérieur par la démesure de l'injustice humanitaire, il attrape un carnet, un stylo, et se met à écrire, à écrire, à écrire…
. . . . . . . .
Sasuke sonne à la porte, aucune réponse. Sasuke frappe à la porte, aucune réponse. Sasuke appel à l'interphone, aucune réponse. Ayame était partie faire des emplettes avec Hinata, et savait que Naruto serait seul. Visiblement, il s'était trompé. Faisant un pas en arrière, il entend soudainement du bruit à l'intérieur. Obstiné, il tente d'ouvrir la porte, et celle-ci est ouverte, son ami est donc bien présent. Pénétrant dans le hall, il appelle Naruto, mais ce dernier ne répond pas. Avançant dans le salon, il ne trouve personne. Sasuke se met à l'aise, il dépose son manteau et sa valisette sur le canapé, lorsque subitement, il entend un :
- Aïe !
Sasuke se précipite à l'étage, et accourt vers Naruto qui se trouve dans la chambre d'ami. Il s'inquiète quelque peu, mais se rassure rapidement en apercevant Naruto sucer son doigt après s'être simplement cogné avec le marteau.
- Quelle chochotte ! Se moque Sasuke
- La ferme ! Ça fait un mal de chien !
- Assieds-toi fillette, je vais chercher un pansement !
- Ah, ah, non merci…
- Tu es sûr ?!
- Dans le placard du bas dans le salon… Boude Naruto
- J'y cours… ! Ricane Sasuke
Sasuke descend dans le salon, et respect l'indication de Naruto. Malgré ça, il ne trouve pas ce qu'il était venu chercher ! Farfouillant dans les autres tiroirs, il ne parvient à tomber sur une boîte de pansement. N'abandonnant pas, il se dirige vers la petite commode près de la télévision, mais rien ! En revanche, il tombe sur un carnet un peu trop bien rangé à son goût. Reconnaissant l'écriture de Naruto, la curiosité le pique telle la fourche du diable pique le pêcheur, et attrape l'objet défendu. Sasuke comprend rapidement en scrutant les premières lignes que Naruto évoque l'Afrique. Son ami à systématiquement refusé d'aborder le sujet, justifiant du fait que pour l'instant, c'était laborieux d'en parler…
Sasuke ne tarde pas à lire une, puis deux, et trois lignes. Un paragraphe, deux paragraphes, puis une page. Finalement, au bout de quelques minutes se composant de soixante-treize exactement il est stoppé par les raclements de gorge de Naruto. Se retournant, déjà honteux d'avoir non seulement fouillé, mais surtout d'avoir pris possession de quelque chose d'intime, il tombe sur son ami un peu furieux ?
- J'attendais mon pansement… Râle Naruto
- Menteur, ça fait une heure que je suis ici !
Naruto et Sasuke se dévisagent. À vrai dire, le professeur d'histoire est un peu bouleversé par l'écrit de son meilleur ami. Il n'aurait jamais imaginé que son bénévolat au Kenya puisse faire naître en Naruto des mots aussi durs, mais poignants ! Il n'avait pas lâché une seconde sa lecture, envahit par l'émotion… Ce récit l'avait emmené directement en Afrique, et imageait tant bien les paysages que chaque visage des enfants… Il connaissait la personnalité de chacun, et de chaque collègue qui s'en occupait… S'il savait dans une fine écriture, décrire le bonheur de partager leur quotidien, il avait également dessiné une image bien plus macabre… Il dénonçait la corruption, le manque d'attention, mettant ainsi les familles démunies dans une sorte de loterie de la vie ! Qui mourrait le premier pour économiser les vivres, et qui survivrait miraculeusement pour afficher un bon papier dans les journaux mondiaux… « Ce n'est plus une impasse, c'est une machine mis en place, où chaque habitant porte un numéro. Le tirage au sort à lieux chaque jour, et chacun prie pour acquérir le gain. ».
- « Les gouvernements, les journalistes, les bénévoles… Oui, c'est beau toute cette lumière qu'on leur accorde pour clamer la vérité, mais au fond, rien ne change, la paralysie ne guérit pas… Mille ans que certains sont sauvés et d'autre abandonnés… » Lit Sasuke
- Laisse-tomber d'accord ! J'étais… J'étais en colère ! Se justifie Naruto
- Dans la colère il y a de la maladresse, mais dans ton cas, il y a aussi de la générosité…
- Qu'importe !
- Tu es légitime dans ton combat, tu étais au cœur de l'action… Tu devrais faire partager ton expérience…
- Quoi ? Non ! Tu veux dire… Le faire publier ?
- Pourquoi pas ?!
- Parce que… Personne n'a envie de lire les frasques colérique d'un bénévole un peu trop sensible… Se moque de lui-même Naruto.
- …
- Et puis, je ne veux pas me faire de l'argent avec ça… Leur histoire…
- Tu reverserais les fonds à une association…
- Sasuke, laisse-tomber d'accord !
- D'accord…
Naruto lui tourne le dos. Sasuke sait son ami buté et sait qu'il n'aura pas gain de cause. Toutefois, lui aussi est borné, et pendant que Naruto fouille pour trouver un pansement, il met le carnet dans sa valisette.
- Tu as fini de monter ton berceau ? Questionne Sasuke
- Ouais, mais je ne sais pas pourquoi, il me reste ce boulon ! Ricane Naruto, en le montrant
- Tu vas sans doute… Euh, excuse-moi…
Sasuke sent son portable vibrer dans sa poche, quelqu'un cherche à le joindre. C'est Ayame, qui semble surexcitée !
