Disclaimer : Tout appartient à JKR, auteur d'une légende.

Je ne prétends pas être novatrice, originale, ou même géniale. Seulement écrire une histoire sympa pour pouvoir, moi et tous ceux qui le souhaitent, s'évader une fois de plus dans cet univers magique.

Bonne lecture!


Chapitre 1 – L'échec

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Les trois adolescents avaient trouvé refuge dans une petite chambre miteuse que leur avait proposé Abelforth. Désespérés, ils ressassaient leur échec à la lueur vacillante des quelques bougies qui éclairaient la pièce. Hermione était assise sur un lit dont il manquait plusieurs lattes, les genoux recroquevillés sous son menton, elle pleurait silencieusement. Ron fixait le mur, le front plissé, comme s'il souhaitait se fondre dedans. Epuisé, vidé, Harry somnolait dans un coin.

C'était fini, ils venaient d'échouer. Voldemort avait changé d'avis à la dernière seconde. Alors qu'ils s'apprêtaient, avec Ron et Hermione, à pénétrer à Poudlard pour dérober le dernier Horcruxe, leur pire ennemi les avait devancés.

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Harry, Ron et Hermione étaient assis autour d'une table bancale, les yeux rivés sur Abelforth qui leur racontait sa propre histoire, lorsque la cicatrice de Harry le fit de nouveau souffrir. Une nouvelle vision s'imposa à son esprit, et il quitta temporairement l'auberge de la Tête de Sanglier. Voldemort se tenait dans une pièce plus grande qu'une cathédrale, entouré d'objets hétéroclites entreposés sans logique précise. Il hurlait des ordres à une dizaine de personnes qui s'affairaient autour de lui. Tous semblaient chercher quelque chose de précis. Harry ressentait la peur qui comprimait la poitrine de Voldemort, et la haine, une haine sans égale qui circulait dans ses veines.

- Dépêchez-vous, trouvez-le ! tonna-t-il de nouveau.

Ses mots résonnèrent dans l'immensité de la pièce, échos terrifiants qui reflétaient sa propre angoisse.

Harry retrouva ses esprits. Son cœur battait à s'en rompre les côtes. C'était impossible. Il avait entendu le dilemme qui troublait Voldemort moins d'une heure auparavant, il y avait assisté. Le mage noir avait décidé de se rendre aux ruines de la maison des Gaunt pour y vérifier la présence de la bague. Alors pourquoi était-il à Poudlard en ce moment même, dans la Salle sur Demande ?

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Ron et Hermione, anxieux, l'observaient attentivement. Abelforth n'avait lui rien remarqué. Visage pâle et baigné de larmes, il leur faisait partager la triste histoire de sa sœur, Ariana, disparue depuis si longtemps.

- Evidemment, Grindelwald a tout de suite filé, disait-il en s'essuyant le nez. Il avait…

- C'est fini, le coupa Harry d'une voix blanche.

- Qu'est-ce qui est fini, mon garçon ? demanda Abelforth, surprit par l'interruption.

- Il est à Poudlard, murmura Harry, sous le choc. D'ici quelques minutes, il aura récupéré le dernier Horcruxe.

Un silence d'incompréhension s'installa. Il fallut du temps pour que Ron et Hermione intègrent les propos de Harry. Hermione plaqua ses mains contre sa bouche, tandis que Ron perdit le peu de couleur qui lui restait, et s'exclama d'une voix plus aiguë que d'ordinaire :

- Mais…, tu nous as dit que Tu-Sais-Qui voulait vérifier les autres avant d'aller à Poudlard ! C'est bien ce que tu as vu, non ?

Ron se tourna vers Hermione en quête de son approbation.

- Oui, répondit sombrement Harry. Mais visiblement, il a décidé que, tout compte fait, celui de Poudlard était lui aussi en danger.

- Tu es sûr, Harry ? intervient Hermione d'une petite voix. Tu ne penses pas qu'il aurait pu te montrer ces images pour t'induire en erreur ? Comme pour…. Hermione hésita.

- Comme pour Sirius ? Non ! répondit fermement Harry. Il pense qu'il n'y a plus de connexion entre nous. Et puis, pourquoi voudrait-il que je vois où est caché l'un de ses précieux Horcruxes ?

Harry se prit la tête dans les mains, et fut de nouveau submergé par une douleur vive.

