Auteur: Manatilol

Titre: Un Voleur A New-York

Genre : Angst /Romance

Couple : Petite préférence cette fois pour les R27, 10027, 1827, 6927 … All27 en général mais donnez votre avis sur le couple de fin, c'est a vous de choisir *evil grin*

Rating : T allant très probablement viré jusque M dans le futur.

Disclaimer : pas à moi… *s'en va conquérir le monde pour se consoler*

Notes très importantes (ou pas) : Alors voila, figurez vous que ceci est une histoire de yaoi (…) Donc, si vous êtes homophobes ou autre chose dans le genre je vous invite gentiment à aller voir ailleurs ^^

De plus ! Il y a utilisation de vilains mots (comme dans pas mal de mes histoires en fait… bah…) et on parle de drogue de temps à autre… voilà, voilà. Vous voilà prévenus… pas venir me taper sur les doigts après si vous avez été choqué...

Nda :

Oui… oui je suis extrêmement en retard (c'est mal la violence contre les auteurs au passage). Ma muse avait du mal à venir m'inspirer pour ce chapitre et je vous avoue que j'ai écris la première partie dans 3 points de vue différents avant de me décider pour celui-ci ^^"

Quoi qu'il en soir, me revoila et une autre raison pour laquelle ce chapitre arrive si tard c'est que durant 6 mois j'étais en voyage culturel à Pékin (mais oui) et que mon word là bas me faisait un gros bras d'honneur et refusait de marcher :/

je sais bien que je n'ai pas d'excuse mais si ça peux vous rassurer, sachez que ce chapitre fait dans les 27 pages :) ;) . J'espère qu'il vous plaira.

/!\ Ce chapitre est un rien plus angst parce que … bah à cause de ce qu'il est arrivé à Longchamp…

Les réponses aux reviews sont en fin de chapitre

Enjoy

Chapitre 4

Longchamp

Kusakabe grogna entre ses dents et sortit un mouchoir blanc de sa poche pour s'en tamponner le front. Il n'était même pas midi que New-York s'était déjà transformé en bouilloire géante.

Ce phénomène arrivait de temps en temps durant l'été. La pollution dans l'air arrivait à un pic impressionnant et emprisonnait la chaleur comme dans un dôme au dessus de la vile. Le ciel se couvrait alors de lourds nuages gris et menaçants et la chaleur augmentait progressivement jusqu'à ce qu'un orage décide de venir rafraichir la pauvre population New-yorkaise.

Mais l'orage n'était pas encore là et le ciel avait revêtu son épaisse couverture grise, rendant l'air humide et chaud. Un vrai supplice.

Kusakabe croisa les bras sur son torse et lança un petit regard irrité vers le ciel avant de reporter son attention vers l'immeuble aux apparences innocentes devant lui. Jamais il n'aurait imaginé le complice du 27 de vivre dans une habitation si proprette.

La bâtisse était plutôt coquette. La pierre peinte de couleur crème contrastait avec l'encadrement taupe de la porte d'entrée. Les fenêtres à carreaux étaient propres, deux ou trois bosquets fleuris étaient gardés par de jolies barrières en fer forgé de part et d'autre de l'escalier qui menait à la porte à double battant. Un petit immeuble, pas des plus luxueux, mais définitivement agréable à l'œil.

Autour de lui, divers voitures de polices entouraient l'entrée du bâtiment, scientifiques et inspecteurs se tenaient prêts sur le côté et il pouvait entendre ses troupes trépigner derrière lui. Il ne pouvait que les comprendre, cela faisait bien une dizaine de minutes que l'équipe du capitaine avait enfoncé la porte pour s'engouffrer à l'intérieur et un silence presque religieux régnait désormais.

Un petit coup d'œil sur la gauche et il aperçu son Capitaine observer la scène. Ses membres étaient tendus et ses yeux, régulièrement, scannaient les alentours avant de se reporter sur la porte d'entrée de l'immeuble, toujours grande ouverte. Pour n'importe qui, il semblait juste que le capitaine était simplement nerveux mais Kusakabe n'était pas n'importe qui et il savait. Kyoya Hibari attendait le '27'.

Le lieutenant, pour sa part, ne pensait pas que le voleur oserait se montrer mais l'Alouette semblait y croire fermement et au plus les minutes s'allongeaient au plus la tension dans ses muscles grandissait.

Et cette satanée chaleur n'arrangeait rien.

Soudain, un bruit sourd le fit sortir de ses pensées et une troupe de policiers sortit brusquement de l'immeuble en poussant devant eux un garçon d'une vingtaine d'année.

Kusakabe pinça les lèvres. Il n'aimait pas arrêter des gosses.

Pourtant le jeune homme ne semblait pas le moins du monde terrifié. Ses cheveux teint en rouge et légèrement décolorés partaient dans tous les sens en piques désordonnées et ses vêtements semblaient avoir été recousus et rafistolés plusieurs fois. Il avait des pins's sur son blouson, un morceau de sparadrap sur l'arête de son nez, une cravate stylisée qui pendait mollement sur sa chemine défraichie et un sourire d'imbécile heureux. Il avait passé ses deux bras autour des épaules des policiers qui l'emportaient et semblait leur raconter des histoires amusantes. L'un dans l'autre, Naito Longchamp semblait être un sacré numéro.

Les policiers tenant l'informateur l'entrainèrent directement vers le Capitaine et Kusakabe s'empressa de les rejoindre pour ne pas en perdre une miette. Il se plaça sans bruit aux côtés de son boss, le dos droit et l'oreille tendue… tout en faisant semblant de ne pas voir que les chaussures de Longchamp étaient de couleurs différentes.

Il frissonna en voyant les yeux de son boss gagner en intensité quand ils rencontrèrent ceux noisette du détenu. Sa posture se fit plus impérieuse, sa veste noir reposant nettement sur ses épaules malgré la chaleur. En face de lui, Longchamp avait l'air encore plus débraillé. Ce qui ne semblait pas gêner le détenu qui sourit de toutes ses dents.

« Si on m'avait dit qu'un jour je rencontrerais la terreur de New-York ! »

Hibari avança d'un pas, surplombant le détenu de quelques bons centimètres.

« Où est-il ? »

Longchamp cligna des yeux avant de sourire de plus belle, éclatant d'un rire un peu fou.

« Haha ma poule ! Va falloir être plus précis hein! Comment je peux savoir de qui tu parle ? »

Un tic alla faire frémir l'œil gauche du capitaine.

« Le 27…. Le 27, où est-il ? »

« Le 27 ? » Longchamp leva les yeux au ciel pensivement. « Mmh… Hey ! C'est pas ce mec trop dingue qui est allé faire des moustaches à la statue de la liberté ?! Haha mais comment tu veux que je sache où il se trouve ! Je le saurais je lui aurais déjà demandé un autogra-oumph »

La fin de la phrase se perdit quand Longchamp tomba sur le bitume humide, avec un grognement sourd, serrant son ventre entre ses bras. Les deux policiers autour de lui s'écartèrent légèrement et l'observèrent sans sourciller, habitué à ce genre d'échange de la part du Capitaine.

Hibari tourna les talons dans un mouvement de cape et fit un signe désintéressé aux deux hommes.

« Emmenez-le »

Les policiers saluèrent puis s'accroupirent pour relever le gosse sans tendresse. Longchamp leur sourit à nouveau et repassa ses mains autour de leurs épaules pour se remettre debout puis se fit emmener vers la voiture de police la plus proche.

« Il tape fort votre patron… je vous ai déjà raconté la fois ou Hana d'amour et moi on… »

La suite se perdit dans le bruit des klaxons alentours alors qu'ils s'éloignaient. Clignant doucement des yeux, Kusakabe chercha son boss du regard avant de le rejoindre quelques pas plus loin. L'Alouette avait l'air contrarié, ses sourcils étaient froncés et ses yeux avaient perdu de leur éclat, perdu dans ses pensées.

« Chef… » Il commença mais le capitaine ne semblait pas l'entendre.

« Chef ? »

Soudain, les yeux métalliques se braquèrent sur lui avant de revenir sur la foule de curieux que l'agitation avait attiré.

« Kusakabe »

Le lieutenant se redressa sur lui-même, attentif.

« Je veux 3 patrouilles devant cet appartement nuit et jour. Que les herbivores finissent leurs recherches de preuves rapidement puis quittent les lieux immédiatement.»

Kusakabe sentit ses sourcils se froncer légèrement et sa bouche se tordit dans une grimace. 3 patrouilles… c'était de la folie. Le temps prédisait toujours un orage violent pour ce soir, il était donc impératif de ne pas brusquer les scientifiques dans leur collecte au cas où la pluie emporterait certaines preuves pouvant inculper le détenu.

« Vous croyez vraiment qu'il viendra ? Le 27 je veux dire… »

La question soudaine lui valu un regard brûlant du capitaine et il faillit faire un pas en arrière.

« Il viendra »

Et il s'éloigna.

Resté là, le lieutenant soupira et tira sur le col de sa chemise pour soulager un peu sa peau de la chaleur mouillée qui s'y était accrochée. Il s'approcha de l'appartement et s'appuya négligemment cintre la portière d'une voiture de police pour se perdre dans le ballet organisé des inspecteurs autour de lui.