- Quoi ! Ce n'est pas vrai ?! Naruto ! S'alarme Sasuke
- Tu crois que c'est dangereux qu'il manque un boulon pour le berceau ?
- Naruto, Ayame est à l'Hôpital !
- Oh, mince, il lui est arrivé quelque chose… ?
- Mais non, c'est Hinata, elle va accoucher !
- Non, rassure-toi, ce n'est pas prévu avant trois semaines… Sourit Naruto
- Naruto ! Le secoue Sasuke
- Quoi ?!
- Hinata a eu des contractions dans le centre commercial, elle est à l'Hôpital parce que le bébé arrive !
- C'est génial, dis-lui que j'ai terminé le berceau… Que… Quoi ?! Elle va, elle va accoucher, là, maintenant !
Sasuke tombe des nus, un coin du cerveau a oublié d'évoluer dans la tête de Naruto. D'ailleurs, l'image – le spectacle – est risible. Son ami court partout, il est monté chercher la valise préparée dans la chambre, il essaye d'appeler Tsunade, il envoie un message à leur médecin de famille, et toute cette agitation sans lâcher une seconde ce boulon qui l'encombre. Affolé, il dispute même Sasuke de par sa lenteur, après tout, Hinata va accoucher, et il reste planté sur le tapis.
Dans la voiture qui les conduit à l'Hôpital, Naruto est intenable, et le chauffeur qu'est Sasuke s'irrite. Il n'arrête pas de gigoter, tirant sur son siège et le sien. Il utilise le boulon qu'il sert fort dans sa main comme d'un objet de bénédiction. Il demande à Sasuke d'aller plus vite, lui faisant remarquer qu'il conduit comme une « adolescente », et qu'il serait déjà même arrivé avec « mamie Tsunade » au volant !
- T'as une putain de chance de devenir père aujourd'hui, sinon je t'écraserais bien sur un passage piéton ! S'énerve Sasuke
- Tu n'es vraiment pas compatissant avec moi, tu devrais pourtant me comprendre… Boude Naruto
- Te comprendre ?! Qui se moquait de moi en me traitant de « papa poule » ?!
C'est une symphonie d'insulte et de moquerie envers les deux hommes. Sasuke essaye d'évacuer le stress de Naruto. Car malgré l'angoisse de devenir père, il sait aussi que ce qui effraie le plus son ami, c'est de n'avoir rien pour l'élever…
- Ne t'inquiète pas… Tout ira bien… Le rassure Sasuke
- Je l'espère…
- Quand tu verras ses yeux, et qu'il te tiendra le doigt avec sa main, plus rien n'aura d'importance…
Naruto regarde Sasuke. Son air est tellement sérieux à l'instant. Quel chemin parcouru depuis leur enfance. Orphelin, n'ayant que la passion des études pour survivre en société, leur vie de jeunes hommes n'avait guère était riche. Déchirés par l'amour, partiellement détruit par l'amitié, ils n'auraient imaginé avoir un jour la chance de capituler avec la fatalité…
- Merci Sasuke… Pour tout…
- Oh, je n'y suis pour rien… C'est ta chance de cocu !
Naruto explose de rire.
La boucle est bouclée.
. . .
L'accouchement s'était parfaitement bien passé. Naruto et Hinata était les heureux parents d'un petit garçon. Hinata le tenait dans ses bras, enveloppé dans un drap blanc douillé. Elle ne pouvait détacher son regard de ses petits yeux fermés et de ses joues rosés. Naruto, lui, n'avait pas détaché son doigt de la petite main qui le serrait comme pour se sentir rassuré.
- Tu crois qu'il aura tes yeux… Demande Naruto
- J'espère qu'il aura les tiens… Sourit Hinata
- Et il sera blond ou brun ? Questionne Naruto
- Blond, comme son papa, j'en suis certaine ! Dit-elle fièrement
Naruto ricane à la moue d'Hinata. Sait-elle à quel point cette femme le rend heureux depuis le premier jour de leur rencontre. Amoureux, effrontément encore plus, il vient l'embrasser, tendrement.
Trois petits coups secs sont donnés à la porte de chambre. Des visiteurs souhaitent apercevoir le visage du poupon. Naruto autorise les curieux à rentrer dans la chambre. Ayame, Tsunade, Sasuke et Jiraya étaient impatients de poser leurs yeux sur le fils de Naruto et Hinata. Les deux jeunes femmes craquaient pour son visage empourpré et ses cuisses potelées.
- Est-ce qu'on peut savoir le prénom de ce petit ange ? Questionne Jiraya
- Et bien…. Nous n'avons pas encore réfléchit… S'intimide Hinata
- Ce n'est rien… Vous avez encore du temps… Réconforte Tsunade
- Oui, c'est certain ! Répond Naruto, se grattant la tête
Un petit bruit surgit, réveillant le bébé et le faisant pleurer. Un objet était tombé de la tête de Naruto. Ramassant le coupable ayant réveillé son fils, il se rend compte qu'il s'agit d'un boulon ?
- Tu traînes encore ce truc ! Se moque Sasuke
- Qu'est-ce que c'est… ? Demande Hinata
- Et bien, j'ai monté le berceau, j'ai respecté le plan, mais il me reste ce boulon ! Dit-il le montrant à son fils pour qu'il joue avec.
Hinata est bousculée par une idée. Le sourire de Naruto qui joue avec son fils la rend encore plus sure d'elle… Elle pense avoir trouvé un prénom… Un prénom pour leur enfant…
- Boruto…
- Qu'est-ce que tu dis ? Réplique Naruto
- Boruto… Que penses-tu de Boruto pour un prénom… ?
