Voici la suite et fin de mon histoire. Je suis un peu triste car c'est déjà fini mais bon, j'en écrirai une autre un beau jour.

Encore une fois merci pour vos sympathiques reviews, c'était vraiment très encourageant. Et merci à tous ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout.


La semaine s'écoula rapidement. Yuya n'avait plus eu une minute à elle pour pleurer. Entre les cours, ses papiers de dernière minute et les bagages à faire, les journées passaient à toute vitesse. Pourtant, seule dans son lit chaque nuit à broyer du noir, elle pleurait toutes les larmes de son corps. Larmes qui ne se tarissaient que lorsque le jour se levait enfin.

Kyo ne lui avait presque pas adressé un seul mot depuis qu'elle lui avait annoncé son départ, et c'est le cœur lourd qu'elle avait quitté la chambre de son compagnon pour regagner la sienne. Ses mains sur son corps, ses baisers, ses bras la serrant si fort… tout ça lui manquait si cruellement qu'elle se sentait dépérir à petit feu. Elle aurait eu besoin plus que jamais de le sentir près d'elle, avec elle, mais rien à faire, le démon restait plus taciturne et inaccessible que jamais. Pire, il passait toutes ses journées à son entreprise, lui qui détestait tant travailler. Il devait certainement être horrible avec tout le monde et aboyer comme un fou furieux sur son personnel.

Kyoshiro et Sakuya bien que peinés par la décision de Yuya, avaient néanmoins accepté son départ lui souhaitant un excellent séjour, beaucoup de réussite et de leur revenir au plus vite. Yuya s'était bien gardée d'évoquer le nom de Kyo en leur présence et quand eux-mêmes avaient abordé le sujet elle avait bien vite détourné la conversation. Qu'y avait-il à dire de toute façon ? Elle partait, et lui… lui il s'en fichait…


Le jour J arriva enfin. Yuya se leva, malade. Malade de chagrin et abrutie de souffrance. Elle prit une douche, s'habilla, boucla ses dernières valises et descendit au rez-de-chaussée. Kyo n'était pas là. D'ailleurs il n'était pas rentré la veille. Elle ne le reverrait certainement jamais, elle n'avait pas l'intention de revenir un jour dans cette maison. Elle fit une dernière fois le tour de la villa s'assurant de n'avoir rien oublié, et laissa une nouvelle vague de chagrin la consumer. Elle repensa à sa première rencontre avec le démon puis aux jours qui avaient suivi, ainsi que le jour où la mémoire lui était revenue. Elle le remercia silencieusement pour ses quatre mois magiques passaient auprès de lui. Elle ne l'oublierait jamais, ne cesserait jamais de l'aimer. Il aurait toujours une place dans son cœur. Kyo l'avait sauvé tant de fois, de toutes les manières dont une personne peut-être sauvée.

- Yuya ?

Elle se retourna vivement, surprise.

- On y va ?

- J'arrive.

- Je m'occupe de tes bagages.

Yuya regarda Mahiro et Tigre Rouge prendre ses valises et les mettre dans le coffre de leur voiture. Ils avaient offert à la jeune fille de l'emmener à l'aéroport puisque Kyo jouait les absents.

Ils roulèrent près d'une heure pour arriver à destination. Son billet de première classe en main, Yuya se présenta au guichet pour enregistrer ses bagages. Ses mains tremblaient, elle n'était plus sure de rien. Faisait-elle le bon choix ? Elle allait s'envoler pour un pays étranger où elle ne connaissait personne, quitter ses amis, quitter son pays natal, quitter son amour… Kyo. Mais elle faisait le bon choix. Vraiment ? Alors pourquoi se sentait-elle aussi désespérée et incertaine ?

Elle eut beaucoup de mal à se séparer de ses amis. Mahiro pleurait dans les bras de Tigre Rouge qui avait lui-même bien du mal à retenir ses larmes. Leur douce amie allait les quitter.

- Je reviendrai à temps pour votre mariage. Lança Yuya en les quittant.

- Tu as intérêt. Répondit Mahiro.

- Nous comptons sur toi Yuya. Renchérit son compagnon. Reviens-nous en pleine forme.

Yuya sourit, les larmes ruisselant sur son visage de porcelaine. Son cœur n'était plus qu'une bouillie de douleur.

- Au revoir mes amis. Souffla-t-elle. Adieu Kyo !

A bord de l'avion, Yuya fut accueillie chaleureusement par le personnel. Une hôtesse lui indiqua son siège et la quitta aussitôt, elle avait d'autres passagers à recevoir. Hébétée, la jeune fille regarda avec consternation l'homme qui allait voyager à ses côtés pendant les douze prochaines heures. Il ne manquait pas de toupet celui-là. Elle avait pourtant bien spécifié qu'elle voulait la place près du hublot et cet importun la squattait sans plus de façon. Elle l'examina pourtant plus attentivement. Cette silhouette avait une vague ressemblance avec un homme qu'elle connaissait bien. Mais comment juger ? Son visage était caché par un journal posé sur sa tête, surement pour ne pas être dérangé par la lumière. Devait-elle néanmoins lui dire sa manière de penser ? Il lui avait quand même volé sa place. Mais elle ne s'en sentait pas la force, trop lasse d'être si malheureuse. Et puis, si jamais l'inconnu s'énervait elle risquait de s'emporter à son tour et de lui sauter à la gorge. Elle ne voulait surtout pas risquer de passer pour une folle aux yeux des autres passagers.

