Traduction : Funnyway

Une bonne citronnade ça ne se refuse pas !

C'est un OS en vo, mais je vais le traduire en trois fois.

Avec l'aimable autorisation de l'auteur, quelque chose me dit que vous allez l'aimer d'avoir accepté.


Auteur : Cardio Necrosis

Disclaimer : Tout appartient à la FOX !

Titre original : Counting Sheep


Compter les moutons (1ère partie)


Wilson était exténué. Pas fatigué, pas somnolent, non, complètement éreinté ! Le type même d'épuisement qui découle d'une morne journée sans fin et d'une nuit de sommeil trop courte la veille. House avait insisté pour regarder une émission de télévision. Wilson aurait pu traîner ses fesses jusqu'au lit à vingt-deux heures, dès qu'il avait commencé à bâiller. Mais il s'était laissé captiver par des personnages insipides et des complots montés de toutes pièces. Finalement il avait rampé jusqu'à son lit confortable et son oreiller moelleux tard dans la nuit.

Wilson allait généralement se coucher aux environs de onze heures, parfois plus tôt, car il regrettait toujours le lendemain quand il avait veillé plus tard. Dès lors il se répétait qu'il ne ferait plus la même erreur. D'ordinaire, Wilson se levait tôt, se préparait, allait réveiller House, cuisinait le petit-déjeuner, réveillait House à nouveau, lui donner de la nourriture puis l'emmenait au travail, se garait et réveillait House une dernière fois tout en accrochant la carte de stationnement handicapé au rétroviseur.

Evidemment les jours où, comme un imbécile, il n'avait pas dormi, il lui fallait plusieurs sonneries pour se réveiller, il sautait la douche du matin, passait par un drive (réveillait House pour savoir ce qu'il voulait) puis passait le reste de la journée à boire du café.

Peut-être que sa journée se serait passée plus en douceur s'il en avait été ainsi. Hélas, non. Un de ses patients allait mal et son bipper était déjà saturé vingt minutes avant l'heure à laquelle il avait l'habitude de se lever.

Il réveilla House, qui insista pour conduire lui-même comme chaque fois que lui en prenait l'envie. Wilson râla tout seul en se peignant les cheveux, ensuite il mit son pantalon à l'envers. Ce qui l'obligea à le remettre à l'endroit avant de l'enfiler de la bonne façon. Il se brossa les dents rapidement, prit la première cravate qu'il vit : jaune, dont House allait probablement se moquer et se précipita vers la porte, soufflant sur son café trop chaud. Il se brûla la langue et la gorge, ensuite il s'assura que le vacarme de la radio l'empêcherait de s'endormir.

Sa patiente en état critique était une femme d'âge moyen avec un cancer du côlon qui montrait tous les signes de rémission progressive. Pourtant, elle décéda quatre heures après le diagnostic. De ce fait Wilson avait passé plusieurs heures à faire face au deuil de la famille, qui le mit dans l'embarras en l'accusant et en le menaçant de poursuite. Ah la vie glorieuse d'oncologue ! Il avait réussi à les calmer, leur rappeler les chances de survie dont il leur avait parlé auparavant et peu de temps après la soeur de sa patiente décédée sanglotait dans ses bras. House passa pile au mauvais moment, ce qui entraina un autre type d'accusations, d'enquête et de conversations embarrassantes à l'heure du déjeuner.

Tout ceci bien sûr aurait pu n'être qu'un accident de parcours d'une, fatiguante et ennuyeuse, journée ordinaire de plus. Sauf que le père divorcé d'un patient de huit ans décida d'entamer une dispute avec son ex-femme, Wilson intervint comme médiateur, mettant un terme à leur dispute. Et il gagna, si on peut dire, une autre femme le serrant dans ses bras (quoiqu'un peu plus jolie que la précédente) or House, affairé à le ttraquer, avait encore assisté à la scène.