Naruto regarde Hinata. Sa bien-aimée semble avoir eu le coup de foudre pour cette idée. Elle était née de l'image maladroite d'un tout jeune papa ! Il trouve que ce prénom n'est pas simplement parfait, mais qu'il est une évidence…
- Boruto… Boruto… Prononce-t-il plusieurs fois. Tu aimes Boruto ? Demande-t-il à son fils
Le bébé attrape la main de son père, où se tient l'objet concerné. Il gazouille, très légèrement et semble apprécier ce qui est encore curieux pour lui.
- Je crois qu'il aime Boruto… Sourit Naruto à Hinata
- Alors… Bienvenue dans notre famille, Boruto… Murmure Hinata
Naruto et Hinata sont très émus. Les convives décident par conséquent de prendre vite congé, et de les laisser seuls. Naruto porte Boruto jusqu'à la couveuse, et l'installe délicatement. Il revient ensuite près de sa bien-aimée, et la cajole.
Jamais, jamais depuis leur tout premier cours particulier à aujourd'hui, il n'aurait imaginé avoir un enfant de la femme qu'il aime. Et quel merveilleux enfant, le plus précieux présent qu'un couple qui s'aime puisse présenter pour preuve. Que de chemin traversé, ensemble ou séparé, mais toujours uni.
Hinata et Naruto, n'avaient ni travail ni véritable foyer. L'avenir était incertain, voir lointain. Des difficultés, il en restait à surmonter, mais plus rien ne semblait pouvoir briser la famille Uzumaki. Aujourd'hui, tous deux ne pouvaient expliquer leur bonheur d'être parent, et d'avoir l'irréfutable liberté de s'aimer…
. . . . . . . . . .
Sasuke était assis à une table, son fils sur les genoux. Naruto était assis en face de lui, berçant le landau. Les deux hommes se fixaient, enfin, c'était plutôt Naruto qui observait de haut en bas, avec dédain, son ami. Une pile de lettre les séparait, ce qui était l'objet de l'invitation de Sasuke chez Naruto.
- Tu m'expliques ? Rechigne Naruto
- À première vue, je dirais que tu as reçu du courrier… Le snobe Sasuke
- Ne fait pas le malin Uchiha ! Est-ce que tu sais d'où proviennent ces lettres ?
- De personne qui avait visiblement envie de t'écrire tous le même jour…
- Ça suffit ! Ces lettres viennent de plusieurs maisons d'édition ! Alors je voudrais des explications ?!
- Et bien… Comment faire simple… Tu sais, parfois, on écrit et les gens nous répondent par courtoisie…
- Je n'ai rien envoyé à ces maisons d'édition, alors pourquoi me répondent-elles ?!
- Je n'en sais rien, erreur de destinataire…
- Quoi les quinze en même temps ! S'agace Naruto
- Est-ce que tu les as lus… ?
- Bien sûr que non !
Le cri de Naruto réveille son fils, qui se met à pleurer. Le père se précipite sur son enfant, et vient le bercer dans ses bras.
- Et c'est quoi le problème ? Tu as peur d'avoir été recalé ?! S'amuse Sasuke
- Ah… ! Donc tu avoues avoir envoyé mon manuscrit !
- Tu as un don pour la perplexité dit moi…
- Arrête de te moquer de moi ! Je t'ai dit que je ne voulais pas me faire de l'argent avec ça !
- Je ne te demande pas de te faire de l'argent avec… Ton texte est bon et je sais que tu meurs d'envie de le crier sur tous les toits ! Ton expérience en Afrique t'a visiblement changé, et instruit aussi, et t'a donné une vision différente de notre société… Tu as même changé de discipline en tant qu'enseignant… Alors c'est quoi le vrai problème ?!
- …
- Je sais que tu n'es pas un homme vénal, mais pense qu'avec une toute petite somme d'argent tu pourrais faire reprendre ses études à Hinata et l'enlever de ce boulot de serveuse ! Elle vaut mieux que ça !
Naruto pose ses yeux sur son fils. À chaque regard échangé, il pense à Hinata, et tout le bonheur qu'il vit à ses côtés. Il devait penser au fait qu'il n'était pas seulement père de famille, mais également un homme partageant la vie de sa dulcinée. Il était dans l'obligation de reprendre le dessus sur la vie et de mettre un coup de pied dans le sable pour faire repartir le destin !
- Je vais y réfléchir… Assure Naruto.
Le soir venu, il attendait avec impatience le retour d'Hinata. Elle rentrait souvent tardivement, et le bébé dormait déjà. Naruto entendait sa manière douce d'ouvrir la porte et de la refermer. Elle défaisait ses chaussures, retirait son manteau et montait voir leur fils, doucement. Puis, elle redescendait, et venait l'embrasser. Mais ce soir-là, c'est un baiser passionné que Naruto avait envie de donner.
Hinata portait une robe délicieuse, donnant de l'imagination aux fantasmes de Naruto. Pressant, il venait l'allonger sur le canapé, et enlevait sa tenue, pendant qu'elle déboutonnait sa chemise. Une éternité qu'ils ne s'étaient pas offert l'un à l'autre, et malgré les rondeurs encore présentes de la grossesse, Naruto n'avait jamais eu plus envie d'elle qu'aujourd'hui.
Ne quittant pas un instant ses lèvres, il se mit à caresser son corps de toute part. Ce corps, il le connaissait par cœur, le moindre grain de sa peau, le moindre endroit où il avait laissé la marque de ses dents. Il désirait ce corps, cette peau depuis l'instant premier où il avait osé le toucher.
