Auteur : Nat, qui galère avec trois pauvres trucs importants à faire et qui du coup poste tout les trente-six du mois.
Disclaimer : Thranduil, Elrond, Gildor, Amroth, Erestor, Glorfindel et tous les autres n'appartiennent qu'au grand professeur Tolkien. Même s'il aurait honte s'il savait ce que j'en ai fait.
Warning : Personnages stupidifiés et OOCisés. Comme d'hab', direz-vous.
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Surveillance équestre
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« Quand même, je trouve cette situation dégradante.
-C'est le moins qu'on puisse dire.
-Et voilà, c'est reparti…
-Quoi, c'est reparti ? Gildor, ne venez pas me dire que ce n'est pas vrai ! Nous nous trouvons dans une situation qui, étant donné nos positions sociales respectives, est on ne peut plus humiliante !
-Si, si, on pourrait trouver plus humiliant. Croyez-moi. Mais sur le fond, je suis d'accord avec vous.
-Peredhel taisez-vous, je ne vous inclus pas dans ma plaidoirie. Ce que je veux dire, c'est que je trouve outrageant de rabaisser ainsi quelqu'un comme moi, prince des Sindar et représentant de la minorité ethnique des Sylvestres. A travers moi, c'est toute la communauté que je représente qui est insultée, et cela m'est intolérable ! Tout ceci n'est qu'un immense abus de pouvoir de la part de vous autres Noldor pour assurer votre domination sur nous, pauvres Elfes des Bois !
-Ben voyons. C'est pour ça que nous sommes tous les six logés à la même enseigne, que nous soyons Noldo, Sinda, Vanya ou je ne sais quoi d'autre.
-Gildor a raison, Thranduil. Vous devriez vous calmer un peu. Moi aussi, je suis un Elfe des Bois et je n'en fais pas non plus tout un fromage. Gil-Galad a dit que c'était une situation provisoire pour nous permettre de retrouver nos moyens.
-Et d'abord, depuis quand vous défendez les minorités ethniques, vous ?
-Mais j'en sais rien, moi, depuis que ça m'arrange ! Je m'ennuie, ici !
-Je me disais, aussi… …Eh, attendez ! Moi aussi je représente une minorité ethnique !
-Laquelle ? Vous êtes Noldo, Elrond !
-Non, Erestor. Je suis semi-Elfe.
-De ce point de vue-là, vous êtes plus qu'une minorité. Vous êtes tout seul.
-D'ailleurs, je pense que nous pouvons affirmer sans l'ombre d'un doute que vous êtes une espèce protégée en voie d'extinction.
-Protégée je ne sais pas, Gildor, mais en voie d'extinction, je confirme !
-Mais taisez-vous, vous allez le vexer.
-Ne le prenez pas mal, Elrond. Ils plaisantaient.
-Non, non. Moi j'étais sérieux.
-Thranduil, ça suffit. Elrond ?
-…
-Et voilà, il boude.
-Gildor, Thranduil, vous pouvez être fiers de vous.
-Bof. Vous parlez d'un exploit… On le vexe trois fois par jour, en ce moment. Il est tellement susceptible que ça n'en est même plus drôle.
-Ah ! Parce qu'en plus, vous payer ma tête, vous en faites un jeu ?
-Bah, 'faut bien qu'on s'occupe…
-Hum, hum. Les amis ?
-Je ne suis pas votre ami.
-Bon… Les amis et Thranduil ?
-Oui, Erestor ?
-Ne devrions-nous pas nous recentrer sur notre mission au lieu de froisser les nerfs de ce pauvre Elrond ?
-Pour ce qu'on a à recentrer…
-Et puis, vous parlez d'une mission ! Votre fichu Haut-Roi piétine allègrement notre dignité avec ses…
-Thranduil, ne recommencez pas.
-Moi, je pense que nous devrions nous estimer heureux de ne pas avoir reçu de sentence plus sévère.
-Parce que se retrouver à devoir surveiller les chevaux pendant que les autres attaquent sans nous, vous ne trouvez pas ça un peu sévère niveau sentence, Glorfindel ?
-Loin de moi l'idée de vouloir abonder dans son sens, mais il me faut bien admettre que personnellement…
-Abrégez, Erestor.
-…J'ai l'impression que nous avons quelque peu mérité notre situation.
-Mérité ?
-Mais voyons, rapport à quoi ? Nous n'avons causé préjudice à personne, ce coup-ci !
-Oui, enfin…
-Thranduil a même brûlé sa statuette de Morgoth !
