Bonjour ! Dernier chapitre de la Belle et la Bête ! (il n'est malheureusement pas très long..)
Petite note : Je suis navrée, mais je vais devoir mettre cette fic en pause... Je n'ai vraiment pas le temps d'écrire en ce moment, et comme j'aime beaucoup cette fic et que je ne veux pas la bacler (comme je trouve que je l'ai fait avec ce chapitre TT_TT) je préfère attendre d'être en vacances pour la continuer :) J'espère que vous comprenez ^^
Bonne lecture !
Fermement accrochée au dos de Pluto, Grell traversa pour ce qui lui sembla la centième fois cette forêt sombre et inquiétante, retenant avec peine les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. C'était idiot… Elle reverrait Will, assurément. Une fois que Alois sera hors de danger.
Encore faudrait-il trouver l'enfant.
Après des heures de recherche, Pluto finit par la guider vers une masse inerte et recouverte de neige. Elle descendit du dos de l'animal et se précipita vers Alois. Si elle était arrivée ne serait-ce qu'une demie heure plus tard, il serait sûrement mort de froid… Sans perdre une seconde, elle le hissa sur le dos de l'énorme chien, et regagna sa maison aussi vite que possible.
Son esprit était si préoccupé, déchirée entre la peine de quitter William le soulagement d'avoir retrouvé son frère vivant, qu'elle ne remarqua même pas Ronald, toujours planté devant chez elle. Lorsque le jeune homme comprit que Grell et Alois étaient enfin rentrés, il se dirigea lentement vers le manoir de Druitt, sans grand entrain.
Grell veilla longtemps au chevet de Alois, attendant plus ou moins patiemment qu'il se réveille. Elle ne cessait d'humidifier son front avec une serviette chaude, et se voyait obligée d'ajouter une couche de couverture toutes les minutes, histoire qu'il se réveille plus rapidement.
-Grell… finit par bredouiller l'enfant.
-Ne parle pas trop, dit sèchement Grell.
Maintenant que la peur de perdre Alois était complètement dissipée, Grell devait admettre qu'elle en voulait un peu à son frère d'avoir été bête au point de braver le froid seul et l'avoir ainsi arrachée aux bras de son cher Will.
-Comment tu t'es échappée de ce démon ?
-Je t'ai dit de ne pas parler, grogna-t-elle entre ses dents pointues. Je ne me suis pas échappée, il m'a laissée partir quand il a su que tu étais en danger.
Grell remarqua que Alois était plutôt étonné par cette révélation, mais il choisit sagement de ne rien dire, obéissant à sa sœur.
-Bon… fit Grell en tapotant un peu l'oreiller de Alois. Si tout va bien pour toi, je vais repartir chez Wi-
Elle fut interrompue par un sec « toc toc ». Agacée, et se disant que décidément, elle ne pourrait jamais avoir l'occasion de revoir Will, elle alla ouvrir.
Elle se retrouva nez à nez avec un homme qu'elle ne connaissait pas, mais qui ressemblait trait pour trait aux descriptions que Alois lui avaient faites du démon avec lequel il avait passé un contrat il y a quelques temps…
-Claude Faustus, je présume ? Osa Grell en sentant de nouveau ses dents se serrer. Qu'est-ce que tu veux ?
-Alois Trancy, voilà ce que je veux…Légalement, il m'appartient toujours.
Il lui adressa un rictus sinistre, juste avant d'ôter son gant, dévoilant ainsi la marque luisante et flamboyante de son contrat avec Alois.
-Mon frère n'a plus rien à voir avec toi, cracha-t-elle. Tu as voulu le tuer !
Ses cris alertèrent Alois qui sortit de la petite maison, drapé dans une épaisse couverture. Ses yeux bleus s'écarquillèrent lorsqu'il croisa le regard de Claude, et il sentit sa langue – l'emplacement de sa marque – le brûler.
-Claude ! S'exclama-t-il. Tu es revenu pour m'aimer !
Le rictus malsain de Claude s'élargit.
-Tout à fait, monsieur.
Grell sentit la colère prendre possession d'elle. Elle s'interposa alors entre Claude et Alois, et planta son regard déterminé dans les yeux du démon, lui faisant clairement comprendre que son frère n'irait nulle part.
-Ouh la la ! S'écria soudain la voix de Druitt. Que d'effusions !
Il posa ses mains sur les épaules de Grell pour tenter de l'apaiser, mais curieusement, cela ne fit qu'attiser sa colère…
-Grell, mon petit coquelicot cramoisi, voyons, calme-toi ! Si tu acceptes de m'épouser, je te promets que Monsieur Faustus ici présent ne touchera pas à un cheveux de ton petit frère, même s'il n'a plus l'air d'avoir toute sa tête…
-Mon frère a toute sa tête ! Qu'est-ce qui te fait croire qu'il est fou ?