Le diagnosticien avait interrompu les deux réunions de Wilson. Durant le reste de la journée, l'oncologue avait dû supporter huit messages désagréables sur son bipper (tous durant sa visite aux patients) et cinq appels manqués (tous durant son temps de consultation). Finalement Wilson avait pris deux appels de House alors qu'il était en pleine paperasse et son ami ne lui avait parlé que de choses absolument sans importance. Wilson réalisa alors que House était seulement en train de le surveiller tout comme le faisait ses épouses quand elles commençaient à avoir des soupçons. Ce qui était ridicule car ce n'était pas dans l'intention de Wilson de voir une de ses patientes en dehors du travail, mais House était devenu paranoiaque pour on ne sait quelle raison.

Tout ceci aurait été supportable, quoique mentalement épuisant, si à vingt minutes de partir, un de ses patients n'avait pas eu une attaque, de façon totalement inattendue. Comme Wilson ne s'appelait pas Gregory House, son patient ne pouvait pas être soudainement atteint d'une maladie rare mais guérissable dont il trouverait la clé à la dernière minute. Au lieu de ça, il découvrit que la tumeur dans le cerveau de l'adolescent avait grandi et avait causé l'attaque, que ses chances de survie allaient de minuscules à totalement absente. De fait, il allait devoir rencontrer les parents. Ce qui annonçait plus de pleurs et plus de réconfort envers une nouvelle famille. Ce qui signifiait aussi que son personnel savait qu'il était là, s'il y avait besoin d'aide pour lire les radios. Normalement ils auraient dû aller voir quelqu'un d'autre, mais Wilson se sentait obligé de le faire s'ils avaient besoin d'aide. Et puis à cause de l'expresso merdique du distributeur, il était trop excité pour dormir de toute façon.

House lui avait envoyé cinq emails, puis spammé son facebook et enfin envoyé sept textos. Wilson lui avait répondu pour lui assurer qu'il ne voyait pas de brunettes désemparées, n'avait pas de relations sexuelles avec une quelconque blonde prétentieuse, ou ne palpait pas la généreuse poitrine d'une rouquine.

Wilson n'avait pas réussi à quitter l'hôpital avant dix heures quarantes et il avait bien pensé à dormir sur place sur le canapé. Mais il ne travaillait pas le lendemain, du coup cela aurait forcément entrainé encore plus d'accusations quand il serait rentré à la maison au matin avec un cou endolori.

C'est pourquoi il était finalement onze heures passé quand Wilson se traina jusqu'à l'appartement, sa vision perdant des couleurs et des points sautant devant ses yeux comme une télévision avec une mauvaise réception. Ses pensées s'embrouillaient entre rêve et réalité, son corps se déplaçait avec des mouvements non-coordonnés. Il entra dans le salon où se déchainait un film d'horreur (où était-ce de la pornographie ? A ce niveau de fatigue, Wilson ne pouvait plus faire la différence entre des cris de terreur ou de plaisir) et s'envoya un McAttaqueCardiaque (Wilson était trop épuisé pour cuisiner et était passé directement à un drive).

« Je vais me coucher », lança Wilson, ce qui était une manière subtile de demander à House de baisser la télévision.

Il espérait que House voit ses cernes, la rougeur de ses yeux, le fait qu'il regardait dans sa direction les yeux mi-clos et le prendrait au sérieux.

Après une légère altercation avec sa poignée de porte (où il se cogna la hanche) Wilson s'écroula directement sur son lit et tomba face la première dans le matelas. Pantalon vite déboutonné, fermeture éclair toujours relevée, une vague de chaleur apaisante déferla sur lui.

Avec un effort herculéen, il glissa dans son lit et se tourna sur le dos, regardant fixement le plafond sombre. Le volume de la télévision était maintenant beaucoup moins fort et il laissa échapper un soupir de soulagement. Avec des mains qui semblaient trop grosses pour lui, Wilson desserra sa cravate et la jeta quelque part. Il enleva ses chaussures, les laissa tomber sur le sol. Les deux impacts qui s'ensuivirent furent comme des coups de canon à son oreille et il gémit, faisant courir ses mains sur son visage avec lassitude, il agrippa un peu ses cheveux, puis paresseusement - les yeux fermés - déboutonna sa chemise et essaya de s'en défaire. Là, il s'aperçut qu'il avait oublié de défaire les poignets, sur le coup il pensa à la déchirer et la brûler. Mais après quelques secondes de considération il réalisa que ce serait trop d'effort pour son cerveau privé de sommeil et il défit les boutons des poignets, laissa tomber la chemise à côté de lui. Enfin il sentit l'air frais sur ses bras et traverser son boxeur et son débardeur.

