UNE INFIRMIERE PARTICULIERE

Bonjour à tous.

Et oui, me voila de retour avec encore une fic SS/OC ! Pas de bataille, pas de guerre. Juste une petite histoire d'amour à la guimauve, je sais qu'il y a des amateurs, j'en suis une et je l'assume. Juste neuf petits chapitres qui j'espère vous plairons. N'hésitez pas à dire ce que vous en pensez, les reviews sont les récompenses pour les modestes écrivaillons que nous sommes.

Tout ce que vous reconnaissez appartient à Mme Rowling, géniale parmi les géniaux.

Chapitre 1 : Sainte Mangouste

Un mince trait de lumière du jour finissant filtrait par la jointure des rideaux crème . Un homme d'une blancheur cadavérique était étendu sur un lit, dans un hôpital, où il était constamment sous la surveillance de trois infirmières qui se relayaient à son chevet. La plaie béante qui ornait son cou suintait d'un liquide blanchâtre qui cherchait à s'écouler par l'intermédiaire d'un drain plongé dans un flacon, régulièrement changé.

Le médicomage qui s'occupait du blessé n'était guère confiant quant au sort de celui qui agonisait dans cette chambre. En effet, l'homme avait été mordu par Nagini, le célèbre serpent du non moins célèbre mage noir, Tom Jedusor, alias Voldemort. Le psychopathe fou avait décidé d'éliminer celui qu'il pensait être son plus fidèle serviteur de la plus cruelle des façons. Ayant reproché à Severus Snape la récalcitrance de la baguette de sureau envers lui, il en avait conclu qu'il devait éliminer le meurtrier de Dumbledore pour qu'elle lui obéisse enfin. Peine perdue puisque c'était Drago Malfoy qui avait désarmé le directeur de Poudlard.

Severus Snape avait donc été « tué » pour la mauvaise raison, alors que Voldemort aurait pu s'en prendre à lui pour sa trahison à son encontre. Lorsque Harry Potter et ses deux amis, Hermione Granger et Ron Weasley, étaient venus au secours de leur professeur de potions, celui-ci leur avait conjuré de recueillir ses larmes pour qu'ils aient accès à ses souvenirs. Ainsi, Harry avait découvert l'amitié puis l'amour que l'homme portait à sa mère Lily. Le jeune homme s'était senti mal à l'aise en pensant au comportement qu'il avait eu envers ce froid professeur pendant ses années de scolarité, encore plus quand il avait découvert son rôle dans la guerre contre les forces du mal.

Il en voulait un peu à Albus Dumbledore de ne pas lui avoir parlé du rôle de Severus Snape, se contentant de lui dire de lui faire confiance. Mais il est vrai que l'attitude du sombre Maitre des potions n'éclairait pas la situation. Harry avait prit le temps de faire un peu d'introspection depuis la bataille et, sinon accepter, tout au moins de comprendre beaucoup de choses qu'il avait vécu au contact du professeur. Il avait découvert que son père, dont il chérissait la mémoire, s'en prenait régulièrement au jeune Severus, l'humiliant sans raison, cherchant à se faire valoir devant ses copains et surtout Lily. Il sut ainsi que lors de ses cours d'occlumentie, quand Snape lui disait que son père était un salaud, il n'avait pas tout à fait tord. Mais James était son père et il l'aimait…

Lorsqu'il eut débarrassé le monde de Voldemort, Harry était retourné dans la cabane hurlante où il avait retrouvé le Maitre des potions dans une mare de sang, mais un battement de cœur faible et irrégulier lui avait appris que la vie n'avait pas encore quitté celui qui l'avait malgré tout protégé pendant les sept années qui venaient de s'écouler. Il l'avait alors fait léviter pour le sortir de la cabane et l'avait transporté à Poudlard où il avait été prit en charge par les secours et conduit à Sainte Mangouste.

C'est ainsi qu'il fut confié aux bons soins d'une équipe médicale qui faisait tout son possible pour le sauver.

Lors du procès des mangemorts, suite à la bataille, quand le cas du dernier directeur de la célèbre école de magie fut abordé, Harry Potter montra les souvenirs qui lui avaient été confiés et, aidé du portait d'Albus Dumbledore, avait réhabilité le professeur Snape. Les sorciers du monde entier furent ébahis par le double jeu de l'espion et reconnurent qu'il méritait tout leur respect. Il reçut un ordre de Merlin première classe ainsi que tous les élèves et professeurs de Poudlard qui avaient participé à la chute de Tom Jedusor.

Mais de tout cela, la chute du seigneur des ténèbres, sa disculpation, sa décoration, Severus Snape n'en savait rien, n'ayant toujours pas repris connaissance depuis le 2 mai, date à laquelle il avait été sauvagement et cruellement condamné à mort par son maitre. C'est ainsi qu'il gisait là depuis deux mois, dans ce lit, le cou relié à ce drain par lequel son corps continuait d'expulser le venin du terrible serpent.

