TITRE — Comment enlacer John Watson


Disclaimer — Sherlock, John et compagnie ne m'appartiennent pas. Eh oui…

Avertissement — Se situe dans la saison 2. Presque pas de spoiler, pas de scène choquante, à moins que vous ne soyez entomophobe… ou contre une histoire d'amour entre hommes.

Rating — T (on ne sait jamais…)

Note de l'auteur — Du grand n'importe quoi, teinté de romance entre nos deux personnages principaux, qui risquent d'être OOC. Ce sera une fic faite d'une suite de micro-chapitres, que je posterai quand la déesse de l'inspiration fera la grâce me rendre visite… ce qui signifie "de façon irrégulière".


Tout commence par un cri


Par un été particulièrement torride, Londres connut une invasion sans précédent de ces petits insectes rampants, capables de se faufiler n'importe où. Ce qui donna à Sherlock l'occasion de découvrir de manière inopinée une facette jusque là méconnue - et tout à fait insoupçonnable - de son colocataire.

— Aaaaaaaaargh!

Brusquement tiré de son palais mental, le cerveau du détective se mit immédiatement à analyser le hurlement qu'il venait d'entendre.

Strident, paniqué. A classer parmi les cris d'orfraie, qu'on attribue généralement à une femme écervelée dans une situation qu'elle croit être critique. Or Mme Hudson étant de sortie, pas de femme dans l'appartement. Probabilité qu'Irène ait décidé une fois de plus de passer par l'une des fenêtres? 0 %. D'ailleurs, ce n'est pas une écervelée.

Puisque l'impossible a été écarté, ce qui reste est, aussi improbable que ce soit, la vérité. Ce qui reste, c'est moi et John. Ce n'est pas moi, donc c'est forcément John. Conclusion: John est une femme écervelée.

…Conclusion erronée, rectification: John, bien qu'il ne soit pas une femme, est responsable de ce cri d'orfraie.

Ceci étant clairement établi, il ouvrit les yeux afin d'avoir la confirmation de visu de ces superbes déductions, qui avaient duré au grand maximum une dixième de seconde.

(…Non, non, cher lecteur. Le bureau de la plainte est fermé, alors inutile de protester "Toutes ces lignes pour arriver à ça!". N'étant pas un génie, il n'entre pas dans mes capacités de pouvoir décrire en une phrase ou deux toutes les pensées qui peuvent traverser l'esprit de Sherlock, même pendant un laps de temps aussi court.
Au fait, je me présente. Je suis auteur et narratrice de cette fic. Faudra vous y faire de ces ( ), j'interviendrai de temps à autre. C'est que je suis aussi bavarde qu'une pie, voyez-vous.
Reprenons. Je disais donc que Sherlock avait ouvert les yeux, ses beaux yeux d'un gris acier…)

Il aperçut John qui s'était replié dans un coin de la cuisine, avec de la terreur absolue peinte sur le visage. Il bondit aussitôt hors de son fauteuil, persuadé que le médecin militaire - qui n'avait pas perdu son sang froid même habillé d'une parka pleine de bombes - devait avoir fait une découverte vraiment horrible pour afficher une pareille expression.

Et que vit-il? Un cafard. De la taille de la moitié d'un pouce adulte. Pas de quoi être aussi terrifié.

— She… Sherlock… balbutia John d'une voix étranglée. Fais… Fais quelque chose…

Haussant un de ses sourcils, le détective remarqua platement.

— Ce n'est qu'une blatte, John.

— Je sais, je ne suis pas aveugle… Aaaaaah!

Mouvement de panique provoqué par une avancée de quelques centimètres de la part de l'insecte, inconscient de l'effet qu'il produisait sur John. Ce dernier grimpa littéralement sur l'évier, tout en gémissant comme un mourant.

— Je t'en prie, Sherlock… Aide-moi…

Bien que dérouté par ce comportement qu'il jugeait illogique, voire aberrant, il décida de lui porter secours. Il leva le pied et écrasa le cafard.

(Une minute de silence pour la pauvre bête qui a été sacrifiée dans l'intérêt de cette fic. Paix à son âme…)

Ce qui se passa ensuite prit au dépourvu le sociopathe de haut niveau qu'il était. Son colocataire se jeta dans ses bras et se blottit contre lui.

(Mais ne sont-ils pas mignons, tous les deux…)

Respiration irrégulière, membres glacés, tremblement intermittent. Autant de signes qui indiquaient que John était en état de choc. Si Lestrade avait été là, il l'aurait certainement fait recouvrir avec une couverture orange. Quoi qu'il en soit, Sherlock se contenta de noter ces symptômes de façon distraite, complètement absorbé par ce qu'il ressentait lui-même.

Un tourbillon de sensations… tellement de sensations, qui pourtant pouvaient se résumer en un seul mot: bien. Il se sentait bien, TRÈS bien, TROP BIEN, alors que son corps était pressé contre celui de John.

Sherlock en fut si perturbé qu'il oublia de se poser la question essentielle: comment, un soldat comme lui, qui avait envahi l'Afghanistan, qui y avait assisté à des atrocités sans nom, qui ici voyait des cadavres de toutes sortes au cours de leurs enquêtes, pouvait-il être effrayé par un simple cafard?