Je me sens hystérique. Je suis dehors, ça y est. Pour la première fois en six ans, je suis libre.
Sasori glisse doucement sa main dans la mienne, m'embrasse sur la tempe et je regarde une dernière fois le grand bâtiment, salue le docteur Konan et Sasori m'entraine lentement le long de l'allée menant en dehors de l'enceinte du parc. Sasori n'hésite pas lui.
Je rougis en voyant une voiture nous attendre devant le grand portail. Sasori m'ouvre la porte avec un léger sourire et j'y entre un peu hésitant. Je m'attache en vitesse tandis que Sasori demande au chauffeur d'y aller. Je lui jette un coup d'oeil et remarque rapidement qu'il semble très gêné. Il refuse de me prendre la main, ce qu'il fait surtout quand il est embarrassé et que ses mains sont moites.
Nous voyageons à peu près vingt minutes et nous nous retrouvons dans le quartier de Konoha. C'est un des quartiers les plus huppés de la ville. Il y a de grandes propriétés, avec de grosses maisons, mais étrangement, celle devant laquelle nous nous arrêtons semble être l'une des plus petites habitations.
Sasori me fait sortir de la voiture, remercie son chauffeur et me demande :

- Tu es prêt ?
- J-je crois, mh.

Il m'embrasse sur la joue, me prend par le bras et me fait passer le portail.
La maison en elle même est jolie. Je veux dire, ça ressemble à un petit manoir sur un étage. Elle est construite en petites briques rouges, presque totalement recouverte de lierre. Devant le garage, il y a une berline de luxe et une voiture de sport rouge dont je ne connais même pas le modèle.
Sasori ouvre la porte mais entre en premier, contrairement à son habitude. Il déboutonne sa veste d'un geste nerveux et j'entends des pas dévaler les marches comme une furie. Je m'attendais à tout. Vraiment tout. Mais pas à une gosse d'environ sept ou huit ans qui lui saute dans les bras en l'appelant Papa.
Sasori sert l'enfant contre lui, avec un grand sourire et l'embrasse plusieurs fois sur la joue avant de me jeter un coup d'oeil gêné.
Donc Sasori a aussi un enfant. Mh, je crois que j'ai besoin de m'asseoir.
Mais je pense devoir attendre encore un peu en le voyant se tourner vers moi en glissant une main légère dans les cheveux de la fillette et dire :

- Sarina, je te présente Deidara. Tu te souviens, je t'avais parlé de lui quand t'étais venue me voir.
- O-oui ! Bonjour monsieur Deidara !

Je rougis en serrant la main de la fillette et elle souvent largement avant de dire :

- Papa parle beaucoup de vous !
- Vraiment, mh ?
- Tout le temps !

Je jette un coup d'oeil à Sasori qui embrasse la petite sur la joue avant de dire :

- Tu veux bien aller dans ta chambre le temps que je fasse visiter la maison à Deidara ? Je viendrais te chercher après.
- D'accord.

Il la repose par terre et elle repart en courant.
Honnêtement, je n'ai jamais vu une gamine aussi mignonne. Elle a de beaux cheveux longs ondulés, plus foncés que ceux de Sasori et de grands yeux un peu plus clairs que ceux de son père. Et elle a un sourire énorme. Avec de belles fossettes.
Une fois la petite en haut de l'escalier, Sasori se tourne vers moi d'un air coupable. Je pose une main sur ma hanche et dis :

- C'est pour elle, n'est ce pas ?

Il lève un sourcil et murmure :

- De quoi tu parles ?
- C'est pour elle que tu n'as pas voulu tromper ta femme. Pour qu'on te laisse la garde, mh.

Il rougit légèrement avant de dire :

- Elle est tout pour moi depuis sa naissance. C'est ma princesse.
- Dis moi juste un truc, mh.
- Oui ?
- Pourquoi tu ne m'as rien dit, mh ?
- Je pensais que t'avais déjà assez eu d'informations à propos de mon mariage.
- C'était y'a trois mois, non, mh ?

Il rougit légèrement en détournant les yeux alors je lui prends la main, l'attire contre moi et dis :

- Si tu as encore des choses à me dire, c'est maintenant Danna …
- Tu m'en veux ?

Il embrasse doucement mon menton et je murmure :

- Tu me caches encore quelque chose ?
- Dei …

Il glisse un bras en bas de mon dos, embrasse doucement mon cou en murmurant :

- Deidara …
- Tu ne m'auras pas avec des baisers et des supplications.

