Bonjour à tous. Je publie rapidement certaines fictions ici. Certaines sont incomplètes aussi je vous invite (En tout cas pour Nidaime Kiiroi Senko) à consulter mon profil d'auteur de fanfic-fr où vous trouverez sans doute la suite de ces histoires. De même pour Hokage.
Je tiens à préciser à ceux qui peuvent venir à penser cela mais : cette fiction n'est pas une traduction d'une autre histoire. Chaque idée vient de moi, chaque dialogue, chaque scène, TOUT vient de moi. Je me suis uniquement inspiré d'une base d'idée de pokesmaster12 pour démarrer ma fiction mais ça ne va pas plus loin.
Je vous remercie et vous souhaite bonne lecture.
« Une fois de plus, tu as échoué… »
« Tu es la honte de Konoha, pour ne pas avoir ramené Uchiha-sama ! »
« Comment Sandaime-sama a-t-il pu te laisser devenir un ninja… Tu déshonores notre village ! »
« Tu avais promis, Naruto ! Tu avais promis de ramener Sasuke-kun… Tu n'es juste qu'un menteur, un dobe, comme toujours ! »
Naruto regarda tout autour de lui les bâtiments du bled dans lequel il venait d'entrer avec Jiraiya. Comme dans la plupart des villages ou villes qu'il avait visité ces derniers temps dans le pays du feu avec son maître, les maisons et bâtiments en bois mais surtout en bêtons, étaient construits dans un style particulièrement occidental, s'élevant à plusieurs étages avec balcon, et les toits plats. Les rues étaient creusées et recouvertes de terre sèche, et elles étaient plus ou moins peuplées. La petite ville vivait gaiement. Le jeune garçon observa silencieusement les passants, qui se promenaient ou travaillaient, ainsi que les personnes qui étaient aux fenêtres à étendre leur linge. C'était calme et agréable. Cela faisait un peu plus d'une semaine maintenant que Jiraiya avait emmené Naruto sur son voyage initiatique, sortant de Konoha pour une longue période de temps…
- Donc… Qu'allons-nous faire ici Ero-sennin ? demanda Naruto, sur un ton calme mais néanmoins curieux, après tout il se demandait quelle était la raison de leur présence ici.
Il leva les yeux vers l'homme de grande taille à sa droite. Jiraiya était en effet un homme très grand. A plus d'un mètre quatre-vingt-dix, il était l'homme le plus grand que Naruto avait vu dans sa vie. La taille moyenne étant bien plus petite, une trentaine de centimètre de moins. Jiraiya était particulièrement reconnaissable dans le monde ninja pour sa longue et épaisse chevelure blanche attachée dans son dos, ce court haori rouge qu'il portait au-dessus d'une veste verte, ainsi que cette amusante paire de guetta à ses pieds qui lui donnait l'allure d'un vieux et jovial voyageur – ce qu'il était bien sûr. Jiraiya regarda son jeune élève en fronçant les sourcils. « Qu'ai-je dis sur le fait de ne pas m'appeler comme ça Gaki ! »
- Vous aurez mon respect lorsque je jugerais que vous l'ayez mérité. Jusqu'ici, tout ce que vous avez fait à part marcher, c'est d'aller fréquenter les maisons de pute sur votre chemin, répliqua l'Uzumaki d'un ton toujours aussi calme.
Jiraiya ne répondit pas, ne se contentant que de le regarder avec intérêt. En effet, l'enfant était étrange, ou du moins, s'était mis à l'être depuis qu'ils avaient quitté le village caché de la feuille, Konohagakure. Dès lors qu'ils avaient franchis les portes, l'enfant braillard qu'il était s'était changé en ce jeune garçon tout calme. Vraiment calme… Dans tous les cas, Naruto n'était plus ce jeune ninja enflammé et insouciant qu'il avait rencontré avant les examens Chuunins. En fait, l'enfant n'avait presque pas parlé depuis qu'ils avaient quitté la feuille… C'était à peine s'il prononçait plus de dix mots par jour, s'il n'était pas là pour le forcer à une conversation qui bien entendu, ne durait pas. Quand il prenait la peine de l'observer lorsqu'il marchait le long des routes avec lui, Naruto regardait le paysage ou la route avec ce regard absent, comme s'il était plongé dans des réflexions extrêmement profondes… Le vieux sage ne savait pas vraiment ce qui tracassait son élève, mais dans tous les cas, il finirait bien par le découvrir.
- D'accord… soupira l'ermite des crapauds. On est ici pour que je puisse rencontrer un des contacts de mon réseau d'espionnage. Après ça, je ferais en sorte que l'on puisse commencer ton entraînement, ok ?
Naruto hocha la tête tout en détachant son regard du vieil homme. « C'est d'accord. » répondit-il.
Jiraiya fronça les sourcils au manque d'enthousiasme de son jeune élève, mais décidé à obtenir les nouvelles de son informateur, il le laissa seul ici en partant.
Naruto marcha alors dans les rues, sans vraiment se soucier où il allait. Le fait était qu'il avait beaucoup réfléchi dernièrement, sur ce qui s'était passé dans sa vie et la façon dont il avait négligé beaucoup de choses. La façon dont il n'avait jamais vraiment pris au sérieux son entraînement. Durant l'académie notamment, là où il avait ignoré tout enseignement, préférant s'occuper de la façon dont les gens le voyaient et pouvaient l'accepter. Mais l'autre face du problème était que, malgré qu'il avait eu des professeurs ayant saboté quotidiennement ses progrès et son apprentissage, lorsqu'il avait commencé à avoir un réel professeur comme Iruka, il avait été tellement enfoncé dans ses habitudes de fauteur de trouble qu'il avait préféré ignorer la chance qu'il possédait. Ce manque de sérieux quant à sa vie de ninja avait participé à accroître sa naïveté quant au monde ninja, et indirectement, participé à l'échec de la mission de récupération de Sasuke.
L'autre de ses problèmes était Sasuke Uchiha… Ce même garçon que Naruto avait considéré comme son frère. Il avait toujours pensé que malgré la rivalité qu'ils partageaient, ils seraient toujours restés amis. Mais ce sentiment avait été totalement brisé lorsque l'Uchiha l'avait par deux fois transpercé à la poitrine avec un Chidori, dans le but de mettre fin à sa vie. Après cela, Naruto ne savait pas s'il allait toujours pouvoir respecter la promesse qu'il avait donnée à Sakura… Et pour être honnête, il n'en ressentait plus l'envie. Il doutait même qu'un jour Sasuke puisse ressentir l'envie de retourner à Konoha, même s'il arrivait qu'il l'y fasse revenir de force. Le temps de l'équipe sept, à ses yeux, était révolu dès que l'Uchiha avait déserté, à moins qu'il n'ait jamais réellement existé. Il avait été naïf de penser que Kakashi était un bon sensei, alors qu'il l'avait clairement abandonné lui et Sakura pour Sasuke, et Sakura… Il préférait ne pas y penser. Lorsque cette dernière était venue lui hurler dessus les quatre vérités avec l'échec de sa mission… Elle avait définitivement fermé la porte de leur amitié. Il était parti avec Jiraiya sans les revoir, sans dire au revoir à personne. Il n'avait ni l'envie, ni la force.
Secouant la tête, Naruto oublia à l'instant toute ces sombres pensées. La désertion de Sasuke lui avait fait réaliser une chose très clairement. Il était faible. Faible en tout. En détermination, en discernement, en ninjutsu et dans beaucoup de domaine du ninja. C'était une conclusion forte amère, mais une chose était certaine. Il avait besoin de devenir plus fort. Beaucoup plus fort. Il avait besoin de devenir un ninja, un véritable shinobi, et non un imbécile bruyant incapable d'agir et de faire ses preuves lorsque le moment le demandait, incapable de ramener une personne qu'il considérait comme un frère. Faisant la liste des défauts qui le caractérisaient, ce fut avec consternation qu'il se rendit compte que mis à part le Kage Bunshin et le Rasengan, il était réellement pathétique. Dans tous les combat qu'il avait eu, quand bien même eut il possédé le Kage Bunshin et le Rasengan, il aurait été tué si cela n'avait pas été pour le Kyuubi scellé en lui. En Nami no Kuni, sur le pont, sa survie n'avait été due qu'à l'utilisation du Kyuubi contre Haku. De même contre Orochimaru dans la forêt de la mort à Konoha, tout comme contre Gaara, ou Sasuke… Ou dans les multiples combats auxquels il avait participé. Ajouté à cela que non content d'être aussi faible, il ne pouvait pas vraiment faire le Rasengan correctement, nécessitant l'aide d'un clone d'ombre, son contrôle de chakra étant trop déplorable pour exécuter la technique correctement. Il n'avait pas de réel compétence de Taijutsu, aucun style donc, et aucun sens tactique, se jetant par défaut sur ce qui était considéré comme la cible, en donnant tout. Et donc, Naruto savait qu'il avait énormément de chose à corriger, pour ne pas dire, à réapprendre.
Levant la tête pour regarder autour de lui, histoire de regarder où est-ce qu'il était allé durant sa réflexion, le blond remarqua qu'il était arrivé à côté d'un magasin de vêtement et d'équipements en tout genre. Mieux encore, les marchands vendaient des vêtements shinobis. Baissant de nouveau les yeux, le blond regarda sa tenue orange… Sa tenue avait été avec lui aussi longtemps qu'il s'en souvenait, non pas qu'il voulait vraiment une telle tenue aujourd'hui… Car, en effet, l'orange était de loin sa couleur préférée, mais ce n'était pas pour ça qu'il portait ces vêtements. Il les portait car il ne pouvait pas en acheter d'autre, la raison étant simple : on lui refusait tout autre chose. À Konohagakure no satō, c'était à peine si les gens acceptaient de lui vendre le strict minimum. Lorsqu'enfant, il avait tenté d'acheter des vêtements ou de la nourriture, il avait été plusieurs fois odieusement chassé ou alors présenté à des prix qui lui était exclusif… et exorbitant, le forçant alors à voler occasionnellement. Si ça n'avait pas été aux Ichiraku, le garçon serait resté voleur pour survivre et ne pas mourir de faim. Aujourd'hui, encore, il se rendait compte de son irrémédiable stupidité. Il aurait tout simplement pu aller voir le Sandaime Hokage qui aurait résolu ce problème… Ou peut-être pas. Là encore, il découvrait de nouveau l'aspect caché de la face des gens… Hiruzen Sarutobi… Hokage de Konoha… En tant que tel, il connaissait évidemment le sort de son Jinchuuriki… De – malgré tout ce qu'on pouvait dire – son arme. Décidé qu'il devait devenir un bon shinobi, il devait donc commencer par ressembler à un vrai shinobi, il entra alors dans le magasin.
L'établissement n'était pas forcément aussi grand que d'autre magasin, mais bien garni et comptant beaucoup d'étalage de vêtements en tout genre. Ce n'était pas forcément exceptionnel pour tout le monde, mais pour Naruto, c'était tout simplement merveilleux. Non pas le magasin, mais le fait qu'il y était entré tranquillement, sans être chassé avant même d'avoir fait un pas. Sous les yeux à peine concerné du vendeur à la caisse, le garçon se dirigea dans les rayons qui comptaient les vêtements taillés pour shinobi. Silencieusement, Naruto regarda alors autour de lui, un petit sourire heureux à la vue de ces pièces de tissus qu'il pouvait enfin choisir… Il y avait tant de vêtements concernant différents domaines ninjas, et un peu plus loin, il y avait même des outils et armes de ninjas, tels des kunais, shuriken, du fil ninja, même des parchemins vierges pour des fuuinjutsu basiques et répandus. Cependant, ce n'était pas des magasins de Konoha, de sorte que les articles de ventes n'étaient pas aussi divers que ceux des magasins d'un village ninja… Mais c'était largement suffisant pour commencer.
Naruto fit alors le tour des rayons concernant les ninjas en souriant, choisissant ce qu'il devait prendre sereinement. Il savait qu'il devait prendre des vêtements dans les tons sombres, de façon à être dans les normes de l'infiltration et de la discrétion. Ces deux domaines, malgré ce que tous pouvaient en dire, étaient deux domaines où Naruto était passé maître, au sens littéral du terme. Uzumaki Naruto, jeune Genin, était une personne qui, lorsqu'il en avait envie, pouvait passer inaperçu de tout ninja de quelque niveau que ce soit. En termes de rapidité d'action et de fuite, il était le meilleur. Ses farces le prouvaient bien. Il pouvait se cacher et fuir en moins de quelques minutes, semant Chuunin, Jōnin et ANBU avec aisance. Ainsi, il prit plusieurs pantalons ninja court, donc de modèle standard, de couleur bleu foncé, avec bandages cousus sur la cuisse gauche et le mollet droit. Il prit juste après une paire de mitaine noire avec plaque métallique sur le dos de la main, modèle standard là aussi… car utilisé couramment par les ninjas de Konoha. Il choisit ensuite quelques pulls épais là aussi de couleur bleu foncé, presque noir cette fois, avec une spirale rouge en matière plastique cousue sur l'épaule gauche. Achetant pour finir une paire de sandale shinobi noire pour remplacer les usées bleues qu'il portait, il partit en direction de la caisse du magasin. Il ne savait pas à quel point ce choix de vêtement, aussi instinctif fût-il, était similaire – identique – à celui d'un ninja de légende auquel il était sans le savoir lié.
Il prit au passage une boite de kunai et de shuriken, ainsi un petit rouleau de scellement qui lui servirait après pour sceller les vêtements qu'il aurait acheté. Lorsqu'il arriva devant le vendeur, il posa tous ses achats sur la table sous l'œil intéressé et surpris du vendeur. Surpris de voir qu'un enfant qui ne devait pas avoir plus de quatorze ans ait acheté autant de chose, et ninja en plus. Lorsqu'il vit le bandeau frontal à l'insigne de la feuille, il ne mit pas longtemps à comprendre que le garçon était en fait vraiment un ninja. L'homme n'était pas vieux, il devait avoir la cinquantaine vu sa carrure… et bien sûr, il savait que les enfants soldats, si c'était classé crime et tabou chez les gouvernements civils de la péninsule, était cependant toléré et même tout à fait normal pour les ninjas. Alors, même s'il fut dérangé de vendre un pack d'arme à un enfant, ce dernier restait un soldat de l'armée du daimyo, il n'en fit donc pas la remarque. « En bien petit gars, le tout coutera deux milleryōs ! » Naruto sortir aussitôt son portefeuille crapaud, Gama-chan, et en sortit une liasse de billet où il savait contenir une telle somme. En effet, deux mille ryōs étaient une somme conséquente, mais étant donné que l'Uzumaki ne dépensait son argent qu'uniquement sur des ramens auparavant, il disposait d'une certaine somme... qui pouvait partir bien vite sur les caprices alcooliques et obsessionnels de son diable de maître… De plus, après avoir vécu dans la précarité, Naruto était l'une des seules personnes de son âge qui connaissait réellement l'importance de l'argent et de la misère sociale de ne pas en disposer.
- Excusez-moi, monsieur. Avez-vous un endroit pour se changer ? demanda poliment Naruto, attirant de nouveau l'attention de l'homme.
- Bien sûr, juste là, dit-il en lui montrant les cabines qui se situaient derrière le garçon.
Naruto hocha la tête avec un petit sourire. « Merci » dit-il avant de se diriger vers les cabines d'essayage. « Pas de problème jeune homme. »
Se changeant alors, il enfila avec joie le pantalon, puis le pull par-dessus son T-shirt noire, avant de mettre les sandales noires, puis les mitaines. Se regardant dans le miroir sur le mur de la cabine, ce fut la première fois après autant de temps de silence que Naruto fit le grand sourire de renard qu'il avait l'habitude de faire. Car il se voyait dans cette glace, et il se trouvait vraiment fringuant avec de tels vêtements. Et il voyait maintenant le tout premier pas vers une nouvelle et véritable carrière de ninja de Konoha ! Il avait réellement hâte de voir la tête de Jiraiya lorsque ce dernier le verrait dans cet accoutrement. Hochant la tête de satisfaction après avoir calmé son émotion, il scella dans le parchemin les vêtements qu'il avait acheté et son ancienne tenue orange, notant dans sa tête de s'en débarrasser lorsqu'il en aurait l'occasion. L'orange allait fortement lui manquer bien sûr, mais pour l'instant, il devait s'occuper à devenir un bon ninja, agile et mûr, de corps et d'esprit. L'orange viendrait après.
Il sortit alors du magasin, et rapidement, créa un Kage Bunshin dont la mission fut d'aller prévenir Jiraiya qu'il se trouvait dans cette zone de la ville et qu'il irait manger quelque chose. Marchant quelque peu dans le quartier, très à l'aise dans ses nouveaux vêtements pour se déplacer, il passa alors devant un petit restaurant qui, non content d'être accueillant, semblait cuisiner une nourriture variée. Souriant, Naruto y entra et après s'être installé à une table, il observa le livret des menus qu'il eut obtenu de l'un des serveurs. Ainsi, commandant le menu Waka-dori, du poulet accompagné de quelques légumes, il se mit alors à manger tranquillement, découvrant et redécouvrant les saveurs qui passèrent sur ses palets… Il était connu que Naruto ne mangeait que du ramen. Les gens s'étaient mis à penser qu'il ne mangeait que ça par addiction. C'était partiellement vrai. En effet, Naruto adorait énormément les ramens et il pouvait en manger énormément avec un plaisir fou. Surtout ceux des Ichiraku. Mais la véritable raison que son régime alimentaire ne comptait qu'eux était tout simplement qu'il ne pouvait compter que ça… Naruto ne pouvait fréquenter aucun restaurant car soit ils lui fermaient la porte au nez, soit fermaient littéralement, la clé sous la porte après avoir fait faillite pour manque de clientèle… Juste pour avoir accepté Naruto. Les Ichiraku étaient une exception, et Naruto ne comprenait maintenant pas pourquoi eux non plus n'avaient pas fait faillite… Etant donné qu'il était le plus clair du temps, leur seul client…
Quelques minutes plus tard, alors qu'il continuait à manger, il obtint étrangement les souvenirs du clone qu'il avait envoyé à Jiraiya. Affligé, il se rendit compte que le souvenir était un Jiraiya riant béatement, un grand verre de saké à sa main, alors que deux prostituées très légèrement vêtues riaient tout en étant chacune contre lui des deux côtés… Les trois assis sur un grand canapé dans ce qui était sans doute une maison de passe… Cette vision lui était tellement familière et répétitive que le blond n'émit qu'un gémissement affligé. Aucune réaction outragée, il était habitué. Cependant, il parlerait de cet étrange phénomène avec Jiraiya plus tard… Car il n'avait jamais eu ce genre de chose auparavant. Peut-être était-ce car il avait utilisé cette technique uniquement dans le feu du combat, et que trop occupé à survivre, il n'avait pas remarqué un tel phénomène. Comme il mangea, il se mit à réfléchir sur ce que pourrait contenir sa formation avec le Sannin, les points qu'il avait à développer, ses plus et ses moins, ses faiblesses… Autant dire qu'il avait beaucoup de chose à penser et lister.
