Disclaimer : J'ai perdu l'habitude mais ça ne change rien : les personnages sont l'heureuse propriété de Marvel (et un peu de Disney désormais) et moi je ne fais que les emprunter pour en faire n'importe quoi.

Note d'auteur : Ceci est… on ne sait pas trop quoi. J'ai finalement réussi à me flanquer un bon coup de pied aux fesses pour sortir un genre de chapitre conclusion à cette histoire, beaucoup trop d'années après l'avoir commencée. Je me sentais coupable qu'elle soit laissée là, en chantier, sans fin véritable alors que je savais déjà ce que je voulais en guise de fin.

Je vous livre ici un petit chapitre donc, qui fait office de conclusion, sur l'avenir de tous les personnages, ou presque, et qui amène quand même plus ou moins là où j'avais prévu d'aller il y a presque trois ans. On perd pas mal de contenu par rapport aux conneries que j'aurais pu écrire, mais voilà, on n'est plus il y a trois ans, et mon écriture non plus, alors j'espère que vous ne m'en voudrez pas et que ce chapitre conclusion vous satisfera quand même.

Quant aux nouvelles lectrices qui ne découvrent cette histoire que maintenant : merci d'avoir lu, et ne m'en voulez pas pour cette fin un peu rapide et un peu bâclée, imaginez-vous que les trois derniers chapitres sont tous espacés d'un an )

Plein de bisous à tous, et merci de m'avoir lue.


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Chapitre XVI : I really was trying this time

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La vie reprit son paisible (ou pas) court. Nick Fury continuait de surveiller tout son petit monde d'un œil acéré (et quand on y pense, heureusement qu'il était acéré, vu qu'il n'en avait qu'un) tandis que New York se voyait retrouver sa grandeur d'antan (à l'exception de quelques immeubles que Loki refusait obstinément de restituer comme à l'origine).

Tony, parfaitement rétabli, roucoulait tranquillement dans les bras de son super soldat tandis que…

Bon ok.

Cette dernière ligne est un mensonge.

Le foutoir de Kenavo à peine terminé, c'est un Tony plus déterminé que jamais qui avait trainé un Bruce fatigué vers son labo avant de les y claquemurer en jurant qu'ils n'en sortiraient qu'avec la formule permettant d'inverser le foutu super-sérum qui faisait de son homme une bombe sexuelle, mais qui le privait de sa vie sexuelle. Et on ne privait pas impunément Tony Stark de sa vie sexuelle, non mais oh.

Du coup, le pauvre Steve errait comme une âme en peine dans le QG, tandis que la cour maladroite de Clint semblait peu à peu parvenir à ses fins auprès d'une Natasha qui se prétendait toujours aussi inaccessible. Même si, au fond, personne n'était dupe et que tout le monde savait qu'elle n'attendait que ça depuis des années.

Thor était reparti vers sa Jane, quelque part en Norvège pour étudier on ne savait plus trop quoi (et les deux seuls capables de s'en rappeler étant présentement enfermés entre quatre murs de labo scientifique) et Loki…

Eh bien Loki avait fini de réparer New York. Désormais trop puissant pour être contraint, et trop adulé pour être cruellement châtié (comprenez, sobrement exécuté), il était libre d'errer à sa guise… Et il ne s'en privait pas.

Malheureusement, il y a un nombre limité d'heures que l'on peut passer dans les musées et les bibliothèques sans s'emmerder sec, et pour un esprit aussi affûté que celui de Loki, autant vous dire que ce nombre n'était pas bien élevé, soif de connaissances ou pas.

Du coup, il se mit en quête d'une nouvelle source d'amusement.

Et se dit que les Avengers en était une franchement chouette.

Il s'était donc établi au QG des Avengers sans autre forme de procès, et après quelques jours de cohabitation difficile (non Clint, tu ne le tueras pas dans son sommeil, NON HULK ON NE « RANGE » PAS LOKI DANS LE FOUR PAR ACCIDENT !), il semblait s'être fait sa place au sein de l'équipe. Et Fury devait bien admettre que c'était désormais un sacré atout dans sa manche, pour peu que le Dieu soit bien luné quand il avait besoin de lui.