Il le fait souvent. Essayer de me faire craquer en attaquant mes points faibles. On dirait que c'est moi, le vieux, et lui le puceau quand il s'y met. Ça ne me dérange pas, bien au contraire, mais des fois, comme là, j'ai envie d'être sérieux. Je grogne en essayant de l'empêcher de me faire un suçon et il murmure :

- Tu veux que je te montre ma chambre ?
- Tu n'avais pas dit que j'aurais ma chambre personnelle ?
- Dei …

Il glisse une main sous mon haut mais je la rattrape en disant :

- Sasori, s'il te plait.
- Je te cache beaucoup de choses, mais il va falloir me déshabiller pour les découvrir.
- Non mais je t'ai vu nu des dizaines de fois, mh.
- Nu, oui, pas nu dans un lit avec toi.
- Et alors ? Tu te souviens ce que j'ai dis, non ? Pas de sexe avant le mariage.
- Je devrais te proposer maintenant alors …
- Le mariage homosexuel est interdit, mh.
- Dei … Je ne te donne pas envie ?
- Tu sais que ta fille t'attend dans sa chambre depuis une dizaine de minutes ?

Il sourit légèrement, m'embrasse sur la joue et murmure :

- Dis moi qu'elle ne te dérangera pas.
- Je ne t'ai jamais dit ? J'adore les gosses, mh.

Il sourit et demande :

- Je te fais visiter ?
- S'il te plait.

Il m'embrasse sur la joue et me fait visiter en vitesse. En bras, à droite de l'entrée, il y a une petite cuisine très fonctionnelle, connectée à une salle à manger avec une table en verre. Et à gauche, il y a un salon énorme, avec une belle télé, des consoles de jeu, énormément de films en dvd. Et un grand bureau avec beaucoup de dossiers mais il m'a dit que c'était top secret.
À peine au premier, sa fille est sortie de sa chambre pour venir prendre Sasori dans ses bras. C'est vrai qu'il a dû lui manquer pendant tout ce temps. Elle me sourit en rougissant légèrement et me demande :

- C'est vrai que vous êtes l'amoureux de mon papa ?
- On dirait bien, mh. Mais tu sais, tu peux me tutoyer hein ? Promis, je te mangerai pas.
- D'accord !

Je lui tends les bras et elle sourit en hochant la tête. Alors je la prends des bras de Sasori qui semble choqué, et Sarina me sert contre elle en riant. Je me tourne alors vers Sasori en demandant :

- La fin de la visite ?
- Bien sûr. Alors, de ce côté, nous avons la chambre de ma princesse !

Il m'ouvre une chambre de .. princesse. Clairement. C'est très rose mais ça reste très élégant. Sarina me sourit largement et dit :

- Dis, Deidara ..
- Mh ?
- Tu voudras bien m'apprendre à faire des animaux en argile ?
- Si ton père est d'accord, ça ne me dérange pas, mh !
- Papaaaa ?
- On verra. Pas aujourd'hui.

Je regarde Sasori qui me fait signe de le suivre et il m'emmène à une autre chambre en disant :

- La chambre de Deidara …

C'est une grande pièce. Ça fait bizarre de passer de mes dix mètres carrés à ça. C'est vaste et très classe. Dans des tons gris. Avec un grand lit surtout.
Je jette un coup d'oeil vers Sasori qui me demande :

- Ca te convient ?
- Si je dis non, je dors dehors, mh ?
- Noon, tu viendras dormir avec moi !

Je pouffe de rire en entendant Sarina et acquiesce d'un signe de tête tandis qu'elle rit légèrement devant la tête de son père. Celui ci me montre aussi la chambre d'ami, la salle de bain gigantesque puis il finit par sa chambre à lui. Et rien que de la voir, j'ai envie de dormir dedans. Dormir ou n'importe quoi d'autre, d'ailleurs. Il a un grand lit à baldaquin sans rideaux, des draps en soie clairs, qui contrastent avec l'ambiance plutôt sombre de la pièce. Des meubles discrets et une vue magnifique sur l'arrière de la maison, un grand parc avec beaucoup d'arbres.
Une fois fait, Sasori me demande :

- Tu veux boire un peu ? Te reposer ?
- J'aimerais avoir un peu de temps seul, mh.

Il perd son sourire, hoche la tête et je repose Sarina au sol en l'embrassant sur le front. Sasori me regarde d'un air concerné mais je lui souris légèrement avant d'aller dans ma chambre et de fermer la porte. Je m'assieds sur le lit, dos à la porte et un sanglot m'échappe.
Ils me manquent déjà. Surtout Tobi en fait. L'avoir eu dans mes bras en train de pleurer parce que j'allais lui manquer est sûrement la chose la plus émouvante de ma vie. J'aimerais qu'il soit là, avec moi, qu'il me crie dans les oreilles, m'embrasse sur la joue en me disant qu'il m'adore, m'appeler « sempai » tout le temps.
Et les autres, c'est la même chose. Je veux dire, ils ont partagé ma vie pendant tout ce temps.
Je ne me plains pas. Je veux dire, je suis avec l'homme que j'aime, je viens même de rencontrer sa fille magnifique. La maison est magnifique, il y a l'air d'y avoir pas mal de place, des activités à faire dans le coin, et on n'est pas loin du centre.
Je ne vois pas vraiment le temps passer jusqu'au soir, où Sasori vient toquer à la porte. Je le sens monter sur le lit, glisser les bras autour de moi et il m'embrasse sur la joue avant de demadnder :

