Voilààà, ma première fanfiction Wakfu! J'espère que ça plaira à certains, les reviews sont les bienvenues... Je sais que je peux toujours m'améliorer!

If some of you are desperately wanting an English translation, just ask me in a review, I'll do it.

WAKFU et tout ce qui y touche ne m'appartient pas, alors pas de commentaires vaseux, merci.


Les plaines Sadida.

Sans doute l'endroit le plus calme dans le monde des Douze.

Ou peut-être pas.

-YAAAAAAAAAAAAAAAAAAARGH !

BAM !

Des mottes de terres se soulevèrent par dizaines à l'endroit où le projectile lancé à pleine allure venait de s'écraser. Puis le silence retomba sur la prairie verdoyante. La petite forme recroquevillée dans le mini-cratère que sa chute avait formé poussa un gémissement.

-Yugo ! YUGOOO !

Un deuxième projectile sortit de l'ombre des arbres, néanmoins cette fois de manière plus contrôlée que le précédent, et fila vers le trou dans l'herbe.

-Yugo, hé, frangin, réponds-moi !

Un petit dragon au corps blanc nacré ponctué d'écailles d'un bleu soutenu atterrit auprès de la silhouette gémissante. Il avança l'une de ses pattes avant, et effleura l'épaule de son frère. Ce dernier gémit, et releva la tête. Deux grands yeux noirs, une tignasse de cheveux blonds foncés qui partaient dans tous les sens, et deux sortes d'ailes lumineuses d'un bleu électrique qui perçaient des deux côtés de sa tête. Le dénommé Yugo fronça son nez en trompette, et grimaça en direction du dragonnet. Celui-ci éclata de rire.

-HAHAHA ! Toujours aussi nul, frérot !

-La ferme, Adamaï.

-Hé, tout doux, c'est pas ma faute si tu gères toujours pas la contrôle de tes… Ailes.

-Vas-y, moque-toi. Je suis pas entraîné, c'est tout.

Le jeune garçon se redressa péniblement. Il portait une tunique courte orangée, un short bleu, et tenait a la main un grand chapeau de la même couleur. Il remit celui-ci sur son crâne, et épousseta ses cuisses.

-De toutes façons, c'est fini pour aujourd'hui. Les autres vont pas tarder, et j'te rappelle qu'ils ne savent toujours pas ce que je cache sous mon chapeau. Ca va leur faire un choc quand je vais leur dire, hein Ad' ?

Le dragonnet haussa les épaules, et se laissa tomber aux côtés de son frère Eliatrope. Tout en entortillant un brin d'herbe dans ses doigts, ce dernier lui demanda d'une petite voix :

-Tu… Tu penses qu'ils auront changé, dis ?

-J'en sais rien, Yugo. Sûrement. Ca va faire six mois qu'on ne s'est pas vus.

-Six mois…

Yugo souffla doucement, et leva les yeux vers le ciel dépourvu de nuages. Six mois. Six mois qu'il avait rencontré son peuple disparu, et qu'il avait dû les quitter presque aussitôt pour rejoindre ses amis, non sans avoir ré-emprisonné le traître Qilby, chose qui venait encore hanter les nuits du petit Eliatrope. Six mois qu'Amalia, Evangelyne, Tristepin, Ruel et lui avaient été séparés. Le garçon sentit le rouge de l'excitation lui monter aux joues : il avait tant attendu ce moment… Adamaï remarqua l'air béat de son frère, et lui lança un coup dans les côtes en ajoutant d'un air railleur :

-Ayé, le p'tit Yugo est en période sentimentale ! M'étonnerais pas que tu fondes en larmes quand ils arriveront, tiens.

-Jaloux.

Adamaï ouvrit la bouche pour répliquer, quand soudain, des voix leurs parvinrent, plutôt brouillées, depuis l'ombre des arbres. Yugo se mit debout instantanément, et fit un pas hésitant en avant. Les voix se rapprochaient, et il distinguait clairement celle éraillée d'un vieil homme, et l'autre plutôt haut-perchée et râleuse d'une fille. Deux silhouettes se détachèrent du bosquet d'arbres.

-Pour l'amour du ciel, Ruel, tu aurais au moins pût mettre d'autre vêtements que ceux-ci ! Je me demande même si tu te changes, parfois !

-Amalia, je ne suis pas une princesse, MOI. J'ai pas que ça à faire, de me choisir des habits.

-M'enfin quand même…

-YAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !

