Hello tout le monde !

D'abord, désolée pour le retard de ce chapitre, mais j'étais très occupée ! Entre mes vacances, mes amis, ma traduction de cette fic' en anglais pour BamflsAwesome (j'espère que d'autres anglophones viendront la voir, aussi, parce que je me suis donné du mal !), ma nouvelle fic' sur Hunger Games, mon retour en Chine… Beaucoup de trucs à faire, vous voyez ?

En tout cas, je suis de retour ! Et en avant pour le nouveau chapitre ! En passant, merci beaucoup a vous, Kagura Y et LoveWakfu, c'est vous qui m'avez motivée a continuer !

Enjoy )


-Vous avez tout ?

-J'sais pas, on a besoin de quoi ?

-Ben j'en sais rien…

-Nan mais vous l'faites exprès, c'est pas POSSIBLE.

-Oh l'autre, tout de suite il s'énerve…

-On peut récapituler s'il vous plait, j'ai pas tout pigé, moi.

Yugo serra ses poings, ferma ses yeux, et du plus calme qu'il put, entreprit d'expliquer leur plan a Adamaï pour la énième fois.

-Nora, Pinpin et moi, on va partir pour la dimension de Rushu en reconnaissance. Quand on trouvera Chibi et Grougal, Nora enverra une onde de Wakfu à Ephrim, et vous nous rejoindrez avec lui. C'est bon, la ?

-Bah… Non c'est pas bon ! C'est pas juste ! Tu m'expliques pourquoi c'est ENCORE MOI qui me retrouve sur le banc de touche ? C'est toujours toi qui part de ton coté, j'en ai ras-les-cornes, moi !

-Il n'a pas tord, approuva Evangelyne.

-Oh, vous me gonflez tous, la. T'as qu'a y aller, Ad', et on en parle plus.

Le dragonnet gonfla ses narines, et tourna le dos à son frère.

-Ah bah, j'préfère ca.

-Nora, comment saura-t-on que vous êtes bien arrivés ? demanda Evangelyne, en repoussant doucement une mèche rousse du front de Pinpin.

-Nous avons inventé un petit code très simple : si Nora est bien arrivée et qu'elle n'a pas d'ennuis ou qu'elle n'est pas en danger, elle m'envoie par portail une plume blanche qu'elle a toujours dans sa besace, expliqua Ephrim en désignant sa sœur, qui avait sorti ladite plume.

-Et si ce n'est pas le cas, j'essaie du mieux que je peux de lui envoyer une plume noire (elle sortit une autre plume de sa sacoche), et alors Ephrim doit absolument rester avec vous, et attendre au moins vingt-quatre heures avant de vous rejoindre ! finit Nora.

-Intelligent, sourit Amalia.

-Mais tout devrait bien se passer, n'est-ce pas ? demanda Yugo.

-Oui, on va faire en sorte de pas mourir tout de suite, lui répondit sa sœur en levant les yeux au ciel.

-Bon, on y va ? s'impatienta Tristepin, qui agrippait le coude de Nora depuis une bonne dizaine de minutes, comme si elle allait partir sans lui.

La jeune Eliatrope soupira, dégagea son bras et replaça son bonnet sur son crane. Yugo s'avança vers elle, et la serra brièvement dans ses bras. Elle lui fit un grand sourire.

-Te fais pas de bile, petit frère. J'le surveillerais.

-C'est pas pour Adamaï que je m'inquiète, c'est pour toi. Tu es sure que tu vas pouvoir transporter deux personnes avec toi ? Je veux dire…

-Je suis en bien meilleure forme qu'il n'y a deux jours, Yugo. Ca ira. Promis.

Yugo fit une moue dubitative, et recula vers Ephrim et les filles, restés derrière. Après avoir enlacé son frère dragon, Nora se frotta les mains, puis les tendit vers Pinpin et Adamaï. Les deux garçons les prirent lentement. Un silence fasciné planait sur la Confrérie. La jeune Eliatrope ferma ses yeux lentement, et inspira longuement. Ses lèvres formèrent des incantations que Yugo ne comprit pas. Et soudain, elle renversa sa tête en arrière, et un éclair bleu les aveugla tous. Yugo, Eva, Amalia et Ephrim furent projetés au sol par une force phénoménale, les cris de leurs trois compagnons leur vrillant les oreilles. Puis plus rien. Yugo leva sa tête maculée de terre vers le ciel. Leur coéquipiers avaient disparu. Ephrim se releva avec difficultés, et sautilla d'une patte sur l'autre.

