ET S'ILS L'AVAIENT FAIT
Posté le : 29 Mars 2012.
Un nouveau commencement.
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Rating : M, MA peut-être même. De toute façon, si la question est « Il y aura des relations sexuelles explicitement décrites ? », la réponse est oui. Vous voilà prévenu.
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Genre : Romance/Friendship & accrochez-vous bien, ce n'est PAS un UA. Sinon, Slash HP/DM, etc…
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Disclaimer : Est-il la peine de préciser que les personnages appartiennent à J.K. Rowling ? (A part Ethan, lui c'est mon mien !)
De plus, tous les passages entre guillemets et en italique ne sont pas de moi, ils sont directement tirés des livres. Pour ce chapitre, il s'agit de « Harry Potter à l'école des sorciers ».
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Résumé : JE DETESTE TOUJOURS AUTANT CA !
Imaginons une seconde, que ce jour-là, dans le train, Harry et Draco se soient serrer la main. Qu'Harry Potter ait été envoyé à Serpentard. Qu'ils soient devenus les meilleurs amis du monde… Et s'ils l'avaient fait ?
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Note d'auteur : J'aime écrire et, peu m'importe que vous me trouviez prétentieuse, j'aime ce que j'écris.
Que pourrais-je bien vous raconter qui puisse vous intéresser ? Je pourrais tenter de vous acheter, en vous disant à quel point c'est génial pour moi de vous retrouver, comme vous m'avez manqué, comme ma vie sans vous n'a aucun intérêt. Je pourrais. En plus ce ne sont pas QUE des bêtises. Vous m'avez manqué. Un peu. Faut dire que quand on prend l'habitude de se faire flatter au moins une fois par jour pendant six mois, le retour à la vie normal manque cruellement de personnes qui vous admirent.
Mais je crois que j'en avais besoin. De faire un break. Couper complètement les ponts. Me retrouver. J'ai donné beaucoup de moi dans ma précédente fiction et j'ai eu du mal à me dire qu'il n'y aurait une place à part entière pour elle dans mon quotidien. Et puis, avouons-le, j'avais ce projet en tête. Un projet, que je sais compliquer. Mais que je veux tout de même réaliser. Un projet qui, quand j'en viendrais au bout (On remarquera la non-utilisation du « si », je suis sûre de moi !) n'aura pu m'apporter que des bonnes choses.
Cette fiction N'EST PAS un UA. Elle reprend l'histoire d'Harry Potter avec laquelle j'ai grandi (& je ne pense pas être la seule). Elle repart du Tome 1. Elle retracera toute la scolarité d'Harry, de sa première à sa dernière année à Poudlard. J'ai une idée très précise de la façon dont je veux raconter cette histoire, et c'est sûrement de là qu'elle tirera son originalité. Ou pas, d'ailleurs.
Ceci dit, ceux qui ont tout lu ont déjà eu bien du courage. Je vous laisse donc découvrir mon nouveau petit bébé. Le dernier d'une famille que j'apprends à apprécier de plus en plus.
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Chapitre I. RENCONTRE
Nom féminin singulier
« Une rencontre désigne le moment où au moins deux personnes se réunissent ensemble à un endroit particulier, soit fortuitement soit de manière concerté via un rendez-vous »
Ou
Leur Première Année
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« - C'est pour Poudlard, mon petit ? Demanda-t-elle avant même qu'Harry ait eu le temps de parler. J'ai tout ce qu'il faut. Il y a un autre jeune homme qui est en train d'essayer son uniforme. »
Harry hocha la tête quelque peu perplexe. Il préféra garder le silence. Pour dire vrai, il n'était même pas sûr d'être réellement capable de parler à cette... Sorcière. Car s'en était certainement une. Tous les gens qu'il avait rencontrés aujourd'hui étaient sans aucun doute des sorciers.
Pour la énième fois, Harry se pinça discrètement le bras qui, à force, était couvert de petits bleus. Mais il en arrivait toujours à la même conclusion. Il ne rêvait pas. C'était tout simplement fou. Sa vie avait pris, en seulement quelques jours, un tournant tellement inattendu. Il en aurait presque rit. Oh, oui, il l'aurait certainement fait, s'il n'était pas si effrayé.
« Au fond du magasin, un garçon au teint pâle, le nez en pointe, se tenait debout sur un tabouret tandis qu'une autre sorcière ajustait la longue robe qu'il avait revêtue. Madame Guipure installa Harry sur un deuxième tabouret et lui fit passer une autre robe de sorcier dont elle entreprit d'épingler l'ourlet pour le mettre à la bonne longueur.
- Salut, dit le garçon. Toi aussi, tu vas à Poudlard ?
- Oui, répondit Harry.
- Mon père est en train de m'acheter mes livres dans le magasin d'à côté et ma mère est allée me chercher une baguette magique à l'autre bout de la rue, dit le garçon d'une voix traînante. Ensuite, je compte les emmener faire un tour du côté des balais de course. […]
En l'écoutant parler, Harry ne pouvait s'empêcher de penser à Dudley. […]
- Tu sais dans quelle maison tu seras ?
- Aucune idée, répondit Harry, de plus en plus déconcerté.
- En fait, on ne peut pas vraiment savoir avant d'être sur place. Mais moi, je suis sûr d'aller à Sepentard, toute ma famille y a toujours été. Tu t'imagines, se retrouver à Poufsouffle ? Je préférerais m'en aller tout de suite.
- Mmm... marmonna Harry, incapable de trouver une réponse plus pertinente.
- Oh, dis donc, regarde un peu ce bonhomme ! Dit soudain le garçon avec un signe de tête en direction de la vitrine du magasin. […]
- C'est Hagrid, dit Harry, content de savoir quelque chose que le garçon ignorait. Il travaille à Poudlard.
- Ah oui, j'en ai entendu parler. C'est une sorte de domestique, non ? [...] On m'a dit que c'était une espèce de sauvage. Il habite dans une cabane, dans le parc de Poudlard, et il se soûle de temps en temps. Quand il est ivre, il essaye de faire des tours de magie et finit toujours par mettre le feu à son lit.
- Moi je le trouve très intelligent, dit Harry avec froideur.
- Vraiment ? Ricana le garçon. Qu'est-ce qu'il fait avec toi ? Où sont tes parents ?
- Ils sont morts, dit Harry qui n'avait pas envie d'aborder le sujet.
- Oh désolé, dit l'autre, qui n'avait pas l'air désolé du tout. Mais ils étaient de notre monde, non ?
- Ils étaient sorciers, si c'est ça que tu veux dire.
- A mon avis, Poudlard devrait leur être exclusivement réservé. Ceux qui viennent d'autres familles ne sont pas comme nous, ils n'ont pas eu la même éducation. Certains d'entre eux n'avaient même jamais entendu parler de Poudlard avant de recevoir leur lettre, tu te rends compte ? Je pense que l'école ne devrait accepter que les enfants issus des vieilles familles de sorciers. Au fait, comment tu t'appelles ?
- Et voilà, c'est fait, mon petit, interrompit madame Guipure avant qu'il n'ait eu le temps de répondre.
Saisissant l'occasion pour mettre fin à la conversation avec le garçon, Harry sauta du tabouret.
- Nous nous reverrons à Poudlard, dit l'autre de sa voix traînante. »
Harry acquiesça vaguement avant de payer ses achats et de se précipiter vers la sortie pour rejoindre Hagrid. En refermant la porte de la boutique de Madame Guipure, il jeta un dernier regard au garçon blond, qui descendait à son tour de son tabouret. Il n'appréciait pas vraiment ce garçon, mais il se dit que c'était sûrement le genre de personne avec qui il valait mieux être ami. Il se rappelait de ce que Dudley et ses amis lui avaient fait endurer à l'école et il se promit que, puisqu'il avait la chance de commencer une nouvelle vie, cela ne se reproduirait plus. Il garda alors dans un coin de sa tête l'idée de peut-être devenir ami avec le blond, s'il en avait la possibilité et, étant donné qu'à priori cela était une bonne chose, il espérait qu'il irait à Serpentard.
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Harry avait les yeux et surtout les oreilles grands ouverts. Ronald, le garçon qu'il avait rencontré à la gare et qui partageait son compartiment, lui expliquait les règles du Quidditch. Il avait l'air d'en connaître un rayon et Harry se disait que ce serait toujours un domaine de moins où il serait parfaitement ignorant concernant le monde magique. Il trouvait Ronald sympathique, peut-être un peu trop bavard, mais peu importe. Tout valait mieux que de rester tout seul.
Par contre, Ron avait fait une remarque qui avait quelque peu chamboulée les plans que s'était faits Harry, à savoir aller à Serpentard et devenir ami avec le blond arrogant qui lui éviterait peut-être d'être à nouveau une victime idéale pour les brutes de l'école. Car il y en avait sans doute à Poudlard aussi. En attendant, paraîtrait que Vol... Celui à qui il devait sa cicatrice et la mort de ses parents, ait été à Serpentard. Il n'était plus sur de vouloir y aller. Il n'était même plus sur de vouloir aller à Poudlard en vérité. Bien évidemment, il détestait les Dursley, mais en même temps il ne voulait pas prendre le risque de se retrouver dans un endroit où vivaient des gens dangereux. Il n'avait aucune envie de mourir. Et apparemment, Poudlard n'était pas très regardant sur les qualités de ses étudiants.
Mais, alors qu'Harry se perdait dans ses pensées, délaissant l'explication de Ron sur une technique, apparemment certaine d'assurer la victoire à une équipe, la porte du compartiment s'ouvrit.
Les deux garçons se tournèrent vers la porte d'un seul mouvement et Harry fut surpris d'y voir le blond qu'il avait rencontré à la boutique de robes sorcières. Il était accompagné de deux autres garçons.
« - Alors c'est vrai ? Lança-t-il. On dit partout qu'Harry Potter se trouve dans ce compartiment. C'est toi ?
- Oui, dit Harry.
Il regarda les deux autres garçons. Tous deux étaient solidement bâtis et avaient l'air féroce. Debout de chaque côté du garçon au teint pâle, ils avaient l'air de garde du corps.
- Lui c'est Crabbe et l'autre, c'est Goyle, dit le garçon d'un air détaché. Moi je m'appelle Malefoy, Draco Malefoy.
Ron eu une toux discrète qui ressemblait à un ricanement. Draco Malefoy tourna les yeux vers lui. »
Son regard semblait menaçant. Harry sentit une vague de peur monter en lui. Ce Draco allait sans doute renvoyer une réplique bien sentie à Ron, dans le meilleur des cas. Dans le pire des cas, ses deux gorilles allaient leur casser la figure. Ni Ron, ni lui n'étaient de taille à se battre contre ces deux-là. Et lui qui s'était promis de ne plus se laisser marcher sur les pieds, dans cette nouvelle école.
Harry inspira profondément et décida que, de toute façon, ça pouvait difficilement être pire. Il fallait qu'il réagisse.
- Je me souviens de toi, lança alors le brun, à l'attention du dénommé Malefoy.
