Salut ! Donc voici ma nouvelle histoire, une histoire d'ailleurs sur laquelle je mise beaucoup et m'investirait autant que l'autre.
Si je n'ai qu'une seule chose à dire pour la décrire, je dirais : totalement novatrice voir peut être encore jamais vu.
Pour faire simple, voici en quelque sorte sa « fiche technique » :
Période durant laquelle se déroule l'histoire : fin XVIIIème siècle/ début XIXème. Le premier chapitre se passe notamment en 1792.
Synopsis : « Harry n'est pas le garçon qui vécut, du moins selon Dumbledore qui croit plutôt que celui ayant vaincu Voldemort est son petit frère, Matthew Potter. A la suite de cette méprise, Harry verra sa vie complètement chamboulée par cette annonce, et malheureusement pour lui, pas en bien.
James et Lily ont survécu à l'attaque du seigneur des ténèbres et sont par conséquent là pour assouvir les désirs de Dumbledore concernant leur fils cadet.
James deviendra odieux avec son fils, MAIS pas Lily qui aura tendance au contraire à protéger son fils ainé des agissements de son père.
Par la suite, Harry sera contraint de quitter sa famille, et dès ce moment là, son existence elle-même prendra une tournure assez étonnante, bien loin de ce que l'on peut s'attendre du fils prodige des Potter. »
Je ne vais pas en dévoiler plus, autrement il n'y aurait plus de surprise, mais attendez vous à de sacrés rebondissements !
Les couples : Harry/Daphné (comme d'habitude) et… d'autres peut être (pas encore décidé lesquels).
Ron/Ginny/Molly/James/OC/Dumbledore Bashing Good!Lily ; Smart/Powerful/Grey!Harry.
Référence à de nombreux faits historiques et présence de personnages ayant réellement existés.
J'espère en tout cas que ça vous plaira vraiment !
Bonne lecture !
Les personnages ne m'appartiennent pas mais font partie de l'oeuvre de J. K. Rowling. Cependant d'autres seront le fruit de mon imagination, et certains seront des personnages réels, mais ne m'appartenant bien évidemment pas.
C'est par une froide soirée d'octobre que commence ce récit. Une soirée qui, aux yeux de beaucoup de gens, marque l'avènement d'une nouvelle ère, une ère de grands bouleversements, bien que cela ne touchera qu'une certaine catégorie d'individus. A bien des égards, l'endroit même qui verra naitre cette nouvelle période n'avait rien de particulier : C'était un manoir élégant de briques rouges et de boiseries peintes en blanc comme on n'en trouvait des centaines dans les coins reculés du Royaume-Uni, ni trop grand, ni trop petit, entouré d'une pelouse fraichement tondue et agrémentée de quelques arbres et buissons taillés à la main. La bâtisse était à l'écart de toute trace de civilisation, délimitée uniquement par une épaisse forêt d'hêtres s'étendant à perte de vue, mais aussi par un simple sentier battu au bout duquel elle se situait. A première vue, la famille habitant cette maison ne semblait pas spécialement être des gens particuliers mais plutôt des personnes vivant simplement de leurs acquis et coulant de paisibles jours heureux au beau milieu de toute cette végétation luxuriante. C'est du moins ce que tout bon voyageur se serait dit en admirant le domaine et ses alentours. Mais la famille habitant ce manoir n'était justement pas ordinaire, loin de là. Quatre personnes vivaient à l'intérieur, deux adultes et leurs deux petits garçons.
Les parents tout d'abord, se prénommaient James Potter et son épouse Lily Potter née Evans. James était un jeune homme d'une vingtaine d'année à la silhouette élancée et bien bâtie par des années de sport, sans pour autant donner l'impression de n'être qu'un tas de muscles. Sa principale caractéristique était ses cheveux d'un noir de jais impossible à coiffer quoiqu'il fasse.
« Cesse donc de te battre pour une cause perdue d'avance, Jamie. Aucun Potter n'est jamais parvenu à coiffer ses cheveux convenablement depuis des siècles » lui avait un jour rappelé joyeusement sa mère au cours d'un repas familial.
C'était par ailleurs un homme fier et orgueilleux, se vantant continuellement de l'héritage transmit de génération en génération par sa famille et toujours prêt à se lancer dans de nouveaux défis, au grand dam de son épouse qui ne parvenait pas à le garder en place plus d'une minute. Il savait se montrer en de rares circonstances intelligent et dur en affaire, mais toutes les personnes le connaissant le qualifieraient plutôt d'éternel enfant faisant preuve d'une immaturité peu commune pour son âge. En effet, bien que devant reprendre toutes les entreprises de son père lorsque viendra sa mort, il préférait généralement prendre du bon temps en compagnie de ses amis dès que l'occasion se présentait, et même lorsqu'elle ne se présentait pas. Ses parents d'ailleurs s'en inquiétaient et se demandaient vraiment si il serait capable un jour de gérer lui-même la fortune familiale. Les Potter n'étaient pas pauvres, ce serait même l'inverse. Mais James était très dépensier et pouvait dilapider rapidement l'équivalent de 10 000 £ en une journée seulement.