Fiévreux de tant de distance entre leur chair, Hinata ne comptait pas laisser croire à Naruto qu'il était le plus désireux. Subtilement, elle se déshabille entièrement, et vient s'asseoir à califourchon sur les genoux du passionné. Elle l'embrasse, passionnément, de manière gourmande et réclame rapidement de sentir l'homme qu'elle aime en elle. Naruto n'est pas prieur, et vient, brûlant, glisser sa fierté dans son pêché. Une valse de leur hanche introduit ce bal. Ils se regardent, s'embrassent, s'amusent à taquiner les points sensibles du corps de l'autre. Et puis, dans un tourbillon charnelle, ils dansent, plus vite, plus rapidement, plus sauvagement, plus amoureux…
La jouissance atteinte, ils se recouvrent d'un plaid, et estime le fait de reprendre leur souffle. Naruto caresse comme à son habitude le bras d'Hinata, et savoure de l'avoir près de lui.
- Chérie…
- Mh... !
- Il… Il y a quelque temps, j'avais écrit un manuscrit… Sur… Mon voyage en Afrique…
- Ah oui ? Est curieuse Hinata
- Moui… Sasuke l'a lu et comme ça lui a plu, il l'a envoyé à des maisons d'édition… !
Hinata se met à rire soudainement. Elle image parfaitement la scène entre Naruto et Sasuke, réglant leur compte. Son bien-aimé a une sainte horreur qu'on se mêle de ses affaires. Écrire sur son parcours au Kenya devait avoir été une épreuve redoutable… Alors, l'avoir lu sans autorisation et partager à d'autre, elle imageait la réaction de Naruto.
- Suite à ça… Plusieurs maisons d'édition m'ont répondu… Et… Favorablement pour certaines d'entre elles…
- Vraiment ! C'est fantastique ! Se relève Hinata
Mais la réaction muette de son bien-aimé lui fait penser qu'elle et Sasuke, sont les seuls à se réjouirent.
- Qu'est-ce qui te bloque… ? Questionne Hinata
- Ça m'ennuie de publier mon vécu sur l'Afrique… Et de savoir qu'on va me rémunérer pour ça…
- L'argent pourrait être reversé à l'association de Gymbia…
- C'est ce que Sasuke m'a dit, mais…
- Mais… ?
- Je ne suis personne tu comprends… Ce n'est pas à moi de faire découvrir aux gens l'envers du décor que peut être l'Afrique… Et puis, il y a aussi de belles choses là-bas…
- Naruto, si toute les personnes de ce monde s'était senti réduite avant même d'avoir fait un grand geste, il n'y aurait aucune entraide en ce monde…
- …
- Qu'importe que cela ne change rien… Tu auras dit ce que tu as à dire, et tu seras légitime…
- Et si ça ne plaît pas… ?
- Je ne sais plus quelle amie m'a dit ça, mais… On ne peut de toute façon pas plaire à tout le monde… Sourit Hinata
Convaincu par la sagesse de sa bien-aimée, Naruto se rendait le lendemain aux rendez-vous donné par les éditions Marukawa choix aucunement fait au hasard. L'éditeur avait été séduit par son récit, très bien écrit, avec un véritable fond et une histoire bien maîtrisée. Il y avait quelques imperfections, qu'il réglerait ensemble, mais cet éditeur conquit voulait à n'importe quel prix publier ce futur livre.
- Je voudrais tout de même poser des conditions… Réclame Naruto
- Je vous écoute… ?
- Qu'importe le nombre d'exemplaire vendu, vous prendrez votre part, mais je reverserais la mienne à l'association avec laquelle je suis parti en Afrique…
- Très bien… Ensuite… ?
- Je ne veux pas de grande promotion… Vous savez…
- Monsieur Uzumaki, je comprends votre bon sens, mais sachez que si je publie ce livre, c'est qu'il va passionner des millions de lecteur !
- Comme vous y allez !
- Vous remettez en doute mes compétences ? Ironise l'éditeur
- Du tout…
- J'y pense, avez-vous un nom pour ce livre ?
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
- « Africa », par Uzumaki Naruto, c'est le livre que nous allons étudier lors de ce premier semestre de sociologie…
Les élèves ont l'air ravi. C'est un livre qui malgré ses neuf ans passés, reste populaire dans le monde de la littérature et encore davantage dans le monde de la sociologie. Le manuscrit s'était vendu à plus de deux millions d'exemplaires à travers le monde, faisant de Monsieur Uzumaki n'ont plus qu'un professeur de renom, mais un écrivain confirmé. Malgré son succès, l'auteur s'était trouvé être discret, et n'avait plus écrit de livre depuis, partageant son quotidien entre l'Afrique et le Japon.
La cloche sonne la fin des cours, et le professeur de sociologie s'affaisse sur son siège. Cette fin d'après-midi avait été laborieuse, elle ne pensait pas que son cours avec pour thème le livre « Africa » serait un succès et devrait mettre encore plus d'énergie. Buvant une gorgée de sa bouteille, elle pense qu'il était temps de lever l'ancre, surtout que sa journée est loin d'être terminée.
Rassemblant ses affaires, elle traverse le couloir de l'université et entend son téléphone sonner.
- Allô ?
- Alors Mademoiselle Hyûga, comment s'est passée cette rentrée… ?
- Très bien Monsieur Uzumaki, mes élèves étaient ravis d'étudier votre livre pour le premier semestre cette année ! Rit-elle
- Oui, mais apprécie-t-il davantage le professeur ou ses cours ? Taquine Naruto
- Les deux, cher ami ! Mais, au fait, d'où m'appelles-tu ?
. . .
Hinata rentre chez elle, accueillie joyeusement par sa fille, Himawari.
- Maman !