Cette réplique, comme l'espérait Harry, interpella le garçon blond, et il détacha immédiatement son regard de Ronald pour le poser sur Harry. Draco pencha légèrement sa tête sur le côté tandis que son regard restait fixé sur le jeune Harry Potter. Il semblait en pleine réflexion, cependant cette manière d'être fixé gênait quelque peu le petit brun.
- Dans la boutique de Madame Guipure. Sur le chemin de Traverse, précisa Harry.
- Je me souviens, murmura le blond fixant toujours son interlocuteur. J'aurais dû m'en douter, ajouta-t-il, plus pour lui-même que pour les autres. Eh bien, je suis ravi de refaire ta connaissance Potter.
Le petit blond lui tendit alors la main, semblant attendre qu'Harry la lui serre. Hésitant quelque instant et se sentant observé de toutes parts, le dernier des Potter glissa sa petite main dans celle de Malefoy. Ce dernier afficha alors presque immédiatement un léger sourire qui semblait emplie de fierté.
- Est-ce que tu voudrais venir dans notre compartiment, Harry ?
- Et bien... c'est que Ronald et moi étions en plein conversation sur le Quidditch, répondit Harry en jetant un regard en direction du roux qui semblait avoir arrêté de bouger après que Malefoy lui ai lancé son regard le plus noir. Peut-être pourriez-vous vous joindre à nous, toi et tes... amis ?
- Oh... ! Je... je ne crois pas, répondit Malefoy en jetant un regard qui semblait plein de dégoût à Ronald. Il me semble que l'on approche de Poudlard. Nous allons plutôt retourner dans notre compartiment et enfiler nos robes de sorcier.
- Et bien, je suppose que nous allons faire pareil. N'est-ce pas Ron ?
Le roux hocha vigoureusement la tête, semblant toujours paniqué par la présence de Malefoy et de ses deux molosses.
- On se retrouvera à Poudlard, Potter, déclara Draco. J'ai été ravi de faire ta connaissance, à plus tard, ajouta-t-il tout en sortant du compartiment, ignorant toujours magnifiquement bien Ron.
Ce dernier, d'ailleurs, poussa un soupir de soulagement dès qu'il fut sûr que celui-ci ne pourrait pas être entendu par Malefoy et ses sbires.
- J'ai cru qu'ils allaient nous tuer, murmura-t-il. On ferait quand même mieux d'enfiler nos robes de sorciers.
Harry hocha la tête, n'osant rien répondre. Il refusait de se l'avouer, mais en réalité, il ressentait une forme de fascination pour l'héritier Malefoy.
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Harry regardait obstinément ses pieds. Il aurait tout donné pour se trouver ailleurs qu'ici. Jamais de sa vie il n'avait été aussi stressé, il avait l'impression que son cœur allait sortir de sa poitrine. Le professeur McGonagall venait de commencer à appeler les prénoms présents sur sa liste afin que chaque nouvel élève soit réparti dans la maison qui lui correspondait.
Hannah Abbot venait d'être envoyé à Poufsouffle et Harry aurait juré avoir entendu Draco Malefoy ricaner. Ronald qui était à sa droite, semblait lui aussi plutôt stressé, Harry savait que le poids de sa famille pesait sur les épaules de Ron. Tout le monde, chez les Weasley, était allé à Gryffondor et Ron pensait ne pas avoir le « droit » d'aller dans une autre maison. De plus, Harry avait vu ses frères lui faire des grimaces, ce qui n'avait rien arrangé.
En réalité, la seule personne qui aurait pu rivaliser avec Harry, était cette fille qui semblait connaître tout sur tout. Elle lui avait dit son nom dans le train, Hermione quelque chose. Cette fille était une encyclopédie vivante. Et elle semblait sur le point de s'évanouir tellement elle était en prise avec le stress.
On appela Susan Bones, puis Terry Boot, Lavande Brown, Justin Finch-Fletchey... Ce fut bientôt au tour de la fille encyclopédie – Hermione Granger – qui fut envoyé à Gryffondor et Ron sembla mécontent. Comme il l'avait souhaité, Draco Malefoy fut envoyé à Serpentard à peine le chapeau eut-il frôlé sa tête.
Mais plus les élèves défilaient, plus on se rapprochait du moment fatidique. Bientôt, le professeur McGonagall appela les noms commençant par la lettre « P », et enfin...
« - Harry Potter !
Lorsqu'Harry sortit du rang, des murmures s'élevèrent dans toute la salle.
- Elle a bien dit Potter ?
- Le Harry Potter ?
Avant que le chapeau ne lui tombe devant les yeux en le plongeant dans le noir absolu, Harry eut le temps de voir les têtes qui se tendaient pour mieux le regarder.
- Hum, ce n'est pas facile, dit la petite voix à son oreille. C'est même très difficile. Je vois beaucoup de courage. Des qualités intellectuelles, également. Il y a du talent, et... ho ! Ho ! Mon garçon, tu es avide de faire tes preuves, voilà qui est intéressant... Voyons, où vais-je te mettre ? »
Harry en aurait presque pleuré d'attendre. Pourquoi est-ce qu'il ne pouvait pas juste être envoyé rapidement quelque part. Comme Draco Malefoy. Le chapeau l'avait tout juste frôlé. Pourquoi fallait-il que, quand c'était son tour, il lui faille un temps fou pour se décider. Harry pensa un instant à crier au chapeau de le mettre n'importe où, mais vite. Cependant il s'abstint. Et puis c'était un mensonge. Il gardait toujours dans un coin de sa tête, l'envie folle et sans doute inconsidérée de rejoindre Draco à Serpentard.
Comme pour faire écho à sa pensée, le chapeau se remit à marmonner, puis soudainement, et d'une voix forte, il déclara :
- Serpentard !
Le silence se fit et, en retirant le chapeau Harry eu le temps de voir le professeur Dumbledore et un autre professeur, aux cheveux noirs, échanger un regard qu'il pourrait qualifier d'inquiet.
Certains élèves de la table des Serpentard échangèrent des messes basses et même le professeur McGonagall, à qui Harry tendait son chapeau, semblait perplexe. Harry repensa un instant à ce que Ronald lui a dit dans le train, sur le fait que Voldemort avait été à Serpentard et qu'il y avait pas mal d'enfants de Mangemort dans cette maison. Et si... Et s'il était disons dangereux qu'Harry Potter se retrouve entouré d'enfants de Mangemorts ? Il se laissa aller un instant à la panique, mais McGonagall attrapait déjà son bras et le poussa vers la table des vert et argent.
- Allez-y Potter. Dépêchez-vous.
Le brun hocha la tête et, enfin, des applaudissements résonnent dans la Grande Salle. Arrivé à sa table, Harry vit Draco pousser Crabbe puis, d'un signe de tête, il l'invita à s'asseoir à ses côtés. Trop heureux pour se poser la moindre question, le jeune Potter se laissa tomber à côté de son nouvel ami et se permit, enfin, de pousser un profond soupir de soulagement.
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Ce soir-là, bien au chaud dans son lit à baldaquin, Harry Potter se sentit en sécurité. Allongé sur le dos, les yeux encore grands ouverts, il observait le plafond de son dortoir, qui semblait bouger et changer de couleur, hésitant entre différentes teintes de vert.
Marcus Flint, un des préfets et capitaine de l'équipe de Quidditch leur avait expliqué que c'était parce que leur salle commune ainsi que leurs dortoirs étaient situés sous le lac de Poudlard. Le petit brun se demanda si, s'il arrivait à toucher le plafond, sa main serait mouillée. Il se promit d'essayer, un jour. Mais pas maintenant. Maintenant, il était bien trop épuisé pour cela.
Il bailla à s'en décrocher la mâchoire puis sourit en jetant un regard à son ventre bien remplie. Ses yeux se fermèrent et, doucement, il tomba dans le sommeil, bercé par la respiration de ses camarades de chambrée.
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- Bonne nuit Potter, bonne nuit Malefoy ! Marmonna Blaise Zabini en se glissant sous ses draps.
- Bonne nuit Blaise, répondirent les deux jeunes hommes en chœur.
Alors qu'Harry allait pour se glisser, lui aussi, dans son lit, il entendit un ronflement provenant du lit de Crabbe. Il eut un sursaut puis rencontra le regard de Draco, et ils se mirent tous les deux à ricaner. Cependant, le blond se reprit bien vite et ferma le rideau qui entourait son lit.
Harry soupira avant de hausser les épaules. Trois semaines qu'il était arrivé à Poudlard, et il avait eu le temps de s'habituer au côté lunatique de son camarade. Draco portait le poids de son nom et surtout de son éducation. Tout le monde semblait attendre beaucoup de l'héritier Malefoy et ce dernier se laissait très peu aller.
Il était souvent le premier à lever la main lorsqu'un professeur posait une question et cela rapportait pas mal de point à leur maison. De plus, Harry était persuadé qu'il était le premier à faire les devoirs que les professeurs leur donnaient, il s'y mettait dès que leur journée de cours touchait à sa fin. Dès que les premiers devoirs notés auraient lieu, Malefoy aurait certainement les meilleures notes de la classe.
Enfin, ça c'était seulement s'ils ne partageaient pas leur cours avec les Gryffondors. Granger se révélait être plus ou moins au même niveau que Draco et cela le mettait tout simplement hors de lui. Surtout que Granger était une fille de Moldus. Elle n'aurait jamais dû avoir ce niveau, c'est ce que Draco répétait tout le temps. Tous les autres semblaient d'accord, alors Harry hochait la tête, lui aussi.
Mais, quand ils étaient seuls, il arrivait à Draco de relâcher la pression. Et même de rire. Et Harry prenait le temps d'apprécier ces moments de complicité qui existaient entre eux. Ils passaient pratiquement tout leur temps ensemble -ce que tout le monde avait l'air de trouver normal, après tout ils étaient tous les deux riches et reconnus- mais ce qui comptait vraiment pour le petit brun c'était surtout les moments comme celui-là, où ils leur arrivaient de ricaner bêtement.
C'est sur ces doux souvenirs qu'Harry se laissa rattraper par le sommeil mais, après ce qui lui sembla être quelques minutes, il fut réveillé par une lumière aveuglante et une voix qui déclara :
- Debout Potter !
Le garçon s'exécuta, encore à moitié endormi, se demandant ce qu'il pouvait bien se passer. Il eut le temps d'apercevoir que ses camarades de chambre dormaient encore, eux, et il commença à se dire que ce qui se passait n'était pas normal. Il commença à sentir la panique le gagner, se demandant pourquoi il était le seul à avoir été réveillé, quand il entendit les cris de Draco un peu plus haut.
- Lâche-moi Montague. Mais laissez-moi ! Vous êtes complètement fous.
Harry frissonna tandis qu'un garçon de quatrième ou cinquième année, il ne savait plus qui, le conduisait vers la salle commune. Une fois arrivé, il vit Draco entouré de plusieurs élèves de cinquième, sixième et septième année et tout près de son camarade blond se tenait Marcus Flint.
- Ah Potter, te voilà enfin, déclara ce dernier, qui arborait un sourire sadique. On va pouvoir commencer.