Et distrait, lorsque vint le moment où il se demanda quand Jiraiya allait se montrer, ce dernier entra dans le restaurant. L'homme s'assit alors à sa table, et commandant un bol de ramen, il attendit silencieusement qu'il vienne, tout en regardant son jeune élève concentré sur son plat. Il allait sans dire qu'il était extrêmement surpris, voire totalement choqué, bien qu'il le cachait derrière un voile d'indifférence. Naruto Uzumaki, son dernier élève, ressemblait de façon excessive à son précédente élève, Minato Namikaze. Le fait que le premier était le fils du second ne semblait à l'instant plus vraiment surprenant… Et sans le savoir, il voyait là son petit Naruto commencer à marcher dans les traces de pas de son père. Quand bien même était-ce seulement une apparence physique, rien qu'elle avait de quoi faire gonfler de fierté le cœur du Gama-sennin. Le bol arriva finalement, et le levant à niveau de son visage d'une main, les baguettes dans l'autre, l'ermite commença à manger. Quelques minutes après, levant les yeux de son bol, le sage prit la parole. « Nous allons rester dormir cette nuit dans un hôtel de la ville, et nous partirons demain très tôt. Nous commencerons l'entraînement avant l'aube, donc repose-toi aujourd'hui. Pas besoin d'exercice. »
Naruto hocha la tête dans un petit sourire, qui de nouveau aux yeux du Sannin, le fit ressembler d'autant plus à Minato. « En parlant d'entrainement… J'ai remarqué quelque chose avec mon Kage Bunshin tout à l'heure. » commença Naruto avec une expression confuse.
- Haha ! Alors tu as découvert le petit secret du Kage Bunshin hein ? hasarda Jiraiya avec un sourire amusé, bien qu'encore plus fier de son élève.
- Parce que vous étiez au courant ? demanda Naruto en relevant la tête, assez surpris.
- Bien sûr que je le savais Gaki. J'attendais de voir si tu pouvais le réaliser seul ! Que croyais-tu ? Que le Kage Bunshin était simplement un kinjutsu de rang B pour rien ? Ce jutsu peut mettre en danger de mort son utilisateur, tu le sais ça non ? demanda-t-il sous le hochement de tête affirmatif du petit blond. Eh bien, un grand risque apporte toujours un grand bénéfice ! Plus le jutsu est dangereux, plus grand est son intérêt. »
Naruto regarda Jiraiya avec un œil curieux, avant d'ouvrir la bouche. « Pensez-vous que… Je pourrais m'en servir pour m'entraîner… ? » questionna-t-il sur un ton sans assurance. Jiraiya le regarda, pensif, sans ciller de l'œil, avant de laisser un sourire malin transparaître sur sa figure. « Bien… Ça pourrait en effet marcher… Tu pourrais apprendre en moins d'un mois des choses qui pourraient prendre normalement des dizaines d'années à maîtriser… Surtout avec le nombre de clone que tu peux créer vu tes réserves de chakra monumentales… Mais, il y aurait sans doute quelques inconvénients à cette méthode… »
- Ah bon ? Quel genre d'inconvénient ?
Pour l'heure qui suivit, tout en mangeant, Jiraiya expliqua à son élève le processus d'entraînement par Kage Bunshin, ainsi que tous les inconvénients d'une telle technique. Mais les avantages étaient tellement incroyables que ce processus était tout bonnement un fruit défendu… Mais pour quelqu'un comme Naruto, c'était une méthode totalement fiable étant donné sa résistance, sa volonté et son endurance hors du commun.
Deux mois plus tard.
Naruto grogna, tentant d'ignorer la douleur qui comprimait ses muscles, alors qu'il continuait à faire des séries de pompes. La sueur dégoulinait de tous les pores de sa peau, alors que torse nu, cela faisait déjà plus d'une heure qu'il s'exerçait intensivement. Ces deux derniers mois, Naruto avait réussi à aisément exploiter la méthode d'entraînement à l'aide du Kage Bunshin, et dès lors, avait progressé à un rythme que personne n'avait jamais espéré ou imaginé. Chaque matin, alors qu'il se levait au beau milieu de la nature avec son maître, il créait le plus de clone possible avec une quantité de chakra moyenne pour qu'ils puissent tous durer la journée à utilisation de chakra normale… près de cinq cent Bunshin. Les premières fois de cette méthode, la surcharge littérale lui avait fait perdre connaissance pour deux jour d'affilé, mais sous les hypothèses de Naruto, Jiraiya était venu à une solution extrêmement efficace pour palier à ce défaut plus que contraignant. Il avait marqué un fuuinjutsu dans la nuque de Naruto. Le fuuinjutsu, appelé Moreru no fuuin, était littéralement un filtre de chakra. Le soir, lorsque les clones de Naruto se dissipaient, le chakra de la technique revenait dans le corps de Naruto et donc, par conséquent, toutes les connaissances acquises. Le sceau de filtrage du chakra bloquait justement tout le chakra du Kage Bunshin en son sein, et le réintégrait progressivement dans le corps de Naruto tout au long de la nuit. Le cerveau traitant l'information acquise, le matin, Naruto se réveillait avec une multitude de connaissance experte, et pouvait donc utiliser l'entraînement au Kage Bunshin au maximum de son potentiel. Il allait sans dire qu'aux yeux de Jiraiya, pour presque deux mois multiplié par pas moins de cinq cent fois, l'évolution de Naruto Uzumaki avait été tout bonnement extraordinaire.
Chaque jour, près de deux cent clones se regroupaient pour exercer les katas d'un style de Taijutsu que Jiraiya voulait enseigner à Naruto. Le Geijutsu no suzume. Le nom du style pouvait sonner très peu impressionnant, notamment pour le fait qu'il s'appelait l'art de l'oisillon… En outre, c'était un style de Taijutsu de main-pied exclusivement tourné sur les coups mortels. Le style pouvait être assez similaire avec le Goken de Konoha sur certains points, notamment sur le fait qu'il reposait exclusivement sur la rapidité et la force d'impact. Comme pour le Goken, le style exigeait de l'utilisateur une vitesse excessive, cependant, elle demandait aussi une grande agilité pour placer les coups à des points mortels du corps, mettant ainsi fin au combat rapidement. Jiraiya avait remarqué durant l'entraînement de Naruto que l'enfant, au niveau du déplacement, était exactement comme son père. Il était très rapide et agile, hors, le premier style de Taijutsu qu'il avait appris à Minato avait été ce même style. Plus tard, le Sannin lui apprendrait l'art des Gama-sennin, et ajouté à son utilisation du Kage Bunshin pour le Taijutsu, le petit Uzumaki pourrait à la fois allier finesse, rapidité, force et intensité de façon très aisée. Uzumaki Naruto était certainement très polyvalent… Naruto auparavant, était considéré comme spécialisé dans le ninjutsu, pour son utilisation du Rasengan, du Kage Bunshin et du Kuchiyose no Jutsu, cependant, avec cet entraînement, il espérait pouvoir correspondre avec Rock Lee et Gai Maito dans le Taijutsu quand ils rentreraient à la feuille.
Une autre partie de ses clones, pas moins de deux cent là aussi, faisaient des exercices de contrôle de chakra, marchant sur les arbres et l'eau tout en portant divers objets en équilibre sur eux, tel que des kunais sur le bout des doigts, ou des pierres sur le corps, qu'il collait à l'aide de son chakra. Là, de cette méthode, comme pour tout autre entraînement, l'évolution du blond était immense. Jiraiya savait pertinemment que dans les deux années qui suivraient, Naruto aurait atteint un contrôle de chakra du niveau Jōnin.
Jiraiya observa alors son élève tout en étant assis contre un arbre les sourcils froncés. Bien sûr, il ne pouvait pas s'empêcher d'être fier de son élève pour être aussi rigoureux dans sa formation de ninja, mais le jeune garçon ne s'était contenté que de faire ça durant ces deux derniers mois. Dès lors qu'il avait commencé, il ne s'arrêtait chaque jour que pour manger ou dormir la nuit. Il ne faisait vraiment rien d'autre et c'était presque peine à le faire s'arrêter lorsque la nuit tombait, qu'il puisse réintégrer tranquillement les connaissances multiples qu'il avait acquis durant la journée. Au départ, Jiraiya voulait que Naruto s'entraîne à contrôler le chakra de Kyuubi pour minimiser les pertes de contrôle comme lui en avait fait rapport Hiruzen avant sa mort. Cependant, Naruto avait été catégorique quant à son initiation. Il voulait tout d'abord devenir un ninja décent, avec des compétences équilibrés, voire même maîtriser certains domaines ninjas avant de s'intéresser au Kyuubi. Au vu de la quantité d'entraînement, le garçon allait rapidement atteindre un niveau Jōnin d'ici quelques mois, mais il allait finir par surcharger voire pire, se bloquer.
- Naruto, je veux que tu arrêtes un instant ! Viens voir deux seconde ! appela alors Jiraiya.
Le blond tourna la tête en direction de son maître, et terminant ses pompes, il se redressa en soufflant un bon coup. « De quoi avez-vous besoin, Jiraiya-sensei ? » demanda-t-il alors, curieux de savoir pourquoi le Sannin le demandait. Là encore, c'était l'une des choses qui avait changé entre eux ces derniers temps. Naruto, à défaut de ne plus parler beaucoup, lui témoignait aussi ce respect en l'appelant « Jiraiya-sensei » quand ils étaient en cours d'entraînement. Bien entendu, une fois fini, il était de retour au « Ero-sennin », mais… C'était déjà un gros progrès…
- Qu'est-ce qui se passe avec toi ? demanda alors Jiraiya, un soupçon dans la voix, tandis que Naruto avait le regard ailleurs.
- Que voulez-vous dire, sensei ? répondit-il sans croiser son regard.
- Arrête de te foutre de moi ! Comment ça « Que voulez-vous dire, sensei ? » !? Tu as été tout tranquille depuis qu'on a quitté Konoha ! En fait, c'est depuis que tu es sorti de l'hôpital après la mission échouée que tu n'as plus été ce gamin braillard que je connais. Je t'ai rarement entendu dire plus de dix mots par jour à moins que je vienne moi-même te parler ! Alors, dis-moi ce qui t'arrive maintenant ou je stoppe illico ta formation.
Naruto le regarda dans les yeux avec pour la première fois que le Sannin le vit, un voile de colère. Pour sûr, la personnalité de l'Uzumaki avait été totalement bouleversée depuis cette mission… Il n'arrivait plus vraiment à le reconnaître, mis à part cet air profond et mélancolique qui brillait de façon terne dans ses yeux bleu saphir. Finalement, Naruto poussa un soupir, et se résignant, il lui répondit. « Ce n'est pas grand-chose… Je réalise juste… A quel point j'ai pu être si pathétique et handicapé toute ma vie… Quand j'étais plus jeune, j'ai dû apprendre à compter, lire et écrire seul, car personne ne m'approchait si ce n'était pour venir me tabasser. L'intendante de l'orphelinat m'isolait des autres et me refusait quoi que ce soit par prétexte qu'une personne comme moi ne méritait pas d'être apparenté à un être humain… Quand je suis entré à l'académie, ça a été pareil. J'ai pensé que comme le vieil homme m'y avait laissé entrer, je pourrais devenir un vrai ninja et enfin commencer une véritable vie… Mais je m'étais trompé… » Le regard de Naruto était focalisé sur l'horizon qui s'étendait loin derrière les forêts et montagnes, et il parut si mature à ce moment que Jiraiya se sentit tellement fautif d'avoir laissé son filleul rater son enfance. « Ça ne s'est jamais passé comme je l'avais pensé. Tout ce qu'ils m'apprenaient était saboté. Des positions de Taijutsu complètement fausses, des kunais usagés… Ils sabotaient aussi mes tests et des documents falsifiés. Tout ceci impunément, et j'avais beau le manifester un moment, personne ne me croyait, ils m'ignoraient tous et me riaient au nez. Finalement, j'ai juste abandonné, et j'ai préféré faire des farces pour qu'ils daignent au moins me regarder… Je voulais exister, qu'on me reconnaisse. Et au moment où j'ai eu une personne qui m'a reconnu pour qui j'étais, qui m'avait donné la chance de vraiment étudier pour être un ninja… Je suis passé à côté. Bêtement, je suis passé à côté ! Parce que j'étais trop enfoncé dans mes habitudes ! Je disais tout le temps que je voulais devenir Hokage, que j'allais le devenir ! Mais… Je n'ai jamais rien fait pour mériter de crier ça. Je n'ai jamais une seule fois dans cette putain de vie mérité d'être Hokage ! » grogna-t-il en serrant les poings, essayant de taire sa colère, et n'osant même pas regarder Jiraiya après un tel aveu.
- Je veux changer… Je veux changer tout ça.
Jiraiya soupira à l'entente d'une telle révélation. Il s'en doutait bien, il savait au fond de lui-même comment se sentait son filleul. Et il s'était douté de la vie qu'il avait vécu, aussi doué était l'enfant pour en cacher les grandes lignes. S'il avait été plus insistant, plus sincère, il aurait pu l'emporter avec lui, lui offrant une vie de voyage et de long chemin plutôt qu'une vie maudite, une vie de haine. Mais à l'entendre parler d'une telle façon, il se rendait aussi compte que l'enfant avait véritablement mûri. Et même si le garçon ne le soupçonnait même pas, en tant que ninja et en tant que Jinchuuriki… Il méritait plus que quiconque au sein de Konoha de devenir le Hokage. Il l'avait dans l'âme et dans le sang, après tout. « Je peux comprendre ça… » dit Jiraiya en faisant un sourire doux. « Il va falloir faire un bout de chemin cependant pour arriver à une telle place… »
- Je m'en doute… répondit Naruto, avant de répondre au sourire de Jiraiya par son propre. « Mais c'est plus fort que moi. J'ai envie de devenir plus fort, Jiraiya-sensei. Je ne veux plus être le perdant, le dobe. Je veux être moi. »
Jiraiya regarda l'enfant pour un certain temps, sans aucune émotion sur son visage… Avant de lui faire un immense sourire. « Parfait alors ! Retourne t'entraîner Gaki ! Car je vais te faire devenir le plus fort shinobi de Konoha ! Non, mieux, tu seras le meilleur de toute la péninsule ninja ! »
Naruto lui fit un sourire radieux, et sous le regard bienveillant, fier et confiant de son maître, il s'en retourna s'entraîner.
Quatre mois plus tard.
Dès lors que Jiraiya et Naruto arrivèrent dans la petite ville, le sage des crapauds se retourna vers son élève. « Bon… Je vais aller retrouver un de mes contacts ici. Tu peux aller visiter l'endroit, mais fais attention à ne pas t'attirer d'ennuis. » prononça-t-il avec un sérieux à toute épreuve. Oh… Si seulement il pouvait réellement l'être…
Naruto le regarda avec à la fois une certaine honte, mais surtout de l'amusement. « Je ne suis pas vous, Ero-sensei… » se contenta-t-il de répondre à son maître. Jiraiya grogna au commentaire ludique de son jeune élève. L'enfant avait en fait décidé de l'appeler par le respect qui lui était dû, et donc avait choisi de l'appeler sensei en permanence. Mais comme il le considérait toujours comme un pervers qui s'assumait totalement, il avait aussi décidé de garder le « ero », au grand malheur de l'homme. « Il ne va rien m'arriver… Je vais me promener, et même voir s'il y a un stand qui fait des ramens dans le coin… Et peut-être que j'irais m'entraîner tout à l'heure. »
- Peu importe, répondit Jiraiya. Il suffit de rester hors d'ennuis. Je vais voir l'un de mes informateurs, à plus tard ! continua-t-il avant de rapidement s'éloigner… en direction du quartier red light de la ville… Sous les yeux affligés de Naruto, qui avait perçu le petit rire pervers de Jiraiya.
- Informateur… Mon cul ouais.
Légèrement énervé par ce côté totalement dépravé de son sensei, il se mit à marcher pour trouver quoi faire dans cet endroit. Traversant le quartier, il ne regarda pas vraiment les bâtiments, peu intéressé. Il avait visité un certain nombre de ville du pays du feu, ces quatre derniers mois. Et il en avait compris une chose, elles se ressemblaient toute plus ou moins. Non, à la place, il était bien plus intéressé par autre chose : Il aimait observer les habitants de ces villes. La façon dont ils travaillaient, les passants, les touristes, les stands le long des routes, les échoppes, les pubs, et encore beaucoup d'autre chose… Il s'était vu une curiosité qu'il n'avait jamais eu dans Konoha, et maintenant qu'il était bien plus mature, il s'était rendu compte que c'était suite au fait qu'il était sorti de l'atmosphère du village, qu'il soit enfin seul et apaisé, qui l'avait fait s'épanouir en un jeune homme sensé et, quel qu'en auraient dit les Konoha-nin, bien plus intelligent… Voir les gens lui sourire, des gens qui ne lui portaient aucun préjugé sans même le connaître, entendre les rires, tout ceci lui apportait des expériences nouvelles. Il ne savait pas encore très bien comment réagir avec des personnes qui lui étaient ouvertement amicales, comme il n'avait jamais connu ça, mais il essayait de ne pas agir trop bouleversé.
Alors qu'il marchait, il remarqua aussi certaines choses étranges… Pendant qu'il marchait, il avait croisé quelques groupes de filles de son âge, et ces dernières l'avaient regardé avec entrain en lui souriant. Ne voulant pas être froid et impoli, il leur avait bien sûr accordé de brillants sourires en retour. Cela avait fait réagir les filles de façon étranges à ses yeux. Elles avaient tout d'abord rougit dès lors qu'il leur avait souri, puis en se retournant et se blottissant contre leurs amies, elles avaient ri entre elle. Là encore, son expérience des rapports humains était tellement pathétique qu'il n'avait pas su comment interpréter de telle réaction. Son expérience avec les filles n'était pas grande après tout, vu que la seule fille avec qui il avait interagi était Sakura, et que celle-ci ne faisait que le frapper à chaque fois qu'il essayait d'aborder quelconque lien avec elle…
Ainsi, ce fut rapidement qu'il trouva un peu plus au fond dans la ville un petit stand qui faisait du ramen. Y entrant, il prit place sur l'un des tabourets, alors que le cuisinier, l'ayant repéré, vint prendre commande. « Alors gamin, qu'est-ce que se sera aujourd'hui ? » demanda-t-il. Naruto fronça les sourcils avant d'aussitôt corriger son expression faciale. Il n'aimait pas être appelé de cette façon par un autre que son maître. Cependant, il oublia rapidement cette remarque et préféré se concentrer sur le menu.
- Bonjour, je voudrais hmm… Cinq bol de ramens miso, cinq autres aux poulets, et deux au bœuf s'il-vous-plait ! s'exclama-t-il avec un petit sourire.
L'homme le regarda quelques secondes, se demandant réellement si ce gamin était sérieux, s'il se moquait de lui ou qu'il avait un problème mental. « Euh… Tu es sûr que tu peux manger tout ça gamin ? » Naruto leva les yeux vers lui et le regarda d'un air étrange sur le visage, comme s'il faisait comprendre qu'il n'était pas là pour rire. « Evidemment. Pourquoi vous croyez que je les commande sinon ? » rétorqua-t-il, énervé. C'était à chaque fois pareille ! Non seulement ils se permettaient de le prendre de haut à cause de son âge, mais en plus, tentaient de le remettre à une place qui n'était pas la sienne. Il était un ninja bon sang ! Cela ne se voyait pas au bandeau frontal sur son front ? « Si tu le dis… » se contenta de dire l'homme, alors qu'il lui servait son premier bol. Avec un petit sourire, Naruto se mit alors à entamer sa longue série de ramens.