Si le capitaine était si sûr de la présence du voleur, il n'argumenterait pas (il n'était pas assez fou d'ailleurs) mais les décisions de son supérieur devenaient irrationnelles. Il n'aimait pas ça. Son obsession avec le 27 risquait bientôt d'empiéter sur les autres enquêtes du bureau et si les hauts-placés l'apprenaient, il était fort probable qu'ils décident de retirer le capitaine de l'affaire. Un frisson d'effrois le secoua en imaginant la réaction de son boss si ça venait à se produire. Le capitaine n'avait jamais eut de bons rapports avec ses supérieurs. Il lança une prière silencieuse pour que le voleur soit vite attrapé ou que son chef se calme entre temps. Cette histoire allait le rendre fou.

Mais la certitude de l'Alouette gagnait progressivement sur ses pensées. Et il le 27 osait se montrer finalement ? Le reconnaitrait-t-il ? Il avait été une de ses victimes après tout. Il passa une main fatiguée sur ses yeux, sentant un léger vertige lui affirmer que, oui, la drogue du voleur l'avait effectivement bien mis K.O.

« Hum… Excusez-moi monsieur l'agent »

Il retint un sursaut assez violent et se tourna vers son interlocuteur.

Devant lui se tenait un jeune homme. Il avait l'air jeune… pas plus âgé que Longchamp en tout cas et certainement plus propre sur lui. … Non pas que Longchamp ait été sale à proprement parlé mais bon… il avait porté deux chaussures de couleur différente quand même.

Non, le garçon en face de lui était définitivement moins excentrique dans ses choix vestimentaires. Ses habits semblaient vieux et usés. Bien entretenus mais pas de la dernière mode. Un simple T-shirt large, blanc avec une longue bande verticale orange vif sur le côté et une paire de jeans gris délavés d'où dépassait deux vielles baskets ternies aux bordures orange elles aussi. Une simple pierre noire ornait son oreille.

Il y avait quelque chose de curieux chez ce gosse. Quelque chose que Kusakabe n'arrivait pas à définir. Si ses vêtements montraient un manque d'argent pauvrement dissimulé, sa posture entière respirait la grâce et la confiance de ceux qui ont tout alors que les autres n'ont rien. Le contraste était étrangement fascinant.

Le garçon passa une main légère dans ses mèches caramel, légèrement humide par la chaleur avant de la laisser retomber toujours aussi gracieusement. Ses yeux en amandes étaient d'une curieuse couleur dorée… pendant un instant, il cru apercevoir un éclat d'inquiétude s'y refléter mais il passa si vite qu'il n'y fit pas attention.

« Jeune homme ? »

Le garçon semblait légèrement mal à l'aise.

« Je venait voir mon ami Longchamp, il habite dans cet immeuble. Il y a un problème ? »

Kusakabe retint une grimace. S'il n'aimait pas arrêter les enfants, il supportait encore moins devoir annoncer les mauvaises nouvelles aux proches. Le jeune homme le regardait avec ses yeux si particulier, remplis de questions innocentes et il retint un soupir de frustration, cherchant un moyen d'exprimer en douceur les évènements qui s'étaient déroulés il y avait à peine une dizaine de minutes. Il posa une main maladroite sur l'épaule du garçon (qui était plus solide qu'il ne l'avait imaginé) et tenta de trouver ses mots.

« Ah je suis désolé mon garçon mais… »

« Kusakabe »

Le lieutenant ne sut pas trop comment réagir. Il était soulagé par l'interruption mais la tension soudaine dans l'épaule du jeune homme et le cruel manque de douceur de son supérieur en face des proches des victimes l'inquiétait quelque peux. Il relâcha son emprise et fit face à son boss.

« Chef ? »

Le capitaine s'avançait vers eux, sa veste flottant toujours derrière lui. Ses yeux étaient fixés sur le garçon.

Une fois devant eux, l'Alouette ne lui prêta pas un regard et continua de fixer le pauvre gosse qui avait perdu quelques couleurs. Kusakabe se remémora la première fois qu'il avait été face au regard meurtrier du capitaine et retint une grimace compatissante. Les yeux du garçon s'étaient légèrement agrandis et de léger frisson semblait le secouer doucement de temps à autre… il semblait sur le point d'être malade. Le lieutenant fronça les sourcils et se tourna vers son chef. Ce gosse n'avait rien fait pour être analysé ainsi.

« Chef »

Sa voix résonna étrangement fort.

« Qui est-ce ? »

Cette fois la question lui avait été posé et les yeux métallique du capitaine s'étaient détourné de leur proie pour se plonger dans les siens. Le seul problème étant que Kusakabe ne connaissait pas la réponse. Le garçon à ses côté semblait secoué mais parvint à balbutier quelques mots.

« Je m'appelle Tsunayoshi Sawada… mais tous le monde m'appelle Tsuna » fit-il en déviant le regard.

« Ce jeune homme venait rendre visite à Longchamp » précisa le lieutenant pour détourner l'attention de son boss du jeune homme

« Oh vraiment… »

La voix du capitaine ne révélait rien mais ses yeux brulèrent soudainement.

« Je… nous devions trouver un cadeau pour sa petite amie… je l'avais appelé pour l'informer que je passerais chez lui et… et… »

L'inquiétude revint de pleine force dans les pupilles ambrées.

« Et… il lui est arrivé quelque chose ? »

L'alouette fit un pas dans sa direction. Il dépassait le châtain d'un ou deux centimètres seulement ce qui sembla contrarier le capitaine. Soudain, Hibari plaça une main sur le menton du jeune homme et l'attira vers lui sans douceur, ignorant le cris de surprise de sa victime.

Kusakabe ouvrit la bouche pour protester mais un regard noir de son capitaine l'en dissuada. Les ongles de l'Alouette s'enfonçaient de part et d'autre dans les pommettes du châtain qui avait placé ses deux mains autour du poignet de son agresseur pour se tenter de se libérer. Hibari l'observait intensément ce qui poussait le garçon à se débattre de plus belle. Il semblait en proie à une détresse interne qui toucha le lieutenant.

« Chef, devons-nous l'interroger ? »

Hibari tourna les yeux vers lui et le châtain se figea un instant.

« M'-m'interroger ?! Pourquoi ? … oh mon dieu est-ce que Longchamp va bien ?! »

Kusakabe ouvrit la bouche pour le rassurer mais…

« L'herbivore à été emmené au poste de police pour répondre de ses actes »

Hibari le relâcha sans douceur et le gamin s'éloigna d'un pas.

« … quoi ? » fit-il dans un souffle

Le capitaine se contenta d'observer le visage du jeune homme.

« … »

« Monsieur Sawada » intervint Kusakabe sans voir le regard positivement furieux de son supérieur « Votre ami est accusé de complicité dans divers vols et autres actes illicites, nous nous devions de l'arrêter »

Les yeux du châtain s'emplirent de confusion.

« Vol ? Mais Longchamp est riche… Il n'a pas besoin d'argent. »

« Les détails sont confidentiel » coupa la voix glaciale de l'Alouette avant qu'il ne put répondre.

Le jeune homme vacilla doucement et un instant, le lieutenant voulut lui indiquer de s'asseoir.

« Vous êtes sûr que c'est lui ? »

C'était plus une demande qu'une réelle question et les paupières du châtain se fermèrent en voyant son hochement de tête affirmatif.

« Nous auront bientôt les preuves nécessaires. »

Soudain, un son électronique désagréable résonna et le châtain sortit un petit téléphone de sa poche, s'éloignant de quelques pas des policiers.

« Allo ? »

Une voix sembla lui répondre et il se détourna un instant.

« Oui »

« … »

« … oui, oui maman. J'arrive. Ne t'inquiète pas »

« … »

« A tout à l'heure »

Et il raccrocha.

« Tout va bien ? » s'entendit demander le lieutenant.

« Oui » la voix du jeune homme semblait abattue et fatiguée « Je… ma mère veux que j'aille reprendre ma petite sœur à son cour de karaté »

Du coin de l'œil, Kusakabe vit le capitaine plisser les yeux, mécontent et s'empressa d'intervenir avant que son chef n'ait pu lui ordonner de rester.

« Bien sur, allez-y. Nous vous appellerons si nous avons des nouvelles. »

Le châtain lui envoya un sourire reconnaissant et tourna les talons, s'éloignant jusqu'à se perdre dans la foule de passant.

Pauvre gosse.

….

Tsuna soupira doucement en sortant de la foule et sourit faiblement quand il aperçut une chevelure rose familière se détacher d'entre les passants. Bianchi était adossée à un mur, quelques pas en dehors de la cohue, son téléphone toujours dans la main, l'autre posée sur sa hanche.

« … hey ? »

L'italienne soupira et tourna les talons, lui faisant signe de le suivre.

« La prochaine fois que tu m'appelle 'maman' je te met une balle entre les deux yeux. » grogna-t-elle.

Tsuna laissa un sourire s'étirer sur ses lèvres.

« Tu sais bien que je ne pense pas hein ? »

« Et tu sais bien que ce que tu viens de faire était complètement et irrationnellement stupide n'est-ce pas ? »

Le ton de sa voix était froid et ses yeux étaient distants. Tsuna fronça les sourcils.

« Ça va pas ? Pourquoi tu es comme ça ?»

