Coucou! Et voila la toute fin de cette histoire!
Merci de l'avoir suivie jusque là! J'espère que cet épilogue vous plaira.
Merci pour toutes vos reviews.
Un grand merci à SBRocket pour tout ce qu'elle a fait pour cette histoire et un grand merci à LyraParleOr pour ses corrections!
Seattle un an plus tard.
Pov B
La nuit avait été longue, en arrachant mon masque et mon calot dans le vestiaire du bloc je sentais le sommeil poindre douloureusement au coin de mes paupières. Mon premier "vrai chantier" c'est comme ça qu'on appelle les opérations particulièrement périlleuses, en solo. Huit heures d'intervention, en pleine nuit, seule à diriger mon interne, l'équipe opératoire suspendue à mes moindres gestes. Accident de la voie publique avec traumatisme de la rate et hémorragie cataclysmique, le destin a parfois un drôle d'humour. Cette nuit faisait appel aux souvenirs douloureux d'une autre nuit, pour ma première chirurgie sans filet de sécurité j'aurais préféré quelque chose de plus simple, mais aujourd'hui mon patient s'en était mieux sorti que celui dont le décès avait tout remis en question un an plus tôt.
Celui qui venait de quitter le bloc avec l'équipe d'anesthésie s'en sortirait avec quelques côtes fracturées, sa rate avait du être sacrifiée mais il était en vie.
Je troquais mon pyjama de bloc contre mes vêtements de ville en repensant au chemin parcouru depuis un an. J'avais terminé mon internat et trouvé un poste au Harborview Medical Center de Seattle, je n'aurai pu rêver mieux. Quitter New York et mes amis s'était révélé moins difficile que ce que j'avais craint, les opportunités ici étaient infinies et puis nous nous retrouvions toujours à la moindre occasion.
En quittant le vestiaire je dus encore remonter dans le service pour écrire la liste de mes prescriptions. Une fois dans le bureau je me laissa tomber dans un fauteuil sans aucune grâce en poussant un profond gémissement de soulagement intérieur.
Peut-être que mon gémissement n'avait pas été si imaginaire que je l'avais cru vu le petit ricanement légèrement moqueur qui me répondit.
"-Dure nuit? Alors il parait que t'as été incroyable sur ta première solo." Je grognais vaguement une réponse, trop épuisée pour formuler une phrase cohérente.
"-J'ai fait tes prescriptions postopératoires." De ses longs doigts délicats il me tendit une feuille que je pris à peine le temps de vérifier tant je lui faisais confiance.
Si quitter New York s'était avéré moins dur que prévu c'était peut-être parce que je n'étais pas venue seule à Seattle.
Comme à New York nous travaillons ensemble dans le service de chirurgie digestive, nous avions eu la chance que deux postes se libèrent en même temps ici. La présence d'Alec à mes côtés me rassurait professionnellement, il était toujours aussi brillant et bien que parfois j'aurais voulu plus voler de mes propres ailes, je savais que je pouvais compter sur lui en toutes circonstances. Mais cette nuit je m'étais débrouillée seule et ça, ça avait de quoi me rendre euphorique. Si toutefois je n'étais pas aussi épuisée...
Je ne m'éternisais pas à l'hôpital, j'avais rendez-vous pour le petit déjeuner dans le petit café juste à deux pas de mon appartement.
Étant la première arrivée je commandais une montagne de nourriture, réalisant seulement une fois que je fus assise à quel point j'étais affamée.
"-Rassure moi t'as commandé pour deux?"
"-Oh non tu te débrouille."
"-Mais tu vas manger tout ça? Je crois que je comprendrai jamais comment autant de nourriture peuvent être engloutie par un aussi petit corps!"
"-La nuit a été longue!"
"-Je veux bien te croire... je suis déçu qu'il ne m'ait pas mis sur ton intervention. Ma nuit a été chiante à mourir et j'aurais voulu te voir opérer."
