Hellow ! Je vous présente une nouvelle fiction à laquelle je tiens beaucoup !
Disclaimer: Les personnages sont à Eiichiro Oda. L'univers aussi, mais légèrement modifié. Akuma est un OC.
Rating: K+
Genre: Hurt/Comfort.
Personnages: Robin, Franky, Tom, Iceberg, Kokoro...
NdA: L'histoire se passe 20 ans avant que Luffy ne parte en mer. J'imagine que Franky et Robin habitaient sur la même île et qu'ils se sont rencontrés dans leur jeunesse. Mais ce n'est pas pour autant un univers alternatif. Je n'en dis pas plus.
Je reviendrai te chercher
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CHAPITRE 1
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Sur une grande île de Grand Line, le temps était chaud. Le soleil était bien haut dans le ciel, et il y avait de plus en plus d'animation. Dans le centre ville, un gigantesque marché était ouvert, proposant divers produits plus ou moins utiles. D'un côté, une douce odeur de fruits régnait, tandis que de l'autre, on entendait des clients crier que la marchandise était trop chère. On pouvait trouver son bonheur facilement là-bas. Que ce soient des vêtements ou des ustensiles de cuisine que l'on cherche, on peut tout trouver.
Aux alentours de quatorze heures, l'agitation était à son summum. On voyait même des princes ou des reines venus d'autres îles se balader dans les rues commerçantes. Il fallait dire que dans certaines boutiques, les robes étaient d'une superbe qualité et étaient dignes d'être portées par une princesse. Seulement, le prix de ces habits de luxe était suivi d'un nombre phénoménal de zéro.
Dans un quartier marchand un peu plus isolé, on trouvait de petits stands très modestes qui n'intéressaient que les gamins de rue et les voyous du coin. Mais ces stands continuaient à s'installer tous les mercredis à la même place, sans aucune crainte. Il fallait bien avouer que les petits voyous de cette île étaient loin d'être dangereux. Ils s'étaient même liés d'amitié avec ces pauvres commerçants. Ces pauvres enfants n'avaient tout simplement aucun toit où vivre, aucune nourriture à avaler, aucune distraction pour les occuper. S'ils traînaient dans ces rues, c'était simplement pour faire leur réserve de survie pour la semaine. Les marchands de ce coin avaient tous bon cœur, et ils se cotisaient pour acheter un morceau de pain et une petite bouteille de lait pour chaque enfant. Ce n'était pas beaucoup, mais leur salaire ne leur permettait pas de donner plus. En tout cas, les pauvres gamins s'en contentaient, et mangeait par petits bouts leur repas, afin qu'il dure une semaine.
Ce jour là, le vieux Tom venait d'installer son petit stand de maquettes de bateaux. Autrefois, il avait été un grand charpentier. Mais à présent, il avait abandonné sa passion afin de former deux apprentis et de leur enseigner tout ce qu'il connaissait. Deux ans auparavant, il s'était retrouvé dans une affaire de gangs pas très légale contre son gré: on l'avait manipulé, et quelqu'un avait tenté de l'assassiner. Il s'en était sorti avec trois doigts de la main gauche brisés et on avait pas pu les réparer. Après la perte de ses doigts, il prit conscience que si un jour il venait à mourir, il fallait que quelqu'un reprenne le flambeau. Parmi les gamins de rue, il trouva alors deux garçons qui avaient toujours rêvé de devenir charpentiers. Il ne s'entendaient pas très bien, mais un lien les unissaient et il se considéraient comme frères de cœur.
L'ensemble des marchands rassemblèrent les vivres dans une petite boite en bois et attendirent l'arrivée des enfants. Dix minutes plus tard, un troupeau de gamins déchaînés arriva dans la rue marchande. Il se mirent en file indienne, et on leur distribua à chacun leur ration pour la semaine. Ils étaient tous souriants et saluaient vivement les marchands. Vingt minutes s'écoulèrent, et tous les gamins étaient retournés dans leurs abris de fortune: des cabanons en bois pour certains, une grotte abandonnée pour d'autres... La plupart du temps, ils vivaient à sept ou huit au même endroit. Leurs habitats étaient emplis de choses diverses données par les commerçants ou trouvées dans les rues. Et c'était dans ces endroits qu'ils passaient leurs journées à jouer.
