- Strawberry Bad Boy -

De Mistress Penelopye.

Note de la traductrice : C'est une première pour moi de traduire une fanfiction. Je l'ai adorée, je l'ai dévorée, et cette auteure est tout simplement formidable ! Je vous invite à aller visiter son profil et à découvrir ses autres fictions si vous lisez l'anglais. Sinon, j'ai le plaisir - avec l'accord de son auteur - de vous faire partager cette fanfic remarquable écrite par Mistress Penelopye.

Pour les liens ci-dessous, il vous faut ajouter le www . fanfiction et le . net devant les url données ^^ (le site n'autorise pas les liens sur les fics )

Le profil de l'auteur : /u/1811478/Mistress-Penelopye

La fanfic en anglais : /s/5422408/1/Strawberry-Bad-Boy

Note à celles/ceux qui ont déjà lu la fanfic en anglais : Je ne suis pas traductrice pro, donc il est peut-être possible que des ajustements aient été faits (surtout au niveau des adjectifs ou proverbes anglais qui ne peuvent être traduits) par rapport à ce que vous y avez compris/ressenti.

Warnings : Lemon ! Et le langage fleuri de notre Grimmjow adoré :)


La basse pulsait jusque dans ses veines alors qu'il patientait derrière le rideau que son nom soit annoncé. Sa peau le piquait, son souffle était rapide et sa tête tournait. Le trac de la scène. Il était tel le ciel lui tombant sur la tête chaque soir, si accablant parfois qu'il se demandait pourquoi il faisait encore ça. Ce n'était pas comme s'il y était obligé, ce n'était pas comme s'il avait besoin d'argent supplémentaire. En fait, si, il avait besoin d'argent, vraiment beaucoup, mais ce n'était pas la question. Il aurait pu avoir n'importe quel autre job mais il avait choisi celui-ci en toute connaissance de causes.

« Messieurs, s'il vous plait ! Contrôlez vos pulsions et préparez-vous à recevoir notre adorable petit nouveau. Encore une fois pour le plaisir de vos yeux, le sexy, le fougueux, l'absolument délicieux… Strawberry Bad Boy ! »

Il ferma les yeux alors que le présentateur récitait sa réplique, prit une profonde inspiration et plaça son masque, qui couvrait la moitié haute de son visage et arborait deux entailles ondulées rouge sous son œil gauche, avant de se précipiter sur la scène lorsque les enceintes firent retentir la chanson qu'il avait choisie pour son numéro ce soir-là. La foule gronda à sa vue, saluant et criant à son attention quelques propositions obscènes. Il étira un petit sourire satisfait et caressa son torse avec ses mains, tirant sur le tissu de sa chemise pour les exciter, donnant un aperçu sur ses abdominaux. Comme tous les autres soirs avant celui-ci, lorsqu'il posait un pied sur la scène la peur qui tiraillait son estomac s'envolait. Il passa sa langue sur ses lèvres et ondula son corps, resserrant sa prise sur sa chemise qu'il étira contre son torse comme s'il avait l'intention de la déchirer, avant de laisser ses mains tomber sur ses hanches. Il glissa ses pouces sous sa ceinture et tira sur la fine lanière d'un string rouge, le montrant à la foule. Un pourboire de deux mille yen* s'écrasa sur la scène devant lui et il eut un rictus. Les strings irritaient ses fesses mais il était prêt à en remettre un s'il obtenait plus de pourboire comme celui-ci. Les billets reposaient à côté de la perche, il dansa jusqu'à elle décidant que c'était le moment idéal pour l'utiliser.

Son dos contre la perche, il se baissa et attrapa le pourboire, enfournant le tout dans la lanière du string avant de se redresser et de cambrer son dos, poussant son bassin en avant. La foule en redemandait, sortant plus de billets et les agitant en l'air à son attention afin de l'inciter à s'approcher d'eux pour qu'ils puissent les leur donner eux-mêmes. Tout en se pavanant, il agrippa encore une fois sa chemise, tirant sur le tissu d'un seul coup et envoyant la foule dans une autre frénésie de cris et de sifflements, supplications et propositions. Il saisit la perche et plia ses genoux, s'inclinant à nouveau et se courbant avant de secouer ses hanches dans une parodie lubrique contre la perche. Il glissa une main dans ses cheveux, penchant son visage en arrière et souriant au premier homme qu'il vit.

