Un gros merci aux reviewers anonymes ( Seimein je crois que je ne t'ai jamais remercié )

Série sur "Jarvis regarde Tony dormir". J'ai essayé de prendre le point de vue de Jarvis, sauf que prendre le point de vue d'une IA c'est pas facile, toutes mes excuses x.x


Avant Iron-Man 1

Monsieur Stark s'était écroulé sur son lit 3 heures 31 minutes et 2 secondes plutôt.

Après 4 minutes 42 secondes de coït, il était tombé dans un sommeil profond.

A plat ventre sur le lit à moitié défait, il gisait. Sa cravate encore autour du cou, le pantalon et la chemise ouverte, veste et chaussures sur le sol; Son bras était étendu au travers du ventre nu de l'individu féminin qui avait fait l'objet du choix copulatoire de Monsieur Stark, elle-même était nue, et passait sa main dans les cheveux bruns de Monsieur Stark. Elle regardait le vide, sans expression.

Monsieur Stark ne bougeait pas.

Il avait ainsi toutes les apparences de la mort, mais aucune alerte n'avait retenti, et les services d'urgence n'avaient pas été prévenus par JARVIS, l'ordinateur qui veillait sur la maison : Les caméras surveillaient en partie les alentour de la vaste villa ( déserts à cette heure ), en partie l'intérieur ( une dose de café avait été ajoutée dans la cafetière pour la jeune femme, mademoiselle Potts avait reçu une notification, et la machine à laver était en route ) et le lit silencieux.

Il n'y avait nul dysfonctionnement.

Le voyant rouge de la caméra était fixé sur Monsieur Stark. Les constantes de Monsieur étaient Stark et tout à fait correctes compte tenu de son état d'ébriété, et du pic d'endorphine orgasmique qui avait précédé.

La caméra fixait silencieusement la chambre immobile, et plongée dans l'obscurité.

Pendant Iron-Man 2

Monsieur Stark dormait, ou plutôt essayait de dormir.

Les ordinateurs de la pièce luisaient faiblement d'une lueur bleutée, affichant les signes vitaux du génie. Régulièrement, les diagrammes s'agitaient brusquement, les voyants devenaient rouges et la respiration d'Anthony se faisait plus difficile, son sommeil plus troublé, ses mouvements plus incessants.

Les capteurs infrarouges n'avaient pas besoin de lumière pour dresser un portrait peu flatteur de leur maître. Il n'avait pas belle allure : son teint était pâle, presque cireux. Maintenant que les capteurs de Jarvis étaient les seuls à capturer les images du grand Tony Stark, les marques de ce qui le rongeait étaient apparentes. Au milieu du torse où la sueur provenant des fièvres et cauchemars du génie, l'arc ressortait telle une tumeur bleue, aspirant la vie de son corps autrefois plein d'énergie.

Dumm-E s'approchait lentement, le couinement léger de ses roues ne parvenant pas à couvrir les soupirs et gémissements troublés de son inventeur. Dans sa pince, il tenait un plateau où était posé un grand verre d'un liquide à l'improbable vert hulkien.

La voix immatérielle de Jarvis retentit alors :

« -Monsieur. »

Pas de réponse, son inventeur fronçant les sourcils et marmonnant dans son sommeil. Les capteurs dont l'IA étaient assez fins pour en pénétrer le sens, mais il avait acquis doigté et conscience de la décence au contact de mademoiselle Potts ( cela étant étranger à son inventeur, celui-ci n'avait jamais pris la peine d'incorporer ses notions à ses circuits ) et s'abstient d'augmenter le volume perçu par ses filtres.

Lorsque sa voix retentit à nouveau, on pouvait déceler une sorte de répugnance à continuer à troubler le sommeil de son maître.

« -Monsieur. Monsieur, vous m'avez demandé de vous réveiller toutes les deux heures. Monsieur Stark. Tony ! »

Tony ouvrit les yeux en grand, en sursaut. Il se redressa brusquement,

« -Jarvis, quoi, qu'est-ce qui se passe ?

-Votre chlorophylle, monsieur. »

Tony battit des paupières, reprenant difficilement sa respiration, il porta une main à son arc. Les papilles gustatives de monsieur Stark se révulsaient d'avance selon les prévisions de Jarvis.

« -Non.

-Je me dois d'insister, monsieur. »

Le ton de l'IA était doux, presque maternel, et bien que quelque peu pincé: Jarvis ne faisait qu'obéir aux ordres, même lorsque ses calculs lui indiquaient que la courbe des constantes de monsieur Stark ne remontaient pas, avec ou sans ingestion régulière du cocktail à base de chlorophylle.

« -Dois-je prévenir Made...

-Non. »

L'appel en cours que l'IA venait d'initier s'interrompit avant que Mademoiselle Potts n'ait une chance de pouvoir décrocher. Elle, il l'écoutera. L'historique de ses relations avec monsieur Stark permet à Jarvis de faire cette extrapolation sans appel : Mademoiselle Potts est la solution. Mademoiselle Potts est capable de prendre les choses en main, d'appeler Monsieur Stark a la raison et de sauver la vie de son maître.

« -Vos constantes sont inquiétantes monsieur.

-Ca ira, Jar', regarde, je bois ma chlorophylle. »

Joignant le geste à la parole monsieur Stark se saisit du verre tendu par Dummy et, dans une attitude que les humains nomment réconfortantes et rassurantes, entreprit d'en avaler d'un trait le contenu. Sa glotte remontait au fil des gorgées qu'il ingérait, tandis qu'en opposition ses mâchoires se contractaient, luttant pour avaler.


