Titre : RAPT
Disclaimer : Pour le besoin de l'histoire, certains personnages ont été tirés de mon imagination sinon les personnages principaux appartiennent à JKR ! Lucky you !
Genre : Angst/Yaoi /Aventure/…
Pairing : HP/DM … ça vient, ça vient
Rating : M à cause entre autres du langage.
Avertissements : ATTENTION ! Romance et scènes explicites entre deux hommes si ça ne vous convient pas, ne lisez pas ! En clair : barrez-vous
Remerciements :
À ma Bêta Zitronnade : Désolée pour ce long silence… Merci pour ta patience !
À mes lecteurs : Merci d'être toujours aussi nombreux à me lire ! N'hésiter pas à me laisser une p'tite review.
Dédicace : À ma dame de cœur, Miss you.
Note de L'auteuse : Désolée pour ce long silence. J'ai eu pas mal de soucis de santé. Je reviens pour ce chapitre tant attendu. D'avance, désolée aussi pour les fautes que vous trouverez dans le texte. Ma super Bêta n'a pas pu jeter son œil avisé sur ce chapitre. Il n'est vraiment pas à la hauteur de mes attentes mais j'avais plus le courage …sorry
PS : Chanson écoutée lors de l'écriture de la partie avec Draco : Trick Of The Moonlight de Gareth Dunlop (ne vous jetez pas par la fenêtre please)
Bonne lecture !
Permis de tromper
Mieux valait crier de rage, bondir de sa chaise, marcher de long en large — N'importe quoi plutôt que d'étrangler l'homme qui se tenait en face lui. Cornelius Fudge avait les nerfs en nœud marin et l'attitude de Tom R. Jédusor ne faisait rien pour arranger son état.
Les rares fois où il avait été en présence de cet homme, il l'avait trouvé froid et distant. Aujourd'hui ne faisait pas exception. L'aura de Tom charriait toujours une indescriptible sensation de malaise qui alourdissait l'atmosphère au point de la rendre dérangeante, presque angoissante.
Fudge croisa ses jambes pour se donner un peu de contenance et chassa cette oppressante impression.
Mais le tressautement de son pied trahissait sa nervosité.
— Nous ne pouvons pas laisser la situation prendre une telle ampleur. Si cette affaire remonte jusqu'à nous…
— À nous ?
Darius leva un sourcil. Il posa tranquillement son verre de Brandy sur la petite table Louis XVI de son salon privé et il planta son regard océan dans celui de son interlocuteur.
Fudge sentit un énième frisson d'appréhensions courir le long de son dos.
C'était une simple interrogation, prise hors contexte, elle n'avait rien de très remarquable. Mais ainsi répétée par Jédusor, elle devenait franchement inquiétante.
Fudge intervertit le croisement de ses jambes et se redressa sur sa chaise.
— Je … je veux dire…vous comprenez qu'à présent notre arrangement est à reconsidérer. Il s'humecta nerveusement les lèvres. Vous n'avez pas… vous n'avez pas rempli votre part du contrat. Par ce fait, ce…celui-ci…est compromis.
Un silence épais suivit ces mots.
Une goutte de sueur coula le long de sa tempe. Il tripota la cravate en soie qui lui serrait le cou. Il tentait de rester impassible, laissant les rouages de la grande horloge résonner dans l'atmosphère lourde de la pièce comme le tic-tac maudit d'une bombe à retardement.
Le bruit soudain d'un briquet le fit sursauter. Atterré, il regarda Jédusor qui les yeux mi-clos allumait calmement une cigarette. Il inhalait une bouffée de son tabac et la recrachait dans un nuage opaque qui le fit toussoter.
— Rassurez-moi, la fumée ne vous dérange pas ?
Comme s'il s'en souciait réellement.
L'éclat infernal de ces iris sombres lui donna la confirmation qu'il s'amusait à ses dépens.
S'en fut trop.
Fudge bondit de sa chaise et marcha dans la pièce. Il envoya promener son instinct de survie qui lui recommandait la prudence.
— Bon sang, Ne trouvez-vous rien d'autre à dire ? S'écria-t-il trop énerver pour écouter les conseils de qui ce soit.
— Non.
Le candidat au sénat s'arrêta net, cligna des yeux avant de les reporter avec attention sur son hôte.
Comment pouvait-il rester aussi calme et détaché dans de telles circonstances ? Comme pouvait-il faire comme si ce problème ne le concernait pas alors que lui ne fermait plus l'œil de la nuit ?
Depuis que la police et les médiats s'étaient emparés de cette histoire, la peur était devenue sa plus fidèle amie.
— Ne voyez-vous donc pas que la situation est grave ? Si cette affaire remonte jusqu'à no…moi, il en sera fait de ma carrière, de ma réputation, de ma vie ! Pour vous c'est facile. Vous êtes au-dessus des lois.
Le sarcasme échoua à masquer l'amertume dans sa voix.
À travers la fumée, Tom le regardait d'un œil perçant. Fudge eut la présence d'esprit de déglutir et de choisir ses prochains mots avec soin.
— Le mieux serait encore de faire comme si notre arrangement était nul et non avenu.