L'individu, chevelure bleue gominée et costume blanc impeccable, lui sourit en retour si largement que toutes ses dents furent visibles. Il observa l'homme élever sa main droite, dans laquelle il tenait entre son index et son majeur une liasse repliée. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il y vit le chiffre. Dix mille yen*. Jackpot !

Il glissa le long de la perche et se tourna, s'asseyant sur ses talons tout en faisant voyager un doigt le long de son torse avant qu'il n'atteigne la ceinture de son jean bien trop serré. Le bouton sauta avec une facilité déconcertante et la braguette descendit dans une lenteur accablante. L'homme devant lui continua à sourire, son regard fixé sur cette main en train de révéler le reste de ce string excitant. Il plissa les lèvres et garda un œil sur l'argent dans sa main. C'était son objectif, il était l'homme à attirer ce soir. Il avait de l'argent et apparemment il n'hésitait pas à montrer pour qui ses billets étaient destinés.

Une fois la braguette descendue jusqu'en bas, il plaça ses mains sur la scène et avança à quatre pattes jusqu'à l'homme et mordilla ses lèvres, cambrant son dos un peu plus pour exagérer. Le spectateur tendit le pourboire et l'agita vers lui, l'incitant à approcher. Au bord de la scène, bien plus près de la foule qu'il ne l'avait jamais osé, l'homme se pencha en avant et brandi la liasse devant son visage. Ayant compris son manège, il y donna un petit coup de langue et attrapa le tout entre ses dents. L'arrachant de ses mains, il remercia le donateur en lui donnant une avant-première très personnelle de son string disparaissant entre ses fesses lorsqu'il laissa son pantalon tomber sur le sol pour le retirer. Puis, il retourna au milieu de la scène pour finir son numéro.

L'homme l'observa avec attention pendant le reste de son numéro mais ne prit pas la peine d'applaudir lorsque sa prestation prit fin. Ichigo tourna les talons et se rua derrière le rideau, retirant son masque qui avait commencé à tomber à cause de la sueur. Il inspira profondément et compta les billets en les retirant un à un de la ficelle de son string.

« Pas mal ! Ça fait presque trente-sept mille yen* !

_Wouah, c'est génial Ichigo. Tu vas pouvoir économiser assez pour l'opération de ta sœur en un rien de temps. »

Ichigo leva les yeux et sourit à son ami de toujours.

« Ouais, et tout ce que j'ai à faire c'est prétendre que je suis gay à une foule de pervers.

_Est-ce que t'es en train d'insinuer que tous les gays sont des pervers ? »

Ichigo sourit et enfila son jean.

« S'ils sont tous comme toi alors oui, Shinji. »

Shinji mordilla sa lèvre inférieure sur laquelle il fit ensuite passer sa longue langue percée.

« Bref. Va dormir un peu. T'as pas cours demain de bonne heure ? »

Ichigo acquiesça et attrapa sa veste déposée sur le porte-manteau à côté de la porte. Lorsqu'il l'ouvrit le présentateur annonçait déjà le nom de scène de Shinji et ses yeux roulèrent dans leurs orbites. Il savait que son nom de scène n'était pas forcément le meilleur mais il était certain qu'il était bien mieux que celui de Shinji : « Solid Gold ». Avec un dernier salut par-dessus son épaule il enfila sa veste et claqua la porte derrière lui.

L'air était frais à cette époque de l'année et il tira sur son col pour protéger son cou du mieux qu'il pouvait. Au moins il ne pleuvait pas. Il prit la route de son petit appartement et se mit à réfléchir encore une fois aux évènements qui l'avaient mené à ce virage de sa vie.