-Oh, répondit-il sur un ton faussement navré, il y a le fait qu'il a blessé tragiquement la plupart de ses gouvernantes, ce qui prouve qu'il a malheureusement des tendances psychopathes… Sans compter qu'il croit voir des hommes plus séduisants que moi, ce qui est, comme chacun le sait, rigoureusement impossible.
Il éclata d'un rire léger, ce qui fit monter la colère de Grell à son paroxysme.
-Alois n'a pas menti ! Protesta furieusement Grell. Will est bien réel, et je le prouve !
Dans un mouvement dramatique, elle sortit le miroir de sa poche et le montra à Druitt ainsi qu'au reste du village qui s'était progressivement attroupé.
Le visage de William apparut alors dans le miroir.
-Oh… OOOOH ! S'émerveilla le vicomte. Cette expression mélancolique ! Ces sourcils noirs et fins, plissés de la plus ravissante des manières ! Ces yeux, que l'on devine habituellement froids, et qui reflètent aujourd'hui une mystérieuse tristesse ! OOOH ! Cet homme est magnifique ! … Pas autant que moi, certes, mais il est difficile d'atteindre mon niveau.
Il finit par un baiser volant adressé à personne en particulier.
-Il faut que je le rencontre ! S'exclama-t-il en brandissant le poing en l'air.
-C-comment ça que tu le rencontres ? Bredouilla Grell en fronçant les sourcils. Il n'est pas question que tu le rencontres ! C'est MON Will, pas le tiens !
-Monsieur Faustus ? Reconduisez-donc Miss Grell et son frère chez eux, et faites en sorte qu'ils ne viennent pas me gêner dans ma rencontre avec cette créature divine…Vous pouvez bien entendu faire ce que vous voulez de leurs âmes (son regard se fit plus intense) et de leurs corps ~ .
-Très bien, accepta Claude, pas vraiment à contre cœur.
Il agrippa Alois et Grell et les jeta à l'intérieur de leur maison, avant de verrouiller la porte malgré leurs nombreuses protestations.
-Je suis vraiment navré, Grell, murmura le vicomte en adoptant une expression désolée. Mais c'est pour mon bien…
Puis il partit en direction du château en fredonnant un chant qui se voulait épique mais qui ressemblait plus à une petite comptine rendue bien innocente dans la voix douce de Druitt.
Quelques minutes plus tard, Druitt était aux portes du château. Il frappa et attendit que l'on vienne lui ouvrir, inquiet pour ses cheveux qui risquaient de friser avec la neige.
-Tiens, y'a quelqu'un ! remarqua Alan, en plein « tea party » avec Eric.
-C'est peut-être Grell qui revient !
Ils allèrent regarder par la fenêtre et furent assez déçus de ne voir qu'un blond qui gesticulait bizarrement afin d'éviter les flocons de neige si dévastateurs.
-C'est qui ce type encore ? Fit Eric.
-Je vais prévenir le Maître.
Alan se précipita vers le bureau de William. Ce dernier était en train de travailler sur quelques documents. Il releva doucement la tête en entendant son employé.
-Oui, Monsieur Humphries ?
C'était très difficilement détectable, mais une pointe de tristesse venait tinter sa voix habituellement neutre.
-Quelqu'un est aux portes du château…
-… Cela m'est égal, répondit-il en reprenant son travail.
-Mais… Mais qu'est-ce qu'on fait ?
Il hésita. Puis il finit par prendre la parole :
-Laissez-le entrer. Cela n'a plus d'importance.
De toute évidence, Alan ne comprit pas bien les motivations du démon, mais il obéit tout de même et alla ouvrir. Aussitôt, Druitt couru à l'intérieur de manoir en tentant d'abriter sa magnifique et précieuse chevelure de l'attaque des vils flocons de la mort. Il oublia cependant ses cheveux – oh, rien qu'un instant – pour s'extasier durant plusieurs minutes sur la beauté du lieu, soupirant de nombreux « OOOH ! » et « AAAH ! » ou encore « QUELLE BEAUTE ! ». Alan, las de le voir gesticuler dans tous les sens, lui proposa de s'assoir et de prendre une tasse de thé. Le vicomte accepta avec plaisir, puis il se mit à comparer ce « breuvage divin » à d'autres thés qu'il avait pu goûter au cours de maintes et maintes réceptions…
Pendant ce temps, Grell tentait de toutes ses forces de trouver un moyen de sortir de chez sa maison. Seulement Claude était campé devant la porte…C'est alors que la manière malsaine dont le démon regardait Alois lui donna une idée :
-Alois, chuchota Grell au petit blond. Il faut absolument que je retourne au château… Essaie de distraire Claude pendant que je sors…
-C'est comme si c'était fait, répondit-il, plutôt content d'avoir l'occasion de reconquérir Claude.