Sa femme à l'inverse était une personne très simple préférant la simplicité d'une vie pieuse où les choses matérielles étaient secondaires et où le travail acharné prédominait sur le reste. Elle était aux yeux de bien des gens l'exemple type de la femme parfaite, notamment du point de vue physique : Une taille fine et gracieuse, des mensurations de rêves et un sourire éclatant faisant rougir n'importe quel homme. Elle avait également de longs cheveux auburn qu'elle laissait tomber librement sur ses épaules et dans son dos, mais sa plus grande particularité était sans doute ses yeux en amandes d'un vert brillant qui reflétait toute l'intelligence et la sagesse qui émanait d'elle. Le fait d'avoir pendant longtemps vécu dans une famille de rang inférieur à celle de James y était peut être pour quelque chose, mais jusqu'à présent, leurs modes de vie pourtant si différent s'entendaient parfaitement. Même leurs caractères étaient à l'opposé l'un de l'autre. Contrairement à son mari, Lily était une femme très calme et douce, aidant son prochain et se démenant pour satisfaire autrui avant son propre intérêt. Elle n'élevait presque jamais la voix et savait se faire discrète en toute circonstance comme l'était généralement toutes les épouses de Lord à cette époque. Elle ne s'octroyait presque aucun plaisir, préférant passer le plus clair de son temps avec ses deux enfants à les nourrir, les habiller, les laver, jouer avec eux, et enseigner au plus âgé des deux. Le reste du temps, elle s'occupait de la maison en bonne hôtesse qu'elle était, lisait tranquillement un livre dans l'immense bibliothèque du manoir ou s'occupait de son petit potager à l'arrière de celui-ci dans lequel une variété impressionnante de légumes poussait tranquillement.
« Parfois, j'ai l'impression d'avoir épousé une fermière ! Merlin, c'est la première fois depuis fort longtemps que je vois une femme de ton rang faire du jardinage ! » l'avait un jour moqueusement raillé James avant de se prendre un coup de rateau sur le sommet de la tête.
Certaines personnes se demandaient bien comment deux individus comme Lily et James étaient parvenus à tomber amoureux l'un de l'autre quand on connaissait leur histoire personnelle et leur manière de vivre. Tous les opposaient, et pourtant cela faisait déjà quatre ans qu'ils étaient mariés. Quatre ans sans un seul nuage gris pour assombrir leur idylle. Pour combler leur bonheur, deux garçons naquirent successivement.
Le premier fut Harry James Potter, un jeune garçon de trois ans maintenant ressemblant fortement à son père. L'une des seules choses dont il a hérité de sa mère était ses yeux, mais malgré tout, il était très attaché à elle et passait le plus clair de son temps en sa compagnie. Non sans une pointe d'angoisse, Lily s'était inquiétée quant à la possibilité qu'il devienne une copie conforme de James et ne souhaitait absolument pas avoir une deuxième personne encore plus exubérante dans la maison, mais heureusement, Harry se révéla être un garçon très calme avide de nouvelles connaissances et préférant dévorer des yeux un livre à défaut de savoir encore le lire plutôt que d'apprendre à pratiquer le sport préféré de son père. Lily ne doutait pas un seul instant que plus tard son fils serait un intellectuel, et au fond d'elle-même, elle en était très fière. La seule ombre au tableau était peut être la relation entre père et fils qui n'était pas extrêmement développée. James aimait Harry, elle en était persuadée, mais le fait qu'ils aient si peu de points communs dans leurs gouts et leurs manières de profiter de la vie semblait être un frein dans leur relation. Peut être James pensait-il qu'Harry allait en grandissant devenir une copie conforme de lui-même ? Il en fut pour ses frais, et ce fut dans un sens une déception pour lui.
Le frère d'Harry, Matthew William Potter, venait seulement d'avoir un an et personne ne pouvait pas encore vraiment dire de qui il tiendrait le plus, bien que pour l'instant, ses caractéristiques physiques s'approchaient davantage de celles de Lily. Mais malgré son jeune âge, Matthew était un bébé très joueur ne restant pas plus d'une minute sans bouger, le plus souvent pour aller se promener seul à travers le dédale de pièces du manoir. Etrange coïncidence, lui et son frère étaient nés le même mois et à peu de choses près le même jour, détail qui s'était avéré important par la suite. Contrairement à Harry qui avait été un nourrisson calme et ne pleurant que très rarement, son frère lui se faisait entendre à toute heure de la journée et réclamait davantage d'attention de la part de ses parents. C'était également un garçon au fort tempérament pour son âge qui savait déjà sélectionner avec soin la nourriture qu'il préférait, en général des sucreries, et pleurait à chaudes larmes lorsque ses parents lui refusaient quelque chose. Lily s'était longuement demandée si ce n'était pas le fait que son parrain, Sirius Black, ne le couve trop de cadeaux qui avait rendu son fils aussi capricieux, mais le concerné et même James préféraient en rire.
« Allons Lily, tu te fais seulement des idées ! Ce petit n'a à peine qu'un an, il ne peut pas déjà se rendre compte de l'importance des choses matérielles et de la valeur de l'argent ! »
Leur discussion n'allait généralement jamais plus loin, bien que Lily aurait aimé avoir quelque chose à redire à son mari sur la quantité impressionnante de jouets que lui et Sirius offraient à Matthew, mais préférait plutôt passer outre.
Leur vie de famille était finalement comme toutes celles du pays, à une exception près : Les Potter étaient des sorciers. La communauté sorcière bien que largement minoritaire par rapport à ceux ne possédant pas de pouvoir magique, était néanmoins très répandue à travers le monde, bien que se cachant généralement du reste de la population, les sorciers n'ayant pas pour habitude de montrer leur talent pour les choses irrationnelles aux « moldus ». C'était en partie pour cette raison que Lily et James avait décidé de s'installer loin de toute trace de vie humaine, au fin fond du comté de Nottinghamshire, avec l'aide de quelques sortilèges de protection, mais pas seulement.