Deux ans plus tôt il avait intégré l'université de son choix, ayant décidé de se tourner vers la médecine dans l'optique de reprendre la clinique de son père un jour. La vie suivait son cours jusqu'à ce que Yuzu, l'une de ses jeunes sœurs, tombe malade. Même avec l'assurance maladie la famille ne parvenait pas à payer les factures et bientôt la clinique fut au bord de la faillite. Ichigo dut alors faire le choix entre quitter la fac pour travailler ou continuer ses études. Ce fut à ce moment que Shinji lui parla de ce club dans lequel il travaillait. Il avait tout d'abord refusé... un club de strip tease gay ?! Pas question qu'il se déshabille devant une foule, et encore moins devant un paquet de vieux hommes en rut ! C'était une semaine avant que Shinji ne l'invite à venir constater de ses propres yeux de quoi il en retournait. A la vue des liasses de billets que Shinji récoltait en descendant de scène, son cœur avait eu un raté. S'il se lançait il pourrait payer les frais médicaux de Yuzu et continuer à étudier. Il n'aurait plus à s'en faire !

Voilà donc où il en était, Ichigo Kurosaki, dix-neuf ans, étudiant à l'université le jour et strip teaseur dans un bar gay la nuit. Il en était certain, sa vie ne pouvait être plus atypique.

Cette pensée trottant encore dans son esprit il tourna à l'angle de la rue, stoppé tout à coup par une main puissante qui saisit son bras.

« Qu'est-ce…. ?

_Le boss veut te causer, gamin. » Déclara une voix bourrue, alors qu'il était entrainé en direction d'une BMW flambant neuve.

La porte arrière s'ouvrit et il fut poussé violemment à l'intérieur. Ichigo eut à peine le temps de s'asseoir avant que la voiture ne s'éloigne du trottoir.

« Merde ! »

Il se rua sur la poignée de la porte quand quelqu'un gloussa.

« Elle s'ouvrira pas alors tu ferais mieux d'abandonner. »

Il se tourna en direction de la voix et son souffle se coinça dans sa gorge. L'homme était imposant, il remplissant presque entièrement le siège arrière.

« Quoi… ?

_J'ai une proposition pour toi, gamin, reprit l'homme d'une voix monotone.

_Pas question ! Je ne fais pas ce genre de trucs alors vous n'avez qu'à vous arrêter et me laisser là ! »

L'homme eut un petit sourire satisfait en sortant une cigarette de sa poche intérieure.

« T'as pas trop le choix... Boss ? Demanda soudainement l'homme à quelqu'un qu'Ichigo ne pouvait voir. On retourne à l'hôtel ?

_Ouais baka ! Ramène-le ici et fissa ! Grogna une voix à travers l'oreillette qu'il avait vissée dans son conduit auditif.

_Qu'est-ce que… ? »

Il entendit un éclat de rire depuis l'oreillette encore une fois, alors que l'homme assit à ses côtés attrapait une feuille de papier de sa poche.

« Ichigo Kurosaki, dix-neuf ans, étudiant en médecine à l'université. Vit seul sauf le week-end lorsqu'il reste chez son père et ses sœurs à Karakura. Le père possède une clinique en décrépitude et une de ses sœurs est en ce moment à l'hôpital à cause d'une tumeur cancéreuse. »

Appréciant le silence choqué l'homme continua :

« Travaille actuellement comme strip teaseur chez Wank afin de gagner plus d'argent pour sa famille. J'ai oublié quelque chose ?

_Qu'est-ce que… comment… vous…? » Bégaya Ichigo.

Comment ce type savait-il tout ça ?!

« J'ai mes sources, ricana-t-il. Alors, concernant cette proposition… »

Il laissa la fin de sa phrase en suspend en jetant un œil au jeune homme.

« Qu'est-ce que vous attendez de moi ? Demanda-t-il, sa voix basse et le ton mal assuré.

_C'est pas moi qui t'veux. Le boss a dit « Ramenez-moi ce mec » alors je lui ramène ce mec. Toi.

_Je ne suis pas…

_J'ai dit que ça n'avait pas d'importance. »

Ichigo hoqueta et croisa ses bras.

« Quoi…?

_Le boss a toujours ce qu'il veut. Évidemment, ça en vaudra la peine pour toi.

_Tch. Comment ça ? Railla Ichigo ne pouvant empêcher son ton cinglant.

_Si t'es un bon jouet il fera tout pour prendre soin de ta famille. »

Ichigo n'arrivait pas à en croire ses oreilles. Cet homme qui en avait après lui ressemblait de bien trop près à un yakuza, qui offrirait de « prendre soin » de sa famille s'il… si quoi d'ailleurs ?