Sa tête se prélassa sur le côté, yeux s'ouvrirent brièvement et il put apercevoir qu'il était maintenant onze heures vingt, il laissa échapper un soupir. Enfin - un peu de paix et de -

La porte s'ouvrit avec une telle force que Wilson sursauta violemment, laissant échapper un cri étranglé entre un appel à l'aide et un murmure fatigué, puis il regarda le nouvel arrivant. C'était une sombre, diabolique et longue silhouette venue de l'enfer.

« Merde House, qu'est-ce que tu fous ?

— Peux pas dormir. » gazouilla House de façon irritante.

« Je te hais. » ronchonna l'oncologue.

Il entendit un claquement et son lit tressaillit. House avait apparemment frappé le lit avec sa canne.

« Mets-toi sous les couvertures ! »

Il fallut une minute à Wilson pour se rendre compte qu'il était, en effet, toujours au-dessus des couvertures, ce qui expliquait pourquoi il avait si froid. Quand il réalisa à quel point il s'était refroidi, il regarda le réveil pour voir qu'il était une heure du matin, ce qui le perturba car il n'avait aucun souvenir de s'être endormi et son corps était toujours comme plein de sable ou de plomb, en tout cas quelque chose de lourd, voire une substance somnifère. Il gémit et se couvrit les yeux de son bras

« House ! Pourquoi est-ce que tu me réveilles ? J'étais endor— Eh ! »

Le diagnosticien venait de tirer brusquement sur les couvertures, les subtilisant à Wilson. Il sentit les draps froids gifler son dos et il siffla, puis se sentit happé, comme s'il allait tomber profondément endormi, dans un sommeil paisible comme on roulerait gracieusement le long d'une colline.

Mis à part, la sensation étrange de House rampant dans le lit, avec lui dedans.

« House, qu'est-ce que —

— Je ne pouvais pas dormir. » justifia-t-il (ce qui n'expliquait pas vraiment quoique ce soit)

Wilson était sur le dos, la tête tournée pour voir House, il le regarda tranquillement tirer les couvertures sur eux, puis se tourner sur son côté gauche ( lui faisant face) et laisser échapper un petit soupir de contentement. Wilson sentit la chaleur qui émanait du corps de House et se laissa envahir... pendant un instant, il se laissa presque aller à rester ainsi, mais une partie de son cerveau qui n'était pas ivre de fatigue déclara :

« Donc tu as simplement... ramper jusqu'à mon lit ?

— Apparemment. » répondit House les yeux fermés.

Wilson cligna lentement des yeux. Les ouvrir entièrement était plus difficile qu'il n'y paraissait, ses paupières étaient incroyablement lourdes.

« J'ai du mal à voir le fondement de ta décision de venir dormir dans mon lit avec moi dedans.

— Impossible d'être installé confortablement. Pensé que ton matelas pourrait résoudre ce problème.

Wilson laissa échapper un petit, mais intense gémissement et laissa sa tête tomber en arrière sur l'oreiller, regardant le plafond.

« House, s'il te plait, je suis fatigué, j'ai eu une journée de travail horrible... pourrait-on ne pas jouer à ça maintenant ?

— Jouer à quoi ? J'essaye de dormir. Et étant donné que tu as eu la tête nichée non pas dans une, mais deux paires de seins ! Je ne vois pas comment ta journée a pu être horrible.

— Je te l'ai déjà dis, je n'essayais pas de -

— Chuut ! » siffla House en lui donnant une claque sur le bras « J'essaye de dormir. Arrête de parler ! »

Wilson pinça les lèvres et se frotta le bras, fixant des yeux le plafond avec colère. House qui avait un problème pour s'endormir, ce n'était pas nouveau. L'insomnie frappait House régulièrement à tel point que Wilson s'était habitué à entendre les sons lointains de la télévision durant la nuit. Ou bien à House qui le réveillait à trois heures du matin en jouant du piano jusqu'à ce que les notes apaisent suffisament Wilson pour qu'il se rendorme.

