JUNKIE

Rating : T pour drogues et violence.

Ceci est un UA situé à Londres, de nos jours. Présence de OC mineurs. Aucun spoil.

Je rappelle que la consommation, la détention et le trafic de stupéfiants est illégal et dangereux, etc.

Mes chéris, mes Lecteurs adorés à la fidélité en béton, voici le dernier chapitre de Junkie. Des remerciements sont nécessaires, parce que sans vos merveilleuses reviews et vos avis éclairés, ce ne serait foutrement pas pareil.

Merci donc mille fois à, dans un ordre plus ou moins chronologique : Hanako Hayashi, ShikaeshiYuukito, MissGossipAddict, Les Cupidons de l'Apocalypse, Butterflyellow, Jude O'Malley, sakura-okasan, Arthelils , Erilys, Antsybal, Indonis, Qyume, Ryokushokumaru, Adagia742, Glasgow, Lawy, Calice24, Loow, Yumi-chan, Zarryn, Ada-Diana, Chou, QuidamS, Saturne, Egwene Al'Vere, Blaue-Lauferin, Harmonie-Dream, love NCIS - Sherlock BBC, Proserpine, woodentops, Asadal, yaone-kami, Mael Garnott, Badou, LayaCaldin, serirarah, Anne-Ju, DuranDamn, Aywelin, Vera Spurnes, Grimmynette, Jam2, Kanzer, misro, Hoshiya, anitadraz, Phb, Yunoki, EmyKlevers, Chou-Gum, deltaplane, CastielaMalfoy, Amy, Sam-ZB, EvyHolmes, TheLauloo, Isatis, TooruTenshi, Leya Anhaylla, Chaimette, Jun-Fuu, tristana, Akarisnape, Coco-miel, marylouleach, Jeananas, The Ice Cat, juste-un-lien, Aoi Black Shiro, K.Y.T, Sham-Rock Cross, Cello-no-Tenshi, And just like that ; avec une mention spéciale pour Ruize, évidemment ; et tous ceux qui ont suivi cette fic et/ou l'ont mise en favoris.

Mes très chers Lecteurs, qui même horriblement frustrés par ma persévérance à garder un John affreusement hétéro, et rendus dingues par mes cliffhangers diaboliques, n'ont jamais cessé de me soutenir. Vous êtes des héros, les gars. Sincèrement. Je vous kiffe grave.

Enfin, puisque toute chose a une fin, j'espère au moins que vous serez satisfait de celle-ci – et puis, sans déconner, j'ai prévu un bonus sous la forme d'un OS sur le mariage de Zara.

Enjoy.


Chapitre 36


Ils passèrent le reste de l'après-midi à traîner au St James Park, observant les écureuils en discutant de tout et de rien. Ils ne reparlèrent pas de Moriarty, mais Sherlock savait que John était toujours inquiet – l'idée était un sacré euphémisme.

Lui se sentait plus impatient que tourmenté. Ce défi, ce jeu était une occasion inespérée. Son cerveau bouillonnait déjà rien qu'à l'idée d'affronter cet homme si fou mais si terriblement intelligent, cet ennemi inattendu et, quelque part, à sa hauteur. Ça, bien sûr, il ne pouvait pas le dire à John. Ne voulait pas, en fait. Il craignait d'accroître encore son inquiétude, de le mettre dans le doute. Puis il pouvait gérer ça seul.

Sherlock avait conscience qu'il avait encore peu utilisé ses vieilles techniques de déduction, que ses cellules grises étaient moins vives qu'avant la drogue. Mais avec un peu de temps et d'entraînement, il allait retrouver les capacités d'analyse extraordinaires qui l'avaient caractérisé pendant toutes ses années. Seulement maintenant, il avait envie de vivre, et des gens à protéger, motivations bien plus fortes que l'attrait du jeu pur. Les choses risquaient d'être franchement intéressantes.

Il faisait nuit depuis longtemps quand ils rentrèrent à l'appartement et comme aucun d'eux n'avait faim, ils se couchèrent sans manger. Le bras de John se retrouva à nouveau posé en travers de sa taille, ce contact léger et rassurant qui était devenu habituel entre eux. Sherlock s'endormit le premier, l'impression d'être chez lui de plus en plus forte.