L'italienne se retourna brusquement et lui lança un regard furieux.

« Pourquoi je suis comme ça ?! Je peux savoir ce qui t'as pris d'aller leur poser des questions ? Qu'es-ce que tu avais en tête Tsuna ?!»

Le châtain sentit soudainement la colère bruler dans sa poitrine et serra les dents.

« Ils n'ont rien remarqué »

« Ha ! » Bianchi remis ses cheveux d'un geste théâtrale « Crois tu vraiment qu'ils soient aussi aveugle que ça ? »

Leur ton était bas mais leur posture tendue et l'expression colérique sur leur visage attirait doucement l'attention des passants autour d'eux.

Bianchi s'en aperçu la première et serra les dents avant de se remettre en chemin, avançant à grand pas alors que ses cheveux balayaient ses épaules.

« Viens, j'espère pour toi que Longchamp à eut le temps d'aller voir nos amis »

Tsuna lança un regard irrité à un homme en costume qui le dévisageait et la suivit.

Ils marchèrent dans un silence tendu pendant quelques minutes. Les maisons autour d'eux changeaient doucement, devenant plus ternes, moins propre au fur et à mesure. Bientôt ils s'arrêtèrent devant la porte de bois à la peinture blanche défraichie d'un immeuble.

Le hall d'entrée était petit et sentait le chat et l'humidité, la lourdeur extérieure semblant s'infiltrer de tous côtés. La porte derrière eux se referma en grinçant laissant s'échapper la lumière blanche de la rue par le vitrail fendu incrusté dedans. Les escaliers de bois massif serpentaient étroitement entre les étages, entourés de mur au papier peint d'un vert-forêt décollé par endroits. L'odeur de renfermé augmentait avec les étages se faisant plus lourde et se mêlant à la moiteur de la ville. Soudain, deux enfants déboulèrent à toute vitesse devant eux, dévalant les escaliers en piaillant et disparurent aussi rapidement qu'ils avaient surgis.

Vers le 5ème étagé, l'italienne s'arrêta devant une porte et frappa trois fois.

Un vacarme épouvantable retentis suivit de pas précipités et la porte s'ouvrit à la volée.

« Cette fois sales gamins, si je vous attrape je vous jure que…. Oh ! »

L'homme devant eux avait une chevelure rouge et des taches de rousseur. Ses lunettes étaient posées de travers sur le bout de son nez, son t-shirt large était couvert de taches d'huile et autres et il tenait un seau d'eau à la main.

« … Bonjour Soichi »

L'homme bégaya rapidement des excuses, trébuchant dans ses mots, et posa le seau à terre pour les laisser entrer.

Leurs chaussures résonnaient sur le parquet fendu du petit appartement. Derrière eux, le rouquin s'emmêlait les doigts dans un trousseau de clefs, cherchant à trouver la bonne pour leur donner un peux plus d'intimité.

Comme d'habitude, ses gestes étaient fébriles et maladroit, il avait le teint blême et une fine pellicule de sueur couvrait son front. Tsuna ne se souvenait pas vraiment de la dernière fois ou il avait vu Irie Soichi aussi nerveux. Bianchi et lui était pourtant de bon clients. D'habitude, l'italienne et lui venait séparément leur parler et le rouquin avait été toujours plus calme et posé avec lui. Peut être étais-ce la présence de 'Scorpion' qui le mettait dans cet état ?

Quand enfin le 'clic' de la serrure se fit entendre, l'homme se précipita vers une porte fermée, faisant signe à ses invités de s'asseoir et trébucha quelques fois avant d'enfin quitter la pièce.

La châtain jaugea les vieux canapés marron à l'air avachi et se retourna vers son amie. Celle-ci l'observait toujours, les yeux brulant de reproche et Tsuna sentit la colère lui revenir de pleine force.

Le silence s'étendit, tendu et inconfortable.

Soudain, Bianchi ouvrit la bouche.

« Tu as été parfaitement stupide »

« Je sais! » claqua le châtain, irrité.

L'italienne posa ses mains sur ses hanches.

« Alors je peux savoir pourquoi tu as fait ça ?! »

Tsuna lui lança un regard incrédule.

« Je dois te rappeler la raison de la présence de tous ces policiers devant la maison de mon ami ? »

« Tsuna ! » Bianchi se frotta les yeux dans un geste colérique « Tu n'es plus en sécurité maintenant»

« Il n'ont rien suspecté ! »

« Tu crois vraiment l'Alouette est aussi crédule ? Sa réputation ne vient pas de nulle part, Tsuna ! Tu n'aurais jamais du aller là bas. Imagine si quelqu'un t'avais reconnu ?! »

« Ils ne m'ont jamais vu sans ma capuche… »

« Non mais maintenant, il savent que Tsunayoshi Sawada est un proche de Longchamp qui est aussi ami avec le 27. Tu arrive pile au moment ou il se fait arrêter ! Tsuna tu t'es exposé inutilement »

« Inutilement ?! Mon informateur et, accessoirement, ami d'enfance s'est fait arrêter par ma faute, Bianchi ! J'aurais du faire quoi ? Laisser faire les poulets sans au moins savoirs les avantages qu'ils avaient envers lui dans son procès ? »

« Ah ! J'imagine que te voila de retour avec une mine d'informations pour aider ton compagnon alors, je suis toute ouïe ! »

Tsuna ne sut pas quoi répondre, la colère et frustration, chaude et brulante, lui compressaient le cœur. Oui, il avait pris un risque énorme. Oui, ça n'avait pas payé. Mais bordel de merde …

« Moi au moins je tente de faire quelque chose plutôt que d'attendre que quelqu'un m'annonce que mon compagnon est mort ! »

Aussitôt que les mots quittèrent ses lèvres, Tsuna les regretta.

Le silence qui suivit fut plus lourd encore et le châtain sentit sa colère refroidir brutalement, laissant un gout amer sur le bout de sa langue et le serrement de cœur qui accompagnait les remords.

« Bianchi… »

« Reborn n'est pas mort ! » le coupa-t-elle fermement

« Non ! Je ne voulais pas dire ça, je suis désolé… »

Le silence s'étendit encore, ni l'un ni l'autre ne sachant vraiment que dire. Rien ne bougea dans la pièce, Bianchi gardait son regard fixé sur la fenêtre sale qui donnait sur la rue et Tsuna la regardait, ne sachant pas comment reprendre les mots qu'il venait de lâcher.

« J'ai eut peur pour toi » la voix de l'italienne fut si basse que le châtain ne l'avait presque pas entendu.

« Je sais » répondit doucement le châtain « j'ai été idiot, je suis désolé »

« Moi aussi » elle attrapa une mèche rebelle et la replaça derrière son oreille, évitant toujours le regard doré du voleur « J'aurais du savoir que tu voudrais réagir pour ton ami plutôt que de jouer la mère poule »

Tsuna sourit doucement

« Tu me met toujours cette balle entre les yeux si j'en profite pour t'appeler 'maman' ? »

« Oui »

Il laissa un sourire étirer ses lèvres avant de s'approcher d'elle pour l'attirer dans ses bras. Il la sentit se tendre et gigoter un peu avant de le laisser faire et de poser son front contre l'épaule du voleur.

« Il n'est pas mort» répéta-t-elle dans un souffle

« Non, j'ai dit ça sans réfléchir »

« Tu réfléchis jamais de toute façon»

« Hey ! »

Il fut heureux de la sentir esquisser un petit sourire contre son épaule. Au bout de quelques minutes, elle finit par se dégager et lui tourna le dos pour aller s'installer sur le vieux canapé marron. Son visage avait retrouvé sa froideur et Tsuna en fut quelques peux soulagé. Revoilà la Bianchi qu'il connaissait. Elle lui désigna du menton le deuxième canapé, marron lui aussi, devant elle. Les deux fauteuils étant séparer par une table basse bancale en bois ou trônais divers magasines de robots, de veux paquets de chips, des canettes de sodé et une manette de jeux vidéo. La manette était reliée à un écran géant accroché au mur. La télévision était majestueuse et faisait horriblement tache, accrochée au mur du même vert foret que le couloir. L'appartement était sale et minable excepté pour cette merveille.

Tsuna aperçus Bianchi se pencher pour attraper un magasine sur les motos et passa une main dans ses mèches caramels. Il lui avait fait du mal avec sa déclaration et cette pensée ne faisait qu'accentuer le gout amer dans sa bouche. L'arrestation de Longchamp l'affectait plus qu'il ne voulait l'admettre, il fallait trouver une solution mais pour l'heure…

« Bianchi ? »

« Mh ? » fit-elle sans lever les yeux de son magazine.

« Je t'aiderais à retrouver Reborn »

Instantanément, elle releva la tête. Ils s'observèrent un long moment.

« Et les recherches pour ton père ? »

« Elles attendront bien quelques temps » il lui fit un maigre sourire « dès que cette histoire avec Longchamp est finie, on s'y met pour découvrir ou se cache ton homme »

Le sourire qu'elle lui envoya sembla retirer un poids de son cœur.

Il avait pris la bonne décision.

Irie resta un moment plié en deux, ses mains s'agrippant désespérément sur son ventre et son visage déformé dans une grimace de douleur. Le stress, c'étais toujours le stress !