« Disons juste que je suis intéressé ? Qu'est-ce que je devrais faire pour lui ?

_Un peu de ci, un peu de ça. »

Et cette réponse le rendit d'autant plus nerveux. C'était même au-delà de la simple nervosité. Mais une seule pensée vers Yuzu, faible, couchée sur ce lit et silencieuse dans cet hôpital suffit à le convaincre qu'il se devait de le faire, peu importe ce que c'était. Et voilà qu'il était maintenant tiré d'une très luxueuse voiture et attiré dans un imposant hôtel dans le centre de Tokyo. L'homme l'abandonna devant le comptoir de la réception et lui ordonna d'attendre, impliquant un menaçant « ou sinon ». Il se sentait comme un idiot planté là, conscient qu'il n'était pas à sa place dans un tel endroit. Des hommes en costume chic et des femmes dans des robes de haute couture le dépassaient ne se donnant pas la peine de lui jeter le moindre regard. Il grimaça face à eux et fourra ses mains dans ses poches, réprimant une furieuse envie de grogner à leur passage.

« Mr Kurosaki ? »

Ichigo manqua faire un arrêt cardiaque et fit un tour sur lui-même pour se trouver nez-à-nez avec un nouveau molosse, tout aussi imposant que le précédent.

« Veuillez me suivre. » Ordonna-t-il d'une voix profonde et intimidante, avant de tourner les talons et de s'éloigner rapidement. Ichigo se devait de trottiner juste pour rester à son niveau.

Une fois dans l'ascenseur, l'homme resta silencieux, fixant les portes coulissantes devant lui. Ichigo remuait dans son dos, ses mains passant tour à tour de l'intérieure de ses poches à la fermeture éclair de sa veste, jusqu'à la longue ficelle ne sortant que d'un seul côté de sa capuche et de nouveau dans ses poches. Lorsque les portes s'ouvrirent enfin il soupira et suivit l'homme le long du couloir jusqu'à deux portes françaises bien gardées par deux gardes tout aussi baraqués. Celui qui était venu le chercher à l'accueil de l'hôtel salua d'un mouvement de tête ses deux acolytes avant de frapper fortement contre le lambris sombre de la porte.

« Ouais quoi ?!

_Patron, le gamin est là. »

Les portes s'ouvrirent à la volée et l'homme aux cheveux bleus qu'il avait vu au club plus tôt ce soir-là apparut, ses cheveux en désordre et le kimono ample qu'il portait à moitié défait. Il sourit et attrapa Ichigo par le col de son tee-shirt, l'attirant à l'intérieur et le faisant pratiquement tomber à la renverse. Ichigo rougit et fronça les sourcils, dirigeant son regard sur le sol fait de moquette sur lequel il fut propulsé soudainement. Alors qu'il s'enfonça plus loin dans la pièce, il entendit l'un des hommes gardant la porte pouffer de rire.

« Qu'est-ce qui t'fait rire ? » Demanda-t-il en jetant un regard noir au molosse.

Il secoua sa tête et jeta un œil rapide au bleuté, palissant très légèrement à ce qu'il vit. Ichigo lui envoya un dernier regard assassin avant de tourner les talons et de faire face à la pièce. Il entendit le verrou de la porte cliquer et déglutit avec difficulté.

« Écoutez, je…, commença-t-il avant d'être coupé.

_Enlève tes fringues.

_Q-Que… quoi ? Bégaya-t-il.

_T'as entendu. Déshabille-toi. C'est pas comme si t'étais pas à l'aise en te désapant devant des gens, statua-t-il avec un sourire satisfait en remplissant deux tasses de thé.

_C'est différent ! Et je ne me mets jamais complètement nu…

_Tch! Avec cette minuscule ficelle en guise de string c'est du pareil au même, dit-il en poussant Ichigo sur le canapé et le toisant d'un air menaçant. Maintenant, déshabille-toi. »

Ichigo ricana, oubliant un instant qu'il avait lui-même accepté de venir jusqu'ici depuis le début.

« Vous voulez que je danse aussi ? »

Au sourire carnassier qu'il lui retourna Ichigo se sentit pâlir. J'aurais pas dû dire ça, se gifla-t-il.