Pourtant, malgré des années d'insomnie de House et le fait qu'ils avaient vécu ensemble pendant un certain laps de temps, c'était la première fois qu'il se glissait dans le lit de Wilson, essayant de dormir à ses côtés.

« Si tu essayes de me punir parce que des femmes m'ont prises dans leur bras, House, ce n'est pas le moment de -

— Hey, c'est toi qui n'arrête pas de jacasser. »

Wilson lâcha un soupir agacé et se redressa en position assise avec la ferme intention de sortir du lit. House attrappa son bras - avec une emprise plus serrée que nécessaire - et Wilson tourna le regard vers lui. Wilson discernait clairement les iris bleus de House et il avait beau savoir que c'était parce que ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité, cela lui fit tout de même râter un battement de coeur.

« Reste au chaud. » insista House.

Bien qu'il soit conscient de, sans doute, commettre une erreur digne d'Hitler envahissant la Russie, Wilson se rallongea en douceur et ignora le fait que le rythme régulier des battements de son coeur soit plus rapide que la normale. L'émotion qui le traversait repoussait sa fatigue - pas assez pour être complètement réveillé, mais suffisament pour savoir que s'il ne se relaxait pas vite, il ne serait plus en mesure de se rendormir.

Ce n'était pas son imagination, House venait juste de glisser plus près de lui. Mais Wilson ne pouvait pas en faire la remarque car il n'avait bougé que d'un centimètre ou deux. Il pouvait sentir le souffle chaud de House contre son épaule, courant jusqu'à son cou, s'enroulant autour de sa jugulaire, dont il était sûre qu'elle palpitait suffisament pour que House puisse voir son coeur battre dans sa poitrine plus rapidement qu'il ne le devrait.

House relacha son bras et le laissa tomber sur le matelas près de Wilson, le dos de sa paume tourné contre son épaule. Wilson prit une profonde respiration, souffla et pria pour que House ne s'en rende pas compte. Il ferma les yeux et laissa un soupir lui échapper en imaginant que tout le stress de la journée partait avec lui.

Son coeur commença à se calmer et c'était comme si le matelas l'enveloppait, comme si Wilson s'enfonçait dans un bain chaud, relaxant chacun de ses muscles. Le sommeil s'approcha terriblement et il se sentit s'abandonner, la chaleur du coprs à coté de lui le berçant vers un état de totale quiétude...

« Wilson »

Ses yeux s'ouvrirent et ses points se serrèrent.

« Quoi ? » dit Wilson en serrant les dents.

« Je n'arrive toujours pas à dormir. » répondit House.

« Pas mon problème.

— Raconte-moi une histoire. »

Wilson prit son visage dans ses mains et laissa échapper un gémissement.

« House, pour l'amour de Dieu, dors !

— S'il te plait ? » plaida le plus âgé et même si Wilson ne pouvait pas le voir, il savait que House affichait une moue exagérée.

« Très bien ! Il était une fois, un trou du cul qui s'appelait Grèg. » à ses côtés, House bougonna. « Il n'arrêtait pas de casser les pieds de son ami James après une dure, épuisante journée de travail. Alors James assassina son meilleur ami et tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Fin. »

Pour une raison qui échappa à Wilson, House se décala un peu plus vers lui.

« Tu es nul pour raconter des histoires avant de dormir.

— Il y a une morale quelque part. » murmura Wilson en se pinçant l'arête du nez et en gardant ses yeux fermement clos. Tout ce qu'il voulait c'était une bonne nuit de sommeil et même ça, House ne pouvait pas lui donner.

« Laquelle ? J'l'ai loupé.

— Dors ou je vais te tuer. »


Fin de la 1ère partie


Un merci particulier de Coolmouse et de Clina9 pour leur enthousiasme communicatif, à tous les reviewers, car c'est pour vous que je traduis et j'apprécie chacun de vos mots. Vous savez ce qu'on dit " mieux vaut avoir la qualité que la quantité" ! ^^