Voilà longtemps que je n'avais pas publié de bonus. Voici donc une nouvelle annexe.
D'autre part, j'ai toujours en tête de publier une deuxième version de cette histoire, plus longue et avec de nombreuses modifications. Il y avait en effet de nombreux points que j'aurais aimé développer plus en détail. Je ne sais pas encore quand cela arrivera, en attendant je continue la publication de mon deuxième tome.
Annexe 2 : Gringotts.
Quirrell se tenait devant la grande façade de pierre de la banque. Tout autour, la foule allait et venait sans faire attention à lui.
Sa quête touchait à sa fin : après des années de convoitises et une année entière de recherche à travers l'Europe, il avait enfin retrouvé la trace de la pierre philosophale.
Quelle situation ironique ! Il avait pris une année sabbatique pour parcourir la France, l'Allemagne et l'Europe de l'Est, il avait interrogé des dizaines de personnes, consultés des dizaines de registres, et tout cela uniquement pour découvrir que, finalement, la pierre se trouvait en Grande-Bretagne, aux mains d'Albus Dumbledore ? La pierre avait été à portée de main si longtemps…
Mais maintenant, elle allait être à lui ! Poudlard possédait un coffre à Gringotts, et Quirrell avait découvert que le directeur y cachait un objet de petite taille. Cela ne pouvait qu'être la pierre. Le gobelin qu'il avait soudoyé n'avait pas pu voir l'objet en question, qui était bien emballé, mais il ne devait pas être plus gros qu'une noix, et il dormait déjà depuis cinq ans dans ce coffre. Cinq ans… Qu'aurait-on pu vouloir ainsi cacher pendant cinq ans ? Non, non, il s'agissait forcément de la pierre.
Le vieux Dumbledore, de ce qu'en avait appris Quirrell, possédait la pierre depuis au moins trente ans. Manifestement, il ne s'en était jamais servi. Ni pour fabriquer des richesses, ni pour produire un élixir de toute-puissance ou un élixir de longue-vie. Mais Quirrell était déjà convaincu d'une chose : si le vieil Albus avait cherché et découvert la pierre, ce n'était pas pour s'en servir, mais justement pour éviter que d'autres s'en servent. Il ne voulait surtout pas que les pouvoirs de la pierre soient utilisés, que ce soit à bon ou à mauvaise escient. Le fou ! Soustraire au monde une telle merveille !
Et maintenant, Quirrell était devant la banque. Il lui fallait échafauder un plan. Un bon plan : on n'entre pas dans Gringotts aussi facilement… Ou du moins, on n'en ressort pas.
C'est une légende qui dit que Gringotts est d'une sûreté absolue. En réalité, plusieurs cambriolages réussis avaient été recensés les derniers siècles. Simplement, les gobelins avaient évité d'ébruiter ces preuves de faiblesse (après tout, ils avaient une réputation à tenir). Pire : ils avaient à plusieurs reprises étouffé des affaires de vol.
Quoi qu'il en soit, entrer et sortir ne serait pas une mince affaire. Il fallait donc se préparer convenablement. Quirrell avait déjà des dizaines d'idées, mais laquelle serait la plus à même de réussir ?
Payer un gobelin, ou le forcer à agir par un sortilège d'imperium ? Non, impossible. Il est une chose d'obtenir des informations d'un gobelin, il en est une autre de la pousser au vol.
Se transformer en gobelin à l'aide de polynectar ? Devenir invisible ? Non, leur magie est puissante, et de tels artifices ne suffiraient pas.
Alors quoi ? Il fallait sans doute voir grand. Très grand.
Seule une puissante magie noire était à même de vaincre les protections des gobelins. Quirrell avait préparé une combinaison d'enchantements divers, destinés à le faire entrer et sortir de Gringotts sans être remarqué. Le problème est qu'il n'était pas tout à fait certain de pouvoir tous les maintenir en place suffisamment longtemps… S'il n'en était pas capable, il faudrait qu'il improvise. Après tout, il avait plus d'un tour dans son sac, et il avait en sa possession quelques objets magiques qu'il pourrait utiliser en dernier recours.
Parmi les enchantements, il y avait celui de passe-muraille, qui permettait de traverser les murs. Ce serait le plus simple à mettre en œuvre : les gobelins avaient plus misés sur les sorts de détection que sur de véritables blocages. Cependant, s'il devait se retrouver face à des barrières magiques, il avait prévu des sortilèges de brèche.
Ensuite, il y avait des enchantements de dissimulation. Ceux-ci permettraient à Quirrell de ne pas être repérer par les gobelins eux-mêmes ou par les protections magiques les plus élémentaires, mais il avait fort à parier que l'accès aux coffres serait trop bien gardé pour qu'ils suffisent. Ces enchantements lui serviraient donc jusqu'à l'entrer des souterrains. Ensuite, il avait prévu autre chose… Autre chose de bien plus puissant.
Il était l'heure. À cette heure tardive de la nuit, le chemin de Traverse était désert. Seule une ombre glissait le long des murs. Une silhouette encapuchonnée qui s'arrêta face à la banque.