Hinata sert fort dans ses bras son ange, et lui souhaite un joyeux sixième anniversaire. Elle embrasse sa joue, et l'accompagne dans le salon. Les convives sont tous arrivés, Ayame et Sasuke avec leur fils Masao ainsi que Tsunade et Jiraya, les grands-parents de cœur de Boruto et Himawari.
Hinata assis sa fille sur une chaise, et s'agenouille près d'elle. La nouvelle qu'elle a lui annoncé, est assez triste à entendre.
- Chérie, papa m'a appelé, il…
- Ne viendra pas… Continue Himawari
- Hum ?
- Je sais, il m'a appelé avec la webcam ! Son avion n'a pas pu partir…
- Je suis désolée mon ange…
- Ce n'est pas grave, papa fait des choses bien là-bas ! Sourit Himawari
Hinata sourit à sa fille, et vient la prendre une nouvelle fois dans ses bras. Elle embrasse son front, et se voit fière d'Himawari. Au fond, elle sait qu'elle est terriblement peinée de ne pas avoir son père auprès d'elle en ce jour, mais se montre forte pour eux tous.
- Où est Boruto ? Demande Hinata
- Dehors, il fait encore du boudin ! Se moque Masao
Hinata ébouriffe les cheveux de ce petit garçon, et sort dans le jardin rejoindre son fils. Boruto est en train de jeter des cailloux avec colère dans leur petit lac. Elle voit la déception dans son regard, et le mépris sur son visage. Elle comprend la contrariété de son fils. Naruto avait déjà manqué le septième anniversaire de Boruto, et n'était jamais arrivé le jour de leur mariage il y a deux ans. Aujourd'hui, il n'était pas présent pour l'anniversaire de sa fille…
Son bien-aimé était six mois sur douze en Afrique, parcourant le continent pour aider le plus d'association possible. C'était viscéral pour lui…
- Boruto…
- J'en ai marre !
- Chéri, ton père fait son maximum pour être avec nous…
- Tu plaisantes ! Il n'est jamais là, ni à nos anniversaires, même pas au propre mariage de sa femme !
- Boruto ! Adresses-toi sur un autre ton à ta mère… Intervient Sasuke
Boruto fait face à son parrain, Sasuke. C'est la présence masculine et autoritaire qu'il connaît le plus. Il le respect, dignement, sachant tout ce qu'il a fait pour sa mère et son père. Mais en ce jour, il est furieux, car il sait que sa petite sœur est affreusement triste !
- Il préfère s'occuper d'autre enfant que des siens…
Boruto murmure cette confession avant de partir s'enfermer dans sa chambre. Il ne redescendra que lorsque le gâteau d'anniversaire dû être servi. Il chanta du bout des lèvres la chanson festive, et dessina un sourire fictif pour l'ouverture des cadeaux.
Naruto avait envoyé des présents à sa fille par courrier, au cas où il aurait un empêchement. Himawari reçu une poupée fabriquée par des enfants dans une école au Darfour, et un collier confectionné par Gymbia du Kenya - elle pensait toujours aux anniversaires des enfants de Naruto et Hinata.
Himawari était heureuse de recevoir cette poupée, et lui donna le nom de « alizeti » définition de « tournesol » comme son prénom en Swahili. Cette surprise la rapprochait un peu plus de son père lointain, et contribuait à comprendre ce qu'il faisait là-bas.
- Maman !
- Oui chérie…
- Je suis fier de papa tu sais !
Hinata attrape le visage de sa fille, et l'embrasse sur le front profondément. Elle aussi était fière de Naruto, et de tout ce qu'il entreprenait en Afrique. Elle était fière de leurs enfants également, sage, gentil, bienveillant et aimant.
Boruto était bien plus compliqué à gérer. Il était un grand frère protecteur, et un fils serviable. Toujours souriant, curieux, petit garçon, il était indécollable de son père. Ils s'amusaient, faisant nombres de bêtise ensemble. Au début, les absences de son père se géraient plutôt bien, mais grandissant, Boruto réclamait de plus en plus un repaire, et ne parvenait à comprendre pourquoi son « papa » se rendait à des milliers de kilomètres avec « d'autre » enfant.
Hinata comprenait ce sentiment. C'était le même qui l'avait poussé à partir pour l'Afrique. Ce moment la fit voyager de nouveau, et s'accaparant du courage de ce souvenir, elle avait une subite idée…
. . . . . . . . .
Naruto effaçait la leçon à la craie sur le tableau. Aujourd'hui, ses élèves étaient particulièrement agités. Aucun ne semblait avoir écouté le devoir de mathématique. La concentration ne faisait pas parti de leur mot d'ordre ! Ils étaient tellement dissipés qu'ils avaient préféré faire des dessins ? Le professeur sévère se met à rire, après tout, à quoi bon lutter avec lui-même, il ne pouvait de toute façon, rien leur refuser…
À chaque fois qu'il passait du temps avec ses enfants, Naruto pensait avec évidence à sa petite fille et à son petit garçon… Ciel, que la vie ne les avaient pas épargné. Après avoir vendu des milliers d'exemplaires de son livre « Africa », il avait, comme prévu, fait don de plus de la moitié à l'association de Gymbia, et payé de nouveau les études d'Hinata. Par la suite, il avait acheté un appartement à sa famille, et une maison, trois années plus tard à la naissance d'Himawari.