Lorsque plus aucun enfant n'était en vue, un petite fille aux cheveux noirs en bataille et à l'allure frêle s'approcha timidement du stand de Tom. Une fois arrivée devant, elle leva la tête. Ses pupilles étaient d'un bleu foncé terni, et ses cernes montraient que la fatigue qu'elle supportait était immense. Ses yeux légèrement rouges étaient des traces de ses longues nuits passées à pleurer. Un gros bleu colorait sa joue gauche et paraissait faire le triple de son volume initial. Son visage était barbouillé de terre et d'un peu de sang. La seule chose en elle qui paraissait encore avoir une âme d'enfant était ses lèvres. Roses et pincées, elles étaient le seul endroit de son visage qui n'était pas recouvert de blessures quelconques.
Tom, qui sentit la présence de la fillette, se retourna et sourit en reconnaissant sa protégée:
« Alors ma petite Robin, j'ai droit à un sourire aujourd'hui ? »
La petite lui fit un sourire triste, mais de ce sourire se dégageait une chaleur intense. Tom était la seule personne à qui elle faisait confiance. Les autres enfants de l'orphelinat la traitaient comme une esclave, ce qui n'était pas totalement faux.
Elle leva ses petites mains écorchées vers lui et il la prit délicatement dans ses bras. Robin serra le vieux charpentier du plus fort qu'elle put. Ses petits doigts s'agrippaient à sa chemise. Tom lui massa doucement le dos et lui murmura:
« Il n'y a personne, tu peux le faire. »
Alors elle hocha imperceptiblement la tête et ferma les yeux. Et elle pleura à ne plus pouvoir s'arrêter. Ses sanglots résonnaient dans toute la rue marchande, mais personne n'était présent pour les entendre. Comme à chaque fois qu'elle pleurait, Tom la serra fort contre lui alors que lui-même avait le cœur gros. Il resta ainsi, debout, la petite dans les bras, pendant presque quinze minutes. Et peu lui importait que sa chemise soit trempée .
XxX
Robin laissa échapper une dernière larme, puis elle s'essuya les yeux et renifla. Tom passa sa main dans ses cheveux en une caresse qui se voulait rassurante. Puis il la posa délicatement au sol. Les yeux de la petite étaient gonflées et encore larmoyant, mais elle souriait. Encore ce sourire chaleureux.
Tom ne la questionna pas sur la raison de son chagrin. Il savait déjà. Et cette pauvre petite n'avait ni l'envie ni le besoin de parler de ses problèmes. Ils s'assirent sur de petits tabourets déchiquetés, et se regardèrent longuement. Ils n'avaient pas besoin de parler pour se comprendre, le silence suffisait amplement. Et la simple présence de Tom aux côtés de Robin suffisait à la faire se sentir mieux. La gamine serra les poings sur ses cuisses sales, et parla faiblement:
« Comment vas-tu Tom-san ? »
L'interpellé leva la main gauche et bougea les deux doigts qui lui restaient.
« Comme tu peux le voir, je suis en forme ! »
La petite rit doucement pendant que Tom arborait un grand sourire. Ils restèrent ainsi pendant près d'une demi heure, se racontant des choses futiles de la vie. Mais plus le temps passait, plus le regard de Robin s'assombrissait. Elle souriait de moins en moins, jusqu'à ne plus sourire du tout. Lorsque la cloche du village sonna quinze heures, la petite retrouva la même expression qu'à son arrivée une demi heure auparavant: triste, faible, vide. Tom se leva et donna à Robin deux morceaux de pain, ainsi qu'une petite bouteille de lait. Elle les prit et les fourra dans une poche de sa petite robe violette. Tom lui caressa la tête et lui dit joyeusement:
« Profite bien de tes rations ma petite, et sois forte. »
Elle hocha la tête sans regarder le marchand. Et c'est la tête toujours baissée qu'elle repartit sans rien dire. Tom la regarda s'en aller, et lorsqu'elle fut assez loin, il dit pour lui même:
« Quelle petite courageuse... »
Puis il rangea ses affaires et s'en alla rejoindre sa maison, où ses deux apprentis l'attendaient.
XxX
En chemin, Robin fit quelques achats de nourriture et d'objets divers selon une liste bien précise. Tous les sachets qu'elle portait semblaient peser beaucoup plus lourd qu'elle. Un jeune homme qui la vit se démenant du mieux qu'elle pouvait pour porter tous ces achats dans la rue lui proposa de l'aide, mais elle ne lui répondit même pas et continua sa route, le regard fixé sur le sol.