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- Je l'ai trouvée, Maître, cria une voix rauque à sa droite.

Voldemort se déplaça rapidement, renversant plusieurs objets sur son passage. Son inquiétude fit place à de l'excitation et, lorsqu'il reconnut la couronne ternie dans la main de l'un de ses Mangemorts, c'est un vent de soulagement qui l'enveloppa tout entier. Au moins, Potter et ses amis traîtres à leur sang n'avaient pas mis la main sur le diadème perdu de Rowena Serdaigle.

- Restez au château, ordonna-t-il à ses serviteurs en s'emparant de l'objet, et si Potter fait son apparition, prévenez-moi immédiatement.

- Où allez-vous, Maître, demanda la voix de Lucius Malefoy.

- J'ai encore des choses à vérifier.

Voldemort sortit de la Salle sur Demande, son Horcruxe en sécurité dans la poche de sa robe de sorcier. Un sourire mauvais barra son visage reptilien. Avait-il bien fait de se rendre à Poudlard ? Si le vieux Dumbledore n'avait pas découvert l'Horcruxe caché dans son propre château, Potter n'aurait certainement pas été plus brillant. Tant pis, il n'avait rien à perdre à être prudent.

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- Il l'a trouvé, n'est-ce pas ?

La voix de Ron fendit l'air comme une épée qui lui transperçât le cœur. Harry acquiesça, décomposé. Il l'avait reconnu, cet objet. Il l'avait tenu entre ses mains l'année précédente, alors qu'il cherchait un endroit où dissimuler son livre de potions. Si seulement, il avait su à ce moment-là… Tant de douleurs, tant de sacrifices… pour rien. Ils n'avaient plus aucune chance de trouver l'Horcruxe, plus aucune chance de stopper Lord Voldemort.

- Que se passe-t-il ? Demanda Abelforth.

Il continuait de regarder Harry, les sourcils froncés. Sûrement devait-il être désorienté par ce brusque retournement de situation, et par cette conversation dont il ne saisissait pas tout.

- Nous avons échoué, murmura Harry. Echoué la mission que nous a confié votre frère.

- Non, intervient Ron en hochant frénétiquement la tête de droite à gauche. Tout n'est pas perdu ! Harry, nous en avons déjà détruit trois. Et nous venons de récupérer la coupe, ajouta-t-il avec force en pointant son doigt vers le sac d'Hermione. On la retrouvera, cette horreur de Tu-Sais-Qui, n'est-ce pas ?

Ron se leva brusquement, envoyant valser sa chaise contre le mur.

- N'EST-CE PAS HARRY ! cria-t-il, la respiration haletante. Tu n'as pas le droit de tout laisser tomber, tu n'as pas le droit de nous abandonner, après tout ce qu'on a fait !

Le doigt de Ron était désormais pointé vers Harry, en un geste accusateur. C'était la première fois qu'il perdait le contrôle de ses nerfs depuis plusieurs semaines. Voyant qu'aucun de ses amis ne réagit, Ron récupéra son siège et s'assit de nouveau, honteux.

- Pardon, dit-il piteusement, je ne…

- Quel est l'Horcruxe ? le coupa Hermione d'une voix faible.

Harry releva péniblement la tête.

- Quoi ? demanda-t-il.

- L'Horcruxe, répéta Hermione. A quoi ressemble-t-il ?

- C'est une petite couronne laide et oxydée. Elle devait appartenir à Serdaigle. Dans la Salle sur Demande.

Sa voix se perdit dans un souffle.

- Si j'ai bien compris, vous ne souhaitez plus vous introduire à Poudlard ? risqua Abelforth.

Voyant qu'aucun des trois adolescents ne prit la peine de répondre, il continua.

- Dans ce cas, suivez mon conseil. Je vous offre une chambre pour la nuit et, au lever du soleil, disparaissez. Partez, allez vous terrer le plus loin possible, là où personne ne vous retrouvera. Et ne revenez jamais. Je ne sais pas quelle était la mission si précieuse que mon frère vous a confié, et je n'ai jamais entendu parler d'Horcruxe de ma vie, mais je sais ce qu'est de perdre un être cher.

Abelforth Dumbledore se leva péniblement et quitta la pièce. Harry, Ron et Hermione ne virent pas la dernière larme qui coula le long de sa joue marquée par le temps.

- Que fait-on à présent ? demanda Hermione qui regardait Harry avec appréhension.