Sinon, c'était plutôt une sacrée plaie.

Mais si au début Fury avait dû payer cher les services de Loki, il avait désormais, grâce à Clint (une sombre histoire de remerciements douteux), découvert un moyen infaillible de s'attirer les faveurs du Dieu.

Le chocolat. Et aussi un peu, les macarons.

Eh ouais.

Qui aurait cru que c'était si facile d'amadouer l'ennemi public n°1 ?

X X X

Il fallut tout de même près de trois semaines supplémentaires à Tony et Bruce pour ENFIN parvenir à craquer les recherches d'Howard et comprendre la formule du super sérum. De là, ils purent enfin trouver un moyen de créer un antidote. Et de là, eh bah… Ils créèrent l'antidote. Histoire de pas avoir fait tout ça pour rien.

C'est à partir de là que les choses commencèrent à se compliquer.

X X X

- C'est toi qui décides maintenant Steve, murmure Tony en lui tendant la petite fiole en verre.

A l'intérieur, le liquide épais arborait une couleur ambrée légèrement scintillante et semblait glisser plutôt que couler le long des étroites parois de verre.

Le regard bleu azur de Steve se posa longuement sur Tony. Derrière eux, Bruce se racla la gorge.

- Hrm, euh, bah, je vais aller dormir je crois… Tony, tu n'as plus besoin de moi.

Et sans attendre la réponse, il s'éclipsa dans le couloir, titubant de fatigue, et probablement un peu de gêne aussi.

Les yeux mordorés de Tony le suivirent quelques secondes avant de se poser à nouveau sur le visage de l'homme qu'il aimait. Il attendait.

Steve soupira, prit la petite fiole, et la glissa dans sa poche. Tony écarquilla les yeux de surprise.

- Tu fais quoi là ? demanda-t-il d'une voix un peu plus stridente que prévu.

Pour seule réponse, Steve lui saisit la main, et d'une démarche assurée, l'embarqua vers la chambre qu'ils partageaient (plus ou moins vu que Tony ne dormait quasi jamais dans son lit) depuis plusieurs semaines. Puis, d'un geste impérieux, le soldat le fit asseoir et s'installa à ses côtés.

- Il faut qu'on en discute Tony.

- Je croyais qu'on en avait déjà discuté, rétorqua l'ingénieur d'une voix boudeuse.

Steve soupira.

- Tu sais très bien de quoi je veux parler. Bien sûr que je veux… Que certaines choses changent mais… (il se mordit la lèvre) Concrètement, quels sont les effets secondaires ? Qu'est-ce qu'il va se passer ?

Tony ne répondit pas, mais le tic nerveux qui agita sa joue trahit son inconfort face à ce sujet. Le silence s'éternisa, lourd et rempli d'attente. Finalement, vaincu, l'ingénieur se décida à parler.

- Je… Je n'en suis pas sûr. Le Super-sérum de mon père a modifié ton code génétique, et il y a peu de chances que l'antidote annule ces effets là… Par ailleurs, ça fait trop longtemps maintenant que tu es figé avec cette apparence, et que tu l'entretiens… Je… Je ne pense pas que tu redeviennes… Comme avant. Physiquement parlant, je veux dire.

Steve hocha la tête. Il comprenait ce que son amant voulait lui dire.

- Et si jamais c'était le cas ?

- Ca ne changerait rien pour moi. La réponse de Tony fusa entre eux.

Steve esquissa un sourire.

- Quoi d'autre ?

- Je… Encore une fois, rien n'est vraiment certains. Au niveau physiologique, ça devrait annuler la plupart des effets du sérum. Je veux dire… On ne peut pas réécrire ta structure musculaire ou osseuse, donc ton apparence ne changera pas. Par contre, on va agir sur les gênes mutants…

- Tony, en clair ?