— Et comment comptez-vous remporter les élections ? Demanda Darius de but en blanc. Alors qu'avec une souveraine désinvolture, il porta son verre de Brandy à ses lèvres.
Fudge tressaillit d'indignation. Il lui lança un regard plein de mépris qui glissa sur la cuirasse en Teflon de son vis-à-vis.
— Ne suivez-vous donc pas les débats ? Mon programme électoral est complet. Il repose sur des années d'analyses. Les experts et les sondages s'accordent à dire qu'il répond entièrement au désir de relance de l'économie du peuple américain.
Darius eut un rictus dubitatif.
Même si ça n'avait été que d'une oreille discrète, il avait bien entendu suivi les spéculations politiques. Avec sa condescendance innée et ses idées réactionnaires, Fudge était en politique, comme Kissinger (1) sans la présidence : Des analyses, mais pas de pouvoir pour les appuyer.
— Alors comme ça votre programme à la prétention de relancer l'économie du pays ? Je serai ravi d'en avoir la primeur. Aussi, je vous en pris, développez votre point de-vu, ne vous arrêtez pas en si bon chemin.
Encore une fois, son ton était emprunt de moquerie. Fudge fronça les sourcils.
— Je n'approuve pas votre humour devant un sujet aussi important.
— Je ne plaisantais jamais. Lâcha froidement Tom — et Fudge voulut bien le croire.
— Je ne suis pas venu ici pour…
La sonnerie du téléphone lui coupa la parole. Agacé, il tourna la tête et fusilla des yeux le combiné. Tom trouva qu'il avait le profil d'un Setter Irlandais : Racé, avec un très long nez.
Il attendit quelques secondes avant de décrocher.
Fudge décontenancé fit mine de se saisir de son manteau pour partir, mais Tom d'un regard l'intima à s'assoir. Il n'avait pas fini. Offensé de l'ordre silencieusement donné, le politicien interdit sembla hésiter quelques instants. Le regard de Tom ne manquait pas d'arguments persuasifs. Renfrogné, Fudge se rassit dans son fauteuil.
— J'ai la réponse à votre question au sujet du numéro de matricule de la voiture, annonça sans préambule la voix monocorde de Rogue. Elle appartient à une certaine d'Hermione Granger. Elle a 24 ans. Elle est enceinte de quelques mois. D'après mes sources, il apparaîtrait que le père de l'enfant soit son compagnon, un certain Ronald Weasley, ami proche de Potter.
« Tiens, tiens Potter. Décidément, toujours là où il ne fallait pas ».
Margé la nouvelle plus que surprenante. Darius demeura impassible. Il enjoint son homme de main à poursuivre.
— Weasley ades dettes de jeux importantes. Il doit une somme considérable à un de nos bookmakers. Et pour information, Albus a remis l'enveloppe à Potter.
Les yeux sombres de Darius se rétrécirent en une fente. Il resta un moment à jouer avec le poussoir de son stylo Mont Blanc avant de lâcher.
— Dernière chose Monsieur, Weasley était le soir du rapt au Casino jusqu'au petit matin. Il aurait perdu selon mes sources plus de 10000 dollar.
Ce qui écartait le jeune homme dans le liste des suspects. il nous restait donc : Potter.
En effet, le jeune homme conduisait cette voiture, ce jour là, lorsqu'ils s'étaient rencontré dans la ruelle. Darius l'avait suivi du comment où il avait quitté le petit restaurant italien, jusqu'à cette petite rue étroite.
— Amenez-moi la jeune femme.
Rogue ne lui posa aucune question. Darius savait qu'il s'exécuterait.
Son choix s'était porté sur la femme plutôt que sur le jeune homme. Elle était enceinte. Elle serait le talon d'Achille idéal de ce fameux Weasley donc de Potter. N'est-ce pas l'exemple parfait de l'adage : « faire une pierre, deux coups » ?
Tom eut un étrange sourire avant de couper la communication.
Harry, encore et toujours. Sa punition ne l'avait donc pas suffi ?
Tant mieux, à lui non plus — à vrai dire. Leur dernière entrevue avait été…fort intéressante. Elle l'avait laissé sur sa faim.
Apparemment une autre s'imposait. Premièrement pour récupérer la précieuse enveloppe et deuxièmement pour en appendre davantage sur sa présence sur les lieux de l'enlèvement.
Darius se demandait par quel hasard, Potter avait percé ses plans ? Il était curieux d'entendre ses explications. Mais avant ça — il s'adossa dans son fauteuil et reporta son attention sur le « Setter irlandais » — il avait une autre petite leçon à donner. Moins distrayante mais tout aussi utile.
Fudger d'une oreille discrète avait tenté de saisir la conversation. Mais les réponses trop évasives de Jédusor ne lui avait pas permis de comprendre de quoi il parlait.
Il trépignait de frustration et de colère. Au lieu de s'occuper de l'affaire Malfoy qui était bien plus importante, il perdait son temps avec une histoire de femme.
Fugde se mordit l'intérieur des joues. Il avait envie de faire craquer ce vernis de civisme imperturbable et arrogant de cet homme. Il avait envie de rompre ce détachement apparent qui le rendait si inaccessible. Mais quelque chose dans son regard le clouait sur place.
— Vous disiez ?
