Auteur: Violette Poète
Résumé: Être un Weasley, c'est être maudit...
Genre: Poétique, Romantique, amical, familiale...
Note: Cette fic se présente sous la forme d'OS, chacun ayant pour héros un des enfants de la Nouvelle Génération.
Prière de ne pas publier cette fic sans mon autorisation
Bonne lecture!
Le sang des Weasley
Lily
Être un Weasley, c'est être maudit, être fini avant d'avoir commencé. Être un Weasley, c'est avoir cette épée au dessus de la tête, dès la naissance, sentir cette folie insidieuse juste sous la peau, attendant d'apparaître. Être un Weasley, je ne le dirais jamais assez, c'est la pire chose qui pouvait nous arriver.
Nous sommes les enfants des héros, de ceux qui ont fait la Guerre. Nous sommes les chanceux, ceux qui n'étaient pas là, ceux qui ne savent pas, qui ne peuvent pas savoir. Pourtant, je sais que, tous autant que nous sommes, nous aurions préféré le sang, la douleur, la mort, à ce que nous vivons aujourd'hui. Parce que, si nos parents étaient préparés à la guerre, nous, nous n'étions pas préparés à ça.
Je crois que j'ai toujours su que j'étais folle. À l'âge où les enfants crient en se poursuivant ou rient sur les balançoires, moi, juchée sur un tabouret, je m'examinai pendant des heures dans le miroir de ma commode, cherchant dans mes yeux des traces de ce que je sentais déjà au fond de moi, de ce qui me hanterait toute ma vie.
C'était quelque chose que je voyais déjà en mes frères. Les autres ont eu cette chance d'ignorer leur folie jusqu'à ce qu'elle se déclare, James, Albus et moi n'avons jamais eu ce luxe. Certes, nous n'étions pas exactement des Weasley, mais nous en avions le sang, l'âme. Combiné à l'esprit des Potter, nous étions certainement plus fous que les autres. Nous tenions cela de notre père et, après tout, comment qualifier autrement un homme qui épouse une femme pour avoir une famille ?
La nature de la folie des enfants Weasley et Potter était celle qui, en tous temps, avait mis nos ancêtres dans le pétrin : l'Amour. Ce truc qui vous prend aux tripes, vous mange de l'intérieur comme un monstre. La seule chose que nous ne pouvions pas contrôler. Nous, les Potter, nous en avons toujours été conscient, même si nous ignorions les premières années de quoi il s'agissait. En l'attente d'une condamnation, d'un châtiment qui viendrait bientôt, nous n'avons jamais profité de notre enfance.
Poudlard fut le théâtre du commencement de nos ennuis. Victoire, après une tumultueuse histoire avec Teddy Lupin, s'est finalement installée avec lui en quittant l'école. Je crois qu'elle, au moins, va bien. Louis (Serpentard, 7ème année) et James (Gryffondor, 7ème année) se sont lancés dans un concours consistant à draguer le plus de filles possibles. Dominique (Poufsouffle, 5ème année) est folle de Hugo (Poufsouffle, 5ème année), qui, béni d'une ignorance fabuleuse, ne sait rien. Lucy (Serdaigle, 6ème année) et Molly (Serdaigle, 6ème année) aiment le même garçon. Fred (Serdaigle, 7ème année) cherche une fille ressemblant à sa mère et Roxanne (Gryffondor, 6ème année) semble terrifiée par l'idée d'aimer. Rose (Serpentard, 6ème année) aime un garçon qu'elle déteste. Albus (Gryffondor, 6ème année)... Albus, je ne sais pas ce qu'il a, mais il souffre autant que nous. Reste moi, Lily (Gryffondor, 5ème année), petite inconsciente amoureuse de son professeur de Botanique.
Chacun de nous connaît les faiblesses des autres. Nous ne nous moquons pas des autres, le faire serait de la trahison, le faire serait rire de nous-mêmes. C'est pourquoi nous ne rions pas quand Hugo parle tout haut d'une fille qu'il aime bien et que Dominique fuit la Grande Salle. C'est triste, ça nous brise le cœur et c'est à peine si Rose parvient à répondre à son frère tandis que je me lève pour rejoindre ma cousine. Ce faisant, je croise Neville et je me souviens.
Il y a moins d'un an, j'étais une fille normale. Dans mon petit monde étriqué, il n'y avait que les amis et les cours. J'avais fini par me dire qu'il n'y avait pas de malédiction sur moi, que j'étais passée à travers les mailles du filet. Et puis, un jour, en sortant de Botanique, le professeur Londubat (puisque c'est ce qu'il était encore à l'époque) me sourit. Parce qu'il me connaît depuis toujours, que je suis la fille de ses meilleurs amis et qu'il m'aime bien. Un sourire trop grand, trop vrai. J'y ai répondu de mon mieux et je suis sortie. À cet instant, tout a changé. Je l'ai su immédiatement et le ciel a cessé d'être bleu. Mon comportement a changé et j'ai cessé de fréquenter mes amis. Si j'avais continué à leur parler, ils auraient compris inévitablement, ils auraient ri et m'auraient dit que ça allait passer et que j'étais une idiote. Ça aurait été complètement vrai... si j'avais été autre chose qu'une Weasley.
Je marche pleine de cette indifférence, pleine de cette folie et de cette tristesse et je me sens pourtant vide. Dès la seconde où il m'a souri, la vie était finie. Je lui en veux un peu, mais qu'y peut-il ?
Jusqu'alors, j'avais évité mes frères trop fous, trop différents de moi. Je me mis à rechercher leurs compagnies. Le soir de cette journée fatale, j'allai m'asseoir près d'eux au dîner. Je n'eus rien besoin de dire. James m'adressa un faible sourire et Albus me serra brièvement la main. Ça me réconforta. Un peu.