Ainsi, une petite heure plus tard et une vingtaine de bol vide, l'Uzumaki laissa le stand avec un cuisinier ravis pour avoir eu autant de ryōs en une seule fois, démontré par la grosse liasse de billet dans ses mains. Pour sûr, la journée avait bien payée. Ce garçon était un miracle ! Décidé de marcher un peu dans la ville, il allait essayer de voir si elle disposait d'un parc ou d'un grand espace pour pouvoir s'entraîner, de sorte à ne pas s'éloigner de la zone. Et puis, les civils qui passaient étaient toujours curieux de voir un ninja s'entraîner. Il n'était pas non plus trop inquiet de se perdre. Jiraiya pourrait toujours le retrouver même lorsqu'il était totalement ivre. Quant à lui, il pourrait envoyer ses clones à travers la ville pour se situer. Ainsi, d'abord imperméable à tout regard autour de lui, il finit par se rendre compte qu'il était de plus en plus regardé par la population féminine aux environs de son âge… Et franchement, il ne savait pas vraiment pourquoi. D'un côté, ces étranges regards lui faisaient ressentir de la fierté, comme une flatterie… Mais d'un autre côté, quelque chose lui disait simplement de partir tout de suite et de se cacher.
Il s'en retourna devant lui, décidant d'ignorer ces regards qui avaient légèrement affolé son cœur quelques secondes avant, et regarda les quelques magasins comme il marchait. Il n'était pas spécialement intéressé, mais ça l'occupait de regarder les articles à travers les vitrines. En tant que voyageur, il ne restait pas plus d'une semaine dans une ville, parfois n'y restait même qu'une nuit. Tout dépendait de son maître et de leur planning. Comme il passa devant un magasin d'arme, il s'arrêta devant la vitrine tout en observant de long sabre de samurai exposés. Les katanas étaient des armes lourdes. Ce n'était pas vraiment le genre d'arme utilisé par les ninjas, et encore moins pour des ninjas tel que lui, qui reposait sur la vitesse et l'agilité pur. Ses techniques de déplacement étaient entièrement antinomiques avec l'utilisation de tels sabres. Mais il était toujours agréable d'observer ou même de toucher de si belles armes. Encore que dans ce cas-là, autant Naruto ne fut pas un expert en sabre, autant il remarqua très rapidement que ceux exposés n'étaient pas réellement fait pour le combat… Rien qu'en observant la tranche émoussé, c'était compréhensible. Une arme émoussée n'était pas une arme.
Tandis qu'il regardait à travers la vitrine, il sentit une petite touche sur son épaule droite. Curieux, il se retourna pour voir que c'était une des filles dont il avait croisé le regard quelques instants auparavant et qui devait certainement avoir son âge. Elle était un peu plus petite que lui, maintenant qu'il mesurait un mètre soixante-sept. Il avait bien grandit en quelques mois… Les bénéfices d'avoir une alimentation saine pour la première fois dans sa vie… La jeune fille avait de long cheveux châtain clairs et des yeux chocolat. Comme toute personne du pays du feu, sa peau était blanche. Elle était facilement reconnaissable comme une civile à ses vêtements et sa carrure plutôt mince mais pas raide et musclé comme les kunoichi de son village. Elle le regardait avec de petites rougeurs sur le haut des joues, et Naruto remarqua le petit groupe de fille à quelques mètres derrière qui ricanaient entre elles.
- Euh… commença-t-il, sans vraiment savoir quoi dire. Il était clair qu'elle voulait quelque chose à la vue de son regard, mais il ne savait pas vraiment quoi. Il essaya d'être calme et de ne pas agir comme une andouille, comme c'était la première fille qui venait le voir en plusieurs mois, même si c'était loin d'être la première fois qu'il était ouvertement épié par elles. « Est-ce que je peux t'aider ? » demanda-t-il poliment.
Il entendit derrière le groupe de fille se mettant à rire à ce qu'il avait dit, alors que la jeune fille devant lui se mettait à rougir d'autant plus. Et quelque chose à ce moment l'incita à fuir rapidement sans se retourner. Il savait que ces filles avaient quelque chose en tête, et il ne savait pas vraiment quoi…
- En fait oui, répondit la jeune fille tout en rougissant d'avantage. Moi et mes amis on se demandait juste… Tu es un nouvel habitant de la ville ? Parce qu'on t'a jamais vu à l'école avant… Et on est intéressées si tu voulais sortir avec nous ?
Naruto la regarda sans rien dire… Ouvrant la bouche, clignant plusieurs fois des yeux, puis de nouveau refermant la bouche… Personne, absolument personne n'était venu comme ça près de lui pour lui poser des questions… et demander de faire quelque chose avec lui. Encore moins de sortir avec une fille… Non pas une en fait, mais cinq… Il ne savait pas vraiment quoi répondre, et penchant la tête sur le côté en haussant un sourcil, il donna la réponse la plus intelligente qu'il put à ce moment… « … Quoi ? »
La jeune fille se mit à rire à sa réponse, ne pouvant pas s'empêcher de penser à quel point il était mignon, encore plus avec cette expression. Elle s'empressa de répéter ce qu'elle avait dit à Naruto tout en dissimulant son petit rire derrière sa main. Se rendant alors compte qu'il avait dû passer pour une véritable andouille avec sa réaction, Naruto ne put qu'avoir un rire gêné tout en frottant de sa main le dos de sa tête, fâcheuse manie qu'il avait quand il se sentait mal à l'aise. Manie qui eut l'effet de faire craquer les filles une fois de plus… « Eh bien… Non c'est vrai je ne suis pas d'ici ! » répondit-il. « En fait je suis un ninja de Konoha, pas un civil… Je passais juste dans cette ville avec mon maître pour quelque temps… » continua-t-il en mettant un doigt à sa bouche, avec une petite réflexion. Il ne se doutait pas que, malgré toute la bonne volonté de sa réponse, les jeunes filles en face de lui furent légèrement déçues quant au fait qu'il ne resterait pas ici – Paradoxalement au soupir rêveur qu'elles eurent lorsqu'il leur apprit qu'il était un ninja de Konoha… Après tout, chez les civils, les ninjas étaient des personnes mystérieuses avec des pouvoirs magiques, et tout cet univers était entouré de mythes et légendes en tout genre. « Donc… Est-ce que tu veux venir faire du shopping avec nous ? » redemanda-t-elle avec une légère insistance, malgré la timidité dans sa voix, maintenant qu'elle comprenait pourquoi il avait été concentré sur les articles du magasin d'arme.
Naruto la regarda… Puis, prenant en considération sa demande, il sentit ses joues s'enflammer pour des raisons qu'il ne connaissait pas vraiment. Le fait qu'il devait ressembler à une tomate fut confirmé lorsque les filles se mirent à nouveau à rire, ainsi que le regard amusé des passants autour d'eux. Naruto trouva leur rire assez mignon, mais d'un autre côté, il avait ce côté extrêmement intimidé qui lui soufflait toujours autant de partir rapidement pour stopper les battements affolés de son cœur. Pourtant, il se sentait aussi très heureux qu'on lui propose une telle chose, sachant qu'il n'avait jamais réellement passé du temps avec un enfant de son âge en dehors de l'académie où il se sentait mal, et les missions en tant que Genin. « Bien sûr que je veux bien, dattebayo ! » s'exclama-t-il, juste avant de mettre la main à sa bouche nerveusement, et encore plus rouge qu'avant. Satané tic verbal. La pitrerie fit encore plus rire les jeunes filles, ne le faisant sentir qu'idiot d'avantage.
Mais aussitôt qu'il eut accepté leur offre, il fut pris par les deux bras par les filles, qui l'entraînèrent dans les rues sans qu'il ne comprenne vraiment ce qui lui arrivait. Accepter si facilement avait peut-être été la mauvaise chose à faire, tout compte fait… Ainsi il avait été traîné partout en ville sans vraiment pouvoir s'enfuir, faisant une multitude de magasin où les filles l'y emmenaient, et ce sous les regards presque hilares des personnes qui arrivaient à voir la légère détresse dans ses yeux. C'était bien d'être jeune… Les filles achetaient diverses choses et visitaient plusieurs magasins de vêtements, se changeant dans plusieurs tenues et se montraient à lui… Elles semblaient vouloir obstinément l'avis d'un garçon comme lui, et il se sentit réellement idiot à ce moment-là… Que voulaient-elles qu'il dise à part qu'elles étaient jolies ou mignonnes, quelles que soient leurs tenues ? Et elles prenaient des poses parfois assez… intimidantes. Il fut tellement timide au bout d'un moment qu'il n'arriva même plus à dire des mots cohérent, comme elles n'arrêtaient pas de le submerger de… de joie et de beauté. C'était trop pour lui. Mais au lieu de les irriter par toute cette confusion, le garçon et ses réactions leur plurent encore plus, et bientôt, elles vinrent à lui poser des questions audacieuses, comme s'il avait une petite amie ou si elles pouvaient toucher ses marques de moustaches. Quand elles commencèrent à caresser ses joues puis lui embrasser, non seulement il s'enflamma tellement il fut timide, mais il comprit aussi qu'elles l'avaient totalement piégé.
Il fut en quelque sorte sauvé lorsqu'au loin de la grande avenue il aperçut un grand nuage de poussière ainsi que de nombreux cris de femmes enragées. Les filles qui étaient alors occupées à le taquiner levèrent la tête pour essayer de comprendre ce qui se passait, avant qu'un Jiraiya ne passe devant eux en courant à toute jambe avec une expression totalement horrifiée. Quelques secondes après, une trentaine de femmes passèrent en courant tout aussi vite, tenant des fourches et autres instruments… et hurlant des choses comme « Sale pervers ! » « allons lui donner ce qu'il mérite ! ». Naruto se détacha de ses « prétendantes improvisées », avant de secouer la tête en comprenant ce qui venait de se passer. Il se retourna vers elles et leur sourit – mais frissonnant aussitôt en voyant avec quelle intensité elles le fixaient. « Eeeh… hahaha… les filles je suis désolé d'interrompre notre promenade mais je vais devoir aller sauver mon sensei avant que toutes ces dames ne le tuent… » rit-il nerveusement. « A la prochaine ! » rajouta-t-il, tout en soupirant intérieurement avec le soulagement absolu de leur échapper. Et sous les regards admiratifs du groupe de jeune fille et curieux des passants, il fit un grand saut sur le mur avant de monter tout en haut et de finalement quitter la zone tout en se déplaçant de toit en toit.
Quelques minutes après, Naruto retrouva son maître gisant pitoyablement au milieu de la rue, totalement cabossé après avoir été battu à mort par les femmes qui le poursuivaient. Marchant jusqu'à arriver devant le Sennin crapaud, ce dernier se releva prestement et se dépoussiéra, sans une seul trace de coup, comme si rien ne s'était passé. Encore heureux qu'elles n'avaient pas usé de leur fourches ou de leur faux… Il semblait qu'elles les avaient juste pour faire joli – ou peur plutôt…
- C'était évident que vous n'alliez pas voir de contact Ero-sensei… maugréa Naruto tout en secouant la tête avec effarement. « Stupide pervers… Pourquoi ne pouvez-vous pas agir normalement ? »
- Normal ça veut rien dire gaki ! rétorqua Jiraiya avec une veine ressortant de son front. « Et de toute façon, tu peux parler ! Tu crois que je t'ai pas vu avec toutes ces filles ? » questionna-t-il avant que son expression colérique se change automatiquement en son habituel sourire perverti. « Et puis je suis vraiment impressionné ! Vous aviez l'air de bien vous amuser héhéhéhé… ! »
Il n'en ricana que plus lorsqu'il remarqua le visage de Naruto devenir aussi rouge qu'une tomate. « C-Ce-Ce n'est pas ce que vous croyez, bordel ! » bégaya le petit Uzumaki en essayant de formuler correctement ses mots, essayant de ne pas penser à ce que lui avaient fait les filles, au milieu de la rue en plus. « Elles m'avaient demandé de sortir avec elles et j'ai juste essayé d'être gentil ! Rien d'autre, pervers ! »
- Alors… Elles sont venues vers toi en plus… ? demanda Jiraiya avant d'essuyer une larme feinte. « Mon élève grandit si vite, que les femmes viennent de leur plein gré à lui… Je suis tellement fier ! »
- Argh ! Tais-toi, tais-toi, pervers stupide ! grogna Naruto tout en couvrant ses oreilles.
- Allons, Naruto, ne sois pas aussi furieux, c'est une journée mémorable après tout ! C'est très impressionnant ce que tu as fait ! En fait, ça l'est tellement que j'ai décidé de te donner quelques conseils pour plaire aux femmes ! s'écria Jiraiya.
Naruto n'avait pas le temps de répliquer que son maître le prenait par le poignet, et le voilà rentrant à l'hôtel où ils séjournaient, Jiraiya ayant loué une chambre avant de partir visiter les endroits malfamés de la ville. Ils s'étaient alors retrouvés dans leur chambre où dès lors, Jiraiya avait commencé à lui donner tout un tas de conseil sur les femmes et leur « fonctionnement », sans que Naruto ne puisse l'ignorer. En fait, curieusement, quand bien même il savait que son maître allait lui raconter essentiellement des propos qui étaient tout sauf net, le blond s'était trouvé intéressé… Même s'il n'arrivait pas à comprendre la moitié des choses que le Sennin déblatérait. Il n'en savait pas beaucoup sur tout ce qui concernait le sexe, étant donné qu'il avait été soit absent soit viré des cours qui portaient sur ce sujet à l'académie ninja de la feuille… Le Oiroke no jutsu dont il était l'auteur était surtout issu de la couverture d'Icha Icha Paradise qu'il avait vu dans le tiroir du bureau du Sandaime Hokage, il y avait quelques années. Le vieil homme était un sacré pervers après tout.
Une fois que Jiraiya eut fini de parler sur ses techniques secrètes pour approcher les femmes et les séduire, Naruto était tellement confus qu'il n'arriva tout d'abord pas à formuler correctement ses mots. « Attends… Ero-sensei… Qu'est-ce que c'est que... Qu'est-ce que c'est qu'une chatte !? Ce n'est pas comme un chat quand même ? Non parce que sérieux, je déteste les chats ! » gémit-il avec dégoût en se remémorant ses malencontreuses aventures avec Tora, le chat de la femme du daimyo. Le simple fait de penser à cette mission de récupération stupide le faisait frissonner d'effroi.
Jiraiya le regarda tellement intensément avec une telle horreur qu'il aurait pu croire que Naruto venait d'une autre planète. « Attends, attends… Tu viens de me dire que tu ne connais pas ce mot !? Kami, vous n'avez jamais eu de cours sur le sexe à l'académie !? » hurla-t-il horrifié. Naruto le regarda un instant, réfléchissant, avant de répondre avec une certaine hésitation dans la voix. « En fait… Ça me dit quelque chose… Mais à cette période de l'année j'avais fait de grosse farce, et comme je n'avais pas encore Iruka-sensei comme professeur, j'ai été puni et renvoyé des cours… » Il n'en fallut pas plus pour le sage à comprendre pourquoi son filleul était aussi ignorant sur un sujet aussi essentiel. Il soupira, tellement déçu par la stupidité des habitants de Konoha pour confondre le fils du quatrième Hokage et le Kyuubi scellé en lui. Ces imbéciles étaient les principaux fautifs du manque de savoir ninja de Naruto. Ils auraient été les responsables des accidents de Naruto si jamais il avait été envoyé sur une mission où il n'avait pas eu les capacités nécessaires pour sa survie. Ce simple constat le rendait tellement fou de rage qu'il s'assurerait de régler leur compte à ces imbéciles lorsqu'il rentrerait à Konoha.
- Mais dans ce cas, d'où te vient le Oiroke no jutsu si tu ne sais même pas à quoi ressemble une fille ?
- Ben… J'ai vu cette fille sur la couverture du livre qu'avait le vieil homme, un de vos livres, Ero-sensei, répondit aussitôt Naruto avec un petit sourire.
Jiraiya le regarda de façon sceptique, comme s'il n'y croyait pas trop. « Pourtant elle n'est même pas nue… » rétorqua-t-il simplement. « Et c'est pour ça qu'il y a des nuages sur mon jutsu Ero-sensei ! Pourquoi croyez-vous que je les ai mis… ? » demanda Naruto, comme si c'était la plus grande évidence du monde… Bien qu'il ne s'en vantait pas. Jiraiya poussa un énième soupir désabusé à la niaiserie de son pauvre filleul quand il s'agissait du sexe opposé… Il se rendait compte que le garçon ne connaissait absolument rien aux filles, pas même à leur physique, alors que n'importe quel garçon de son âge serait déjà… expert en la matière. Cela voulait aussi dire qu'il lui incombait la tâche honorable d'apporter son immense savoir sur le sexe à son très cher filleul ! Et là, Kami savait que Kushina et Minato lui pardonneraient un jour pour ce qu'il s'apprêtait à faire !
- Très bien Naruto ! s'écria-t-il avant de sortir de la poche de son court haori un livre à la couverture orange. « A partir de maintenant, je vais t'apprendre tout ce qu'i savoir sur la femme, son corps et ses manies ! »
Lorsque Naruto aperçu le livre, il sut automatiquement qu'il devait fuir loin. Se retournant vers la fenêtre, il savait que c'était le seul moyen d'être sauvé, et sans attendre, il usa de toute sa vitesse pour y parvenir… ! Avant de se rendre compte qu'il était déjà sur le sol, attaché entièrement avec du fil ninja bloquant ses mouvements. « MERDE ! » hurla-t-il intérieurement, avant d'essayer d'ignorer les propos de son sensei qui maintenant, son livre porno à la main, commençait à le lire tout en lui expliquant de façon très détaillée… Le motif des interactions entre l'homme et la femme ainsi que…
Ses cris désespérés s'entendirent toute la nuit alors que son maître lui dévoila… La vérité.
Il fut sans dire que pour le reste de la semaine, Naruto resta à la bibliothèque du quartier pour lire des documents un peu plus fiable que les Icha Icha sur les femmes et le sexe. Jiraiya l'avait marqué après cette nuit, et lui avait fait découvert des choses qu'il n'avait pas soupçonnées quant aux femmes… Et il était très curieux dorénavant. Mais il n'y avait pas moyen qu'il allait laisser son imbécile de maître le pervertir comme il l'avait fait avec Hiruzen, Ebisu ou Kakashi. Absolument pas moyen !
Un an plus tard.
Naruto se redressa dans un grognement alors qu'il eut été frappé fortement au visage et envoyé déraper sur l'eau, glissant sur plus d'une dizaine de mètres sans tomber. Serrant les dents, il se remit à courir en direction de Jiraiya, ignorant l'extrême douleur à sa mâchoire après avoir encaissé un tel coup. Son maître n'hésitait pas à y aller réellement, alors il en ferait de même. A une très grande vitesse, Naruto atteint le Sannin, prenant un kunai en main et essayant de toucher mortellement l'homme. Dans ce genre de combat, il n'existait pas de retenue. Les deux étaient conscient que l'un deux pouvait mourir, et le but était évidemment de tuer l'autre. Une méthode dure et froide, mais elle leur permettait d'acquérir une certaine expérience de combat, ce dont on venait à manquer quand l'on ne faisait juste que s'entrainer. Entamant alors un duel au kunai où Jiraiya fut totalement soumis à une manœuvre défensive, Naruto intensifia son attaque, jusqu'à sentir l'ouverture. D'un coup de pied dans la hanche, il envoya son maître à son tour glisser sur la surface du lac, avant d'enchaîner.
Il lança une salve de shuriken rapidement saisie de sa poche et les envoya voler vers le Sannin, avant de faire quelques mudras.
