Disclaimer : Les personnages et l'univers de Bleach appartiennent à Tite Kubo.

Rating : K+ pour le moment.

Cela fait peu de temps que je m'intéresse à Bleach. J'y suis venu parce qu'après avoir vu plusieurs épisodes où je n'ai strictement rien compris, j'ai commencé à lire toutes les infos disponibles sur wikipédia, notamment. Au fil des nuits qui se raccourcissaient à force d'ingurgiter des épisodes, j'en suis venu aux arcs des Arrancars, du Hueco Mundo et à un personnage qui m'intrigue autant qu'il me fascine.

Et surtout, alors que cela fait des mois que je n'ai plus eu envie d'écrire, l'envie m'est revenue. Rien que pour ça, merci à Bleach

Renaissance

Chapitre 1 : réveil au Sereitei

Le blanc fut la première chose qu'il vit en ouvrant péniblement les yeux. Le blanc et cette lumière éblouissante et agressive qui irritait ses prunelles. Puis ce furent les cris qui heurtèrent ses oreilles habituées au silence. C'était donc cela l'enfer ? Une migraine le saisit aussitôt mais il s'aperçut aussi que hormis ses yeux, le reste de son corps ne semblait pas vouloir se mouvoir.

- Kurotsuchi-sama ! Kurotsuchi-sama ! Kurotsuchi-samaaaa !

Le hurlement se poursuivit au-dehors de l'univers blanc dans le lequel il se trouva mais il ne put goûter à ce calme qu'un très court laps de temps. Déjà, il entendait les pas précipités revenir vers lui, mais beaucoup plus nombreux.

- Laissez passer Kurotsuchi-sama !

- Sensei ! Il s'est réveillé alors que nous n'y croyons plus !

- Baka ! Il n'y a que vous qui n'y croyez plus ... Poussez-vous que je puisse contempler mon oeuvre !

Le blanc fit place à l'ombre lorsque ledit Kurotsuchi se pencha au-dessus de lui. Deux yeux perçants s'approchèrent de son visage et il reçut une lumière aveuglante dans son oeil droit puis dans le gauche. Il sentit qu'on lui ouvrit la mâchoire, qu'on vérifiait ses oreilles. On le tâtait, on l'auscultait de tout part, a priori sans fin, telle une souris de laboratoire sur le point de se faire disséquer. Kurotsuchi se redressa, ramenant à nouveau la lumière sur lui. Il était fatigué et voulait juste fermer les yeux et dormir. Le raffut autour de lui finit par s'estomper alors qu'il retombait dans un sommeil profond.

Le capitaine de la 12eme division esquissa un sourire d'auto-satisfaction. Contre toute attente, son expérience avait réussi ! Il avait presque fait un miracle. Il se tourna vers ses assistants hébétés et beugla quelques ordres d'une voix forte, les faisant s'envoler telle une nuée d'insectes. Seule resta auprès de lui la calme Nemu à laquelle il ordonna de ne pas quitter son « expérience ». Maintenant qu'il était éveillé il serait difficile pour lui de le cacher plus longtemps. Il se permit néanmoins d'attendre encore quelques jours.

Ces quelques jours permirent à l'expérience de retrouver des forces. Progressivement, il prit d'avantage conscience de ce qui l'entourait. Une sorte de laboratoire aux murs, sol et plafond blancs, avec des appareillages plus ou moins complexes, qui émettaient des bips constants ou autres stridulations diverses et variés. Il comprit bientôt que tous ces appareils le maintenaient en état, l'empêchant de disparaître une nouvelle fois dans le vent. La mémoire lui revenait progressivement.

Au fur et à mesure des heures qui passaient il prenait aussi conscience de la présence de ses organes et des douleurs qui accompagnaient sa renaissance. Il ne pouvait pas tourner la tête mais vu qu'il ne sentait aucun de ses membres il imaginait que seul son torse s'était reconstitué. Pour le moment, car il ressentait chaque millimètre que son corps gagnait sur le vide au prix de mille douleurs. Comment ce fou l'avait fait revenir ? Et surtout pourquoi ?

Et puis, un matin tout s'accéléra. Ses organes étaient à nouveau complètement opérationnels ; il ne lui en fallait pas plus pour achever sa reconstruction. Son reiatsu émit de violentes pulsations qui ébranlèrent la salle blanche, fit tomber les appareils auxquels il était branché et fit craquer d'une manière sinistre la table sur laquelle il était allongé encore une minute auparavant. Une aura verte l'entoura alors que ses bras et ses jambes se reconstituaient. Des ailes suivirent, fouettant le vent fou que créait son reiatsu. Un hurlement naquit au fond de sa gorge, roula le long de ses cordes vocales et déferla hors de sa bouche, emplissant le bloc tout entier, faisant trembler les murs et tomber raide mort quelques assistants présents dans le couloir. L'onde de choc se répercuta aux quatre coins du Sereitei avant de se calmer.

