The call of the wave

Il était une fois une princesse dans un- Oh, toutes mes excuses il semblerait que ce ne soit pas la bonne histoire. Celle-ci vous plaira sûrement plus :

Archipel des Shabondy, grove soixante-seize.

Dans la petite banlieue de l'ouest de l'archipel, la vie était paisible. Le soleil n'était pas encore levé et pourtant quelques habitants se pressaient déjà dans la rue. Certains allaient au travail, d'autre partaient en vacances, mais la plupart se faisaient discrets. Ici toutes les maisons se ressemblaient, de taille moyenne et de couleurs variées, rien d'exceptionnel.

Dans une petite maison bleue, plusieurs personnes étaient assises autour d'une petite table en bois ; devant un petit déjeuner sûrement trop matinal aux goûts de certains. Un homme lisait son journal avec attention, arquant ses sourcils gris et broussailleux quand sa lecture devenait trop intrigante. Il portait une chemise d'un blanc cassé et un pantalon en toile. Cet accoutrement lui aurait valu le surnom de « papy » dans la rue, même si l'âge de cet homme n'était pas si avancé qu'on pouvait croire : soixante ans tout au plus. Comme la plupart des hommes de cette génération il avait des cheveux grisonnants, tirant surtout sur le poivre et sel. Un air strict solidement scotché au visage, sans oublier une moustache argentée, toute en classe et en dureté.

Aux côtés de l'homme il y avait deux femmes. La première était jeune, de longs cheveux noirs bouclés tombaient dans le bas de son dos et ses grands yeux dorés fixaient stupidement sa tasse de café. Son visage endormi avait des traits fins sans être gracieux. Ni sublime, ni moche, elle approchait de la vingtaine sans en avoir les formes. Son corps svelte et finement musclé reflétait un entraînement aquatique récurent. Pas de poitrine opulente, ni de chute de reins à damner un saint. Juste un corps élancé et un peu trop maigre.

L'autre femme de cette modeste demeure était plus âgée, un peu comme l'homme à ses côtés. Mais il semblerait que le temps n'ait pas laissé d'empreinte sur elle, une ou deux grosses rides tout au plus. L'autre chose qui était troublante chez cette dame était ses cheveux, d'un noir intense, presque autant que celui de la jeune femme. La bienveillance se lisait dans son regard. Elle était d'ailleurs la seule que l'on pouvait qualifier de « réveillée » autour de cette table.

« M'man, il reste des toasts ? demanda la plus jeune.

– Dans le four, comme toujours. » répondit-elle.

Voilà à quoi se résumaient les discussions du matin, un échange à peine courtois pour les besoins des quelques commodités quotidiennes. Les matinées étaient bien joyeuses dans la maisonnette. Il fallait dire que la vie ici n'avait rien d'extraordinaire, loin de la cohue du grove quarante où se trouvaient les parcs, ou des grove un à trente ; ceux des bars et tavernes en tout genre. Les gens de ce quartier menaient une petite vie tranquille sans se poser trop de questions, ils survivaient. Grove soixante-seize, quartier résidentiel par excellence, empreint d'une horrible tranquillité que tout le monde faisait semblant d'ignorer. Les touristes pensaient que l'archipel des Shabondy était en effervescence tous les jours, partout et à n'importe quelle heure. Foutaise, seuls les quartiers pirates et touristiques étaient vraiment animés, les autres étaient aussi tranquilles que sur n'importe quelle île. Un jour une femme avait dit à Kono une phrase qui l'avait bien fait rire : « Que la vie doit être excitante ici ! » s'était exclamé la femme. Ce à quoi Kono avait répondu par un : « Vous n'imaginez même pas. », totalement ironique que son interlocutrice n'avait pas compris.

La jeune femme releva la tête et sembla mesurer du regard la distance qui la séparait du four. Elle tendit la main vers celui-ci mais fatidiquement, il était trop loin pour qu'elle puisse l'atteindre de sa chaise. Alors dans un ultime espoir elle fixa l'appareil avec insistance, espérant que les toasts viennent tous seuls.

« Ah tiens, les pirates de Barbe Blanche sont de retour en ville. » énonça l'homme.