-Non, j'ai accepté de la brûler. Nuance.
-Quoi, parce que c'est pas encore fait ?
-C'est pas ça, le problème ! Le problème, c'est que nous, les Princes Elfes de la Dernière Alliance, nous nous retrouvions affectés à la surveillance des chevaux !
-…
-C'est clair que ça sonne assez moyen, dit comme ça.
-Remarquez, je préfère quand même ça aux archers.
-Il n'empêche que c'est parfaitement injuste.
-Injuste, injuste… C'est juste une petite punition de rien du tout, et même pas fatigante. Nous n'allons pas nous plaindre de tout, non plus…
-Après notre mission de reconnaissance nocturne, je trouve qu'on a une bonne moyenne en ce qui concerne les punitions, ces derniers temps.
-Elrond, je viens de dire qu'on ne va pas se plaindre de tout. S'il-vous-plaît, faîtes un effort.
-Notez que bien que je comprenne ce qui a poussé Gil-Galad à nous évincer du commandement pour aujourd'hui, l'injustice de son jugement sur nos personnes me froisse tout de même un peu.
-Vous dites ça parce qu'il nous a traités d'incapables décérébrés ou parce qu'il a affirmé que nous représentions l'élite de la dégénérescence même de la race elfique ?
-Merci de nous le rappeler, Gildor. Je crois que nous ne déprimions pas encore assez.
-Quoiqu'il en soit, il aurait pu éviter de le clamer devant Elendil. Mes neveux vont m'en parler jusqu'à la fin de la guerre, je le vois venir gros comme une tour de siège gobeline.
-Et devant mon père, aussi. Pour qui va-t-il me prendre, maintenant ?
-Ne vous inquiétez pas, Thranduil, il ne vous prendra pour rien de plus qu'il ne vous prenait pas déjà avant.
-…J'suis pas sûr de la façon dont je dois l'interpréter, là, Peredhel.
-Eh bien, ne l'interprétez pas du tout et reposez cette gourde. Vous allez effrayer les chevaux.
-Merci Amroth. Vous croyez que c'est notre échec de l'autre nuit à la mission de reconnaissance qui nous a valu notre situation actuelle ?
-Nan, notre échec, je pense qu'il devait s'y attendre.
-Surtout qu'il savait que nous n'avions pas la carte, puisque nous l'avions oubliée sur son bureau.
-Elrond, Gildor, ne retournez pas le couteau dans la plaie.
-C'est le fait que nous soyons rentrés en vie qui lui a déplu, alors ?
-Possible, Thranduil. Mais à mon avis, c'est surtout le fait que nous nous soyons paumés sur une route large de trois pieds, que nous ayons tourné en rond comme des glands pendant deux jours et que ce soit un orc –mort de rire, l'orc, je précise juste au cas où- un orc, donc, qui nous ait gentiment ramené à notre campement qui l'a… un peu agacé.
-Vous avez le sens de la litote, Erestor.
-Sous prétexte qu'on aurait signalé nos positions à l'ennemi ou une autre ânerie du genre… Billevesées ! Depuis quatre ans qu'on y campe, sur nos positions, vous pensez bien que l'ennemi les connaît !
-La preuve, il nous y a gentiment ramené.
-Gentiment, gentiment… En se foutant allègrement de nous en Noir Parler, quand même.
-Oui, enfin… La situation aurait été inversée, nous nous serions aussi moqués de lui en elfique, il faut bien l'admettre…
-Amroth, la situation aurait été inversée, nous aurions butté l'orc et puis point barre. Nous sommes là pour faire la guerre, pas pour taper la discut' avec les zozos d'en face autour d'une tasse de thé !
-Mais j'ai jamais parlé de thé !
-Et puis, la guerre, la guerre… Je vous rappelle quand même que pour le moment, on surveille des chevaux. Ce que je trouve d'ailleurs parfaitement humiliant et…
-Thranduil, taisez-vous.
-C'est quand même pas croyable que ce soient nos ennemis qui nous aident à retrouver notre propre camp alors que nous ne sommes même pas fichus de trouver le leur.
-Oui, ça doit aussi être l'avis de Gil-Galad.
-Notez quand même que sur ce point-là, l'ennemi a un avantage : il est chez lui, donc il connaît le terrain.
-Ouais, m'enfin, depuis quatre ans qu'on y crèche, on est quand même censé le connaître un minimum, le terrain…
-Elrond, arrêtez de râler.
-Excusez-moi, je suis fatigué.