Elle marcha comme cela pendant près de vingt minutes, et arriva devant un grand bâtiment. Les murs étaient faits de pierres jaunes, mais ils étaient tellement sales qu'ils viraient au gris. La grande porte à deux battants était en bois noir ébène, de même que les six fenêtres qui décoraient la façade. Au dessus de l'entrée, une grande pancarte était accrochée, et il y était inscrit en lettres de toutes les couleurs: ORPHELINAT. Robin trouvait cette pancarte bien hideuse avec tous ces traits gras faits par des enfants, et elle rit intérieurement en se disant que, décidément, elle n'avait pas eu de chance.
Elle s'avança sur le perron, et leva le poing pour frapper à la porte. Mais il resta suspendu dans l'air en tremblant, pendant qu'elle serrait les dents. Elle ferma les yeux très fort, et se décida à frapper. Quelques instants plus tard, la porte s'ouvrit sur une femme d'une trentaine d'années, rousse, au visage clairsemé de quelques taches de rousseurs. Elle avait une silhouette svelte et avait beaucoup de charme. Ses longs cheveux bouclés retombaient gracieusement sur ses épaules, et entre ses lèvres, une cigarette se consumait lentement. Quand elle vit Robin, elle sourit et lança joyeusement:
« Oh c'est toi Robin ! Allez, entre ! »
La petite entra timidement, la tête baissée. La femme rousse jeta un coup d'œil aux alentours, puis referma rapidement la porte. Robin était partie dans la grande cuisine de l'orphelinat, et avait commencé à ranger les achats dans divers placards et tiroirs. C'était presque un automatisme, elle semblait connaître cet endroit comme sa poche. La rousse se posta à l'entrée de la cuisine et observa Robin aller et venir dans la salle. Lorsque la petite termina de tout ranger, elle se positionna juste devant la rousse et attendit. Le sourire de la femme avait disparu, et elle regardait maintenant Robin avec un air blasé. Elle leva la main.
Une gifle.
Robin se frotta doucement la joue, mais ne bougea pas pour autant. La rousse la regardait maintenant avec mépris. Son regard transperçait tout, et elle semblait pouvoir tuer la petite devant elle. Cette fois, elle leva le poing.
Un coup.
La gamine se retrouva au sol, se tenant les côtes. Elle ne pleurait pas, elle semblait juste souffrir. Son regard dans le vide, elle n'eut pas le temps de voir que la rousse s'approcha encore d'un peu trop près.
Encore un.
Le coup de pied qu'elle venait de recevoir lui avait transpercé le ventre. Elle avait mal. Et elle ne respirait plus de façon régulière. Elle eut soudainement envie de vomir, mais elle ne pouvait pas. Elle ne devait pas.
La femme s'accroupit près d'elle, et son visage afficha un léger sourire en coin. Elle parla d'une voix qui semblait bien plus rauque que dix minutes plus tôt.
« Ça t'apprendra à ne pas dire bonjour à celle qui te donne un toit. »
Puis elle s'en alla. Robin se releva difficilement et se traîna du mieux qu'elle pouvait dans l'escalier qui menait au premier étage. Sur le chemin, elle croisa des enfants qui la bousculèrent et lui tirèrent les cheveux. Elle tomba sur quelques marches, mais se releva encore et monta.
Arrivée au premier étage, elle dû monter encore de deux paliers, pour arriver au grenier. Il lui fallut un peu de temps pour ça, car son ventre lui brûlait toujours autant. Une fois tout en haut, elle dû prendre une petite échelle et ouvrir une petite trappe pour accéder au grenier. C'était sombre, et seule une petite fenêtre servait d'éclairage à la pièce. Elle n'était meublée que d'un lit et une commode sur laquelle étaient posés quelques livres. Le lit était recouvert d'un matelas très fin, et d'une couverture encore plus fine. Tellement fine qu'elle ressemblait plus à un foulard qu'à une couverture.
Robin monta l'échelle dans le grenier, et referma la trappe. Elle la posa dans un coin et alla ouvrir la fenêtre. Puis elle se dirigea vers la commode et ouvrit le premier tiroir. Il était vide. Elle y déposa les deux morceaux de pain et la bouteille de lait, puis le referma. Elle ouvrit ensuite le second tiroir, où se trouvaient une robe identique à celle qu'elle portait, un petit pull noir, trois culottes et un jogging gris. Elle retira ses chaussures et les déposa dans ce tiroir. Ses pieds étaient rouges, ses talons et ses doigts de pieds étaient recouverts de croûtes, et certaines saignaient. Enfin, elle ouvrit le dernier tiroir. Il y avait du désinfectant et du coton à l'intérieur. Elle les prit et soigna ses pieds et ses blessures. Cela terminé, elle regarda par la fenêtre et soupira. De toute manière, elle devait y retourner.