C'était typique de leurs journées, dès que le patriarche trouvait une nouvelle un tant soit peu intéressante – ou du moins différente de la rubrique nécrologique quotidienne –, il la faisait partager à toute la famille. La jeune femme tourna brusquement la tête, interpellée par la nouvelle.

« Quelque chose ne va pas Kono ? demanda le vieil homme. Elle le fixa pendant quelques secondes, perdue dans ses pensées.

– Tout va bien. J'ai eu un moment d'égarement voilà tout. » répondit sèchement la jeune femme.

L'homme continua sa lecture, non sans une moue renfrognée. Comment pouvait-il faire comme si de rien était ? L'homme avait fait partie des pirates de Barbe Blanche bien avant l'apogée de l'équipage, il y a vingt ans de cela, et maintenant il agissait comme un citoyen lambda. La dénommée Kono resta toujours perdue dans ses pensées et mit un certain temps à retourner à l'observation de sa tasse. Elle se décida enfin à boire le contenu du récipient et la jeune femme lui jeta un regard assassin en s'apercevant que celui-ci était devenu froid et donc par conséquent imbuvable. Poussant un soupir à fendre l'âme, Kono se leva avec une lenteur délibérée afin de rejoindre sa chambre.

Une fois dans son antre elle retira son pyjama et mit son maillot de bain. Elle tira deux grandes portes de bois et se retrouva devant un dressing bien fourni. Elle observa chaque vêtement, cherchant ce qu'elle allait se mettre, passant d'une jupe rouge fendue à un simple jean. Enfin elle se décida à enfiler son short en jean accompagné d'un débardeur vert foncé. Dans un mouvement souple elle se pencha en avant afin de laisser tomber ses cheveux de jais qu'elle noua en un chignon haut et volumineux. Elle fourra sa combinaison dans un sac et un petit coup de crayon noir, du rouge à lèvres et une touche de blush plus tard, Kono était prête.

Elle sortit de sa chambre.

« Je vais surfer ! » cria-t-elle à ses parents avant de sortir.

Dehors elle prit sa planche sous le bras, mit son sac sur une épaule et réajusta son chignon avant de partir rapidement.

Elle n'était pas tellement coquette mais faisait très attention à son image. Non pas qu'elle voulait séduire ou se sentir belle – même si cela faisait toujours plaisir. Kono voulait simplement se fondre dans la masse, faire partie de la foule, pour la simple et bonne raison qu'elle n'aimait pas le regard critique des autres. Savoir que quelqu'un parlait d'elle en mal la perturbait au plus haut point, alors elle faisait un minimum attention à son physique, pour ne pas avoir de commentaires. Même si sa maigreur en faisait jaser plus d'un, et qu'elle en souffrait. Bien sûr, c'était stupide, mais elle était comme ça, elle vivait en se préoccupant du regard des autres. Espérant qu'on ne la regarderait pas suffisamment pour pouvoir la critiquer.

« Mademoiselle ? »

Elle ne se retourna pas, marchant toujours tout droit, ce n'était sûrement pas à elle qu'on s'adressait. Ici les gens ne se parlaient pas. La peur des Dragons célestes était partout. Quand on vous adressait la parole, c'était soit pour vous accuser, soit pour vous demander quelque chose, mais jamais pour discuter amicalement.

« Mademoiselle s'il vous plait ? »

Une main se posa sur son épaule et elle fit volte-face brusquement. Un homme se trouvait face à elle et il la surplombait de vingt bons centimètres. Il ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans, des cheveux bruns, une petite barbichette – quelle était cette obsession qu'avaient les hommes pour la barbe ? – et un air de « serial lover » imprimé sur le front. Il lui sourit et son étiquette de tombeur s'agrandit encore.

« Excusez-moi, sauriez-vous où se trouve le grove numéro vingt ? » demanda-t-il poliment.

Elle resta stupéfaite pendant un moment, tout le monde savait où se trouvait le grove numéro vingt car c'était celui le plus malfamé de tout l'archipel. Il était formellement déconseillé d'y mettre un pied sous peine de finir en piteux état. Il voulait se faire massacrer ou bien ? Mais les états d'âme de cet homme ne la regardaient pas et ce fut armée de son sourire de gentille fille qu'elle entreprit de l'expédier vite fait bien fait.