« D'accord. »

Il se débarrassa rapidement de tous ses vêtements et s'assit, rouge vif de la tête aux pieds, sur le canapé, ses mains formant un écrin recouvrant son entre-jambe. Je le fais pour Yuzu, se répéta-t-il tant et plus tandis que l'homme le fixait tout son soûl. Alors qu'il s'abstenait toujours de faire un seul commentaire, Ichigo commença à perdre patience. Qu'est-ce que ce mec était donc en train de fixer comme ça, bordel ?

« T'es une p'tite fraise bien mûre, dis donc. » Dit-il tout bas avec une grande dose d'excitation dans la voix.

Il n'avait pas cru cela possible mais, lorsque le rougissement d'Ichigo s'intensifia un peu plus, son sourire s'élargit et il laissa échapper un grand éclat de rire.

« Alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ? » Ne put-il s'empêcher de demander, même s'il était évident que la suite des évènements ne serait une surprise pour personne, même pas pour lui.

L'homme ricana et se redressa, se penchant par-dessus la table basse jusqu'à ce que son visage soit au niveau de celui d'Ichigo :

« Mets-toi à quatre pattes. »

Ichigo lui renvoya un regard assassin mais fit ce qui lui était demandé, son corps tout entier commençant à trembler d'une irrépressible colère. Je le fais pour Yuzu. Je le fais pour Yuzu. Mais il n'était pas assez rapide au goût de l'homme, aussi celui-ci l'attrapa et plaqua de force ses genoux contre la moquette. Ichigo serra les dents mais resta néanmoins silencieux, ne cessant de répéter sa litanie.

« Autant être clair, ok ? J'sais que t'as besoin d'argent, sinon pourquoi irais-tu bosser dans un endroit pareil ? J'te donne juste l'opportunité d'avoir c'que tu sembles tellement vouloir.

_Tch. J'aimerais mieux pas merci. »

L'homme lui servit un énième large sourire et dirigea sa main dans la poche intérieure de son kimono. Lorsqu'Ichigo entendit le son du métal tinter il fut un moment dérouté. Ce n'est que lorsque les menottes furent placées autour de ses poignets que son corps réagit. Il s'élança brusquement en arrière, sa tête tapant contre la hanche de l'homme et l'amenant à reposer dangereusement sur le côté. Ichigo tenta de se relever sur ses pieds mais fut frappé dans le dos par ce qui lui sembla être un pied. Il trébucha et atterrit en plein sur le sol, tête la première mais avant qu'il ne puisse se redresser l'homme avait pris les devants, le retenant étroitement.

« Ouais, je les aime avec du cran. J'me d'mandais quand t'allais enfin t'défendre, nargua-t-il dans son oreille.

_Enlève tes putains de sales mains !

_Ouais ! C'est d'ça dont j'veux parler. T'sais ce qu'ils disent à propos des rouquins et de leur caractère, hein ? »

Il se pencha et lécha le profil du visage d'Ichigo.

« T'sais quoi ? J'crois que j'aimerais bien qu'tu m'appelles par mon nom quand j'vais baiser ton p'tit cul bien étroit »

Lorsqu'Ichigo recommença à se débattre, il pouffa et plaça son coude entre ses omoplates.

« C'est Grimmjow, pour info.

_J'ai changé d'avis ! Enlève tes sales pattes et laisse-moi partir, bordel !

_Ha ! T'es débile ou quoi ? »

Le genoux de Grimmjow vint se coincer entre les cuisses d'Ichigo et les força à s'écarter.

« Tu crois que j'vais abandonner après toutes les emmerdes que j'ai eues pour te kidnapper ? Sois un bon petit et comporte-toi en homme. J'sais pas ce qui pourrait arriver à ta chère petite famille si tu l'fais pas.

_Je vous interdis de toucher à ma famille ! »

Grimmjow enterra ses dents dans le lobe de son oreille.

« Alors, tu f'rais mieux d'apprécier cette nuit.

_Vous savez, vous pourriez avoir un beau mec de Nicho* et pour moins cher que ce que vous m'avez promis, reprit un Ichigo presque implorant.