Darius le regarda adopter une pose faussement détendue sur l'accoudoir. L'homme politique le gratifia d'un rictus suffisant comme pour indiquer son indifférence. Mais Darius ne s'y trompait pas. Tout en ne le quittant pas des yeux, il alluma une nouvelle cigarette. Il n'était absolument pas dupe. Il savait que Fudge était furieux. Un sourire qu'on aurait pu qualifier de machiavélique se dessina sur ses lèvres, mais son regard restait polaire.
— Je disais que je ne suis pas venu chez vous pour débattre de mon programme politique. Je suis…
— Vous êtes ici parce que JE le veux bien. Vous avez besoin de moi. Votre programme comme vous le dites est si mauvais que vous-même êtes peu convaincu de pouvoir gagner les élections.
Fudge resta sans voix. Choqué, il suivit des yeux Darius qui s'était levé et s'avançait vers lui.
L'air de la pièce chuta de plusieurs degrés. Fudge se ratatina dans son siège. Au dessus de sa tête la voix de Jédusor siffla comme un serpent.
— C'est moi qui conviens si notre arrangement est nul et non avenu. C'est moi qui dicte les règles, c'est moi qui décide quand elles commencent et quand elles se terminent.
Darius retira sa cigarette, posa ses deux mains de part et d'autre des accoudoirs de la chaise. Il se pencha et lui souffla sa fumée en plein visage avant de murmurer :
— Me suis-je bien fait comprendre ?
Le souffle chaud aux arômes de tabac contrastait avec les mots froids remplis de menaces. Fudge retint sa respiration, il s'empêcha de tousser. Il devenait rouge, suffoquait.
Darius froidement le regardait s'étouffer.
— Est-ce bien clair Monsieur Fudger. Sa voix ne laissait aucune place au refus.
Fudge se hâta d'hocher la tête.
Le regard sombre et incisif de Darius était toujours plongé dans celui de sa nouvelle victime. Il le fixa jusqu'à ce qu'il y lise ce qu'il voulait y voir : la peur. Pas des médiats, pas du FBI ni même de Malfoy mais de lui.
Satisfait, il se redressa, marcha jusqu'à son fauteuil où il s'assit calmement. D'un geste élégant, il porta son verre de Brandy à ses lèvres alors que Fudge tremblant baissait les yeux. Le souffle haché.
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Neville éteignit son ordinateur et regarda d'un air sidéré les dix vaporisateurs « L'Oréal Vapo Fixateur » alignés sur le plancher poussiéreux de leur petite planque.
— Mais qu'est-ce que vous foutez avec toute cette laque, les mecs ? Vous comptez vous reconvertir en Drag-Queens ?
Ron lui tendit une longueur de tuyau PVC au bout duquel il avait creusé un trou.
— C'est du lancer d'patates, mon p'tit vieux. Un jeu très rigolo.
— Pardon ?
— Putain Nev ! t'as jamais été en colo ou quoi ?
— Tresser des paniers et faire de la gravure sur bois, c'est pas trop mon truc.
— C'est vrai Monsieur p'fére faire joujou avec son p'tit ordinateur.
— Peuh ! Tu ne connais rien de la vie tant que tu n'as pas mené à bien un raid de nuit sur les petites culottes des filles.
Neville regarda l'Irlandais et l'autre timbré de rouquin d'un œil soupçonneux. Depuis quand c'est deux là s'entendaient-ils comme des larrons en foire ?
— Il faut mettre une patate dans c'petit trou là, remplir le tuyau avec d'la laque et —
— Y mettre le feu, intervint Harry qui sortait de la salle de bain une serviette autour de la taille et une autre dans les cheveux. Niveau bruit, c'est le pied.
— L'pied, approuva Ron en écho.
— Harry, ne me dis pas que tu as déjà essayé ce jeu de gamins ?
— Si. La nuit dernière. Mais ça a foiré.
— Cette foutue patate n'valait pas tripette, s'indigna Ron. Ce soir, nous allons essayer avec une autre variété. J'pense que ça va l'faire. Mais bien sûr, avec cette vacherie d'trajectoire, rien n'est jamais garanti —
— Il faut prendre en compte la poussée de l'air dit Harry en se frottant les cheveux.
— C'est carrément ça, la poussée d'l'air approuva Ron avec enthousiasme. L'vent joue un rôle —
— Fondamental.
« Ça y est, il était dans la quatrième dimension ».
Neville regardait le duo mener plusieurs minutes de suite un échange aberrant où chacun finissait la phrase de l'autre. Après un moment, il crut bon d'intervenir.
— Je crois que vous passez beaucouptrop de temps en compagnie l'un de l'autre, les mecs, si vous voyez ce que je veux dire.
Harry secoua la tête en s'adressant à Ron.
— Il n'a jamais su s'amuser. Il ne peut pas apprécier ce genre de choses.
— Ouais, il n'peux pas. Ron eut une moue dégoutée.
— Bon, je ne veux pas faire « mon Neville » mais, tu vas lui parler quand à Malfoy ? demanda Seamus en déposant les patates aux pieds de Ron.
— Aujourd'hui.
Tout excité, L'Irlandais se releva, s'épousseta les fesses.