Les Potter étaient également des gens traqués par un sorcier sombre se faisant appeler « Lord Voldemort », mais la crainte qu'il inspirait dissuadait n'importe qui de l'appeler de la sorte. Seuls ses opposants l'appelaient de cette façon, le reste de la population magique préférant le surnommer « Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom » ou plus simplement « Vous-Savez-Qui » tandis que ses fidèles l'appelaient « Maitre » ou « mon seigneur » par respect. Voldemort était un puissant sorcier partisan de la domination de ses semblables sur la population moldue, ainsi que par son asservissement pur et simple. Son idéologie allait même plus loin et pour lui, quiconque avait du sang de personne non-magique en lui était un indésirable qu'il fallait bannir de leur monde, voir l'éliminer. Ses théories sur la supériorité des sorciers attiraient auprès de lui bon nombre de gens au « sang-pur », c'est-à-dire sans une once de sang moldu en eux, et ses fidèles commettaient de ce fait bon nombre d'actes criminels pour terroriser les populations et inspirer la crainte dans les esprits. Cela faisait plusieurs années que Voldemort et ses « mangemorts » assassinaient, torturaient, intimidaient… sans que personne ne puisse y mettre fin. Les Potter eux-mêmes étaient considérés désormais comme des pestiférés par la plupart d'entre eux, James ayant épousé une née-moldue et ses enfants étant par conséquent des « sangs-mêlés ». De ce fait, le plus simple pour eux était de se cacher la plupart du temps, chose qu'ils firent bien volontiers pour assurer la sécurité de leurs enfants.
Mais pour l'heure, les exactions des mangemorts étaient le cadet des soucis de Lily, qui préférait se concentrer sur son fils cadet à cette heure de la nuit. Debout à proximité du lit de Matthew, elle contemplait distraitement le visage de son bébé qui paraissait si fragile en cet instant. Etre un enfant durant cette période si sombre était vraiment la pire des choses pour quelqu'un de son âge, d'autant plus qu'une épée de Damoclès pendait chaque jour au dessus de lui sans qu'il ne le sache encore. Presque machinalement, elle caressa tendrement la joue de son fils pendant qu'il dormait si paisiblement dans sa pouponière alors que quelques minutes plus tôt, il s'époumonait encore pour réclamer Dieu sait quoi. Faire dormir ce bambin d'un an n'était pas une mince affaire, mais Lily savait être patiente et parvenait toujours à ses fins. Et puis, voir la figure si insouciante et paisible de son fils était le meilleur des remèdes contre la mélancolie.
- Il s'est enfin endormi ?
La petite voix qui venait de parler n'appartenait à nul autre que Harry. Celui-ci se tenait dans l'embrasure de la porte de chambre de son petit frère et regardait d'un œil morne sa mère tout en tenant dans une main un pan de sa couverture. Son regard passa brièvement sur le lit de son frère ou la forme de Matthew était visible à travers les draps avant de s'attarder sur le reste de la petite pièce. Tout ou presque dans cette salle était de couleur rouge et or, des rideaux aux tapis en passant par la décoration des murs et des meubles, une idée de James qui voulait voir son fils cadet grandir au beau milieu de ces couleurs rappelant la maison Gryffondor, l'une des quatre de l'école de sorcellerie de Poudlard dans laquelle il avait été placé ainsi que sa femme durant sa scolarité. Harry n'avait pas eu droit à cet honneur, mais la couleur bleue de sa chambre lui convenait parfaitement.
- Que fais-tu encore debout à cette heure de la nuit, Harry ? demanda t-elle doucement pour ne pas réveiller son autre fils.
- Je n'arrivais pas à dormir à cause de ses pleurs, marmonna t-il en s'approchant pour regarder également Matthew.
Sa mère acquiesça avant de tirer une chaise près de la pouponière sur laquelle elle s'assit, avant de faire signe à son fils ainé de venir s'asseoir sur ses genoux, ce qu'il fit aussitôt. Harry se lova tel un chat sur elle alors que Lily l'enserra de ses bras tout en se mettant à le border distraitement.
- Étais-je aussi petit que lui quand j'avais son âge ? demanda t-il innocemment en lorgnant sur son frère.
- Encore plus petit, lui répondit Lily en souriant à ce souvenir.
- Vraiment ? Mais… je suis grand maintenant !
- Oh oui, tu es devenu un très grand garçon, mon grand garçon. D'ailleurs si tu continues de grandir ainsi, tu finiras par me dépasser, et tu devras partir de la maison parce que tu seras devenu trop grand pour rester vivre ici.
Son fils la regarda avec surprise alors que ses yeux se mirent soudainement à briller. Comme un signal, ses bras entourèrent le corps de Lily alors qu'il avait niché sa tête au niveau de sa poitrine pour masquer sa figure. Sa réaction la surprit, mais elle comprit rapidement ce qui l'avait mis dans cet état.
- Non maman, je veux pas partir ! Je veux rester avec toi pour toujours ! Je veux plus être un grand !
- Allons donc, mon chéri ! Tout le monde vieillit un jour ! Mais maman sera toujours là pour toi, tu le sais n'est-ce pas ?
Harry acquiesça mollement sans desserrer son emprise sur elle à la grande joie de Lily qui put tout à loisir le câliner. Tous deux restèrent plusieurs minutes dans un silence réconfortant, éclairés simplement par la faible luminosité des bougies accrochées aux murs, appréciant la présence de l'autre à ses côtés.
- Maman ? s'enquit timidement Harry pour briser le silence.
- Oui Harry.
- Pourquoi papa ne veut plus passer du temps avec moi ?
Bien qu'elle essaya de ne rien laisser paraitre, la question d'Harry eut pour conséquence directe de la faire raidir aussitôt alors que son visage s'assombrit. Comment dire à son fils que son père passait moins de temps avec lui parce qu'à ses yeux, il ne correspondait pas à l'image parfaite que s'était imaginé James de lui ? Peut être même ne le comprendrait-il même pas.
- Ton père est… très occupé actuellement. Il doit travailler sur certains projets ne concernant que les grandes personnes, inventa t-elle précipitamment.
- Pourtant il a beaucoup de temps à consacrer à Matthew lorsqu'il n'a rien d'autre à faire. Il ne m'aime plus ?
- Nous avons déjà eu cette discussion Harry, dit-elle plus sèchement qu'elle ne l'aurait voulu. Ton papa t'aime tout autant que ton frère et peut être même plus.
- Est-ce que ça fait mal ? dit-il soudainement.
- Pardon ?
- Quand la cigogne a mit le bébé dans ton ventre, est-ce que tu as eu mal ?