_Ouais, mais aucun d'eux n'a une crinière comme ça. »

Il saisit les cheveux d'Ichigo à l'arrière de sa tête et les tira violemment.

« Ça s'accorde tellement bien avec la moquette ».

Après ces mots, Grimmjow accrocha la seconde menotte, immobilisant les bras d'Ichigo dans son dos. Il sourit lorsqu'il le souleva du sol et le plaça sur ses genoux juste en face de lui. Le rouquin lui lança un regard assassin, le faisant sourire bien plus largement. Avec sa main toujours dans ses cheveux, il l'attira jusqu'à lui, tout en écartant sur le côté son kimono dévoilant son membre à moitié durci. Ichigo ferma ses yeux et tenta de détourner son visage.

« Suce. Et si tes dents l'effleurent un peu trop, j'les tue tous. T'as capté ? »

Au milieu du silence tendu qui suivit, Ichigo prit la décision qu'il fallait mieux faire ce qu'il lui demandait. Plus vite il le ferait jouir, mieux ça serait. Il pourrait alors avoir son argent et rentrer à la maison afin d'essayer, essayer le plus fort possible, d'oublier ce qui venait de lui arriver. Il échappa un petit frisson que Grimmjow ressentit parfaitement, avant de fermer ses yeux et de s'atteler à sa tâche.

« Oh, Seigneur » Souffla-t-il, fermant ses yeux une fois de plus et se penchant en avant, sa bouche légèrement ouverte pour recevoir ce qui était devant lui.

Grimmjow observa attentivement tandis qu'Ichigo s'approchait lentement et passa sa langue sur ses lèvres, lorsqu'il sentit le souffle chaud sur sa peau exposée. Ichigo geignit faiblement alors que sa langue atteignait et touchait enfin le gland qui lui faisait fièrement face. Il ne s'était pas attendu à ce que ça soit si doux, même s'il avait déjà pu apprécier le sien plusieurs fois, c'était différent lorsqu'une langue touchait ce genre d'endroit. Il tenta de réfléchir à ce qu'il aurait aimé se voir prodiguer et enroula sa langue une fois avant de se rapprocher encore plus, entourant de ses lèvres le membre dressé. Grimmjow inspira profondément mais continua à observer. Alors que la tête d'Ichigo commençait à monter et descendre sur toute sa longueur, son sexe s'enfonçant encore et encore à l'intérieur de sa bouche à chaque mouvement, Grimmjow pensa soudainement qu'il était plutôt doué pour une première fois. Lorsque son gland frappa le fond de sa gorge et que celle-ci avala autour de lui, sa poigne dans les cheveux d'Ichigo se renforça, l'obligeant à rester collé à lui.

Ichigo eut un haut-le-cœur et se retira, toussant et tentant de rester droit sans utiliser ses mains.

« Qui t'a dit d'arrêter ? Demanda-t-il, tentant abruptement de pousser le jeune homme de nouveau en direction de son pénis.

_J'ai presque vomi, enfoiré. Laisse-moi une seconde. »

Grimmjow sourit mais repoussa son visage.

« J'ai une meilleure idée, pourquoi on passerait pas aux choses sérieuses, ne ? »

Sans attendre la moindre réponse il fit tourner Ichigo sur ses genoux et le poussa, tête la première contre le canapé, avant de s'accroupir derrière lui et d'attraper sa hanche de sa main libre.

« T'sais, pour quelqu'un qui aime pas ces conneries t'as l'air plutôt excité. »

Il donna une pichenette au membre turgescent saillant du jeune homme, juste devant lui, pouffant de rire lorsqu'Ichigo glapit et que son corps tressaillit.

« Tai-taisez-vous ! Touchez pas à ça !

_T'veux pas tirer un coup ? Ca m'va. On va juste passer à l'étape suivante. »

Grimmjow ramena sa main dans le dos du rouquin et commença à glisser ses doigts entre ses fesses.

« Ah ! N-non ! Merde pas ça. Pitié pas ça. »

Grimmjow gloussa.

« Ah ouais ? T'veux pas non plus que j'te prépare ? T'aimes vraiment faire ça comme un animal ?

_Non! Je… c'était pas ce que je voulais dire. Il… y'a pas un autre moyen… de faire ça ? Tenta-t-il, se retournant afin de lancer un regard à l'homme derrière lui.