- Fuuton : Reppushō ! hurla Naruto en plaçant la paume de sa main droite devant lui.
Aussitôt, une onde de vent percuta les shurikens qui prirent une vitesse immense, n'étant visible que par les petits flashs blanc filant droit sur Jiraiya. L'homme ne perdit pas de temps pour esquiver les étoiles d'argent, sautant sur le côté, sachant à quel point Naruto pouvait être mortel quand il usait de ninjutsu Fuuton. De son côté, Naruto savait éperdument que cette seule attaque ne pourrait pas atteindre Jiraiya, ce dernier n'étant pas un shinobi de rang S pour rien, aussi, il savait donc pertinemment qu'il aurait esquivé les shurikens. Canalisant alors son chakra Fuuton dans les muscles de ses jambes, il disparut littéralement tant il fut rapide pour réapparaître en face de Jiraiya, le visant d'un coup de poing dans le sternum. L'homme évita d'un pas de côté, et à son tour, voyant l'ouverture, tenta de frapper son élève sur le haut du crâne pour l'assommer. Inutile, comme Naruto plaça son bras droit au-dessus de la tête pour bloquer le coup, et de riposter aussi rapidement, donnant de son poing gauche un coup en plein dans le visage de Jiraiya.
Mais comme le Geijutsu no suzume l'exigeait, il n'existait aucune relâche dans ce style de taijutsu et une attaque permanente portait très souvent ses fruits, comme venait de le prouver la frappe de l'Uzumaki. Rapidement, alors que Jiraiya reculait suite à la douleur du coup, Naruto sauta et leva le pied, tentant par ce faire, de frapper l'ermite avec un coup de pied en hache. Jiraiya, voyant le danger imminent, plaça ses deux bras en parade au-dessus de sa tête, et stoppa aussitôt le coup dévastateur de son filleul. Cependant, la force du coup était telle que le sage s'affaissa et grimaça, ayant failli céder. « Bon sang… satané gaki et son entraînement de force stupide… ! » pensa-t-il avant de saisir la jambe de Naruto, prêt à l'envoyer voler. Cependant, Naruto utilisa cette prise de Jiraiya pour se maintenir en équilibre en l'air, et utilisa son autre jambe pour envoyer un autre coup de pied dans la figure du Sannin. Ce dernier dû donc lâcher la jambe de Naruto et esquiver l'estoque en baissant la tête.
Ce que Naruto n'eut pas prévu fut le retournement de situation. En quelques secondes, alors qu'il était toujours dans l'air, Jiraiya en profita et infligea un coup de tête en plein dans la poitrine de Naruto sans que celui-ci ne puisse esquiver. Haletant fortement suite au coup, il fut projeté dans les airs, avant de faire plusieurs saltos, et se rétablir avec agilité à quelques mètres plus loin, tout en se tenant la zone où il avait reçu le coup de tête. Jiraiya n'attendit pas, avant de lancer à son tour un kunai à l'adversaire déstabilisé et de faire une série de signe de la main.
- Ninpō : Kunai Kage Bunshin no jutsu ! s'écria-t-il avant que le kunai ne se multiplie en plus d'une centaine d'exemplaire, filant droit sur Naruto.
Le jeune blond sourit, sûr de soi, et à son tour ayant composé quelques sceau de la main, sont chakra suffisamment canalisé, il exécuta son jutsu.
- Suiton : Suijinheki !
Un grande mur d'eau prit forme au travers du chemin des kunais, les stoppant totalement, alors que Naruto continua la série de mudra à grande vitesse, pour en composer plus d'une trentaine. Quand il termina la série, il arbora un grand sourire narquois à Jiraiya, qui n'attendait rien de bon à cette expression. Lorsqu'il remarqua que la très longue série de mudra terminait sur le mudra du coq, son échine se glaça sous la montée d'adrénaline.
- Suiton : Suiryuudan no jutsu ! hurla Naruto.
Le ninjutsu Suiton défensif commença à se déformer, avant d'exploser et de venir tourbillonner violemment autour de Naruto. S'élevant à plus d'une dizaine de mètre, il prit alors la forme d'un immense dragon aux cruels yeux jaunes, dardant son regard sur Jiraiya. De suite, Jiraiya créa un Kage Bunshin qui fit quelques mudras en fonçant vers Naruto et son dragon aqueux. Rapidement, l'Uzumaki fit s'élancer son immense créature en direction du clone de Jiraiya, et accessoirement lui-même étant donné qu'il était la cible principale du dragon.
- Fuuton : Renkuudan ! hurla le clone de Jiraiya avant d'exhaler une immense bulle d'air compressée en direction du Suiryuudan.
Il y eut une forte détonation à l'impact, et l'espace d'un instant, à travers la projection de mousse suite à l'impact du Renkuudan et du Suiryuudan, Jiraiya crut avoir stoppé le titan d'eau. Une conclusion trop hâtive qui lui couta son clone, lorsque le dragon d'eau sortit du nuage de mousse et avala le Kage Bunshin, le tuant sur le coup. Le dragon, renforcé par le jutsu de vent, poursuivit sa trajectoire vers un Jiraiya extrêmement contrarié et jurant contre le génie de son élève au sein d'un combat. Lorsque le dragon allait l'atteindre, Jiraiya sauta hors de sa trajectoire in extremis, piégeant ainsi Naruto. Le jutsu explosa en percutant la surface de l'eau, causant une immense détonation de mousse qui bloqua la vue sur toute la zone. Jiraiya fut donc momentanément immobilisé, et Naruto en profita.
- Ninpō : Kunai Kage Bunshin no jutsu ! s'écria-t-il tout en lançant un kunai, ce dernier se démultipliant en plusieurs centaines.
- Ninpō : Hari Jizō ! tonna à son tour Jiraiya.
Les kunais furent arrêtés lorsque les cheveux de Jiraiya prirent un volume considérable, s'enroulant autour de lui pour durcir comme l'acier, et lui offrant ainsi une armure parfaite contre tout projectile. Lorsque tous les kunais eurent rebondi sur ses cheveux, le Sennin enchaîna aussitôt avec un second jutsu. « Ninpō : Kebari Senbon ! » Rapidement, Jiraiya émit plusieurs dizaine de mèches de cheveux qui firent office de senbon, tout droit en direction de Naruto. Le jeune homme saisit alors deux kunais, et prit aussitôt sa position de taijutsu. Lorsque les senbon arrivèrent à son contact, les sourcils froncés, Naruto effectua des mouvements défensifs si rapides qu'ils en furent flous à l'œil nu, et dévia avec dextérité les senbons. Ce qu'il ne put pas dévier, comme il décrocha après un certain temps, il se mit à l'esquiver en sautant dans les airs et effectuant quelques figures acrobatiques pour avoir un meilleur mouvement de parade et en finir avec les senbons. Malgré tout cela, lorsqu'il retomba sur la surface de l'eau, il remarqua que Jiraiya avait disparu.
Exécutant le mudra du tigre, il canalisa son chakra pour le stabiliser, et tenta de ressentir l'émission de chakra de Jiraiya pour le débusquer. Il attendit quelques secondes, mais hélas, se furent quelques secondes de trop. Quand il ressentit Jiraiya et son chakra, et se rendit compte que ce dernier était en fait juste en dessous de lui, et il n'eut pas le temps d'agir. Jiraiya sortit si vite de l'eau qu'il ne comprit pas ce qui lui arriva, et alors le Gama-sennin lui infligea un uppercut total dans le menton, l'envoyant voler. Et avant même qu'il ne puisse se reprendre, Naruto se retrouvait prisonnier par les cheveux de Jiraiya, ces derniers aussitôt l'ayant attrapé, avaient durci, l'y piégeant définitivement.
Jiraiya observa l'enfant avec fierté, ce qui commençait à devenir une véritable habitude ces derniers mois. Le garçon avait évolué en très peu de temps pour s'élever au sommet. Ses capacités physiques concernant sa force et sa vitesse, ainsi que sa maîtrise du taijutsu était certainement au niveau d'un Jōnin, et si ce n'était que pour ces compétences pures, Naruto avait toutes ses chances pour le battre. Avec tout le travail fourni pour obtenir ce niveau, ce n'était absolument pas étonnant. Dans l'utilisation du chakra, Naruto était un peu moins bon… Son contrôle de chakra n'était pas aussi bon que d'autres domaines. Là encore c'était tout à fait normal, Naruto ayant littéralement la plus grande capacité de chakra dans Konoha. Sans son renard, il devait avoir près de dix fois ses propres réserves… Son contrôle de chakra restait néanmoins très compétent, atteignant tout juste le niveau Jōnin… et sincèrement, Jiraiya doutait qu'il pourrait requérir à une utilisation aussi méticuleuse du chakra. Quand il s'agissait du ninjutsu, c'était sans doute l'un des domaines ninja où Jiraiya avait perçu le plus grand changement.
Au départ, l'ermite n'avait pas l'intention d'entraîner son filleul sur le ninjutsu, comme il n'avait pas vraiment l'intention de l'entraîner sur quoi que ce soit d'autre que la maîtrise de Kyuubi et de quelques petite autre chose. Cependant, la détermination et le talent de son élève l'avait remotivé réellement, jusqu'à lui donner envie de vraiment lui enseigner, tout comme il l'avait fait avec Minato. Les résultats étaient concluants… Naruto se trouvait être étrangement le détenteur de pas moins de trois affinités élémentaires ! Le Fuuton, le Suiton puis le Raiton. Jiraiya ne savait pas vraiment à quoi était dû un tel phénomène. Disposer de trois affinités était exceptionnel… Au départ il avait eu du mal à y croire. Mais il s'était fait à cette idée, et avait agi en conséquence. Le problème restait à savoir pourquoi Naruto avait une telle particularité dans ses bobines de chakra… ? Un Kekkei Genkei ? Bien sûr, Naruto faisait partie du clan Uzumaki dont la particularité était d'avoir un chakra très dense et pur comme celui du Shodaime Hokage, et certains Uzumaki se révélaient avoir des capacités identiques de contrôle de Bijuu… Comme sa mère, Kushina. Mais il n'avait jamais entendu parler d'affinité élémentaire de la sorte chez les Uzumaki. L'autre piste était que cela puisse venir de Minato, mais là encore, le passé du Yondaime Hokage était trop flou pour qu'il puisse flairer une piste… bien qu'il ne doutait pas de l'origine de Minato et de son sang dans cette histoire…
Un autre fait surprenant dans l'entraînement de Naruto avait fait gonfler d'orgueil d'autant plus le cœur de Jiraiya. Son filleul avait découvert le fuuinjutsu… Et non content d'être curieux dans l'art du scellement, il s'était avéré être un véritable Uzumaki dans cet art… ! En effet, comme tout Uzumaki qui travaillait sur le fuuinjutsu… Il avait un talent naturel, un génie même ! C'était incroyable aux yeux de Jiraiya. Cette fois, non seulement il voyait Minato pour ses capacité d'analyse surdéveloppé, mais en plus, il voyait aussi Kushina pour sa science infuse du fuuinjutsu… Après tout personne ne savait que Kushina avait été la professeur de Minato pour le fuuinjutsu… Et pour beaucoup de choses… dont il ne penserait pas auquel cas de se rappeler certaine chose qui le feraient saigner du nez aussitôt…
Cependant, pour en revenir aux affinités de Naruto, Jiraiya avait prévu d'aller faire un test de sang à Naruto lorsqu'ils rentreraient à Konoha après leur voyage de trois ans, donc d'ici un ans et demi, mais si jamais la présence d'un Kekkei Genkei était approuvée, ce qui était assez probable à bien y réfléchir… Cela pourrait causer quelques problèmes pour eux. Mais Jiraiya passa outre… Il s'en inquiéterait plus tard, là, le temps était à l'entraînement. « Bien, bravo gaki ! Mais tu es encore trop jeune pour me battre ! » s'exclama-t-il avec un grand sourire au jeune garçon suspendu à quelques mètre au-dessus. Au départ, Naruto fit la moue, amusant Jiraiya… Mais lorsque sa moue se révéla en fait une feinte, et qu'elle céda place à un immense sourire victorieux, les yeux de Jiraiya s'écarquillèrent dans le choc. « MERDE ! »
- Katsu ! hurla Naruto, qui se révéla être un Bunshin Daibakuha, avant d'exploser.
Jiraiya le lâcha et sauta en arrière suffisamment pour échapper à l'explosion qui l'aurait tué autrement, mais aussitôt qu'il posa de nouveau pied sur la surface de l'eau, avant même qu'il n'ait pu comprendre… Il sentit la touche froide de l'acier d'un kunai contre sa gorge. D'abord éberlué en sachant qu'il était piégé par son propre élève, il se mit finalement à rire gaiement. « Tu avais bien attendu pour utiliser cette technique n'est-ce pas ? » grogna-t-il, ludique. Il entendit un petit gloussement de Naruto derrière lui, qui baissa l'arme.
- Oui ! Vous avez souvent la manie de m'immobiliser avec cette technique de cheveux là… Donc j'ai trouvé que ce serait une façon amusante de vous avoir !
Jiraiya acquiesça. Il était assez prévisible que Naruto commençait à s'habituer à ses tactiques, vu qu'ils s'entraînaient tout le temps ensemble. Au départ ce n'était pas trop grave, mais au fur et à mesure, leur match perdait leur mordant et l'expérience du blond venait à manquer vu qu'il était son seul adversaire. C'était sans doute la seule chose qui manquait véritablement à Naruto : une expérience de combat véritable. Il allait devoir demander à Tsunade de lui envoyer des missions où l'Uzumaki pourrait affronter de puissants adversaires. Ça allait être plus difficile à faire qu'à dire, vu le côté surprotecteur de la Senju pour son filleul… Mais c'était normal vu qu'elle le considérait comme son propre fils.
- Ok gaki ! On va installer le camp sur la rive du lac pour ce soir. Demain, on va bouger et rejoindre la ville qui est à onze kilomètres d'ici.
Naruto hocha la tête, et retournant sur la rive, il sortit une paire de rouleau dans laquelle étaient scellé de multiples ustensiles pour le camp…
- Ero-sensei, j'ai une question, prononça calmement Naruto, tout en remuant avec un bout de bois le petit foyer du feu de camps, la nuit battant son plein.
- Quelle est-elle gaki ? demanda alors Jiraiya tout en mangeant un morceau de viande qui avait cuit sur le feu quelques minutes auparavant. Il ne paraissait pas trop concerné.
Naruto resta muet quelques seconde, alors qu'il mangeait lui aussi une des brochettes récemment cuites. Jiraiya attendit calmement que son élève parle, lui accordant un regard du coin de l'œil…
- Que pensez-vous de Sasuke ? Que pensez-vous de le ramener à Konoha ? demanda alors Naruto.
Son ton était inhabituellement grave et bas… Il sonnait comme… Peiné. Oui, la peine teintait sa voix, ainsi qu'un soupçon de dégoût. Jiraiya releva aussitôt la tête et fixa son élève, ce dernier ne le regardant pas. Il fixait le feu, avec ces mêmes yeux qu'il s'était découvert avoir lors de ses moments de grandes et maussades réflexions. Ce regard fatigué et… vieilli. Ô comment Jiraiya haïssait ce regard. Comment ce regard lui faisait haïr Konoha à chaque fois qu'il le voyait… C'était insupportable. Il soupira de déception. Il s'attendait à ce qu'un jour Naruto lui parle de l'Uchiha. Honnêtement, plus ce jour serait arrivé tard, mieux cela aurait été. Mais il fallait bien qu'il lui réponde. Il savait bien sûr que son filleul avait fait une promesse à cette fille aux cheveux roses dont il avait béguin il y avait deux ans. Bien sûr, vu le nombre de fois où il avait surpris Naruto parler ou flirter avec des filles de son âge sur leur voyage, il se doutait que ce béguin pour la Genin aux cheveux rose ne voulait plus rien dire. Il réprima l'envie de ricaner à cette pensée et se força à répondre. « Tu connais déjà mon avis dessus Naruto… Je vais être honnête. Pourquoi le ramener ? Pour quoi faire ? C'est un traître. Sasuke est comme Orochimaru sur beaucoup de chose. Il désire le pouvoir par tous les moyens et il veut dominer ceux qui ne se soumettent pas à lui, tout comme la plupart des Uchiha. Tu es le premier à le savoir vu que c'est toi dans Konoha qui le connait le mieux. Il a failli te tuer lors de votre mission. Et tu sais pertinemment ce qui arrivera si tu le ramène à Konoha, ne cherche pas à le cacher. Il ne causerait que plus de problème et ferait tout pour te pourrir la vie. Et la persécution des villageois n'en serait que plus grande. Si jamais tu respectes cette promesse, tu devras sacrifier de ce qui te reste comme vie sensée à Konoha. »
Naruto ne détourna pas son regard du feu, mais Jiraiya vit le degré de déception dans son regard augmenter. « Donc… Vous dites que je devrais l'oublier ? » demanda-t-il doucement.
Le sage vit à quel point les mots semblaient amers dans la bouche du jeune ninja. Il mit sa main sur son épaule, essayant de lui apporter quelque soutien émotionnel, sachant mieux que quiconque la peine que devait ressentir le blond – mis à part que lui n'était pas un Jinchuuriki, et n'était donc pas aussi dépendant des liens que Naruto. Car Naruto était un Jinchuuriki, et le fait d'avoir un lien brisé était encore plus douloureux. « Je sais que c'est dur, Naruto. Crois-moi, quand Orochimaru nous a trahis, je ressentais la même douleur que toi. Je sais mieux que quiconque ce que ça fait que de voir son meilleur ami plonger dans les ténèbres. Mais tu dois tourner la page, là aussi crois-moi, c'est nécessaire. Pour être un vrai shinobi, pour être Hokage, il faudra que tu prennes parfois des décisions difficiles. »
Naruto acquiesça lentement. En fait, il n'était pas vraiment surpris de quoi que ce soit. Il avait déjà commencé à penser dans cette optique, donc il était déjà venu à cette conclusion qu'il devrait agir de façon responsable. Que ce soit en tant que ninja ou en tant qu'amis, Sasuke n'était pas excusable. Il ne pouvait pas faire de compromis avec les traîtres, et il n'était décemment pas possible de lui pardonner la trahison. Si c'était lui à la place de l'Uchiha, il savait qu'il n'aurait jamais eu droit au pardon de la part du village. Ils l'auraient exécuté avec plaisir, c'était une évidence. Alors le simple fait de donner une chance à un traître qui n'hésitait pas à trahir pour une raison aussi futile que le pouvoir, c'était inconcevable. Trahir par amour était compréhensible. Trahir par cupidité était le crime absolu. Bien sûr, il n'aimait pas ça. Sasuke avait été son meilleur ami, et une part de lui désirait juste lui pardonner et lui tendre la main. Mais d'un autre côté, la nuit parfois, quand il dormait mal, il sentait à nouveau la douleur du Chidori qui lui avait traversé le poumon gauche et frôlé le cœur. Cette douleur brûlante lui rappelait à quel point Sasuke n'était plus ce qu'il était, à quel point il était tombé bas. « Je comprends… Je comprends parfaitement. » prononça Naruto avec une légère détermination dans la voix. « Sensei. Pensez-vous qu'il serait possible d'allonger mon voyage d'entraînement ? Pour être tout à fait honnête… Je ne veux pas rentrer à Konoha. Pas maintenant en tout cas. Et vu qu'il ne reste qu'un peu plus d'un an… »
Jiraiya le regarda en haussant un sourcil. Naruto Uzumaki ? Qui ne voulait pas rentrer à Konoha ? C'est une chose qu'il n'aurait jamais cru s'il n'avait pas pris son filleul sur un voyage initiatique et qu'il n'avait appris à le connaître. « Et bien… Je n'y vois aucun inconvénient… Il faudrait que je prévienne Tsunade cependant. » répondit-il alors que son élève arbora un grand sourire. Il avait déjà prévu d'allonger son voyage de toute façon, mais il en était encore à se demander si oui ou non il le ferait vraiment. Finalement, le fait que Naruto lui demandait de lui-même de continuer l'entraînement après les trois ans convenu avec Tsunade lui facilitait la décision. Il allait rester environ un an de plus avec Naruto, et de toute façon, ils avaient encore plusieurs choses à travailler. « J'avais au départ pensé à quatre ans au lieu de trois de toute façon Naruto. Enfin, cela me permettra de t'enseigner des choses beaucoup plus spécialisées durant la dernière année, et avec ton entraînement au Kage Bunshin, tu seras facilement d'un niveau rang S en rentrant à Konoha… Tu arrives déjà à me tenir tête et me battre quelques fois, donc ça va être assez simple. » termina-t-il avec un sourire.