Recroquevillé dans sa cuisine, il s'accrochait au plan de travail miteux pour ne pas tomber par terre. Posé sur ledit plan de travail, deux petits verres d'eau lui semblaient le narguer innocemment et ses crampes revinrent de plus belles quand il pensa à qui il devrait bientôt les donner.

Pourquoi Spanner avait-il décidé de visiter leur fournisseur aujourd'hui ?! Il se força à inspirer normalement mais garda fermement ses bras autour de son ventre. Il savait pourquoi ils étaient là mais son coéquipier était bien meilleur que lui pour ce genre de situation.

Oh, bien sur, il ne pensait pas que le '27' irait jusqu'à lui faire du mal. Le jeune homme avait du sang sur les mains, comme tous les criminels, mais avait toujours eut des réticences à tuer. C'est Scorpion qui lui faisait peur. Scorpion était d'une femme tous ce qu'un homme dangereux pouvait désirer belle, froide et aussi mortelle que le poison. Le peux d'émotions qu'elle montrait revenaient à certains privilégiés don le 27 faisait partie mais pas lui. Non pas qu'il s'intéressait à elle ! Un frisson d'horreur le secoua en imaginant Scorpion le manger tout cru. Non, non et c'était beaucoup mieux comme ça.

Il attrapa les deux verres et lança un regard nerveux sur la pile monstrueuse de vaisselle sale. S'il était encore vivant après son entrevue, il jouerait à 'SoulCalibur' avec Spanner pour décider de qui nettoierait ce bazar.

Ses pied lui paressaient lourds et maladroit alors qu'il retournait dans le salon pour faire face à ses 'clients'. Dans le couloir non éclairé, il se cogna à plusieurs murs avant d'arriver enfin devant la porte. Il pesta entre ses dents et tenta de faire tourner la clinche avec son coude sans renverser les verres qu'il renait entre ses doigts. La poignée céda enfin et la porte s'entrouvrit, laissant passer un rayon lumineux qui l'éblouit presque.

Il allait la pousser totalement quand quelque chose le retint. Voulant vérifier, il pressa son œil binoclé un peu plus sur la fente et ses yeux s'agrandirent de surprise.

Scorpion et le 27 s'étreignaient. La tête de la jeune femme restant sur l'épaule du voleur qui lui caressait doucement les cheveux. Ce geste paraissait totalement instinctif et il se fut pas sur que le 27 se rendait compte lui-même de ce qu'il faisait. Ils parlaient à voix basses et au bout d'un moment, Scorpion se détacha pour aller s'asseoir sur un de ses canapés. Le voleur la suivit.

Quel étaient les relations avec ces deux là ? Jusqu'à aujourd'hui, il avait toujours cru que le 27 et Scorpion avaient des relations amicales mais… Non… Non leur étreinte n'avait pas la douceur de celles des amants. Que c'était-il passé. Il déglutit.

Soichi et Spanner était appelé 'les fouineurs' ou 'les taupes de central park' en raison de la location de leur planque. En effet, si les bâtiments entourant le parc étaient tous très joli à la vue des touristes, passer deux croisements de rue les appartements étaient tout de suite moins reluisants. Le rouquin ne comprenait pas vraiment le surnom vu qu'ils n'habitaient pas réellement à Central Park mais ça lui plaisait alors il ne s'en plaignait pas.

Les fouineurs étaient des pirates informatiques et mécaniciens hors paires. Seul certains chanceux connaissait leur planque exacte, les autres se contentaient de patrouiller aux alentours du parc dans l'espoir de les trouver, idiots. On les appelait les fouineurs aussi à cause de leur don incroyable pour trouver des pièces d'ordinateur extrêmement rare.

Ils ne travaillaient que pour les meilleur, les plus dangereux, les plus riches ou, tous simplement, ceux qui savaient les trouver. Leur rôle principal ? La recherche et la vente d'armes. Si quelqu'un décidait qu'il voulait une information bien précise, ils étaient le top du top. Rien ne leur résistait et leurs services étaient hors de prix. Si un client désirait une arme spéciale ou la réparation d'un objet mécanique quelconque, ils étaient prêts.

Ils avaient réussis à rester hors des guerres internes de l'Underworld pour le moment. Les jeux de pouvoir étaient malsains par là bas. Pourtant Irie ne croyait pas que cette paix allait durer. Pas avec le 27. Le voleur attirait beaucoup d'attention bien trop vite. Il était agile, subtile, efficace et surtout extrêmement discret. Tous le monde savait qu'il se rendait au 'Red' pour affaires mais jamais au grand jamais il n'avait osé aller là bas. Le 'Red' était un bar excessivement dangereux et ce qui se passait dedans, restait dedans. Seul ceux assez fou s'y risquaient. Il déglutit encore. Le fait était que le voleur avait attrapé le regard d'un chef particulièrement dangereux. Byakuran ne serait pas content s'il apprenait que son nouveau jouet était en relation avec Scorpion.

Mais là n'étais pas la question. Bientôt, le monde d'en dessous serait dans un nouveau chaos dû à la disparition de Longchamp et Irie espérait de toute ses forces que le voleur en sortirais indemne.

Un petit mouvement dans la pièce le fit brutalement revenir sur terre. Que s'était-il passé entre temps ? Allez savoir. Quoi qu'il en soit, le 27 venait de se lever pour s'étirer, son dos s'arquant légèrement, les bras au dessus de sa tête. Il lui était de dos mais Soichi sentit tout de même sa bouche s'assécher. L'aura du voleur était quelque chose d'animal. C'était chaud et doux et à la fois dangereux. Là ou Scorpion se présentaient en froideur et beauté empoisonnée, le 27 était comme une caresse sur le pelage d'un lion particulièrement doux. Il ne fallait cependant jamais oublier que les lions ont des crocs aussi.

C'était vraiment fascinant de voir l'innocence que ce dernier conservait malgré sa vie compliquée.

Le châtain se déplaça, mettant ses mains dans ses poches et Soichi voulut le suivre du regard. Malheureusement, son équilibre décida de ne pas le laisser faire. Il trébucha sur ses pieds, s'emberlificota sur lui-même avant de tomber sur la porte, tête la première. Celle-ci s'ouvrit a la volée le laissant s'écraser sur le parquet et lui faisait lâcher les deux verres qu'il tenait dans ses mains.

Le 27 et Scorpion le regardèrent, surpris.

Lâchant un juron, il se redressa à toute vitesse. Les verres étaient brisés au sol mais leur contenu n'avait atteint que le parquet à son grand soulagement. Il s'empressa de prendre un rouleau d'essuie tout qui trainait non loin (on ne sait jamais ce qu'on peut boire devant une télé) et épongea rapidement la flaque d'eau qui se dispersait.

Scorpion se désintéressa de lui mais le 27 continua à le regarder, amusé.

« Tu t'es fait mal? » finit-il par demander.

« N-Non » gromela-t-il en laissant le papier s'imbiber d'eau sur le sol. Leur présence le rendait nerveux et son estomac se crispa méchamment pour montrer son accord.

Il se redressa en maudit Spanner pour ne pas être là. Ils joueraient à SoulCalibur, certes mais ce serait lui qui ferait la vaisselle.

Il indiqua au voleur de s'asseoir aux côtés de Scorpion et pris le canapé en face d'eux. Il allait devoir annoncer quelque chose de vraiment déplaisant.

« Hu-Hum… »

Deux paires d'yeux le scrutaient.

« J-Je… »

Mon Dieu…

« Je… 27… je … hum »

Le 27 haussa un sourcil, attentif.

« Nous n'avons pas eut assez de temps pour créer l'alibi de Longchamp » finit-il par lâcher d'une seul traite.

Le voleur le regarda fixement, la compréhension commençant à se peindre sur ses traits.

« Je suis désolé ! » s'exclama-t-il en baissant les yeux

Scorpion fit un bruit menaçant dans le bas de sa gorge et le fusilla du regard.

« Vous êtes des pirates informatiques oui ou merde ? »

« Les sécurités du système de police ont augmenté à cause de votre dernière escapade et le délai était bien trop cours ! » tenta de se justifier le rouquin en tremblant comme une feuille.

« Je vais te montrer ce qui est trop court ! » gronda-t-elle

« Scorpion, non ! » intervint le châtain d'une voix ferme. Ses yeux brillaient doucement, tourmentés mais le reste de sa posture inspirait l'autorité et la jeune femme s'enfonça dans le canapé sans rien dire.

Le 27 soupira et passa une main tendue entre ses cheveux avant de se lever. Scorpion le suivit alors qu'il se dirigeait vers la porte. Avant de partir, il lui envoya un sourire crispé.

« Merci, Soichi. Tu voudrais bien tenter d'obtenir des infos sur les preuves que l'Alouette détient et ce qui l'a poussé à accuser Longchamp ? »

« Oui » murmura le rouquin, toujours assis, les yeux fixés sur eux.

La porte claqua et ce n'est que lorsqu'il fut totalement seul qu'il se laissa aller dans le canapé, plongeant sa tête dans l'accoudoir pour masquer son soupire soulagé.

« Au final ça n'a servit à rien d'aller là bas » fit-il doucement alors qu'il marchait dans les rues grises qui longeait central park.

Bianchi hocha la tête, toujours en colère contre Soichi.

