NA:Comme certains d'entre-vous l'aurons peut-être vu cet après-midi avec le preview posté à la suite d'Un Jeu Dangereux, voici-donc la suite de cette fiction, la Septième et ultime année de Tom et Ginny à Poudlard en 1943... Pour ceux qui n'auraient pas encore lu la première partie, rendez-vous sur mon profil, elle ne fait que 36000 mots, vous devriez donc l'avoir finie assez rapidement =D

J'ai décidé de faire sans bêta, et malgré mes diverses relectures, il n'est pas impossible que de vilaines fautes m'échappent donc n'hésitez pas à me le faire savoir ^^' N'ayez crainte non plus à laisser vos avis, critiques, questions et élucubrations en reviews à la fin de chaque chapitre, c'est ce qui me fait avancer encore et toujours et donne vie à l'histoire. Pour preuve, j'ai entamé l'écriture de cette deuxième partie d'Un jeu dangereux peu après une review de Emilie-75 qui m'a donné envie de relire tous vos merveilleux commentaires !

Bref, je vais essayer de faire court maintenant...

A Allya & Tily parce que quoiqu'il arrive vous m'offrez patience soutien et courage, cette fiction est pour vous.

Bonne lecture.


« L'absence de ta présence me désespère. La présence de ton absence me révèle ton éternité » -Jacques

Deux mois s'étaient écoulés depuis cette fameuse nuit de Juin où j'avais accepté ce lien irrémédiable avec Tom Jedusor. Assise sur le rebord de ma fenêtre dans la maison des Prewett, je fixais le vide au loin. Je savais que Tom était quelque part dans cette direction. J'aurais presque pu l'apercevoir s'il n'avait pas été si loin, sa présence me paraissait presque physique. Aujourd'hui, seule dans la pénombre apaisante de ma chambre, je pouvais finalement réfléchir clairement. Durant plusieurs semaines, j'avais eu du mal à être moi-même, tout du moins à être moi-seule. L'influence que Tom, ce même Tom qui m'avait possédée lors de ma première année à Poudlard, avait eue sur moi depuis le tout premier jour de mon arrivée plus d'un an auparavant s'était vue décuplée à ce qui m'avait semblé l'infini.

Le plus difficile cependant avaient été les premiers jours après cette nuit au sommet de la Tour d'Astronomie. Nous ne nous étions pas quittés, ne nous étions jamais séparés avant d'être capable de nous détacher, physiquement, mais surtout mentalement. L'occlumencie nous avait été beaucoup aidé et désormais, je ne le percevais plus que comme un écho quelque part en moi, une présence rassurante sans laquelle je n'imaginais pas avoir pu vivre et désormais quand je repense à cette année, il me semble évident que tous ces évènements étaient voués à se produire. Comment et Pourquoi, Merlin seul savait mais je n'existais pas sans Tom et Tom … Tom n'existerait plus sans moi.

J'avais attendu le mois de septembre avec fébrilité et j'entrais finalement sur le quai 9¾. Nous avions accepté le fait que nous ne pourrions nous voir durant les vacances estivales. Tom n'avait pas le droit de quitter l'orphelinat, Dumbledore y veillait personnellement et quant à moi, je devais partir avec Idris et les jumeaux à Salem pour plus d'un mois chez une tante éloignée... Au moins, j'en avais appris un peu plus sur mes prétendues origines. Mais cette séparation avait été douloureuse et cela s'était vu. Idris avait d'ailleurs pensé que j'avais contracté quelque chose en arrivant aux Etats-Unis. Lorsqu'elle avait suggéré que nous devrions aller consulter un Guérisseur, je ne l'en avais dissuadée que de justesse et m'étais dès lors d'autant plus appliquée dans ma pratique de l'occlumencie, tachant d'apaiser le manque que je ressentais. Au final je devais avouer que cette séparation avait été bénéfique. Je pouvais à nouveau être moi-même à part –presque- entière…

- GINNY ! s'exclama soudainement une voix stridente tout près de moi.

Avant que je n'aie l'occasion de réagir, je me retrouvai étouffée dans l'étreinte d'Elayne.