Quant Mycroft Holmes reçut la lettre, il fut d'abord incapable de l'ouvrir.

C'était pourtant son nom sur l'enveloppe blanche, et l'adresse était la bonne. Il passa néanmoins un moment à lire et relire les quelques lignes sur le papier, assis à son bureau, penché au-dessus de la pile de courrier et un verre de whisky posé sur un dossier. Il avait encore une tonne de travail et Anthéa attendait ses instructions, debout face à lui, impassible et élégante dans son tailleur noir. Elle tapait vivement sur l'écran tactile de son téléphone, son visage rendu pâle par la lumière blanche de l'appareil.

C'était l'écriture qui l'empêchait d'ouvrir cette foutue enveloppe.

Droite, en traits secs, toute en majuscules et légèrement penchée. Faussement désinvolte, mais déterminée. Mycroft avait une excellente mémoire des détails et il n'eut aucun mal à associer un nom à cette calligraphie. Sherlock. Son frère. Celui qui portait des marques de piqûres sur les bras. Qui avait vécu trois ans à la rue. Qui avait accordé sa confiance à un type sorti de nulle part. Qui avait fui après l'avoir assommé le soir de Noël.

Mais Mycroft ne lui en voulait pas. Ne lui en avait jamais voulu. Il savait que lui-même avait fait des erreurs et connaissait son frère, contrairement à ce que Sherlock pensait. Il se moquait d'avoir passé deux jours à l'hôpital parce que les médecins craignaient une hémorragie interne, se moquait de cette cicatrice fine et irrégulière cachée par ses cheveux. Tout ce qui importait, c'était de retrouver Sherlock et de le sortir de cette enfer appelé drogues. Le reste n'avait aucune importance.

Et voilà qu'après avoir lamentablement échoué, Mycroft recevait une lettre de son frère.

-Monsieur ?

Il leva les yeux. Anthéa le regardait, une pointe d'inquiétude dans le regard. Cette fille était une perle, et il l'avait embauchée pour être sa secrétaire personnelle – entre autres – quelques semaines après l'avoir rencontrée, deux ans plus tôt. Le fait qu'elle utilise un pseudonyme ne le gênait pas.

-Oui, ma chère ?

-Vous n'ouvrez pas votre courrier ?

-Je vais le faire.

-Vous n'avez pas l'air franchement décidé.

Mycroft lui jeta un regard agacé et elle haussa un sourcil avant de baisser les yeux sur son téléphone.

-Tu peux me laisser seul un instant ? demanda-t-il d'une voix moins assurée.

Anthéa leva à nouveau la tête.

-D'accord, dit-elle après un temps d'hésitation.

Elle se retourna et le claquement de ses talons résonna dans son bureau. Il attendit que la porte soit fermée et prit la lettre, soupirant avant de déchirer le haut de l'enveloppe. Il en tomba une feuille pliée en trois.

-Allons-y, murmura-t-il au silence.

Mycroft déplia soigneusement le papier et commença à lire.


John était un homme d'habitudes et la semaine qui suivit cette histoire avec Moriarty dissipa totalement son inquiétude. Il y pensa de moins en moins, puis plus du tout et finit par reléguer ses idées désagréables dans un coin de son esprit. Si Sherlock en prit conscience, il ne fit aucun commentaire.

Le matin, l'ex-junkie se levait à six heures pile. Il faisait du café ou du thé, selon son humeur, et en buvait une tasse près de la fenêtre du salon en fumant sa première cigarette. À six heures et demie, il prenait une douche et allait s'habiller dans la chambre, en profitant pour secouer John s'il avait du mal à se lever. Le médecin prenait son petit-déjeuner dans la cuisine pendant que Sherlock lisait le Times, assis face à lui. Puis John allait se préparer pendant que lui jouait quelques accords de violon pour patienter.

Ils ne parlaient pas le matin, ils n'en avaient pas besoin.

À huit heures, ils sortaient dans la rue et prenaient le métro jusqu'au centre – ou plus rarement, Darren venait les chercher avec la camionnette. John saluait ses collègues, passait voir ses patients, triait la paperasse et vérifiait ses mails. En général, il commençait à travailler vers neuf heures. Sherlock retrouvait Carol au dortoir, échangeait parfois quelques mots avec Solveig s'il la croisait et prenait à nouveau le métro jusqu'à Scotland Yard – où il en profitait pour affiner ses techniques de déductions, déterminant nombre d'informations sur les passagers.