Le châtain baissa les yeux vers le sol. Il ne savait plus trop qui penser. La situation lui paraissait tellement compliquée, il ne savait pas par quoi commencer pour tenter de sauver son ami. Il pourrait voler les preuves ? Mais le système de sécurité avait été renforcé certainement et la dernière chose dont il avait besoin soit qu'ils se retrouvent ensemble derrière les barreaux. Il pouvait lui trouver des alibis mais comment lui faire parvenir les informations ?

Son esprit dévia sur Mukuro. L'illusionniste semblait assez débrouillards et avait un contact dans la police certainement… peut être que s'il acceptait de faire quelque chose en plus que de voler le brassard de l'Alouette, il accepterait de l'aider ?

Sur ces pensées troublées, il annonça à Bianchi qu'il devait rentrer chez lui. Celle-ci le regarda, inquiète mais hocha la tête. Il lui sourit faiblement avant de s'éloigner.

Sur le chemin, le ciel semblait devenir plus lourd encore, les nuages tournaient au noir au fil des minutes et la moiteur s'intensifiait. Le risque de pluie lui parut si imminent qu'il fut soulager de rentrer dans le hall de l'appartement, à l'abri.

Dans l'appartement, un silence confortable avait pris place. Pas même le bruit des voitures se faisait entendre à l'extérieur. Sa mère devait être allée chercher les enfants à l'école. Il lança un petit coup d'œil sur l'horloge de plastique de la cuisine. 16h15. ça devait être ça.

Au fond du couloir, la porte de sa chambre était toujours fermée et il en fut reconnaissant. Il avait toujours peur que sa mère ne découvre son invité. Bien sur, celui-ci n'avait pas parut vouloir vraiment leur faire du mal. Il grognait plus qu'il ne mordait. Mais Tsuna n'étais toujours pas à l'aise. Ça faisait 3 jour qu'il était là et au plus tôt il s'en allait, au plus vite un poids s'en irait de ses épaules.

Il attrapa en vitesse la trousse de secours de la commode de bois pourrie de la salle de bain et se dirigea vers sa chambre.

A son habitude, l'homme était allongé sur son lit, un bras à l'arrière de la tête, l'autre tenant un roman en face de ses yeux. Tsuna reconnu son roman favori qu'il gardait toujours sur son bureau. L'homme ne leva même pas les yeux quand il entra et Tsuna soupira.

« Bonjour à vous aussi »

L'homme tourna une page sans lui prêter attention.

Le châtain alla s'assoir à son bureau, y posa la trousse de secours et attrapa son gsm. Au creux de ses mains, le petit appareil semblait peser 3 tonnes. S'il appelait Mukuro encore, il signerait peut-être un contrat avec le diable et ça le mettait mal a l'aise mais en même temps… que pouvait-il bien faire ?

Il resta quelques minutes ainsi, les yeux rivés sur le petit téléphone. Son esprit hésitant entre deux possibilités. Il pouvait aussi continuer à chercher par lui-même après tout, non ? Beaucoup de malheureux avaient été piégés par l'illusionniste et ses accords et il ne voulait pas être le prochain.

Le bruit d'un livre qu'on referme d'un coup sec le tira hors de ses songeries et il lança un petit coup d'œil dans son dos. L'homme s'était redressé en position assise et le fixais. Une fois encore, Tsuna fut troublé par la profondeur des yeux noirs. Sa respiration se bloqua une petite seconde avant qu'il ne détourne le regard, honteux de sa réaction.

« On raconte des choses extrêmement intéressantes à la radio » le baryton sensuel caressa le châtain.

« Ah oui ? » Murmura celui-ci, les yeux toujours fermement fixés sur son bureau.

Il devina le sourire narquois de l'homme et serra les dents.

« Il paraitrait qu'un certains Longch… »

« Silence» interrompis le voleur « Je ne suis pas d'humeur. Gardez ça pour plus tard »

Les doigts du châtain se mirent alors en mouvement et allèrent chercher le numéro de l'illusionniste dans les derniers appels. Les yeux du noiraud se rétrécirent et soudain le téléphone ne fut plus dans sa main.

« Hey ! » Tsuna bondit de sa chaise et tenta de le récupérer mais l'homme le tenait au dessus de sa tête avec un sourire très satisfait. Ce connard s'amusait apparemment beaucoup à le voir se démener.

« Ça suffit ! » Cria le voleur, furieux. « Je peux savoir à quoi vous jouez ? »

Dans l'effort pour rattraper son bien, il s'était pratiquement collé à son invité, cherchant à lui faire baisser les bras. Il n'était pas bien moins grand que lui mais les quelques bon centimètres qui lui manquaient lui paraissaient extrêmement irritant. Il s'approcha un peu plus, les dents serrées, et soudain inspira une grande bouffée de cette odeur de tabac, café et quelque chose en plus. Ce n'étais définitivement pas une eau de Cologne, il n'en possédait pas d'ailleurs. L'odeur était douce amère et épicée, lui faisait légèrement tourné la tête en une petite partie de son esprit se demandé si l'homme sentait ainsi naturellement.

Soudain, il sentit une main s'enrouler autour de sa taille et ses yeux s'agrandirent. L'homme le pressa encore plus contre lui en souriant toujours de ce petit sourire condescendant. Il pouvait à présent sentir les contours bien définis des muscles de son invité, La fermeté de ses bras et la force contenue de ses épaules. Tsuna sentit son self contrôle craquer. Son genou remonta brusquement dans la côte de l'homme.

Celui-ci le relâcha et tomba au sol avec un grognement sourd.

Tsuna lui lança un regard méprisant avant de reprendre son téléphone, tombé au sol.

« Ce n'est pas très loyal, Tsu-Tsu » fit la voix de l'homme à terre « Attaquer quelqu'un à l'endroit d'une blessure est la technique des lâches » Il se redressa doucement et se remis debout précautionneusement, une main portée sur la côte que Tsuna avait atteint.

Le châtain ne sourcilla même pas, pas du tout impressionné par l'insulte cachée.

« Si vous croyez encore que les combats de l'Underworld ont un semblant de fairplay, j'ai dû vous surestimer»

Le sourire que lui envoya l'homme fut différent. Plus intéressé.

« Non, '27'. C'est moi qui t'ai mal jugé apparemment. Tu es encore plus malin que tu ne le laisse le croire… ne ternis pas mon avis sur toi en appelant ce numéro. »

La châtain lança un regard vers son téléphone puis se tourna vers lui. C'étais la première fois que l'homme l'appelais '27' et étrangement, cette appellation avait une intonation presque respectueuse. Il balaya cette pensée de sa tête.

« Et que devrais-je faire ? » fit-il dans un murmure « Mon ami va aller en prison. Mukuro pourrait m'aider, peut être »

« Rokudo Mukuro est un serpent » répondit l'homme en s'asseyant sur le lit. Tsuna sentit une pointe de culpabilité en se rendant compte qu'il y avait peut être été un peu fort avec son coup de genou. « Une fois que tu lui as demandé un service, il te tiendra en dette pour le reste de tes jour. Ne l'appelle pas. Ni lui, ni personne de l'Underworld. »

Tsuna lui lança un regard incompréhensif.

L'homme plongea ses yeux dans les siens.

« Les services que tu va demander ne te couterons pas seulement une dette à vie mais aussi la liberté de ton ami. Réfléchis un instant Bambino, crois tu que ton informateur te remercierais de lui donner une vie de fugitif ? »

« Je ne veux pas lui donner une vie de fuite » insista Tsuna « Je veux qu'on lâche les poursuites contre lui. »

« C'est impossible »

La phrase était directe et irréfutable. Les autorités avaient des preuves. Tsuna sentit une boule de détresse lui serrer la gorge et la ravala rageusement. L'homme avait raison.

« … N'y a-t-il rien que je puisse faire ? » Finit-il par demander dans une voix qui se voulait plus forte qu'il ne l'était en ce moment.

Leur regards étaient toujours fixés l'un dans l'autre.

« Non. La seule chose possible serait de continuer tes activités. L'Alouette s'attend à ce que tu cherches à libéré ton allié par tous les moyens. Si tu fais le moindre mouvement dans ce sens, elle te tombera dessus. »

Tsuna remua, mal à l'aise. Il avait été parlé directement aux autorités ce matin même et ne comprenait que maintenant la stupidité de ses actes. Il paierait un verre à Bianchi pour se faire pardonner dès qu'il se serrait sortit de cette histoire.

« Continue donc à voler, fait comme si cette arrestation ne te faisait rien. L'Alouette doutera certainement de l'arrestation. »

Tsuna soupira et passa une main fatiguée sur ses yeux.

« Vous avez raison »

L'homme sourit de manière arrogante.

« Bien sur, j'ai raison. »

Tsuna leva les yeux au ciel et croisa les bras sur son torse. Le procès de Longchamp était dans quelques jours certainement. S'il commettait quelques vols importants, les autorités croiront peut être que son ami n'y était pour rien ? Il baissa les yeux et inspira doucement.

Il se tourna vers le bureau et attrapa se trousse de secours pour penser à autre chose.

« Je vais changer vos bandages. Mieux vaux vérifier aussi les dégâts de vos côtes »

L'homme sourit et souleva sa chemise souplement.

Tsuna serra les dents et tenta du mieux qu'il put de masquer la rougeur qui s'étendait sur ses joues.