- Hey, j'ai presque failli ne pas t'entendre tu sais, plaisantai-je en répondant à son enthousiasme.

- Je suis désolée, s'excusa-t-elle en reculant, rougissante. Mais j'ai l'impression que ça fait une éternité !

Je souris, elle m'avait manqué elle aussi mais même si je me rendais compte que quelques mois plus tôt j'aurais répondu bien plus à son euphorie, je lui répondis avec chaleur quoique posément.

- Comment se sont passé les vacances en Europe ?

- Si tu savais ! Un véritable coup monté ! La France, la Roumanie et l'Italie… Ce n'était pas des pays choisis au hasard, non non non !

- C'est-à-dire ? demandai-je intriguée, d'autant plus qu'elle ne m'avait pas écrit pour me parler de ce fameux traquenard.

- Un mari ! Mes parents me cherchent un mari !

Je fus un instant choquée, mais la raison reprit bien vite le dessus. Elayne venant d'une grande famille de sorciers, il était d'ailleurs étonnant qu'elle ne fût pas déjà promise.

- Enfin, reprit-elle, même si leur préférence va clairement vers le boudin français, il semble que mon avis les intéresse malgré tout…

Le franc-parler de mon amie m'arracha un sourire.

- Pourquoi ne pas m'avoir écrit pour me raconter tout ça ? demandai-je alors, revenant à mes précédentes réflexions.

- Ma mère, répondit-elle, théâtralement fataliste. Elle m'a surprise quand j'écrivais à Nicolas et après ça elle s'est assurée que je ne communiquerai plus avec lui d'aucune façon donc …

- Mince. Mais sinon, dis-moi, tu as parlé de la préférence de tes parents, tu en as une toi ?

Je l'espérais sincèrement pour elle et pour son futur mari … je n'étais pas certaine, mais je pensais pouvoir affirmer que vivre avec une Elayne contrariée ne serait pas de tout repos. Elle n'était pas du genre à attaquer frontalement comme je le faisais bien souvent, mais ses attaques n'en étaient que plus insidieuses et elle pouvait nourrir une rancœur presque infiniment...

- Oh et bien… Il y a bien quelqu'un, commença-t-elle, le rouge lui montant aux joues.

Je souris pour l'encourager.

- Mais il ne fait pas parti des trois, en fait, c'est le petit frère de l'italien.

Je ris franchement quand elle me dit cela, mais je m'arrêtai brusquement quand quelque chose d'autre attira mon attention. Tom venait d'entrer sur le quai. En à peine une fraction de seconde, je l'avais senti plus proche qu'il ne l'avait été ces deux derniers mois, j'en oubliai Elayne pour me tourner vers la rangée de cheminée.

- Gin ? l'entendis-je vaguement appeler.

Mais la voix de mon amie m'importait peu. Je venais de le voir, enfin. C'est comme si je me sentais véritablement entière pour la première fois en des semaines, c'était puissant et je me laissai un instant submerger, mais aussi vite que ce sentiment était apparu, il s'estompa, me laissant chancelante.

- Gin, tu pourrais au moins faire semblant de t'intéresser à mon histoire, c'est censé être la partie croustillante ! me reprocha Elayne

- Oh, oui… excuse-moi, dis-je en me ressaisissant.

Je me rendais compte que mon comportement avait dû sembler étrange, mais j'avais été submergée, incapable de contrôler mon impulsion. Je me mordis la lèvre.

- J'ai aperçu Tom, et…

- Et tu as déjà ton propre prince charmant en tête, j'ai compris ! On en reparlera tout à l'heure, fais-moi confiance. De toute façon ma mère a fini de parler à cette pimbêche de Black, je ferais mieux de la rejoindre. Les avertissements de début d'année n'attendent pas, bla bla bla … File retrouver ton Tom va.

Et sans autre forme, elle s'éclipsa. Je me retournai à nouveau mais ne le vis pas. Thorfin Rowle avec qui il était arrivé était bien là lui, mais Tom avait disparu. Parcourant la plateforme du regard, j'aperçu Idris en grande conversation avec les Hight, un couple d'Aurors que j'avais rencontré cet été lors d'un de nos dîners hebdomadaires. Andréa était là aussi, avec une petite fille qui devait être sa sœur et leurs parents, puis je vis Dolohov, quelques Serdaigles que je ne connaissais que de vue. J'aurais pu continuer ainsi bien longtemps mais il n'était clairement plus sur le quai.