Il se redressa péniblement sur ses jambes au milieu des vents tourbillonnants, les ailes déployées et leva les yeux sur la jeune lieutenant debout quelques mètres plus loin. Leurs regards verts s'accrochèrent alors qu'elle fit un mouvement de recul. Devant la jeune Nemu, Murcielago venait de renaître de ses cendres.

Kurotsuchi, alors devant son grand ordinateur, haussa un sourcil avant de soupirer en prenant la décharge de reiatsu de plein fouet.

- Je crois que le dernier stade est atteint et il vaut mieux que je rejoigne mon expérience avant les autres.

En effet, il sentait déjà les reiatsus des différents capitaines et de leurs lieutenants venir des quatre coins du Sereitei, prêts à en découdre avec l'auteur de toute cette agitation. Il marmonna quelques mots inintelligibles en sentant également se rapprocher celui du capitaine de la 1ere division. Si lui-même faisait le déplacement, son expérience risquait fort de tourner court. Or, s'il y avait une chose que Kurotsuchi détestait au plus haut point, c'était qu'on le prive de ses nouveaux joujoux !

Il fut le premier sur les lieux et rejoignit Nemu qui fait toujours face à l'homme qui venait de renaitre de ses cendres. Non, pas un homme, mais un Arrancar ... et pas n'importe quel Arrancar mais un Espada, sans doute l'un des plus dangereux. Ce dernier regarda le savant avec un air parfaitement neutre.

Kurotsuchi claqua la langue de satisfaction. Tout y était. L'Arrancar était entier de ses cornes à ses pieds, en passant par ses ailes, ses marques noires sous ses yeux, son trou de Hollow, jusqu'au tatouage sur son pectoral. Il était dans sa première forme, pas la plus dangereuse et pourtant les émanations de son reiatsu avaient déjà suffit à tuer une bonne vingtaine de ses assistants. Les yeux verts ne le lâchaient pas alors qu'il s'approchait de lui.

- Si tu approches encore, je te tue.

La voix était gutturale et rocailleuse, preuve qu'elle n'avait pas servi depuis longtemps.

- Bien sûr ! C'est ce que tu voudrais faire ... mais tu ne le pourras pas !

Murcielago fronça les sourcils et leva son doigt, prêt à lancer son cero.

- Kurotsuchi ! Hurla une voix derrière eux. Baisse toi !

Un froid glacial envahit ce qui restait de la pièce et une vague de glace se déchargea vers l'Arrancar.

- Baka ! Maugréa le savant en se plaçant entre l'attaque et l'Arrancar, la renvoyant net à son auteur qui n'en crut pas ses yeux. Que croyez-vous faire ? Me sauver ? Baka.

Hitsugaya Toshiro n'en crut pas ses yeux. Il savait le savant complètement fêlé mais de la à protéger un Espada qui avait apparu de nulle part au milieu du Sereitei alors qu'il était sensé être mort.

- Kurotsuchi ! Espèce de malade ! Qu'est ce que tu fais ? Pousses-toi de là ! Il va attaquer !

En effet, l'Arrancar n'avait pas perdu son objectif et le cero apparut au bout de son doigt. Mais au même moment, les nouveaux arrivants, au lieu de voir la déflagration monstrueuse immanquablement prévisible, virent l'Arrancar tomber à genou, hurlant de douleur en se tenant la tête et quitter sa forme de Murcielago. Il respirait avec difficulté et semblait incapable de se redresser.

- Qu'est ce qu'il lui arrive ? Demanda Hitsuyaga au savant qui se grattait distraitement l'oreille.

- Tu es si stupide, renifla-t-il avec dédain. Crois-tu vraiment que je l'aurai ramené à la vie sans, au préalable, lui avoir coupé les ailes ?

Hitsugaya ouvrit des yeux ronds. Le reste de la cavalerie arrivait à leur côté.

- Taishou ! Appela Rangiku. Est-ce que tout va bien ?

- c'est toi qui l'a ramené ? Siffla Hitsugaya, complètement éberlué.

- qui d'autre pour réaliser un tel exploit ? Insista Kurotsuchi avec prétention.