- Commencer quoi ? S'énerva Draco. Lâche-moi et laisse-nous retourner nous coucher Flint !
- Mais enfin Draco, se moqua le préfet en faisant glisser sa main le long de la joue du blond. Tu aurais dû te douter qu'on ne pouvait pas faire partit des Serpentard sans avoir à relever un petit... défi !
- Va te faire foutre avec ton défi Flint. Laisse-Nous-Partir-Immédiatement ! S'exclama le blond.
- Potter, retire ton pyjama !
- Que... Hein... Quoi ? S'étonna Harry qui commençait à paniquer.
- Oh t'en fait pas, j'en ai pas après ton petit cul. Plutôt crever que de toucher un sang-mêlé. Montague, aide donc notre petit pote Potter à retirer son pyjama. Je m'occupe de Malefoy.
- Ne me touche pas ! S'exclama Draco. NE ME TOUCHE PAS ! Je ne me déshabillerai pas, va crever.
- C'est ce qu'on verra, marmonna Flint avant d'agiter sa baguette et que Malefoy se retrouve totalement nu.
- Tu vas me le payer Flint, promit Draco tout en cherchant à cacher sa nudité. Snape sera au courant. Et mon père sera au courant !
Harry, quant à lui a fini par céder, préférant se déshabiller, plutôt que de laisser ce porc de Montague le toucher.
Sans qu'il ait le temps de s'en rendre compte, Harry fut poussé vers la sortie de la salle commune, tout comme Draco et bientôt la porte se referma derrière eux.
- Revenez dans une heure, on ne vous laissera pas rentrer avant, déclara la voix de Flint derrière la porte. Et faites attention à Rusard, il fait sa ronde par ici dans à peu près 5 minutes, ajouta-t-il en ricanant.
- Salop, murmura Draco. Immonde pourriture. Je vais le tuer.
Harry, lui, se contentait d'observer le couloir, complètement sonné. Il avait encore du mal à comprendre ce qui était en train de lui arriver. En moins de dix minutes il était passé de profondément endormi à nu dans un couloir en compagnie de Malefoy. De la folie pure.
- Draco, je crois qu'on devrait partir d'ici, murmura finalement le brun. Si ce que Flint a dit est vrai, Rusard ne devrait pas tarder à se pointer par ici. Et je n'ai aucune envie qu'il me trouve dans cette… tenue.
Le blond hocha la tête, cachant toujours sa nudité comme il le pouvait, et commença à avancer le long du couloir, suivit par le brun, dans le silence le plus total.
- J'y crois pas, marmonna Draco bien plus tard alors que Harry et lui marchaient le long d'un couloir du deuxième étage. Quelle bande de trou du cul.
Face à cette insulte, Harry ne put retenir un petit rire, rire qui lui valut un regard noir de la part du blond.
- Je suis désolé, murmura Harry. C'est juste, toute cette situation, c'est tellement...
- Quelle connerie ! Bon, on a qu'à s'asseoir ici et attendre qu'ils nous laissent retourner à l'intérieur. Demain, on ira voir Snape.
- Comme tu veux, répondit Harry en grimaçant.
- Oh Potter, je t'en prie, met donc ton ressentiment de côté. Flint doit payer. Montague doit payer. Tous. Je ne laisserai pas passer cette merde. Et puis Snape n'est pas si terrible quand on le connaît bien. Il est même plutôt gentil et...
- Tais-toi ! Le coupa Harry.
- Tu sais très bien que j'ai raison. Harry, tu...
- Tais-toi ! Écoute. C'est Miss Teigne !
Draco tendit l'oreille et entendit, en effet, un miaulement suivit d'une voix que les deux garçons identifièrent comme étant celle de Rusard.
- Merde, s'exclama Draco. Il va nous tuer. Et puis on est à poil. Merde ! répéta-t-il. Vient.
Le blond attrapa la main d'Harry et ils se mirent à courir le long du couloir. Ils se retrouvèrent bientôt face à une porte fermée à clef.
- Alohomora ! S'exclama Draco, la baguette tendue vers la porte.
- Tu avais ta baguette ? S'étonna Harry en se précipitant dans la pièce ouverte.
- Évidemment, maugréa Draco. Et crois-moi, j'aurais adoré connaître un sort qui permet de faire apparaître des vêtements ! Tu devrais avoir la tienne aussi. Imbécile !
Harry baissa la tête, se sentant légèrement agressé. Il n'avait pas pensé à prendre sa baguette. Au cas où Draco ne s'en était pas rendu compte, il avait été tiré de son lit par un fou furieux.
- Harry ? Appela Draco.
Le brun leva alors la tête.
« Pendant un instant, il se demanda s'il ne faisait pas un cauchemar. Avec tout ce qui venait de se passer, s'en était trop ! Car ils ne se trouvaient pas dans une salle, comme il l'avait cru au début, mais dans un couloir. Plus précisément, dans le couloir interdit du deuxième étage. Et à présent ils comprenaient pourquoi l'endroit était interdit. Devant leurs yeux, un chien monstrueux remplissait tout l'espace entre le sol et le plafond. L'animal avait trois têtes : trois paires d'yeux étincelant d'une lueur démente, trois museaux qui les flairaient en frémissant avec avidité et trois gueules bavantes hérissées d'énormes crocs jaunâtres d'où pendaient des filets de salive épais comme des cordes. […] Harry chercha à tâtons la poignée de la porte. Entre Rusard et la mort, il choisissait Rusard. »
Heureusement pour Draco et lui, le surveillant avait disparu. Ils claquèrent la porte derrière eux, puis Harry se laissa glisser le long du mur, tremblant de la tête au pied puis il ne bougea plus du tout. Il fixa un point dans le vide pendant de longues minutes, tentant de reprendre une respiration plus ou moins normale. Il était presque étonné que son cœur ne soit pas sorti de sa poitrine. Il s'était vu mort. Quelle idée de garder un truc pareil dans une école ? Où Dumbledore avait-il la tête ?
- Harry, murmura Draco en lui attrapant la main. On va retourner au dortoir d'accord ? L'heure a dû passer. On va retourner se coucher. Ça va aller. Tu crois que tu vas pouvoir marcher jusqu'aux cachots ?
Le petit brun hocha la tête et ils prirent alors le chemin de leur salle commune en silence. Une fois devant la porte, ils eurent la chance que Flint les laisse rentrer, arguant qu'ils avaient même « fait du rab ».
Toujours fou de colère, Draco récupéra son pyjama et celui d'Harry, qu'il lui donna. Ils s'habillèrent en vitesse, sous les rires de leurs aînés, ultime épreuve de cette humiliation considérée comme le rite permettant l'entrée à Serpentard et, après une énième promesse de vengeance, Draco entraîna Harry vers le dortoir.
- Draco, je suis désolé, marmonne Blaise d'une voix endormie. Hier ils nous ont fait aller voir Snape pour lui demander de nous faire un câlin parce que nos familles nous manquaient. Ils ont dit que tous les premières années auraient droit à un truc dans ce goût-là, mais qu'on avait intérêt à la fermer. C'est pour ça qu'on a rient dit… Qu'est-ce qu'ils vous on fait faire ?
- Laisse tomber Zabini, marmonne Draco en se dirigeant vers son lit. Ils me le payeront.
Harry, quant à lui, était encore sous le choc et au moment de se mettre au lit, il demanda, dans un murmure à peine audible :
- Draco ? Est-ce que je pourrais… dormir avec toi ?
Le blond ne put cacher sa surprise mais, voyant Harry trembler à nouveau comme une feuille et, étant lui aussi en état de choc, il hocha la tête et permit à son camarade de se glisser sous ses draps.
- Merci Draco, murmure Harry une fois dans le lit du blond. Bonne nuit…
- C'est ça, bonne nuit.
Ils ne le savaient pas encore, mais cette nuit-là, quelque chose venait de chambouler profondément les relations qu'ils entretenaient.
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- Potter votre potion est ratée. Comme d'habitude. C'est désolant…, déclara Snape avant de faire disparaitre, d'un coup de baguette, le contenu du chaudron d'Harry.
Le brun laissa échapper un soupir. Snape ne l'aimait pas. C'était un fait indéniable. Draco ne cessait de lui répéter que c'était faux et qu'il fallait juste qu'il fasse un effort en potion. Seulement, Harry n'avait pas le don de Draco pour les potions. En vérité, il n'aimait pas ça. Pas ça du tout. Et autant dire que leur professeur n'arrangeait absolument rien.
- Oh, et j'allais oublier. Ne prévoyez rien pour ce soir Potter, vous serez en retenu. A dix-neuf heures dans mon bureau. Londubat qu'est-ce que c'est censé être que ça ? s'exclama Snape, délaissant déjà Harry. Vous êtes un danger public ! 20 points en moins pour Gryffondor !
- Le salaud, murmura Harry. Dix-neuf heures c'est l'heure du diner. Il fait tout pour me pourrir la vie. Il me déteste.
- Tu exagères Harry. Je te prendrai un truc à manger, lui glisse Draco tout en remuant sa potion parfaite.
- Draco ! s'offusqua Harry. Il me colle après presque chaque cours ! Chaque cours ! et tu trouves que c'est moi qui exagère ? Je préfèrerai encore qu'il me retire des points…
- Tu sais qu'il ne le fera pas. Tu fais partie de sa maison… Et puis, toi au moins tu n'es pas collé jusqu'à Noël.
Harry ne put s'empêcher de rire face à cette remarque. Draco avait, effectivement, été se plaindre auprès de Snape pour la petite « blague » de leurs camarades de maison. Leur directeur était entré dans une colère noir et avait décidé de coller Flint jusqu'à Noël « au moins ».
- Quelque chose vous fait rire Potter ? aboya Snape.
- Non Monsieur. Excusez-moi.
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- A tout à l'heure, déclara Harry, la mine défaite, en s'apprêtant à sortir de la salle commune.
- Je te ramènerai une part de tarte à la mélasse, lui répond Draco en pleine partie d'échec avec Blaise.
- Ouais, c'est ça. Je suis sûr qu'il veut me faire mourir de faim. Il n'a pas le droit de me tuer de ses mains, alors il a simplement trouvé un autre moyen.
- Arrête de pleurnicher Potter. Vas donc à ta putain de retenue et laisse-nous finir notre partie d'échec. Tu seras bien gentil, rétorqua Blaise, agacé.
- Tu pourrais peut-être l'accompagner et demander à Snape de te faire un câlin, ça le mettrai surement de meilleure humeur, railla Malefoy. Attend-moi Potter, je vais t'accompagner. C'est sur le chemin de la Grande-salle de toute façon.
- Et notre partie ? l'interrogea Blaise.
- Je n'ai plus envie de jouer. De toute façon je t'aurais battu. Encore.
Harry et Draco prirent alors le chemin du bureau de Rogue, dans un silence plutôt apaisant.
- Il va t'en vouloir, tu le sais ça ?
- Rien à faire. Le père de Zabini a la baguette qui tremble dès qu'il voit le mien. Il ne fera jamais rien. Je le connais.