Hinata était devenue un brillant professeur de sociologie à l'université de Tokyo. Elle avait poursuivi son rêve, marchand brillamment et amoureusement dans ses pas. Lorsqu'il n'était pas au Japon pour donner des conférences de presse sur le milieu hostile et précaire du continent Africain, sa vie se résumait à traverser les villages de l'Afrique pour venir en aide aux différentes associations qui soutenaient ses idéaux. Il avait même eut la fierté de rencontré deux de ses anciens élèves, Karin et Suigetsu, devenus reporters de guerre… L'héritage d'égalité et de liberté… Comme Hinata et Sasuke l'avaient prédit, sa transmission via son autobiographie n'était pas vaine…
. . .
Rentrant au camp, Gymbia lui demandait d'aller dans le village voisin pour aller chercher une paire de drap au marché. Naruto se demandait bien pourquoi une telle requête, mais aujourd'hui c'était la journée des caprices…
À son retour au camp, Naruto fut particulièrement bien accueilli. Tous les enfants se dirigeaient vers lui en courant, et en marmonnant leur joie. Ils attrapaient les paquets de leur protecteur pour le soulager, et des dizaines de petits doigts cramponnaient sa main pour le faire avancer plus vite.
Naruto se demandait bien ce qu'il se tramait encore, la dernière fois qu'ils avaient été autant surexcité, c'était à la venue d'Hinata, il y a dix ans maintenant…
- Non, ne me dites pas que…
Naruto lève soudainement les yeux. Il croit à une illusion en voyant sa fille, les larmes aux yeux courir vers son « papa », mais il sert la réalité dans ses bras comme une survie. Il couvre de bisou sa fille sur tous les recoins de sa peau, et lui demande pardon pour son anniversaire.
- Ce n'est pas grave papa… Merci pour tes cadeaux !
- De rien mon ange…
Naruto garde sa fille contre son cœur un moment, et vient à la rencontre d'Hinata, qu'il embrasse, tendrement.
- Tu as le chic pour les surprises… Complimente Naruto
- Tu nous manquais…
Naruto abaisse son regard, et voit son fils se tenir derrière sa mère, se cachant. Il était toujours furieux apparemment, et la réconciliation serait redoutable. Il s'abaisse à son niveau, posant sa fille en équilibre sur ses jambes, et cherche du regard son fripon de fils.
- Hey, Boruto ! Sort de ta cachette ! Rit-il
- Non…
- Tu as fait tout ce chemin pour bouder ?! Provoque Naruto
- Je boude pas d'abord, c'est pour les…
Boruto est soudainement tiré vers l'avant, attrapé par son père par le tee-shirt, et vient l'embrasser sur la chevelure. L'enfant se décolle rapidement de son père, certifiant qu'il n'est plus un bébé comme Himawari et qu'il n'a pas besoin de bisou !
- Ah bon ? Pourtant ta mère m'a dit qu'elle devait t'embrasser chaque soir avant de t'endormir ! Taquine Naruto
- C'est même pas vrai ! Rougit-il
Naruto se met à rire. Son visage rond rougissant lui rappelle Hinata. Ce petit garçon ne se rend même pas compte à quel point il est aimé de son père, et tellement désolé d'être obligé de s'éloigner d'eux. L'observant, ainsi, se tenant droit et fier, il ressemble à un chef de famille prêt à bondir sur l'ennemi. Ce petit chenapan de neuf ans déjà essaye de se comporter en adulte. Hinata ne cesse jamais de lui dire combien il veille sur elle et sa sœur en son absence.
- D'accord, désormais, nous nous dirons bonjour comme deux hommes ! Affirme Naruto
- Mh ?
- Donne-moi ton poing !
Boruto tend son bras, serrant ses petits doigts. Naruto fait de même, et vient donner un coup léger à cette main d'enfant. Ce sera désormais leur façon de se dire « bonjour » ! Ce geste fait rire le garçonnet, visiblement content que son « papa » le considère comme tel.
Hinata est heureuse de savoir que Naruto et son fils soient réconciliés, et se comprennent. Gymbia récupère Himawari des bras de son père, et prends par la main Boruto pour venir les présenter aux enfants et à l'équipe associative.
- Naruto…
- Tu as bien fait de les amener ! Sourit-il
- Je voulais que Boruto et Himawari voient combien leur père travail difficilement, et dans des conditions pas toujours confortables…
Naruto vient embrasser Hinata. Elle lui manque follement. Souvent, dans son lit, il la cherche, passant parfois des nuits blanches à penser à la forme de son corps, au goût de ses lèvres, au son de sa voix murmurant des mots tendres.
- Nous repartirons ensembles dans trois jours… Ça ne fera pas trop pour les enfants… Rassure Hinata
- C'est parfait chérie !
C'était parfait pour deux raisons. La première, les enfants auraient le temps il l'espère de découvrir son travail dans la sérénité, sans que leur regard d'enfant innocent n'aperçoive une tragédie. La seconde… La seconde il en avait mal au ventre tellement il se pressait de le vivre.
Le jour suivant, Himawari et Boruto, restèrent avec leur père toute la journée. Ils aidèrent les enfants de son école à travailler, et bien entendu à s'amuser durant l'après-midi. Les deux bambins, réalisaient à quel point leur père était un homme bon et exemplaire. L'innocence dont les enveloppait leur parent, servait à fermer les yeux quelques instants sur leur chance. Ils avaient tout ce dont ils rêvaient à la maison, d'une chambre intime, de jouet favori, d'ami à l'école, d'une éducation donnée par deux parents aimants et possessifs.
Boruto était ennuyé d'avoir osé dire à sa mère, que son père préférait ces enfants à eux. Il était vrai qu'il avait besoin de son papa, mais ces enfants n'avaient que quelques heures dans l'année, la gentillesse et la tendresse de cet homme respectable qu'était son père… Alors que lui, il l'aurait toute sa vie, à n'importe quel instant qu'il désirait…
- Papa !