Naruto eu le cœur bien plus léger à ça. En effet, avec un maître comme Jiraiya qui lui apprenait tout un tas de chose, il avait fait beaucoup de chemin ces deux dernières années. Terminant sa brochette, il but un peu d'eau, et détendu, il se coucha le long du feu, sous l'œil bienveillant de son maître. Oh oui, il était mille fois plus heureux avec Jiraiya ici qu'avec les autres à Konoha… Aussi triste cela pouvait être.
Deux mois plus tard.
Naruto regarda le petit livret en parchemin vierge qu'il avait dans la main, et il ne cessait de se demander comment il avait seulement pu accepter de faire ça… « Comment a-t-il réussi à me convaincre d'écrire un livre… Est-ce une blague ? » pensa-t-il alors qu'il tenait bêtement un stylo plume dans la main droite. Mais que pouvait-il seulement écrire ? Ces dernières années, les seules choses qu'il avait écrit étaient soient des théories de ninjutsu sur des rouleaux soit des fuuinjutsu. Mais un livre ?! Quelle était cette grosse blague ? Grognant imperceptiblement, il se rappela le moment où lui et Jiraiya en étaient venus à cette idiotie…
Naruto et Jiraiya se disputaient encore une fois violemment, se balançant à tour de rôle des répliques plus cinglantes les unes que les autres. Les gens autour d'eux se demandaient quelle était la raison de leur dispute, mais elle était une fois de plus, relativement simple. Pour la millième fois depuis le début de leur voyage, Naruto avait surpris son maître épier odieusement le corps des femmes aux sources chaudes, et une fois de plus, il s'était mis en colère devant la bêtise de son pervers de maître lorsqu'encore une fois, ce dernier refusait de partir de sa cachette pour laisser leur intimité aux demoiselle. Et le jeune Uzumaki en avait sérieusement marre ! … depuis le départ. C'est-à-dire, depuis qu'il l'avait rencontré quelques années plus tôt…
- Bon sang Ero-sensei ! Peux-tu au moins une fois dans ta vie ne pas espionner les filles lorsque l'on va aux sources chaudes et agir comme un tel pervers !?
Naruto avait crié ça, excédé, alors qu'ils étaient au milieu de la rue animée d'une des villes du pays de l'eau chaude. Oyu no Kuni. Oyu no Kuni était un petit pays qui se situait au nord-est, entre Yu no Kuni, le pays des sources chaudes et Hi no Kuni, le pays du feu. C'était un pays neutre, qui avait souvent été épargné des guerres. Evidemment, lorsqu'il avait hurlé ça, il avait attiré l'attention de tout le monde, en particulier des femmes d'âges divers qui dardèrent leurs regards suspicieux sur le pervers qui lui servait de maître. Aussi, le Gama-sennin déglutit. « Tais-toi imbécile ! » murmura Jiraiya à son oreille en remarquant tous les regards assassins tournés vers lui. « Ça va rendre plus difficile mon esp- heu mes recherches si tu cries comme ça au milieu de la rue en alertant toutes les femmes ! »
- Justement ce serait bien. Au moins elles n'iront pas aux sources chaudes tant que tu es là, et donc tu n'iras pas les lorgner odieusement ! répondit sans modérer sa voix. « Et comme ça, ça te permettra d'écrire des livres un peu mieux que ces saloperies pathétiques que tu appelles œuvre d'art ! Tsss… Pervers stupide ! »
- Q-q-quoi !? As-tu seulement insulté mes livres ! Mes divins livres ! Et de saloperies pathétiques en plus !? As-tu seulement fais ça !? hurla Jiraiya, outré et en détresse absolue.
Naruto le regarda impitoyablement, sans une seule once de compassion. « Bien sûr Ero-sensei. Es-tu sourd ? »
- Espèce de gamin débile ! rugit le Sannin. Mes livres sont les meilleurs et toute personne avec un cerveau le sait ! C'est un fait !
- Ils sont tellement sacrés, divins et merveilleux que toutes les femmes les détestent ! rétorqua avec sarcasme Naruto, sous le regard furieux de Jiraiya. « Et en plus, ils sont tellement nul que je pourrais écrire un livre qui se vendrait mille fois mieux, Ero-sensei ! » continua-t-il avec un grand sourire, essayant de narguer encore plus son maître – il aimait particulièrement le mettre en colère.
- Pfff ! Vendre plus de livres que moi, mon cul ! Je tiens le parie, gaki ! s'écria-t-il en tapant de la paume celle de Naruto.
- Quels sont les gains ? demanda Naruto, persuadé qu'il pouvait gagner ce pari. Pour lui, il était impossible qu'un bon livre ne se vende pas plus que ces déchets littéraires de livre porno de son maître.
Jiraiya mit un doigt à sa bouche en plongeant dans une réflexion, avant de fermer les yeux. Quand il les rouvrit, il observa Naruto hilare, avec ce rire perverti qu'il avait la majeure partie de temps… « Et bien… ! Si je gagne, tu viendras et participeras activement à toutes mes recherches ! Et tu utiliseras ton Oiroke no jutsu pour te fondre parmi les dames et me donner de l'inspiration pour mes livres haha ! » s'écria-t-il avec joie, comme s'il avait trouvé la meilleure idée de tous les temps. « Je suis un véritable génie ! Héhéhéhé… ! » s'écria-t-il intérieurement.
Naruto ne put réprimer une sueur froide à l'idée d'être obligé d'utiliser le Oiroke no jutsu pour de telle raison, ou pire, devoir assister aux « recherches » de son maître… « Ça marche Ero-sensei. Dans ce cas, si je gagne… Je veux que tu arrêtes de te conduire comme un pervers au moins pour la durée de mon entraînement, et aussi… » Il fit un grand sourire sournois tout en faisant patienter Jiraiya, qui savait rien de bon du second gage. « Tu me parleras de mon père. »
Jiraiya fut bouche bée à cette demande. Il ne l'avait pas vu venir… D'un autre côté, il ne pouvait pas en vouloir à l'Uzumaki. Il était tout à fait dans ses droits, depuis toujours, de savoir sur ses parents. En fait il aurait dû le savoir depuis bien longtemps si ce n'était pas pour la manipulation malsaine de Konoha à son égard. Minato et Kushina n'avaient jamais demandé une seule seconde à cacher l'identité de leur enfant. Même si quelque chose leur arrivait. Konoha avait outrepassé ses droits en manipulant l'héritage de Naruto. De toute façon Jiraiya avait l'intention de lui dire son affiliation avec Minato et Kushina à la fin de son voyage d'entraînement, même si Tsunade le lui avait défendu. Tsunade était trop naïve et trop conservatrice depuis qu'elle était arrivée au poste de Hokage, et elle ne connaissait pas suffisamment Naruto et les rouages du conseil pour y déceler toute la fourberie que lui, avait appris à connaître. La politique était tellement compliqué et ennuyeuse. Une des raisons pour lesquelles il ne voulait absolument pas prendre le poste de Hokage.
- Très bien gaki. Ça marche ! dit-il en topant avec la main de son élève.
Naruto sourit, sûr de lui. Ça serait trop facile.
- Kami c'est plus difficile que je le pensais… soupira Naruto sans vraiment s'adresser à qui que ce soit, comme il était assis sur le bord d'un immeuble d'une des villes du pays du feu, Hi no Kuni. Il ne savait pas du tout par où commencer… En fait il ne savait pas quel thème aborder, quel genre d'histoire, rien… et rien ne lui venait à l'esprit.
- On s'amuse gaki ?
Naruto tourna la tête pour voir que Jiraiya avait atterri sur le toit, et le regardait avec un grand sourire. Naruto le fixa un moment sans rien dire, froidement, avant de se reconcentrer sur le papier. Il allait bien finir par trouver quelque chose. Cependant, Jiraiya n'en resta pas là avec quelque chose d'aussi simple. Il se pencha par-dessus l'épaule de Naruto et regarda la surface blanche…
- Mae, mae, c'est merveilleux tout ce que tu as écrit Naruto ! s'exclama Jiraiya avec un ton taquin. « Avec tout ça, avec une telle qualité… C'est sûr que tu vas vendre des tonnes et des tonnes de livres !
- Putain tais-toi… grogna Naruto.
- C'est tellement facile d'écrire… tu ne trouves pas, mon très cher élève ? continua le Sennin en ignorant la réponse de son élève. « Tu vas devenir tellement célèbre et tes si belles pages seront tellement aimées… ! » récita-t-il poétiquement.
Excédé par les piques de Jiraiya, Naruto se leva en grognant toujours autant et sauta du bâtiment pour aller s'installer à un endroit plus tranquille. Il tenta d'ignorer le grand fou-rire de son maître qui le regardait partir. « Sennin stupide ! »
Calmé, Naruto posa sa coupe de saké maintenant vide sur la table, avant de la remplir à nouveau. Jiraiya l'avait particulièrement énervé – comme à l'habitude – et il devait trouver quelque chose à faire pour oublier. Et c'était de la sorte qu'il s'était retrouvé dans un petit bar calme du centre-ville. Naruto s'était découvert un penchant pour le saké, et il aimait en boire dans ses temps perdus, ne pouvons pas devenir saoul grâce au chakra du renard qui supprimait chaque gramme d'alcool circulant dans son sang dès lors qu'il y entrait. Vidant à nouveau la coupe, il finit par la remplir une énième fois, tout en regardant un parchemin de théorie de fuuinjutsu un peu déroulé qu'il s'amusait à compléter depuis quelques semaines.
- Hey bébé, ça te dérange si je me joins à toi ?
Naruto leva les yeux pour voir qu'une jeune femme se tenait debout devant lui avec un sourire amical. Il était clair qu'elle était une civile. Plutôt de taille normale, un peu moins d'un mètre soixante-dix, elle portait un kimono de couleur noire, les manches étant rouges foncées ainsi que la partie gauche au niveau des jambes. Elle avait une silhouette élancée et une taille de poitrine plutôt remarquable derrière le kimono… Elle avait aussi une longue chevelure noire et de grands yeux onyx. Dès le premier regard, Naruto put dire que c'était une très belle femme. Naruto répondit à son sourire, ne voulant pas paraître impoli, avant qu'elle ne s'asseye en face de lui. Il n'était pas vraiment surpris d'être abordé par des jeunes femmes aujourd'hui, étant donné qu'ici, les gens vivaient dans des milieux bien plus décontractés. Il était donc fréquent depuis un certain temps que de ville en ville, certaines filles, généralement gentille et joyeuse, l'abordaient pour lui proposer une compagnie. Il n'avait décemment aucune raison de refuser. Après tout, il avait beaucoup changé depuis son départ de Konoha.
Il avait grandi, d'esprit mais aussi de corps. Culminant à un mètre soixante-dix-sept, une taille plus grande que la moyenne, il était assez aisé pour les gens de repérer derrière ses vêtements de civils sa carrure musclée obtenue suite à son entraînement. En effet, il lui arrivait de mettre des vêtements de civils pendant certaines périodes de repos où son maître et lui se posaient quelques jours dans une ville du pays du feu. Il abandonnait ainsi momentanément les vêtements de ninja bleu foncés/noir qu'il appréciait tant, pour être dans une tenue qui n'était pas faite pour l'entrainement. Ses muscles étaient donc beaucoup plus définis et il ressemblait maintenant en tout point à un homme. Il n'avait plus rien de l'enfant d'autre fois. Sa longue et épineuse tignasse aussi dorée que le soleil lui retombait sur les épaules, et aidé de ses yeux bleus, quand il circulait dans une ville, ce n'était jamais sans captiver le regard d'un certain nombre de jeunes femmes. Les marques de moustaches sur ses deux joues ajoutaient un côté mignon ou sauvage à son image… « Comment pourrais refuser la compagnie d'une jolie dame ? » demanda-t-il avec un sourire.
La femme sourit avant de s'asseoir, commandant une boisson elle aussi. « Merci. » dit-elle. « Ces jours-ci il est compliqué de trouver de la bonne compagnie. » continua-t-elle avant de regarder du coin de l'œil la grande pièce du bar, avant de se retourner vers lui. Naruto, qui avait suivi son regard, comprit qu'elle avait regardé quelques hommes qui les fixaient sans gêne… Ou plutôt la fixaient, elle, et avec convoitise. Il émit un petit rire avant de faire un sourire taquin. « Je vois ce que tu veux dire… Mais j'espère que tu ne te sers pas de moi comme un bouclier… » dit-il en feintant l'indignation.
- Bien sûr que non, répondit-elle dans un petit gloussement amusé, avant de faire une pause. « En fait… Un petit peu… » rajouta-t-elle en rougissant. « Je veux dire, tu sembles être quelqu'un de raisonnable… Il est assez facile pour moi de repérer quel homme pourra tenir une conversation sans être occupé à regarder un peu plus bas… »
Naruto se mit à rire à cette déclaration. « Un talent intéressant… ! Au moins, tu n'auras absolument aucun problème pour détecter les pervers… » répondit-il en lui faisant un grand sourire. Rapidement à l'aise avec lui, la jeune femme s'installa plus confortablement sur sa chaise, et l'observa quelque seconde. Le garçon avait été concentré depuis un certain temps sur un rouleau, sur lequel il avait noté certaines choses.
- Qu'est-ce que tu étais en train de faire… Quels sont ces motifs étranges ? questionna-t-elle alors, désirant nourrir sa curiosité sur les étranges et multiples inscriptions.
Naruto la regarda un moment. Il était vrai que les civils n'étaient pas familiers avec les ninjas… alors comment aurait-elle pu soupçonner que ces « motifs étranges » étaient en fait les plans de très rares et dangereux fuuinjutsu. Finalement, le blond accepta de lui répondre. « Eh bien, c'est ce qu'on appelle un sceau… Je pourrais essayer de t'expliquer à quoi ça sert mais c'est extrêmement compliqué… Je pense que tu perdrais un peu ton temps… » dit-il aimablement, sous le regard toujours aussi curieux de la jeune femme. Elle fit une légère moue. « Tu ne veux pas me dire… » maugréa-t-elle. Naruto lui fit un sourire taquin en guise de réponse. Non, il ne voulait pas lui dire. Il ne devait pas, le savoir ne lui apporterait rien de bon.
Ils se mirent à discuter pendant un certain temps. Naruto lui posa quelques questions sur sa vie, dont elle se fit une joie de répondre. Il avait appris qu'elle s'appelait Emiko. Emiko Atsu. Ce qui le surpris grandement, ce fut qu'elle lui révéla être une ancienne habitante de Nami no Kuni, le pays des vagues. Il se rendit compte qu'elle ne l'avait pas reconnu… et il n'en dirait pas plus. Elle avait quitté son pays natal et sa famille il y avait un an et était venu s'installer temporairement dans le pays du feu, dans cette grande ville du nord du pays. Elle avait vingt ans. Elle avait en fait été envoyée ici pour collaborer avec une entreprise du pays… Il ne se rappela pas vraiment du nom. Tout ce qui concernait l'économie et l'organisation sociale des civils lui échappait, bien qu'il faisait en sorte de ne pas le montrer. De ses mots, elle était ici pour travailler sur un projet de route commerciale fluviale en utilisant certaines techniques de navigation héritée du pays des vagues, tout en collaborant avec des scientifiques de Haru no Kuni, envoyés par Koyuki Kazahana en personne pour aider Hi no Kuni. Ces quelques mots d'Emiko plongèrent Naruto dans de bons souvenirs, entre les aventures contre Zabuza et Haku, puis celles aux côtés de Koyuki. Par la suite, ce fut elle qui lui posa des questions, et elle se régala lorsqu'il lui conta nombre de ses aventures, faisant bien attention à ne pas parler de quoi que ce soit concernant les ninjas. Il se demanda si elle avait pu le reconnaître lorsqu'elle lui révéla que son prénom lui disait quelque chose, mais passa outre. Ils ne virent ensuite pas le temps passer, trop perdu à leur discussion. Depuis ce jour où Jiraiya lui avait fait découvrir son Icha Icha et qu'il lui avait en quelque sorte ouvert les yeux, Naruto s'était renseigné et documenté sérieusement sur les relations entre les personnes, un domaine qu'il ne connaissait pas à cette époque. Dès lors qu'il avait réalisé qu'il était encore très inculte et qu'il avait alors appris sur le comportement humain, cela avait été beaucoup plus facile pour lui de s'entretenir avec les gens. Hommes comme femmes. Par des romans, des témoignages ou des documents, Naruto avait gagné énormément en subtilité. Et… au final, malgré tout ce qu'ils pouvaient représenter, les livres de Jiraiya lui avaient beaucoup servi. Il s'était trouvé un grand plaisir à parler aux femmes et les écouter parler, les voir rire et sourire… Dans un sens, il comprenait un peu l'obsession de son maître avec elles, bien qu'il n'irait jamais excuser ses passions obscènes. Mais, dans tous les cas, il était au moins d'accord avec lui sur une chose : Les femmes étaient fascinantes.
Par la suite, Emiko avait constaté, à son grand plaisir, que Naruto l'écoutait réellement, et elle avait rougi plusieurs fois lorsqu'il l'avait complimenté sur plusieurs choses, et pas seulement sur son physique. Il était content pour elle et son métier, à l'inverse de la totalité des hommes de cette ville qui considéraient qu'elle n'avait pas sa place dans un métier d'homme, et qu'elle ne cherchait qu'à s'immiscer dans leur vie avec des intentions malsaines et jalouses – Les habitants du pays du feu était encore très conservateurs d'une société immature et patriarcale, à l'inverse de pays qui avaient subi la tyrannie et qui avaient su évoluer et reconnaître la valeur des femmes, comme le pays des vagues, d'où elle venait. Elle lui avait fait part que c'était une vie pénible que de devoir toujours supporter les regards hautains et juges sur elle. Là encore elle avait été surprise lorsque le jeune homme l'avait encouragé tout en souriant… Le fait qu'il était tellement charmant et poli aida grandement à sa consommation d'alcool et à son aise…
Et bien sûr, quelques heures après, quand il fut grand temps de rentrer, Naruto se rendit compte qu'Emiko fut en proie à des vertiges. Elle n'était pas totalement ivre, mais elle l'était assez pour avoir du mal à marcher à cause de son mal de tête. Naruto rit un peu quand il la vit totalement gênée par sa façon de marcher, et lui proposa son bras pour l'aider à marcher et la raccompagner chez elle. Son attitude courtoise et gentilhomme avait d'autant plus émue la jeune femme, qui finalement, ne regrettait plus vraiment d'être trop ivre pour marcher seule. Elle se retrouva donc vite soutenue de la main par Naruto. Jusque-là, tout avait été parfait… Mais lorsque l'on était une séduisante jeune femme marchant en pleine nuit d'un côté, et de l'autre un jeune ninja intrépide qui avait la fâcheuse manie de s'empêtrer dans des situations incongrues sans le vouloir, on restait rarement hors des ennuis. Les deux jeunes se retrouvèrent bien vite entourés d'une demi-douzaine d'hommes.