Après Iron-Man 2 :

Le bruit des travaux avaient résonné toute la journée dans la toute nouvelle Tour Stark. Monsieur Stark ayant insisté pour faire la majorité des travaux lui-même ( et Pepper n'ayant pas insisté: pas la peine qu'il se prenne pour un pharaon a commander la construction de sa pyramide personnelle ) il dormait à présent comme une souche au milieu des travaux.

Pepper était pelotonnée dans son dos, la tête sur son épaule. Le tableau était idyllique alors que le couple dormait paisiblement, sereinement au milieu des travaux qui entouraient, tel un écrin, le lit king size, que dis-je le lit diva size.

Les deux amoureux étaient immobiles comme des statues: c'était la première fois qu'ils dormaient ensembles et ni l'un ni l'autre n'était très naturel. Mademoiselle Potts exténuée avait acceptée de dormir à la toute nouvelle Tour « -mais juste dormir, Tony, je n'ai vraiment... » sans attendre, fou de joie, monsieur Stark l'avait entraîné dans ce qui serait une chambre à coucher.

Monsieur Stark dormait à poings fermés et son encéphalogramme était paisible; il était en phase de sommeil profond et profitait de ce sommeil réparateur. Mademoiselle Potts était éveillée, ses doigts effleurant pensivement l'épaule de monsieur Stark dans la légère lueur diffusée par le réacteur. Ses doigts descendirent sous les draps – soie de chine 100% naturelle – pour enlacer monsieur Stark, tout en déposant de menus baisers sur son épaule.

« -Tony... »

Sourire sur le visage de mademoiselle Potts. Main qui descend plus bas, de manière invisible pour les capteurs de l'IA, distance entre les masses corporelles réduite au minimum.

Les lumières se rallumèrent soudain, crépitèrent, clignotèrent au maximum de leurs capacités. L'alarme incendie s'alluma brusquement, noyant sous des trombes d'eau le lit conjugal et monsieur Stark qui s'éveilla en sursaut.

« -JARVIS!

-Je suis navré, monsieur, je rencontre momentanément un... »

La voix immatérielle de Jarvis était à peine audible sous les sirènes qui retentissaient pour la première fois dans la Tour Stark.

« -TONY ! »

Hurla Pepper en levant un bras pour se protéger des étincelles qui jaillissait des toutes les installations électriques, et des gouttes d'eau gelée qui descendait en brume sur le lit.

« -Une minute! Je..je, ça vient! »

Tony parlait tout seul, s'agitait, bondissait hors du lit et tapotait sur un écran tactile qui venait de se matérialiser sur son bureau.

« -Jarvis, protocole 24 s'il te plaît.

-Monsieur, je...

-Jarvis !

-Tony !

-Jarvis, entre en veille ! »

Le calme soudain au milieu de la tempête. L'obscurité totale revient, seulement interrompue par le réacteur de Tony qui scintillait comme un phare.

« -Qu'est-ce que..Tony... »

Pepper soupira, repoussant ses cheveux trempés en arrière et tremblante de froid. La lumière bleue s'approcha d'elle, et monsieur Stark l'enveloppa dans un drap aussi trempé qu'eux.

« -Ce n'est rien mon amour, juste un faux raccord, Jarvis vient tout juste d'être rebranché dans la Tour, c'est pas au point, je m'en occupe tout de...

-demain, Tony, demain. »


Iron-Man 3 :

Mademoiselle Potts s'agitait dans son sommeil, gênée par les mouvements et gémissements de Monsieur Stark. Elle se redressa sur le coude, rouvrant les yeux.

« -Tony ? Tony, réveille-toi ! »

Le rythme cardiaque de Monsieur Stark est anormalement élevé, il atteint des pics inquiétants, et son activité cérébrale est maximale et ses niveaux de stress correspondent à un danger mortel. Jarvis collectait les données pour lancer le calcul de la réaction correspondante et nécessaire, pendant que mademoiselle Potts secouait son père comme un prunier.

La réponse logique était nouvelle pour Jarvis mais le Mark 42 permettait la réaction demandée et il intervient; saisissant mademoiselle Potts par l'épaule et la repoussant hors de la zone de contact avec Monsieur Stark.

« -Jarvis ! Déconnexion ! »

Jarvis resta plongé dans l'obscurité, l'armure se redressant en position de repos. La veille ordonnée par Tony l'empêchait de repasser en circuit principal et l'IA restait prisonnière de l'armure.

Ses capteurs visuels étaient éteints, ceux auditifs en cours d'arrêt : il ne percevait que peu de données du monde extérieur, mais à partir d'un moment la signature thermique de mademoiselle Potts quitta la chambre.

« -Jar', réveille-toi. »

Claquement des doigts devant le casque et la lumière fut pour permettre aux caméras intégrées dans l'armure de fixer le visage du créature de près.

« -Rholala, qu'est-ce que tu me fais Jarvis, en ce moment.

-Toutes mes excuses, monsieur. »

Tony baissa la tête pour regarder l'armure droit dans les fentes oculaires, le plus sérieusement du monde et lui donna une petite tape sur le casque.

« -Qu'est-ce qui t'arrive ? Pepper n'est pas une menace, tu la connais, elle est dans tes données comme amie. Je l'aime, vraiment, tu sais.

-Je sais, monsieur.

-J'aurais du t'utiliser pour chasser toutes mes aventures d'un soir, plus terrifiant que Pepper, plus efficace qu'un mari jaloux. Je suis pas fâché, va. Viens te coucher, j'ai des attaques de panique quand je suis seul dans ce grand lit.

-Je sais, monsieur,» répondit Jarvis alors que l'armure allait s'allonger gauchement entre les draps.