Voici le premier chapitre d'une histoire qui date de plus de... de 7 ans maintenant, je pense. Je l'avais écrit à l'époque lorsque j'avais encore un grand intérêt pour Naruto, et je l'avais posté sur le site Way of Naruto. Bon, vous comprenez donc qu'il y a beaucoup d'invraisemblances par rapport à l'histoire canon maintenant, vu qu'on connait l'identité "d'un certain personnage". Du coup, il n'y a aucun spoil, ce n'était à l'époque que ce que j'imaginais. Bon, bien sûr, j'ai relu l'histoire, corrigé les nombreuses fautes (l'horreur, j'avais écrit de telles "choses ?"), et enlevé quelques parties inutiles pour en rajouter d'autres. It's a remastered version, you know ? Yeah, yeah. Disclaimer : Les personnages appartiennent à Masashi Kishimoto, bien sûr.
C'est parti !
Chapitre 1: Une illusion
Il faisait noir. Le sol, le ciel, l'horizon, tout était noir. Kakashi était debout face à un homme, suspendu dans un vide sombre et oppressant. Mais l'inconnu avait un oeil fermé et le dardait de son unique oeil droit. Il avait un visage enfantin mais semblait avoir le même âge et la même taille que Kakashi. Ses cheveux noirs luisaient dans les ténèbres puissantes de cet endroit vide de sens. Puis l'homme sourit et quelque chose résonna dans sa tête :
-Toujours aussi sûr de toi, n'est-ce pas ?
Il en était sûr, cet homme était l'une de ses connaissances... Mais qui ?
Puis alors que Kakashi tournait la tête à sa gauche, il se vit… Lui, en son enfance ! Lui qui le fixait, avec ce regard froid d'auparavant…
-Qu'est-ce que tu regardes ainsi ? Laisse-moi ! lâcha agressivement son propre reflet.
Kakashi voulut remettre son double à sa place, et s'aperçut qu'il ne pouvait plus parler. Plus de voix... Le petit Hatake détourna le regard, devenant soudainement aussi neutre qu'un automate. Kakashi suivit son regard. Il tomba sur…
Non. C'était impossible. Obito, le petit enfant de douze ans fixait son propre reflet. Ses vêtements étaient les mêmes que ceux qu'il portait lors de son trépas. Alors... L'homme en face de Kakashi était donc ce qu'Obito serait devenu s'il n'était pas mort ? Oui... Les paupières fermées ne contenaient pas d'œil. Celui-ci se trouvait dans l'orbite de Kakashi…
L'Obito adulte le fixa avec son unique œil empli de haine.
-Alors ? Tu vois ce que je suis ? Toi, celui qu'on surnomme... Le déchet, le Copy-Sharingan Kakashi…
Il aurait voulu crier de toutes ses forces. S'enfuir. Mais il ne pouvait pas.
-Tu vas me rendre mon cadeau, non ?
Alors Obito attrapa Kakashi par le col et le souleva. Il redressa son autre main et resta en suspens quelques instants. Puis enfonça ses doigts dans l'oeil gauche de l'homme. Une horrible odeur de sang. Horrible. Puis Kakashi sentit la douleur s'emparer de son cerveau qui explosait. Une succion de sang. Il sentit les ongles gratter l'orbite jusqu'au fond de son crâne. Il entendit un cri retentir en écho. Le sien...
Kakashi était livide. Il était allongé dans son lit. La fenêtre ouverte à sa droite laissait passer un courant d'air léger. L'aube s'était levée et le jour commençait à pointer son nez. L'homme reprenait son souffle, sa tête lui faisait terriblement mal. Il palpa son visage à la recherche de son oeil gauche. Oui, le Sharingan était toujours là, il pouvait aussi sentir la cicatrice sous ses doigts. Alors tout cela n'avait été qu'un rêve ?
Kakashi se leva et se dirigea vers le vestibule de sa maison. Il revêtit son uniforme de Juunin et prit son étuis à Kunaï, juste à côté d'une petite boîte argentée. L'homme posa sa main sur la boîte quelques instants, puis l'ouvrit. Il y avait à l'intérieur le Wakizashi de Croc Blanc, son seul souvenir de lui... Il se rappela du drame irréparable du jour de sa mort.
-…Quel imbécile je faisais… marmonna Kakashi, nostalgique.
La douleur cuisante dans sa tête s'était apaisée. Il posa la boîte et enroula l'étui à Kunaï autour de sa jambe. Il prit ensuite le sac d'offrandes qu'il avait préparé la veille, ouvrit la porte et sortit.