« Le grove numéro vingt se trouve par là, dit-elle en montrant sa gauche. Il vous suffit de continuer toujours tout droit et de passer une dizaine de ponts. »

Il regarda la direction qu'elle indiquait, c'était extrêmement flou et il avait toutes les chances du monde de se perdre.

« Bon… Merci… » marmonna le jeune homme visiblement un peu déçu.

Elle soupira profondément.

« Tenez-moi ça. » dit-elle en redressant la planche qu'elle avait sous le bras et en la collant dans les bras de l'homme en face d'elle.

Kono plongeant sa main dans la poche arrière de son short. Elle en sortit un petit bout de papier assez épais et le déplia sous le regard perplexe de l'homme. Une fois déplié il formait une large carte de l'archipel, un de ces rares exemplaires détaillés qu'avaient les habitants de l'île. Elle en avait toujours un sur elle, au cas où.

« Nous sommes ici, il vous suffit de passer ce pont et les suivants seront toujours tout droit, dit-elle en lui montrant le chemin sur la carte.

– C'est beaucoup plus clair, merci mademoiselle, la remercia-t-il en lui offrant un large sourire.

– Il n'y a pas de quoi. Bonne journée. » répondit-elle en reprenant sa planche des bras de l'homme puis en continuant sa route.

Il prit le chemin de la passerelle qu'elle lui avait indiqué et elle partit en direction de la plage.

Elle courut presque jusqu'au rivage, sur cette petite plage peu fréquentée et où les vagues étaient un peu plus fortes que la moyenne de l'île. Le spectacle qu'elle voyait tous les matins lui coupait toujours autant le souffle…

La jeune femme surfait depuis son plus jeune âge, elle marchait à peine que son père l'emmenait affronter les petites vagues de l'archipel. Et c'était dans la dangereuse Grand Line qu'elle avait fait ses preuves. Aujourd'hui elle était très douée et ne rêvait que d'une chose : affronter la terrible « wave of the devil » littéralement la vague du diable. Le plus gros courant au monde, qui se trouvait dans un des coins du Nouveau Monde et elle savait au plus profond d'elle-même qu'un jour elle le chevaucherait. Qu'elle serait la première à dompter cette vague titanesque. Kono avait un rêve, peut-être trop ambitieux, mais elle en avait un.

« Engage-toi dans la Marine. » lui avait dit son père.

La Marine ? Il en avait des biens bonnes. Si c'était cela sa conception de la liberté, elle le plaignait sincèrement. S'engager c'était devenir le chien du gouvernement, le larbin d'un type en uniforme qui ne valait pas mieux que vous. Plutôt rester ici toute sa vie que d'être prisonnière de ces hommes. Elle avait d'autres ambitions, rentrer dans un équipage ou former le sien, peu importait du moment qu'elle était libre et qu'elle pouvait surfer. Kono recherchait les sensations.

Sans attendre elle retira ses vêtements ; quand elle fut en maillot de bain la jeune femme enfila sa combinaison noire spéciale pour flotter. Car Kono ne pouvait pas nager… Ça s'était passé alors qu'elle devait avoir seize ans, elle avait mangé un de ces satanés fruits du démon. Ce qui était une bénédiction pour certains était une malédiction pour elle, la fille de l'océan qui ne vivait que pour ses vagues. Ce pouvoir lui était totalement inutile et par conséquent elle ne s'en servait jamais. Un inconvénient, voilà tout ce qu'était cette saloperie de fruit. Ne pouvant plus surfer la jeune femme était tombée dans une dépression nerveuse inquiétante, son père avait alors retourné les marchés de l'île de fond en comble pour trouver cette combinaison. Elle était faite de deux couches de tissus et entre les couches il y avait de nombreuses petites bulles d'air, cette ingéniosité permettait à la jeune femme de nager un minimum et de pouvoir tomber de sa planche sans y laisser la vie. Et les rares fois où le temps lui permettait de nager sans combinaison elle était obligée d'accrocher plusieurs bouées à son bikini, accoutrement très encombrant pour un résultat mitigé. Mais elle était obligée de s'équiper, le surf faisait partie de sa vie. Kono vivait pour surfer.

