Bonjour/soir. J'ai osé ne pas écouter mon bon sens et je me suis lancée dans cette fic à plusieurs chapitres. Diantre, madame! A chapitres, avec un grands "S" à la fin du mot, vous n'avez pas rêvé! Et comme de par hasard elle est sur le Spamano (que voulez-vous, on adule, on adore, on aime très fort!). Cette fic doit avoir cinq ou six chapitres. J'en suis au cinquième (je bloque sur la fin possible), alors si vous aimez et que vous désirez avoir rapidement les chapitres suivants, le mieux c'est de me harceler (sans rire, c'est le seul truc qui marche avec moi, paresse quand tu nous tiens...). J'espère que la lecture de ce chapitre 1 vous "amusera".
Hetalia appartient à Monsieur Papa d'Hetalia.
UN.
Ce n'était pas son genre de rester aussi longtemps silencieux. Grogner était comme respirer chez lui. Pourtant il y avait de quoi grogner ce soir. La réunion de ce mois-ci n'avait servi à rien, et le dîner rassemblant plusieurs pays (dont Allemagne) était bruyant. Et on ne mangeait même pas de pastas vu qu'ils étaient chez Belgique.
Veneziano lançait un regard inquiet (et bien ouvert) à son frère. Ce dernier était calme, taciturne mais calme. Il n'avait pas ouvert la bouche depuis presque une semaine. Ça lui arrivait de bouder de la sorte, mais ils ne s'étaient même pas disputés. Au début, il n'y avait pas fait attention, mais maintenant ça l'inquiétait vraiment.
- Romano… tu n'as pas faim?
Son frère n'avait rien mangé de tout le repas. Son aîné releva lentement les yeux vers lui avant de secouer la tête d'un air las. Il se leva en silence et se retira de la pièce. Personne ne le remarqua. Veneziano fut tenté de le suivre, mais une blague de Prusse détourna son intention et il oublia vite ce qui le tracassait tant il y a tout juste quelques secondes.
- Où est Lovi?
- Vee? Ah! Romano!
La question d'Antonio avait réveillé le petit italien qui se précipita hors de la pièce, à la recherche de son frère. Ça faisait deux heures que le dîner était terminé et ils prenaient un café dans le salon. Ils avaient donc laissé Romano seul pendant tout ce temps! Alors qu'il s'apprêtait à foncer dans le couloir, Francis le retint par le bras: « Laisse donc. Il doit bouder sa rancœur quelque part. ».
- Mais… il n'a rien dit de toute la soirée et…
- Laisse-le. Pour une fois qu'il ne casse personne, on ne va pas s'en plaindre.
- T'es dur Ludwig.
- C'est pas à toi qu'il fait des reproches toutes les heures.
- Pas faux.
Francis et Arthur acquiescèrent. Comme le reste de la salle, tout le monde connaissait le mauvais caractère de Romano, et tous se réjouissaient de ne pas l'avoir entendu de la soirée. Veneziano ne pouvait pas les contredire, mais ils allaient un peu fort quand même… personne n'avait remarqué qu'il déprimait ou quoi?
En vérité, il était dans cet état depuis un mois. Au début ce n'était que des petits coups de mou, puis il avait perdu l'envie de manger des tomates. Ça paraissait anodin, mais chez lui c'était un véritable indice de son humeur. Après, il avait cessé de grogner pour finir par se taire complètement.
Spain était occupé ces derniers temps, et ils ne s'étaient pas vu depuis plusieurs semaines. Ça n'avait pas l'air de lui manquer, à l'espagnol. D'accord, il ne lui disait jamais, mais il ne le pensait pas moins… était-ce si important de dire « je t'aime » toutes les secondes? Même après tant de siècles passés ensemble?
Et Prusse, alors? Cet albinos qui n'arrêtait pas de le couver du regard quand il était petit n'avait plus d'yeux que pour Veneziano, parce qu'il était avec son frère. Pareil pour Francis… en fait, le Bad Trio préférait son cadet. Quand il l'avait compris, il avait été très vexé. Et quand il avait compris que le monde entier préférait l'Italie du Nord plutôt que l'Italie du Sud, il avait été furieux. Il avait crié à l'injustice, à la tricherie et s'était vengé sur son petit frère en devenant encore plus ronchon. Mais finalement, il comprenait. C'était plutôt logique. La Toscane était vraiment une région magnifique, Veneziano était tellement joyeux et serviable. L'art italien venait du nord, pas du sud. La bonne humeur venait du nord, pas du sud. En fait, l'Italie telle qu'on l'aimait était celle du Nord, pas du Sud. Parfois, on prenait son frère pour l'Italie toute entière, il n'avait plus de raison de rester, peut-être.