- Personne ne te fera plus jamais rien après la punition dont a écopé Flint…, constata Harry.
- Ce connard l'a bien mérité. Ça lui apprendra à s'en prendre à un Malefoy. Je ne me suis jamais laissé marcher sur les pieds et ce n'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Et tu sais que tu pourrais faire exactement la même chose si tu prenais un peu plus confiance en toi !
- Non. Moi, on ne me respectera jamais autant que toi. Je suis un sang-mêlé.
- Et alors ?
- Draco, tu répètes tout le temps à qui veut l'entendre, combien ton sang est pur et à quel point tu trouves cela inadmissible que cette école ne soit pas réservée aux enfants de sorciers. Et à Serpentard tout le monde te respecte pour ça.
- Sauf que c'est devant toi qu'absolument tout le monde dans cette école est en admiration. Même les professeurs… Quirrell manque une attaque à chaque fois que tu lui poses une question ! Et puis tu ferais bien de te renseigner un peu sur ton sang Potter. Tu es peut-être un sang-mêlé, mais tu viens d'une grande famille de sorcier.
- Vraiment ?
- Ce n'est pas possible d'être aussi bête… On voit que tu as été élevé par des moldus. Tout le monde semble en connaître plus sur toi que tu n'en sais toi-même.
- Hum… En vérité ça ne m'étonne même plus ! Bon, je ferais mieux d'y aller. Sinon Snape va m'arracher la tête !
- Eh Harry !
Harry qui avait déjà commencé à s'éloigner de Draco se retourna, et revint sur ses pas, se rapprochant de son camarade de classe.
- Snape est un sang-mêlé, lui glissa Draco dans un murmure.
Les yeux du brun s'écarquillent sous le choc. Draco laissa échapper un rire discret, avant de faire demi-tour, quittant les cachots pour la Grande-salle.
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- Bonsoir Severus.
- Bonsoir. Excusez-moi pour le retard, mais il semblerait que cette école ne soit plus ce qu'elle était…
- Cette histoire de Troll ? Hum, étrange en effet. Je suppose que le problème est réglé…
- Il l'est, oui, Albus. Cependant, je me dois de vous mettre en garde. Vous savez comme moi que ce Troll n'a pas trouvé le chemin de l'école tout seul. Je me dois de vous informer que…
- Je sais ce que tu vas me dire Severus, et j'ai le regret de t'annoncer que nous en reparlerons plus tard. Garde donc tes soupçons sur Quirrell pour un autre soir. J'aimerais plutôt que tu me donnes des nouvelles d'Harry. Comment va-t-il ?
- Eh bien votre protégé se porte à merveille ! Aussi insupportable et irrespectueux du règlement que son père, mais je suppose que ce n'est pas surprenant…
- Oui, j'ai entendu dire qu'il était collé après presque chacun de tes cours, laisse-le tout de même un peu respirer ! Bien, que je dois avouer avoir été plutôt content en apprenant qu'il était en ta compagnie ce soir quand l'incident s'est produit. Et comment se passe son insertion au sein de ta maison ?
- Pas trop mal, je suppose, répondit Snape, il y a bien eu cette stupide histoire de bizutage dont il a été victime avec Mr Malefoy, mais je suis quasiment sûr qu'il s'en est entièrement remit.
- Ces deux-là passent beaucoup de temps ensemble, n'est-ce pas ?
- Aussi étrange que cela puisse paraître, c'est le cas, oui. J'ai même le sentiment que Draco préfère la compagnie de Potter à celle de ses autres camarades de maison. Il semblerait qu'il soit le seul à lui tenir tête et à ne pas trembler face au nom de Lucius.
- Evidemment, Harry est totalement étranger à cela, et ce n'est pas plus mal… Peut-être que cette amitié entre Harry et le jeune Malefoy est ce qu'il faut pour ramener Lucius et sa famille dans le droit chemin.
- Sans vouloir vous vexer Albus, je pense que vous vous trompez. C'est bien plus compliqué que cela.
- Oh, je sais, mais il ne nous coûte rien d'essayer… Je vais tenter de faire rester Draco à Poudlard pour Noël.
- Comme vous voudrez Albus. Maintenant, si vous n'avez plus rien à me demander, je vais allez finir de corriger mes copies avant de me coucher.
- Bien sûr Severus, allez-y… Oh, et puis-je vous demandez de garder un œil sur Quirrell malgré tout ? je ne suis pas assez bête pour penser qu'un troll ai passé les défenses de cette école tout seul !
- Comptez sur moi.
Et, dans un mouvement de cape, Snape disparu.
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- Tu n'as pas fini ta valise Draco ? Mais on va rater le train ! s'exclama Blaise tout en fixant Draco, allongé sur son lit, jouant à faire tourner sa baguette entre ses doigts.
- « On » ne va rien rater du tout. Par contre, si tu persistes à m'attendre alors que je passe Noël à Poudlard, tu risques en effet de rater le train Zabini ! lui répondit Draco d'une voix glaciale.
- Tu passes Noël à Poudlard ? Est-ce que tu ne devais pas partir en France ? s'étonna Théodore Nott, bouclant sa valise.
- Hum… De toute évidence mon père a trop de travail au ministère. Il m'a dit qu'il devait annuler nos vacances parce qu'il ne travaillait qu'avec des incapables, marmonna le blond sachant très bien que son père et celui de Blaise travaillaient ensemble.
- J'y vais ! S'exclama Blaise avant d'attraper sa valise et de disparaitre.
- Blaise ! Espèce de Cracmol ! S'exclame Nott, vexé que son camarade soit partit sans lui. Je ferais mieux d'y aller moi aussi. Passez de bonnes vacances, à plus tard !
Et il disparut, lui aussi.
- Tu n'étais pas obligé d'être si méchant avec lui ! murmura Harry en se laissant tomber sur le lit de Draco.
- Je ne me souviens pas de t'avoir autorisé à te vautrer sur mon lit Potter. Et puis je suis méchant si je veux. J'avais vraiment très envie de partir en France. Et à cause du foutu travail de mon père je suis obligé de passer Noël à Poudlard, comme un Weasley !
- Eh bien moi je passe Noël à Poudlard, et je préfère mille fois ça plutôt que de retourner chez mon oncle et ma tante. En plus, les Weasley sont plutôt gentils.
- C'est ça… Si tu aimes la compagnie des traitres à leur sang !
- Tu es obligé de toujours tout ramené à ça ?
- De quoi est-ce que tu parles Potter ?
- J'ai aussi un prénom Malefoy ! Et tu es toujours obligé de tout ramener au sang. Moi je les trouve très gentils. Ils ne sont peut-être pas digne d'un sang pur tel que toi, mais vu que je ne suis qu'un sang-mêlé, je me contente de leur compagnie.
- Tu sais très bien que c'est différent…
- Ah oui et qu'est-ce qui est différent ? s'exclame Harry, perdant son calme. Toi et Blaise vous avez dit à tout le monde que ce garçon de quatrième année sortait avec une fille de moldus et maintenant plus personne ne lui adresse la parole. Je l'ai entendu dire qu'il n'était même pas sûr de revenir après les vacances de Noël. Alors pourquoi est-ce que ce serait différent pour moi Draco ? Combien de temps avant que, moi aussi, je me sois la nouvelle bête noire des Sepentards ?
- Jamais ! S'exclama Draco. Je ne le permettrai pas.
- A croire que je suis un chanceux…, marmonna Harry avant de quitter la chambre.
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Ce matin-là, quand Harry ouvrit les yeux, il tomba nez à nez avec le visage de Draco. Celui-ci était penché au-dessus de son visage et semblait impatient qu'il ouvre les yeux.
- Ah, enfin ! déclara-t-il. J'ai cru que tu ne te réveillerais jamais…
- Qu'est-ce que tu veux Draco ?
- Eh bien… Je sais que je n'aurais pas dû te parler comme ça avant-hier, mais j'étais en colère et tu m'ignores depuis presque deux jours. Tu sais à quel point je déteste ça.
- Je suppose que c'est ta façon à toi de faire tes excuses… Mais je te préviens Draco, ne recommence plus avec tes caprices, je ne suis pas Blaise ou Pansy. Je ne vis pas en fonction de tes humeurs ! Maintenant, est-ce que j'ai le droit de savoir pourquoi tu m'as réveillé si tôt alors qu'on est en vacances ?
- Mais c'est Noël Harry ! Il faut ouvrir nos cadeaux !
- Nos cadeaux ? s'étonna le brun.
- Bah oui ! J'ai été voir, la salle commune est remplie de cadeaux. Viens !
Draco lui tendit la main et, après un instant d'hésitation, Harry l'attrapa et sortit de son lit. Il avait toujours détesté Noël. Son oncle et sa tante n'avaient jamais jugé utile de lui offrir le moindre cadeau. Son cousin, par contre, avait de quoi faire, lui.
Mais Draco avait l'air tellement heureux. Il avait l'air d'être encore un enfant. Ce qu'ils étaient finalement, mais le blond donnait souvent l'impression d'avoir grandi trop vite. Pas ce matin-là, cependant. Ce matin c'était différent. Ce matin, Draco courrait dans la salle commune, en pyjama et décoiffé, pour ouvrir ses cadeaux.
Harry le regarda en souriant.
- Tu n'ouvres pas tes cadeaux ? S'étonna le blond, un cadeau entre les mains.
- Mes cadeaux ?
- Oui, là, répondit Draco, pointant du doigt un petit tas de cadeaux.
Harry n'en croyait pas ses yeux, mais c'est bien son nom qui était écrit sur les papiers cadeaux. Il s'empressa d'arracher les papiers cadeaux. Il y avait une boite de bonbons, offerte par les jumeaux Weasley, accompagnée d'une petite carte, où ils avaient écrit qu'ils avaient hâte de le retrouver en retenue à la rentrée. En effet, mis à part Harry, les jumeaux devaient être ceux qui passaient le plus de temps en retenue avec Snape. Une flûte en bois, grossièrement taillée, cadeau de Hagrid et un petit carnet à la reliure en cuir, offert par Zabini et, en tournant la tête, Harry vit que Draco regardait son propre carnet avec un air dubitatif.
- Blaise est… Plein d'attention ! Rigola le blond.
Et il y avait un plus gros paquet. Placé en bas de la pile. Harry en arracha le papier cadeau et ses mains rencontrèrent une cape faite dans un tissus très doux, d'un très beau bleu nuit.
- Génial ! S'exclama Harry. Qui a bien pu m'offrir ça ? C'est toi Draco ? demanda Harry tout en enfilant la cape en question.
Draco, son nouveau jeu d'échec dans sur les genoux, un livre de potion dans la main gauche et un bonbon dans la bouche se retourna vers Harry, surpris. Il se leva d'un bond et posa sa main sur sa bouche pour étouffer un cri de surprise.
- Harry retire ça tout de suite, déclara-t-il d'une voix glaciale en jetant un regard aux autres élèves présents dans la salle commune.
