Un nouveau chapitre...c'est pas croyable...merci de votre patience


Chapitre 34

Pov Sherlock

- John, je ne sais pas ce qui ne va pas, je ne sais pas encore lire dans les pensées, tu sais. avouais-je

- Ah Mister Genius ne sait pas encore lire dans les pensées, comme c'est dommage! dit-il sur un ton sarcastique et cassant que je ne lui connais pas alors je ne réponds pas.

- Quoi ? Tu ne sais pas quoi dire, Monsieur Sherlock Holmes ne sais plus quoi dire ... même ton père a eu plus d'égards pour moi ! Il sort subitement, me repoussant sur le lit, je cherche à assimiler ce qu'il vient de me dire et ce qu'il sous-entend.

John partait à grandes enjambés, comment quelqu'un d'aussi petit peut-il aller aussi vite. Ça c'est un mystère que je ne suis pas prêt de résoudre.

Entre temps, j'envoie un sms à Lestrade pour faire rapport de ce que j'ai découvert sur le corps de Jabez Wilson et les conclusions qui vont avec, soit l'empoisonnement à la toxine botulique.

Son père va être mis au courant comme prévu et les journaux pourront faire leurs choux gras de l'affaire : Meurtre au Lycée Saint-Barthélemy ! L'Assassin est au Lycée ! Et bien d'autres unes toutes aussi pitoyables les unes que les autres.

J'avais l'intention de rentrer aussi chez moi mais j'ai finalement suivi John presque inconsciemment. Nous sommes déjà dans Montague Street et il traverse au pas de charge Russel Square Gardens. Je remarque que sa claudication est revenue, une preuve de plus que c'est psychosomatique, mais ça ne l'empêche pas d'être assez véloce.

Il me faudra me réfugier dans une ruelle avant qu'il me voit. C'est tout dans mon intérêt qu'il ne me voit pas sinon je ne donne pas bien cher de ma peau. Il me détesterait, me disant que je ne dois pas le considérer comme mon petit chien, que la prochaine fois si je veux vraiment être au courant de ce qu'il fait, je n'aurais qu'à lui placer une balise GPS sur le dos comme on le fait pour traquer des animaux.

Et puis que ma prochaine folie ça sera de le suivre même quand il ira aux toilettes, me disant que je suis un idiot de stalker qui ne lui laisse pas la possibilité d'avoir une vie privée. Il va m'en vouloir à mort, c'est certain. Mais il disparait soudainement sans que je sache vraiment où il est passé. Je n'ai eu que le temps de voir un éclair roux.

Se pourrait-il qu'il s'agisse du Tigre ? Et j'entends crier. C'est donc bien le Tigre. Mais personne d'autre que moi est susceptible de l'entendre tout enfermés qu'ils sont dans leurs habitacles de voiture ou leur casque connectés à leurs MP3s.

Pov John

Je ne voulais pas être aussi blessant, mais... J'ai eu mal à la tête et au cœur toute la journée. Et il ne l'a pas remarqué. Alors pourquoi maintenant, hein ? Parce que je suis son bibliothécaire personnel ? Qu'avec moi il n'a pas besoin de toutes les simagrées qu'il emploie avec les autres ?

J'en viens même à penser que Sherlock n'a pas besoin de moi. Il n'a même pas besoin d'ami. Il a besoin d'outils. De personnes utiles, qui peuvent le suivre et lui rendre service à tout moment sans faillir. Ce que je ne suis pas. Mais primo, il n'a personne d'autre que moi sous la main, et je lui suis fidèle. Il m'a fait tomber amoureux de lui exprès... Exprès. Il a tout calculé depuis le début.

Et le pire, c'est que je ne peux pas me convaincre que c'est faux. Ça lui ressemble tellement, et c'est l'image qu'il souhaite donner de lui aux autres, plus que tout au monde. Un génie froid et calculateur. Il veut briller dans le monde, que tout le monde le voit, et peu importe à quel prix.

Non, contre la partie de moi qui est toujours sienne. Non. Sherlock est bien comme ça, mais il n'a pas pu calculer cela à ce point-là...Je crois bien qu'il en est capable pourtant.