-C'est réussi !

-A… Alors ils sont arrivés ?

-En principe, oui. On n'a plus qu'à attendre la plume de Nora, sourit le jeune dragon.

-C'était quoi, ces cris de douleur ?

-Oh, eh bien comme Tristepin et Adamaï ne sont pas habitués à voyager entre les dimensions, ca a du leur faire un petit quelque chose… Et pour Nora, il s'agit d'un effort colossal de faire voyager deux autres personnes avec elle !

Evangelyne soupira de soulagement, et se rassit dans l'herbe. Ephrim s'assit sagement à l'endroit ou sa jumelle s'était téléportée, afin d'attendre sa plume. Amalia mordit sa lèvre inférieure en voyant qu'elle avait déchiré l'ourlet de sa jupe dans sa chute. Yugo se grattait la tête : la plume de Nora aurait du arriver très vite, si le voyage s'était bien passé, non ? Il interrogea Ephrim, qui prit une moue inquiète.

-C'est ce que je me suis dit. Mais d'un autre coté… Elle prend peut-être son temps, après un voyage aussi dur. Ou alors, Tristepin la bombarde de questions.

-Ce qui est fort probable, grogna Amalia, les yeux plissés.

Pendant qu'Eva défendait véhément le statut d'imbécile de Pinpin et qu'Amalia balayait ses arguments d'un revers de la main, Yugo et Ephrim éclatèrent de rire.

-C'est toujours comme ca, chez vous ?

-Oh, non. Généralement c'est pire. On se tape dessus, puis on se marre, et on finit tous à la taverne ou autour d'un bon feu de camp pour se réconcilier, expliqua Yugo d'un ton léger.

En voyant l'air mi-amusé, mi-scandalisé du dragon, l'Eliatrope sourit. La Confrérie passait souvent pour une vraie bande de bras cassés aux yeux des gens qu'ils rencontraient au fil de leurs aventures, mais une fois qu'ils leur avaient sauvé la vie, on avait une meilleure opinion d'eux. Malgré les râlements d'Amalia, les conneries de Pinpin, la vantardise d'Adamaï, l'indépendance trop poussée d'Evangelyne, les déboires alcooliques de Ruel… Et sa naïveté a lui. On lui avait souvent fait remarquer qu'il était beaucoup trop crédule. Enfin, c'était av…

ZZZZZZZZZZZZZZIIIIIIIIIIIIII IIIIIIIIINNNNNNNNNNNNNNNNGGG GGGGGGGGGGG.

Un bruit strident lui traversa le cerveau comme une scie. Le jeune garçon roula à terre, la tête entre les mains. Ses ongles s'enfoncèrent dans la peau de son crane. Il essaya de crier, mais tout ce qui sortit de sa bouche fut une sorte de râle rauque. Sa vision était floue. Ses oreilles sifflaient. Il sentit vaguement quelqu'un lui passer un bras sous les épaules. Ses globes oculaires le faisaient souffrir le martyre, mais il aperçut quand même Ephrim se tordre de douleur de façon similaire, juste a coté de lui. Yugo cracha un filet de salive, alors que son thorax se soulevait de plus en plus violemment.

La dernière chose qu'il vit fut l'ombre d'une plume noire qui touchait doucement le sol moussu.


La douleur dans sa poitrine se réveilla brusquement. Il se releva en hurlant, les cheveux collés à son front par la sueur. Alors qu'il commençait à paniquer, sa respiration devint haletante. Une main fraiche vint soudain se poser sur son front brulant. Le visage inquiet d'Amalia apparut devant ses yeux. La seconde main de la princesse vint se poser sur la sienne. Il l'attrapa avec ses doigts crispés, et la serra si fort qu'il lui arracha une grimace. Lorsqu'elle parla, ses oreilles filtrèrent le son comme si elle était à plusieurs mètres de lui :