- En clair, tu as 99% de chance de perdre tes super-pouvoirs… Et les autres effets secondaires seront annulés. Plus de super réflexes, plus de super force, plus de super vitesse… Probablement plus de super guérison…

- Et ?

- Et, la voix de Tony décrut, tu vieilliras normalement. Comme n'importe qui. Et… Et… Tout le reste… aussi.

- Je redeviendrais normal.

- Oui. Enfin non, pour ça il faudrait que tu sois anormal à la base, et je veux dire, sérieux ? On ne peut pas dire ça, pas avec ce qui peuple cette tour et le monde autour de nous, mais…

L'ingénieur se tut sous le regard de Steve.

- Je redeviendrais un homme normal.

- Oui, souffla finalement le brun.

- Mais ?

Là, Tony hésita à nouveau.

- Quelle chance y a t'il que ça ne fonctionne pas du tout Tony ?

- Environ 20%.

Steve cilla.

- … Et, il y a encore 5% de chances supplémentaires qu'on se soit totalement plantés et que tu meures.

Cela coupa le soldat net dans son élan.

Ah carrément. Ca déconnait plus là. Plus du tout même.

Malgré tout ce qu'il avait vécu, Steve n'avait jamais pensé à la mort. Il l'avait toujours considéré comme une fatalité, parfois comme un truc nécessaire, mais jamais l'idée sa mort ne l'avait particulièrement affolé. Là, perdu dans les yeux d'ambre de Tony Stark, avec une toute nouvelle vie entre les mains et une toute future vie qui se dessinait devant lui, il n'était plus très sûr de l'accueillir avec autant de sérénité.

Et en même temps… En même temps les 75% de chance que ce sérum avait de fonctionner lui offrait une toute autre perspective. Il serait libre. Libre de choisir sa vie. La guerre ne faisait plus rage, plus de la même façon en tout cas, et il n'y avait plus la nécessité d'alors de s'engager, d'aller combattre. Ici, dans ce nouveau monde, il n'était plus seul, et il pouvait choisir. Il serait libre de se battre, oui, mais aussi d'aimer, d'exister, de vivre comme bon lui semblerait. Il pourrait choisir d'être qui il voudrait. Il pourrait vieillir aux côtés de la personne qu'il aimait sans avoir l'impression de le regarder mourir.

Il sentit ses certitudes vaciller. Il ne savait pas jusqu'où le risque en valait la peine. Il lisait dans les yeux de Tony que lui non plus ne le savait pas bien.

- Et toi, lâcha finalement Steve dans le silence, qu'est-ce que tu veux ?

Le regard de Tony se déporta soudain sur le mur derrière l'épaule du blond. Les yeux dans le vague, il n'osait pas répondre.

- Tony.

Les yeux d'ambre se reposèrent sur lui.

- Je… Je ne sais pas. Ça fait des siècles qu'on taffe sur ce putain de sérum avec Bruce, mais… Mais… Mais si tu dois le payer de ta vie… Je ne sais pas si… Et, je veux dire, ça va tout changer pour toi. Tu seras le même, mais différent. Tu ne seras plus jamais Captain America si ça fonctionne… Je ne sais pas si c'est quelque chose que tu souhaites vraiment.

- Ce que je souhaite, murmura soudain Steve en se penchant vers l'ingénieur, c'est de rester à tes côtés. Captain America n'est qu'un spectacle, une mise en scène. Je peux être mille autres choses si je le souhaite.

Son souffle chaud tout contre sa bouche fit perdre le fil de la conversation à Tony. Ses mains se posèrent presque malgré lui sur les larges épaules de Steve, sentant les muscles tendus sous ses doigts.

- Steve…

- Je te veux toi, Tony, susurra enfin Steve en l'embrassant.