- Oui ?!
- Je suis désolé…
- C'est rien mon…
Boruto sauta dans les bras de son père, un peu rougissant, se faisant même traiter de « bébé » par Himawari. La dispute du frère intimidé et de la sœur vengeresse fut déclenchée, et c'est sous des rires d'enfants heureux qu'ils se chicanent – mais aussi sous la panique de Naruto !
. . . . .
Hinata, de son côté, comptait aider Gymbia à s'affairer au repas et à la manutention des médicaments, mais elle fût seule pour établir ces tâches. Les autres bénévoles se trouvaient très secret sur son absence, compressant leurs mots pour éviter de se justifier. Elle espérait qu'il ne se passe événement sinistre et qu'elle souhaite affronter celui-ci, sans appui.
Vers la fin de l'après-midi, Hinata était conviée à suivre un bénévole pour se rendre au village voisin, afin de l'aider à porter des provisions. Informant Naruto de son départ, il n'avait pas l'air surpris d'une telle expédition, et se trouvait même plutôt joyeux à l'idée de cet éloignement ?
Mais, le plus étrange restait à venir… Dès son retour, tardivement, Gymbia l'accueillait dans une tunique prête à danser. La doyenne faisait connaître à Hinata, qu'un chef de village voisin, s'apprêtait à leur rendre visite. Le protocole exigeait une tenue traditionnelle, c'était la raison de sa tenue arrangée.
- Vous devez en faire de même ma chère…
Gymbia poussait Hinata vers une tente, où sa robe de cérémonie l'attendait. Le tissu se colorait d'un bleu lilas, où des broderies dorées se piquaient. Longue, elle soulignait son corps sous toutes ses formes. Des chaussures du même coloris glissaient à ses pieds, ainsi qu'une paire de boucle d'oreille et d'un collier de perle multicolore. Gymbia accrochait également une coiffe en forme de blé dans ses cheveux coupés au carré.
Hinata pensait que sa tenue était bien trop belle pour une simple visite d'un chef de village. Ils prenaient les bienséances avec rigueur en Afrique. Sortant de la tente, la mère découvre ses deux enfants. Ils étaient tous deux à croquer dans leur bubu, habit traditionnel Africain. Himawari s'entourait de cette identique couleur lilas, quant à son fils, c'est l'orange qui l'enveloppait.
Son fils et sa fille, prirent chacune des mains de leur mère, et ne cessaient de sourire. Mais que cachez donc ses enfants ?
Au loin, Hinata aperçue des toiles installées comme un chemin. Des fleurs se jetaient à ses pieds, et des convives l'attendaient comme une future mariée…
- Ce… Ce n'est pas…
Hinata tombe les yeux dans les yeux avec Naruto, se tenant droit, où une pointe d'angoisse se lisait sur son visage. Il était vêtu d'un dashiki, vêtement traditionnel du Kenya pour le moins généreux en couleur.
L'émotion gagnait Hinata, est-ce Naruto avait l'intention de l'épouser, maintenant ? Il s'approchait, observant son mutisme transmis par la surprise. Il tient son visage mouillé par les larmes, et embrasse amoureusement ses lèvres.
- Nous sommes certains que ni toi ni moi ne rations ce mariage ? Ironise Naruto
- Quoi… Maintenant ? Tu es fou…
- Complètement… Répond-t-il, souriant fièrement
Hinata et Naruto s'approchent du prêtre près à célébrer leur union. Il n'y a ni bague ni vœux ni famille ni photographe et ce n'est guère un grand festin qui les attend, mais il en était assez pour cet homme de ne pas pouvoir présenter Hinata comme « son épouse ».
Himawari et Boruto pétillaient de joie. Ils étaient les témoins certains de ce couple uni, deux êtres ne formant qu'un. Ils étaient les fruits d'un amour sans limite…
Un baiser simple vient sceller les noces, et les chants et les danses célébrants l'amour se firent entendre à l'autre bout du monde.
La fête battait son plein, et Hinata et Naruto s'éloignèrent quelque instant. Ils partirent près d'un feu, observer les étoiles…
- Vous êtes décidément trop imprévisible pour moi, Monsieur Uzumaki… Se moque Hinata
- Monsieur Uzumaki ! Rit-il. Ça fait des années que tu ne m'as appelé comme ça !
- J'ai toujours de la nostalgie pour mon professeur de philosophie…
- Tout ça paraît si loin… Nos nuits secrètes, les évasions clandestines… Les suçons cachés… Dit-il l'embrassant
Hinata se met à rire sous les chatouillements de son mari… Elle ne parvenait à réaliser qu'elle était sa femme, et qu'il était son « mari »… Dans un coin de sa tête, elle n'oubliait pas qu'il avait déjà été marié. L'homme d'une femme qui le trompait bien avant l'union. Une déchéance… En sourdine, elle pensait que c'était pour cette raison qu'il avait mis du temps à la demander en mariage…
- Tu as eu des nouvelles de Sakura depuis… ? Questionne-t-elle sans réfléchir
- J'en ai eu par Ino…
- Et ?
- Elle s'est remariée et est maman d'une petite fille de l'âge de Boruto !
- Oh… C'est bien…
- Pourquoi tu me parles de Sakura subitement ?!