"-J'aurais pas pu me concentrer si t'avais été là." Alors que ses doigts caressaient doucement ma main posée sur la table il me gratifia de ce petit sourire en coin qui me faisait toujours autant fondre.
Alec n'était pas le seul à m'avoir suivi à Seattle, Edward aussi était là. En réalité c'était moi qui l'avais suivi ici, comme je l'aurais suivi dans n'importe quelle ville du pays.
Alors que je le regardais chiper un de mes pancakes je repensais au chemin que nous avions parcouru tous les deux. Un chemin chaotique, semé d'embûches, plusieurs fois nous nous étions trompé de direction, au risque de nous perdre, puis nous étions retrouvés, et depuis un an nous avancions côte à côte, épaule contre épaule et j'espérai que ce chemin n'ai jamais de fin.
Lorsque nous avions avoué la vérité à nos amis, Alice avait poussé des petits cris de joie surexcités en lançant à tout bout de champs qu'elle le savait, Jasper n'avait pas eu l'air le moins du monde étonné, Rosalie nous avait lancé son habituel regard désabusé et Emmett avait frôlé l'infarctus, le vrai hein, avec réanimation cardio-respiratoire et tout le bazar, Emmett ne faisait jamais les choses à moitié. Finalement nos amis avaient réagit exactement comme il était prévisible qu'ils réagissent. C'est à ce demander pourquoi vous avez mis autant de temps à leur en parler d'ailleurs. Mais parfois c'est quand elles sont cachées que les choses sont les plus excitantes... bien qu'avec Edward chaque jour comportait son lot de surprise et aucun ne ressemblait au précédent.
"-Tu as terminé?" j'avalais la dernière goutte de mon café avant de lui faire signe que oui. Les petits-déjeuners post-garde étaient un petit rituel entre nous que je n'aurais sacrifié pour rien au monde. Même la tête lourde de sommeil et la fatigue crépitant dans tous mes muscles, les matins étaient toujours plus doux lorsqu'il était là pour les partager.
Je sais pas à quel moment t'as viré dans la mièvrerie dégoulinante mais arrête ta guimauve on a déjà trop mangé. J'ignorais cette petite voix interne toujours aussi agaçante et pris la main qu'Edward me tendait. Nous regagnâmes notre appartement en silence, savourant la fraîcheur du jour qui commençait tout juste à se lever. Je ne rêvais plus que de dormir tout le reste de la journée.
La lumière vive qui frappait contre mes paupières me tira du sommeil, ou peut-être était-ce cette insupportable sensation d'être observée...
J'ouvris péniblement les yeux encore lourds de sommeil et tombais face à un profond regard d'émeraudes parsemé de paillettes dorées... à cinq foutu centimètres de mon visages!
"-Putain Cullen je t'ai déjà dit d'arrêter de me regarder dormir t'es flippant!"
"-Mais t'es jolie. Tu sais que tu bave quand tu dors? Et tu ronfle aussi!"
"-Je ronfle pas!" Bon peut-être que je ronflais, un peu, mais uniquement quand j'étais très fatiguée et c'était pas en m'empêchant de dormir que ce problème de fatigue allait se régler.
Je me tournais sur le ventre et enfouis ma tête sous l'oreiller dans l'espoir que ça le fasse taire mais je le connaissais trop bien pour avoir le moindre doute quand à l'efficacité de cette technique...
Et en effet alors que je recommençais doucement à dériver vers un sommeil bienfaiteur le contact de ses doigts qui pianotaient sur la peau de mon dos me ramena à l'affleurement de la conscience.
"-Touche. Pique. Touche. Pique. Touche..."
"-Arrg mais arrête! Qu'est-ce que tu fous?"
"-Je teste ta sensibilité discriminatoire. Pour vérifier l'intégrité de tes nerfs cutanés et tout."
"-Mais dégage! Vas courir, mourir une heure ou te payer une thérapie mais arrête de te comporter comme un psychopathe! Laisse moi dormir!"