Sur le coup, Lily manqua d'éclater de rire devant la question si innocente de son fils. Sa capacité à changer de sujet de conversation l'étonnait parfois. Baissant légèrement les yeux, elle remarqua qu'Harry observait attentivement son ventre arrondi tout en traçant avec ses petits doigts des cercles sur le tissu de sa robe comme si il souhaitait pouvoir toucher le petit être qui grandissait peu à peu dans son ventre. Mais mieux valait ne pas lui apprendre comment faire des bébés à un âge aussi jeune.
- Pas vraiment, avoua t-elle en lui souriant tendrement. Elle le fait la nuit pour ne pas réveiller maman !
- Et papa, il dit rien ?
- Non, parce que le marchand de sable vient déposer du sable sur papa et maman pour qu'ils ne se réveillent pas !
- Ils travaillent ensemble ! ça alors !
Cette petite discussion avait au moins le mérite de lui faire oublier pour un temps tous les soucis qui pesaient dans sa conscience, et en particulier celui concernant ses deux enfants. L'homme responsable de toutes ces horreurs en avait après eux depuis qu'il avait pris connaissance d'une prophétie annonçant qu'un jeune garçon né à la fin du mois de Juillet serait capable de le vaincre. Elle et James, en suivant les conseils de Dumbledore qui fut non seulement leur directeur à Poudlard mais également le chef des forces opposées à Voldemort, avait décidé de se cacher de lui et de ses sbires en se protégeant du mieux qu'ils le pouvaient. La maison en elle-même était comme nous l'avons déjà dit, à l'écart de toute civilisation, mais afin de mieux garantir la sécurité de la petite famille, James, ainsi que certains de leurs amis de confiance, avaient mis en place plusieurs sortilèges de protection, permettant ainsi de rendre le manoir Potter comme étant l'un des endroits les plus sûrs au monde. Harry se doutait bien évidemment qu'il se passait quelque chose autour d'eux, surtout lorsqu'on lui interdisait constamment de sortir des limites de la propriété, mais il n'en connaissait pas la raison. Tout juste était-il capable de se remémorer les derniers crimes commis par le seigneur des ténèbres, mais ce genre d'information ne l'intéressait pas vraiment, surtout à son âge. Le fait de le garder dans l'ignorance n'était peut être pas une bonne chose en fin de compte. Comment réagirait-il s'il se retrouvait un beau jour face à Voldemort sans se douter que celui-ci en avait après lui et son frère ? Merlin, il ne savait même pas à quoi il ressemblait ! Peut être devrait-elle lui en parler mais tout en essayant de minimiser un peu les choses. Aussi prit-elle son courage à deux mains et énonça à son fils ce qui allait changer sa vie à jamais.
- Harry, il y a quelque chose que j'aimerais te dire. Tu vois, ton frère et toi êtes… comment dire… des garçons très spéciaux.
- Vraiment ?
- Oui. Tu sais qu'il y a un méchant monsieur qui fait du mal à beaucoup de gens, n'est-ce pas ? Et que c'est pour ça que papa et maman sont obligés de se cacher de lui ? Hé bien, l'un de vous deux sera capable quand il sera devenu plus âgé de faire disparaitre le méchant monsieur grâce à un pouvoir qu'il ne possède pas.
- Le faire disparaitre ? Tu veux dire le tuer ? Mais… n'est-ce pas mal de tuer quelqu'un ?
- Non, parce que ce méchant est en fait un vilain monstre, et dans toutes les histoires, les monstres doivent être éliminés pour que les gens soient en paix, tu comprends ?
- Oui. Mais comment on peut savoir si ce sera moi ou Matthew ?
- Il y a une vieille légende qui raconte que celui qui pourra le vaincre possède un pouvoir qu'il ne possède pas. Je ne sais pas de quoi il s'agit, mais ce pouvoir, toi ou Matthew l'avez au fond de vous.
Dans son esprit, il était plus probable que ce soit Harry qui soit en mesure de vaincre le seigneur des ténèbres. Une petite vérification pendant une après-midi lui avait permis de remarquer que le noyau magique de son fils ainé était étonnamment développé pour son âge. D'ailleurs il commençait déjà à faire de la magie accidentelle, alors que généralement ce genre de phénomène n'arrivait qu'aux alentours de sept ou huit ans. A l'inverse, celui de Matthew était on ne peut plus normal pour son âge, voir même légèrement en deçà. Peut être que la grossesse difficile qu'elle avait subit y était pour quelque chose, mais il était clair à ses yeux que son fils cadet n'était pas au même niveau qu'Harry d'un point de vue magique. Mais le pouvoir que Lord Voldemort ignore concernait peut être autre chose…
- J'aimerais que tu me fasses une promesse, Harry. J'aimerais que tu me promettes que quoiqu'il arrive, si jamais ton frère est le garçon qui détruira définitivement le méchant monsieur, tu protèges Matthew de tous les dangers qui se présenteraient sur son chemin et que tu le défendes comme si ta vie en dépendait. Maman et papa ne seront pas toujours là pour veiller sur lui, mais avec toi, je suis certaine qu'il sera en sécurité.
- Je te le promets, maman. Et je protègerai aussi mon autre petit frère ou ma petite sœur dès qu'elle sortira de ton ventre ! C'est mon rôle !
Lily lui sourit tendrement et lui ébouriffa les cheveux dans un geste qui se voulait amical, mais surtout légèrement provocateur. James avait pour habitude de décoiffer volontairement ses cheveux en passant à plusieurs reprises au cours de la journée la main sur eux pour se donner l'impression d'avoir volé avec son balai magique. Harry lui essaya à l'inverse de discipliner sa tignasse brune en coiffant pendant de longues minutes ses cheveux et en appliquant sur eux diverses remèdes sensés les aplatir avec bien des difficultés. Même pour leur aspect physique, père et fils divergeaient dans leurs opinions. Si seulement il n'y aurait que ça à l'avenir…
- Maman ! s'énerva Harry en repoussant sa main.