— Sérieux ? Quand ? Puisque maintenant t'interdis Ron de le voir, je peux t'accompagner ? Promis, je ne le toucherai pas. Je sais me tenir, moi.
Ledit Ron lança un regard assassin à son sale traitre d'ami et celui-ci lui répondit avec un grand sourire.
— Ok mais avant attends que j'habille. Lança Harry en pénétrant dans « sa chambre ».
Les yeux au ciel, Harry exhala un soupir. Il s'adossa quelques instants à la porte et fixait sans vraiment le voir les toiles d'araignées accrochées au plafond. Un léger craquement à l'extérieur fit dévier son regard vers la fenêtre.
Bien que les vitres furent sales, il put distinguer un brouillard profond s'attarder dans les sous-bois, les transformant en un endroit glauque et sinistre qui s'accordait parfaitement à son humeur.
Merde de merde.
Il ne pouvait retarder davantage ce moment. Plus d'une semaine s'était écoulée depuis que ses amis l'avaient découvert. Et il ne pouvait plus jouer les prolongations en restant au lit.
Il était tout à fait guéri à présent.
… grâce à Malfoy.
Harry se passa une main nerveuse dans les cheveux humides. Il se saisit de sa chemise et la boutonna. Il tremblait parce qu'il était dans un état lamentable, bien au-delà de la simple tension.
Devant ses amis, il joue au gars cool qui maitrisait parfaitement la situation. Mais en fait il se sentait complètement perdu. Il détestait cette sensation. À l'intérieur ça lui faisait l'effet d'être une vraie grenade dégoupillée.
Il éprouvait un mélange détonnant de …de regret, colère, exaspération, culpabilité et frustration.
Ouais, c'était tout à fait ça
Et putain, aucune de ses émotions ne s'était le moins du monde calmée. Il enrageait depuis plusieurs jours – depuis ses retrouvailles et sa petite conversation avec Ron.
Il avait été une vraie fiche molle sur ce coup-là.
Il se mira dans la glace ébréchée.
Pour qui s'était-il habillé ainsi ? Pour Draco… pour lui annoncer la bonne nouvelle. Parce que c'était quand même une putain de bonne nouvelle, non ?
« Salut Draco, en fait je t'ai menti… je suis celui qui t'enlève à la fin alors si tu pouvais me filer le numéro de téléphone de ton père ça serait sympa »
Harry annonça le geste de frapper dans la porte mais il s'arrêta net. Il serra le poing. Valait mieux ne pas ameuter ses amis… Ron en particulier. Le jeune homme le connaissait trop bien, il voyait bien que quelque chose le tracasser. C'était pas le moment de craquer.
D'un coup de pied, il shoota dans la serviette tombée au sol. Il avait envie de frapper dans quelque chose pour évacuer ce poids qui lui pesait sur le cœur.
Bon sang, il était vraiment à cran. Il n'arrivait pas vraiment à apprécier sa tenue. Pourtant, il aimait tout particulièrement cette veste de chez Hugo Boss. Tout comme l'écharpe Hermès qu'il avait au cou. Et ses bottes Gucci.
Mais rien ne lui disait. Son manque de contrôle sur ses émotions l'agaçait. Il ne les comprenait plus. En particulier la façon dont l'idée d'enlever Malfoy lui était devenue tout à coup odieux.
Putain, c'était un super plan ! Une solution rapide et facile pour se faire du fric, pour vivre pleinement ses rêves. Alors pourquoi cette idée le répugnait-elle soudain ? Jamais auparavant il n'avait ressenti un aussi violent refus de s'exécuter.
Merde, quelque chose ne tournait pas rond chez lui.
Harry enfila difficilement sa veste. Son bras ne lui permettait pas encore tous les mouvements.
Il se porta de ¾ et se mira à nouveau. Il ferma un bouton avant de finalement décider de l'ouvrir. Mais il l'enleva et de rage, la jeta sur le lit.
La vérité c'est qu'il éprouvait une fureur indicible contre lui-même. Comment avait-il pu faire croire à Ron une chose pareille ? « On va s'en sortir lui avait-il dit »
Et merde !
Il ne pouvait plus se rattraper à présent, c'était trop tard, le mal était fait. Le remords le bouffait littéralement.
Il se passa les mains sur le visage et inspira fortement. Il ne pouvait plus faire marche arrière. Ron était son meilleur ami et il lui devait bien ça. Il lui devait tout.
Harry décida de se focaliser sur ses priorités. Seules ses priorités importaient. Draco ne faisait pas partie d'une d'entre elles.
Après tout, Ils ne se connaissaient pas. Le jeune homme ne représentait rien pour lui. La nuit qu'ils avaient passée ensemble ne signifiait rien de plus qu'un bon moment au pieu. Entre adultes consentants.
Il allait enlever Draco, demander la rançon à son père et cela ne le perturberait pas plus que ça. Si tout se déroulait bien, dans deux, voir trois semaines, il serait loin, quelque part en Europe ou en Asie pourquoi pas.
Ragaillardi, Harry se lança un regard appréciateur dans le miroir. Apparemment, tout était en ordre — et ces mensonges en 3D lui convenaient parfaitement.
Harry fit rouler sa nuque aux muscles crispés et souffla un bon coup. Ça y est, il était prêt.