Mais tu sais bien qu'au fond il n'est qu'un gosse en manque d'affection... Tu peux le changer, John, tu peux le réchauffer un peu... Après tout, il te le doit bien, non ? S'il a joué avec tes sentiments, tu as bien le droit de jouer avec les siens, de le faire tourner en bourrique, de le faire tomber pour toi...

Oui, mais comment ?

J'aimerais tellement que Sherlock m'aime comme moi je l'aime, avec autant de dévouement et de tendresse... Tss... Sherlock n'a de tendresse qu'avec ses tubes à essais, et de dévouement qu'envers la science.

John, voyons, fais la voix de maman dans ma tête, me reprochant ces mauvaises pensées. Je suis dehors, il n'a pas jugé utile de me rattraper... La pluie tombe, drue, dure, glacée dans mes cheveux. Mes yeux me brulent... Maman... Je n'aurais plus jamais ma mère pour moi... Celle de Sherlock est froide et distante avec lui. J'ai envie de courir jusqu'à leur manoir pour lui hurler que quand elle sera morte et qu'elle n'aura jamais donné d'amour à qui que ce soit, ces putains de relations ne lui serviront à rien !

Je serre les poings et marche un peu sous la pluie après les avoir enfoncés dans mes poches. Soudain, une main m'attrape, me tire dans une ruelle alors qu'une autre se plaque sur ma bouche pour m'empêcher de crier. Mon dos cogne brutalement un mur de briques de la rue.

-Chhh, me fait un grand roux... Sébastian Moran, pour te servir, mon joli... Enfin, non, pas tout à fait pour te servir toi. Ne te débats pas.

J'obéis, attendant une faille. Il relâche un peu sa pression sur ma bouche.

-Je suis chargé de te ramener chez Jim, et quand il n'a pas ce qu'il veut, il sort les menottes, et ... (Il grimace.) Je n'aime pas trop ça. Je préfère nettement quand c'est lui qui est attaché.

- Passe-moi les détails, je gronde.

-Si tu veux. Mais tu rates quelque chose, je t'assure. Tu vas me suivre bien gentiment, ou tu préfères que je sois obligé de te frapper ?

-Pourquoi je te suivrais "bien gentiment" ?

J'essaye de gagner du temps et prie silencieusement. Sherlock, ramène ton cul et les flics par ici, s'il te plait...

-Peut-être parce que ça ne plairait pas au fou de voir son cavalier plein de contusions quand il viendra le chercher chez le roi, sourit-il, carnassier.

Un frisson remonte le long de mon échine. Je suis le cavalier, Sherlock le fou et "Jim" le roi, c'est ça ?

Je vois le roux sortir une bombe de produit soporifique et puis un cri.

-John !

Pov Sherlock

Je reconnais l'accent nasillard du tortionnaire de John. J'aurais mile fois voulu l'éviter, parce que c'est le second plus dangereux des élèves du lycée, parce que c'est un homme sans pitié qui tuerait père et mère pour prouver qu'il a raison. Et que je ferais mieux d'envoyer un texto à Lestrade pour le prévenir et surtout qu'il prévienne son père de ce qui se trame ici.

En attendant, je peux toujours essayer de le distraire de John. Peut-être que le baritsu me sera de quelque secours, c'est idiot que je n'ai pas à disposition la cane que je garde dans mon armoire. Elle me serait bien utile maintenant ! Mais l'heure n'est pas aux lamentations et je fonce tête baissée dans la ruelle. Je fais confiance à John pour savoir se défendre mais c'est quand même de Moran dont il s'agit.

Alors que j'avance, j'essaye de cataloguer tous les détails que je connais sur lui, cherchant une éventuelle faille dans la cuirasse. Les deux surnoms qu'il a : le Tigre et le Colonel, le premier dû à la couleur de ses cheveux, en effet il est roux vif et le Colonel parce que c'est lui qui est le petit chef du gang des racailles de Barts.

Il a un tatouage sur l'épaule gauche, il est aussi gaucher, s'est cassé le poignet droit, il y'a un an et il lui manque une de ses canines qu'il a fait remplacer par quelque chose qui ressemble affreusement à une dent d'un félin dont il porte le surnom.

J'accélère le pas et j'arrive face à lui : « Eh le Tigre ! » dis-je sur un ton moqueur pour espérer le distraire.