- Je pense qu'il est tard maintenant, Harry. Tu devrais être couché depuis longtemps maintenant. Veux-tu que je te lise une autre histoire avant de dormir ?
- J'aimerais beaucoup ! chuchota t-il joyeusement.
- Hé bien, allons-y dans ce…
BOOM.
La maison fut brusquement secouée par une violente explosion provenant de l'étage du dessous. Harry et sa mère sursautèrent dès l'instant où les murs tremblèrent et se mirent aussitôt sur leurs pieds. Matthew lui s'était réveillé au bruit causé par la déflagration et, n'aimant de toute évidence pas être réveillé aussi brutalement, se mit à pleurer fortement. Lily se précipita immédiatement sur lui pour le calmer, mais elle-même était dans tous ses états. Elle se tournait dans tous les sens d'un air alarmé, regardant à plusieurs reprises par delà la fenêtre de la chambre pour essayer de voir si quelqu'un se trouvait à l'extérieur en se murmurant à elle-même des propos qu'Harry ne pouvait entendre. Lui-même ne comprenait pas la raison pour laquelle sa mère était aussi paniquée, mais la voir dans cet état là le stressait également.
- Mon Dieu, c'est un cauchemar ! Dites-moi que ce n'est pas possible !
Comme pour répondre à sa question, la voix de son mari lui parvint aux oreilles depuis le rez-de-chaussée, mais ses paroles n'étaient pas réconfortantes.
- LILY ! C'EST LUI ! PARS, PRENDS LES ENFANTS AVEC TOI ! JE VAIS ESSAYER DE LE RETENIR !
Un rire froid et sans une once de chaleur accompagna ses paroles alors que le sang d'Harry se glaça aussitôt en entendant ces gloussements aigus. Il ne reconnaissait pas la voix de son propriétaire, mais l'homme ne devait certainement pas être une personne très agréable. Son impression se confirma lorsque sa mère ferma brusquement la porte de la chambre après avoir remis son petit frère dans son lit.
- Maman ? Qu'est-ce qui se passe !?
- Harry, reste avec ton petit frère ! s'écria t-elle tandis qu'elle poussait une commode contre la porte d'entrée.
- Mais maman…
- Harry ! Ne discute pas ! Rappelle-toi la promesse que tu m'as faite !
Son fils obéit docilement en comprenant enfin que sa mère ne plaisantait pas et qu'un possible danger planait au dessus d'eux. Il s'approcha rapidement du lit de son petit frère qui continuait de pleurer bruyamment en se tenant aux barreaux de sa pépinière et tenta vainement de le calmer en lui caressant le sommet du crane.
- Là, ça va aller Matt'. Maman va nous protéger, tu vas voir !
Une seconde explosion eut lieu juste en dessous d'eux, suivit d'un choc lourd contre ce qui semblait être un meuble. Le ricanement de tout à l'heure reprit de plus belle accompagné par le grincement des marches d'escalier que quelqu'un commençait à monter.
- Pourquoi n'ai-je pas prit ma baguette… Merlin ! Que quelqu'un nous vienne en aide !
- Personne ne peut vous entendre, Lily Potter, déclara moqueusement une voix inconnue pour Harry. Personne ne vous entendra crier lorsque je m'en serai pris à votre petite famille. Personne ne vous entendra gémir lorsque les cadavres de vos deux fils baigneront dans leur sang.
Les pas se stoppèrent finalement juste en face de la porte de la chambre à la grande horreur de Lily qui s'était précipitée vers ses deux fils dans une vaine tentative pour leur servir peut être de bouclier. La poignée de la porte tourna dans le vide, mais l'individu souhaitant entrer ne semblait pas le moins du monde en colère face à cet obstacle. Au contraire, il ricana de nouveau.
- Vos défenses sont dérisoires, Lady Potter. Les baguettes magiques sont vraiment fascinantes, vous ne croyez pas ? D'un simple geste, je pourrais ouvrir cette porte, comme ceci.
Le verrou de la porte émit aussitôt un bruit sonore signalant que la porte était désormais ouverte, mais les meubles apposées devant elle empêchèrent l'intrus de pouvoir entrer.
- Allons Lily, ce n'est plus de votre âge de s'amuser à empiler des objets. Que diriez-vous si nous les remettions à leur place ?
- Allez-vous-en !
La commode se mit brusquement à flotter dans les airs, avant d'être littéralement catapulté sur le mur opposé à la porte. Le bruit fit redoubler les pleurs de Matthew alors qu'Harry qui commençait à paniquer se serra contre sa mère en tremblant de peur. La table de chevet prit rapidement le même chemin que la commode, ainsi que deux fauteuils et une table qui finirent en milles morceaux. La porte s'ouvrit finalement, et c'est une vision cauchemardesque que put voir Harry. L'homme debout devant eux était grand et très mince. Il portait une longue robe noire lui arrivant jusqu'aux orteils et une cape épaisse de la même couleur. Mais la particularité de cet homme était le fait qu'il était dépourvu de nez et que ses yeux étaient d'un rouge flamboyant. Sa peau blanche semblait par endroit écailleuse comme les reptiles, et ses mains aux doigts infiniment longs ressemblaient à deux araignées géantes. Le regard du nouvel arrivant était le pire qu'il n'ait jamais vu jusqu'à présent, d'autant plus que l'expression amusée qu'il affichait n'augurait rien de bon.
- J'ai tendance à préférer converser avec les gens autrement qu'à travers une porte, voyez-vous ? dit-il calmement en entrant dans la pièce. Peut être est-ce une pratique courante chez les Sang-De-Bourbe de laisser leurs invités sur le pas de la porte ?
- Par pitié, laissez-nous tranquille ! Ne leur faites pas de mal…
- Vous êtes plutôt du genre à aller droit au but apparemment. Vous savez de toute évidence pourquoi je suis ici.