Il ne rentrait pas dans le commissariat et attendait que Greg sorte. Ils fumaient chacun une cigarette en discutant – de manière formelle au début puis avec plus de familiarité – et l'inspecteur lui parlait des affaires qu'il avait à lui confier, de celles pour lesquelles il voulait son avis. Sherlock répondait de plus en plus rapidement et avec une facilité croissante, parvenant à trouver un coupable en quelques minutes. Quand il ne parvenait pas à déduire, il se plaignait du manque de données et Greg prenait un air agacé.

Mais le lendemain, quelques pages ou photos seront immanquablement ajoutées au dossier. Sherlock repassait ensuite à l'appartement le temps de réfléchir aux nouvelles affaires, avachi sur le canapé, ou de ranger son mind palace. Il y avait ajouté une pièce pour Moriarty, une reproduction du bureau trop grand de l'entrepôt. Ça ne lui avait pas servi pour le moment, mais il savait que le jour viendrait, qu'il finirait par recroiser le criminel consultant.

John déjeunait soit avec Sarah, soit avec Greg, soit avec Sherlock. Avec les deux premiers, il allait chez Angelo ou ailleurs. Avec son colocataire, il achetait des fish and chips et traînait au St James Park. Là, ils parlaient des patients, des affaires et des courses que John devait faire. Puis le médecin retournait bosser et Sherlock faisait un peu de travail de terrain si besoin – interroger des suspects, passer à la morgue, etc. Jusque là, il n'en avait pas vraiment besoin, mais il préférait agir que lire un dossier.

Greg commençait à envisager la possibilité de lui donner accès aux scènes de crime pour les vols ou les meurtres, mais il craignait la réaction de ses collègues.

John rentrait du centre vers six heures et lisait un bouquin ou regardait la télévision. Sherlock jouait du violon ou empruntait l'ordinateur de Wilfried s'il était chez lui – de préférence, sans sa copine. Une fois, Mrs. Hudson passa en début de soirée et leur cuisina quelque chose, mais sinon ils commandaient chinois ou faisaient réchauffer des plats surgelés, mangeant sur le canapé en regardant un feuilleton.

Si l'intrigue était policière, Sherlock trouvait le coupable, le mobile et la chute au bout de quatorze minutes. Si c'était une romance ou une comédie, il lâchait un ennuyeux à intervalle régulier mais n'essayait pas de changer de chaine. Plus tard, John prenait une douche et Sherlock fumait à la fenêtre du salon. Ils allaient se coucher entre dix et onze heures, échangeant quelques remarques sur la journée, ayant parfois un fou rire qui durait toujours assez longtemps pour leur faire mal au ventre.

John s'endormait le premier, Sherlock blotti contre lui en regardant les fissures du plafond avant de sombrer. Puis le lendemain, les choses recommençaient.


Mycroft se manifesta au début de la deuxième semaine. C'était le mardi matin et Sherlock venait à peine de se lever. Il était d'humeur café, aujourd'hui, et il tenait sa tasse dans une main et son Zippo dans l'autre. On sonna à la porte et il soupira, renonçant à allumer sa cigarette. Il la posa sur la table et glissa le briquet dans la poche de son jean avant d'aller ouvrir. Il avait acheté des vêtements la veille mais portait un pull de John, les manches relevées jusqu'aux coudes – en se levant, il avait attrapé le truc le plus proche.

-C'est vous, Sherlock Holmes ?

Le type lui était totalement inconnu, vêtu d'un genre d'uniforme.

-Oui. Qu'est-ce qu'il y a ?

-Signez ici, ajouta-t-il en lui tendant un bloc de feuilles à moitié noircies.

Sherlock acquiesça et griffonna son nom dans la case.

-C'est en bas. Je monte pas ça, j'ai pas le temps.