Les blessures avaient guéries pour la pluparts. Les bleus et écorchures commençaient virer au vert, jaunes et les plaies avaient cicatrisé pour la pluparts. Les côtes casées semblaient aussi doucement se remettre même si Tsuna remarqua un nouveau bleu plus prononcé à l'endroit ou il l'avait frappé. Il écrasa la culpabilité qui s'apprêtait à remonter méchamment dans sa gorge et y posa de la crème comme aux autres blessures.

Une fois les coupures désinfectées, les bandages refaits et les bleus traités, il s'attaqua à l'éraflure au niveau de la tempe et grimaça. Il avait cru que celle-ci se soignerait plus rapidement que le reste vu que ce n'était qu'une éraflure après tout mais la présence de cheveux avait apparemment empêché la plaie de bien être désinfectée et celle-ci étaient aussi rouge et enflée que lorsqu'ils s'étaient rencontrer. C'était étonnant que l'homme ne semblait pas y faire attention.

Celui-ci, toujours assis sur le lit, avait croisé ses bras sur sa poitrine, évitant de les reposer sur ses côtes et lui lançait un petit regard interrogatif.

« Problème ? »

Tsuna secoua la tête et écarta une mèche de cheveux qui s'était collé dans l'entaille. L'homme se tendit brusquement mais ne dit rien. Le châtain fronça les yeux de concentration et entrepris de désinfecter la blessure en prenant garde, cette fois-ci, à ce que rien n'aille dedans. Hey, ce n'étais pas de sa faute. Il était serveur dans un café, pas médecin.

Il eut terminé en quelques minutes et l'homme poussa un soupire discret quand le bandage fut enroulé autour de sa tête une nouvelle fois.

Ils restèrent en silence un moment.

Voyant que ni l'un ni l'autre ne semblait vouloir engager une conversation, Tsuna hausa les épaules et rangea la trousse de secours avant de la reporter dans la salle de bain.

Il soupira en remarquant la grosse flaque inondant le carrelage de la douche ainsi que les divers pyjamas à motifs de taches de vache étendus dedans dans un mince espoir de l'éponger.

« Lambo » soupira-t-il mentalement. Quoi que… c'était peut être I-pin après tout… La petite chinoise semblait être la seule des enfants à vraiment nettoyer après son passage dans la douche alors… Il se pencha et rassembla les costumes dans un gros tas humide qu'il posa sur la machine à laver. Il allait attraper la raclette posé contre le mur à côté de la douche quand une sonnerie stridente se répercuta sur les murs de l'appartement.

Le châtain faillit glisser et se retint de justesse sur la rambarde de la porte avant de se remettre droit et de se précipiter dans le salon. Il se jeta sur le téléphone décrocha et porta à son oreille.

« Allo ? »

« Ma poule ? »

C'est pas vrai.

« … … … Longchamp ?» L'intonation incrédule de sa voix fit rire son ami

« Bah alors ? Je m'absente quelques heures et tu te mets dans tous tes états ? Faut te relaxer hein. »

« C-Comment tu fait pour m'appeler ? »

« Bah, j'ai pas très bien compris mais bon ils ont dit que j'avais droit à un appel et donc j'ai pensé à toi. »

« Longchamp ! T'es sensé appeler un avocat, t'as jamais regardé de séries policières ? »

« Ah mais j'en ai déjà un hein ! Il est vieux et ronchon, franchement barbant. Mais assez parlé de moi ! J'ai appris que t'étais arrivé à l'appart juste après mon départ ? »

« Ouais… dans quoi tu t'es encore fourré espèce de crétin ? » Tsuna refusa de prendre en compte la culpabilité mordante qui lui serrait la gorge. La police écoutait certainement leur conversation, il devait faire attention en son ami le savait aussi.

« … »

« … Longchamp ? »

« Je vais pas te mentir ma poule » La voix de Longchamp était étrangement douce « C'est mal partit pour moi. Ils ont trouvé pas mal de choses à mon sujets, des trucs qui risque de me faire reporter nos soirées films pour un bon bout de temps »

Tsuna ferma les yeux, comprenant le message et ravala la boule qu'il avait dans la gorge. Il attendit quelques secondes pour être sur que sa voix soit stable.

« T'es sur ? Il s'agit pas seulement d'une erreur ? »

« Nah, je dois tirer mon chapeau ma poule. T'es mon meilleur pote, il fallait quand même que je te prévienne que je serais pas dans les parages durant un moment »

« Combien de temps ? »

« Je sais pas… »

Tsuna soupira et attendis quelques instant avant de poursuivre.

« … Je peux savoir ce que tu as fait ? »

« Ça je préfère que tu sache pas, Tsu. De toute façon se sera partout dans les journaux demain mais pour le moment je préfère me dire que tu sais rien de tout ça. Tu viendras me rendre visite de temps en temps ? »

« Tu vas aller en prison ? »

« J'espère »

Tsuna frissonna et retint un hoquet de détresse. Ils n'oseraient pas infliger la peine de mort à un simple informateur non ?

« … C'est quand ton procès ? »

« Dans deux jours. J'espère que tu seras toujours là quand toute cette histoire sera finit hein ? »

« Bien sur je serais là, idiot »

« Parfait alors ! Je vais devoir te quitter, mon garde me lance des regards ultra malsains depuis le coin ou il s'est campé, ça me fout la trouille »

Tsuna eut un sourire douloureux.

« Dis à Hana d'amour que je l'aime et que je lui fait plein de bisou bisous ! »

« Okay… »

« Hey Tsuna !.. ».

« Ouais ? »

« …Prend soins de toi ma poule, et prend soin de ta mère… »

« Ouais… toi aussi Longchamp. Prend soins de toi. »

Un « tuuuuu » électronique lui répondit et si s'assit lourdement dans le vieux canapé la tête reposant sur le rebord. Il resta ainsi quelques instants avant de se pencher en avant, plaçant son visage dans le creux de ses mains. La boule dans sa gorge sembla enfler douloureusement et il laissa s'échapper un hoquet pour tenter de soulager la pression insupportable dans son cœur. Des larmes amères lui vinrent aux yeux mais il mit un point d'honneur à ce qu'elles ne débordent pas.

Longchamp et lui avaient toujours été au courant des dangers de leurs activités. Ils avaient été ensemble dans leurs sorties durant 2 ans. 2 ans. Comment était-il supposé continué de bosser tout en sachant que son ami le plus proche avait été mis sous les barreaux par sa faute ?

Soudain, une main s'abattit sur son épaule et il tourna légèrement la tête. L'homme se tenait derrière le dossier du fauteuil, il avait remis son chapeau et l'observait étrangement. En deux enjambées, il fut devant lui, le surplombant de toute sa hauteur.

« Tu as perdu un allier »

Le baryton profond de son invité avait quelque chose d'étrangement doux.

« J'ai perdu un ami » corrigea-t-il faiblement. Il leva les yeux vers lui et voulu tenter un sourire mais il n'était pas d'humeur à se cacher.

« Non »

Tsuna cligna des yeux sans comprendre.

« Ton ami te reviendra après sa peine. Pour le moment, ce que tu as perdu, c'est un allier et rien d'autre »

Le châtain tourna la phrase dans sa tête un moment. L'homme avait raison dans un sens mais…

« Je sais bien qu'il me faudra un autre informateur. » fit-il sans lever là voix « Mais j'aimerais que vous me laissiez quand même pleurer l'absence d'un proche » Les derniers mots avaient des intonations dures et il vit l'homme hausser un sourcil.

« Je peux comprendre la détresse, Tsu-tsu. Mais je crois que tu sais aussi bien que moi ce que Longchamp penserait si jamais tu abandonnait tes activités pour son absence »

Tsuna n'arriva pas à réprimer le sourire qui s'étira sur ses lèvres en repensant à la réaction de son informateur la première fois qu'il avait parlé d'abandonner.

L'homme du voir son sourire car il l'attrapa par le poignet et le remit debout.

« Ta mère ne devrait pas tarder à revenir, Bambino, mieux vaux qu'elle ne te voit pas dans cet état »

Et il l'entraina de force vers la chambre.

Durant le chemin, Tsuna remarqua quand même que l'homme l'avait appelé deux fois Bambino et grimaça, il ne perdait rien pour attendre.

Le reste de la soirée se passa dans un coup de vent.

Souper avec la famille, donner à manger à l'homme, jouer tant bien que mal avec Lambo et I-pin, réparer l'évier (une nouvelle fois) cassé de la cuisine, aider sa mère pour la vaisselle.

Nana lui lançait souvent de petits regards en coin. Elle devait sentir que quelque chose n'allait pas mais elle ne disait rien. Il avait réussis à garder un masque de jovialité toute la soirée mais c'était à prévoir que sa mère ne se laisserait pas avoir.

Une fois qu'il eut terminé avec la vaisselle, elle leur prépara une tisane et vint s'asseoir devant lui sur la petite table de la cuisine.

Les enfants regardaient la télévision dans le salon, se bagarrant de temps en temps pour la télécommande et le bruit sourd et métallique de la machine à laver leur parvenait aussi. Vraiment que les murs étaient fin dans cet appartement.

Sa mère poussa la tasse de tisane sous ses yeux et pris la sienne entre ses petites mains.