Yugo se rua sur la jeune princesse Sadida, qui sortait à peine du sentier dont elle venait, et la serra de toutes ses forces contre lui. Une larme roula sur sa joue, provoquant un petit rire chez son frère, qui arrivait en courant derrière lui.

-Qu'est-ce que j'avais dit, hein Yugo ? Une vraie madeleine !

Le garçon ne releva même pas, et se serra plus fort contre Amalia. En levant la tête, il s'aperçut que son amie aussi avait laissé couler quelques larmes, qui perlaient sur ses joues brunes comme des gouttes de pluie. Derrière elle, Ruel, le meilleur ami du père adoptif de Yugo, tapotait avec affection la tête d'Adamaï, qui souriait jusqu'aux oreilles. Le garçon finit par relâcher Amalia, qui renifla, et lui adressa un regard rempli de bienveillance. Si le vieux Ruel ne faisait aucun effort pour soigner son apparence, on ne pouvait pas en dire autant de la jeune princesse : sa tignasse verte d'ordinaire en bataille était impeccablement tressée, et son habituel ensemble chemisier blanc/short vert avait été troqué contre une jolie robe de couleur pourpre, sans doute obtenue avec des pétales de rose. De plus, Amalia rayonnait, expression rare sur son joli visage de Sadida d'ordinaire boudeur.

-Ca te va bien, le sourire, Amalia !

-Tais-toi petit morveux, lui sourit la jeune fille en lui tirant doucement une mèche de ses cheveux blonds.

-Morveux, morveux, on n'a qu'un an de différence !

-Mouais… En attendant, moi, j'ai fêté mes quinze ans le mois dernier. Toi, tu n'en auras quatorze que dans deux semaines, petit Yugo.

-En parlant de Yugo, viens dire bonjour a ton vieux Ruel, espèce de garnement !

Le garçon se détourna d'Amalia, et se jeta dans les bras du vieil Enutrof. Le meilleur ami de sont père lui ébouriffa le peu de cheveux qui dépassaient de son bonnet, et le prit par les épaules pour mieux le regarder.

-Bon ! T'as pas trop changé… Peut-être pris un peu de muscles, ça te fera pas de mal, en plus…

-Beaucoup de muscles, tu veux dire !

-Mouais… Ca passe, sourit le vieillard. Tu me rappelle moi quand j'avais ton âge.

Adamaï s'éclaircit la gorge :

-Heu… Je veux pas casser l'ambiance, mais il en manque deux à l'appel, là.

-Tu m'étonnes, ils doivent être fourrés ensemble, pour sûr ! railla Amalia.

-D'ailleurs, vous avez eu des nouvelles d'eux, depuis le temps ? demanda Yugo.

-Non… Les seules nouvelles du monde extérieures que j'ai eues, c'est ton message pour mon anniversaire -merci d'ailleurs- et une visite éclair d'Eva il y a cinq mois, quand elle a décidé de ne plus faire office de garde du corps. J'étais d'accord, évidemment, elle partait avec l'autre taré pour faire un break dans sa vie mouvementée… Elle en avait bien besoin. Comme nous tous, d'ailleurs, expliqua la princesse Sadida en lissant sa robe.

-Sans compter que c'est elle qui s'est pris la balle de Smisse destinée à sa sœur, Cléophée, dans la grotte, la dernière fois.

Personne ne rajouta quoi que ce soit. Tous les esprits étaient tournés vers la dernière bataille à laquelle ils avaient participé, Yugo dans un monde parallèle, les autres dans le leur. Le plus affecté en restait par ailleurs le jeune Eliatrope, qui était quotidiennement frustré d'avoir dû laisser ses frères dans leur monde, sous la garde du dragon Balthazar. Même si ce dernier prenait grand soin d'eux, ils manquaient à Yugo. Adamaï rompit une fois de plus le silence avec un raclement de gorge.

-Un sirop, peut-être, Ad' ?

-Très drôle. Je crois que j'ai entendu un truc.

Le petit groupe se tut. En effet, des bruits de pas feutrés et d'autres plus lourds se faisaient entendre, à l'opposé du sentier par lequel Amalia et Ruel étaient arrivés. Les quatre amis convergèrent vers l'autre extrémité de la petite prairie, et tendirent l'oreille.

-Je te jure, si on est en retard, je te tue.