_Mmmm. » Souffla Grimmjow, atteignant de sa main l'entrejambe du jeune danseur, et commençant à la caresser.

Ichigo serra les dents et ferma ses yeux. Apparemment, ce n'était pas la première fois que Grimmjow faisait ça à quelqu'un d'autre et il l'amena très rapidement au point de non retour. Les sons incontrôlables qu'il laissait échapper ne faisaient qu'exciter le yakuza un peu plus encore et il se pencha en avant, léchant son cou, déclenchant chez le jeune homme un frisson et un léger sursaut. A cette manifestation, il se contenta de sourire et enfouit ses dents dans le muscle épais. Le corps entier du roux se raidit et à la plus grande surprise de Grimmjow, son dos s'arqua, ses fesses se pressant contre son sexe.

« Ah ouais ? Dit-il entre deux souffles, délaissant les cheveux d'Ichigo afin de retourner s'occuper de son arrière-train, ses doigts cherchant son entrée.

_Nggh-ah. »

Grimmjow sourit lorsqu'il réagit à son doigt contre son intimité, le caressant une première fois, puis une deuxième, puis une troisième avant que la première phalange ne s'enfonce à l'intérieur. N'étant pas l'être le plus patient au monde, il se retira et commença à chercher dans sa veste le flacon de lubrifiant qu'il y avait caché après avoir revêtit le vêtement. Ichigo, qui désormais avait repris un certain contrôle sur son propre corps, s'assit sur ses talons et jeta un œil derrière lui. Son visage était rouge et son souffle haché. Ça le mettait dans une rage folle qu'il puisse apprécier ce que ce type pouvait bien lui faire, mais il avait du mal à se concentrer là-dessus lorsqu'il posait ses yeux sur ce membre raide qui semblait dirigé vers lui depuis le kimono entrouvert de Jaggerjack. Sans réfléchir, il se pencha en avant et le prit dans sa bouche.

« Wouah putain ! » Jura Grimmjow, qui manqua laisser échapper le lubrifiant qu'il venait de trouver.

Le gamin le surprenait encore et ses yeux amusés observèrent la tête orangée monter et descendre au-dessus de ses cuisses. Bordel, il était vraiment un excellent suceur de queue. Ses doigts se glissèrent à nouveau dans la chevelure soyeuse et il mordilla sa bouche alors qu'il se penchait en arrière afin de laisser plus de place à Ichigo. Puis, après un certain temps, le roux se recula et leva son regard dans sa direction.

« S'il vous plait. Pitié, libérez mes bras. » Murmura-t-il, ses yeux lourds de désir à moitié clos.

Grimmjow ricana et attrapa la clef dans sa poche, délivrant ses poignets en un rien de temps. Après qu'il eut succinctement frotté ses poignets douloureux, Ichigo reprit soin du sexe de Grimmjow, ses mains maintenant libres d'errer sur les muscles durcis de son torse et de son ventre. Après le trop plein d'émotions causées par l'orangé, Jaggerjack le stoppa et l'invita à se pencher au-dessus du canapé une nouvelle fois.

« Mon tour. » Dit-il, sa voix débordant de passion.

Il humidifia ses doigts avec le lubrifiant et commença à préparer Ichigo pour ce qui allait suivre. Avec une main derrière lui, menaçant de le pénétrer et une autre occupée à pomper ardemment le pénis tremblotant d'Ichigo, ses petits couinements indiquant que son plaisir allait crescendo. Lorsque le premier doigt passa l'anneau serré et s'enfonça profondément en lui il crut venir sur le coup. Grimmjow, ayant depuis longtemps dépassé toute sorte de self-control, s'empressa de glisser un second doigt, suivit d'un troisième. Ichigo se tortillait sous lui, ses gémissements et ses grognements ponctués par de rapides prises d'air et quelques cris à chaque fois que sa prostate était touchée.