Et le livreur disparut dans les escaliers. Sherlock soupira et but une gorgée de café avant de poser la tasse sur la table. Il alluma sa clope, en tira une bouffée de tabac puis descendit dans le hall. Une demie douzaine de caisses en plastique bleu foncé était empilée en bas des escaliers. Sherlock arqua un sourcil et examina celle du dessus. Il n'y avait aucune étiquette, rien qui n'indiquait l'expéditeur. Mais bizarrement, Sherlock sut que c'était son frère.

Il n'avait reçu aucune réponse à sa lettre mais savait qu'il finirait par faire quelque chose. Des caisses bleues, donc.

Sherlock sourit pour lui-même et tira sur sa clope avant de soulever la première. Elle était plutôt lourde et il regretta de ne pas s'être remis au sport, regretta ses kilos perdus avec la drogue. Après la troisième caisse, il s'appuya contre la rambarde de l'escalier pour reprendre son souffle, se demandant s'il ne pouvait pas réveiller John plus tôt.

-Sherlock ?

Il se retourna. Wilfried se tenait dans l'ouverture de la porte de son appartement, uniquement habillé d'un jean noir déchiré à la cuisse et d'une veste à fermeture éclair ouverte sur son torse nu. Il venait visiblement de se lever.

-Bonjour, Wilfried. Je vous ai réveillé ?

-Putain, ouais. Mais qu'est-ce que vous foutez, mec ?

-Je monte des caisses. Livraison, indiqua-t-il platement.

-Z'avez l'air essoufflé.

-Je manque d'exercice, admit-il.

Wilfried considéra les taches bleues qu'il apercevait du haut des escaliers et acquiesça à la question muette de son nouveau voisin de palier.

-Faites moi un café et je vous file un coup de main.

Sherlock retourna dans la cuisine le temps de remplir une tasse – verte, il laissait la noire à John par habitude – et lui tendit. Wilfried en but une longue gorgée, la posa sur le sol et descendit les escaliers. Quant John se leva, toutes les caisses étaient dans le salon et son voisin était attablé face à son colocataire.

-Heu, Wilfried ?

-Salut, John.

John interrogea Sherlock du regard qui répondit par un vague haussement d'épaules. Le médecin acquiesça et se servit une tasse de café. Après une conversation légèrement ensommeillée, Wilfried rejoignit son propre appartement et ils reprirent leur routine.


Huit heures. Sherlock attendait dans le salon, assis dans le canapé, les yeux rivés sur les caisses bleues comme s'il essayait de voir au travers. Il hésitait entre les ouvrir seul ou attendre John. Il était persuadé que ça venait de Mycroft mais n'avait aucune idée de ce qu'elles pouvaient contenir. Ça, il ne l'avait pas vu venir, et il sourit en se disant que son frère pouvait encore le surprendre. Intéressant.

-Qu'est-ce que tu fais ?

Sherlock leva les yeux vers John et haussa les épaules.

-Vas-y, ou on va être en retard au centre, ajouta le médecin en s'asseyant sur l'accoudoir du fauteuil.

Sherlock se leva et ouvrit la première caisse. Il cligna des yeux en voyant – en reconnaissant – le contenu, incrédule et surpris. Deux microscopes, soigneusement enveloppés dans du papier bulle, et une trousse en cuir remplie de scalpels et de pipettes, tout un matériel scientifique qu'il connaissait bien. Parce que c'était le sien, vieux d'au moins six ans.

-Alors ?

La voix de John le fit presque sursauter.

-Il faut que je regarde le reste, répondit-il distraitement.

Sherlock souleva et posa la première caisse sur le côté et ouvrit la deuxième. Des bouquins, des encyclopédies, des dictionnaires, des ouvrages sur l'anatomie et les sciences. Les couvertures étaient tâchées de café et abîmées, les pages cornées et jaunies. Troisième caisse. Des vêtements, pliés et lavés, qu'il n'avait pas porté depuis trois ans. Un poster représentant le tableau périodes des éléments.

Quatrième. Des bibelots, une petite loupe, un crâne humain qu'il avait piqué dans un musée quand il avait vingt ans. Il lui avait donné de multiples noms : William, Sigmund, Desmond, Aloïs, s'adressant à lui comme à un ami, la plupart du temps quand il s'ennuyait ou qu'il était sous LSD. Cinquième. Des partitions pour violon. Des feuilles et des feuilles, retenues par des trombones argentés ou rangées à la va-vite dans des pochettes cartonnées.