Heureusement, ils ne semblaient pas avoir remarqué que le corps d'Harry avait disparu après qu'il ait enfilé sa nouvelle cape.
- Quoi ? Mais pourquoi ?
- Retire là Potter. Immédiatement !
Le brun s'exécuta et ne posa pas la moindre question quand Draco l'attrapa par le bras pour se diriger vers le coin le plus sombre de la salle commune.
- Harry, qui t'a offert cette cape ?
- Je n'en sais rien, sur le mot il y avait juste écrit : « Ton père m'a laissé ceci avant de mourir. Il est temps que tu en hérites. Fais-en bon usage. Très joyeux Noël. »
- C'est étrange… Vraiment très étrange.
- Qu'est ce qui est étrange Draco ?
- Cette cape n'a rien d'ordinaire. Regarde, ajouta-t-il en l'enfilant.
Sous le regard stupéfait d'Harry, le corps de Draco disparut une fois qu'il eut revêtu la cape.
- Waouh…, laissa échapper Harry alors que Draco retirait la cape, faisant réapparaitre son corps.
- C'est une cape d'invisibilité, déclara le blond. Mon père m'en a déjà parlé. C'est très rare, et très précieux. Il m'a même dit que des gens étaient prêts à tuer pour en avoir une…, ajouta-t-il très sérieusement.
- A tuer ? Tu rigoles là Draco ? N'est-ce pas ?
- Est-ce que j'ai l'air de rire ? lui répondit Draco. Il ne faut pas que quiconque sache que tu as cette cape Harry. Tu ferais bien de la cacher. De très bien la cacher.
- Mais Draco, ici personne ne risque de me tuer pour me voler cette cape…
- Te tuer, non. Mais n'oublie pas qu'on appartient à Serpentard, et qu'un mauvais sort peut dévier de sa trajectoire très facilement…
Le brun hocha la tête, avant d'attraper sa cape et de se diriger d'un pas rapide vers le dortoir. Là, il ouvrit sa valise, la vida entièrement, mit la cape tout au fond et la remplit de nouveau. Pour l'instant, cela ferait certainement l'affaire…
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- Draco, si c'est pour faire la tête, tu peux retourner au dortoir, j'irai tout seul ! marmonna Harry.
- J'ai dit que je venais, je viens, c'est tout !
- Oui, mais tu fais la tête…
- Excuse-moi de ne pas être ravi de passer mon samedi après-midi chez un être aussi primitif que Rubeus Hagrid.
- Draco…
- Je suis désolé, Hagrid est un être très intelligent, c'est évident. Maintenant avance, avant que je ne change d'avis et que je retourne, effectivement, au dortoir.
Harry hocha la tête avant de resserrer un peu sa cape autours de lui. Hagrid lui avait envoyé une lettre deux jours plus tôt pour l'inviter à prendre un thé, il avait précisé qu'il pouvait amener un ou deux camarades avec lui, que ça lui ferait plaisir. Harry était ravi. Depuis la rentrée, il avait eu très peu de temps pour rendre visite à Hagrid et il le regrettait un peu.
Draco s'était longuement moqué de lui quand il avait reçu la lettre de Hagrid, lui promettant une mort certaine s'il buvait une seule goutte d'un thé qui aurait été préparé par le géant, cependant, quand Harry lui avait demandé s'il voulait bien y aller avec lui, le blond avait simplement hoché la tête, et dit qu'il l'y accompagnerait.
- J'espère au moins que ton ami a une cheminée dans sa cabane, on se gèle dehors.
Harry lança un regard en coin à Draco et ne put s'empêcher de rire. Il portait une cape d'hiver, des gants, un bonnet et une écharpe aux couleurs de Serpentard mais son nez et ses joues étaient quand même tout rouges. Il faut dire que le temps était exceptionnellement froid pour un mois de Mars. Alors que le printemps aurait dû commencer à pointer le bout de son nez, le temps était encore profondément hivernal.
- Ce n'est pas drôle Potter. Active le pas, si tu ne veux pas avoir ma mort sur la conscience.
Harry sourit avant, d'effectivement, activer le pas. Ils approchaient de la cabane d'Hagrid et Draco ne put s'empêcher de soupirer.
- Oh Harry, je suis tellement content que tu sois venu ! s'exclama le géant en ouvrant la porte. Ah et Draco aussi est là. Dépêchez-vous d'entrer, il fait froid dehors.
- Moi aussi je suis content de vous voir Hagrid, je regrette de ne pas l'avoir fait plus tôt…
- Mais ce n'est rien voyons, Harry, ce n'est rien. Asseyez-vous prêt du feu, il ne fait vraiment pas chaud.
- C'est le moins qu'on puisse dire, marmonna Draco.
- Et alors les cours les jeunes, comment ça se passe ?
- Oh Draco est bien meilleur que moi, surtout en potion, mais dans l'ensemble ça ne se passe pas trop mal, répondit Harry, enjoué, espérant faire disparaitre la mauvaise humeur du blond en le flattant un peu.
- J'ai tout de même entendu dire par Quirrell que tu n'étais pas si mauvais que ça en Défense contre les forces du mal.
- Hum, je n'en suis pas si sûr, mais s'il le dit, je ne vais pas m'en plaindre… Draco dit tout le temps qu'il faut que je prenne confiance en moi, c'est d'ailleurs étonnant que tu ne me l'ais pas encore fait remarquer !
Mais Draco ne répond même pas à la provocation de son camarade. Il a regard fixé sur le feu.
« - Hagrid ! Qu'est-ce que c'est que ça ? S'exclama-t-il.
Mais il savait déjà de quoi il s'agissait. Au cœur des flammes, sous la bouilloire, il y avait un gros œuf noir.
- Ça ? dit Hagrid en se passant les doigts dans la barbe d'un geste un peu nerveux. C'est simplement un… »
- Vous êtes un grand malade Hagrid, vous le savez ça ?
- Draco ! S'offusqua Harry.
- Harry est-ce que tu as la moindre idée de ce que c'est ? S'exclama Draco en désignant l'œuf du doigt.
- Eh bien c'est… c'est un œuf, non ?
- Brillant. Ton sens de la déduction m'étonnera toujours ! Ce n'est pas juste un œuf. C'est un œuf de Dragon !
- Un… Oh Merlin. Est-ce qu'il a raison ? demanda Harry à Hagrid, plus qu'inquiet.
- Evidemment que j'ai raison ! « Où est-ce que vous l'avez trouvé ? […] Vous avez dû le payer une fortune.
- Je l'ai gagné, dit Hagrid. Hier soir. J'étais allé boire un ou deux verres au village et j'ai joué aux cartes avec un client de passage. Pour tout vous dire, je crois qu'il n'était pas mécontent de s'en débarrasser. »
- S'il savait que vous habitez dans une cabane en bois, il voulait certainement votre mort. Dès que cet œuf aura éclot, je ne veux même pas imaginer ce qu'il va se passer.
- Hagrid je… Draco a raison. Vous ne pouvez pas garder cet œuf.
- Bien sûr que je vais garder cet œuf !
- Ce n'est pas possible d'être aussi bête, maugréa Draco.
- Draco ! Hagrid… Vous devez vous débarrasser de cet œuf. Vous ne pouvez pas le garder de toute façon, un dragon dans une école, vous n'y pensez pas ? Dumbledore ne le permettra pas…
- Oh, et bien… je… c'est-à-dire que…, bredouilla le géant.
- Vous ne pourrez pas lui mentir Hagrid, déclara solennellement Malefoy. Personne ne le peut. Même mon père n'y arrive pas, et pourtant il passe son temps à mentir !
- Je vais parler avec Dumbledore, et il va comprendre, il me permettra de le garder, j'en suis sûr. Je suis capable de m'en occuper. De très bien m'en occuper.
- Là n'est pas la question ! Vous… Vous avez perdu l'esprit. Excusez-moi, mais je m'en vais, j'en ai assez vu pour aujourd'hui, déclara Draco avant de quitter la cabane d'Hagrid à grands pas.
- Tu crois qu'il a raison ? Que c'est si dangereux que ça ? demanda piteusement Hagrid à Harry.
- Evidemment que c'est dangereux Hagrid ! Mais, je crois surtout que vous devriez en parler avec le professeur Dumbledore, il saura quoi faire. Vous ne pouvez pas prendre un tel risque sans lui en parler avant.
- Tu as raison Harry. Je vais aller lui en parler. Tout de suite. J'y vais. Excuse-moi, tu voudras bien revenir prendre le thé un autre jour ? Je t'enverrai un mot.
- Oh bien sûr, je vais retourner au château dans ce cas. A plus tard Hagrid. Et tenez moi au courant, vous savez pour le dragon…
- Bien sûr Harry, bien sûr !
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Après sa visite écourtée chez Hagrid, Harry avait cherché à retrouver Draco pour parler avec lui de ce qu'il c'était passé chez le géant, mais il ne l'avait trouvé nulle part. Il n'était ni dans la salle commune, ni dans le dortoir, il n'était pas non plus dans la bibliothèque ou sur le terrain de Quiddich. Dépité, Harry avait décidé d'attendre le dîner, mais Draco n'y était pas non plus.
Autant dire que c'est de mauvaise humeur qu'Harry rejoint son dortoir ce soir-là, énervé de pas avoir trouvé son camarade, déçu que leur après-midi ai si mal tournée, inquiet, aussi, un peu.
- Blaise est-ce que tu… Est-ce que tu aurais vu Draco cet après-midi ?
- Quoi il n'était pas avec toi ? s'exclama Blaise, la voix emplie d'une fausse inquiétude. Je croyais pourtant que vous étiez inséparables ! Comment est-ce que tu as fait ?
- Laisse tomber, marmonna le brun, se rapprochant de son lit.
- Dans le langage de Blaise ça veut dire « Non, nous ne l'avons pas vu de l'après-midi, mais je refuse de te répondre gentiment parce que je suis horriblement jaloux de votre relation », déclara Nott en enfilant son bas de pyjama.
- La ferme Théo. Je ne suis jaloux de personne. De toute façon je ne vois pas vraiment ce que je pourrais envier à…
Mais Blaise n'a pas le temps de finir sa phrase, Hedwige, la chouette de Harry frôle sa tête avant de venir se poser à côté de son maître, forçant le métisse à se baisser pour éviter la collision avec l'animal.
- Potter, la prochaine fois que ta chouette fait ça je…
- Oh arrête un peu de geindre Blaise. Tu es presque pire que Pansy ! Ceci dit si tu pouvais demander à Hedwige d'aller déféquer dans le lit de ce type de troisième année qui a un petit bouc, plutôt que sur le mien Harry, je ne t'en serais que reconnaissant.
- Oh, oui, je… Je suis désolé pour la dernière fois.
- Je sais, tu me l'as dit au moins dix fois. Ne fais pas cette tête, je ne vais pas te manger. Que tu ais peur de Blaise et de ses mauvaises manières, je peux le comprendre, mais moi !
- La ferme Nott, s'écria la voix de Blaise de derrière le rideau de son lit.
- Oui, bonne nuit à toi aussi Blaise chéri, lui répondit Théodore en haussant les sourcils. Bonne nuit Harry.
