Salut à tous, me revoilà pour le dernier chapitre. Je viens de passer mon écrit de français alors je suis plus motivée que jamais pour mes fictions. Concernant Fleurs de Printemps, le chapitre 3 devrait arriver dans la semaine prochaine mais j'ai beaucoup de mal à l'écrire, je ne suis pas inspirée...

Sinon, pour A bout de souffle, le dénouement final arrive enfin. Et je vous préviens, ce n'est pas joyeux. Dans le chapitre précèdent, c'était principalement centré sur Pansy mais cette fois c'est Ginny qui parle. Comme toujours, tout appartient à J.K. Rowling et à Damien Saez.

Bonne lecture !


L'été est calme. L'air se fait plus doux, l'herbe légèrement grillée par la chaleur se donne une couleur cramoisie, et le Terrier reste identique, fidèle à lui-même. Les uniformes sont remplacés par des vêtements légers, les livres et autres fournitures semblent abandonnés dans des recoins de chambre et Ginny se sent bien. Elle rayonne, tel un soleil orangé.

Tous les soucis de l'année passée sont oubliés, elle est bien décidée à ne pas penser à Pansy jusqu'en septembre. Comme si elle devait se soucier d'une sale gouine. Elle court à travers les champs, enfant éternelle. Elle s'empiffre de glace à la fraise. L'espace de quelques semaines, elle redevient innocence malgré sa cruauté, malgré la tornade qu'elle a provoqué. Elle danse, tourbillonne et regarde le monde à travers ses yeux dorés. Mais toujours, Ginny est seule.

Le soir tout est différent. La fenêtre est ouverte, les couvertures sont au sol, des glaçons reposent sur son front et pourtant, elle étouffe. Une boule désagréable persiste dans son ventre, torturant ses entrailles. Elle est en sueur, crois mourir. Car le soir, elle s'autorise à penser.

La nuit est pire. Moments de détresse où Ginny perd le contrôle. Ses rêves -ses cauchemars ?- paniquent ses tristes habitudes, la réveillant en pleurs. Pansy est toujours là, dans son sommeil.

Certaines nuits la détruisent.

Pansy me parcourt du regard. Est-ce l'enivrement du post-sexe ou est-elle toujours aussi belle ? Les frissons glacent ma peau brûlante. L'ensemble de mon corps est enflammé en fait. Pansy est une magicienne. Elle parvient à me faire sentir vivante, même quand mon âme et ma conscience sont déjà mortes. Car oui, je suis détruite.

Pansy m'embrasse. Doucement, violemment. Un mélange impossible. Pansy est un oxymore. La princesse lumineuse de mes nuits. Après les spasmes, l'extase.

Je frémis et pose un regard de tendresse sur mon amante. Mais soudain, j'ouvre la bouche, choquée. Pansy a disparu.

A la place se tient une créature d'une noirceur égale au charbon, difforme et monstrueuse. Elle m'observe, me toisant de ses pupilles rouges, abominablement effrayante. Je prends peur, tente de reculer, mais me retrouve acculée contre un mur. Elle se rapproche, presque rampante, doucement. Je sens son souffle, une odeur entêtante de vanille me prenant à la gorge. Je sens que je vais avoir mal, je la vois déjà ouvrir sa gueule pleine de dents...

Ginny se réveille, est trempée, de sueur sans aucun doute. Elle angoisse en repensant à son rêve. Mais cela confirme une chose : Pansy est un monstre. Une bête effrayante qui ne faut pas approcher, une sale lesbienne.


Le mois de juillet passe si rapidement que Ginny est surprise par l'arrivée des hibous qui apportent les documents scolaires.

- Maman, ce n'est pas un peu tôt pour recevoir la liste des fournitures ?

Molly hausse les épaules, indifférente. Elle ne reconnaît plus sa propre fille, son enfant, son amour de Ginny. A la place, elle voit une adolescente perturbée, se clouant dans une fausse joie solitaire depuis le début de l'été. Devant les autres membres de la famille -car elle ne voit plus ses amis- elle est joviale et enthousiaste, mais dès que vient le soir, Molly l'entend pleurer ou gémir dans son lit.

Elle attrape la lettre du hibou qui semble bien fine pour une liste de manuels et d'instructions. D'ailleurs, elle ne porte pas le sceau de Poudlard. A la place, on peut voir un P en cire, qui ferme l'enveloppe blanchâtre. Molly hausse un sourcil interrogateur et ouvre le fameux courrier.