Lily se contenta de resserrer son étreinte sur Harry tout en posant son autre main sur la tête de son autre fils en essayant de cette manière de le calmer. Mais Matthew continuait de s'époumoner de plus belle, au grand agacement évident de l'homme qui fusilla du regard le bambin.
- Poussez-vous maintenant, et je vous promets qu'il ne vous arrivera rien ! lui ordonna t-il sèchement.
- Pas mes fils, par pitié, épargnez-les ! Tuez-moi à leur place, je vous en supplie !
- Poussez-vous ! Ceci sera ma seule clémence envers vous ! Écartez-vous d'eux ou je vais vous torturer sous leurs yeux innocents ! Lord Voldemort n'accorde sa grâce qu'en de très rares occasions !
- Ayez pitié, prenez-moi à leur place ! s'écriait Lily sans faire attention à ce que son ennemi lui disait.
- Tempis pour vous. Je vais devoir employer la manière forte dans ce cas.
Il sortit rapidement de la poche de sa robe un long tube en bois qu'il pointa sur elle. A son extrémité, des étincelles rouges flamboyantes s'échappaient et brulaient le tapis lorsqu'elles s'écrasaient dessus. Lily en voyant ce spectacle, serra encore plus fort contre elle son fils ainé tout en se déplaçant devant Matthew pour lui servir de bouclier.
- Stupefix !
Une lueur rougeâtre s'échappa aussitôt de la baguette magique et fondit sur elle sans crier garde. Le maléfice l'atteignit en pleine poitrine et l'envoya après un vol plané de plusieurs mètres percuter lourdement le mur juste derrière le lit de son fils. Harry hurla face à ce spectacle et essaya vainement de se précipiter vers elle, mais son instinct lui disait qu'il valait mieux protéger son petit frère inconscient du danger.
- Une bonne chose de faite, commenta presque avec amusement Voldemort en tournant son attention vers les deux plus jeunes occupants de la pièce. Maintenant c'est à votre tour. Par lequel vais-je commencer ?
Il se mit à jouer avec sa baguette en pointant tour à tour les deux enfants comme si il essayait de déterminer lequel serait une cible parfaite. Prenant exemple sur sa mère, Harry se posta vaillamment devant la silhouette de son petit frère, et bien que tiraillé par la peur, il défia du regard le sorcier face à lui.
- Je vous interdis de faire du mal à Matthew !
- Ooooh, en voilà du courage, jeune homme. J'apprécie cette qualité chez mes serviteurs, bien que la plupart ne soit que des trouillards et des envieux. Ne voudrais-tu pas te joindre à moi ? Nous pourrions faire de grandes choses ensembles…
- Vous avez fait du mal à ma maman ! Vous êtes méchants ! Je ne veux rien avoir à faire avec vous !
- Comme tu voudras, espèce de petit avorton. Ton frère sera le premier à subir le châtiment qu'il mérite pour avoir refusé mon offre.
Le mage noir disparut subitement dans un nuage de fumée noire, ne laissant derrière lui rien d'autre que du vide. Harry se demanda l'espace d'un instant si celui-ci n'avait pas abandonné la partie, mais préféra rester sur ses gardes en regardant attentivement chaque recoin de la pièce. C'est avec horreur qu'il le repéra finalement près du tas de meubles brisés alors qu'il pointait sa baguette magique directement sur Matthew dans un angle totalement à découvert.
- Avada Kedavra !
Le sortilège de couleur verte s'échappa du morceau de bois et se dirigea très rapidement vers sa cible sous les yeux horrifiés d'Harry.
« J'aimerais que tu me fasses une promesse, Harry. J'aimerais que tu me promettes que quoiqu'il arrive, si jamais ton frère est le garçon qui détruira définitivement le méchant monsieur, tu protèges Matthew de tous les dangers qui se présenteraient sur son chemin et que tu le défendes comme si ta vie en dépendait. »
La voix de sa mère se répercutait en écho dans sa tête alors qu'il courrait comme un damné pour se poster entre son frère et le maléfice mortel. Se résignant à la mort, il ferma les yeux, attendant que celle-ci ne s'abatte sur lui et ne lui fasse quitter ce monde. Mais étrangement, un sentiment de puissance sembla émaner de lui alors que dans son subconscient, une lumière blanche très vive fit son apparition et l'enveloppait peu à peu. Il n'eut pas besoin de savoir que le maléfice l'avait atteint lorsqu'il sentit brusquement une douleur atroce au niveau de son front, mais la douleur était toujours présente même après cela. Il se sentit être violemment catapulté en arrière alors qu'un cri terrifiant lui vrillait les tympans, avant qu'il ne percute à son tour un meuble miraculeusement épargné par l'attaque. Le choc fut si violent que celui-ci explosa en morceau et le recouvrit de la tête au pied de débris de bois. Lui-même fut assommé sur le coup, sans se douter qu'il venait en quelques secondes seulement de repousser le maléfice mortel de Voldemort et de détruire son enveloppe corporelle par la même occasion. Tout ce qui resta du mage noir fut un amas de tissu à l'endroit où il se trouvait auparavant ainsi que sa baguette magique, mais en dehors de ça, aucun signe dans la pièce ne permit de savoir ce qu'il était advenu de son corps. La chambre redevint aussitôt calme, pas même troublé par les cris de Matthew qui avait également été blessé dans l'attaque et se retrouvait inconscient au beau milieu des restes de son lit. Une plaie béante de laquelle suintait une importante quantité de sang lui traversait l'estomac, et un mince filet d'hémoglobine s'écoulait du haut de son crâne, sans doute suite à un morceau de bois l'ayant frappé suffisamment fort pour l'assommer net.