- Bonne nuit Théodore.
Harry attrapa le courrier qui se trouvait accroché à la patte d'Hedwige, lui donna un petit biscuit et la regarda disparaître aussi mystérieusement qu'elle était arrivée.
Il n'y avait absolument aucune fenêtre dans le dortoir des premières années de Serpentard, et pourtant les hiboux de chacun trouvaient toujours le moyen de leur délivrer leur courrier, s'ils en avaient besoin. Personne ne savait comment ils faisaient, mais en tout cas leur courrier leur arrivait tout le temps.
Il déroula le morceau de parchemin et tomba sur l'écriture fine de Draco.
« Harry, retrouve moi à la volière dès que tu pourras, j'ai des choses à te dire et je ne crois pas que la salle commune ou le dortoirs soient des endroits sûrs. C'est enfin le moment d'utiliser ton précieux cadeau de Noël, si tu vois ce que je veux dire ! A tout à l'heure. DM »
Les mains tremblantes, Harry posa le mot sur son lit et se mit à fouiller, le plus discrètement possible, dans son immense malle. Bien qu'ils se soient couchés, Blaise et Théodore n'étaient certainement pas déjà endormis, il fallait donc faire le moins de bruit possible. Sous ses livres de métamorphose et de potion, sous une pile de chaussettes dépareillées et sous un tas de cartes obtenues dans les Chocogrenouilles, les mains d'Harry rencontrèrent le tissu extrêmement fin de sa cape d'invisibilité. Il l'extirpa de la malle, la lança sur ses épaules, ramassa le mot de Draco et se dirigea, le plus discrètement possible vers la volière.
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Draco était assis dans un petit retranchement sombre, caressant paresseusement son hibou grand-duc. Il semblait légèrement sur le qui-vive, le couvre-feu était passé et il ne valait mieux pas qu'on le trouve ici…
Une fois près de lui, Harry fit glisser la cape, permettant à son ami de le voir.
- Tu as fait vite, constata le blond.
- Blaise n'était pas de très bonne humeur ce soir, il s'est couché plutôt rapidement. Et Théodore l'a suivi.
- Tant mieux. Il faut que je te parle.
- De quoi ? Je ne veux pas dire, mais t'as l'air assez préoccupé…
- Je le suis. C'est à propos du dragon d'Hagrid, et du Troll le soir d'Halloween… Oh, et aussi à propos du chien à trois têtes. Tu te souviens ?
- Si je me souviens ? Comment veux-tu que j'ai pu oublier ça Draco ?
- C'est bien ce que je pensais… Je crois… En fait, j'ai même de bonnes raisons d'être quasiment sûr que tous ces éléments sont liés. Et qu'on a mis notre baguette dans un drôle d'engrenage…
- Mais enfin Draco qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends rien !
- Harry qu'est-ce que t'as dit Hagrid quand il est venu te chercher, à propos de cette école et de Dumbledore ?
- Je… je ne sais plus, que Dumbledore était le plus grand sorcier de tous les temps, oh et que… Que Poudlard était le… l'endroit le plus sûr au monde et…
- On y est Potter. Rien de tout ce qu'il s'est passé n'est normal. Cet espèce de chien à trois têtes caché dans cette salle du deuxième étage, ce troll qui, on est d'accord, n'a pas pu rentrer tout seul dans cette école et Hagrid, le garde-chasse de l'école la plus sûre au monde, à qui on offre, soudainement un œuf de dragon…
- Mais qu'est-ce que tu racontes ? Je ne comprends absolument rien !
- Il se passe quelque chose de bizarre. Rien de tout ça n'est normal…
- Draco je crois que tu imagines des choses. Je veux dire on vit dans le monde magique. Magique ! Je suppose que ce genre de chose doit arriver, ça n'a rien de…
- Harry tu ne comprends pas !
- Bien sûr que je ne comprends pas. Il y a quelque chose que tu ne me dit pas Draco. Et cette chose a l'air de t'angoisser profondément…
- Je… Je ne crois pas que celui qui a donné un œuf de dragon à Hagrid était totalement désintéressé. Tout comme je crois que la visite que nous avons reçue de ce Troll avait pour but de faire diversion.
- Diversion ? Demande Harry de plus en plus perdu.
- On n'a jamais reparlé de ce qu'on avait vu ce soir-là Harry, au deuxième étage. Ce… Ce chien à trois têtes. Il… Tu n'as sans soute pas remarqué vu l'état dans lequel tu étais, mais il n'était pas juste enfermé dans une salle. Il était sur une trappe. Je crois qu'il y a quelque chose de caché dans l'école, et qu'on en sait bien trop là-dessus…
Harry commençait à comprendre où Draco voulait en venir.
- Tu… Tu crois que quelqu'un cherche à voler ce qui est gardé par … Ce qui est caché dans l'école ?
- Je pense oui. Le troll avait sûrement pour but d'occuper tous les professeurs afin d'avoir le champ libre. Et, même si je ne sais pas encore exactement par quel moyen, je pense que l'œuf de dragon qu'a reçu Hagrid a également une importance…
- Mais qu'est-ce qu'on va faire ? Si on dit à quelqu'un qu'on est courant, on va avoir d'énormes problèmes !
- Vous ne croyez pas si bien dire, déclara la voix de Rusard dans leurs dos, trop pris par leur conversation, ils ne l'avaient pas entendu arriver.
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- Alors cette retenue ? demanda Blaise, en pleine partie d'échec avec Théodore, quand Harry et Draco pénétrèrent dans la salle commune.
- Pas si terrible, répondit Harry en se laissant tomber sur le canapé vert près de la cheminée.
- Pas si terrible ? s'exclama Draco en se laissant tomber à ses côtés, tu rigoles j'espère ? C'est le quatrième vendredi soir qu'on passe à trier des papiers et balayer des salles de classe, et tout ça sous la surveillance de ce vieux Cracmol hystérique et de son grand amour, j'ai nommé sa chatte. Ridicule !
- Depuis mon arrivée j'ai passé en moyenne un soir par semaine dans le bureau de Snape à récurer des chaudrons dans sous sa surveillance, moi je ne trouve pas ça si terrible. Vraiment.
Théodore ne put retenir un léger ricanement avant de froncer le nez lorsque Pansy Parkinson fit son apparition.
- Salut Draco, minauda-t-elle. Est-ce que ça va ?
- Super, répondit ce dernier. Et toi ? ajouta-t-il, légèrement exaspéré.
- Et si on faisait une partie nous aussi ? demanda-t-elle en désignant le plateau d'échec.
- Oh… Et bien c'est-à-dire que…
- Je vous en prie, déclara subitement Théodore, je n'en peux plus. Je déteste ce jeu. Je ne fais que perdre de toute façon. Je suis crevé. Je vais me coucher. Tu viens Blaise ? Harry ?
- J'arrive, répondirent les deux garçons, en chœur, s'accordant le regard meurtrier du blond.
Une fois dans les escaliers menant au dortoir, les trois jeunes garçons se mettent à rire. Harry ne pouvait pas vraiment dire qu'il s'entendait bien avec ses camarades, mis à part Draco, évidemment. Blaise ne l'aimait pas beaucoup et il avait un peu de mal à cerner Théodore, quant à Crabe et Goyle, c'était encore autre chose, les deux garçons lui faisaient, il devait bien l'avouer, un peu peur. Seulement, quand il s'agissait de se moquer de cette sangsue de Parkinson qui vouait une sorte d'admiration à leur camarade. En dehors de cela, Pansy était une fillette très gentille, intelligente et plutôt agréable à vivre. Son problème était qu'elle perdait tous ses moyens et devenait complètement stupide en présence du blond.
- Combien de temps croyez-vous qu'il tiendra ? demanda Théodore une fois dans le dortoir.
- La dernière fois il a tenu presque deux heures, déclara Blaise, se déshabillant pour se mettre en pyjama, sans aucune pudeur. Je me demande s'il peut faire mieux.
- Hum… ça m'étonnerai, sa retenue l'a exténuée. Qu'est-ce que tu en penses Harry ?
- Une heure, pas plus, répondit ce dernier.
- Pari tenu, s'amusa Blaise avant qu'ils ne se serrent la main.
- Je vais me coucher, déclara Harry, la fatigue se lisant sur son visage. Je suis épuisé. Je compte sur toi Théo pour que Blaise n'essaye pas de tricher.
- Saches que je ne triche jamais Potter ! s'offusqua le métis.
- Si tu le dis, maugréa le brun avant de se coucher. Bonne nuit les gars.
Il s'allongea, eu vaguement conscience qu'un affreux mal de tête le prenait, mais il était trop fatigué pour y réfléchir. Une fois sous ses draps il ferma les yeux et s'endormit quasi-immédiatement.
Pourtant, quelques temps plus tard, il eut l'impression que quelqu'un le secouait tout en appelant son prénom. Il tenta d'ignorer cela, puis ouvrit violemment les yeux pour faire face aux visages inquiets de tous ses camarades de dortoir. Il avait vaguement conscience d'être en sueur, mais ce qui l'inquiétait le plus c'était la façon dont il respirait, très difficilement, comme s'il était venait d'être plongé sous l'eau et qu'il devait reprendre son souffle.
- Il a ouvert les yeux, s'exclama Théodore, comme soulagé.
- Est-ce que ça va Harry ? demanda Draco qui se trouvait tout près de lui, le visage livide.
- Je… oui, je crois. Enfin… je… Oui. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?
- On discutait avec Blaise, Crabe et Goyle, tu dormais depuis déjà trente bonnes minutes et puis tu as commencé à parler dans ton sommeil, tu disais des trucs incompréhensible, ça ressemblait plus à des sifflements qu'à de vrais mots d'ailleurs. Avec les autres on s'est mis à rire, on s'est dit que ce serait l'occasion rêvée pour se moquer de toi plus tard, et puis Draco est arrivé, il a regardé ton lit de façon étrange et…
- Tu t'es mis à hurler comme si quelqu'un t'avais jeté un Doloris. On s'est approché de ton lit et tu… tu te tortillais dans tous les sens. Et tu hurlais. Tu hurlais tellement fort. Ensuite on a commencé à te secouer et tu as finis par te réveiller, continua Blaise.
- Je… Je suis vraiment désolé, finit par déclarer le brun. J'ai sûrement du faire un cauchemar, je ne sais pas…
- Tu ne te souviens de rien ?
- N… Non. Je ne crois pas. Désolé de vous avoir fait peur, je…
Mais Harry n'eut pas le temps de finir sa phrase. Draco attrapa son bras et le sortit violemment de son lit. Il le tira jusqu'aux escaliers qu'ils montèrent extrêmement rapidement, ils traversèrent ensuite la salle commune sous le regard intrigué des quelques élèves qui y étaient encore, puis le blond tira son camarade dans les couloirs qu'il arpentait d'un pas décidé.
- Draco ? Draco ! Mais lâche-moi, tu me fais mal ! et puis où est-ce que tu m'emmènes ?