Elle enfourna son bagage à main sans plus de manière dans le placard au-dessus d'elle prévu à cet effet et se laissa tomber sur son siège en soupirant silencieusement. Quand tous les passagers furent embarqués et les consignes de sécurité données, l'avion décolla enfin. C'était parti pour douze heures de vol, douze heure à chouiner, à broyer du noir, à se lamenter… Et l'autre à côté qui n'avait toujours pas bougé. Les bras croisés sur la poitrine, Yuya pouvait voir son corps se soulevait au rythme de sa respiration. Ses cheveux noirs qui retombaient sur ses épaules lui faisaient penser à ceux de Kyo. Plus elle regardait ce type plus elle avait l'impression qu'il s'agissait bel et bien de celui qu'elle venait d'abandonner au Japon. Son cœur se serra de tristesse à cette douloureuse pensée. Comment pourrait-il s'agir de lui ? Il n'était même pas venu lui dire au-revoir.

Yuya se mit alors à penser si fortement à Kyo que ses yeux versèrent de nouvelles larmes. Elle ne pouvait rien faire pour les arrêter, sa peine était bien trop grande. Elle renifla à plusieurs reprises et finit par attraper un mouchoir dans son sac à main, excédée d'être si faible. Elle se moucha bruyamment entrainant l'irritation de son voisin qui gronda sourdement. Mais elle s'en fichait pas mal. Qu'il râle, il lui avait piqué sa place. Tant pis pour lui si elle l'avait réveillé. Ce n'était pas son problème.

Elle se moucha à nouveau comme un fait exprès.

- T'es vraiment trop bruyante planche à pain !

Yuya avala sa salive de travers. Bordel, encore un qui se permettait de l'insulter de… mais… Elle tourna la tête vers l'homme, fronçant les sourcils. Avait-elle bien entendu ? Elle était certaine de connaitre cette voix. Elle tendit une main vers lui, prête à lui arracher ce satané journal plaqué sur sa figure, mais l'inconnu attrapa son poignet, la faisant sursauter de peur.

- Tu sais ce qu'il en coûte de réveiller ton maître ?

Il n'y avait plus aucun doute possible. Cette phrase, elle l'avait déjà entendue. Ce jour où pour la toute première fois elle s'était réveillé au près de lui, au près…

- Kyo ! S'écria Yuya quand il retira le journal.

- Alors planche à pain, tu as cru que tu pourrais te débarrasser de moi ? Railla le démon.

- Kyo ! Souffla la petite blonde, tremblante.

- Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu ne trouves plus tes mots tellement tu es heureuse de me voir ?

D'abord hésitante, puis se laissant envahir d'une joie indicible, Yuya lui sauta dessus, passant ses bras autour de son cou, pleurant contre lui. Elle ne cessait de répéter son nom peinant à y croire. Kyo posa une main sur sa tête, un doux sourire sur les lèvres. Lui aussi était heureux même s'il n'était pas question de le lui dire.

Elle quitta à regret ses bras, elle débordait de questions. Elle plongea dans son regard comme si elle cherchait à s'y noyer.

- Je ne comprends pas… Kyo, je pensais que ça t'étais égal que je m'en aille. Je veux dire, tu ne m'as plus parlé depuis ce jour où je t'ai annoncé mon départ.

Le visage de Kyo se ferma, devenant sérieux.

- Je te l'ai déjà dis, arrête de te prendre la tête. Tu n'as pas besoin de penser.

- Mais… Comment as-tu su que je prenais cet avion ?

Elle secoua doucement la tête. Question idiote.

- Yukimura n'est-ce pas ?

Bien sur que c'était lui. Kyo lui avait surement demandé une fois de plus de faire des recherches et de trouver l'avion qu'elle prenait. Ne jamais douter des pouvoirs d'un démon.

- Pourquoi ?

Que faisait-il ici ?

- Qu'est-ce que tu fais là Kyo ? Pourquoi es-tu dans cet avion ?

- Si tu le demandes, c'est que tu n'es pas prête à l'entendre… Yuya…

Yuya rougit. Elle n'était pas certaine d'avoir réellement compris le sens de ses paroles, mais si c'était bien ce à quoi elle pensait, alors oui, elle n'était pas préparée à entendre sa réponse. Même si elle crevait d'envie de l'entendre murmurer ces trois petits, elle s'était tellement blindée en se disant que Kyo ne ferait jamais une chose pareille qu'elle avait simplement cessait d'y croire. Mais, d'après ses dires, elle pouvait alors peut-être espérer l'entendre un jour se confesser. Mais pas aujourd'hui, pas maintenant…

Elle avait tant de questions à lui poser, mais ça pourrait surement attendre. Après tout, ils allaient passer un an tous les deux à l'étranger. Que demander de mieux ? La jeune fille se sentait gagnée par le bonheur et l'excitation. Elle reprenait goût à la vie.

Yuya baissa les yeux, gênée.

- Merci… Kyo !

Kyo sourit. Il lui releva le menton pour la regarder dans les yeux.

- Tu m'appartiens planche à pain. Ne l'oublie jamais.

Il scella ce pacte par un baiser. Plus que de simples paroles, c'était une promesse d'avenir.


Et oui c'est un peu gnangnan cette fin mais au moins ça se termine bien^^Merci pour vos lectures. A bientôt!