« Tsu-tsu ? »

La lumière chiche de la cuisine éclairait les traits tirés de sa mère et Tsuna eut un pincement au cœur en remarquant à quel point les cernes sous ses yeux étaient lourdes.

« Maman ? »

Nana sourit doucement mais une petite ligne d'inquiétude barrait son front.

« Comment vas-tu ? »

« Je vais bien. Pourquoi cette question ? »

Sa mère posa ses yeux dans l'eau ambrée de sa tisane puis les releva vers lui.

« Ça fait quelques jours que tu ne parle plus autant. Ce weekend tu paraissais absent. Comme si quelque chose te préoccupait »

Tsuna retint une grimace en repensant à l'homme dans sa chambre. Ça devait être à cause de lui.

« Je vais bien maman. Juste quelques ennuis au travail. C'est tout. » Il lui envoya un sourire rassurant auquel elle répondit faiblement. Elle ne le croyait pas.

« Es-ce que je peux faire quelque chose ? »

Tsuna eut un faible sourire.

« Je ne crois pas non… mais merci »

Elle plaça sa petite mains sur la sienne dans une douce caresse et il fut choqué de voir à quelle point elle était pâle.

« Je t'aime, tu le sais ça hein ?»

Il sourit tendrement

« Je t'aime aussi maman. »

Il avala doucement une gorgée de sa tisane et frissonna en sentant ses muscles se détendre.

« Un orage se prépare » fit sa mère en lançant un regard inquiet par la petite fenêtre de la cuisine. « Il sera gros apparemment »

Tsuna hocha la tête, ses sourcils se fronçant discrètement.

Nana se leva et alla placer sa tasse dans l'évier avant de venir déposer un baiser sur le front de son fils. Elle sortit de la cuisine et quelques minutes plus tard, les cris des enfants qui ne voulaient pas aller au lit lui arrachèrent un sourire.

Ses yeux ambrés se reposèrent sur les nuages noirs au dehors et il grimaça.

Ce soir allait être difficile.

Tsuna pesta entre ses dents et essuya son visage d'un revers de la main.

Il aurait du rester chez lui. L'orage qu'avait prédit sa mère était encore plus gros qu'il ne se l'était imagine. Durant toute la journée, la chaleur étouffante s'était accumulé encore et encore jusqu'à finalement exploser durant la nuit, envoyant de larges trombes d'eau chaudes s'écraser sur New-York.

Quelle idée d'avoir penser sortir ? Il devant travailler en plus demain !

Le visage de son ami passa un instant devant ses yeux il il se redressa sur lui-même. Il faisait ça pour Longchamp. Il ne devait pas oublier.

Il remit une mèche trempée sous sa capuche et se plaqua un peu plus contre le mur de brique derrière lui. Le seul point positif de cette pluie battante était que les rues étaient totalement désertes. Il frissonna violement. Sa veste était imperméable mais l'eau chaude s'était infiltrée par son col et ses manches, traversant le tissu de son pantalon et la bordure de ses bottes. Il priait seulement pour que son sac en bandoulière tienne le coup.

Aurais-ce été une soirée normale, il aurait commencé par un tour au 'Red', voir si les certains gosses de riches avaient besoins de son aide. Mais avec le procès de Longchamp, il valait mieux se tenir à l'écart. Les criminels protègent leurs arrières avant le reste. Il ne serait plus le bienvenu là bas jusqu'à ce que le procès soit finit et qu'ils aient la certitude que Longchamp aurait tenu sa langue sur l'emplacement du bar.

Il renifla dédaigneusement et ajusta ses gants sur ses doigts, refusant d'admettre que cette attitude le peinait quelques peux. Il repensa à Ned, le barman et sourit. Le vieux vétéran aurait foutu dehors les quelques loubards qui lui aurait cherché des histoires mais il ne voulait pas que le 'Red' perde sa clientèle non plus.

Inconsciemment, il enroula ses bras autour de ses épaules pour garder un peu de chaleur, la pluie brouillait sa vision et martelait le sol de ciment dans un bruit de tonner.

Il lança un petit regard vers la bâtisse à sa droite.

Il se trouvait dans la ruelle qui longeait la grande maison du Colonel. Le Colonel était un homme riche et retraité. Il avait servit dans les forces armées dans sa jeunesse et certains affirmait qu'il s'était créé une fortune sur base des salaires des hommes qu'il refusait de déclarer mort au combats. Un homme important qui ne restait à New-York qu'une semaine. Son voyage touchait à sa fin demain ou il repartirait pour l'Europe, emportant avec lui richesses et dossiers confidentiels.

Les yeux du 27 brillèrent d'une lueur orange.

Il ajusta son sac sur l'épaule et se rapprocha silencieusement de la bâtisse, baissant la tête pour éviter que la pluie ne rentre d'avantage dans sa capuche.

La large maison était entièrement blanche, construite dans un style traditionnel qui criait 'argent' à qui voulait la regarder. Les murs étaient lisses, sans aucunes prises pour l'escalader et les fenêtres étaient toutes verrouillées apparemment. Un balcon de fer forgé se dessinait aussi un peu plus haut mais il aurait été trop difficile de s'y agripper. Le métal mouillé ne donnait pas bien avec le cuir de ses gants. Il fronça les sourcils, scannant les larges fenêtres à battant une par une jusqu'à en trouver une différente des autres.

Un sourire fendit ses lèvres.

Au troisième étage, ronde et décorée à la manière des anciennes cathédrales, une lucarne était entrouverte. La carte dans sa botte gauche l'aurait aidé à mieux se situer mais il refusait de la sortir sous la pluie.

Il fit un rapide calcul dans sa tête. Sans la pluie, atteindre le troisième étage aurait été un jeu d'enfant mais l'eau rendait les parois encore plus glissantes qu'elles ne l'étaient déjà. Il soupira et ajusta une dernière fois son sac.

Aussi silencieux qu'une ombre, ses doigts vinrent trouver le rebord d'une des bennes à ordure qui se trouvait là et il se hissa souplement sur le dessus. Le métal mouillé ne grinça pas mais lui parut légèrement glissant. Si la paroi de la bâtisse était aussi lisse que possible, les larges fenêtres étaient toutes agrémentées de rebords en pierre brutes qui suivaient les contours des fenêtres en formant un demi-cercle sur le dessus.

Il prit appuis sur ses pieds, se tassant sur lui-même puis fit un bon en avant, ses doigts s'accrochant de justesse au rebord de la première fenêtre. Il s'y hissa silencieusement avec la souplesse d'un chat et y resta quelques secondes. La bordure faisait une petite vingtaine de centimètres, assez pour lui permettre de caller des pieds sur la pierre et lui donner un peu de repos. Il inspira par le nez, sentant son cœur battre jusque dans ses tempes. Ignorant la pluie qui s'abattait toujours, il glissa ses doigts dans l'intersection entre deux pierres de la bordure qui montait le long des fenêtres, il grimpa doucement, sentant ses muscles se tendre pour luter contre la gravité.

Arrivé au dessus du demi-cercle que formait le dessus de la fenêtre, il se hissa en avant, se plaquant contre la paroi blanche de la demeure et parvint tant bien que mal à attraper le rebord de la fenêtre du deuxième étage, prenant appuis sur ses genoux pour éviter de tomber.

Quand il arriva sur le demi-cercle qui marquait la fin de la fenêtre du deuxième étage, il sourit. La lucarne était juste en face de lui, entrouverte comme il l'avait espéré. Il attrapa le rebord de pierre de la petite fenêtre et, au prix d'un ultime effort, l'ouvrit totalement et se laissa glisser à l'intérieur, tête la première.

La lucarne donnait sur une petite pièce aux murs carrelés d'1 mètre sur 2. Une simple toilette de porcelaine avait été posée contre la façade. Ses bras se placèrent, tendu, devant son visage et il en attrapa les rebords pour faire glisser le reste de son corps en toute fluidité. Ses pieds virent à son tour se poser sur la cuvette blanche et il sauta souplement sur le sol. Ses yeux tombèrent directement sur la porte en bois blanc et ses doigts gantés allèrent trouver la clef qui se trouvait toujours dans la serrure. Le clic sonore résonna sur les murs et il sourit, satisfait de ne plus être à l'extérieur.

Les toilettes étaient plongées dans l'obscurité, le bruit de la pluie battant toujours contre la fenêtre ouverte. Il laissa échapper un soupire silencieux et enleva sa capuche un instant, secouant ses mèches aubrunes pour tenter de les débarrasser de leur humidité. Il passa une mais sur son visage quand un éclair illumina violement la pièce pendant une seconde.

Il se pencha et sortit la carte de sa botte gauche, secouant la tête quand il s'aperçut qu'il ne voyait rien dans l'obscurité. Ses doigts allèrent chercher dans la sacoche de sa ceinture et il attrapa une petite lampe de poche.

La maison était immense selon la carte. Les toilettes du troisième étage donnaient sur un couloir bordé de salon richement décorés. Ce n'était qu'au 4ème étage que se trouvait les chambres du Colonel, celles de ses amis de passage et son bureau. Il rangea sa carte, remis sa capuche et grimpa sur le rebord des toilettes pour refermer légèrement la lucarne. La clef tourna encore dans la serrure et la porte s'ouvrit doucement, donnant accès au couloir sombre et vide.