Résignée, je réduisis ma valise et m'en allai dire au revoir à Idris.

~.~

Onze heures sonnaient quand je trouvais enfin le compartiment d'Andréa. Mon amie était en compagnie des mêmes personnes que lors de mon premier voyage l'année précédente Rowle, Dolohov. Il ne manquait plus que Tom.

- Bonjour Ginevra, salua Thor en me laissant sa place à côté d'Andréa. J'espère que tes vacances se sont bien déroulées.

Un sourire m'échappa brièvement. Non à cause de sa considération mais parce que je repensais au tout autre accueil qu'ils m'avaient offert l'année précédente.

- Très bien, merci.

Je ne lui retournai pas la politesse. Plus tard peut-être, quoique je m'en fiche royalement. En cet instant précis, la seule chose que je désirais était un peu de calme. Je hochai la tête pour saluer Dolohov et m'assis à côté de mon amie.

- Comment vas-tu depuis ce week-end ? me demanda Andy.

- Très bien et toi ?

- Pas de nouveauté.

Je lui souris.

- Tu sais où est Tom ?

- Avec les Préfets bien sûr, répondit-elle sur le ton de l'évidence.

- Je n'y pensais plus, soupirai-je.

Je n'avais plus qu'à patienter… Je posai ma tête contre la vitre et regardai le paysage défiler, Londres s'effaçant peu à peu sous le soleil d'été. Les autres ne me parlèrent pas, respectant mon silence et s'occupèrent calmement, échangeant à mi-voix.

~.~

Cela devait faire près de deux heures que nous roulions quand la porte s'ouvrit enfin. Mais ce n'était que la vendeuse de sucreries. Je vis Andy et Thor acheter suffisamment de bonbons et de chocolats pour nourrir une équipe de Quidditch qui reviendrait d'entraînement, accompagnée de ses remplaçants. Si ce n'était pas très surprenant pour Thor, ça l'était plus pour Andy.

- Vous comptez inviter toute la maison ? ironisai-je, mettant fin au silence ambiant.

Antonin laissa échapper un pouffement mais n'ajouta rien.

_ La première visite à Pré-au-Lard n'est pas avant un mois et je suis en froid avec ma mère donc, je ne peux compter que sur moi-même pour obtenir ma ration de sucreries hebdomadaire.

Elle haussa les épaules avant de laisser tomber les dites sucreries dans son sac à main qui sembla les avaler sans rechigner malgré ses petites dimensions, rattrapant même une ou deux échappées. Elle soupira théâtralement avant de se rassoir à mes côtés. Je laissai échapper un sourire amusé, Andy se plaignait souvent de sa mère avec laquelle elle avait des désaccords permanents, quoique souvent futiles.

- Que vous arrive-t-il pour que vous ne vous parliez plus dis-moi ? questionnai-je moitié intéressée, moitié pour me distraire.

- Elle tient absolument à m'imposer ses choix pour le mariage, mais tu la connais, elle a des goûts atroces… Et la robe qu'elle veut me voir porter, elle est purement et simplement horrible et démodée !

Andy était engagée au frère d'Antonin qui laissa échapper dans une subite quinte de toux quelque chose ressemblant à « les femmes »

_ Ma pauvre, fis-je, faussement compatissante.

Au bout du compte, je savais qu'elle imposerait sa volonté, elle pouvait être extrêmement persuasive lorsque quelque chose lui tenait à cœur. Le mariage ne lui laissant déjà pas le choix du marié, nul doute qu'elle ne laisserait rien d'autre échapper à son contrôle.

C'est alors qu'elle s'égarait à me décrire en long et en large les idées du mariage parfait selon sa mère que les portes s'ouvrirent à nouveau. Mais cette fois-ci, il s'agissait bien de Tom. Je me redressai, ignorant la suite des malheurs d'Andy qui semblait de toute façon s'être tue, la cabine étant étrangement calme. Derrière Tom, j'aperçu le cinquième année qui avait tenu rôle de témoin lors de la cérémonie de juin. Mon regard glissa un instant sur Andy qui semblait subitement mal à l'aise.