-Calme-toi… Doucement…

Il essaya de fixer ses yeux. Pour se détourner de la douleur vibrante qui lui appuyait sur la poitrine. Elle lui adressa un sourire encourageant. Lui passa une main dans les cheveux. Puis toucha sa joue. Et eut un air inquiet. Amalia rapprocha la cuvette de métal posée près d'elle, et y prit un linge mouillé et frais, qu'elle étala doucement sur le front de son ami. Cela lui fit l'effet d'une multitude glaçons, qui coulaient le long de ses tempes, et apaisaient un peu sa douleur. Il vit plus clairement l'endroit ou ils se trouvaient. Visiblement, ils étaient dans une sorte de hutte faite de branchages et de feuilles. Mais si sa tête allait mieux, sa poitrine était toujours compressée, et lui faisait un mal de chien. Sa respiration ne se calmait pas. Il paniqua de nouveau, ses yeux écarquillés, sa main gauche broyant celle de son amie. Celle-ci ne poussa aucun cri quand les ongles du garçon lui griffèrent la paume, et passa ses doigts libres dans ses cheveux, sur ses joues, frictionna ses épaules, son autre main. Elle n'osait pas toucher son thorax, par peur de lui faire mal. Mais quand Yugo poussa un hurlement de douleur, et que son corps frêle et malade se souleva violemment, elle n'en tint pas compte, et dégrafa en vitesse les boutons de sa chemise trempée de sueur. Sa poitrine était brulante et gonflée. Amalia refoula sa peur, et palpa doucement son ami. Le contact de ses doigts frais avec sa peau brulante le fit pousser un cri déchirant, si violent qu'elle retira sa main sur le champ. Elle regarda le visage défiguré par la douleur du jeune Eliatrope. Ses lèvres entrouvertes tremblaient. Ses sourcils étaient crispés. Amalia enleva le linge de son front : il était devenu chaud. Elle en prit deux autres dans la bassine, en reposa un sur son front, puis étala le second sur tout son thorax. La respiration violente du garçon se calma peu à peu. Sa tête retomba doucement sur la natte faite de feuilles sur laquelle il était allongé. Il ferma les yeux, toujours tremblant. Sa main ne relâcha pas la pression qu'elle avait sur celle de la princesse. Amalia s'assit à terre, et souffla longuement. Elle ne comprenait pas quel mal avait soudain pris possession de Yugo et d'Ephrim, quelques heures plus tôt. Mais c'était impressionnant. Elle bailla. Elle avait tenu toute la fin de la journée éveillée, au cas où il se passerait quelque chose. En regardant le ciel étoilé, elle supposa qu'il devait être environs 22 heures. Elle n'en pouvait plus. Ne pouvant dégager sa main, elle s'allongea aux cotés de son ami, et ferma les paupières pour prendre un peu de repos.

« Deux minutes… Seulement deux minutes, il ne peut rien lui arriver pendant deux minutes… »

Elle s'endormit aussitôt.

Lorsqu'elle se réveilla une heure après, il lui sembla qu'elle venait juste de fermer ses yeux. Elle se frotta les yeux, et se retourna vers son ami. Il était conscient, assis en tailleur sur sa natte, et fixait le feu de camp qui brulait au milieu de la hutte. Elle jeta un coup d'œil à sa main, toujours prisonnière. Yugo remarqua qu'elle s'était réveillée. Elle lui sourit d'un air peiné, et s'assit a ses cotés. Il ouvrit la bouche pour parler… Et fondit en larmes. Sans réfléchir, Amalia le prit dans ses bras, et le serra doucement contre elle, comme on berce un petit enfant. Elle lui murmura des mots rassurants, passa sa main dans ses cheveux couleur de miel qui dépassaient de son bonnet bleu, tandis qu'il pleurait tout son soul, la tête nichée dans son cou. Dix minutes passèrent. Puis Yugo se redressa, et s'assit de nouveau, la tête appuyée contre l'épaule de son amie. Il remarqua qu'il tenait toujours sa main dans la sienne, et s'empressa de détacher un par un ses doigts raides.

-Désolé, s'excusa-t-il d'une voix de corbeau.

-C'est pas grave, dit la jeune princesse en se massant vigoureusement la main.

-Depuis combien de temps t'occupes-tu de moi ?

-Je suis restée éveillée toute la soirée. Puis quand tu t'es calmé après ta dernière crise, je me suis endormie.

Amalia se tut quelques secondes, puis reprit, sans le regarder dans les yeux.

-Qu'est-ce que…

-Je ne sais pas. Juste avant que la plume noire ne touche le sol, je… C'est bien une plume noire que Nora nous a envoyé ?

La Sadida acquiesça silencieusement. Yugo ferma ses yeux, expira, et continua.

-C'est comme si une scie m'avait transpercé la tête et le corps. Ma vision s'est brouillée, et puis plus rien.

-Tu penses que c'est en relation avec la plume de Nora ?

-Je pense qu'il a du arriver quelque chose a Adamaï et elle. Tu sais comment nos esprits sont reliés, n'est-ce pas ?