-Comme toujours.
-Attention les gens, un des chevaux a bougé.
-Nooon, impossiiiiible !
-Mais enfin Gildor, faites quelque chose, vous voyez bien qu'il a remué sa queue !
-…
-Cette mission est des plus passionnantes, vraiment.
-Elrond, qu'est-ce que je viens de vous demander ?
-Ça va, je me tais.
-Et puis d'abord, pourquoi est-ce qu'ils ont besoin de quelqu'un pour surveiller les chevaux ? On a trois pauvres bourriques décharnées qui se battent en duel pour une pousse de chardon ! Ces malheureuses bestioles ne supportent pas le climat du pays, elles sont plus mortes que vives ! Je ne vois pas pourquoi les orcs voudraient essayer de nous les piquer !
-Pour les manger, peut-être… et encore. J'suis pas certains qu'ils soient encore comestibles.
-Déjà, pourquoi on a encore des chevaux ? On est en phase "guerre de positions" depuis quatre ans, c'est pas comme si on en avait besoin tous les jours…
-C'est pour échanger des messages urgents avec le camp des Hommes… Mais là, je dois bien avouer que je ne suis pas sûr qu'ils puissent porter un cavalier…
-Raison de plus pour ne pas les surveiller.
-Non mais si, y'a la porte de l'enclos qui ferme mal. Le bois a joué avec la chaleur et le loquet se lève tout seul. Et quand la porte s'ouvre, les chevaux se tirent et essayent de retourner en Ithilien.
-C'est vraiment pas stupide, ces petites bêtes. J'aimerais bien être un cheval.
-Enfin, admettez, on a pas franchement besoin d'être six pour surveiller une porte.
-…
-…
-Ou alors, 'faut être vraiment très…
-Je pense que Double-G pense qu'on est vraiment très…
-Voilà.
-…
-Le bon point, c'est que ça nous permet de taper la causette.
-Mouais. On s'ennuie un peu quand même.
-Si vous voulez, je vais chercher les statuettes des Valars et on joue à la poupée avec ?
-…
-…Amroth ?
-Mais c'est quoi encore que cette idée tordue ?
-Bah je ne sais pas, moi, je propose un truc…
-Attendez, attendez, je viens de penser à quelque chose.
-Nooon ?
-C'est possible, ça, Glorfindel ?
-Ecoutez-moi. Nous sommes bien d'accord que Gil-Galad nous a empêché de participer à la bataille afin de maximiser ses chances de victoire et d'éviter ce faisant que nous ne provoquions de nouvelles catastrophes ?
-Oui, en gros…
-Bah si son but c'est d'éviter de nouvelles catastrophes, il aurait mieux fait de nous séparer. Parce que je ne veux pas dire, mais quand on est réunis…
-Voilà, c'est à ça que je viens de penser.
-Ah, mais à la base, il nous avait séparés.
-Ah bon ?
-Comme je vous le dis. Thranduil et moi, par exemple, nous étions censés surveiller les stocks de vin.
-…
-Thranduil et vous, Gildor ?
-Mais il a changé d'avis à la dernière minute. Je ne sais pas pourquoi.
-Je me le demande bien, aussi.
-Le sarcasme que je sens dans votre voix ne me plaît guère, Peredhel.
-Ah, vous deux, ne commencez pas !
-Et il vous avait affecté à quoi, vous, Elrond ?
-Moi ? Ben, aux archers. Alors vous pensez, les chevaux, je suis bien content qu'il me les ait refilés à la place.
-Bien content ? Vous n'arrêtez pas de vous en plaindre !
-Si vous interprétez mal tout ce que je dis, aussi…
-Je rêve ou Elrond vient de faire preuve de mauvaise foi ?
-Thranduiiiiil, sortez de ce corps !
-Ah non, j'y suis pas, moi. Je ne mets pas un orteil dans un corps pareil, merci bien.
-Quoi, il ne vous plaît pas, mon corps ?
-Pas franchement, non.
-Mais vous êtes d'un compliqué, vous alors ! Mais qu'est-ce qu'il vous faut, à la fin, pour vous satisfaire ?
-…
-…Euh…
-Ne pas décontextualiser. Surtout, ne pas décontextualiser.
-Bon, on en revient au problème de base, là ?
-Les chevaux ?
-Thranduil ?
-Eeeh !
-Non, pourquoi Double-G ne nous a pas séparés.
-…J'ai peut-être une hypothèse.
-Nous vous écoutons, Glorfindel.