Le manoir redevint après cela étrangement calme, bien loin de l'activité ayant eu lieu quelques minutes plus tôt, mais deux « Pop » provenant de l'extérieur brisèrent cet instant de silence. Deux hommes venaient de faire leur apparition sur la pelouse du manoir Potter et regardaient d'un air inquiet l'entrée de la demeure où la porte pendait lamentablement sur ses gonds.
- C'est mauvais signe…, marmonnait le plus âgé des deux, un vieil homme ressemblant à un mage à la barbe blanche lui arrivant jusqu'au bassin et portant une robe violette épaisse lui tombant jusqu'au pied. Les sortilèges d'anti-transplanage ont été annulés…
Mais son compagnon s'était déjà élancé vers le manoir. Sirius Black, puisqu'il s'agissait de lui, était d'ordinaire un homme extrêmement joyeux et toujours partant pour de nouvelles aventures, le plus souvent se terminant dans les bordels londoniens. Il faut dire que sa physionomie ne laissait personne indifférent, aussi bien chez les femmes que les hommes. Mais ce soir, une expression inquiète s'affichait sur son visage, chose qui ne lui était pas coutumière. Mais le simple fait de voir l'entrée de la maison soufflée par un sortilège d'explosion le mit dans tous ses états. C'est avec angoisse qu'il pénétra à l'intérieur, et la scène qu'il eut sous les yeux faillit lui faire perdre connaissance. Reposant sur les premières marches de l'escalier, le corps immobile de James fut la première chose qu'il vit. Un mince filet de sang s'écoulait lentement de sa bouche alors que ses lunettes pendaient misérablement de travers.
- James ! Merde !
Sirius s'accroupit aussitôt près de lui, s'attendant au pire. Mais à sa plus grande satisfaction, il put sentir le pouls de son ami en tâtant fébrilement sa poitrine, même si sa respiration semblait légèrement difficile.
- Satané Cornedrue, tu m'as fait une de ces peurs ! Enervatum !
Le sortilège redonna rapidement conscience à James qui papillonna quelques instants des yeux avant de gémir en essayant de se mettre en position assise.
- Ma tête… J'ai l'impression d'avoir fait une chute de balai d'au moins trente mètres…, marmonna t-il en se massant le haut du crâne.
- James, que s'est t-il passé ? Où sont Lily et vos enfants ? lui demanda le vieil homme en arrivant à son tour dans le manoir.
- Les enfants ? Que voulez-vous dire Dumbledore ? Les enfants sont au lit et Lily…
Il se tut aussitôt en se souvenant des derniers évènements ayant eu lieu chez lui et poussa un gémissement plaintif en se relevant soudainement. Son regard se porta vers le haut de l'escalier qu'il observait d'un air paniqué.
- Merlin ! Voldemort ! Il est venu tout à l'heure ! LILY !
Sans crier garde, il s'élança vers le premier étage, hurlant à plein poumons le prénom de sa femme en espérant qu'elle lui réponde. Mais seul le silence pouvait être perceptible. Il n'eut aucun mal une fois arrivé en haut à trouver l'endroit où était allé le seigneur des ténèbres, et non sans une certaine angoisse, il franchit l'embrasure de la porte de la chambre de son fils en écarquillant les yeux face au désastre de la pièce. Là, au beau milieu des débris de bois et de porcelaine, se trouvait le corps inerte de sa femme qui ne bougeait absolument pas. Cette vision lui arracha quelques larmes alors qu'il s'imaginait déjà le pire pour la vie de Lily et du troisième enfant à naître.
- Lily ! Je t'en supplie, réponds-moi ! Lily !
Sa femme ne semblait pas à vue d'œil en mauvais état, bien que quelques égratignures dû au choc striaient son visage. Posant une main sur sa gorge, il fut tout comme Sirius tout à l'heure, heureux de constater que Lily se portait bien, et après un rapide sortilège de diagnostic sur son corps, il eut la confirmation que son enfant se portait également ocmme un charme, même si le choc pourrait éventuellement lui causer des lésions à l'avenir. Mais c'était le cadet de ses soucis pour l'instant. Pendant ce temps, Dumbledore, accompagné de Sirius, s'était posé auprès de Matthew et l'extirpa de l'amas de bois sous lequel il était prisonnier. Son pyjama était à présent imbibé de sang, mais d'un simple coup de baguette, Dumbledore fit refermer la plaie qu'il avait sur le ventre tout en lançant sur le petit corps qu'il tenait quelques sortilèges informulés.
- Hm… Où suis-je ? marmonna Lily en revenant à elle après un autre « enervatum » de James.
- Dieu merci Lily, tu vas bien ! s'écria son mari en l'enserrant fortement. Et comment va le bébé ?!
- Bien je crois, mais… Oh seigneur !
Tout comme son mari l'avait fait, Lily se releva rapidement en bousculant au passage son mari. Les derniers évènements en date lui revinrent en mémoire, de même que l'attaque de Voldemort dans la chambre, mais elle eu beau regarder partout, il n'était nulle part. Son regard se posa alors sur le corps inconscient de Matthew et, en bonne mère qu'elle était, elle se précipita vers Dumbledore pour vérifier son état. Le geste un peu brusque avec lequel elle lui arracha presque des bras eu comme conséquence de réveiller le bambin qui se mit aussitôt à pleurer.
- Lily, j'aimerais savoir ce qui s'est passé ici, lui demanda calmement le vieil homme tandis qu'elle berçait son fils en pleurant à chaudes larmes.
La jeune femme obtempéra et expliqua en détail ce qui était arrivé depuis l'arrivée de Voldemort au rez-de-chaussée jusqu'au sortilège qu'elle s'était prise en voulant protéger ses enfants. En pensant à eux, elle se maudit immédiatement en remarquant qu'elle avait complètement oublié son fils ainé qui n'était visible nulle part, du moins c'est ce qu'elle pensa avant de voir un bras sortir misérablement d'un autre tas de bois au fond de la chambre.
- Oh mon Dieu ! Harry !