-Mais… Eva, sans rire, je croyais vraiment qu'il avait dit la deuxième prairie en partant du palais, hein…

-Eh ben la prochaine fois, c'est moi qui lirais les messages d'instructions de Yugo, d'accord ? On va bien voir si c'est dans celle là, y'avait personne dans la deuxième… Et c'est dans celui ci qu'il y a ta statue, ce serait logique qu'il y ait aussi Yugo…

-HEY, LE IOP ! T'ES VRAIMENT UNE TRUFFE ! hurla Adamaï en éclatant de rie.

Les bruits de pas s'accélérèrent, et deux jeune gens sortirent à toute allure du bosquet. La première, une jeune Crâ aux traits fins, aux yeux verts et aux cheveux blonds clair sauta sur la princesse Sadida, et l'enlaça en riant. Le second, un Iop à la peau mate et aux cheveux roux flamboyants, courut vers Yugo, Ruel et Adamaï, et les serra avec force dans ses bras. Quand tous se détachèrent les uns des autres, un éclat de rire général parcourut l'assistance.

-Ca fait bizarre… Et plaisir de vous voir ! s'exclama le jeune Iop en allant enlacer Amalia.

-Evangelyne, t'as l'air en pleine forme ! marmonna Yugo, la tête enfouie dans la tunique de l'archère tant il la serrait fort.

-Faut croire que les vacances, ça fait du bien… Mais tu m'as manqué, Yugo, sourit Eva en caressant doucement la tête du petit Eliatrope.

-Ahhhh, Pinpin, ta cervelle de Iop m'avait manqué, rigola la jeune princesse Sadida en tapotant le sommet du crâne du rouquin.

-On a toujours besoin d'un petit crétin chez soi, lui répondit sagement ce dernier en relâchant son étreinte.

Du haut de ses dix-sept ans, Tristepin était plutôt grand, possédait deux grands yeux gris taupe, qui lui donnait un air sempiternellement ahuri, et était vêtu d'un pantalon de lin gris foncé et d'une cape frappée aux armoiries des Iops. A sa hanche se balançait son épée maudite par l'esprit du Shushu Rubilax, son fidèle compagnon depuis plusieurs années. Evangelyne, de son côté, portait un haut noir sans manches près du corps, un short de la même couleur et des grandes bottes en cuir brun clair. Ses yeux verts en amande resplendissaient au soleil des plaines Sadida, et la sagesse qu'on lisait dedans lui donnait plus que ses dix-huit ans. Son fidèle arc Crâ pendait en bandoulière dans son dos, rutilant tant elle en prenait soin. Yugo contempla ses amis avec un air béat : ils y étaient ! La confrérie du Tofu était enfin réunie ! Les jolis yeux émeraude d'Eva vinrent rencontrer les siens.

-Bon… C'est bien joli tout ça, mais pourquoi est-ce que tu nous as envoyé ce message de rassemblement, Yugo ?

-C'est pas que t'as interrompu nos vacances, mais bon…

-Quel message ?

Deux paires d'yeux inquisiteurs se tournèrent vers le petit Eliatrope.

-Ben… Le message qu'on a reçu, avec Eva, commença Tristepin en se grattant le crâne.

-Un message signé Yugo. Avec l'itinéraire jusqu'ici, et une précision de l'urgence de nos retrouvailles, ajouta Evangelyne.

-Mais… Mais j'ai jamais envoyé de message ! Je savais même pas où vous étiez passés !

-Ouais, nous c'est Az qui nous a ramené un message anonyme hier, disant que Yugo retrouverait ses amis ici, aujourd'hui, précisa Adamaï en fronçant les sourcils.

Le petit Tofu de Yugo sortit de la poche de celui-ci en entendant son nom. Il jeta un regard endormi à l'assistance, puis poussa un petit cri, et fila se percher sur l'épaule d'Amalia, qui lui effleura la tête en rigolant. La jeune Sadida se retourna vers ses amis :

-Pour ma part, c'est Joris qui m'a prévenue. C'est quand même une sacrée coïncidence.

-Et moi, j'ai reçu une lettre signée du roi Sadida qui me prévenait que mes compagnons m'attendraient ici même, aujourd'hui, puis en venant, je suis tombé sur Amalia, termina Ruel.

Un silence de plomb tomba sur le petit groupe. Le cœur de Yugo se mit à battre de plus en plus fort. Ca sentait le piège.

A plein nez.

Un buisson bougea.

Evangelyne se plaça devant Amalia, et sortit son arc Crâ.

-Eva, tu n'es plus mon garde du corps, je sais me défendre.