Mais le blond ne lui répondit pas, marchant encore un peu plus vite. Bientôt ils arrivèrent devant une porte qu'Harry reconnu comme étant celle du bureau du professeur Snape. Draco y frappa vivement, attendant une réponse.
Moins d'une minute plus tard, la porte s'ouvrit avec fracas pour faire place à un professeur Snape visiblement très mécontent d'avoir été dérangé.
- Quoi ? aboya-t-il. Qu'est-ce que vous voulez Draco ? demanda-t-il d'une voix légèrement plus calme lorsqu'il eut reconnu la personne qui l'avait dérangé.
- C'est Potter. Il… Il a fait un rêve bizarre, il parlait en fourchelangue et ensuite il s'est mis à hurler. On aurait que quelqu'un était en train de le torturer.
- Ce n'était qu'un rêve Draco. Je vais aller me recoucher et ensuite ça ira mieux. Ce n'est absolument rien.
- Vous êtes stupide Potter, déclara froidement le professeur de potions. Est-ce que vous avez mal quelque part ? Répondez ! exigea-t-il, presque en criant, alors qu'Harry gardait le silence.
- N… Non. Pas spécialement.
- Vous êtes sûr ? sembla s'impatienter Snape.
- Oh, euh… Un peu mal à la tête. J'ai un peu mal à la tête depuis tout à l'heure. Mais rien de grave…
- Cela, voyez-vous, ce n'est pas à vous d'en juger !
Soudain, la porte du bureau, que Snape avait pris la peine de refermer avant d'entamer sa discussion, s'ouvrit pour faire place au professeur Quirrell.
- Je… Je v… vois que vous ê… êtes oc… occupé Severus. Je v… vais donc écourter n…notre… En… entretient.
- Nous finirons cette discussion plus tard, déclara Snape, d'une voix qui sonnait comme une menace.
Quirrell sursauta et se cogna contre un de ses élèves. Il semblait prêt à répondre à la menace, mais il n'en eut jamais le temps. Harry Potter venait de se mettre à hurler de douleur en se tenant le front, à l'endroit même où se trouvait sa cicatrice, il recula jusqu'à ce que son corps rencontre le mur le plus proche, puis il ferma les yeux et son petit corps glissa le long de mur avant que le silence ne se fasse.
Il venait de perdre connaissance.
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- Ah, tu te réveilles enfin ! déclara une voix qui semblait ravie, à la droite d'Harry, alors qu'il tentait tant bien que mal d'ouvrir les yeux.
Le petit brun contempla le plafond blanc et se rendit ainsi compte qu'il n'était pas dans son dortoir. Cela expliquait sûrement aussi pourquoi une fille était allongée dans le lit à côté du sien.
- Où… Où est-ce que je suis ? demanda-t-il, un peu perdu.
- A l'infirmerie évidemment !
- A l'infirmerie ?
- Oui, le professeur Snape t'a amené ici vers minuit. Tu étais inconscient. Il est resté à te veiller une bonne partie de la nuit. Puis, le directeur est arrivé et ils ont discuté pendant une éternité. Finalement, Pomfresh leur a dit que tu ne risquais rien et que ce n'était qu'une question de temps avant que tu te réveilles et ils sont tous les deux partis.
- Oh… je ne me souviens d'absolument rien. Et… Et toi, pourquoi es-tu ici ? demanda Harry en voyant que la jeune fille portait une sorte de turban sur la tête.
- Et bien, vois-tu, quelqu'un a trouvé cela très drôle de jeter un sort à mes cheveux. Je suppose que cette personne voulait simplement qu'ils soient indomptables, ce qu'ils sont déjà en temps normal, mais peu importe. Cependant, ce petit farceur a manqué son coup et mes cheveux se sont mis à essayer de m'attaquer… Pomfresh n'a pas encore réussit à les calmer totalement. Ça fait deux jours que je suis ici. Tu imagines le nombre de cours que je rate ? Heureusement ma directrice de maison a désigné quelqu'un pour m'apporter mes devoirs. J'aurais préféré que ce soit quelqu'un d'autre que Ron, ceci dit, mais je crois que ça l'embête autant que moi alors bon… Tant mieux finalement. Je crois que c'est un de ses grands frères qui m'a jeté ce sort. Ils font toujours tout un tas d'expériences…
- Alors ça, c'est vraiment pas de chance, répondit le brun, impressionné par la vitesse à laquelle sa camarade était capable de parler. Tu… Tu t'appelles Hermione c'est ça ?
- Hermione Granger, oui ! déclara-t-elle fièrement. Je suis en première année. A Gryffondor.
- Hum. Moi, je suis Har…
- Oh mais je sais qui tu es ! Tu es Harry Potter. Tout le monde te connait. Et puis, on s'était parlé dans le train pour venir. Je ne sais pas si…
- Oh, si, je m'en souviens ! Tu es une des premières élèves que j'ai rencontrés avec Ronald et Draco.
- Draco Malefoy ?
- Euh… Oui, pourquoi ?
- Il était là lui aussi hier soir. Il avait l'air plutôt inquiet. Mais Snape l'a renvoyé au dortoir assez vite. Tu ne te souviens toujours de rien ?
- N… Non, menti Harry à qui les souvenirs commençaient à revenir.
- Ah vous êtes réveillé Monsieur Potter ! déclara la voix de madame Pomfresh qui venait de pénétrer dans l'infirmerie. Comment vous sentez vous ?
- Plutôt bien je crois.
- Tant mieux, tant mieux, je vais vous examiner, mais avant cela buvez mademoiselle Granger. Voyons si cette potion parvient à calmer vos cheveux.
- Merci, murmura la jeune fille avant d'avaler la potion que lui tendait l'infirmière.
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Harry avait passé toute sa journée à l'infirmerie avec pour seule compagnie Hermione Granger. Il devait avouer qu'il l'aimait bien. C'était une chouette fille. Ils avaient discuté, avait mangé des dragées surprises et avaient fait une partie de cartes explosives. A vrai dire, tout se passait très bien jusqu'à ce qu'Hermione propose à Harry de travailler. Le brun avait alors prétendu être extrêmement fatigué et il avait fait semblant de dormir. Tout valait mieux que de travailler. Surtout que Granger avait l'air encore pire que Draco en ce qui concernait les devoirs…
Harry était à présent en train de déguster le repas que Pomfresh lui avait apporté quand il entendit une voix familière prononcer son prénom.
- Comment vas-tu ? demanda Draco Malefoy en s'asseyant sur le bord du lit d'Harry.
- Plutôt bien. Mieux qu'hier.
- En tout cas tu nous as fait une sacrée frousse. Tu aurais dû voir la tête de Snape quand tu t'es évanoui. Il est devenu encore plus blanc que d'habitude, il t'a fait léviter jusqu'ici et je peux te dire qu'il courait dans le couloir. Ensuite il n'a pas arrêté de crier sur Pomfresh pour qu'elle te guérisse rapidement et il m'a renvoyé au dortoir…
- Peut-être qu'il essaye de se racheter pour toutes les heures que j'ai passé en retenue ! ricana Harry.
- Peut-être bien, oui. En tout cas, heureusement que tu n'étais pas tout seul avec Quirrell. Cet homme est un vrai cracmol. Quand tu as perdu connaissance il a poussé un petit cri et puis il est simplement parti en courant… N'importe quoi !
- Il faudra qu'on discute à propos de Quirrel un peu plus tard. Tu sais qu'après qu'il m'ait bousculé j'ai eu mal à ma cicatrice ? Une douleur atroce et ensuite je ne me souviens plus de rien, murmura Harry.
- Et à ton avis qu'est-ce que ça signifie ?
- Plus tard, répéta Harry d'une voix qu'il voulait ferme tout en fixant Hermione, occupée à lire dans le lit voisin.
- Oh, je vois, déclara Draco, suivant le regard de son ami. Pas devant miss je-sais-tout.
- Draco ! s'exclama le brun, de peur que sa voisine ait entendu. Elle est très gentille, murmura-t-il ensuite.
- Oh je t'en prie Harry, ses parents sont des moldus…
- Et alors ? Ce n'est pas pour ça que…
Mais Harry ne finit pas sa phrase, trop accaparé par la personne qui venait de faire son entrée dans l'infirmerie. Face à lui, sur le pas de la porte, se tenait Albus Dumbledore.
- Bonsoir les enfants, déclara le vieil homme.
Hermione referma vivement son livre et se redressa dans son lit, tandis que Draco se tournait pour faire face au sorcier. Seul Harry demeura immobile, incapable d'effectuer le moindre mouvement tant il était fasciné par le directeur de Poudlard.
- Je suis désolé Monsieur Malefoy, je me doute que vous étiez venu pour prendre des nouvelles de votre ami, mais je souhaiterai avoir une discussion avec lui. Cependant, selon Pomfresh il ne risque plus rien. Il rejoindra donc la salle commune de Serpentard une fois que j'en aurais fini avec lui.
Le blond hocha la tête alors qu'Harry demeurait toujours immobile.
- Si vous voulez bien vous levez Harry, nous serons beaucoup plus tranquilles dans mon bureau. Oh ! Mademoiselle Granger ? Je peux vous assurer qu'une fois que nous aurons trouvé le petit rigolo qui vous a fait ça, il écopera d'une punition qui lui fera regretter son geste.
La jeune fille hocha vivement la tête alors qu'Harry enfilait ses chaussures. Quand il eut fini, le directeur souhaita bonne nuit à Hermione puis il prit, en compagnie d'Harry, le chemin de son bureau.
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- Harry, tu ne peux pas faire ça !
- Bien sûr que si je peux, et c'est même exactement ce que je vais faire…
- Ne sois pas stupide, souviens toi de ce que le directeur t'as dit. Il t'a dit de faire attention, de te méfier de Quirrell. Et toi qu'est-ce que tu comptes faire ? Te retrouver en tête à tête avec lui !
- Il m'a aussi dit qu'il ne pensait pas réellement que Quirrell représentait une menace. Sérieusement Draco, nous sommes en sécurité dans cette école.
- Alors ça tu vois, je n'en suis pas si sûr, murmura ce dernier en jetant en coup d'œil à la table des professeurs où Hagrid arborait une mine triste. Dois-je te rappeler que le dragon de Hagrid a failli le tuer ?
Harry baissa immédiatement la tête, comme honteux. Il avait réussi à convaincre Draco de ne rien dire pour le dragon de Hagrid. En échange, le garde-chasse avait promis de trouver un endroit, autre que Poudlard, où le dragon pourrait vivre. Seulement, trop occupés par ses retenues et les devoirs qui s'accumulaient, Harry n'avait plus du tout fait attention au dragon de Hagrid. Il ne s'était pas rendu compte que le géant l'avait gardé et qu'il tentait de l'élever aussi bien qu'il le pouvait. Cependant, moins d'une semaine auparavant, Hagrid avait perdu le contrôle et, un soir, sa cabane avait pris feu. Heureusement pour lui, des élèves se trouvaient encore dans le parc et les professeurs avaient été prévenus, Minerva MacGonagall avait stoppé l'incendie et Harry avait entendu dire que le lendemain, dans la matinée, le dragon de Hagrid avait été, grâce aux relations du directeur, été envoyé dans un endroit plus approprié, où on prendrait soin de lui.