- Rien, Hermione, il n'y a plus rien à faire. Jamais Tu-Sais-Qui ne laissera un étranger s'approcher du serpent maintenant. Il va camoufler le diadème là où personne ne le trouvera jamais, peut-être à l'autre bout de la planète. Et, comme si ça n'était pas assez, il aura tout le temps de recréer d'autres Horcruxes.

- Mais il faut se battre, non ? insista Hermione. C'est toi-même qui disais que tant que tout espoir n'est pas mort, nous devons continuer. Dumbledore nous avait prévenus que ça serait difficile. Nous ne pouvons pas tout laisser tomber, Harry. Tu ne peux pas laisser tomber.

Ron leur tournait le dos. Les yeux clos, il se balançait nerveusement sur sa chaise, et Harry l'entendit marmonner :

« Ma famille. Ma famille. Il faut que je sauve ma famille. Il faut leur dire… »

Abelforth entra de nouveau dans la pièce.

- J'ai préparé une chambre pour vous trois, dit-il tristement. Ce n'est pas du grand luxe, mais vous y serez en sécurité jusqu'à demain matin.

Hermione le gratifia d'un simple « merci ». Elle fixait toujours Harry. Affalé sur la table, il ne souhaitait plus qu'une chose, sombrer, que la mort vienne le chercher et l'emmène loin d'ici, loin de la guerre, loin du désespoir. Pendant des mois, il avait tenu bon. Malgré le peu d'indices dont ils disposaient, lui et ses amis avaient pris possession de deux Horcruxes et Voldemort leur avait montré la cachette du dernier qu'ils devaient détruire avant la bataille finale. Echouer à cet instant, c'était injuste, inconcevable.

Hermione se mit debout, tremblante, et incita Ron et Harry à la suivre. Ils longèrent un couloir obscur et pénétrèrent une petite chambre qui sentait le moisi et le renfermé. Deux lits en ferraille rouillée se faisaient face, et un matelas dont la mousse ressortait par endroits avait été ajouté dans un coin de la pièce.

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L'heure qui suivit s'écoula lentement. Aucun d'eux n'avait le courage de rompre le silence. L'atmosphère qui régnait dans la chambre était si pesante, si tendue qui même un insecte n'aurait pas osé émettre le moindre son. Chacun dirigerait la triste réalité à sa façon.

Un frottement sourd se fit entendre de l'autre côté de la porte. Alarmé, Harry se redressa brusquement.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Hermione, paniquée.

Harry lui fit signe de se taire et attrapa sa baguette qu'il pointa en direction de l'ouverture, prêt à se défendre. Ron l'imita. Dans le corridor, le frottement se rapprochait. Il semblait que quelqu'un traînait quelque chose de particulièrement volumineux sur le sol. La porte s'ouvrit brusquement et heurta le mur, laissant apparaître Abelforth qui transpirait à grosses gouttes. Il tirait une grosse malle en bois, et grimaçait à chaque pas. Lorsqu'il eut apporté son fardeau jusqu'au centre de la pièce, il se tourna vers ses trois invités qui le regardaient avec méfiance.

- Mon frère m'a fait parvenir ça, déclara-t-il. Pour vous.

Harry leva les sourcils. En quoi un vieux coffre écaillé pourrait-il leur être utile ?

- C'est quoi, ça ? demanda Ron, inquiet.

- Albus m'a donné ceci, répéta Abelforth. J'ai pour consigne de vous le remettre, pour reprendre exactement les termes de mon frère, « si tout semble perdu ». Sur le moment, je n'ai pas compris ce qu'il insinuait. Mais après avoir entendu votre conversation de toute à l'heure, je pense que les mots « tout semble perdu » correspondent à votre situation.

Ron affichait toujours le même air préoccupé. Hermione avait redressait la tête et balayait ses larmes d'un revers de manche. Harry sentit l'espoir renaître en lui comme une bougie qu'on rallume. Restait-il encore une chance ? Peut-être qu'au fond, Albus Dumbledore continuait de les guider par-delà la mort. Harry s'approcha du coffre et s'agenouilla pour l'examiner de plus près. Il semblait très ancien et comportait de profondes griffures à certains endroits. Ses arrêtes étaient reliées par une armature en fer, et là où Harry s'attendait à trouver une serrure pouvant accueillir une clé, il n'y avait qu'un renfoncement circulaire.