Il allait appeler Seamus pour lui demander de l'accompagner à la cave lorsqu'il entendit un cri strident.
Encore.
Draco.
Le cœur d'Harry trébucha dans sa poitrine. Il ouvrit la porte à la voler et se mit à courir dans l'étroit couloir.
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Draco savait qu'il rêvait parce qu'il se sentait bien.
Le cauchemar commençait toujours par un état de béatitude. Il était parfaitement heureux, aussi complet et satisfait qu'un Rubik's Cube résolu. Il revoyait Charis. Et ce dernier lui souriait. C'était tout ce qui comptait pour lui. Et tout aurait dû s'arrêter là.
Mais très vite une lumière vive l'aveuglait. Il hurlait à pleins poumons alors qu'il se sentait aspirer dans un grand trou noir. Lorsqu'il émergeait de cette sensation affreuse, une énorme tache de sang empourprait le devant de sa chemise. Et un nouveau hurlement déchirait l'air qui semblait être devenu aussi dense qu'un mur. Charis gisait sans vie dans ses bras. Et tout à coup les flammes léchaient sa peau. Mais il ne voulait pas lâcher son précieux fardeau. Puis il tombait à nouveau. La douleur le coupait en deux comme si une grenade à shrapnels (2) venait d'exploser en lui.
Oh Seigneur ! Il allait mourir.
Personne ne survivait à une telle agonie. Il tomba à genoux et—Draco hurla et se jeta hors du lit comme s'il avait reçu un coup de pied en pleine tête. Sa respiration était aussi bruyante qu'elle était douloureuse. Son cœur battait si fort qu'il avait presque envie de mettre les mains sur sa poitrine pour le maintenir en place. Ses yeux hagards ricochèrent contre les murs de sa prison. Il était toujours enfermé dans ce trou à rat sombre et humide. Il aurait donné cher pour avoir un peu de lumière. Car sur ce fond obscur, ses cauchemars semblaient ne pas avoir de fin.
Combien de temps allait-il encore rester dans cette cave fétide, perdue au milieu de nulle par ?
Le corps en sueur, l'esprit un peu moins en déroute, Draco se recoucha dans son lit miteux.
Il passa une main tremblante dans ses cheveux sales et emmêlés. Avait-il crié dans son cauchemar ? Si oui, « Le rouquin » n'allait certainement pas tarder. Essuyant ses larmes du revers de la main libre. Il fixa anxieusement la porte, guettant le moindre bruit.
Rien. Peut-être n'avait-il pas crié, après tout.
Peut-être même dormaient-ils encore ? Quelle heure était-il ? Il n'avait plus aucune notion du temps. Il souhaita que Dieu, — s'il y en existait un — dans sa clémence…
Des pas résonnèrent soudain dans le corridor au dessus de sa tête. Draco ferma les yeux.
Pas de clémence.
Il secoua la tête pour se reprendre. Il ne montrerait pas à ses ravisseurs sa peur, ils seraient trop contents. Ils se servaient de ses craintes comme une arme psychologique.
Quand il s'était réveillé dans ce taudis, quelques jours auparavant, Draco avait cru que sa mort serait normale, douloureuse et brutale. Mais le destin avait prévu pour lui une autre forme de destruction. Alors que son corps demeurait relativement en bon état, c'était sa santé mentale qui se détériorait peu à peu.
On pouvait s'habituer à la folie après tout mais il était étrange que le sort qui l'attendait soit de sombrer dans la folie, lui d'habitude si rationnel.
La psychose avait mis du temps à prendre racine et, comme pour une maladie corporelle, il y avait eu plusieurs stades.
Au début, il avait été trop pétrifié pour penser à quoi que ce soit d'autre qu'à la torture qui l'attendait. Mais les jours passaient et rien n'arrivait. Personne.
De ce fait, Draco s'était peu à peu rassuré, et son esprit avait repris courage tandis qu'il attendait avec espoir d'être secouru. Cette période glorieuse avait duré un peu plus longtemps. Deux jours sans doute, bien qu'il lui soit difficile d'évaluer le passage du temps.
Ensuite, il avait essayé de compter les jours depuis sa disparition et avait commencé la chute inexorable qui l'avait davantage brisé. Le temps semblait se perdre dans l'infini.
Les bruits se rapprochaient. Draco se recouvrit précipitamment la tête du linge fin et crasseux qui lui servait de couverture. S'ils ne l'avaient pas entendu crier, aucune raison de leur annoncer trop vite son réveil. Mais il suffoquait sous la « couverture ». Son odeur nauséabonde lui soulevait le cœur. Il la supportait sur son corps depuis déjà trop longtemps. Il bougea encore mais sa main attachée ne lui permettait pas de bouger.
Lorsqu'il était revenu à lui après ce fameux coup sur la tête, il avait voulu s'étirer, mais il s'était vite rendu compte qu'il avait les mains ligotées.
Encore un peu sonné, il s'était concentré sur ses sensations physiques pour déterminer sa situation : il était allongé – les poignets attachés et tirés de chaque côté du montant du « lit ».