- C'est bas ce que tu fais là Draco. Et puis tu sais très bien que tu ne peux pas utiliser l'amour inconditionnel de Hagrid pour les bêtes, pour faire de cette école un endroit qui ne serait pas sûr !
- Mais Harry !
- Quoi ? Tu ne crois pas que si Quirrell avait voulu me faire du mal il aurait le temps de le faire tout au long de l'année ? Ne sois pas si ridicule.
- C'est toi qui es ridicule avec ton espèce de pseudo-courage ! On dirait un stupide Gryffondor. Parles-en au moins à Snape. S'il te plaît.
- Draco tu me brises sérieusement la baguette, j'espère que tu es content, tu as gâché mon diner, déclara Harry, assez bas pour que seul Draco l'entende, et puis entre nous, je me méfie plus de ton cher Snape que de Quirrell, ajouta-t-il avant de quitter la table des Serpentards.
- Eh merde, marmonna le blond.
- Potter avait l'air en colère ? Qu'est-ce qui lui arrive ? demanda Blaise qui avait tenté d'intercepter le plus de détails possibles de la conversation.
- Il lui arrive qu'il est stupide ! s'exclama Draco avant de quitter, lui aussi, la table.
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Harry poussa un soupir en s'approchant du bureau du professeur Quirrell. Plus tôt dans la journée, à la fin de son cours, son professeurs de défense contre les forces du mal l'avais pris à part et lui avait demandé de le rejoindre dans son bureau après le diner parce qu'il y avait, apparemment, des points dont ils devaient parler. Bien que le professeur Dumbledore lui ai dit, après leur petite entrevue, de se méfier de tout comportement qui aurait pu lui paraître suspect.
- Professeur Quirrell ? appela Harry en frappant à la porte de son bureau.
Cependant, seul le silence lui répondit.
- Professeur Quirrell ?
Toujours rien. Harry haussa les épaules. Son professeur avait peut-être oublié leur rendez-vous. Il s'apprêtait à faire demi-tour, lorsqu'une violente douleur lui frappa le dos. Il pensa l'espace d'une demi-seconde, avant de s'écrouler au sol, que Draco avait peut-être raison finalement.
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Lorsqu'il ouvrit les yeux, quelques temps plus tard, Harry n'avait aucune idée de l'endroit où il se trouvait. Il n'avait d'ailleurs aucune idée, non plus, de la façon dont il était arrivé ici. Il cligna frénétiquement des yeux, cherchant à s'adapter à la lumière. Une fois cela fait, il aperçut le professeur Quirrell, de dos, qui semblait obnubiler par le reflet que lui renvoyait l'immense miroir dans lequel il se regardait.
- Il est prêt, déclare une voix qui fait sursauter Harry.
Il est certain que cette voix n'est ni la sienne, ni celle de Quirrell. Malgré tout, la voix semblait quand même venir de son enseignant.
-Pro… Professeur, où sommes-nous ?
- N'en as-tu pas la moindre petite idée Potter ? Réfléchi bien ! lui répondit celui-ci, toute trace de bégayement disparue.
Harry regarda autours de lui, il avait beau chercher dans ses souvenirs, cet endroit ne lui disait rien. C'était une grande pièce rectangulaire et haute de plafond qui ressemblait à une sorte de sous-sol. Non, il n'avait vraiment pas la moindre idée de l'endroit où il pouvait se trouver. A moins que…
- Est-ce qu'il est possible que nous soyons… Est-ce qu'on… Sous la trappe qui se trouvait dans la salle du deuxième étage ? demanda le brun, incrédule.
- Vous n'êtes donc pas si stupide que ça Potter. Maintenant taisez-vous ! ordonna l'Homme se regardant, à nouveau dans l'immense miroir.
Harry sentait son cœur qui battait de plus en plus fort. Et si… Et si l'immense chien à trois têtes qui gardait l'entrée décidait de venir ici ? Comment Quirrell pouvait-il être sûr qu'il n'allait pas venir ici et les tuer ? Et puis, de toute façon, pourquoi étaient-ils ici ?
« Quirrell marmonna un juron.
- Je ne comprends pas. Est-ce que la Pierre est à l'intérieur du miroir ? Faut-il que je le casse ? »
La pierre ? Quelle pierre ? Harry ne comprenais absolument rien.
- Pourquoi m'avez-vous amené ici ? demanda finalement Harry.
- Pourquoi m'avez-vous amené ici ? répéta Quirrell d'une voix criarde. J'ai fait ce que m'a ordonné mon maître Potter. Une fois que j'aurais trouvé la pierre, il retrouvera toute sa force et il pourra enfin te tuer.
- Me… Me tuer ? demanda Harry qui commençait réellement à paniquer.
- Evidemment ! Ton ami Hagrid se sentira tellement coupable quand il saura que c'est grâce à lui que j'ai pu t'amener ici. Ce gros balourd m'a dit comment passer devant son stupide chien. Tout le monde dans cette école travaillait à cacher la Pierre le plus sûrement possible et il a tout gâché ! Quel homme stupide ! déclara Quirrell en ricanant.
- Je vous interdis de parler d'Hagrid comme ça ! s'exclama Harry.
Tais-toi stupide enfant ! Si Snape n'avait pas cherché à te protéger, il y a bien longtemps que je me serais occupé de toi !
- Me protéger ?
- Pourquoi crois-tu donc qu'il te donnait des retenues tous les soirs ? Il voulait t'avoir à l'œil. Il voulait savoir où tu étais pour pouvoir te protéger ! Te protéger de moi. Et de mon maître.
Son maître ? Mais qui était donc ce maître dont Quirrell parlait ? Et pourquoi voulait-il le tuer ? Une seule personne, connue de tout le monde sorcier, avait déjà essayé de le tuer. Mais était-il possible que … ?
- Voldemort ? demanda le petit brun. Votre maître c'est Voldemort n'est-ce pas ?
« - Sers-toi du garçon… Sers-toi du garçon… » Déclara une nouvelle fois la voix dont Harry n'arrivait toujours pas à trouver la provenance, au moment où Quirrell allait lui répondre.
Ce dernier s'avança alors à grands pas vers Harry et pointa sa baguette vers lui.
- Devant le miroir. Immédiatement ! s'exclama Quirrell.
Tétanisé, Harry se leva et se dirigea vers l'immense miroir. « Il vit d'abord son reflet, pâle et terrifié. Mais un instant plus tard, le reflet lui sourit. Il se vit alors mettre la main dans sa poche et en retirer une Pierre rouge sang. Son reflet lui adressa un clin d'œil et remit la Pierre dans sa poche. Au même moment, Harry sentit quelque chose de lourd tomber dans sa poche. Il ne savait pas comment, il n'arrivait pas à le croire, mais maintenant c'était lui qui avait la Pierre » que Quirrell désirait tant.
« - Alors ? dit Quirrell avec impatience. Qu'est-ce que vous voyez ?
Harry rassembla tout son courage. »
- Je me vois en train de jouer aux cartes explosives avec mes camarades de chambres. C'est… C'est le dernier jour avant les vacances d'été.
- Il ment… Il ment… dit la voix.
Cette fois-ci, Harry était sûr que ce n'était pas la voix de Quirrell, mais est-ce qu'il était possible que ce soit celle de Voldemort ? Et si c'était sa voix, où était-il ?
Perdu dans ce labyrinthe de question, Harry se met réellement à paniquer. Comment allait-il se sortir de là ? Et pourquoi n'avait-il pas écouté Draco ?
Il allait mourir. Quirrell, allait le tuer. Et si ce n'était pas Quirrell, Voldemort le ferait. C'était finit. Il le savait. Il le sentait. Il voyait déjà Quirrell foncer sur lui. Dans un dernier geste désespéré, il plaça ses mains devant son visage dans l'espoir de repousser son professeur.
Il entendit hurler, puis tout devint noir.
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- Il a dit quoi ? S'exclama Draco.
- Oh Draco je t'en prie. Tu m'as très bien entendu !
- Mais alors quoi ? Est-ce que Tu-sais-qui vivait vraiment de l'autre côté du crâne de Quirrell ?
- Et bien, je pense que c'est un peu plus compliqué que ça, mais dans l'absolu, oui, Voldemort et Quirrell partageait le même corps.
- C'est dingue… Comment est-il possible que personne ne s'en soit aperçu plus tôt ?
- Selon Dumbledore, Snape et lui avait de sérieux doutes, mais rien d'assez concret pour le faire arrêter. Et puis Dumbledore m'a dit qu'il préférait l'avoir sous la main, pour pouvoir le surveiller…
- Quel vieux fou, marmonna Draco en fermant sa malle. Et puis je pensais que Tu-sais-qui était mort ? Comment a-t-il pu se retrouver de l'autre côté de la tête de notre professeur de défense contre les forces du mal ?
- Je n'en ai pas la moindre idée. Mais Dumbledore m'a dit d'être très prudent cet été. Selon lui, il n'a pas totalement disparu et pourrait très bien réapparaître n'importe quand. Je sens que je ne suis pas prêt de vivre en paix…
- Il fallait y réfléchir avant de chercher à devenir une sorte de super-héros Potter.
Harry sourit légèrement avant de s'assoir sur sa malle, espérant lui aussi, réussir à la fermer.
- Pourquoi est-ce que tu fais cette tête Harry ? demanda Draco qui remarqua le sourire triste de son ami.
- Je… Je n'ai pas très envie de retourner chez les Dursley.
- Oh… Tes moldus ?
Harry hocha la tête.
- Ne t'en fais pas, ces deux mois vont passer à une vitesse folle. Et puis je t'écrirai.
- Merci Draco. Et pas seulement pour les lettres. Tu sais, pour avoir prévenu Dumbledore et Snape. Je crois que… Enfin,tu m'as sauvé la vie. Sans toi, je serais certainement resté enterré sous l'école…
Le blond hocha les épaules, espérant ne pas avoir l'air trop concerné. Il ne voulait surtout pas qu'Harry le prenne pour un sentimental.
Le silence entre les deux enfants était sur le point de devenir gênant, mais Blaise ouvrit soudainement la porte du dortoir.
- Vous avez entendu parler de l'histoire à propos de Quirrell ?
- Quelle histoire ? demandèrent Harry et Draco, légèrement tendus, d'une même voix.
- Il parait qu'il a voulu une pierre qui était caché dans le château. Dumbledore se serait mis tellement en colère que sa magie aurait surgie hors de lui pour attaquer Quirrell et le tuer.
- Ne raconte pas n'importe quoi Zabini ! Tout le monde sait que c'est une des potions de Snape qui l'a empoisonné, déclara Théodore Nott en rentrant, lui aussi, dans le dortoir.
- Vraiment ? Demanda Draco, en haussant un sourcil. Racontez-nous ça, ajouta-t-il, après avoir jeté un regard complice à Harry.
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A SUIVRE …
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