Elle parcourt rapidement les lignes, mais se fige en milieu de lecture. Sa main droite tremble. Sa main gauche lâche la feuille qui s'écrase comme une plume sur le sol en bois. Molly s'écroule plus qu'elle ne s'assoit sur une chaise. Ginny la regarde, surprise, et l'interroge du regard.

Avant que sa mère est pu prononcé le moindre mot, elle attrape le courrier qu'elle commence à lire à haute voix, comme pour se rassurer que rien n'est grave, que rien ne sera tragique. Mais dès les premiers, un malaise l'envahit.

FAIRE-PART DE DECES

Monsieur Cassius Parkinson et son épouse, Madame Rose Parkinson

ainsi que tous leurs proches

ont la douleur de vous faire part du décès de Pansy Parkinson.

Leur fille bien aimée, décédée le 30 juillet 1997, à l'âge de 17 ans.

Les obsèques auront lieu le mercredi 10 août 1997

à l'église de Sainte Shollow, au village de Fagley-le-Haut.

Nous vous serons reconnaissants d'être présents.

Nos humbles remerciements.

Le trou noir. Ginny plonge dans les ténèbres, incapable de s'en sortir.

Le mutisme.

Ses parents pleurent.

La faim.

Le dégoût de manger.

Les hurlements.

Les vomissements.

Soudain, Ginny explique. Tout. Ses peurs, ses démons intérieurs, ses colères, sa haine, ses troubles. Son amour, surtout. Sa honte d'être différente. Peur des regards, des rejets, des insultes. Sa descente aux Enfers. Leur descente aux Enfers. Elle raconte ses rêves, ses fantasmes, ses cauchemars. Elle n'omet aucun détail, ils ont le droit de savoir, ils doivent savoir.

Ginny pleure. Elle se frappe. S'insulte.

Comment peut-on s'en sortir seule quand on a 17 ans ? Quand on est seule et sans espoir ? Quand on est la cause de tous les tourments, de toutes les tortures, de tous les crimes ?


Pansy est belle, dans son linceul blanc, pure comme jamais. Ginny a toujours envié la beauté de Pansy. Maintenant, elle envie sa mort.

Au fond d'elle-même, Ginny sait que quelque chose s'est brisé. Je crois que ça s'appelle un cœur. La mise en terre se fait dans un silence pesant, insoutenable. Après avoir déposée des lys blancs dans le sombre trou, Ginny s'écroule au sol. Peu importe si elle salit sa robe, peu importe si elle dérange les autres, peu importe si ce n'est pas conventionnel. Ginny est détruite. Comme elle a détruit Pansy, sa meilleure amie, son amour, l'être à qui elle tenait, comme elle l'a fait souffrir jusqu'à la réduire au néant.

Le néant.

« Tu le sais bien, on est vivant, tant qu'on est inconscient... a bout de souffle. »

L'homophobie est un dérivé du racisme. Une haine immense qui détruit des vies et des personnes. L'homophobie est un virus, une pourriture malsaine qui ne devrait pas exister. Chaque être humain possède un cœur, mais les homophobes sont aveugles. Ils ne voient pas les appels au secours, et pire que ça, ils les rejettent.

Chaque humain a le droit d'aimer la personne qui lui convient. Les homosexuels ne choisissent pas de devenir ce qu'ils sont, ils tombent simplement amoureux. Et contrairement aux homophobes, ils décident d'aimer pour lutter contre le mépris. L'aversion qu'ils ressentent envers ses humains -qui n'ont rien commis de répréhensible- est puérile, indécente et inadmissible.

Les homosexuels sont condamnés avant même d'avoir pu s'exprimer, avant même d'avoir pu se défendre. La différence dérange. Les homosexuels sont traités de marginaux et pourtant, ils sont comme les hétérosexuels. Ils vont à l'école, ils travaillent, ils mangent, ils ont des amis, ils aiment et ils vivent. Pansy était comme Ginny.

La plus anormale dans cette histoire, c'était l'homophobe.

L'amour reste l'amour. L'intensité ne sera pas différente en fonction du sexe de l'un ou de l'autre.


Voilà, la fin de mon histoire. J'ai adoré écrire ce chapitre qui est vraiment, mais vraiment sombre. Se mettre dans la peau d'une homophobe n'est pas facile, parce que malgré tous ses regrets, Ginny n'est pas excusable pour autant.

N'hésitez pas à laisser une review avec vos impressions, ça fait toujours plaisir.