Le seul inconvénient de l'habit était qu'il avait besoin d'une nuit et d'une journée pour se recharger en bulles. Il suffisait d'ouvrir une petite fermeture éclair et la combin absorbait l'air pour en faire des bulles solides et suffisamment petites pour qu'elles ne transforment pas Kono en sumo.

Une fois en combinaison elle détacha ses longs cheveux et prit sa planche sous le bras. Elle resta longtemps face à la mer, le regard perdu dans le lointain, vers ces océans qu'elle aimerait tant voir un jour. Le ciel prenait une magnifique couleur orangée, quelques rares nuages cachant par moment le soleil levant, l'aurore lui imposait sa splendeur. Le vent marin lui fouettait le visage et les gouttes d'eau envoyées par les vagues explosaient lors de leur cassure sur le sable cristallin.

Les déferlantes… La passion qu'elle avait en commun avec son père. Son père était un ancien surfeur, il avait lui aussi comme rêve de découvrir la vague du diable, mais alors qu'il était engagé dans l'équipage de Barbe Blanche et prêt à partir découvrir le Nouveau Monde, il avait rencontré la mère de Kono. Elle lui avait alors demandé de choisir entre la mer et elle, et il l'avait choisie. Il n'avait jamais regretté son choix d'après ses dires, mais la jeune femme savait que si un jour elle trouvait cette vague, ce serait aussi pour son père. Son père avec qui elle n'était pas particulièrement proche mais qu'elle aimait et admirait tellement, c'était lui qui l'avait entraînée, lui qui lui avait appris tout ce qu'elle savait sur l'océan. Il comprenait mieux que quiconque ce besoin qu'elle avait de se sentir portée par le courant.

L'eau lui léchait les pieds, la tirant vers lui. L'océan l'éclaboussait, comme pour l'appeler, lui dire qu'il était là et qu'il l'attendait, que sa place n'était pas sur terre mais en mer. En tendant l'oreille on pouvait même entendre les cris des baleines au large… Ce que Grand Line pouvait être belle quand on savait comment la regarder…

Alors sans attendre Kono courut vers le large, et quand l'eau lui arriva à la taille elle se décida à chevaucher sa planche. A plat ventre sur le Deck1 elle ramait à l'aide de ses mains, avançant toujours plus loin. Quand elle vit la vague arriver elle se décida à se retourner, attendant le moment où son corps rentrerait en contact avec cet élément qu'elle aimait tant. Enfin elle sentit l'excitation monter en elle, elle faisait ce qu'elle aimait le plus au monde, elle surfait. Kono souriait de toutes ses dents, debout sur sa planche, et les cheveux rabattus en arrière par le vent. Petite fille elle tremblait lors du stand-up2, maintenant c'était avec une confiance totale en elle et en ce qui l'entourait qu'elle se dressait fièrement sur sa planche.

Pendant plusieurs heures elle continua son activité, seul vrai plaisir qu'elle s'accordait, seul moment où elle se sentait vivante. Bien sûr, comme tout surfeur elle tombait fréquemment, faisant parfois exprès, juste pour sentir le contact de l'eau salée sur sa peau. Et quand enfin elle regarda sa montre, la seule chose qui lui vint à l'esprit fut poétique à souhait.

« Et merde. » lâcha-t-elle en se précipitant vers le rivage. Il était midi et demi et à cette heure-ci elle devrait déjà être chez elle.

Kono prit à peine le temps de se sécher et se rhabilla en quatrième vitesse, elle était très en retard ; le temps passait vite quand la mer vous appelait.

Ce fut en courant que la jeune femme rentra chez elle. Sur le chemin, une conversation attira son attention.

« Tu as vu, l'équipage de Barbe Blanche est dans le coin ! Tu crois qu'ils accepteraient de me prendre avec eux ?! demanda un homme.