Le couloir était en parquet massif, mettant en valeur ce que Tsuna croyait être un long tapis perse. Sa lampe torche passa en revue les différents tableaux de généraux connus qui longeaient les murs peint en rouge. Rien qu'il ne pouvait emporter en somme.

La première porte s'ouvrit silencieusement. Elle donnait sur un salon somptueux d'où un lustre de cristal pendait dangereusement au plafond. Il s'avança doucement mais soudain, éteignit sa lampe torche et tendit l'oreille. Une lourde respiration troublait le silence de la pièce. Le 27 se glissa jusqu'aux canapés de velours rouge, ses pieds frôlant à peine le parquet et sourit jusqu'aux oreilles en voyant un domestique profondément endormis. Il avait la bouche grande ouverte, les cheveux en bataille et un balai pendant mollement dans une de ses mains. Soudain, des bruits de pas précipités lui firent tendre l'oreille et il se plaqua contre un mur, laissant son costume se fondre dans l'obscurité.

La porte s'ouvrit précipitamment et une petite servante, à en juger par son uniforme, se dirigea vers le canapé.

« Jack ! » murmura-t-elle « Jack ! Réveille-toi ! »

Le garçon grogna

« Jack ! Si le Colonel te reprend à dormir ici tu vas avoir des problèmes ! Debout ! »

Jack ouvrit un œil et bailla largement.

« Debout ! Debout ! » continua la jeune fille « Il est déjà en colère à cause de ce que tu as fait à sa collection de pierre précieuse ! Tu vas te faire virer »

Le garçon se mit debout en vacillant et se laissa tomber sur l'épaule de la servante

« S'pas ma faute, le verre des vitrines a cassé tout seul » fit-il d'une voix pâteuse

« Mais oui bien sur »

La porte se referma et Tsuna n'arrivait pas à cacher retenir son sourire malicieux. Une collection de pierres précieuses hein ?

Il trouva ladite collection quelques minutes plus tard. Les pierres étaient splendides en effet. Elles étaient mises en vitrines dans le 4ème salon de l'étage ainsi que plusieurs autres objets rares. Le 27 remarqua l'une des vitrines avait du être changé récemment. Pauvre Jack avait du se faire passer un savon.

Les vitrines étaient protégées par un système d'alarme ingénieux qui résista bien 5 minutes avant de céder enfin. Il crocheta le cadenas, souleva la vitre et la plaça sur le sol. Il répéta le processus avec toutes les vitrines de la pièce satisfait par ses trouvailles. Certaines pierres étaient de pures merveilles et il eut un pincement au cœur quand il se rendit compte qu'il allait devoir les vendre.

Normalement, il imposait sa marque dans la dernière salle qu'il visitait mais la collection avait été tellement enrichissante qu'il ne résista pas et bientôt, un large 'x-27-x' occupaient une bonne partie du mur de couleur crème de la salle de collection. Il rangea la bombe de peinture orange dans sa sacoche et remis son sac sur son épaule. Dieu que c'était amusant d'être mauvais.

Quand il arriva au bureau, il referma soigneusement la porte derrière lui. Un éclair vint illuminer ses yeux orange et la courbe de son sourire.

Le bureau était vieux et élégant, posé avec gout sur un large tapis carré rouge et or. Dans les étagères de bois, collées aux murs, des centaines de livres avaient étés soigneusement entreposés et rangés, parfois séparer par de petits objets divers et hors de prix. De peintures, de superbes meubles et une lourde chaise de velours posé derrière le bureau. Tsuna sentit ses doigts frémir d'excitation.

Une large fenêtre éclairait la pièce de derrière la chaise de bureau, donnant sur le balcon de fer forgé au dessus de la ruelle ou Tsuna avait escaladé la paroi.

Il commença par les étagères, attrapant les livres les plus précieux, puis les tableaux. Armé de son canif, il découpa soigneusement les contours des toiles, laissant derrière leurs encadrements vides. Il n'osa pas toucher le tapis, une œuvre pareille méritait respect, il pouvait voir que les motifs étaient en fils d'or mais il était voleur, par voyou. Il volait mais ne détruisait pas... du moins, pas ce qui avait de l'importance.

Dans le bureau, il trouva des dossiers intéressant. Le Colonel avait apparemment travaillé pour différents chefs mafieux. Ses doigts survolèrent les fichiers entreposés quand soudain, il s'immobilisa. Un milieu des dossiers, l'un portait un nom. Vongola. Il attrapa le dossier avec des doigts tremblant et le plaça dans son sac, résistant à l'envie de le lire dessuite.

Soudain, les portes s'ouvrirent à la volée.

« Qu'est-ce que vous faites là ?! »

Une large silhouette se tenait dans l'encadrement de la porte devant le couloir illuminé.

« merde »

Tsuna s'élança jusqu'à la fenêtre et l'ouvrit à la volée quand…

*BANG*

Une douleur aveuglante le traversa de part en part et il se sentit trébucher en avant, ses jambes heurtant la rambarde du balcon alors que l'apesanteur agrippait ses membres.

Dans un réflex désespérer, ses doigts tentèrent de se rattraper à la balustrade mais le fer mouillé glissa entre ses doigts et Tsuna tomba.

Un cruel manque de Mukuro et de Byakuran dans ce chapitre mais ils seront dans le prochain ;)

Bien à vous

Manatilol

...

Réponses aux reviews

hinatanatkae : Et bien non, Longchamp ne s'est pas fait assassiné (ah non hein ! J'y tien aussi moi ! ) Mais bon… être arrêté c'est pas drôle non plus… ah ! bien ! On n'a pas oublié cette mèche de cheveux ! Il n'y a pas d'ADN dedans mais elle aura un rôle… mais je dis rien (héhéhé) en tout cas merci pour ton commentaire ! J'espère que la suite te plaît tout autant ^^

Mistykeiry : Ce ne sera pas dans ce chapitre qu'on saura si Hibari à reconnu Tsuna mais par contre, pour ce qui est de Reborn… bah je pense que tu as ta réponse dans ce chapitre… mais ils n'ont pas finit de se chamailler, crois moi x) Merci énormément pour ta review en tout cas, je suis contente que cette histoire te plaise !

Millyel :xD Ton commentaire m'a vraiment fait super plaisir et OUI il s'agissait bien de toi. C'est toi qui m'as fait bouger mon gros derrière pour poster le chapitre suivant alors merci à toi ! ^^ Je n'abandonne jamais mes fics mais il m'arrive de mettre loooongtemps avant de poster des chapitres (shame on me) pour diverse raison. xD hey non hein ! Je tiens à ma sœur quand même… bon… tant qu'elle survis, je dis rien. En tout cas un gros et énorme MERCI pour ton commentaire ! il m'a plaqué un stupide sourire sur le visage à moi aussi et je m'excuse pour le retard (meerp :c ) en espèrant que cette histoire continuera à te plaire.

Deudeuche : ….. … wow… déesse de l'écriture … *pense* … j'aime ça moi ! (mui je la joue narcissique) xD Non plus sérieusement merci pour ton commentaire je suis très flattée que tu aies surmonté ta flemme pour en mettre un dans cette histoire ^^ (Si, si, je suis flemmarde moi aussi, je comprend ce que c'est ) ) en tout cas merci encore ! Ta review m'a fait super plaisir et j'espère que la suite te plaira ^^ (t'inquiete pour les fautes d'orthographe, je connais :'( ) )

…. Oh wait ! … je viens de voir tu en as mis un deuxième ! :D non, non, non cette fic n'est pas abandonnée :) je sais j'ai mis pas mal de temps à reposter un chap mais oui, j'avais pas mal de choses à penser s en tout cas merci une seconde fois pour ton commentaire :) ça prouve vraiment que tu tien à cette histoire en tout cas, ça me fait chaud au cœur.

Tenshi-Sa-chan : Merci beaucoup de m'avoir informé de mon problème technique ! (C'est pas la première fois que ça m'arrive en plus -_-) Encore merci donc ! J'espère que tu as bien vu que le chapitre 3 as bien été reposté au bon endroit ^^' merci encore !

Taabata :Haha moi je trouvais ton commentaire très intéressant ne t'inquiète pas ) ta réaction au chapitre mal placé m'a fait bien rire quand même xD … malgré le fait que cette erreur était quand même vachement honteuse ( meeep :'( ) mais je suis heureuse que cette histoire te plaise :) je tenterais de m'améliorer sur les points négatifs et améliorer les points positifs )

Je viens de voir aussi ton deuxième commentaire et non ! je sais que j'ai mis beaucoup de temps avant de sortir quelque chose :s Je tenterais de ne plus laisser passer autant de temps à l'avenir. Je suis désolée pour le retard :(

Lyanna Saint-Ange : Hey ! Je crois te l'avoir déjà dit ? Mais bon on ne le dit pas assez alors merci ! Merci pour se super commentaire et la demande de béta ! c'est énorme et franchement ça m'a fait super plaisir ! :D Je ne t'ai pas attendu pour poster ce chapitre ! J'en suis désolée ! pardon, pardon :( j'entre dans une période de blocus pour les examens de décembre donc je n'ai droit à mon pc que certaines heures :( j'espère que tu me pardonnera. En tout cas merci pour ta review