En humant l'air, Il avait senti la poussière et le renfermé. Les lieux étaient sombres mais Draco en connaissait maintenant tous les recoins. Il avait eu tout son temps pour observer ce qui l'entourait : le sol, en terre battue, dégageait une odeur d'humus et de moisissures. Les murs de la pièce étaient recouverts d'étagères où s'entassaient de drôles d'objets couverts de poussière et de toiles d'araignées.
Draco était dans un coin et faisait face à l'angle opposé de la pièce. La petite fenêtre était fermée par des volets de bois vermoulu. La porte, elle, avait l'air plus récent et semblait beaucoup plus solide.
En tendant l'oreille, il avait entendu des voix au-dessus de lui…
Des voix d'hommes. Qui manifestement vibraient d'excitation – probablement à l'idée d'avoir mis la main sur un butin intéressant.
Lui, de toute évidence.
Draco s'était raidi, sans la moindre illusion sur la suite des événements. Les hommes qui le poursuivaient avaient fini par les retrouver.
Tout en s'efforçant d'être fort et de se préparer au pire, il avait furieusement essayé de se défaire de ses liens.
Il avait crié mais personne n'était venu, à croire qu'ils avaient oublié sa présence. Puis un homme à la chevelue rousse et la stature imposante lui avait apporté un plateau. Draco avait tenté de lui parler mais l'homme n'avait pas daigné lui répondre. Il lui avait simplement détaché la main droite pour qu'il puisse manger.
Merveilleux. Il était gaucher.
Ce jour-là, n'ayant reçu aucune réponse à ses questions, Draco avait envoyé le repas dans la tête de l'homme. Il avait bien cru que ce dernier allait le tuer. La seconde fois, il n'avait touché à rien. Mais les jours suivants, Draco s'était dit que c'était idiot, que s'il avait une chance de s'échapper il devait être en pleine possession de ses moyens.
Il passait le plus clair de son temps à tirer sur ses liens, à chercher un moyen de sortir de cet enfer mais ils étaient bien trop solides. Il fatiguait.
Un autre de ses passes temps était de faire rentrer son bourreau dans une rage noire. Draco prenait des risques morbides mais il lui plaisait que le rouquins'en aille furieux.
Très vite, il avait réalisé son pouvoir sur son kidnappeur et après une période d'hésitation, il avait commencé à en user. Au début, il avait simplement testé ses limites, puis il l'avait tourmenté parce qu'il le haïssait.
Draco s'était rendu compte que l'homme n'avait aucune patience. Il lui criait dessus parfois, et le terrorisait quand il était en colère. Pourtant Draco poussait toujours un peu plus loin. Allant jusqu'à l'insulter ce qui le rendait fou furieux. Jouer avec ses émotions était devenu l'unique but de sa vie.
Alors que les pas se rapprochaient, Draco frissonnait, il avait l'impression que la moelle de ses os était devenue une bouillie de glace.
Un bon feu. Qu'est qu'il ne donnerait pas pour un bon feu.
Ses pensées revenaient souvent au manoir Malfoy, l'endroit où il avait grandi. Il se remémorait le feu pétillant que son père allumait dans l'âtre du grand salon, la joie qu'il ressentait à ces moments-là … C'étaient de tristes visions, de tristes souvenirs. Ils lui rappelaient son ancienne vie, sa mère, son frère.
Et son père… Seigneur, son père. Il avait presque failli le rendre fou avec son comportement autoritaire et son intransigeance sur le fait d'avoir des gardes du corps. Il avait finalement eu raison. Il aurait dû accepter cette foutue escorte.
Il se demandait si son père s'était lancé à sa recherche.
Oui, sûrement. En ce moment, il devait remuer ciel et terre pour le retrouver. Draco espérait juste qu'il serait prudent. Surement avait-il mis sur l'affaire ses meilleurs hommes.
Mais cela suffirait-il ?
Draco avait l'impression que pour le délivrer, il faudrait quelqu'un d'aussi fort que les monstres qui le maintenaient prisonnier.
L'image de Potter lui vint à l'esprit, aussi clair qu'une photographie. Il revit les yeux verts, impétueux. Son sourire confiant. Son corps à la fois musclé et souple.
Il s'évoqua la volonté déviée mais inébranlable du jeune homme, sa ténacité presque stupide. Potter avait ce qu'il fallait pour être un parfait sauveur. Lui seul avait de quoi contrecarrer ses ravisseurs. Sa brutalité, sa vivacité étaient probablement les seules choses qui auraient pu le libérer.
Mais… Potter était mort.
Seigneur... Draco ravala un sanglot.
Non. Il ne s'était pas permis de penser à lui. Ces souvenirs étaient comme un trou noir qui l'aspirait, l'enfermait, et le laissait sans défense. Parce que très vite ce bon à rien était devenu l'icône de ses espoirs. L'homme increvable qui se sortait de n'importe quelle situation. Draco l'avait presque cru indestructible et pire encore, il avait presque cru qu'il serait toujours là pour lui. Pour le sauver encore une fois. Il se trouvait ridicule d'avoir de telles pensées. Cet imbécile était mort. Il en était sûr. Il ne devait compter que sur lui-même.
Il entendit la clé s'enfoncer dans la serrure et faire deux tours complets. La porte s'ouvrit en grinçant comme dans un film d'horreur.