Kakashi se dirigeait vers le cimetière. Pour une fois, il y allait plus tôt que d'habitude. Le paquet d'offrandes devenait pesant dans ses bras. Il traversa la longue allée de pierres tombales sombres recouvertes d'une légère mousse. Une mousse qui semblait pousser en souvenir de la vie de ceux qui trépassaient pour reposer à jamais sous terre. Le cycle de la vie était ainsi. La mort engendrait d'autres formes. Ces formes périssaient lentement, et en engendraient d'autres. Jusqu'au jour où il ne resterait plus rien…
Certaines pierres étaient intactes grâce aux proches qui venaient les nettoyer et prier tous les jours. Devant chacune d'entre elles, on pouvait voir un léger creux, là où s'asseyaient les veufs et orphelins pour pleurer leurs parents. De biens tristes images peuplaient ce lieu aveugle de tout bonheur…
Kakashi arriva enfin devant la septième stèle des Mort Au Combat. Il y en avait une pour chaque génération. Les noms étaient gravés dans la roche dans l'ordre alphabétique. Tellement de gens avaient perdu la vie à cette époque. Mais l'un des noms était le plus familier à Kakashi : Uchiwa Obito, mort en sauvant Kakashi d'un éboulement de pierres dévastateur. Durant six mois avant ce drame, il avait été infect avec le garçon et au moment le plus critique, il avait hésité longuement avant de partir au secours de Rin, leur coéquipière.
-Mais quel imbécile je faisais… murmura Kakashi.
Il prépara les offrandes et fit brûler de l'encens pour prier à l'âme d'Obito, puis s'accroupit. Il tâtonna le sol en dessous de la stèle et souleva une pierre. A l'intérieur de ce petit nid, « elles » y étaient toujours. Les lunettes de protection d'Obito gisaient toujours sous la pierre. C'était là que Kakashi les avait cachées durant toute son enfance pour remplacer le corps de son ami défunt. Car on ne l'avait pas retrouvé sous les décombres. D'ailleurs, le jeune garçon qu'il avait été n'avait pas eu le courage de voir une seconde fois le cadavre sanglant d'un être cher. Souvent, cette question le taraudait : qu'était devenu le corps de son ami ? Il savait que c'était pertinemment absurde d'y penser : Obito était belle et bien mort, tout comme son père. Kakashi se plongea alors dans une intense réflexion, ou plutôt une intense tristesse. Si seulement il était arrivé à temps, si seulement il avait suivi Obito pour sauver Rin, rien de tout cela ne serait arrivé…
Mais Kakashi sentit soudain son crâne l'élancer. Il prit sa tête entre ses mains et la serra fort pour apaiser la douleur. Cela était inutile. Une voix résonna dans ses oreilles, vibra dans tout son être :
-Et qui l'a tué ?
Kakashi sentait ses tempes battre à une allure folle... La voix se rapprochait, plus frappante que jamais :
-Qui M'A tué ?
Kakashi vit un visage se former sur la tombe. Un visage doté d'un seul œil…
-C'EST TOI ! hurla la voix.
Des échos cuisants résonnaient dans sa cervelle... Le « C'est toi » ne semblait jamais vouloir disparaître. Kakashi sentit ses oreilles siffler. Il hurla, s'effondra par terre.
Quelques secondes plus tôt, Kurenai était là, devant la stèle d'Asuma. Elle avait déposé des fleurs de lys devant sa tombe, l'avait nettoyée et avait brûler de l'encens. Son regard était plongé dans le vide, elle n'arrivait pas à quitter la pierre des yeux. Elle voulait qu'il soit encore là, mais c'était impossible.
Elle fut sortie de ses pensées par un cri de douleur retentissant derrière elle. Quand elle tournait la tête pour trouver la voix, elle vit, beaucoup plus loin, Kakashi penché sur une des pierres tombales. Kurenai couru aussi vite qu'elle put, effarée. Arrivée devant le jeune homme, elle lui saisit l'épaule, soucieuse.
-Kakashi ! Que se passe-t-il ? Réponds-moi !
Kurenai essayait d'être efficace. Mais elle n'y connaissait rien en médecine. Que pouvait-elle faire ? Quand elle regarda le visage de Kakashi de plus près, elle vit que son oeil visible était brouillé, comme caché par un voile. Kurenai comprit : il était victime d'une puissante illusion. Elle exécuta des signes et posa ses doigts joints sur le front de Kakashi. La douleur sembla s'apaiser. Son corps se détendit. L'homme n'eut que le temps de poser un regard sur la jeune femme, puis sombra dans le noir du sommeil.
Qu'avait-il pu bien voir ? Que s'était-il donc passé ?
Kurenai se reprit : ce n'était pas le moment de se poser des questions aussi vaines. Elle interpella un passant avec insistance pour l'aider à transporter son ami à l'hôpital. Et ce le plus rapidement possible…