Nous avions promis de publier un chapitre le lundi et il est vendredi... OUPS?

La vie IRL est dure...

En passant, un grand merci à MikageKun, l'une des principales raisons de notre retour!


Target 78 : La stalker discute avec sa Némésis.

- Que fais-tu ici, herbivore, déclara alors Hibari-chan en s'avançant vers moi.

Je me contentais de ciller sans comprendre. Cela devait bien être la première fois que je l'avais entendu être aussi hostile (non, en fait, ça devait être la millième fois. Il avait la même voix que lorsque je me glissais dans son bain).

- N'est-ce pas évident, Kyouya-sama ? demandais-je en penchant ma tête sur le côté avec un large sourire même si je n'éprouvais aucune envie de sourire. Je suis venue pour travailler !

Malgré la pénombre qui régnait dans la salle, je vis alors clairement mon fiancé (plus pour longtemps si je faisais confiance aux propos de Stupidera) froncer ses sourcils et se tourner légèrement vers la forme allongée sur le canapé.

- Tu vois, Kyou-kun, susurra gaiement cette dernière sans bouger d'un poil. Je t'avais dit que nous ne pourrions être seuls ici~

Une autre silhouette s'avança alors dans la pièce et je pus alors distinguer clairement ses traits. Sans grande surprise, il s'agissait d'un garçon. Plus précisément de Tsunaze.

Celui-ci avait ses yeux étrécis avec animosité et dévisageait méchamment (depuis quand en était-il capable?!) Kyouya-sama. Il ouvrit alors sa bouche (probablement pour admonester le préfet) mais je préférais l'interrompre, ne voulant pas l'entendre parler. (Et s'il déclarait son amour éternel à la femme allongée ? J'en avais déjà eu assez avec Hibari-chan!).

Je m'éclaircis donc la gorge et attendis que l'attention des personnes présentes fut entièrement sur moi.

- À vrai dire, déclarais-je calmement. Je suis venue pour te parler.

- N'es-tu pas en train de le faire~ ? répondit la Française avec sa voix guillerette (qui me donna une nouvelle fois envie de l'étriper).

- Seules, rétorquais-je sèchement en ignorant résolument le regard assassin de Kyouya-sama.

Je me répétais au passage qu'il n'était pas dans son état normal. Allez quoi, il n'avait toujours pas mordu à mort toutes les personnes présentes pour s'être amoncelées dans sa salle de réception ! Si ce n'est pas une preuve de sa maladie mentale, je veux bien admettre sur tous les toits que je n'ai pas de poitrine !

Un rire haut perché me sortit de mes pensées hautement importantes et je constatais que la femme était celle qui riait. En même temps, si Hibari-chan avait gloussé comme ça, je me serais inquiétée...

- Tu vas droit au but~, fit celle qui commençait à réellement me porter sur les nerfs. C'est bien, tu m'économises du temps~

Puis, elle se redressa habilement et j'entendis clairement quelque chose ballotter dans les airs. (Pitié, dites-moi que ce n'était pas ses seins...)

- Kyou-kun, Tsu-kun, Takkun, pourquoi ne guideriez-vous pas les autres dehors~ ? J'aimerais parler avec Tsubaki-chan~

Sa voix sucrée résonna dans la salle silencieuse et les garçons présents obéirent, tels des zombies. Je ne bougeais pas d'un millimètre lorsqu'ils sortirent et j'entendis vaguement Stupidera (qui était resté dans le couloir) s'étrangler avec sa salive lorsqu'il découvrit que son cher et tendre Tsunaze avait passé tout ce temps en compagnie de la Française.

La porte coulissante se ferma alors et je me retrouvais seule face à l'inconnue. Celle-ci s'était (enfin) levée pour lever l'un des volets et je pus (enfin!) la voir clairement. Il s'agissait effectivement d'une jeune femme vêtue d'un uniforme différent du nôtre (et Kyouya-sama ne l'avait pas mordue à mort ?! C'était définitif, une fois cette affaire terminée, je l'emmènerais chez un neurologue) et aux cheveux noirs-bleutés mi-longs qui bouclaient élégamment sur ses épaules. Ses grands yeux n'avaient pas de couleur distincte. Il me sembla même qu'ils changeaient de couleur ! Et n'oublions pas le détail le plus important !

Sa poitrine.

Si tu te rappelles bien, j'avais défini la poitrine d'Adelheid (qui pouvait être une personne charmante maintenant qu'elle s'était excusée) comme des monts, des melons. Voir même des pastèques.

Cependant, face aux choses de Sue, je regrettais subitement mes comparaisons. Car si Adelheid avait des montagnes à la place de seins, la Française disposait du mont Everest dupliqué.

D'ailleurs, cette simple découverte me choqua tellement que j'en perdis mes mots et que l'imbécile de service que je venais de classer dans la catégorie de « filles à détruire » en profita pour prendre la parole.