Il marcha alors sensuellement vers le démon, un regard innocent peint sur son visage.
-Claude… murmura-t-il. J'ai envie de prendre un bain… Mais je suis trop faible pour me déshabiller seul….
Les lèvres de Claude s'étirèrent dans un petit rictus à la limite de la pédophilie.
-Je viens vous aider, Monsieur.
Il suivit aveuglément le gamin, et laissa la porte sans surveillance. Grell en profita pour sortir. Elle enfourcha Pluto et couru en direction du château…
Alan commençait à s'ennuyer ferme. Le Vicomte Druitt ne cessait de parler ! Au comble de l'agacement, il quitta discrètement la pièce – Druitt était bien trop occupé à raconter la manière dont il avait vu un magnifique majordome servir une tasse de thé – et se rapprocha de Eric, qui jusqu'ici avait observé la scène de loin.
-Prend le relais, demanda-t-il à Eric. Moi, j'en peux plus…
-Je préfère pas, avoua Eric dans un petit rire méprisant. Tu sais que je suis pas du genre patient, je risque de le tuer dans moins de cinq minutes !
Alan plissa les sourcils, cherchant une solution. Puis il se retourna vers l'endroit où se trouvait Druitt… pour constater qu'il n'était plus là.
-C'est pas vrai, il est où ce c-
-Eric ! Surveille ton langage, coupa Alan. Il doit sûrement être monté dans le bureau du Maitre…
-Très bien fit Eric en se frottant les mains. Dans ce cas, c'est son problème, plus le no-
Il fut interrompu par l'arrivée fracassante de Grell et de Pluto dans le grand hall d'entrée.
-Grell ! S'exclamèrent-ils en cœur.
-Où est Will ? Demanda cette dernière avec éclat.
-Lui et Druitt sont à l'étage, répondit Alan. Fais-vite, Grell, j'ai bien peur que le Maitre ne puisse supporter longtemps ses incessants bavardages !
Grell acquiesça et se précipita à l'étage. Elle prit soin de se munir d'une épée que tenait l'une des nombreuses armures de l'Aile Ouest, dans l'idée de tuer Druitt s'il venait à tenter quoi que ce soit de trop… déplacé avec SON Willu.
Elle arriva rapidement dans le bureau de William. Ce dernier avait la tête entièrement enfouie dans ses mains, fatigué par Druitt qui l'ensevelissait sous les compliments et autres questions idiotes comme « Depuis combien de temps êtes-vous un démon ? Le brun, c'est votre couleur naturelle ? » etc, etc….
S'en suivit un combat épique.
Grell projeta l'épée vers Druitt, qui l'évita d'un pouce. Seulement, l'épée vint se loger dans le cœur de Will qui lâcha un petit « Hmph ! » étouffé, les dents serrées par la douleur. Grell cria, Will chancela, et Druitt, que la vue du sang répugnait s'évanouit dans un grand « BOUM ! » retentissant – il s'était sûrement cogné la tête, mais personne ne s'en préoccupait.
Grell accourut vers Will, ainsi que firent Eric et Alan, attirés par les cris. Ils restèrent cependant en retrait, et assistèrent à la scène avec appréhension.
-Will… bredouilla Grell en tentant vainement de réduire le saignement en utilisant un morceau de sa jupe comme pansement.
-G-Grell… réussit à souffler William. Vous…vous êtes rev…enue ?
Grell lui caressa tendrement la joue, tandis que des larmes commençaient à rouler de longs de ses joues rendues rouges par le froid.
-Je voulais te sauver, sanglota-t-elle. Oh, j'ai eu tellement peur que Druitt te rende dingue ! Mais voilà que je t'ai moi-même blessé à mort !
Elle était même trop affligée pour profiter du tragique de la situation.
-Tout est ma faute ! Eclata-t-elle en le serrant dans ses bras.
Si William n'avait pas été sur le point de mourir, il aurait sûrement répliqué que oui, c'était de sa faute. Mais étant donné qu'il ne lui restait que très peu de temps, il préféra choisir ses mots :
-Finalement…. C'est… Mieux comme ça… avoua-t-il.
-Non, je t'en prie tais-toi ! Rétorqua Grell avec passion. Tous va s'arranger… je… je vais te guérir… comme la dernière fois… je resterai près de toi…
William porta alors sa main à la joue de Grell. Il planta ses yeux dans les siens. Son expression s'adoucit légèrement…
-Au moins… je vous aurais revue… une dernière fois…
Grell enfouit son visage dans la main glacée de Will, se laissant complètement aller aux larmes… Puis elle sentit la main de démon glisser de sa joue, pour finalement s'écraser au sol….Elle vit avec horreur les paupières de William se fermer doucement…
Elle plaqua sa main contre sa bouche, et secoua la tête, comme pour rejeter l'idée que… cet homme était… mort….