-A mon avis, Gil-Galad a dû considérer que s'il nous séparait en nous confiant à chacun une mission différente, cela multipliait les chances de nous voir faire des bêtises chacun dans notre coin, allumant ainsi plusieurs foyers de calamités. Il a préféré regrouper la menace, si vous voulez.
-C'est plausible…
-Donc, au lieu d'avoir plusieurs petites perturbations mineures, il préfère avoir une seule grosse catastrophe bien majeure ?
-C'est lui qui voit, hein.
-Mais je vous ferai remarquer que, pour le moment, tout se passe pour le mieux. A nous de faire en sorte que cela dure et nous permette de remonter dans l'estime de notre roi.
-Vous êtes optimiste, vous, Glorfindel. C'est bien.
-Je vous ferai remarquer que Double-G, c'est pas mon roi.
-Thranduil…
-Respectez ma minorité ethnique !
-Ah non, vous n'allez pas recommencer !
-…En fait non. Je sais pas ce que j'ai, j'en ai même pas envie.
-Thranduil qui renonce à nous pourrir la vie, c'est pas commun, ça.
-Je crois que nous déprimons tous. Même Thranduil.
-Ouais. Je sais qu'on est des brêles, mais Double-G a été dur, cette fois.
-Ne nous laissons pas abattre, les amis ! Considérons que, bien que Gil se soit quelque peu acharné sur nous ces derniers temps…
-Certes, oui…
-Nous au moins, il nous remarque ! Il fait attention à nous ! Pas comme ce pauvre Celeborn que tout le monde ignore et qui doit déprimer encore plus sévèrement que nous !
-Mais, Glorfindel, on ne l'ignore pas, nous !
-Ça n'empêche qu'on ne sait toujours pas où il est.
-Et puis franchement, Celeborn ou pas, c'est pas ça qui va me faire voir la vie en rose.
-Nan, mais vous Elrond, vous êtes dépressif de nature, alors forcément…
-…
-Je… viens de parler de voir la vie en rose…
-…
-…
-Eh bien Glorfindel, vous ne chantez pas ?
-Moi ? Non.
-Mais pourquoi ? Vous n'avez pas reconnu la référence ?
-Ah, si. Bien sûr que si.
-Et vous ne chantez pas ? Vous aviez l'air de bonne humeur, pourtant…
-Voyez, quand je chante, vous me demandez tous de me taire. Alors voilà, je ne chante plus. Vous n'êtes pas contents ?
-Non.
-Thranduil, ne commencez pas à faire votre mauvais esprit.
-…Même Glorfindel déprime, en fait.
-Hep hep hep, diversion ! C'est pas Isildur qui court, là-bas ?
-Si, je crois que c'est lui.
-Qu'est-ce qu'il trimballe comme ça ? Des lanières ?
-Non, je crois que c'est une corde.
-Parlez pas de corde, ça me donne envie de me pendre.
-…
-Attendez. Une corde ?
-…Elrooooond, catastrooooophe ! Votre neveu a pris votre grand amour en otaaaaage !
-Non, fausse alerte ! C'était une corde humaine.
-Oui, c'est vrai qu'Elrond ne s'intéresse qu'aux cordes elfiques.
-Aaaaah, je respire. J'ai cru qu'il ne se remettrait pas d'une telle perte.
-Pffff…
-Hihihi !
-Héhé.
-…Z'êtes même pas drôle.
-Euh… Les amis ?
-Hmm ?
-J'suis pas votre ami.
-Mais oui Thranduil, mais oui.
-Vous nous détestez, on sait.
-Les gens !
-Quoi ?
-Qu'est-ce qu'il y a, Erestor ?
-N'étions-nous pas censés surveiller quelque chose d'autre qu'Isildur courant avec une corde ? Les chevaux, par exemple ? La porte de l'enclos, le loquet…
-…
-…
-…
-…
-Oh mince.
-…LES CHEVAUX ! »
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Voilà. J'ai écrit ça, j'ai un chapitre et demi de Soit dit en passant de rédigé, un ou deux autres textes sans importance, et j'ai toujours pas avancé sur Genesis. Groumpf. Je crois que je vais arrêter d'en parler et passer directement à La Boîte, sinon vous n'en verrez jamais la couleur.
Donc, la semaine prochaine, ça sera un chapitre sur Soit dit en passant, et celle d'après, si tout se passe bien, le chapitre suivant de La Boîte. Enfin !
Bonne semaine à toutes, merci d'avoir lu ce texte ! =D J'espère qu'il vous a plu !