- Comment l'ouvre-t-on, demanda Harry en levant la tête vers Abelforth.

- Ecoutez, mon garçon. Albus ne me considérait pas digne de partager ses secrets. Je ne sais ce qu'est cette chose, continua-t-il en jetant un coup de pied dans la malle. Alors comment voulez-vous que je sache l'ouvrir ?

Hermione s'approcha à son tour. Elle fit courir ses doigts le long de l'interstice qui séparait la partie supérieure du reste du coffre et étudia avec attention l'encoche arrondie.

- Si ce coffre est la dernière chance que nous offre Dumbledore, il s'est forcément assuré que nous pouvons l'ouvrir, remarqua-t-elle.

- Nous devons donc en posséder la clé, renchérit Harry.

Hermione sembla sur le point de faire une autre remarque, mais quelque chose l'arrêta. Elle regarda Harry avec insistance, mais celui-ci ne comprenait pas ce qui gênait la jeune femme.

- Je suppose que je suis de trop, soupira Abelforth. Qu'importe, depuis des années, je suis entouré de secrets qui me dépassent.

Le vieil homme quitta la pièce et referma la porte derrière lui.

- Bravo, Hermione, lui reprocha Harry.

- Je suis désolée, répondit-elle en rougissant. Mais nous lui en avons trop dit déjà. Il faut qu'on fasse plus attention maintenant.

- Alors, intervient Ron qui n'avait pas remarqué qu'Hermione venait de blesser leur hôte. C'est quoi cette clé ?

Il s'approcha à son tour des deux autres.

- Comment Dumbledore pouvait-il être sûr que nous possédons la clé ? questionna Harry.

- C'est évident, non ? lui répondit Hermione. Il nous l'a donné.

- Mais il est mort depuis longtemps, contesta Ron. Comment pourrait-il nous transmettre quoi que ce soit ?

- Le testament, répondit Harry qui comprenait enfin où Hermione voulait en venir.

- Le vif d'or, termina celle-ci.

Harry la regarda, ébahit. Ils venaient de résoudre une énigme d'Albus Dumbledore en un éclair. Comment avait-il pu, quelques instants plus tôt, s'imaginer que tout était finit ?

Harry attrapa la bourse pendue autour de son cou et l'ouvrit. Le vif d'or était là, scintillant sous la lueur tremblotante des chandelles. Il l'attrapa et, avant de l'introduire à la place qui lui semblait destinée, regarda Hermione à la recherche de son consentement.

- Dépêche-toi, Harry ! grogna Ron, impatient.

Lorsque Harry apposa la petite balle dorée contre le bois, une succession de cliquetis se fit entendre, et le couvercle s'ouvrit dans un grincement sonore. A l'intérieur, de nombreuses enveloppes étaient entassées, dont une plus grande que les autres, posée sur le dessus et portant l'inscription « Harry ». Harry en reconnu immédiatement l'écriture fine et penchée. L'écriture d'Albus Dumbledore.

- C'est tout ! s'exclama Ron. Des parchemins, encore des parchemins. Comment veut-il qu'on détruise Tu-Sais-Qui avec des parchemins ?

- Un barbecue ? suggéra sombrement Harry.

Il glissa sa main entre les enveloppes, espérant y trouver autre chose. Une arme, une baguette, la pierre de résurrection ou encore un balai, qu'importe ! Quelque chose d'utile, de concret… mais rien. Dumbledore venait de leur faire parvenir un gros coffre en bois comme on en voyait dans les films de pirates Moldus, remplis d'or et de bijoux. Mais celui-ci ne contenait que du papier.

Hermione, pour sa part, ne semblait pas gênée par cette découverte. D'un geste, elle attrapa l'enveloppe destinée à Harry, la déchira avec empressement et déplia la lettre. Lorsqu'elle commença sa lecture, Harry et Ron virent ses sourcils se froncer, puis disparaître sous son épaisse chevelure, avant de retrouver leur place d'origine au moment où la jeune fille ouvrit la bouche, visiblement sous le choc.

- Nous aussi, on veut bien savoir, râla Ron.

- Ah, oui… Bien sûr, répondit Hermione, troublée. Mais Harry, je ne suis pas sûre que ce soit une bonne…

- Lis ! la pressa Ron.

Les mains prises d'imperceptibles tremblements, Hermione obtempéra.