- J'imagine que vous vous souvenez de Théodore Darkson de sixième année, dit-il en guise d'introduction pour celui qui l'accompagnait

Les garçons le saluèrent vaguement, Andy et moi ne dîmes rien. Tom indiqua d'un signe de tête à Darkson d'aller s'asseoir près de Thor et Antonin. Andy marmonna quelque chose à propos de filles qu'elle n'avait pas encore salué et s'éclipsa avant même que je n'aie eu le temps de réagir, me laissant étrangement coupable de la voir partir.

La culpabilité s'effaça bien vite cependant lorsque Tom vint prendre la place qu'elle avait laissée libre, m'attirant près de lui. L'envie de le sentir toujours plus près de moi me brûlait mais je savais que je ne pouvais pas lui imposer quoique soit devant ses amis, il ne le tolérerait pas, même de ma part. Je me mordis la lèvre, posant simplement ma tête sur son épaule, me laissant envahir par le bien-être de me sentir parfaitement entière à nouveau. En cet instant, je savais qu'il ressentait la même chose.

C'est dans cette ambiance tranquille que se déroula le reste du voyage et je dû finir par m'endormir. Quand j'ouvris les yeux, il faisait nuit et ma tête reposait sur les genoux de Tom tandis que celui-ci laissait ses doigts courir machinalement le long de mes cheveux. Je fus un instant étonnée par cette apparente expression de tendresse jusqu'à ce que je me rende compte que nous étions seuls dans le compartiment aux rideaux soigneusement baissés.

- Ginevra, souffla-t-il en croisant mon regard.

- Tom, répondis-je en souriant.

Personne n'aurait pu comprendre ce qui se passait entre nous en cet instant, alors que nous ne laissions aucune barrière entre nous, nous contentant le laisser ce lien si spécial qui nous unissait s'exprimer comme au premier jour. Mais trop vite, Tom changea subtilement de position et m'aida à me relever.

Nous arrivons dans moins d'une demi-heure maintenant, tu devrais penser à mettre ton uniforme. Moi il faut que j'aille faire un tour dans le train, pour voir comment ça se passe, j'ai été nommé Préfet-en-Chef.

J'aperçu le petit badge sur sa poitrine, il était légèrement différent de l'an dernier mais un petit « c » argenté brillait très clairement sur l'insigne, je ne l'avais pas remarqué plus tôt.

- Oh…

Je n'aurais su quoi ajouter d'autre. Je songeais simplement qu'il était étrange qu'il ne m'ait pas parlé de sa nomination… Mais à peine cette idée en tête que je réalisais qu'en fait, cela n'avait rien de surprenant. A ses yeux, cette nomination allait de soi et lui revenait de droit.

Ces pensées futiles s'évaporèrent bien vite alors que sa main se glissait sur ma hanche, la seconde retournant à mes cheveux. Sans réfléchir, je calquai mes mouvements sur les siens et mes bras glissèrent derrière sa nuque, mes lèvres rejoignant les siennes dans un baiser pressant, exigeant. Ce fût comme si ces deux derniers mois n'avaient jamais existés et je n'aurais pu décrire avec suffisamment de justesse ce que je ressentais alors que nos corps et nos âmes semblaient vouloir se fondre dans l'autre pour ne faire plus qu'un.

Mais cet instant s'évapora trop vite et avant de réaliser, je me retrouvai seule dans la cabine, le souffle court.

Après un long moment, je sortis lentement mon uniforme et commençai fébrilement à me préparer à affronter une nouvelle et ultime année à Poudlard.


NA: Alors dites-moi tout, avis, critiques, questions et élucubrations ? Un petit clic sur le bouton jaune juste en dessous et pour vous remercier, un petit preview du prochain chapitre en réponse dans votre boîte mail ;)

Merci de votre lecture,

Nyna.

PS: Les reviews anonymes comme leur nom l'indiquent ne permettent pas d'y répondre, si vous souhaitez un preview, veillez à vous identifier ;)