– Sois pas stupide mon pote, ils te prendront jamais ! C'est des durs ces gars, des vrais ! répondit son ami.

– Et alors ? Je peux très bien tenter ma chance, je n'ai rien à perdre, répliqua l'autre.

– Tu te vois vraiment arriver devant l'homme le plus fort du monde et lui demander de rejoindre son équipage ? Moi pas, j'aurais trop peur qu'il me tue rien qu'en me regardant. » trancha finalement le plus raisonnable.

Kono rit doucement, un équipage pirate sur l'île était une source de divertissement et dieu seul savait combien elle en avait besoin. Cet homme voulait rentrer dans l'équipage de Newgates ? Elle lui souhaitait bonne chance, ils ne prenaient sûrement pas n'importe qui. Elle s'imaginait arriver devant Barbe Blanche et lui demander de partir avec eux. Ils lui riraient tous au nez, elle, pauvre fille maigrichonne. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort, elle avait de la ressource la p'tite. Après tout ce n'était pas si stupide, avec cet équipage elle était sûre de pouvoir surfer sur tous les océans du monde et surtout de trouver sa vague.

C'est en souriant à la réaction de sa mère si elle lui annonçait qu'elle avait l'intention de rentrer dans l'équipage de Barbe Blanche, que la jeune femme rentra chez elle. Elle déposa sa planche dehors pour qu'elle sèche et fit de même pour sa combinaison. Quand elle poussa la porte elle avait une bonne vingtaine de minutes de retard pour arriver à l'heure du repas. Sa mère se planta devant elle dans l'entrée et la jeune femme poussa un long soupir.

« Où étais-tu ? interrogea la mère.

– A la plage, je suis désolée, je n'ai pas vu le temps passer… avoua la jeune femme.

– En es-tu sûre ? siffla-t-elle.

– Eh bien, il me semble savoir qu'un espace rempli d'eau et bordé par du sable blanc s'appelle une plage. Mais si tu as d'autres suggestions je suis toute ouïe, plaisanta Kono en souriant.

– Pas d'insolence jeune fille ! » gronda la femme.

Kono lui sourit gentiment et la contourna pour aller s'asseoir à table. Le repas se passa dans une tranquillité monotone, son père l'interrogea une ou deux fois pour savoir comment étaient les vagues du matin. Il avait toujours cette touche d'envie dans la voix quand il parlait de l'océan. Enfin Kono se décida à entrer dans le vif du sujet.

« Dis-moi p'pa, comment tu as fait pour rentrer dans l'équipage de Barbe Blanche ? demanda-t-elle.

– Pourquoi cette question ? questionna le patriarche.

– Simple culture personnelle.

– Eh bien, ils n'étaient pas bien nombreux à l'époque et donc rentrer dans l'équipe n'était pas compliqué. Il suffisait de savoir manier l'épée un minimum et Newgates vous faisait embarquer. Mais il faut dire qu'à ce moment-là cet équipage n'était qu'un groupe de jeunes un peu trop ambitieux et pas aussi prisés qu'aujourd'hui, narra son père.

– Et maintenant ce serait plus compliqué ?

– Largement, ils sont tellement forts, les plus forts au monde sûrement, que rentrer dans leurs rangs est mission impossible pour des gens comme toi et moi. Mais dis-moi, tu n'aurais pas l'intention de tenter ta chance Kono ? »

Elle se sentie découverte et lui jeta un regard d'enfant battue.

« Moi ? Pff, pas du tout, je ne suis pas stupide. Je sais qu'ils ne voudront jamais de moi, enchaîna Kono.

– Et c'est tant mieux ! Je ne te vois pas vraiment au milieu de pirates sanguinaire, ce serait trop dangereux. » intervint sa mère.

Si sa mère avait marché dans la combine, elle ne pouvait pas en dire autant pour son père. Il lui lançait un regard qui voulait clairement dire qu'ils devraient en rediscuter en privé.

1 : Le Deck est le dessus de la planche, le côté sur lequel le surfeur se tient.
2 : Stand-Up, c'est assez évident pour moi mais au cas où, je précise que c'est le moment où l'on se lève sur sa planche.