X X X

Ils choisirent de partir loin, très loin, potentiellement sur une île déserte tout spécialement achetée par Tony pour l'occasion. Ils mirent le reste de l'équipe au courant, et si Steve partait confiant, les adieux n'en demeurèrent pas moins déchirants. C'était un peu ridicule.

Loki roula des yeux dans son coin, mais il ne put retenir le « bonne chance » qui franchit ses lèvres lorsque les portes de l'ascenseur avalèrent les deux hommes.

- Tu es vraiment sûr de toi hein ? demanda Tony pour la cent-cinquantième fois.

Seul un baiser lui répondit.

En langage Rogers, c'était l'équivalent d'un « ta gueule ».

X X X

Plus tard, beaucoup plus tard, à l'autre bout du monde sous un soleil enchanteur, le ressac de la mer susurant doucement à ses oreilles, Tony somnolait, pressé contre le torse nu (et doux et chaud) de son amant. La respiration sereine de Steve le berçait doucement au rythme des vagues, et à ce moment précis de sa vie, Tony Stark sut qu'il était heureux.

La nuit précédente avait été magique. Parfaite. Au-delà de ses espérances. Et ce malgré les hésitations, les heurts, l'inexpérience de Steve et les quelques ratés. Ils avaient ri, chuchoté, gémi, aimé, joui l'un avec l'autre et l'expérience leur avait semblé la plus belle du monde.

Ça compensait largement la journée de la veille.

Ils avaient pleuré, hésité, tempêté, paniqué, s'étaient divisés, retrouvés. Avaient boudé, aussi, pour Tony. Un tout petit peu. La fiole était restée posée sur la table basse du salon de la villa dans laquelle ils logeaient pendant de longues heures, étincelante dans la lumière des Seychelles, les narguant de sa couleur jaune et solaire.

Eux, ils avaient tournoyé autour dans un ballet incongru, à ne savoir qu'en faire ou comment la prendre, et c'était finalement Steve qui avait mis fin à leurs tergiversations. Une grande inspiration, les épaules qui se carrent, et hop ! d'un geste fluide et assuré, le liquide au fond du gosier.

Tony n'avait pas eu le temps de dire ouf que déjà Steve déglutissait, et il n'avait pas eu le temps de crier de stupeur que déjà Steve s'effondrait sur le sol, évanoui.

Ah oui.

Tony s'était rendu compte à cette minute précise qu'il avait oublié de le prévenir que le procédé ne serait potentiellement pas indolore.

Flûte.

Du coup, le soldat avait passé une bonne partie de la journée écrasé sur le lit, fiévreux, un peu délirant et le visage crispé d'une douleur qui allait au-delà de la souffrance physique et Tony avait passé tout ce temps-là à s'inquiéter à son chevet en priant tous les dieux (et en harcelant Bruce de textos) que Steve ne le lâcherait pas.

Et Steve ne l'avait pas lâché.

Fondamentalement, il n'y avait pas grande différence entre le Steve d'avant et le Steve d'après. Potentiellement, il n'y en aurait aucune en dehors des champs de bataille.

Seule la nuit leur appris où se trouvait cette différence.

Et là, pour Tony Stark, c'était le plus beau matin du monde.

- Et si on restait là pour toujours ? marmonna soudain Steve d'une voix encore voilée par le sommeil.

- Chiche, rétorqua Tony en se calant davantage contre l'épaule de son – enfin ! – amant.

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THE END

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Et voilà. C'est donc officiellement la première fic que je termine, même si je ne la termine pas comme c'était prévu, tout ça tout ça, mais au moins, j'y apporte une forme de résolution et un point final bien mérité.

Si vous y repérez des fautes, n'hésitez pas à me le faire savoir, et si vous voulez plus de détails sur ce qu'il arrive à certains personnages, n'hésitez pas à m'envoyer un petit MP, je réponds toujours !

Je vous remercie à tous et toutes de m'avoir lue, je vous embrasse fort et je vous dis probablement à très bientôt.

Amy.