Elle fit alors un geste qui en cette soirée fut totalement anodin, mais qui en vérité changea bien des choses pour l'avenir : Elle tendit son plus jeune fils à Dumbledore qui ne se fit pas prier pour le récupérer afin de relancer quelques sortilèges sur lui tandis qu'elle se précipita vers Harry qu'elle sortit avec difficulté de l'ancienne commode. Le vieux mage lui se désintéressait totalement de ce qu'elle faisait et préférait se concentrer sur la dernière découverte qu'il venait de faire concernant Matthew. Le simple fait de trouver le corps de ce petit garçon près du tas de chiffon noir faisant office de robe pour Voldemort était en soit déjà très étrange, mis les résidus de magie noire qu'il sentait autour de lui le troublèrent bien plus qu'il ne l'admettrait. La cicatrice qu'il avait maintenant sur son abdomen elle-même laissait échapper des réminiscences de magie.
- Oh Harry, je suis tellement désolé mon bébé, sanglotait Lily en berçant son fils toujours inconscient. Sirius, donne-moi ta baguette !
- Pourquoi faire ? s'étonna le meilleur ami de James.
- Pour le réanimer, imbécile !
Sirius accepta et lui tendit sa baguette magique tout en se postant également à côté d'elle pour vérifier également l'état de santé du fils ainé de James.
- Vous croyez que Voldemort est toujours là ? se demanda James en pointant sa baguette magique vers chaque coin d'ombre de la pièce en s'attendant peut être à ce qu'il apparaisse soudainement.
- Je ne crois pas, à moins que la nudité soit devenue un nouveau penchant chez lui.
- Que voulez-vous dire, professeur Dumbledore ?
Le vieil homme se contenta de secouer légèrement sa baguette magique en faisant flotter en la robe noire du seigneur des ténèbres.
- James, vous souvenez vous de la prophétie que je vous ai mentionné il y a quelques temps ? Celle concernant un jeune enfant né à la fin du mois de Juillet qui pourra vaincre Voldemort ?
- Oui, et alors ? Vous croyez qu'elle vient de se réaliser ?
- Je pense effectivement ne pas me tromper en affirmant que le garçon que le seigneur des ténèbres a marqué comme son égal se trouve dans mes bras.
Un gros blanc accompagna ses paroles alors que les deux autres hommes regardèrent Dumbledore comme si une deuxième tête venait de lui pousser. Pour un peu, leurs yeux pouvaient facilement se confondre avec des billes tellement ils étaient écarquillés. Un petit garçon de un an seulement, capable de vaincre le plus terrible mage noir du siècle ? L'idée était en soit complètement ridicule, mais Dumbledore ne donnait pas l'impression d'être idiot, et jusqu'à présent, toutes ses décisions et intuitions s'étaient révélées justes.
- Matthew ? Vaincre Voldemort ? Vous êtes sur, professeur ? lui demanda presque timidement James.
- J'ai lancé quelques sortilèges sur lui, et j'ai pu trouver beaucoup de traces de magie noire, notamment autour de la blessure qu'il avait sur le ventre. Je pense que ce doit être là que Voldemort a tenté d'assassiner votre fils, mais il semblerait que son attaque ait échoué pour une raison qui m'échappe. Vous pouvez voir également que sa baguette et sa robe se trouvaient juste à côté de lui lorsque nous l'avons trouvé. Par ailleurs j'ai également remarqué une importante quantité de magie entourant son noyau. Peut être que du fait d'une émotion intense ou à l'approche d'un danger mortel, celle-ci s'est manifestée et à ainsi pu le protéger du sort de Voldemort. Toujours est-il que Voldemort a apparemment disparu et que nous le devons à ce jeune homme.
James regardait à présent son fils cadet comme si il était la huitième merveille du monde. Sa chair et son sang venait de vaincre un mage noir à seulement un an ! Les explications de Dumbledore lui semblaient convaincantes et pleines de bon sens soudainement. Lily elle n'avait strictement rien écouté des paroles du vieux sage et continuait de dorloter Harry qui avait à présent reprit connaissance et semblait extrêmement fatigué. Toute la magie qu'il avait utilisée inconsciemment pour protéger son frère l'avait vidé de toutes ses forces. Dumbledore lui continuait d'observer le bambin s'époumonant dans ses bras en songeant que désormais, un petit garçon possédant des pouvoirs hors normes venait d'apparaitre, et qu'avec son appui, il pourrait vaincre définitivement Lord Voldemort. Le seigneur des ténèbres n'était pas mort, il en était sur, mais les forces étaient à présent rééquilibrées. Que pouvait faire un homme comme lui face à un adversaire possédant un pouvoir qu'il ne connaissait pas ? Lui-même eut beau chercher pendant de longues minutes, il ne parvint pas à trouver ce qui différenciait Matthew de Voldemort, mais il pensa que ce pouvoir n'était tout simplement pas visible grâce à quelques sortilèges. Il est fort dommage qu'il ait si peu prêté attention à Harry, autrement il aurait également remarqué les résidus de magie noire présents sur son corps en quantité supérieure que sur celui de Matthew. Il est fort regrettable également qu'il ait oublié que chaque sortilège laissait derrière lui des résidus de magie, et que le fait d'en trouver sur un enfant de un an ne signifiait pas qu'il avait été atteint par un sortilège, et que par conséquent, un mage noir ne l'avait pas marqué comme son égal. Enfin, sa plus grande erreur fut d'oublier la différence entre les noyaux magiques des frères, autrement, il aurait pu remarquer l'étonnante baisse de puissance à l'intérieur d'Harry et aurait pu assimiler cela à ce pouvoir inconnu. Bref, Dumbledore fit cette soirée bien des erreurs, mais toutes eurent des répercussions sur la vie d'un pauvre petit garçon de trois ans qui n'avait rien demandé. La vie d'Harry prit un tournant radical cette nuit là, mais pas forcément en bien.