-Non… Non ! S'emporta-t-elle en s'allongeant sur le corps de William. Je t'en prie…. Je t'en supplie… Ne m'abandonne pas…
Elle attendit. Elle attendit une quelconque réaction de la part de Will, mais rien ne vint. Alors, dans un dernier sanglot, aussi terrible que passionné, elle réussit à souffler les mots qui lui avaient brûlé les lèvres depuis qu'elle avait mis les pieds au château :
-Je t'aime…
Elle continua de pleurer sur son corps durant ce qui lui parut une éternité… Et alors que tout espoir semblait perdu…
La magie de Black Butler intervint :
Un rayon lunaire traversa la fenêtre du bureau, et vint se poser sur William. Son corps fut alors transpercé par cette étrange lueur…
Grell, apeurée, s'écarta légèrement de lui, et assista avec étonnement à une époustouflante métamorphose :
Les grandes ailes noires de William se rétractèrent… Ses ongles reprirent une couleur normale… Ses crocs disparaissent, faisant place à une dentition parfaite et alignée…Ses cheveux raccourcirent, pour laisser place à une coupe de cheveux à la fois élégante et professionnelle… Et pout finir, alors que Grell pensait être au comble de la stupeur…
Il se mit à bouger.
Lentement, il se mit debout… puis se retourna vers Grell, qui put alors voir les plus beaux yeux verts qu'elle n'ait jamais vu…
William paraissait légèrement déphasé, même s'il tentait de rester impassible… Il observa ses mains, se passa la main dans ses cheveux, et pour finir, sortit une paire de lunettes de sa poche et les plaça sur l'arrête de son nez.
-Mh. Je suis de nouveau moi, dit-il avec flegmatisme.
-C'est… C'est vraiment toi ! S'exclama Grell.
Puis elle lui sauta dans les bras, au comble de la joie, avant de l'embrasser passionnément…et William, bien que tout d'abord pris au dépourvu, ne la repoussa pas. Progressivement, il finit par se laisser aller, et ferma les yeux en posant sa main sur la taille de Grell.
Une fois le baiser, rompu, alors que Grell était toute excitée, William se contenta de redresser ses lunettes.
-La malédiction est brisée ! S'exclama Alan.
-Euh… fit Grell, toujours dans les bras de Will. C'était quoi votre malédiction à vous deux ?
-On n'avait pas le droit de faire ça !
Sur ces bonnes paroles, Eric empoigna Alan par la taille, et, à son tour, l'embrassa, avec cependant plus de férocité que ne l'avait fait Grell avec Will.
Ils rirent tous de bon cœur (enfin, excepté Will, bien sûr), et contemplèrent avec joie un tout nouvel avenir qui s'offraient à eux…
Un an plus tard, Grell et William célébraient leur mariage, dans leur luxueux château. William était toujours aussi morne, mais Grell était passionnée pour deux. Elle n'avait toujours pas dit à son époux qu'elle avait le corps d'un homme, mais préférait attendre la nuit de noces pour lui faire la surprise, espérant qu'il la prendrait bien.
Alan et Eric continuèrent leur relation toute particulière, et passaient leur temps à se disputer comme un vieux couple, comme ils l'avaient toujours fait. Mais tout le monde pouvait voir qu'ils étaient très heureux.
Alois vivait au château avec Claude, qui était redevenu son majordome. En effet, le démon avait compris que Alois était le seul enfant qui ne voudrait jamais de lui, et acceptait donc de se plier à ses quatre volontés.
Ronald faisait toujours la fête matin, midi et soir. C'était d'ailleurs lui qui avait organisé le mariage, et il comptait bien se trouver lui-même une petite fiancée. La jolie Maylene avait l'air assez réceptive à ses charmes…
Et quand à ceux qui aimeraient savoir ce qu'est devenu le vicomte Druitt… Eh bien, il s'est cogné si fort la tête en tombant qu'il ne se souvient absolument plus de ce qui s'est passé dans le château. Il continue donc de se comporter comme un idiot dans son propre manoir, bien que plus personne ne vienne lui rendre visite…
Tout est donc bien qui finit bien pour – presque - tout le monde, car comme le dit si bien la chanson, « l'histoire éternelle, touche de son aile, William et Grell ! »
FIN !
Voilààà ! Désolée, ce chapitre est vraiment pas long, et j'avoue que je l'ai un peu expédié T_T. Promis je me rattraperai dans la suite ^^
Bisous !