Draco pouvait sentir brûler dans son dos le regard rageur du « Rouquin », mais il se força à rester allonger et à ne pas se retourner.
— Draco ?
Sur sa paillasse Draco sursauta. Son cœur s'affola… « Se pouvait-il que ? » Il ferma étroitement les yeux. Il ne voulait pas… non, il ne devait pas laisser l'espoir l'envahir.
Mais cette voix … elle était très basse, presque haletante mais… Oh Seigneur.
« Parle-moi encore » eut-il envie de supplier.
— Je sais que tu es réveillé continua la voix doucement.
Ce… tutoiement.
— Je l'ai remarqué à ta respiration.
Écarquillant les paupières, Draco tourna vivement la tête vers la personne qui s'adressait à lui. Son cœur se figea dans sa poitrine.
— Potter ?
Ses yeux soudain devenus humides se plissèrent, cherchant à percer la pénombre. Il voulait le voir. Voir son increvable, son sauveur. Draco déglutit, la gorge prit par l'émotion. Il regardait furtivement la lampe comme si son seul désir de pouvoir enfin apercevoir Potter pourrait l'allumer.
Il se redressa promptement, s'avança vers lui mais il fut vite arrêté par ses liens qui lui mangeaient le poignet.
— Potter, c'est réellement vous ? Sa voix était roque.
— Dr…
— P'taine Harry ! n'me dit pas qu'tu lui as donne ton nom. Pourquoi pas ton adresse et ton numéro d' téléphone aussi tant t'y es ? Grognonna une voix que Draco reconnut pour être celle de son bourreau.
Il fronça les sourcils. Que faisait Potter avec cet homme ?
— La ferme Ron. T'étais pas sensé être là.
— N'm'appelle pas d'accord !
« Ils se connaissent ? » Draco eut à peine le temps de se faire la réflexion qu'il entendit un gloussement.
« Il était trois ? » Il se tortilla pour les apercevoir mais ils restaient résolument dans l'ombre.
— Allume ! On n'y voit rien dans ce trou.
— Non, pas question, il va nous voir…
— Bordel Ron allume cette putain de lumière. Gronda Harry
Il eut comme un bruit de lutte puis la lumière se fit. Cruelle. Aveuglante. Draco bâtit vivement des paupières. Plusieurs jours passés dans cette maudite cave avaient rendu ses yeux sensibles.
Pourtant, il finit par les écarquiller, médusé.
Devant lui, aussi lumineux que la lune. Aussi réel que possible, taillé dans un élégant pantalon à la coupe parfaite : Potter. En chair et en os.
Son côté ténébreux était sans doute ce qui troubla le plus Draco. Jamais des yeux ne lui avaient paru aussi sombres. Comme si une part d'obscurité y avait élu domicile. Quelque chose dans son regard lui inspiraient à la fois fascination et crainte.
Sans trop y croire, mais tout de même sidéré, Draco le vit se fraya un chemin entre ces deux acolytes. Il s'approcha lentement de lui comme pour ne pas l'effrayer.
Lorsqu'il sentit les doigts chauds de Potter lui saisir le menton, il ne pensa même pas à reculer. Son parfum l'enveloppa, le retint aussi surement que ses liens. Son regard de jade le scrutait attentivement et Draco eut l'impression que ses yeux en faisaient de même.
Il avait conscient d'avoir une apparence déplorable. Mais il s'en fichait. Potter était là, Potter était vivant, tout aller bien se passer à présent.
Autour d'eux plus rien n'hésitait. Tout s'effaçait. Draco plongea et se noya dans ses yeux verts forêt. Il pouvait y lire l'inquiétude, le soulagement mais aussi la colère.
La main de Potter remonta avec douceur sur sa pommette bleuie. Draco ferma les yeux de félicité. Il appréciait la délicate chaleur et caresse de son pouce sur cet endroit douloureux. Il s'abandonna à cet effleurement en allant à la rencontre de cette paume large et chaude. Il avait une irrépressible envie de se laisser aller contre Potter afin de sentir davantage de chaleur, sa chaleur. Les questions et explications viendraient bien assez tôt mais dans l'immédiat, c'était tout ce qu'il souhaitait.
Mais il n'en fit rien. Il n'y avait pas que le regarde de Potter qui était posé sur lui. Mais ce dernier trop absorbé à l'observer semblait inconscient que les deux sales types à ses côtés s'apprêtaient à le découper en morceaux si Draco ne faisait qu'éternuer dans sa direction.
Le blond les considéra avec suspicion. Le temps des questions était en effet venu bien trop vite. Draco soupira.
— Qui sont ses hommes Potter ? Demanda-t-il froidement en montrant du menton l'homme à la gauche d'Harry.
Le désigné avait des cheveux châtain roux coupé court, un nez en trompette et des yeux bleu presque marine. Il ne portait un gros pull de laine noire, un pantalon de treillis et des bottes de combat. Mais il déviait nettement du parfait GI avec le nombre de piercings qu'il arborait. Une vraie boîte à bijoux. Avec des chaînes et des anneaux, dans les oreilles, les poignets les sourcils. Il devait en avoir d'autres sur la poitrine et sous la ceinture, mais Draco préférait ne pas y penser. Il vomissait sans aide. Merci.