-Oui… Mais d'habitude, quand il y a un problème avec le Wakfu de vos jumeaux, vous ne ressentez qu'une brève douleur, non ?

-Je… Je sais, mais c'est souvent relatif au mal que ressent notre frère. Une douleur aussi grande que celle que j'ai ressentie tout à l'heure ne peut signifier qu'une chose : Adamaï souffre énormément. Sans doute deux fois plus que moi… Il faut qu'on aille les chercher au plus vite.

-Rappelle-toi, Nora a dit qu'il f…

-Je sais. Vingt-quatre heures. J'attendrais. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'il est en train d'agoniser, loin de moi.

Amalia lui frotta gentiment l'épaule, avec une moue compatissante. Le jeune Eliatrope bailla.

-Le pire, c'est que… Je sais pas, quelque chose me gêne, dans cette attaque.

-Te gêne ?

-Oui… C'est comme si j'avais déjà ressenti la même chose, mais… Je n'en ai aucun souvenir ! J'ai l'impression que la douleur me connait… Mais que je ne la connais pas. Tu vois ?

-N-non… Mais ta fièvre ne serait pas remontée ?

-Hhhm. Laisse-tomber.

Yugo soupira. Sa tête tournait un peu. Amalia attisa le feu distraitement.

-C'était impressionnant, en tout cas… Tu te convulsais comme un fou. Puis Ephrim est tombé comme toi. Moins violemment. Il a repris conscience environs deux heures après son attaque. Il est dehors, il voulait rester un peu seul. Eva est partie se coucher vers vingt heures, j'ai bien voulu rester de garde pour vous…

-C'est gentil.

Silence.

Le garçon s'écarta un peu de son amie. Toussa. Regarda le feu bruler.

Amalia lui proposa de se recoucher. Il accepta volontiers. Dormir ferait passer le temps plus vite, et il serait plus d'aplomb à combattre ce qui faisait souffrir Adamaï après quelques heures de sommeil, sans que son corps soit criblé de douleur. Il s'allongea sur sa natte, enfonça un peu plus son bonnet sur son crane, et s'endormit en écoutant craquer les braises du feu de camp.

La jeune princesse Sadida regarda son ami s'endormir avec tendresse. Elle soupira. Pourquoi donc le sort s'acharnait-il sur lui ? Pourquoi Yugo devait-il autant souffrir ? Il répétait souvent que c'était une question de destin. Oui, ben le destin, elle l'emmerdait, Amalia. Il n'avait aucune raison de faire tomber tous les malheurs du monde sur celui qu'elle aimait. A cette pensée, elle sentit son estomac se contracter. Yugo. Depuis le début, elle ressentait quelque chose de spécial pour lui. Ce qu'elle pensait d'abord être une affection de grand sœur, et qui s'était révélé être quelque chose de bien plus fort, bien plus lourd a porter, et bien plus… Terrifiant. Elle regarda son visage ou subsistaient encore quelques traces de l'enfance, comme ses joues un peu rondes, ou la courbe candide de ses sourcils. Se pencha. Posa sa main sur son front pour prendre sa température. Il était toujours chaud. Elle sentit ses paupières lui picoter. Elle mourrait d'envie de se laisser tomber a ses cotés, et de s'endormir.

Mais d'abord… Elle regarda rapidement si Ephrim était toujours dehors. Le dragon dormait au frais, roulé en boule. Elle sourit. Reporta son attention sur Yugo. Prit son courage à deux mains. Et embrassa furtivement ses lèvres brulantes.

Amalia se coucha par terre, et songea, juste avant de s'endormir…

… Qu'il n'en saurait rien, rien, rien.


Voila ! C'est tout pour le moment ! Et en fait, j'avais promis plus d'action pour ce chapitre, mais… Il s'est avéré que c'était l'endroit parfait pour un peu de romance, non ? Et ceux a qui ca plait pas, tant pis, mais moi je les voulais tous les deux depuis le début, hein ! Ah, et j'avoue que j'ai eu un moment de « faisons-souffrir-mes-personnages-comme-des-martyrs », quand j'ai écrit le passage de la décharge des… Des vous verrez !

La prochaine fois… BASTON !

Je voulais encore vous remercier sincèrement pour vos reviews, ca illumine mes journées J

A la prochaine !

DOUBLE MAGNET

Musiques écoutées pendant l'écriture du chapitre 10:

-Sweetest Goodbye (Maroon 5)

-Here With Me (Dido)

-Wherever You Will Go (The Calling)

-Your Song (Ewan McGregor)

-All I Need (Matchbox 20)