- Tu es donc Sakata, cracha-t-elle sans l'intonation sucrée qu'elle avait utilisée jusqu'alors. J'ai entendu parler de toi...

Retenant mon envie de lui demander si c'était en bien ou en mal, je croisais les bras sur ma poitrine (dont je n'étais absolument pas humiliée!) et attendis qu'elle continue.

- Tes jours de femelle alpha de l'école sont terminés, continua Marie Sue avec un rictus à la clé. Désormais, c'est moi qui règne !

Ah. Je me grattais nonchalamment le coude droit et soupirais légèrement. Subitement, cette Marie Sue ne m'avait pas l'air aussi effrayante qu'avant. Malgré ses pouvoirs qui lui permettaient de charmer les garçons (et filles d'après Ella Semperio), elle me laissait de marbre. Je comprenais enfin l'air de Natsume lorsque je l'avais interrogé sur ses sentiments à l'égard de la Française. Eh oui, Marie Sue était une fille extrêmement agaçante.

- On ne peut pas régner dans une école, lui expliquais-je alors avec beaucoup de patience. D'ailleurs, nous ne pouvons pas régner au Japon.

L'imbécile qui n'était même pas au courant du système japonais se contenta de croiser ses bras à son tour (faisant ressortir ses seins, l'abrutie!) et renifla avec mépris.

- C'est ça, cache-toi derrière tes pitoyables remarques, cingla-t-elle. Tu sais que j'ai gagné !

Ennuyée par ses paroles stupides, je me contentais d'hocher vaguement la tête et attendis qu'elle finisse de débiter ses âneries. (Et elle en avait beaucoup...)

- ... et comme tu es le pilier central de cette école, lorsque je t'aurais battue, personne ne pourras plus m'arrêter !

C'en fut trop. Je toussais alors bruyamment et ne m'arrêtais qu'une fois qu'elle se tût. C'est-à-dire environ une dizaine de minutes plus tard.

- Quoi ? fit fort impoliment la Française (une raison de plus pour la détester ! Je refuse de laisser Kyouya-sama entre ses mains crochues et parfaitement manucurées!).

- Je pense qu'il y a erreur sur la personne, précisais-je avec toute la politesse que je possédais (Akiko-sama aurait été fière de moi!). Je ne suis pas la femelle alpha ou le pilier central de cette école. Je n'en fais même plus partie ! Tu ne devrais pas plutôt t'en prendre à la sœur de Sasagawa ?

À ce moment-là, un sourire charmant apparut sur les lèvres parfaitement modelées de la femme et je sentis mes entrailles se glacer.

- Non, murmurais-je avec horreur alors qu'elle se mettait à rire gaiement comme si nous parlions de la pluie et du beau temps. Tu ne l'as pas fait...

Sue se pencha vers moi et me fit un clin d'œil qui me tétanisa. Ce devait bien être la première fois depuis ma rencontre avec Byakuran que je n'avais été aussi choquée par le comportement insouciant d'une personne.

- Je ne reculerais devant rien pour atteindre mes buts, me glissa alors la Française avec un ton guilleret. Et l'affection de Sawada envers Sasagawa Kyoko m'empêchait d'y arriver~

Je pense que ce fut à ce moment-là que je craquais. Car dans la seconde qui suivit sa déclaration, je sentis un large sourire étirer mes lèvres alors que je n'essayais même plus de le faire pendant qu'une envie de rire incompréhensible naissait dans ma poitrine.

- Je vois, m'entendis-je dire avec une voix qui était le parfait opposé de celle que j'utilisais habituellement (on aurait cru entendre Akiko-sama avant qu'elle ne saisisse son naginata). Tu me laisses donc le choix : fuir ou périr. Très aimable de ta part.

Marie Sue se contenta de rire à ma phrase et je penchais ma tête sur le côté tout en portant un index à mes lèvres.

- Quel est ton but ? demandais-je en passant directement à ce qui m'avait interpellé auparavant. Te faire le Decimo pour diriger la Mafia ?

- Exactement, approuva fièrement l'imbécile de service. Enfin quelqu'un qui comprend ! La Mafia n'est bien sûr que le premier pas~

Je tiens à préciser que je n'étais pas dans mon état normal car ce qui s'ensuivit, je ne l'aurais jamais fait de mon plein gré...

-Pas mal, sifflais-je alors avec un sourire entendu.

La bécasse inclina sa tête sur la droite et me refit un clin d'œil. C'était décidé, j'étais désormais dégoûtée à la fois d'elle et de moi-même.

En effet, je félicitais Marie Sue et lui souhaitais une réussite retentissante. Puis, lorsqu'elle me remercia et m'annonça qu'elle me réserverait peut-être une place au sommet, je pris congé après une ultime révérence.