- Regardez ce que nous avons là ! s'exclama l'un des voyous qui les encerclaient. « C'est que tu es accompagné d'une sacrée femme mon gars ! Un peu trop bien pour un minable comme toi si tu veux mon avis… »
- Hey petit, poursuivit alors un autre des hommes tout en sortant un couteau. « Tu vas bien gentiment nous refiler la fille et ton fric, et on pourra peut-être te laisser partir… »
Emiko observa les hommes avec panique, et bien qu'elle avait encore un peu de mal à cogiter à cause des mauvais effets de boire trop d'alcool, elle sut très clairement ce qu'allaient faire ces hommes. Elle se réfugia dans les bras de Naruto, comme il se trouvait être son seul refuge. Naruto la regarda et soupira, contrarié de la voir aussi inquiète. Pourquoi, et surtout comment osait-on lui gâcher cette soirée alors que c'était l'une des seules qu'il avait pour se reposer. Mieux encore, pourquoi les bandits étaient aussi imbus d'eux-mêmes et arrogants ? Le taux de criminalité était en hausse dans le pays du feu, qui plus était. A chaque fois qu'il arrivait dans les grandes villes, il surprenait ces imbéciles jouant aux durs. Décidant d'être bref et direct, il repoussa doucement Emiko et créa un clone d'ombre pour la garder en sureté.
Il apparut si vite devant le premier agresseur que celui-ci ne vit rien venir, frappé en plein sternum violemment, ce qui l'envoya rouler sur plusieurs mètres, le couteau dans sa main allant voler sur le côté et se plantant dans le sol. L'homme ne se releva pas. Totalement surpris par ce qui venait de se passer, les cinq autres se regardèrent, et finalement, fou de rage, s'élancèrent sur Naruto. Le jeune ninja ne perdit pas de temps. Il marcha vers eux en attendant qu'ils viennent. Puis esquiva sans problème les coups qu'ils tentaient de lui infliger avec de simples couteaux de cuisine. D'un coup de pied dans la rotule, il brisa la jambe d'un des hommes avant de le frapper à la nuque, l'empêchant de hurler. L'homme tomba au sol totalement inconscient, et le tour de ses acolytes juste après. Quand il assomma d'un uppercut l'un des deux restants, il pivota sur lui-même juste assez rapidement pour asséner un coup de pied en plein visage du dernier, l'appréhendant et l'assommant facilement. Il regarda le résultat, les six hommes écroulés pitoyablement sur le sol. Il revint alors vers Emiko, soucieux, et il put alors remarquer qu'elle le fixait avec une multitude d'émotion derrières ces yeux humides et vitreux d'angoisse… La gratitude, le respect, un soupçon de crainte mais surtout… de la luxure.
- Tu vas bien Emiko ? demanda-t-il doucement.
Elle continua à le fixer aussi intensément, avant de faire un immense sourire. « Evidemment que je vais bien… Tout grâce à toi Naru-kun ! » ronronna-t-elle avant d'attraper fortement son bras contre sa poitrine, et de poser sa tête sur son épaule. Le jeune homme émit un petit rire gêné, et essaya d'ignorer les agissements audacieux de sa partenaire. Elle le guida à travers les rues alors qu'ils arrivèrent au bâtiment où elle habitait. Le jeune homme lui fit ensuite monter les escaliers jusqu'à trouver la porte de son appartement au onzième étage. « Merci pour m'avoir ramené Naru-kun ! » lança Emiko elle qu'elle se retourna vers Naruto, ce dernier étant resté au pas de la porte.
- Ne me remercie pas, répondit-il en souriant. « C'était la bonne chose à faire. Je ne pouvais pas te laisser toute seule à cette heure, tu l'as vu par toi-même. »
Emiko l'approcha et se pencha vers lui, entourant aussitôt le cou du garçon de ses bras. « Naru-kun tu es tellement gentleman… Tu mérites une récompense… ! » susurra-t-elle, sous le léger rougissement de Naruto. « Ah bon ? Et je peux savoir quel genre de ré… » Il ne termina pas sa phrase lorsque les lèvres d'Emiko se posèrent sur les siennes. Il se figea totalement au contact. Ce n'était pas son premier baiser avec une femme, plusieurs l'ayant déjà embrassé auparavant, mais il était toujours très timide sur ce genre de chose. Cependant, son instinct et les frissons de plaisir de son corps prirent le relais, lui faisant perdre tout manque d'assurance. Il passa ses bras autour du dos et des hanches d'Emiko et la serra tout contre lui.
Quelques secondes après, le baiser chaste s'intensifia lorsque Naruto lécha les lèvres d'Emiko, lui demandant silencieusement l'entrée, qu'elle accepta aussitôt. Ainsi, il put explorer sa bouche comme bon lui sembla, sous le plaisir de la jeune femme qui céda un petit gémissement étouffé dans leur baiser. Progressivement, leur baiser devint alors plus fougueux, plus passionné, les deux n'écoutant et ne ressentant plus rien à part eux-mêmes. La poussant puis la bloquant contre le mur après avoir refermé la porte derrière eux, tout en lui caressant le dos, Naruto rompit le baiser, allant lui titiller dans de petites léchouilles et morsures les lignes de la mâchoire jusqu'en dessous des oreilles, puis le cou, les clavicules et enfin les épaules – et ce sous les gémissements de désir soudainement très ardent de la jeune femme.
Ils trouvèrent assez rapidement la chambre et le lit entre leur câlin, et leurs vêtements tombant au sol très vite, la passion et la luxure prit alors le pas sur leur conscience. Naruto ne pensa même pas au fait que ça allait être sa première fois. La seule chose qu'il pensa à ce moment, ce fut qu'il voulait la prendre et oublier le reste.
Naruto bailla, avant d'ouvrir les yeux, frappé par la lumière du soleil levant filtrant à travers les rideaux de la fenêtre. Il ne savait pas vraiment où il était, là, les pensées trop floues après s'être réveillé d'un sommeil qui semblait inhabituellement profond et reposant. Essayant d'émerger, il se mit à penser correctement, baillant de nouveau, toujours avec cette apaisante et à la fois tonifiante sensation de repos. Il se rappelait de sa soirée avec Emiko, des blagues, des histoires et des rires… Mais ce fut alors qu'il remarqua le bras qui entourait son torse et la tête brune qui était posée sur son épaule droite. Ce fut Emiko qui, poussant un soupir d'aise, se serra contre lui. Elle avait un grand sourire et elle semblait faire de beaux rêves.
Naruto ne put s'empêcher de rougir en pensant à ce qu'il avait fait avec elle la nuit dernière. Après ce baiser qu'elle lui avait donné, et auquel il avait répondu, ils avaient cédé à un désir fou, une sensation qu'il n'avait jamais connu… Et il lui avait fait l'amour pour plus d'une heure. C'était absolument incroyable, mais aussi extrêmement excitant maintenant qu'il y repensait… Ils l'avaient fait sans s'arrêter et dans plusieurs positions en plus ! Mais ce qui le surprenait le plus, c'était le fait qu'il l'avait fait aussi longtemps alors que c'était sa première fois, et il ne pouvait pas être plus heureux et fier d'avoir perdu sa virginité pour une fille aussi gentille et merveilleuse qu'Emiko Atsu. La première fois était censée être spéciale… Pour sûr, elle l'avait été !
C'est alors qu'il sentit Emiko bouger légèrement dans ses bras, et le souffle chaud arrivant dans son cou changeant de rythme, il signala le fait qu'à son tour, Emiko se réveilla. Elle bailla et sa main qui était posé sur le torse de Naruto remontant à son visage, elle se frotta un peu les yeux. Elle les ouvrit et regarda alors l'Uzumaki.
- Bonjour Emiko-chan, prononça doucement Naruto, appréhendant en fait une réaction. Se rappelant de Sakura, c'était la seule réaction qu'il craignait. Qu'Emiko ne se mette en colère à le découvrir dans son lit. Sachant que les femmes étaient des êtres généralement caractériels, il ne savait pas si oui ou non Sakura Haruno l'était normalement ou excessivement. Après tout, elle avait tout de même été légèrement ivre la nuit dernière, et même si c'était peu probable, elle pouvait ne pas se rappeler de lui ou de ce qu'ils avaient fait.
Emiko le regarda un moment, silencieuse, sans aucune émotion sur le visage, et Naruto crut vraiment pendant un instant qu'elle fut en colère. Cependant, lorsque ses pommettes se teintèrent d'un jolie rose, il comprit qu'elle venait de se rappeler de leur éreintante interaction… Elle lui fit ensuite un grand sourire. « Bonjour Naru-kun… J'espère que la nuit dernière t'as plu. » dit-elle avant de se blottir contre lui. D'un côté Naruto fut très soulagé, de l'autre très heureux qu'elle réagisse ainsi. « Oui, c'était incroyable ! J'espère que ça t'a plu aussi… » répondit-il amusé tout en lui donnant à son tour un sourire. La seule réponse d'Emiko fut de poser sa main sur sa joue, et de l'embrasser. Baiser qui se transforma bien vite en une séance de caresse qui dura quelques minutes... S'ils allaient plus loin, au vu de la façon dont commençait à gémir Emiko, ils n'allaient pas s'arrêter. Il fallait cependant se lever.
Le premier à sortir de la chambre, Naruto décida de faire un petit cadeau à Emiko, et partit trouver la cuisine, pour lui préparer le petit déjeuner. Quelques minutes après, c'est confuse qu'il vit entrer Emiko dans la pièce. Sa vue lui donna envie de rire, comme elle avait vraiment l'air d'avoir passé une nuit de folie. Elle n'avait pas l'air vraiment réveillée, avec sa longue chevelure faisant plus tignasse tant elle était décoiffée, et sans cesse en réajustant un kimono qu'elle avait mal attaché, ce dernier manquant à chaque fois de tomber et de révéler toute sa peau laiteuse, ne portant rien en dessous. Naruto revint aussitôt à la préparation du petit déjeuner, détachant son regard de la jeune femme. Il ne fallait pas qu'il la regarde auquel cas il allait devenir fou et la prendre là, dans cette pièce. Elle était vraiment trop belle pour son bien. « Ow… Mon Naru-kun est tellement timide… » susurra-t-elle en voyant la rougeur sur le visage de son homme, après qu'il ne l'eut regardé. Elle émit un petit rire en voyant qu'il ne fit que rougir d'autant plus à la taquinerie.
Finalement, ils s'installèrent à table avec les quelques petits plats, que Emiko trouva absolument excellents. Pas forcément pour le goût, bien qu'ils restaient très bons. Non, elle les adorait car c'était la première fois qu'elle vivait avec un homme… Même si ce n'était que pour quelques heures. Dans sa vie vouée au travail, la seule chose qu'elle avait trouvée pour égayer sa vie et effacer sa solitude, c'était d'aller quelques soirs, très peu de fois cependant, boire un peu de saké dans l'un des établissements de la ville. Elle faisait ça sans motivation, ça lui faisait juste oublier son mal du pays, comme Nami no Kuni lui manquait. Et là… Là, dans une soirée vouée à être totalement banale, elle était tombée sur ce garçon. Ce merveilleux garçon qui en une soirée, une nuit d'amour et un seul matin, lui avait fait oublier toute sa vie et sa simplicité. En moins d'un jour, elle était tombée éperdument amoureuse de Naruto, en un coup de foudre. Mais pourtant… Pourtant, elle était aussi incroyablement triste. Car après quelques minutes de lucidité, elle s'était rappelée de tout ce qui s'était passé la veille. De sa rencontre jusqu'à leur nuit de folie. La façon dont il lui avait raconté beaucoup d'aventures et de voyages dans plusieurs pays, de la façon dont il avait battu le groupe de bandit, du clone qu'il avait fait… de ces yeux bleus… de ces cheveux blond, et de ces marques de moustaches sur les joues… Elle ne savait que son prénom au départ… Mais maintenant…
- Uzumaki Naruto… murmura-t-elle en le regardant avec de la douleur dans les yeux, que Naruto repéra tout de suite.
Naruto releva aussitôt la tête. « Comment connais-tu mon nom de famille ? Je ne te l'ai pas dit pourtant ? » Il sut d'office qu'elle l'avait reconnu comme le héros qui avait sauvé Nami no Kuni de Gatō et son armée de mercenaire. Mais alors qu'il avait prévu qu'elle ne lui saute dessus avec joie, cela fut tout l'inverse. « Attends… ! Emiko-chan… Tu pleurs ? » demanda-t-il avant de lâcher ses couvercles et de faire le tour de la petit table pour venir soutenir la jeune femme. Il s'accroupit à sa droite et posa sa main sur son épaule. Elle continua cependant de pleurer silencieusement sans tourner la tête vers lui. Il posa sa main sur la joue de la jeune femme pour lui faire tourner la tête vers lui, avant qu'elle ne lui réponde.
- Je viens de découvrir… que l'homme dont je suis tombée amoureuse en une nuit… est le héros qui a sauvé mon pays et que j'admire… commença-t-elle difficilement tout en sanglotant. « Mais par ailleurs… je viens de comprendre… qu'il a déjà une vie, et que je ne pourrais jamais être avec lui à cause de ça… »
- Emiko-chan… murmura le jeune Uzumaki. Il ne savait pas vraiment quoi dire. C'était totalement inattendu. Pourquoi les femmes étaient-elles aussi compliquées et imprévisibles ?
- Je sais que ça paraît fou… Que je ne te connais que depuis hier… Mais ma vie est tellement banale dans cette ville que dès que je t'ai rencontré j'ai commencé à rêver à plein de chose… Je suis désolé, je suis minable…
Elle tourna la tête de l'autre côté, ayant trop honte d'elle-même et d'une telle faiblesse égoïste pour affronter le regard de son héros. Mais quand bien même elle ne voulut pas montrer sa honte à Naruto, elle n'eut pas le courage de repousser sa main quand il força son visage à se retourner vers lui. Quand elle sentit ses lèvres se poser sur les siennes avec tellement de douceur et d'affection, elle ne put résister. Elle se jeta contre lui et le serra de toute ses forces, en pleurant à la fois de tristesse et à la fois de joie, tout en l'embrassant. Le garçon lui permettait de vider tout son corps de la tristesse qu'elle avait accumulé depuis toutes ces années.
- Si tu es malheureuse dans cette ville et dans Hi no Kuni, pourquoi es-tu venu ici, Emiko-chan ? demanda avec bienveillance Naruto, tout en la gardant bien serrée dans ses bras pour la rassurer.
- Je… Je voulais aider mon pays et Tazuna-san en améliorant la zone économique de Nami…
Naruto acquiesça. Peut-être avait-elle prise la mauvaise option. Après que Gatō eut-été tué, elle aurait dû rester au pays des vagues et commencer une vie de détente et de bonheur, plutôt que de continuer sur cette ligne de vie. Quand bien même était-ce pour rendre service à ses amis. « Hey Emiko-chan. » Elle leva le visage pour savoir ce qu'il voulait, avant de sentir à nouveau une paire de lèvres sur les siennes, lui donnant une multitude de frissons de plaisir. « Je crois que j'ai besoin de prendre une douche après cette nuit… partante pour me rejoindre… ? » demanda Naruto avec un clin d'œil. Un hochement de tête et un rougissement plus tard, le voilà qu'il emportait Emiko dans la douche. Quand ils sortirent de la salle de bain après une heure à y être enfermé, Emiko se sentit plus propre qu'elle ne l'eut jamais été, malgré le fait que son héros l'eut prise sauvagement… C'était la plus grande matinée de sa vie.
Malheureusement, même toutes les caresses du monde ne purent consoler Emiko lorsqu'au pied du bâtiment, elle fit face à Naruto. Il était un ninja, il avait un devoir, et il devait partir. Les larmes commencèrent à couler de ses joues, mais elle s'empêcha de partir en sanglot. Naruto la regarda avec un sourire triste. Il s'approcha d'elle et déposa un doux baiser sur ses lèvres, avant de la fixer, souriant
- Ne pleure pas Emiko-chan. Rappelle-toi ce que je t'ai dit. Tout dévouement, toute souffrance, ne vaut pas l'amour d'un foyer. Retournes au pays des vagues voir ta famille et restes-y. Passe même le bonjour à Tazuna et sa famille de ma part !
- Naru-kun… gémit-elle en se blottissant contre lui.
- Hey, ce n'est absolument pas un adieu, rit-il. Je passerais te voir, c'est promis, dattebayo !
« Merde, saloperie de tic verbal… » pensa-t-il avant d'entendre le petit rire d'Emiko dans ses bras, amusé après avoir entendu le « dattebayo ». Il l'embrassa à nouveau encore une fois avant d'enfin se retourner, et de rentrer à l'hôtel où il avait loué une chambre avec son maître. Ce dernier allait sans doute lui poser des questions sur pourquoi il n'était pas revenu et où il avait passé la nuit, mais il n'y avait pas moyen qu'il allait révéler les derniers évènements. Le Sennin n'allait pas le lâcher autrement… Et il valait mieux qu'il l'embête deux ou trois jours plutôt que deux ou trois mois…
Lorsqu'il rentra dans la chambre d'hôtel, il ne fut pas surpris d'y trouver Jiraiya, affalé sur sa couchette et ronflant bruyamment, avec une dizaine de bouteille de saké éparpillé dans la pièce et ses Icha Icha. L'homme avait encore son stylo plume à la main et les manuscrits de ses livres pornographiques au pied de son lit. Apparemment l'homme avait dû avoir une montée d'inspiration… surtout au sourire idiot sur son visage. Le blond soupira, bien qu'amusé. Maintenant, après la nuit avec Emiko, il comprenait déjà un petit peu mieux son maître… Il s'allongea sur sa couchette, les mains croisées derrière sa tête… avant de se redresser brusquement. Avec un grand sourire, il prit un stylo et sortit son livret vierge. Il ne savait pas vraiment pourquoi son esprit était si clair, peut-être était-ce dû à sa rencontre avec Emiko, mais une chose était certaine. Il avait une idée. Une superbe idée. Il allait tout simplement écrire une histoire qui n'était adapté sur personne d'autre que lui !
« Il parcourt le monde en quête d'un but. Il se renforce pour se protéger de ses ennemis… Car il est recherché, très recherché, par eux. Ils feront tout pour l'éliminer une bonne fois pour toutes. Ils allaient y parvenir et sceller le destin du monde lorsqu'une magnifique déesse descend du ciel et parcours le monde à ses côté, elle lui donne alors la puissance… Et il deviendra le sommet du monde… Un roman d'aventure et de fantaisie sur les ninjas… Oh mais oui, évidemment, pourquoi je n'y ai jamais pensé ! Du danger, de l'action et de l'amour ! C'est parfait ! Avec ça je vais te coiffer au poteau, Ero-sensei ! Je n'oublierais pas de le dédicacer à Emiko-chan… »
Deux mois plus tard.
