Et voici la suite sortie tout droit du four ! Remerciez X-Mannix, c'est grâce à sa review très encourageante que j'ai trouvé la force de vous pondre ce court (désolée) chapitre 4 \o/ !
Enjoy reading !
Chapitre 4
Through you, I can smile again
Shin gara la voiture devant l'imposante grille de fer blanc qui délimitait l'immense propriété. Eddy O'Connell, banquier de son état, avait récemment fait l'acquisition de l'une des demeures les plus chères de la côte. Et évidement, à la vue du nombre conséquent de caméras disposées de part et d'autre de la propriété, l'homme semblait inquiet pour ses biens.
- Ou pour sa vie, déclara Kono.
- Et bien allons vérifier.
Shin appuya sur le bouton de l'interphone et observa la caméra se tourner vers lui. Sans attendre, il présenta son badge à cette dernière et se présenta.
- Monsieur O'Connell, unité 5-0 d'Hawaï. Nous aurions quelques questions à vous poser.
Personne ne répondit et la grille se mit à trembler sous le bip retentissant qui enclenchait son ouverture. Shin remonta dans la voiture et s'engagea dans l'immense parc. L'imposante porte de la demeure s'ouvrit sur le propriétaire qui fit l'effort de rejoindre les deux agents en bas des escalier.
- Eddy O'Connell ? demanda Kono.
- Il est bien rare de recevoir la visite du 5-0. Que puis-je faire pour vous ? demanda l'homme aux traits fatigués.
Après de brèves explications sur les raisons de leur venue, le maître des lieux les invita à entrer chez lui.
- C'est une impressionnante propriété que vous avez là. Vous vivez seul ? demanda Kono, souriante.
- Malheureusement, personne n'a voulu de moi jusqu'à maintenant, s'amusa O'Connell. Mais malgré sa taille relativement excessive pour une personne seule telle que moi, j'aime profiter des belles choses. On noie sa solitude avec ce qu'on a, n'est-ce pas ?
Malgré les propos particulièrement péjoratifs de l'homme, il semblait être de bonne humeur. A un tel point que c'en devint particulièrement gênant pour cette pauvre Kono qui ne pensait pas que sa question puisse engendrer une telle réponse. Quoi qu'il en soit, Eddy ne sembla pas s'en vexer puisqu'il invita ses deux convives à rejoindre le salon.
- Monsieur O'Connell...
- Appelez-moi Eddy.
- Très bien, Eddy. J'imagine que vous n'ignorez pas qu'il y a eu un meurtre au Gota Hôtel la nuit dernière, demanda Shino.
- Non effectivement. Lorsque je suis aller rendre les clefs de ma chambre, le hall grouillait déjà de policiers. A-t-on trouvé le responsable ?
- Pas encore. Mais nous espérons que votre témoignage nous y aidera d'une façon ou d'une autre, répondit Kono.
- Je suis à votre disposition. Posez toutes les questions que vous voulez, assura Eddy.
- Très bien. Tout d'abord, avez vu ou entendu quoi que ce soit de suspect pendant la nuit du 25 au 26 ? Un bruit sourd, une dispute ou même les aller-retours de l'ascenseur ?
- Et bien pour tout vous dire, j'ai tendance à dormir comme une pierre. Je me souviens m'être couché aux alentours de 00h10, mais je ne me souviens d'aucun bruit d'aucune sorte. Je suis désolé.
- Ce n'est pas grave. Avez-vous un témoin qui puisse confirmer que vous étiez bel et bien dans votre chambre à 00h10 ?
- Dois-je en conclure que je suis suspect ?
- Tant que nous n'avons pas plus de piste, nous devons envisager toutes les possibilités.
- Et bien voyez-vous, comme je vous l'ai dit, je vis seul. Donc personne ne peut confirmer ma présence dans cette chambre cette nuit-là.
- Monsieur O'Connell, intervint Kono. Vous habitez relativement près du Gota Hôtel. Pourquoi avoir réservé deux nuits dans une chambre à 100 $ la nuit alors que vous avez une propriété comme celle-là à une centaine de mètre ?