XxX
Robin descendit et se rendit dans la salle à manger. Tous les enfants y étaient attablés, et mangeaient comme des ogres. La petite resta dans un coin, attendant qu'ils finissent et retournent dans leur chambre. Il y avait encore des restes sur la table, et elle s'en approcha, la main levée. Mais on la poussa, et un petit garçon s'empara du dernier morceau. Elle baissa la tête, gênée et demanda d'une petite voix:
« Mademoiselle Akuma, il n'y a pas de restes... »
La femme rousse qui était assise dans un coin de la salle la toisa avec mépris et cria:
« Tu n'avais qu'à te faire à manger, petite garce ! »
Elle se leva et s'avança rapidement vers elle. Puis elle lui prit le menton entre ses doigts, en enfonçant ses ongles dans la peau sale de la petite, et l'obligeant à la regarder dans les yeux:
« Comme si j'avais besoin de toi ici ! »
Puis elle relâcha violemment son menton, lui laissant dessus une griffure rouge. Elle lança à la petite:
« Ah ! Tu me dégoûtes. Regarde comme tu es sale !
- Je n'ai pas l'autorisation d'utiliser les bains de l'orphelinat mademoiselle.
- Tais-toi ! Comment oses-tu me répondre, petite insolente ! »
Elle la gifla. Puis elle tourna les talons, et avant de sortir, elle dit à Robin:
« Dépêche toi de tout ranger, et après ça, tu iras te laver sur la plage.
- Mais mademoiselle, il fait sombre dehors, c'est déjà la nuit...
- Tu as quelque chose à redire ?
- Non mademoiselle. »
Puis elle s'en alla pour de bon. Robin leva les yeux vers la table: elle était horriblement sale et dessus étaient posées plus d'une quarantaine d'assiettes, de bols ou de casseroles. Elle commença à débarrasser, et emmena tout dans l'évier. Une fois cela fait, elle dû laver toute la vaisselle, l'essuyer et la ranger.
Une heure plus tard, tout était terminé. Elle s'essuya les mains et monta sans bruits jusqu'au grenier. Là, elle prit sa deuxième robe, son jogging et enfila ses chaussures. Puis elle redescendit en silence. Il ne fallait surtout pas qu'elle réveille les autres. Elle ouvrit la porte principale et sortit.
Dehors il ne faisait pas très froid. Mais la nuit était noire, et le ciel plein de nuages gris qui ne laissaient passer aucun rayon de lune. La petite inspira un grand coup et partit en direction de la mer. Elle n'était qu'à quelques pas de l'orphelinat, elle n'eut donc pas à marcher longtemps.
Robin posa ses vêtements sur le sable fin et se déshabilla. Elle s'avança doucement dans l'eau froide qui la faisait trembler de tout ses membres. Ses dents claquaient. Une fois complètement dans l'eau, elle frotta son corps avec ses mains, puis son visage, le sel lui piquant les yeux. La petite trempa ses cheveux dans l'eau mais n'y resta pas très longtemps et retourna sur la plage. Là, elle s'assit sur ses vêtements sales, la tête sur ses genoux repliés contre sa poitrine. Elle attendit patiemment d'être sèche en grelottant, nue.
Elle enfila son autre robe, son jogging et ses chaussures et retourna à l'orphelinat. Robin monta au grenier, ouvrit un tiroir de la commode et arracha un petit morceau de pain. Elle le porta à sa bouche et le mâcha doucement, lentement. Elle voulait faire durer cette nourriture, elle en avait bien trop besoin. La petite brune prit son pull dans l'autre tiroir et l'enfila. Puis elle se blottit dans sa fine couverture et s'endormit, ses dernières pensées se tournant vers son bienfaiteur, Tom.
Et voilà, fin du chapitre 1. Qui est plus un prologue, en fait.
Akuma, veut dire Démon. Je dois avouer qu'au départ, je n'en savait rien, et, au final, je suis contente de ce nom !
Bref, à bientôt pour un prochain chapitre !