Une fois dans le couloir déserté et la porte fermée derrière moi, je pus enfin courir de toutes mes forces hors de l'établissement scolaire et me rendre chez Stupidera. Comme ce dernier était dans la même classe que Natsuke, je savais où il se trouvait. Et ouvris donc la porte de leur classe violemment tout en haletant bruyamment. Heureusement, ils étaient en pause et je ne dus pas faire face aux foudres de leur professeur. Cependant, je ne m'en souciais guère et me dirigeais à grands pas vers le fumeur pour le saisir avec force par les épaules.

- Où est Kyoto, beuglais-je tout en le secouant désespérément.

Stupidera cligna des yeux avec un air stupide (il avait été surpris par mon apparition) et quelques secondes passèrent avant qu'il ne réalise que j'étais toujours en train de le secouer.

- Enfoirée, lâche-moi sur-le-champ si tu ne veux pas avaler ma dynamite !

Ignorant le fait que sa phrase pouvait être prise dans un autre sens (bien plus pervers d'ailleurs), je continuais à le secouer et lui répétais ma question (cette fois de façon plus intelligible).

- OÙ EST KYOTO ?!

- Kansai, Honshu, Japon, répondit immédiatement Stupidera en me regardant comme s'il pensait que j'étais une abrutie pour ne pas le savoir.

- Mais pas celle-là, abruti ! rétorquais-je avec force.

J'aperçus alors la chevelure sombre de la meilleure amie de Kyoto (et future fiancée de Sasagawa d'après ce que m'avait rapporté le Natsume du futur) et sautais sur elle.

- OÙ EST KYOTO ! hurlais-je de toutes mes forces.

La fille (dont j'ignorais le nom) cilla sans comprendre et finit par me répondre.

- Au Japon. Tu ne veux pas me faire croire que tu as réussi à te diplômer sans savoir cela ?

Ah, j'avais oublié que l'amie de Kyoto avait tendance à être agressive envers les étrangers qui n'étaient pas des beaux gosses (ce que je comprenais totalement d'ailleurs!).

- Pas celle-là, râlais-je en croisant mes bras avec agacement. Je parle de la Kyoto qui est tout le temps à tes côtés !

La fille arqua un sourcil et me copia en croisant à son tour ses bras.

- Tu veux dire Kyoko ?

- C'est ça, m'exclamais-je gaiement. Kyoto !

- Kyoko est absente, déclara alors la fille en se renfrognant. Elle a mangé quelque chose de mauvais et est alitée...

Je fronçais alors mes sourcils et me rongeais pensivement un ongle. Kyoto aurait mangé quelque chose de mauvais ? La fille qui était capable de sourire aimablement alors que je venais de lui demander de tuer des gamins ? Abattue par de la simple nourriture avariée ?

J'en doutais fortement.

- Vous mangiez avec qui ? demandais-je en reprenant une expression sérieuse.

La fille fronça ses sourcils à son tour (qu'elle arrête de me copier!) et finit par me répondre à contrecœur.

- Avec moi, comme d'habitude. Et Kyoko a ensuite invité la nouvelle pour qu'elle se sente accueillie...

Ça, pour se sentir accueillie, elle l'avait été... Elle avait sûrement pris tant d'aises qu'elle en avait profité pour éliminer ses adversaires !

Je ne doutais d'ailleurs pas une seule seconde que Sue avait souri gentiment à Kyoto tout en versant du poison dans son bento !

- Je vois, grinçais-je en grimaçant un sourire aimable.

Puis, sans plus attendre, je sortis de la classe et me mis à courir comme si ma vie en dépendait. Je quittais ainsi l'école (et passais en même temps devant Kyouya-sama qui n'eut pas le temps de réagir. Quand je disais qu'il était malade...) et me rendis à la maison des Sasagawa. Eh oui, étant la stalker du grand Hibari Kyouya avait fait en sorte que je connaisse bien des choses, allant de l'entretien des tonfas aux adresses des étudiants de l'école de Namimori.

Me rendre à la maison de Kyoto ne fut donc pas difficile et je traversais donc la ville à toute allure sans trop me soucier des personnes que je bousculais. Du moins, jusqu'à ce qu'une main ne m'attrape violemment par le bras.

Agacée par ce contretemps, je m'arrêtais net et tournais sèchement ma tête vers l'imbécile qui avait osé m'interrompre dans ma course pour lui crier dessus. Cependant, je perdis mes mots lorsque j'aperçus le visage digne d'un démon qui me faisait face.

- Toi, gronda la créature des ténèbres en resserrant ses doigts autour de mon fragile et innocent bras. Dis-moi pourquoi Tsuna-san agit comme ça...

Et subitement, je reconnus enfin l'être humain qui se trouvait sous les traits démoniaques.

- Hahi-girl ? fis-je avec incrédulité.

Le diable (ou diablesse) se contenta de me regarder sombrement avec des yeux qui promettaient milles tortures si je ne lui répondais pas.


Prochain chapitre... Cette année?

PS: Une petite review pour motiver le pauvre auteur de cette misérable histoire?