Néanmoins, depuis quelques minutes, le liquide se faisait plus fluide, le débit plus fin. C'est la constatation que fit Helena alors qu'elle prenait son tour de garde, en ce début de soirée. Elle saisit le rapport d'hospitalisation de l'homme et nota les observations qu'elle venait de faire . Après quoi, elle promena sa baguette au dessus du long corps maigre et inscrivit la température corporelle et le rythme du cœur. Elle se réjouit de ces bons résultats. Les constantes vitales du blessé étaient stables, le rythme cardiaque normal, et ce depuis quelques jours. Il semblait sur la voie de la guérison. Le seul point négatif était qu'il n'avait toujours pas repris conscience.

La porte de la chambre s'ouvrit doucement pour laisser entrer le Docteur Rosney, éminent médicomage et directeur de l'établissement.

— Bonjour Helena, comment va-t-il ce soir ? questionna par habitude le médecin.

—Bonsoir Docteur. Il me semble aller mieux, ses constantes sont stables et le venin ne coule presque plus.

—Effectivement, dit-il en voyant l'écoulement du poison réduit à des gouttelettes éparses. Quel est son rythme cardiaque ?

—Soixante et onze et sa température est de trente sept.

—Tout cela me parait de très bon augure. Avez-vous décelé des signes avant coureur de réveil ?

—Pas encore docteur, je viens juste de prendre mon service et rien n'est signalé dans ce sens dans le rapport laissé par Mia.

Le Docteur Rosney hocha la tête et vérifia les prunelles du blessé. Tout lui paraissait normal et il ne comprenais pas l'état végétatif dans lequel il demeurait.

—Bien, je rentre chez moi, je serai là demain à huit heures. S'il se passe quoi que ce soit, appelez-moi par la cheminée de mon bureau.

—D'accord docteur, je ne le quitte pas des yeux, si son état évolue dans un sens ou dans un autre, je vous tiendrai au courant. Bonne soirée.

—Bonne soirée à vous et ne l'entraînez pas en boite, je subodore qu'il n'apprécierait pas !

Helena ne put s'empêcher d'éclater de rire. Elle avait en mémoire la description faite du personnage par sa jeune amie, Ginny Weasley, lors d'une de leur soirées entre voisines le mois passé. Elle lui avait dépeint un homme sombre, acariâtre, froid et cruel. Loin du prof sympa, proche de ses élèves et bon pédagogue. Mais la vie difficile de cet homme, son enfance malheureuse, son engagement auprès de Voldemort dans sa jeunesse, son mea culpa et sa qualité d'espion pour Albus Dumbledore ou encore le mépris du monde sorcier à son encontre, n'avaient pas concouru pas à faire de Severus Snape un être sociable et chaleureux. Si peu qu'il soit d'un naturel renfermé et timide…

Le Docteur Rosney sorti, la jeune femme releva l'oreiller du patient, le recouvrit du drap blanc et lui remonta la couverture sur les jambes. Elle se laissa aller à l'observer plus attentivement, essayant de distinguer sur ses traits quelques frémissements indiquant qu'il serait en train de se réveiller. Mais son visage restait figé, comme celui de « la belle au bois dormant » qu'elle se souvenait avoir lu chez son amie d'enfance moldue.

Elle eut une grimace. Il ne ressemblait en rien à la belle et encore moins au prince charmant ! La blancheur de sa peau n'était pas du goût d'Helena qui préférait les hommes bruns au teint mat. Son corps maigre n'inspirait pas la douceur d'une étreinte et ses joues creuses faisait ressortir un grand nez bosselé. Ses cheveux longs, noirs et négligés avaient besoin d'un bon shampoing et d'une coupe. Seules ses lèvres fines dessinaient une bouche sensuelle. Son regard s'attarda sur cette bouche et, un instant, elle se demanda s'il se réveillerait si elle l'embrassait.

Pour la deuxième fois de la soirée elle éclata de rire à cette pensée. Qu'elle était bête ! Les contes de fée n'étaient que pour les enfants et n'arrivaient jamais. Elle s'installa confortablement sur le fauteuil et, après un dernier coup d'œil à son patient, se plongea dans la lecture.

Au bout de quelques heures, la jeune femme s'étira, s'approcha du lit et, ne voyant rien de changé sur la physionomie de Severus, elle décida de se rendre à la cafétéria pour se prendre un sandwich et un café. Chargée d'un petit sac contenant son en-cas, elle remonta reprendre sa veille. Alors qu'elle sirotait son café, un gémissement se fit entendre. Sursautant, elle renversa sa boisson sur sa blouse blanche et se précipita vers le lit en faisant disparaitre la tache à l'aide de sa baguette qu'elle avait saisie.