Hitsugaya fut sur le point de le frapper en le traitant de fou furieux lorsque le vénérable capitaine de la 1ere division s'approcha, les yeux fermés, en s'appuyant sur sa canne.

- Pourrais-je avoir une explication sur ce chaos ! Ordonna-t-il sur un ton autoritaire qui ne souffrait aucune réplique. Capitaine Kurotsuchi ?

Le savant s'approcha de lui et lui fit face, se mettant avec précaution entre son expérience et les autres capitaines.

- Oui, j'ai tenté une petite expérience. Au cours de l'un de mes passages au Hueco Mundo, je suis tombé par hasard sur des poussières mêlées au sable blanc. Ces infimes quantités de poussière semblaient pulser des particules de reiatsu. J'en ai donc apporté avec moi pour tenter d'en deviner la source. En étudiant ce phénomène, j'ai pensé que je pourrai peut-être recréer un Hollow pour pouvoir l'étudier. En fait de Hollow, il s'est avéré que c'était un Arrancar doté de pouvoir de régénération. Je n'ai donné qu'un coup de pouce à la nature qui s'est chargée de faire le reste.

Yamamoto ne parut pas plus convaincu que les autres capitaines ... Kurotsuchi subissant les hasards de la nature, çà ressemblait à une mauvaise blague.

- Et maintenant ?

- Il ne peut nous attaquer. J'ai bloqué son cero avec un poison. S'il veut en déclencher un, aussitôt un poison se répand dans tout son corps, lui faisant subir d'atroces douleurs et le faisant revenir à sa forme primaire d'Arrancar. Il souffrira ainsi au moins vingt-quatre heures avant que la douleur cesse progressivement.

- Quel intérêt de l'avoir ramené si on peut même pas s'amuser avec lui ? Demanda Kenpachi en regardant l'Arrancar encore au sol.

- Pour la science évidemment ! S'exclama Kurotsuchi outré. Je viens de faire renaitre un être vivant à partir de poussières ! Je suis génial !

Kuchiki Byakuya et Ukitake Jyuushiro échangèrent un regard consterné. Kyouraku bailla d'ennui et Unohana Retsu parut affligée. Les lieutenants se mirent à murmurer entre eux avant de jacasser franchement. Un coup de canne frappé au sol remit l'attention sur Yamamoto qui avait ouvert les yeux et s'approchait à présent de l'Arrancar toujours plié en deux sur le sol.

- Lamentable, grogna-t-il. Comment puis-je être entouré d'autant d'esprits simplets ? Capitaine Unohana, prenez cet être tourmenté au sein de la 4eme division et soignez-le ! Kurotsuchi, suivez-vous et racontez-moi toute l'histoire ... la véritable histoire et pas cet amalgame de sottises plus grosses que vous. Capitaine Hitsugaya, établissez une défense autour de la 4eme division au cas où notre invité tenterait une sortie. Les autres, rentrez dans vos quartiers, d'autres ordres suivront.

- Bien, Yamamoto-sama !

Tous s'inclinèrent respectueusement devant lui.

- Rangiku ! Appela Hitsugaya. Commence les préparatifs de défense. J'escorterai le capitaine Unohana jusqu'à la 4eme division avec cette chose.

Unohana soupira et appela son lieutenant qui se tenait à quelques pas d'elle, vraisemblablement pas rassurée par la tournure des évènements. Elles regardèrent la silhouette fine de l'Arrancar, toujours pliée au sol. La douleur devait être immense vu les crispations constantes de sa mâchoire. Il ouvrit un instant les yeux croisant leurs regards bienveillants. C'était donc ça le Sereitei ? Une maison de fous, oui !

- Tsch... laissa-t-il échapper.

La mort lui parut soudain bien douce.

Vingt-quatre heures plus tard

- Bonjour.

Les yeux verts s'ouvrirent au son de la voix douce et posée de Retsu Unohana.

Elle ouvrit les rideaux de la chambre aux murs blancs et laissa la lumière inonder la pièce.

- J'espère que les douleurs ont enfin cessé de vous tourmenter. D'après ce que nous avait dit Kurotsuchi-sama, cela devrait être le cas.

Elle approcha sa main du front de l'Arrancar lorsque celui-ci l'arrêta avec un réflexe qui la prit de court. Son reiatsu fléchit un court instant, suffisamment pour qu'arrive une Rangiku essoufflée, la main sur son Zanpakto, prête à le dégainer.

- Unohana-sama ? Est-ce que tout va bien ?

- Oui, Rangiku-san. Merci. Il a été autant surpris que moi, je suppose.

- Tsch...