Puis la sixième. Des livres pour enfants, des jouets, une balançoire – celle du jardin, quand il avait dix ou douze ans, juste un siège en plastique rouge aux anneaux rouillés. La corde avait cédé alors qu'il se balançait, et c'était Mycroft qui était venu le trouver, lui, le gosse trop intelligent pour un monde trop cruel, pleurant et reniflant, ses petites mains serrant le bas de son t-shirt alors que la douleur sciait son dos. Mycroft qui avait sourit doucement et vérifié s'il ne saignait pas, s'il n'était pas tombé sur la tête.

Mycroft qui avait su qu'il était terrifié, perdu, déboussolé par cette chute inattendue. My qui avait dit tout va bien, tu es en sécurité, je suis là. Et Sherlock l'avait cru.

-Sherlock ?

Il leva les yeux et regarda sans comprendre l'expression inquiète de John.

-Est-ce que ça va ?

-Oui, dit-il faiblement sans parvenir à reconnaître le son de sa voix.

-Tu pleures.

Il toucha brièvement son visage.

-Je ne m'en étais pas rendu compte.

John se leva pour voir le contenu de la caisse, prenant en même temps sa main, fermement et tendrement. Sherlock la serra fort alors qu'il examinait les livres pour enfants, les jouets, la balançoire

-Il y a un mot, dit-il en lui tendant une feuille de papier pliée en deux.

Sherlock l'ouvrit de sa main libre en reniflant. C'était l'écriture de Mycroft, aussi lisse et droite qu'avant, sans la moindre boucle. Juste quelques lignes.

J'ai pensé que tu aurais envie de retrouver tes vieilles affaires mais que tu serais incapable de passer à la maison. Tu sais où me trouver, néanmoins je comprendrais que tu n'aies pas envie de me voir pour le moment. Je ne te pardonne pas pour la simple raison que tu n'as jamais rien fait que je puisse te reprocher. Concernant la drogue, mes félicitations. Je suis fier de toi, Sherlock. Mes amitiés au docteur Watson.

PS : Tu trouveras un téléphone au fond de la caisse, fais-en bon usage.

Mycroft n'avait pas signé et Sherlock sourit en se disant que qu'il n'avait pas changé. Le téléphone était un BlackBerry flambant neuf et quand, plus tard, Sherlock l'utilisa, il trouva le numéro de son frère déjà enregistré dans la liste de contacts.

John lâcha sa main et essuya ses larmes du bout des doigts, ses yeux acajou accrochés aux siens, aussi forts et solides et rassurants qu'auparavant.

-Ton frère est un type surprenant. Ce sont tes affaires, alors ?

Sherlock hocha la tête, brusquement perplexe. Il avait pleuré mais ne se sentait pas triste. John sourit comme s'il avait lu dans ses pensés.

-Ce sont des larmes de joie, Sherlock.

-...C'est bizarre.

-Non, c'est normal.

Sa remarque le fit grimacer et John rit un peu avant de le prendre de ses bras. Sherlock enfouit son visage dans son cou, fermant les yeux en s'agrippant à son pull. Il y eut un silence, puis il releva légèrement la tête.

-Où est-ce qu'on va mettre tout ça ? Murmura-t-il.

-J'en sais rien, on fera de la place.

-Il risque de venir, maintenant.

-Mycroft ?

-Oui. Je le connais, il va nous harceler.

John passa une main dans ses boucles brunes et Sherlock se traita mentalement d'abruti. Même lui, il ne croyait plus à cette fausse animosité envers son frère.

-Mais ce que tu voulais, répondit John en souriant.

Sherlock ne trouva rien à dire et rouvrit les yeux, regardant le mur devant lui, l'ouverture vers la cuisine et la lumière matinale qui baignait l'appartement. Ce décor lui était devenu familier, et même s'il était simple et banal, il le trouvait magnifique. C'était un truc qu'il avait oublié avec la drogue, ça.

Que les choses pouvaient être belles sans LSD.


(Note : L'OS-bonus devrait posté d'ici deux à trois semaines : il s'agira du mariage de l'amie commune de Clara et Harry, avec ces dernières, entre autres. )