« Ah, bordel. J'en peux plus. »

Ce fut le seul signal qu'il reçut avant que l'épais sexe de Grimmjow ne soit férocement enfoncé en lui. Sans réfléchir il arqua son dos, enfonçant ainsi le bleu plus profondément en lui. Laissant ses yeux rouler dans leurs orbites, il agrippa les hanches de Kurosaki et commença à le pilonner, grognant à chaque effort. Ichigo échappa un cri et se rua sur les coussins du canapé, les étirant, tirant dessus comme s'il avait souhaité les déchirer.

« Ouais, t'aimes ça hein ?

_Ou-ou… OUI ! Oh putain oui !

_Dis-le, ordonna Grimmjow et en comprenant qu'il n'y aurait pas de réponse il pinça son flanc aussi fort qu'il le put. Dis-le.

_Dir-ah quoi ?

_Mon nom. Dis-le, ordonna-t-il en mordant sa langue et en fermant ses yeux.

_Gri-ah, mmm jo-ah. Nggha!

_Ouaiiiiiiiiiis. »

Ichigo serait plus tard mortifié par cette réaction, mais à cet instant précis il était plus qu'heureux quand Grimmjow intensifia le rythme et le poussa plus profondément dans le canapé. En remuant ses hanches, il touchait sa prostate à chaque coup, encore une fois Grimmjow glissa ses doigts dans les cours cheveux. Dans un grognement guttural, Ichigo se laissa jouir et tomba lentement sur les coussins tandis que le bleuté poursuivait son assaut, ses gémissements plus faibles mais loin d'être réprimés. Il ne fallut guère attendre de temps avant qu'il ne se raidisse et ne se vide à l'intérieur de Kurosaki, tombant sur lui tout en reprenant son souffle difficilement.

Lorsqu'il put respirer normalement à nouveau et qu'il fut persuadé que ses jambes n'allaient pas se dérober sous lui, il se releva et réajusta son kimono, observant étroitement Ichigo qui commençait à bouger également.

« Va prendre une douche et j'te ferai raccompagner. »

Ichigo grogna et frotta son visage de ses mains, avant d'essayer de se lever. Lorsqu'il y parvint enfin, Grimmjow l'attrapa par le poignet et l'attira contre lui.

« Crois pas qu'c'était assez.

_Q-quoi? Vous avez dit que…

_J'ai dit que si tu dev'nais mon jouet j'ferai en sorte que ta famille soit bien traitée. Quoi, tu croyais vraiment qu'une seul baise était assez pour ça ? »

Il grogna à cette pensée.

« J'vais pas jouer les gentils juste pour ça »

Ichigo se renfrogna et tenta de s'écarter.

« Si tu t'enfuis, j'tuerai ta famille. Si tu t'dégonfles, j'tuerai ta famille. Si t'arrêtes d'me satisfaire, j'tuerai ta famille. »

Il lécha une goutte de sueur qui courait le long de la tempe de l'orangé.

« T'veux que j'continue ? »

Quand Ichigo secoua sa tête il échappa un rire amusé.

« Bien, maint'nant va t'laver. T'as pas école demain ? »

Alors que Grimmjow s'éloignait de lui, Ichigo aurait pu volontiers se gifler pour sa stupidité. Il aurait dû savoir que tout ceci ne serait pas que l'histoire d'une seule fois, pas pour le tas d'argent qu'il allait en recevoir. Et maintenant il n'avait plus vraiment le choix. Lorsqu'il entra sous le jet d'eau chaude, une petite voix irritante au fond de son esprit gloussa :

« C'est pas que du négatif. Au moins tu t'envoies en l'air. Au moins tu prends ton pied. »

Ichigo secoua sa tête et fit le vœu de ne plus jamais venir se trémousser sur le bord de la scène pendant son numéro. Il n'avait pas envie que quelque chose du même acabit lui arrive encore une fois.


Note de l'auteur : J'espère vraiment que vous avez aimé, je suis très contente de la tournure qu'a pris ce chapitre. Merci de me laisser votre avis par review ou par MP. Merci d'avoir lu !

*Nicho-Shinjuku ni-chōme(新宿二丁目?, ou simplement Ni-chōme) est un quartier de l'arrondissement de Shinjuku à Tokyo au Japon. Ni-chōme est connu comme le quartier gay de Tokyo.

*trente-sept mille yen - à peu près 356 €.

*deux mille yen – à peu près 20 €.

*dix mille yen – à peu près 100 €.