Cette question, une fois de plus, sembla froisser le maître des lieux qui se mordit discrètement la lèvre en signe de réticence.
- Je me vante très peu de ce genre d'affaire, vous savez. Vivre seul depuis plus de 7 ans dans un appartement vide puis cette maison trop grande, ça donne un peu le cafard parfois. Alors il m'arrive de passer quelques nuits dans les hôtels du coin. Pour changer d'air.
Shin et Kono restèrent scotchés l'espace de quelques secondes avant reprendre contenance. Ce genre de raison était pour le moins étrange. Kono sortit alors une photo de sa poche et la présenta à Eddy.
- Avez-vous déjà vu cet homme ?
- Mmm... Non. Qui est-ce ?
Kono baissa la tête et rangea la photo, un peu déçue.
- Ça n'a pas d'importance. Nous allons y aller maintenant. Merci de votre collaboration.
Steve et Danny étaient assis sur l'étroit sofa orange, serrés l'un à l'autre de façon inconfortable. La triste veuve leur faisait face avec une peine non dissimulée. Les détails de la mort de ce pauvre Niels Mitch l'avaient totalement bouleversée, au point qu'elle ne parvenait plus à aligner trois mots sans sangloter. Steve et Danny se jetaient du coin de l'œil quelques regards appuyés, tentant de se persuader l'un l'autre que l'heure était venue de laisser cette pauvre femme faire son deuil en paix. Malheureusement pour eux, le téléphone de l'ex Navi Seal ne sembla pas de cet avis et se mit à retentir de façon bruyante dans l'immense salon immaculé. Navré, Steve commença alors à gigoter de manière relativement ridicule afin d'attraper le téléphone qui s'acharnait à vibrer dans la poche arrière de son pantalon. Finalement, c'est en s'étalant à moitié sur les genoux de son coéquipier qu'il parvint à le récupérer.
- Désolé, je dois décrocher, dit-il à l'attention de la pauvre femme épleurée à laquelle il faisait face. Oui Shin, quoi de neuf ?
Steve resta au téléphone pendant un temps non négligeable au point que Danny en vint à le soupçonner de faire durer la conversation afin de ne pas subir cette horrible sensation d'étouffement qu'ils ressentaient ainsi collés l'un à l'autre, face à la jeune veuve et dans le silence écrasant de l'immense salon. Mais dû bien venir le moment où Steve résolu à raccrocher et Danny, qui avait oublié de respirer depuis cinq bonnes minutes, se sentit soudain détendu à l'extrême lorsque l'ancien Navi Seal lui adressa le sourire qui signifiait « je vais bientôt sortir une grenade de ma poche ». Le Commandant se tourna alors vers la pauvre Sally Mitch et la regarda d'un air grave alors qu'elle reniflait peu élégamment.
- Madame Mitch, avez-vous déjà vu cet homme ?
Alors qu'il posait la question, il sélectionna la bonne photo dans son téléphone et la présenta à la jeune femme. A leur grande surprise, Sally, qui pourtant semblait incapable de la moindre seconde de réflexion rationnelle, cria avec horreur.
- O-où avez-vous obtenu cette photo ? demanda-t-elle, apeurée, oubliant presque sa tristesse l'espace d'un instant.
- Nous avons toutes les raisons de penser que cet homme n'est pas étranger au meurtre de votre mari.
- Comment cela se pourrait-il, enfin ?! se mit-elle à crier.
- Comment ça ? demanda Steve.
- Cet homme est mort depuis plus de 10 ans !
Le silence était retombé sur la maison, lourd et plus étouffant que jamais. Malgré le grand espace, les mauvaises ondes que dégageaient le trio polluaient l'air de la demeure.
- Mort ? Que voulez-vous dire ? insista Danny.
Sally reprit sa respiration, toujours secouée par de violents hoquets sanglotants.
- C-cet homme s'appelait Thomas Jefferson. Il était un avocat d'entreprise très réputé sur l'île et il travaillait souvent en collaboration avec Niels lors de ses affaires avec le continent.