Quirrell, par orgueil, avait décidé de passer par la grande porte. Elle serait certainement mieux protégée, mais qu'importe !
Il s'approcha. Ses enchantements étaient déjà tous actifs : il avait pris la précaution de les lancer avant même de quitter le Chaudron baveur, où il était arrivé en transplanant.
Il sonda la porte. Évidemment, il y avait un obstacle : la porte était bloquée par une puissante magie, et un sortilège de détection était présent. Quirrell murmura une longue incantation, et la protection disparut. Il put alors passer au travers de la porte. Et puisque les sorts avaient été complétement détruits, il pourrait ressortir tout aussi aisément.
Il traversa la grande salle, en longeant le comptoir de droite. Dans cette salle qui de jour grouillait d'activité, régnait un silence sépulcral. Pour éviter que ses bruits de pas ne résonnent et ne le fassent repérer, il jeta un sort d'insonorisation.
Il savait où aller : parmi les innombrables portes qui débouchaient dans la salle, il trouva rapidement la bonne.
Il la sonda : rien. Il passa au travers comme il l'avait fait avec la grande porte. Depuis longtemps, Quirrell avait appris à se méfier des portes dans ce genre de situation : ç'aurait été trop bête de se faire attraper à cause d'une porte qui grince ou qui claque, ou encore d'un simple courant d'air.
Discrètement, il suivi le couloir. Plusieurs fois, il y eut des intersections et des bifurcations. Mais chaque fois, il continua sans hésiter. Son projet avait été mûrement préparé, et il connaissait par cœur le chemin. Cela avait été possible non seulement grâce à des repérages qu'il avait lui-même effectués, mais aussi grâce à un informateur. Bénie soit la cupidité des gobelins ! Ils l'avaient beaucoup aidé sur ce coup-là.
Il arriva au bout du couloir. Celui-ci se prolongeait par une galerie creusée dans la roche, et Quirrell poursuivit son chemin. Bientôt, il y eu un escalier qui descendait. Une arche sculptée surmontait la première marche ; sur tout le pourtour, un bas-relief rappelait comment les gobelins avaient creusés cette ancienne mine pour y trouver des pierres précieuses.
Quirrell sonda l'espace : il y avait sans doute une protection à l'entrée des souterrains. Le gobelin l'avait assuré que non, mais Quirrell n'était pas stupide.
Il eut raison : une autre protection. Plus puissante.
Cette fois, il ne put pas la détruire. Il se contenta de percer un passage temporaire au travers, tout juste assez pour le laisser passer. Il faudrait qu'il recommence la même opération en revenant…
En bas des escaliers, Quirrell déboucha sur une immense caverne. Évidemment, la nuit celle-ci n'était pas éclairée. Il ne pouvait se permettre d'éclairer, alors il utilisa un charme de vision nocturne.
Il ne pouvait pas non plus se permettre d'utiliser le réseau de wagonnets des gobelins. Pour traverser les précipices il lui fallait utiliser la lévitation.
L'ombre encapuchonnée s'éleva d'un coup dans les airs. Avec légèreté, Quirrell suivit son chemin jusqu'au coffre.
Creusé dans la roche, et pourvu de très nombreuses protections magiques, le coffre de Poudlard se trouvait maintenant sous ses yeux. Derrière, juste derrière, il y avait la pierre tant convoitée.
Quirrell sentit l'exaltation monter en lui. Il était si près du but !
Il sonda la porte. Comme il l'avait prévu, les enchantements de protections dépassaient de loin ses capacités. Il y avait notamment là des charmes de détection et d'immobilisation, et ceux-ci devaient certainement se déclencher par simple contact avec la porte. Il y avait aussi un enchantement destiné à repérer toute utilisation de magie.
Quirrell fouilla sa besace et en sorti une petite orbe de cristal, qui contenait des volutes de fumées rouges et orangées.
Une orbe d'annihilation.
Cet objet, d'une très grande valeur, était capable d'anéantir toute forme de magie. Il s'agissait là d'une forme de magie noire, et sa fabrication avait nécessité des actions inavouables… Quirrell l'avait volé, elle et d'autres orbes du même type, à un mage roumain qui n'imaginait même pas leur pouvoir.
Quirrell s'éloigna le plus possible, et jeta vigoureusement l'orbe sur la porte, sur laquelle elle se brisa. Il y eut un éclair de lumière, puis de nouveau les ténèbres.
Quirrel chancela. Le champ d'action de l'orbe était plus important que ce qu'il avait prévu. Une grande partie de sa magie avait donc été consumée, et il n'était plus certain d'être capable de maintenir les enchantements très longtemps…
Qu'importe ! Il aurait bientôt la pierre en sa possession, et c'était tout ce qui comptait. Il aurait ensuite tout le temps qu'il lui faudrait pour se reposer et récupérer son d'énergie.
Il se ressaisit et s'approcha de la porte d'un pas incertain. Il la sonda : il n'y avait plus rien. Il se permit un sourire. D'un coup de baguette, il actionna le mécanisme, et la porte s'ouvrit.
Vide. Le coffre était vide.