- C'est pas possible… C'est une blague… Je ne peux pas y croire… gémit Jiraiya, tout en pleurant un torrent de larme, choqué par ce qu'il voyait sous ses pauvres yeux.
Naruto se mit à rire fort à la tête hilarante de son sensei. Ce dernier était recroquevillé sans arrêter de pleurer comme un enfant qu'on avait disputé. « C'est malheureusement le cas Ero-sensei ! » s'exclama Naruto, taquin envers son maître. « Mes pages blanches ont été aimées et admirées pour leur splendeur éblouissante, et par toute la péninsule en plus ! HAHAHA ! » Il hurla de rire à l'ironie de la situation. Naruto avait fini d'écrire son livre de romance/aventure il y avait deux semaine. Il l'avait intitulé « L'empereur de l'humanité. », ce dernier comptant l'histoire d'un jeune ninja ayant eu une histoire fondamentalement similaire à la sienne, qui rencontrait une déesse et devenait alors l'empereur de tous les hommes sur terre, à la façon du Rikudō-sennin. Naruto s'était efforcé durant les quelques six cent pages d'apporter une analyse émotionnelle du personnage principal tout en gardant un cadre dramatique et tragique pour univers. En soit, il avait mis sa maturité, sa sensibilité et son sens du discernement à l'épreuve. Quand il avait entièrement relu son œuvre, Naruto ne savait pas vraiment comment allaient l'interpréter les lecteurs, si jamais il y en avait… Mais dans tous les cas il avait séduit l'éditeur. Le livre avait été publié en masse et mis en vente sur le marché il y avait un peu plus d'une semaine.
Et bien sûr, les résultats avaient été inattendus et spectaculaires. En une semaine, une seule semaine, le livre avait fait une impression phénoménale sur l'organisation élémentaire, se vendant à plusieurs millions d'exemplaires. En seulement une semaine. Naruto eut un grand sourire. Apparemment, ce qu'il écrivait n'était pas aussi merdique et ne manquait pas autant de sexe que Jiraiya l'avait déblatéré… Et heureusement, il avait signé le livre anonymement, même si l'argent recueilli était transféré sur son compte bancaire. Seul trois personnes dans le monde entier connaissaient son identité d'auteur du livre. Le directeur de la maison d'édition, Satochi Kitano, qui était aussi l'éditeur des Icha Icha de Jiraiya. Jiraiya lui-même, mais aussi, et il s'en doutait fortement, Emiko Atsu. En effet, à la tout première page du livre, il avait écrit une phrase qui aujourd'hui faisait débat dans tout le continent. « Je dédie ce livre à Emiko-chan, que j'aime très fort, qui m'a permis de trouver l'inspiration pour écrire L'empereur de l'humanité. » Si jamais la jeune femme n'avait pas compris que c'était elle, elle avait certainement dû le comprendre lorsque fréquemment, son compte recevait de fortes sommes, étant donné qu'il avait convenu avec son éditeur qu'elle reçoive dix pourcents des gains du livre. Il en recevait lui-même vingt pourcents, et le reste allait à toutes les manufactures intermédiaires, de l'édition jusqu'à la revente du produit. Mais pour plusieurs million de livre vendus, il était évident que dix et vingt centième du revenu était une somme phénoménale. Et en une semaine, Naruto à ce livre seul, avait amassé plus de quatre millions de ryōs. Il comprenait maintenant pourquoi Jiraiya était aussi riche…
- Mais… Mais…
- Non, pas de mais ! tonna Naruto, sous le regard déprimé de son maître. Nous avions convenu une affaire Ero-sensei !
Jiraiya le regarda, comme il se rappela du succès qu'avait eu le livre de Naruto. Il avait eu plus de vente que n'avait eu son dernier Icha Icha, et ce en même pas une semaine. Et le pire dans tout ça, c'était que malgré le fait qu'il restait anonyme, son livre avait tout de même eu un succès fou. Il darda un regard furieux sur Naruto, avant de sortir de la poche de son haori un petit rouleau. « Avant que je te le donne, je veux d'abord que tu me parle de cette Emiko-chan ! Tu ne m'avais jamais dit que tu avais connu une fille… J'espère qu'elle est sexy ! Alors parle-moi d'elle gaki ! »
- Même pas en rêve sensei ! Le rouleau s'il-te-plait ! rétorqua Naruto en tendant la main, dans l'attente du rouleau.
- Sale gosse ingrat… maugréa-t-il totalement déprimé… L'enfant n'avait même pas voulu lui révéler qui était la demoiselle. Lorsqu'il vit Naruto regarder le rouleau, avant de porter son regard sur Jiraiya. « Ton père t'as laissé cette lettre. Il l'a écrit avant ta naissance, au cas où quelque chose devait lui arriver. Je devais te donner ce rouleau quand tu étais prêt. » rajouta-t-il avec un ton grave, comme si ce qui s'était passé quelques minutes plus tôt n'avait jamais eu lieu.
Naruto acquiesça lentement. Avec précaution, il défit alors le cachet sur le rouleau, et l'ouvrit sous le regard discret et plein d'appréhension de Jiraiya. Il resta ainsi, plongé dans la lecture de la lettre, sans s'occuper du reste. Mais lorsque Jiraiya remarqua les yeux du garçon, il vit facilement ce que l'on appelait la surprise. Non, le choc. Les lèvres du jeune Uzumaki se mirent à trembler, puis rapidement, les yeux devenant humides, les larmes se mirent à en couler. Jiraiya se crispa à cette vue. Si pendant un moment il en avait douté, il voyait maintenant les larmes. De tristesse, de colère ou de joie, ça il n'en savait rien. Malgré une longue vie de cinquante années, après avoir vécu et traversé deux grandes guerres mondiales des ninjas, ainsi que plusieurs autres petites… Même après une multitude d'expérience sur un grand nombre de chose, Jiraiya n'était absolument pas doué pour aider émotionnellement les gens. A ce moment-là, ne sachant pas vraiment quelle émotion ressentait Naruto, il ne savait pas comment réagir, et encore moins l'aider. De ce côté, il avait toujours été un lâche, ne se contentant que de s'éclipser et se perdre à la luxure d'une maison de passe. Le fait que le visage de Naruto était vide d'expression, mise à part les larmes sur ses joues, ne rassura absolument pas le Myōbokuzan no sennin.
- Naruto… Est-ce que ça va ? hasarda Jiraiya avec inquiétude, avant que Naruto ne lève la tête, et qu'il ne tombe dans l'infinité vide des yeux bleus de son élève.
- Je rentre à l'hôtel, prononça Naruto, alors que cette fois, ce fut une infinie tristesse qui refléta dans ses prunelles. « J'ai besoin d'être seul un moment… » continua-t-il avant de faire demi-tour sans prêter un seul regard à son maître. Il disparut rapidement au loin.
Jiraiya le regarda l'endroit où il était avant de lever la tête au ciel. Ce regard dans les yeux de Naruto… Cela le remettait en face de ses erreurs du passé. D'avoir failli à son rôle de parrain de Naruto, d'avoir échoué à protéger son filleul comme il l'avait promis à Minato et Kushina. D'être parti loin de Konoha et se dévouer à son réseau d'espionnage et sa débauche pour oublier l'assassinat des deux personnes qu'il considérait comme ses propres enfants. Il les avait entraîné, les avait éprouvé, les avait soutenu… Et il les avait trahis en abandonnant leur fils à un village cruel et manipulateur.
Naruto allait-il lui pardonner un jour ?
« Mon très cher Naruto,
Je pense que tu te questionne sur qui je suis n'est-ce pas ? Si tu lis cette lettre, c'est que tu ne connais pas mon identité… Ou alors que tu ne l'as appris que récemment. Le fait même d'imaginer une telle chose me déçoit. Je suis déçu de ne pas avoir assez vécu pour te rencontrer. Mais je ne me fais pas d'illusion. Je sais pertinemment que si je venais à mourir et que tu finissais seul, on te cacherait la vérité, que je le veuille ou non.
Mon nom est Minato Namikaze. On m'a connu sous de multiples surnoms. Le plus connu est le Konoha no Kiiroi Senko. On me connait aussi sous le titre de Yondaime Hokage… Un titre que j'ai reçu il y a un peu plus d'un an après avoir vaincu un peloton de ninja d'Iwa… Tu as du entendre cette histoire. Mais pour moi, en ce moment et à jamais, le plus beau des titres, le plus beau des surnoms avec lequel on ne m'a jamais appelé est celui de père. Ton père, Naruto-kun. Plutôt incroyable d'être le fils d'une légende non ?
Dans tous les cas, la raison pour laquelle je t'écris cette lettre, c'est pour m'assurer que tu me connaisses, et que je puisse laisser un souvenir dans ton cœur, aussi petit ou futile soit-il. Je ne suis pas naïf. Enormément de gens me haïssent parce que je suis Hokage, ou parce que je suis un puissant ninja. Beaucoup ne désirent rien d'autre dans leur vie que ma mort, et je ne suis pas assez arrogant pour nier le fait qu'aussi bon ninja puis-je être, une personne pourra un jour avoir sa chance et me tuera. Cette lettre sera gardée par Jiraiya, ton parrain. Il sera chargé de te la donner si jamais il m'arrive quelque chose, à moi ou même à Kushina, ta mère. Jiraiya te donnera cette lettre lorsqu'il te jugera prêt pour la recevoir.
De plus, cette lettre n'en est pas une banale. Ce parchemin n'est pas gardé par Jiraiya pour rien. Si tu te révèles être un véritable Uzumaki, ou même être le fils de ton père, tu auras remarqué que cette lettre est en fait un Fuuinjutsu. Comme je ne pouvais pas laisser certaines choses trop importantes chez moi, je les ai scellées dans ce parchemin. Le sceau est lui-même bloqué par mon ADN, de sorte à ce que seule une personne de sang Namikaze puisse espérer ouvrir ce sceau, comme toi. La première des choses que j'ai scellé est une marque de mon Hiraishin no jutsu. Cependant, comme le Hiraishin no jutsu est un fuuinjutsu développé sur mon sang, la seule personne qui puisse l'utiliser est moi. Uniquement moi. Comme tu t'en doute, le Hiraishin est une technique beaucoup trop puissante pour que je permette à quiconque de pouvoir la reproduire. Cependant, la marque fuuinjutsu dans cette lettre devrait être une très bonne base pour que tu puisses développer ton propre Shiki pour ton Hiraishin. Sans le Shiki, tu ne seras jamais en mesure d'effectuer le Hiraishin. D'autres choses extrêmement importantes que j'ai scellées dans ce parchemin sont les notes du Hiraishin no jutsu… Elles sont partielles. Mais si tu es comme moi, et que tu aimes les défis, ces notes seront parfaites. Elles sont une base pour commencer… Et si tu es bon en fuuinjutsu à l'instant où tu lis cette lettre, alors je ne me fais absolument aucuns soucis. Le sang des Uzumaki coule dans tes veines… Recréer la clé du Hiraishin no jutsu te sera facile, j'en suis persuadé.
Je ne serais pas plus qu'un nom dans ta vie. Pas plus qu'un personnage du passé.
Mais si la moindre chose que j'ai laissée derrière moi dans ce parchemin permet de nous rapprocher, de te rassurer, de te rendre heureux… Je t'en prie… Prends-la.
Si je meurs, j'espère qu'un jour cette lettre te permettra de savoir à quel point je t'aime et que je ne désire dans la mort qu'une seule chose. Que tu vives une vie heureuse.
Je t'aime mon fils.
Minato Namikaze. »
Naruto continua à lire la lettre encore, et encore. Il grogna de colère en essayant de stopper les larmes qui s'écoulaient de ses yeux, mais il n'y arrivait pas. Il était déchiré, complètement déchiré. Déchiré et écœuré. Et en même temps, il percevait un soupçon de soulagement et de joie… Le soulagement d'enfin savoir que son père et sa mère ne l'avaient pas lâchement abandonné car ils étaient en fait morts. De la joie pour apprendre que son père l'aimait dès sa naissance… sachant que maintenant, il ne le haïssait pas, les villageois lui ayant sans cesse hurlé l'inverse. Ou tout simplement le fait qu'il existait… Il était souvent parti sur la ligne de pensée qu'il n'avait pas de parent. Qu'il était né, comme ça, apparaissant juste pour être choisi comme Jinchuuriki. Ne sachant pas l'identité de ses parents, il avait longtemps décidé qu'il avait juste été maudit dès la naissance, et qu'il devait vivre avec. Aujourd'hui, tout ceci disparaissait tout bonnement, le révélant être en fait un sauveur et un sacrifié plus qu'un fléau…
Mais cette émotion était risible. Risible… Minime. Absolument insignifiante comparée à cette indignation qui perçait d'autant plus son cœur à cet instant. Que ce soit son propre père qui l'avait en premier condamné à cette vie… Toute cette vie de haine… cette vie qui n'en étais pas une, qui était juste une malédiction, un poids… Toute ces fois où il avait juste voulu en finir mais qu'il n'y était pas arrivé à cause de cette guérison stupide. Tout ceci aurait pu être évité… Si le Sandaime avait décidé autrement que de le laisser seul, de l'abandonner à lui-même alors qu'il n'était qu'un enfant. Tout ceci n'aurait pas existé s'il ne l'avait pas laissé éperdument souffrir… Et ça le renvoyait alors à la seconde sensation qui lui tordait irrémédiablement le cœur… Il était écœuré. Pour la toute première fois de sa vie, il était écœuré jusqu'à vraiment vouloir vomir. Jusqu'à vouloir hurler. D'avoir été autant manipulé par Konoha pour en faire finalement un shinobi… Pour en faire une arme.
- Il prenait toujours de grandes précautions quand il s'agissait de toi.
Naruto leva la tête, pour voir que Jiraiya était appuyé contre le pan de la porte, les bras croisés et une rare expression sérieuse sur le visage. « Pardon ? » Le blond était trop occupé à penser tout en regardant par la fenêtre, essayant de s'évader vers quelque autre monde meilleur, il n'écouta donc pas vraiment son maître. Cependant, ce dernier poursuivit, tout en venant s'asseoir sur le bord du lit sur lequel était assis Naruto. « Il a écrit cette lettre dès qu'il a su que Kushina était enceinte. Je ne les avais jamais vus aussi heureux que lorsqu'ils avaient appris que Kushina attendait un enfant. » Naruto le regarda encore plus froidement.
- Oui… et je vais lui pardonner et même tout oublier… et je vais même retourner à Konoha en fanfaron… prononça Naruto sur un ton très froid, avant de reprendre avec sarcasme et acide dans la voix. « En fait, je vais sauter de joie d'apprendre qu'il était heureux que j'allais naître ! » Puis, il se mit à crier de rage. « J'ai vécu la solitude et la douleur douze ans d'affilé ! DOUZE ANS… Et tout ça parce que mon propre père a scellé un renard à neuf queue géant dans mon ventre ! Peut-être que tu peux pardonner ça, mais pas moi, parrain ! » Il accentua bien haineusement le dernier mot.
Jiraiya grimaça à cette appellation, Naruto le rejetant impitoyablement à ses fautes, étant donné qu'il n'avait pas respecté sa parole de s'assurer que Naruto vive une enfance heureuse. En y repensant il ne se dégoutait que plus. Il aurait pu désobéir à son sensei et au conseil, prenant tout de même Naruto avec lui… S'il n'avait pas été aussi faible d'esprit en apprenant de Hiruzen Sarutobi que Kushina et Minato avaient été retrouvés mort transpercés par l'une des griffes de Kyuubi, à quelques kilomètres de Konohagakure. Et ce après l'avoir scellé dans leur propre enfant. Il aurait dû le prendre, mais finalement ne l'avait pas fait, fuyant lâchement Konoha comme quelques années auparavant, après la trahison d'Orochimaru.
- Où étais-tu !? hurla Naruto en regardant Jiraiya avec rien d'autre que de la rancœur, de la haine, alors que des larmes acides continuaient à lui couler des yeux. « Tu étais censé t'occuper de moi s'il leur arrivait quelque chose ! Où étais-tu lorsque j'ai été chassé de l'orphelinat à trois ans et que j'ai été forcé de vivre dans la rue jusqu'à ce que Sarutobi ne daigne me procurer un logis pour mon entré à l'académie, trois ans plus tard !? Ou étais-tu lorsque les villageois me tabassaient !? Qu'un jour lors de mon anniversaire, ils sont venus me brûler les mains dans de l'huile bouillante, sous les yeux même des ANBU qui n'ont stoppé que lorsque c'est allé trop loin ?! »
- Naruto, écoute, je voulais – commença Jiraiya, pâle, en apprenant ce que venait de lui dire Naruto. Il ne termina pas sa phrase cependant.
- Alors où étais-tu !? En train de te farcir toutes les putes dans chaque ville et espionner les femmes pour écrire tes saloperies, alors qu'à Konoha, ton filleul était –
- Mais écoute moi merde ! J'ai supplié Sarutobi-sensei de te prendre avec moi, mais il a refusé ! Il voulait par ses mots que tu tisses des liens avec le village et que tu ne restes pas seul sur une route toute ta vie ! Je lui ai dit que ça n'arriverait jamais, que c'était totalement idiot de sa part que de te garder à Konoha, mais il n'a rien voulu savoir ! hurla Jiraiya en se levant du lit furieusement. « Je sais à quel point tu as souffert mais ce n'est pas – » Il fut de nouveau coupé.
- TU NE SAIS RIEN ! Rien du tout ! cria Naruto avant de se mettre à sangloter, sous les yeux toujours plus choqués de Jiraiya. « Ce village… Tout ce que je voulais, c'était qu'il me reconnaisse pour ce que je faisais… Mais j'avais beau participer à l'effort… Combattre au nom de Konoha dans d'autre pays… Nami, Haru, Tori, Tsuki, Cha, Taki… Peu importe à quel point je me démenais, peu importe à quel point je pouvais risquer ma vie pour assurer que Konoha ait de bonne relation avec tous ces pays… Peu importe tout ce que j'ai fait, ils m'ont toujours considéré comme le Kyuubi, et ils me verront toujours uniquement de cette façon… »
- Na-Naruto tu ne devrais pas dire ça… Je suis sûr qu'un jour tu…
- Tais-toi. Ne dis plus rien, j'en ai assez entendu. Je me fiche de ce jour, je veux juste respirer, qu'on arrête de me manipuler ! Je ne suis pas une arme, ni pour Konoha ni pour personne ! Je veux être libre ! Comme maintenant… Je n'ai jamais été plus heureux que sur ces deux dernières années… Je n'ai jamais été plus heureux ici avec un seul jour qu'à Konoha en douze ans réunis. Alors s'il-te-plait… Si Konoha me cache encore des choses sur ma vie, je t'en supplie, dis-le moi maintenant, qu'on en finisse… J'en ai marre de ce village…
Jiraiya le regarda, et laissa filtrer un sourire attendri sur son visage. Naruto était vraiment devenu un homme. Un enfant ne parlait pas comme ça. Il avait réellement muri, et indépendamment du fait qu'il s'en voulait absolument pour tout le malheur qui avait été infligé à son filleul, il ressentait tellement de fierté. Il s'approcha de Naruto et s'agenouilla devant lui, posant ses mains sur ses épaules avec un air grave. « En effet, il reste une chose à te révéler Naruto… » dit-il, laissant son élève se reprendre. Ce dernier acquiesça silencieusement, et entre ses larmes, il lui fit un petit sourire contrit. Avec cette expression, il ressembla tant à Minato que le Sannin le prit pour un sosie…
- Dis-le, Jiraiya-sensei… Je suis calme, prononça Naruto humblement, alors que Jiraiya souffla pour se détendre.