Il ne savait pas si il déprimait sérieusement, si c'était passager ou non. Tout ce qu'il savait c'est que la dernière fois qu'il s'était senti comme ça, c'est le jour où Grand-père Roma était parti avec Veneziano, sans lui. Peut-être que c'était ça son destin, toujours resté là. Sans qu'on vienne le chercher. Ça faisait mal au début, c'était certain. Mais on s'y habituait. On s'habituait à tout. Avec un peu de bonne volonté. De la volonté, il n'en avait même plus. Il se sentait juste las, terriblement las.
- Et la fois où il t'avait cassé la bibliothèque!
- Ah non! Pas les mauvais souvenirs!
- Hahaha! Ça il t'en a fait voir!
- Il y a aussi la fois où il avait ramené un canon à tomates, pour viser Ludwig!
- Et celle où il a frappé Francis juste à cause de sa veste.
- J'en ai encore mal à la joue juste en y repensant.
Toutes les nations étaient regroupées dans le salon. Parlant de Romano. Chacun avait un souvenir désagréable sur le personnage. Veneziano, encore pris dans la conversation, avait complètement oublié qu'il voulait partir à la recherche de son frère. L'enfonçant même en racontant les vacheries qu'il lui faisait subir depuis tout petit. Ça c'était sûr: Romano n'était pas le plus aimant des grands frères.
- En fait…est-ce qu'il a une seule qualité? - demanda Alfred, bien que n'étant pas européen, il avait rapidement appris à connaître l'oiseau et n'était pas en reste de mauvais souvenirs le concernant.
Sa question interpella l'assemblée. On empêcha le Bad Trio de répondre le mot tabou qui commençait par « S », Antonio était du genre bavard en ce qui concernait sa vie nocturne, mais on ne trouva rien à répondre. C'était vrai… la seule qualité de Romano était qu'il était le roi des chieurs. Et encore, ce n'était pas une qualité ça.
J'aime Lovi. Petit il était super mignon, il l'est toujours d'ailleurs. Si seulement il arrêtait de froncer les sourcils.
J'aime Lovi, et je sais qu'il m'aime, mais ce serait bien si il me le disait plus souvent, au moins une fois par an, ça me suffirait. C'est vexant de ne rien entendre en retour quand on crie son amour sur tous les toits.
Romano? C'est un casse-pied maladroit, comme son frère. Ils ont l'art de me donner la migraine chez les Vargas. En plus ils salissent tout chez moi.
Bon, Veneziano fait attention au moins lui. Et puis il est tellement adorable, même si il est gaffeur et qu'il n'est jamais le premier à se porter volontaire pour le rangement.
Lui au moins sourit, pas comme certain grincheux.
Pastas… pastas… pastas… pastas… Ludwig est trop beau avec sa chemise.
Pastas… pastas… pastas. Et si je me faisais une soupe aux pastas demain? Vee!
La soirée touchait à sa fin, et Romano n'était pas réapparu. Belgique avait invités les nations à rester ici pour la nuit. Antonio espérait que son amant le rejoindrait mais il ne montra pas le bout de son nez. Il laissa la porte entrouverte, espérant que le message passerait. Il était vexé de se coucher seul. Lui qui faisait tant d'efforts pour son italien, il se trouvait plutôt mal récompensé. Les autres nations se couchèrent, oubliant complètement le disparu, habitué plus ou moins à ses caprices. Veneziano s'endormit comme une masse près de son allemand.
Ça faisait combien de temps qu'ils se connaissaient? Longtemps. Et ça faisaient combien de temps qu'ils sortaient ensemble? Longtemps. Alors pourquoi, en tant de temps, Spain ne lui avait jamais proposé de vivre avec lui? Certes, il pouvait débarquer quand il le désirait, et rester autant de siècles qu'il le voulait, mais jamais Antonio ne lui avait dit « Hey! Et si tu vivais ici? Toi qui te plains du trajet, ça sera plus simple, non? Allez, dis merci au Boss! ». Est-ce que ce serait une mauvaise chose si il lui demandait? Est-ce qu'Antonio se moquerait de lui?
Il soupira, et se leva. Il faisait froid ce soir, il avait mal aux muscles, à force de rester immobile. Tout était éteint à l'intérieur, ils devaient tous dormir. Et personne n'était venu le prévenir? Non. C'était normal… enfin… normal le concernant.
Il se dirigea vers les chambres d'amis et fut soulagé de constater qu'Antonio ne l'avait pas tant oublié que ça. Il se dévêtit et s'allongea près de son amant qui simulait très mal le sommeil. Bah, de toute manière il n'avait rien à lui dire. Pas tout de suite du moins, il avait juste envie de dormir pendant très longtemps. Plaçant ses bras autour du buste de l'espagnol, il colla sa joue contre son dos et ferma les yeux. Et si il s'endormait pour l'éternité? Est-ce que ça gênerait quelqu'un? Étrangement la réponse ne l'étonna pas. Non. Romano gênait tout le monde, on ne se gênerait pas pour l'oublier.
A suivre... (quelle belle phrase)