Le « il » en question tourna la tête vers la fenêtre, laissant le soleil et la lumière caresser son visage. Il entendit le clic caractéristique d'une arme retournant dans son fourreau et les pas de Rangiku s'éloigner. L'autre femme était toujours à ses côtés. Sa main se posa sur son front, sans doute pour y chercher une trace de chaleur qu'elle ne trouva pas.

- Vous êtes glacé, remarqua-t-elle simplement.

- Je suis un Arrancar.

- Je suppose que vous voulez dire par là que c'est normal. Veuillez excuser mon ignorance. J'avoue ne pas avoir soigné beaucoup d'Arrancar. Avez-vous encore mal ?

- Non.

- Bien, c'est un bon début. Maintenant que vous êtes revenu à vous, et revenu grâce à Kurotsuchi-sama, Yamamoto-sama va devoir décider de votre sort. Je vais l'informer de votre réveil.

Elle s'éloigna vers la porte.

- Ne vous en faites pas, c'est un homme juste, même s'il reste parfois un peu campé sur ses positions. Pour votre propre sécurité, ne tentez pas de sortir d'ici sans moi, les gardes de Hisugaya-sama n'attendent qu'une occasion de vous tomber dessus. Je vous conseille d'être patient.

Il tourna la tête vers elle, la détaillant de ses yeux verts. Elle parlait toujours avec bienveillance, sans aucune animosité envers lui, un Espada.

- Quel est votre nom ? Répéta-t-elle.

- Ulquiorra ... Ulquiorra Schiffer.

- Enchantée de faire votre connaissance, Ulquiorra. J'espère que vous trouverez rapidement votre place parmi nous.

Il écarquilla les yeux, chose hautement rare chez lui. Un Arrancar à sa place parmi les Shinigamis ? De mieux en mieux !

Retsu Unohana parvint enfin dans la salle du Conseil où l'attendaient déjà les autres capitaines et Yamamoto. Elle s'inclina avec respect devant lui et commença son rapport.

- Ulquiorra Schiffer vient de s'éveiller, les troubles liés au poison se sont dissipés. Il reste assez faible, je suppose à cause du manque de nourriture et de sa rapide régénération. Il est calme et ne semble rien attendre de nous.

Yamamoto hocha la tête et le capitaine reprit sa place habituelle.

- Qu'allons-nous faire de lui à présent qu'il se trouve au Sereitei ? Demanda Ukitake. Le renvoyer au Hueco Mundo me paraît dangereux. Le garder ici ne me semble pas plus approprié.

- Je peux le tuer alors ? Ça m'amuserait au moins deux minutes ! S'éleva la voix pleine d'espoir de Kenpachi.

- Nous pouvons toujours le sceller et l'emprisonner non loin d'Aizen, jeta Soifon haineuse.

- Je peux le récupérer à présent ? J'ai encore de nombreuses choses à étudier sur lui ! Son cas est unique !

- Ce n'est pas le seul « cas » ici ! Marmonna Kuchiki entre ses dents en obsenrvant le savant face à lui.

- Silence ! Tonna Yamamoto. Silence ! Vous me mettez dans l'embarras, capitaine Kurotsuchi. Quelle idée baroque que celle-ci ! Mais en y réfléchissant, l'Espada Schiffer a toutes les qualités pour devenir un shinigami acceptable. A condition bien sûr qu'il accepte non pas de manger les âmes, mais de les sauver. A condition également qu'il ne dirige plus des Hollows mais qu'il les combatte.

Plusieurs capitaines ouvrirent des yeux ronds comme des soucoupes. Un Espada devenir un Shinigami. L'inverse s'était déjà produit avec les Vizards, mais pas à un tel niveau.

- J'ai dit ! Conclut Yamamoto. C'est la seule alternative de cet Arrancar.

- Et s'il refuse ? Avança Soifon.

- Il mourra, et peu importe comment.

- Laissez-moi lui parler, intervint alors Unohana.

- Non ! J'ai déjà tout prévu. A l'heure actuelle, le lieutenant Renji devrait bientôt être là avec la personne qui ira lui parler et qui devra le convaincre.

- Qui ?

Au même moment, une porte apparut dans une prairie non loin de la 4eme division, laissant apparaître Renji et l'invitée du Sereitei. Le vent provoqué par le portail fit danser sa longue chevelure rousse et ses yeux s'agrandirent en voyant le Sereitei à la plus belle des saisons ... le printemps avec ses éphémères fleurs de cerisier et sa douceur. Rangiku s'avança vers eux.

- Bienvenue au Sereitei, Orihime.

- Merci Rangiku.