Ses yeux de métal en fusion se posèrent sur le « Fameux Rouquin ». Jusqu'alors rester tapis dans l'ombre comme la sale vermine qu'il était. Draco avait envie de lui sauter à la gorge. Même s'il n'en avait apparemment pas le QI, tout aurait été différent si le type avait été bâti comme un joueur d'échecs. Mais dans le cas présent, Draco avait plutôt la sensation d'être en face d'un catcheur. Cela ne l'empêcha cependant pas de le regarder comme s'il n'était rien d'autre qu'un tas de fiente.
— Qui nous sommes ?
Ron eut un ricanement mauvais et Harry craignit le pire.
— Ron, tais-toi, lui intima-t-il.
— Y en marre Harry. Ce p'tit fils d'pute aux airs supérieurs veut savoir qui j'suis et bien il va l'savoir !
Ron s'avança vers Draco et Harry s'interposa.
— Ron. Gronda Harry en signe d'avertissement.
Le Rouquin s'arrêta à quelques centimètres de son meilleur ami. Il le dominait de toute sa taille mais Harry, loin de se démonter combla le vide entre eux. Sa posture était franchement hostile. Les deux amis se défiaient du regard alors que le troisième larron, les bras croisés, adossé au chambranle de la porte, les observait placide.
— Merde Harry pourquoi tu fais ça ? C'merdeux me fait chier depuis plusieurs jours. Laisse-l'moi, je te jure après ça, il saura baissé les yeux.
— Non Ron, tu ne le touches pas. C'est mon affaire, je m'en occupe.
Ledit Ron se recula excédé, avant de revenir vers Harry.
— Ah ouais ? T'vas gérer ça comment ? En lui envoyant une lettre ? Putain Harry c'mec est notre monnaie d'échange, c'est un kidnapping t'attends quoi pour demander la rançon ? Tu crois que j'ne t'ai pas vu ? T'essaies de gagner du temps et tu….
Harry se raidit. Il n'écoutait plus Ron.
Draco... Merde, il ne devait pas savoir comment ça.
Dans son dos il sut que le blond avait soudain retenu son souffle.
En effet Draco était resté stoïque durant de longues secondes. Les battements de son cœur résonnaient dans sa tête alors que l'air semblait lui manquer.
« Ils l'avaient kidnappé ? »
Il ne savait pas comment réagir. Il repassait en boucles chacun des mots du Rouquin. Et plus il faisait ça, plus il avait l'impression que le monde semblait soudainement avancer en accélérer autour de lui alors qu'il restait tétanisé.
Un kidnapping ? Quand ? Comment ?
Harry avait envie de gifler son ami. Ron ne connaissait apparemment pas la définition du mot finesse. Il aurait au moins pu lui laisser un peu de temps afin qu'il réfléchisse à comment faire face à Draco, il aurait pu attendre…
Attendre quoi ? Le dégel ? Bordel de merde !
— Potter ? De quoi il parle là ? Draco avait réussi à tenir tant bien que mal sa voix, ne voulant pas qu'elle ne monte trop vers les aigus sous l'intensité de tout ce qu'il éprouvait.
Il sentait la vague de colère affluée. Elle laissait sur son passage comme un relent de fumée toxique, du genre à décaper l'intérieur des narines.
— Potter ? Questionna encore Draco dont la patience avait atteint ses limites.
Harry se retourna pour lui faire face.
— Écoute Draco je…
Harry n'eut pas le temps de finir.
D'un seul coup, Draco avait pivoté. Il envoya son poing droit en avant. Avec un arc parfait, le coup atterrit en plein sur la mâchoire du brun.
Crac.
Un impact solide – et la tête du sale traitre partit en arrière.
Le brun releva les yeux, et grogna en montrant les dents. Mais Draco n'en avait rien à faire. Il était aussi remonté que lui.
— Vous m'avez menti Rugit-il.
Harry qui ne s'était pas reculé assez vite, reçu un nouveau coup de poing. Cette fois dans son épaule. Celle qui était blessée. Il s'effondra dans un cri de douleur aux pieds de Draco.
Celui-ci voulut en profité pour lui balancer un méchant coup pieds dans les côtes mais il fut violemment tiré en arrière par deux paires de bras et se retrouva plaqué au sol.
Il se débattait, insultait avec rage. Parce que même si ces énormes enfoirés décidaient de céder à l'agressivité qui bouillonnait en eux, Draco avait la ferme intention de rendre coup pour coup, et de provoquer autant de dommages que possible. Bien sûr, il n'avait aucune chance de gagner, mais il s'en contrefichait. Qu'il soit fou ou pas, il n'avait pas l'intention de se laisser faire sans se battre.
Ces hommes ne savaient pas encore de quoi était capable un Malfoy. Ils allaient vite le découvrir.
Le prochain chapitre arrive bientôt. On retrouve Draco et Harry pour la suite de leurs « explications ». Lucius et nos charmants inspecteurs.
Pour la petite info :
Kissinger (1) Diplomate américain, secrétaire d'État du gouvernement républicain de Nixon.
shrapnels (2) C'est un obus à balles.
Merci à vous pour vos reviews, je ne vous oublie pas. J'y répondrai au prochain chapitre promis.