-Pardon, lui sourit la jeune fille. Vieux réflexe.

Tristepin dégaina son épée en poussant des petits cris de joie à l'idée du combat qui allait se dérouler, Ruel tendit sa grande hache Enutrof, Adamaï sortit les dents, et Yugo déploya ses doigts lentement. Il était prêt.

Le buisson bruissa de nouveau.

Yugo ne bougeait plus.

En silence, Evangelyne lui fit signe de s'approcher un peu. Le garçon avança prudemment un pied…

-UWAAAAH !

Inutilement. L'instinct sauvage et borné du guerrier Iop avait pris le dessus. Il fonçait à présent droit vers le buisson, les yeux écarquillés.

BAM !

Au premier contact avec le végétal, Pinpin se fit éjecter une bonne dizaine de mètres plus loin, comme s'il avait percuté un des boucliers de Yugo. Ses amis se ruèrent sur le petit arbrisseau, quand une voix un peu éthérée sortit de celui-ci. :

-On se calme, jeune gens. Je suis presque sûr que personne ne veut finir comme le Iop.

-Qui… Amalia, qu'est-ce que ?

Evangelyne ne finit pas sa phrase. La jeune Sadida avait enlevé ses mains de l'herbe grasse d'où elle puisait ses pouvoirs, et s'avançait à présent vers le buisson.

-Je connais cette voix. On la connaît tous.

Et d'un geste, la princesse écarta les feuilles vertes qui recouvraient les branches. Un petit être encapuchonné au long nez pointant hors de son vêtement se tenait dans l'espace confiné de l'arbrisseau.

-Hein ? Joris ? s'exclama aussitôt Ruel en baissant sa hache.

-Lui-même, Enutrof.

-L'envoyé de Bonta chez les Sadida ? Mais qu'est-ce que vous fabriquez dans un buisson ?

-Très bonne question, Yugo. Maître Joris, que venez-vous faire ici ? demanda Amalia en tendant la main pour aider le Bontarien à sortir de sa cachette.

Joris poussa un long soupir, et lâcha la princesse pour s'avancer jusqu'à la statue érigée en l'honneur de la mort de Pinpin, un an et demi auparavant. Bien que le jeune Iop eut été tiré du monde des morts grâce à Rubilax, le monument avait été laissé intact à la demande générale, et à la grande joie du concerné. Ce dernier revenait d'ailleurs à petits pas vers ses amis, un beau bleu ornant son front, qui avait visiblement cogné une pierre durant l'atterrissage bruyant de son vol-plané. Eva passa doucement une main sur sa blessure, un air de fou rire réprimé sur son joli visage. Adamaï lança un de ses maintenant célèbres toussotements.

-Pardon les tourtereaux, mais si on pouvait tous un peu se concentrer…

-Ad', je t'ai connu plus cool, grommela le jeune Iop en s'écartant d'Evangelyne.

-Je serais cool plus tard, en attendant on écoute Joris.

-Joris ? C'est vous qui m'avez attaqué ?

-Laissez-moi raconter, Messire.

Yugo sourit. Aux paroles du Bontarien, le visage de Tristepin s'était détendu, et on y lisait même une claire expression de fierté. C'était ça, l'astuce, avec les Iop. Il fallait les brosser dans le sens du poil. Le petit mage grimpa sur un des rebords de la statue derrière lui, et s'y assit calmement.

-C'est de moi que provenaient les messages que vous avez reçu. Tous les messages. Il fallait un prétexte pour tous vous ramener ici. Ensemble. Pour prévenir la princesse Amalia, c'était facile, je n'avais qu'à lui dire. Pour vous autres, j'ai dû ruser.

-OK, en gros, on s'est fait roulés comme des bleus, maugréa Pinpin.

-C'aurait été difficile de deviner ce qui se cachait derrière ces messages. Vous aviez tous envie de vous retrouver, je me trompe ?

Le chevalier à la peau hâlée grogna quelques paroles inintelligibles, et shoota dans une motte de terre. Il détestait se faire berner. Comme tous les Iops.

-C'est bien beau tout ça, mais, Maître Joris, pourquoi nous avoir réunis ?

-Je ne suis pas sûr que vous vouliez entendre la réponse.

-Tant qu'on y est, allez-y, l'incita gentiment Amalia.

-Bon…

Le Bontarien les regarda un à un, puis prit une grande inspiration :

-Chibi et son dragonnet ont disparu.