"-Je m'ennuie." Vu qu'il ne servait à rien de discuter je décidais d'employer les grands moyens et claquais mon oreiller contre sa tête.
"-Aï! Bon d'accord je vais prendre une douche! Qu'est-ce que t'es grognon au réveil."
J'eus juste la force de lever vers lui mon majeur magistralement dressé, enfin j'espérai que ça soit magistralement, avant de laisser mollement tomber mon bras sur le matelas.
J'étouffais néanmoins un petit sourire.
Après ça il me fut impossible de me rendormir. De toute façon d'ici dix minutes il aurait terminé sa douche et reviendrait avec de nouveaux moyens pour m'empêcher de dormir. Autant se lever tout de suite.
Je scannais la pièce à la recherche de mes vêtements mais impossible de remettre la main sur mon tee-shirt. Jusqu'à ce que je jette un regard au panier de Tiny près de la porte...
Depuis qu'on avait emménagé ici elle avait pris cette habitude étrange de me voler mes vêtements pour s'en faire un petit nid. Elle ne mâchouillait plus mes chaussures mais pas sur que j'apprécie plus cette nouvelle habitude. Plus qu'à le mettre à laver, j'allais encore passer un temps fou à me débarrasser des poils.
"-Bon Tiny on fait un échange? Mon tee-shirt contre le celui d'Edward? Il l'adore en plus celui là..." c'était même un de ses préférés. Je tenais là le moyen de me venger de son réveil intempestif.
La chienne accepta le troc de bonne grâce. Bon courage pour récupérer ton tee-shirt Edward. Et effectivement, lorsqu'il sortit de la douche, il lui en fallu, Tiny grogna et montra les dents lorsqu'il voulu le reprendre et le mettre à laver. Le tout sous mon regard approbateur.
"-Bella tu sais que je sais que c'est toi qui lui as donné... Et tu sais qu'il va y avoir des conséquences à ça..." Son regard était brûlant, incandescent. Il se rapprochait dangereusement de moi, un petit sourire carnassier plaqué sur ses lèvres parfaites.
Je savais qu'il était inutile de fuir mais je tentais de le faire quand même.
A moitié habillée, je me laissais glisser du lit pour échapper à sa prise. C'était un de nos jeux préféré. A croire qu'on était incapables de se comporter comme des adultes tous les deux.
Comme à chaque fois je ne pus fuir bien longtemps, il m'attrapa alors que je tentais de passer la porte dans la chambre.
Lorsque son corps à demi nu et encore humide de sa douche se plaqua dans mon dos, l'adrénaline du jeux se changea en quelque chose de beaucoup plus exaltant.
Coincé entre la porte et son torse, je sentis ses doigts remonter doucement dans le creux de mes reins, le long de mes omoplates nues, dans mon cou...
Ma peau s'hérissa de délicieux frissons, ce fut pire lorsque ses mains s'égarèrent devant, sur mon ventre, remontant doucement. Je sentais mes seins se tendre à la recherche de plus de caresses. Et ce fut pire lorsqu'il murmura de sa voix rauque dans le creux de mon oreille.
"-Qui a encore gagné?" La question méritait d'être posée, parce que là, coincée contre son corps chaud et musclé, j'avais la sensation d'avoir gagné bien plus que ce que je n'avais jamais osé espérer. Je l'avais lui... Edward, cet homme que malgré des années d'efforts j'avais été incapable de détester.
"-Je t'aime." ma voix n'était qu'un murmure, j'étais sérieuse désormais, je me retournais et posais mes lèvres sur les siennes. Ses yeux caressèrent les miens, dans son profond regard qui s'était obscurci j'y lu un amour qui faisait échos à celui qu'il pouvait lire dans le mien.
Nos regards se lièrent, longtemps après que nos lèvres se soient détachées.
Toute trace de jeu avait disparue désormais... jusqu'à la fois prochaine...
The end!
A la semaine prochaine sur Parfum d'Asie pour ceux qui la suivent! ;)