- Comme ça… Sourit-elle dans un mensonge
- Hinata... Ce mariage modeste compte bien plus pour moi… Et puis, ce n'est même pas comparable, puisque nous nous aimons, tous les deux…
- Et nous avons deux merveilleux enfants… Sourit-elle
Naruto vient embrasser Hinata. Aucun mot sur terre ne serait exprimer leur histoire d'amour vécu. Elle s'était faite et défaite comme une maille maladroitement tissée sur une toile. Mais à chaque reprise, la prise fut meilleure, plus forte, pouvant combattre toutes les mauvaises mailles… Il était une fois Naruto et Hinata,
Il était une fois…
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Masao observait cette ombre féminine sur la balançoire, tel le cygne égarait sur le lac. Après avoir pleuré quelques minutes, elle avait sorti un livre de son sac, et c'était mis à sourire mystérieusement. Les sentiments des adolescentes se comparaient ridiculement à un yoyo. Signant d'un sourire narquois, il décide sans vouloir comprendre les véritables raisons de partir à sa rencontre. Lourdement, il s'assoit sur la balançoire voisine, dans un bruit effrayant.
- Comme tu as bondi ! Se moque-t-il
- Ah, c'est toi Masao ! Gronde-t-elle
- Mes hommages mademoiselle Himawari !
Himawari était âgée de quinze ans maintenant. Elle ressemblait comme deux gouttes d'eau à sa mère au même âge, exceptée qu'elle possédait les yeux saphir de son père. L'été portait sa robe tournesol avec ravissement, et comme chaque année, elle ressortait son chapeau de paille, fabriqué en Afrique par Gymbia.
- Pourquoi tu es là toute seule ?! Demande Masao, nonchalant
- Apparemment je n'étais pas seule ?! Tu m'espionnes depuis longtemps ?
- Ouah… Vive comme ton père ! Raille-t-il
- Et toi tu es hautain comme le tien ! Se défend-t-elle
Les jeunes adolescents se snobent. Himawari avait du mal à comprendre, pourquoi ce garçon dédaigneux était le meilleur ami de Boruto. Sûrement une explication liée à la virilité des prés pubères !
- Qu'est-ce que tu marmonnes ?! Balbutie Masao
- Rien… Rougit-elle
- Et pourquoi tu pleurais tout à l'heure… ?
- Pour rien…
Le silence s'installait désormais. Himawari ne comprenait pas pourquoi Masao restait planté là sans rien dire. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire la raison pour laquelle elle pleurait ?! Il se moquerait de la cause de toute façon…
- C'est un idiot… Dit-il, entre ses dents
- Quoi ?!
- Le garçon pour lequel tu pleures, c'est un idiot…
Masao tournait le dos à Himawari. Derrière ce blouson de cuir, et cette fausse allure de motard dévergondé, et une virilité mal assumé, se cachait un garçon attentionné…
- Qu'est-ce qui te fait croire que je pleure pour un garçon ?! Ironise-t-elle
- À chaque fois qu'une fille pleure, c'est pour un garçon non… ? Demande-t-il, lui faisant face
Himawari se mit inexplicablement à rougir. Masao était si sérieux soudainement. Lui qui passait son temps à la charrier et à se moquer de sa sensibilité, que lui prenait-il de vouloir la consoler ?
Elle secoue son esprit, après tout Masao avait raison… Et c'est honnête et généreux de sa part de vouloir la rassurer…
- Tu as raison, c'est un idiot…
Himawari ouvre son livre, et cache sa tête coquelicot à l'intérieur de ces lignes.
- Qu'est-ce que tu lis ?
- Oh… C'est le nouveau roman de mon père !
- Je ne savais pas que ton père avait écrit un autre bouquin !
- Si… Il conte l'histoire d'amour entre ma mère et lui… Sourit-elle, émue
- Ouah, ça à l'air chiant !
- N'importe quoi !
Himawari se vexe, et affirme à Masao que ce n'est pas du tout ennuyeux, bien au contraire, elle souhaite à tous de vivre une telle histoire d'amour. Himawari y a découvert des événements beaux et tragiques. Elle ne savait pas que sa mère avait tellement souffert, et que son père avait failli sombrer de son premier mariage. Malgré les méandres de la vie, ils s'en étaient sorti, encore plus amoureux… De son divorce à la naissance de son frère Boruto…
- Tu sais… Tu es vraiment jolie quand tu es en colère… Confit-il
- Euh… Ah… Mais… Merci…
Himawari replonge son nez dans son livre, honteuse que son ami d'enfance fasse battre soudainement son cœur aussi rapidement. Il se passa encore quelques minutes solennelles, avant qu'elle ose lui demander,
- Dis… Tu… Tu veux qu'on aille… Manger une glace ?
- Je voudrais bien, mais… Quelqu'un est sur le point de me fusiller…
- Mh ?
Himawari tourne sa tête vers la droite, et voit son frère être envahit par un démon protecteur. Elle rigole d'une telle tendresse, son grand frère est décidément trop possessif. Bien qu'il semble vraiment menacer la vie de Masao, son tout jeune cœur de jeune fille effectue un premier geste affectueux. Fouillant dans son sac, elle y sort timidement un présent,
- Tiens !
- Qu'est-ce que c'est… ?
- L'un des biscuits que je lui avais préparé ! Dit-elle se levant
- Vraiment ?! Dans ce cas, je vais le savourer… Réplique-t-il d'un clin d'œil
Himawari ne peut s'empêcher de sourire comme le soleil levant, et s'enfuit vivement tel le tournesol qui s'éloigne des rayons ardent de la boule de feu. Elle rejoint son frère, à qui elle donne l'intégralité du paquet de biscuit. Elle salut de la main son ami, et lui glisse du bout des lèvres un « merci »…
- Hey !
Masao retient Himawari, une dernière fois…
- C'est quoi le titre du livre de ton père… J'aimerais le lire…
Boruto et Himawari se regardent, fraternellement, et c'est à l'unisson qu'ils répondent,
- « Ivresse ! »