- Tu fais partie d'un clan. Le clan Uzumaki, décimé il y a une quarantaine d'année. Ils vivaient à Uzushiogakure no satō, dans le pays des tourbillons. Aujourd'hui, Uzu no Kuni est totalement dévastée, mais elle occupait l'archipel où se trouve Nami no Kuni. Aujourd'hui, Uzu a simplement disparu pour laisser place à Nami. Je te dis cela car tes ancêtres étaient dans le monde des utilisateurs légendaires du fuuinjutsu, et tu sembles avoir hérité de leur don inné pour le fuuinjutsu… De plus, ce n'est pas tout Naruto… Les Uzumaki étaient liés par le sang avec les Senju de Konoha, l'un des deux clans fondateurs. Mito Uzumaki était la femme du premier Hokage, et l'une de leurs petites filles se trouve être ta mère…
Naruto acquiesça faiblement, écoutant alors Jiraiya et ses révélations. Il y apprit être un descendant direct de Hashirama Senju, mais en plus beaucoup de chose sur sa mère et son père. Jiraiya n'avait pas menti. Il lui avait tout révélé, jusqu'à la dernière chose… Et cette démonstration de sincérité, ce désir de vouloir se racheter, lui avait alors fait oublier toute sa rancune envers Jiraiya. Il l'aimait vraiment. Avec Tsunade, il était sa seule famille, et il l'aimait énormément, trop pour ne serait-ce que lui tenir rancune, maintenant que le mal était derrière lui.
- Kyofu… prononça Naruto, sous l'honneur et le plaisir extrême de Jiraiya, qui ne put réprimer le grand sourire sur son visage à l'entente du surnom. « Kyofu, j'ai besoin de savoir une dernière chose… Pourquoi Sarutobi-ojisan m'a-t-il laissé tomber… ? Pourquoi n'a-t-il rien fait ? »
Jiraiya le regarda avec peine. « Sarutobi-sensei était trop vieux et trop faible depuis Kyuubi. En reprenant sa place de Hokage alors qu'il l'avait cédé à ton père, il s'est fatigué plus qu'il n'aurait dû. Et il a été impuissant face au conseil. Le conseil avait pris beaucoup de pouvoir, et il s'est attiré les faveurs de Konoha en se rangeant aux côtés du village quant à ce qui devait advenir de toi. Minato aurait pu les manipuler, mais pour Sarutobi c'était beaucoup trop. Te laisser en vie était déjà beaucoup… en tout cas, beaucoup sans pour autant révéler ta filiation. » dit-il avec de l'amertume dans la voix. Il était difficile pour lui de dire de tels mots, en particulier à Naruto.
- Je vois… répondit doucement Naruto, avant de faire un petit sourire à son maître. « Je suppose que je devrais changer ça quand je serais Hokage, hein ? »
L'ermite se mit alors à rire, avant de caresser la tête de Naruto dans un grand sourire. « Bien sûr gaki. Je n'en doute même pas. »
Trois mois plus tard.
Naruto regarda les clones qu'il avait fait juste après avoir terminé son entraînement musculaire. Il en avait créé une bonne centaine, et ces derniers s'étaient regroupés pour travailler sur différents domaines, comme la manipulation élémentaire. Quelques semaines auparavant, Naruto avait finalement maîtrisé l'élément Raiton, sa troisième affinité élémentaire. Si le Suiton avait été facile, et le Fuuton juste un peu moins, il avait cependant été beaucoup plus compliqué de comprendre la nature du Raiton. En découvrir l'essence lui avait pris près d'une semaine avec ses clones… C'était dire à quel point mystérieuse pouvait être la foudre. Mais ce n'était pas tout. S'il avait maîtrisé ses trois affinités et qu'il connaissait une panoplie de jutsu entre le rang D et S, ce n'était pas pour autant que ses recherches sur le ninjutsu élémentaire étaient closes. Il réfléchissait dorénavant sur la combinaison élémentaire.
Contrairement à la croyance populaire, celle des ninjas peu connaisseurs du ninjutsu, voir même ceux qui s'y connaissaient plus ou moins, les éléments avancés n'étaient pas les fruits de Kekkei Genkei… Ils n'étaient pas dépendant du sang et ce n'était absolument pas un Hijutsu. L'ADN d'un clan utilisateur de nature élémentaire avancé prédisposait à l'utilisation de cette dernière, car les utilisateurs avaient par défaut deux affinités élémentaires, leur permettant de les combiner plus facilement. Le clan Yuki, un clan ancestral de Kirigakure mais qui s'était éteint avec la mort de Haku, son dernier représentant, était l'un de ces clans prédisposés à user d'un élément de nature avancée. Le Hyōton, la glace. Mais le Hyōton n'était pas exclusif au clan Yuki. Tout ninja avec suffisamment d'expertise dans les éléments Suiton et Fuuton pouvait, avec énormément de travail, espérer utiliser le Hyōton. Autrement, les ninjas de Yukigakure no satō, en Haru no Kuni, n'auraient jamais pu utiliser des techniques Hyōton. La différence de maîtrise qui séparait les utilisateurs de la glace héréditaire aux autres était le fait que ces derniers, tels les Yuki, avaient la capacité de créer leur propre glace à partir d'eau et d'air, ce que les utilisateurs de la glace non-héréditaire comme les ninjas de Yukigakure ne pouvaient pas faire, étant obligés de manipuler la glace et la neige environnante. A Konoha, il n'existait aucun expert aussi doué en ninjutsu, mis à part peut-être les doyens du conseil et bien sûr, Kakashi Hatake. Mais aussi peu de personnes sur plusieurs milliers facilitait les rumeurs et mensonges sur le ninjutsu élémentaire et les Kekkei Genkei portant dessus.
Certains éléments avancés étaient plus faciles à réaliser que d'autres. Certains étaient même encore inconnus, gardés secrets par les villages cachés. Naruto avait appris l'existence d'éléments bien plus dangereux et dévastateurs que le Hyōton… Le Yōton, l'art de manipuler la lave… C'était Jiraiya qui lui avait révélé l'existence d'un tel élémentaire, qui découlait de la parfaite maîtrise du Doton et du Katon. Il semblait que certains ninjas d'Iwagakure et de Kirigakure pouvaient maîtriser cet élément. Naruto était encore curieux de savoir comment ils faisaient pour ne pas littéralement se carboniser avec le magma, comme c'était une matière bien plus chaude que le feu de simple Katon. Il connaissait aussi l'existence d'éléments avancés en rapport avec le métal, tel que les techniques du Satetsu utilisées par le Sandaime Kazekage, et le dérivé de son successeur, le Yondaime Kazekage, remplaçant le fer par l'or… Un domaine du ninjutsu élémentaire appelé le Jiton, l'art de manipuler le métal. Même Jiraiya n'en savait pas beaucoup dessus, à part que c'était un découlant extrêmement avancé du Doton et du Raiton, donc de la manipulation d'un champ magnétique sur le minerai… Enfin, c'était l'une de ses théories.
Il était cependant vrai que certaines natures avancées de chakra étaient impossibles à créer sans posséder les affinités concernées, tout comme certains jutsus élémentaires. Parfois même, l'ADN d'un clan utilisateur était requis. On appelait ces natures de chakra, natures ultra avancées. Il connaissait deux natures qui pouvaient être classée dans cette catégorie. Le légendaire Mokuton du Shodaime Hokage, son arrière-grand-père… Le Mokuton n'était pas une simple fusion des natures Suiton et Doton… C'était bien plus compliqué que ça. C'était le contrôle de la vie et de la nature. Il était même connu que ce fut Hashirama qui avait bâti Konoha dans son entièreté, ainsi que l'immense forêt l'entourant. La seconde nature ultra avancée très célèbre dans le monde ninja n'était autre que le Jinton… La capacité du clan Ryuutenbin de Iwagakure. Seuls deux d'entre eux avaient pu débloquer cette nature au contrôle du Doton, du Futon et du Katon… Mais c'était là tout un exploit que de joindre trois éléments à la fois, et étant un passionné du ninjutsu, Naruto ne pouvait pas se sentir autrement qu'admiratif du talent des légendaires Mū et Onōki. Il n'avait que faire qu'ils étaient ou non ninja d'Iwa… Cela n'empêchait pas son respect.
Naruto avait acquis un grand désir d'en apprendre plus sur ce qu'il ne connaissait pas. Ce n'était pas pour autant que sa personnalité avait changé, en tout cas aux yeux de son maître… Il était toujours le Naruto farceur avec sa phobie des pervers, mais plus mature et plus ordonné… Car oui il apprenait, et pas seulement sur des choses concernant uniquement les ninjas. Il avait appris sur la manière, la subtilité, même la politique. Il avait développé ses compétences tactique et sa capacité à réfléchir au sein d'un combat. Bien sûr, il savait qu'il n'allait jamais arriver à égaler Shikamaru de ce côté-là, mais il savait aussi qu'il n'était pas en reste. Souvent, il perdait aussi son temps à inventer de nouveau fuuinjutsu, bien qu'il les confiait la plupart du temps à ses clones… Les résultats étant souvent mortels.
Recadrant son regard sur les notes qu'il tenait dans ses mains, Naruto eut un sourire. C'était sans doute les recherches où il ne lui était jamais venu à l'esprit d'utiliser le Kage Bunshin. Depuis trois mois, il s'était concentré lui-même uniquement sur ça. Le matin après ses exercices physiques, il plongeait dedans et ne s'y arrêtait que tard le soir, lorsque Jiraiya lui rappelait qu'il devait dormir. La chose qu'il désirait recréer et obtenir, le plus au monde. Le jutsu de son père. Ce même jutsu qui avait fait qu'il était craint dans le monde entier. Et ces mêmes notes qu'il avait gribouillées renfermaient, il le savait, le secret de ce jutsu. Le Hiraishin no jutsu… La technique du dieu du tonnerre.
Son père avait eu raison dans sa lettre. Pour un ninja normal, même bon en Fuuinjutsu, il était tout simplement impossible de récréer le Hiraishin. Il y avait trop peu de note et trop peu d'explication, de base de Fuuin, de clé ou de caractères. Jiraiya lui avait même avoué qu'à l'époque, Minato lui avait proposé d'étudier le Hiraishin. Jiraiya était connu comme un véritable maître du fuuinjutsu à Konoha, et Naruto pouvait l'affirmer. Mais même Jiraiya, aussi talentueux qu'il était, n'avait jamais pu comprendre le principe de fonctionnement du sceau par rapport à l'utilisateur… pas même le principe du Shiki. Au départ, Naruto s'était demandé si lui-même allait y arriver, en voyant que Jiraiya n'avait pas compris le sceau avec des notes plus complètes. Et finalement, il s'était beaucoup mieux débrouillé que son parrain. Jiraiya lui avait dit que le sang des Uzumaki coulant dans ses veines, il n'était même pas étonné. Car après deux mois de nage à l'aveuglette, Naruto avait quand même trouvé à partir de toutes ses notes le secret mystérieux derrière le jutsu de son père…
Un jutsu à l'engrenage spectaculaire et si complexe, mais pourtant si simple à saisir pour lui. Le Shiki de l'Hiraishin no jutsu, la formule de conception du sceau, était quelque chose de difficilement concevable. C'était une formule qui, lorsqu'elle était utilisée, créait une déchirure spatio-temporelle. Le Shiki lui-même servant de balise, il était conçu par l'utilisateur en tant qu'empreinte. Une empreinte de l'ADN du l'utilisateur, donc d'une gravure permanente par sang et par chakra. Lorsque le sceau était activé et qu'il perçait à travers l'espace et le temps, il se reliait à l'âme de l'utilisateur et donc, sa bobine de chakra, et lui permettait donc de passer à travers la brèche ouverte pour pénétrer dans un univers immatériel, le redirigeant instantanément au point désigné. En résumé, si Naruto utilisait l'Hiraishin, il ne deviendrait que chakra durant quelque millième de secondes avant de se reformer à la balise. Ce système dépassait toute valeur mathématique et logique régissant le fuuinjutsu normal… Il surpassait en fait toute valeur humaine. C'était incroyable. C'est un véritable Jikūkan ninjutsu… Ces techniques légendaires, considérées comme affabulations.
Ce qui lui manquait pour réaliser l'Hiraishin, c'était justement une base pour dessiner et composer le Shiki. Et pour cela, son père lui avait laissé l'un de ses fameux kunais à trois lames et le Shiki apposé sur la poignée. Depuis un mois, il étudiait donc le sceau sur la poigné du kunai… Il n'avait pas fait beaucoup de progrès pour l'instant… Mais il savait que bientôt, il allait pouvoir y arriver. Il sentait qu'il était proche. Il ne s'inquiétait pas.
- Naruto ! interpella Jiraiya en arrivant dans la plaine où il se trouvait.
Naruto resta assis contre l'arbre où il était, ne se contentant que de lever la tête avec un haussement de sourcils. Il attendit que Jiraiya ne continue. « Naruto, il est temps de s'en aller. » prononça-t-il sérieusement. Naruto acquiesça, et ne posant pas de question, il fit se dissiper les clones qui s'entraînaient un peu partout dans la zone. Jiraiya allaient de toute façon le mettre au courant de leur nouveaux objectifs. « Cela fait maintenant exactement deux ans et un mois que nous avons quitté Konoha, Naruto. Tout ce qu'il te faut aujourd'hui, c'est l'expérience sur le terrain. » De nouveau, le jeune fils du Yondaime hocha affirmativement la tête.
- Donc, nous allons partir quelque part où j'aurais une expérience sur le terrain, récapitula Naruto.
Jiraiya le regarda avec un grand sourire. D'un côté, Naruto avait raison, d'un autre non. « Pas nous gaki. Toi. »
- Moi ? questionna Naruto, étonné. « Où seras-tu pendant ce temps-là ? »
- J'ai plusieurs choses sérieuses à faire. Le village m'a envoyé espionner quelques villages ninjas susceptible d'être dangereux pour Konoha dans peu de temps. Je dois aussi m'occuper d'obtenir des informations sur Akatsuki. Et il sera beaucoup plus facile de faire ça seul. Même si tu peux être aussi bon ninja que moi désormais, ces missions sont des missions d'infiltration. Tu ne m'apporterais que des problèmes, dit-il alors, mais lorsqu'il vit que Naruto s'apprêtait à lui répondre pour le contredire, il prit la parole juste avant. « Ne te vexe pas, je sais que tu avais du talent pour semer les ANBU de Konoha à chaque farce et passer inaperçu lorsque tu le voulais. Je connais ton talent pour la furtivité, mais là c'est tout simplement trop dangereux. Là où je vais, les gens donneraient tout pour te tuer juste parce que tu ressembles trait pour trait à ton père. Je ne peux pas me permettre de mettre en péril mes missions avec ça. »
Soudain beaucoup plus calme, Naruto acquiesça. « Donc… A quelle mission suis-je affecté ? » À cette question, Jiraiya lui fit un grand sourire fier.
- Et bien… Tsunade m'a informé que Konoha a reçu un message de Mizu no Kuni. Kirigakure no satō est toujours enfermé dans une guerre civile. Mei Terumi est la leader du mouvement rebelle qui tente de renverser le gouvernement de la brume sanglante. Elle défend les clans ninjas de Kiri et elle a envoyé un appel à l'aide à Konoha en espérant que le village agisse, vu que nous sommes connus pour aimer les Kekkei Genkei. La guerre dure depuis déjà huit ans, mais récemment, la rébellion a subi une très forte contre-attaque et a été poussée dans ses retranchements. Mais tu sais bien que Konoha ne peut pas agir ouvertement et envoyer une force armée dans un autre pays. Ce serait diplomatiquement un scandale et nous pourrions avoir de gros problèmes. Le mouvement de Mei Terumi était voué à se débrouiller seul, mais j'ai convaincu Tsunade de t'y envoyer aider les rebelles.
Naruto le regarda ahuri, les yeux écarquillé et bouche-bée. Il n'arriva pas à parler pendant un temps, mais quand il revint à lui, il se mit à rire.
- C'est une blague Ero-sensei ! Baa-chan était tellement mère poule avec moi qu'elle avait déjà eu du mal à accepter de me faire sortir du village ! Alors accepter de m'envoyer participer à la guerre civile de Kirigakure, celle dont tout le continent parle, laisses-moi rire ! Tu veux me faire avaler cette blague, mais hey, je ne suis plus le dernier des abrutis… HAHAHA ! rétorqua hilare Naruto. Il n'y croyait absolument pas
- Naruto ! s'écria Jiraiya sans l'ombre d'amusement sur le visage. « Je ne plaisante pas sur ce genre de sujet figure-toi ! Je suis très sérieux, alors je te pris de baisser d'un ton avec moi tu veux ?! »
Naruto se tut aussitôt. « Attends… T'es vraiment sérieux !? M'envoyer à Kiri pour aider les rebelles ? Mais qu'est-ce qui vous est passé par la tête ? » Jiraiya soupira.
- Ecoutes gaki. Regardes-toi. Tu es devenu aussi fort que moi et tu continues sans cesse de progresser. D'ici peu de temps, tu vas réussir à récréer le Hiraishin, et à partir de ce moment-là, tu m'auras réellement dépassé. J'ai déjà parlé à Tsunade de ton niveau en omettant les détails, et même si j'ai été insistant dans mes messages, c'est tout de même elle qui a accepté. Ce qu'il te faut, c'est d'avoir une réelle image de ce que sont les ninjas, comment ils s'organisent et comment ils combattent. Cette mission, elle est juste parfaite pour toi, gaki.
Naruto acquiesça. En fait, à bien y réfléchir, son parrain avait raison. Il ne savait pas pourquoi il voulait toujours devenir plus fort, mais à son niveau actuel il était déjà très doué. Peut-être qu'il pouvait gérer correctement cette mission… « Très bien… Donc, il y a quelque chose que je dois savoir ? » Pour simple réponse, Jiraiya lui remit un rouleau, que Naruto s'empressa d'ouvrir.
- Ce rouleau renferme le jour et le lieu où tu devras rencontrer ton contact à Mizu no Kuni. Souviens-toi bien du mot de passe pour qu'ils s'assurent que c'est bien toi. Tu aideras le mouvement de Mei Terumi jusqu'à ce que Konoha juge que tu as suffisamment agis… Ce jour-là, où que tu sois, je reviendrais te chercher. Et je te le rappelle, n'oublies pas le mot de passe. Si jamais tu l'oublies, tu ne seras pas reconnu par tes contacts et ils tenteront de t'abattre. Si jamais ça arrive, si jamais tu n'es pas sur le lieu de contact ou que tu y es trop tard… Cette mission sera un échec. Cette fois Naruto, ce ne sera pas un jeu. Ce sera la guerre, et ta vie sera menacée. Je veux donc que tu sois prudent, extrêmement prudent.
Naruto le regarda avec un froncement de sourcil, et après avoir mémorisé les informations du parchemin, il le fit brûler avec son chakra. « Ne t'inquiète pas Kyofu. Je vais être prudent et je ferais de mon mieux. » Jiraiya sourit doucement. Cette mission allait être la première expérience douloureuse de Naruto quant à la vérité du monde ninja. Son élève en avait besoin pour se rendre compte du fléau que lui-même aspirait à guérir. Il espérait juste que son filleul en ressortirait intact, de corps et d'esprit.
Le soir venu, le maître et l'élève se séparaient pour ne se revoir que dans un long moment…