- Un faux nom, hein ? confirma Steve. Ça expliquerait la mystérieuse fortune de ce soit disant banquier.
- Fortune ? Que voulez-vous dire ? Cet homme est toujours en vie ?! s'horrifia la jeune femme.
- Madame Mitch, pouvez-vous nous expliquer les circonstances de la mort de Thomas Jefferson ?
Et cette simple question suffit à replonger la pauvre veuve dans ses pleurs incessants. Malgré tout, elle trouva la force de relever la tête et se mit à respirer avec exagération afin de calmer l'énorme boule de tristesse coincée au fond de sa gorge.
- C-C'était un-un accident stupide. Niels ne voulait pas... Il n'aurait jamais...
Voyant que la conversation était stérile, Steve tenta une autre méthode. Malgré les commentaires désobligeants de Danny qui n'allaient pas tarder à suivre, l'ex-Seal se risqua à employer une méthode « anti-professionnelle ».
- C'était un accident ?
Sally hocha la tête.
- Niels était impliqué ?
Elle hocha la tête à nouveau, sanglotant toujours.
- Vous avez été témoin de la scène ?
Cette fois-ci, Sally démentit.
- Est-il mort par balle ?
Non.
- Par étranglement ?
Non.
- Noyé peut-être ?
Bingo ! Le jeu du question-réponse continua encore cinq bonnes minutes, et les deux 5-0 prirent finalement congé de la pauvre veuve épleurée. Sur le chemin du retour au QG, Steve passa un coup de fil à Kono, histoire de vérifier une intuition.
- Salut Kono. Fais-moi une recherche sur la mort accidentelle d'un certain Thomas Jefferson, s'il te plaît. Il semblerait que notre cher Eddy ne nous ai pas tout dit !
Steve raccrocha tranquillement alors qu'il prenait une rue à contre sens et observa Danny du coin de l'oeil, intrigué par son silence.
- Qu'est-ce qu'il se passe Danno ? D'habitude tu hurles dès que je passe à l'orange !
Danny soupira silencieusement, couvert par les bruits du moteur. Il redressa alors la tête et fixa la route d'un oeil absent.
- C'est juste que... Cette femme était tellement bouleversée par la mort de son mari, que je réalise que j'ai perdu ma chance d'être pleuré comme ça un jour. Moi j'ai plus tout ça. Je réalise que j'ai sacrifié mon bonheur. Maintenant que Rachel n'est plus là, qui viendra pleurer pour moi quand je ne serait plus là ? C'est un peu con de voir les choses comme ça, mais je peux pas m'en empêcher.
Steve resta silencieux un moment. Rien au monde n'aurait pu le préparer à ce qu'il venait d'entendre. Danny s'ouvrait très rarement sur ce genre de sujet, et McGarrett commémora l'instant en silence, comme s'il priait pour que cette demi minute ne s'efface jamais de sa mémoire.
- Tu as Grace, dit-il alors. Je ne suis pas sûr que la faire pleurer pour toi soit la meilleure des choses à faire, mais elle t'aime beaucoup. Et puis arrête de chouiner, tu trouvera bien quelqu'un qui t'aimera au moins autant et qui sera capable de te supporter ! On trouve de tout dans la nature tu sais !
Danny ricana. Il n'avait même pas idée.
- Je trouvais cette expression complètement ridicule, jusqu'au jour où j'ai croisé ta route et que j'ai constaté que les hommes de Neanderthal n'avaient pas tous disparu.
- Oh, ça c'est bas comme réflexion Danno ! s'exclama Steve avec amusement.
- Je me met à la hauteur de ton QI, sois-en reconnaissant.
Steve et Danny rirent alors de bon coeur. L'ancien Seal avait accompli sa mission, Danny avait retrouvé le sourire.
Voilà pour ce chapitre ! Il est très court, j'en suis consciente, mais j'ai décidé qu'il valait mieux publier des chapitres plus courts à intervalles réguliers plutôt que des chapitres sans fin une fois tout les six mois ! Donc j'espère que ça vous convient =) !