- Tu viens diner ? Sarina a cuisiné pour toi.
- J-je suis désolé, mh.
- Pourquoi ?
- J-je ne sais pas …
- Ne t'en fais pas, Konan m'avait prévenu que tu risquais d'avoir besoin de temps. Je suis là pour toi.
- T-tu l'appelles par son prénom ?
- Elle a fait un stage dans mon labo pendant un été. Une très bonne élève, très patiente et adorable.
- P-pourquoi elle .. ?
- Par curiosité. Ça arrive souvent, mon domaine n'est pas très connu et je prends souvent des étudiants en médecine, en pharma, ou ceux qui veulent.

Je hoche la tête et il caresse doucement mes cheveux en disant :

- Croquemonsieurs avec emmental gratiné et salade composée.

Mon estomac grogne légèrement et il m'embrasse dans le cou en murmurant :

- On dirait que ça a l'air de te plaire, hum ?
- Oui Danna, mh.

Il caresse mon dos une dernière fois avant de mordiller mon lobe d'oreille et je me lève en m'étirant avant de le suivre au rez de chaussée. Je souris légèrement en voyant Sarina poser un saladier sur la table et elle me rend mon sourire avant de dire :

- Tu sais, Deidara, j'ai dû retenir papa d'aller te voir !

Sasori rougit en grognant qu'il fallait pas le dire et je m'installe avec beaucoup d'hésitation. Sasori se met à la place du maitre de maison, en bout de table et Sarina en face de moi. Elle me sourit, me fait signe de me servir alors je m'exécute avec timidité. Sasori me sourit avant de dire :

- Je pense pas reprendre le travail avant un moment. Alors tu me dis, et on fait ce que tu veux.

Je rougis légèrement, hoche la tête et murmure :

- J-je pense que je vais commencer par passer le permis.
- Comme tu veux.
- Mais je ..
- Ne t'en fais pas.

J'échange un regard avec lui et je comprends qu'il voulait parler d'argent. Je hoche la tête, commence à manger mais ne parle pas alors que Sarina raconte sa journée. C'est bizarre de voir Sasori aussi attentionné. Je veux dire, il l'est toujours avec moi, mais ça n'est pas pareil qu'avec elle. Ils semblent très proches et très complices.
À la fin du repas, Sarina rougit légèrement avant de se lever, venir tapoter sur mon bras et demander :

- Je peux m'asseoir sur tes genoux ?
- Si tu veux, mh.

J'écarte un peu ma chaise, la laisse grimper et elle se pelotonne contre moi. C'est bizarre au début, mais bon, j'adore vraiment les enfants.
Sasori nous regarde un moment avant de dire :

- Allez vous installer à la télé, je range ça et j'arrive.

J'acquiesce, soulève la fillette et m'y rends en la tenant contre moi. Une fois installés, elle dit :

- Tu sais, quand papa m'a dit que Maman a dit qu'elle allait partir, j'ai eu très mal.
- Je le comprends oui.
- Mais Papa m'a dit qu'il était amoureux et que tu étais très gentil.
- Tu vas la revoir quand, ta mère ? Sasori ne m'en a pas vraiment parlé.
- Papa a dit quand je voulais et Maman a dit que si je l'appelais, elle venait me chercher.
- D'accord. Tu sais, je veux pas lui prendre sa place, mais il paraît que c'est facile de me parler !

Elle rit, me regarde un court instant avant de dire :

- Mais je pensais pas que tu étais aussi beau !
- C'est pas gentil de dire ça, mh !
- Non, je veux pas être méchante ! C'est juste que Papa arrivait jamais à me dire si tu étais beau. Il devenait tout rouge et parlait d'autre chose !
- C'est parce que je suis beaucoup trop beau, voilà tout, mh !

Elle sourit, hoche la tête et Sasori arrive à ce moment là. Il me sourit et demande :

- Un dessert peut être ?

Sarina dit non de la tête et m'embrasse sur la joue avant de s'installer confortablement en demandant :

- On peut mettre un film ?
- Si tu veux. Lequel ?
- "Hatchi" !

Sasori acquiesce, cherche le dvd avant de le mettre et venir s'installer sur le canapé genre très cool. Il ouvre sa chemise en entier, pose la tête sur ma cuisse et lance le film. Sarina me murmure alors :

- Tu l'as déjà vu ?
- Jamais, mh.
- C'est vrai ? Papa m'avait emmenée au cinéma pour le voir !
- Et tu le regardes encore ?
- Parce qu'il est trop bien !
- Ok, mh.

Elle me sourit et regarde le film en silence. Je ne me sens pas spécialement à l'aise mais ça me fait plaisir d'être libre. Enfin, je n'étais pas vraiment en prison, mais là, je m'aperçois que je peux faire absolument tout ce que je veux. Ça fait vraiment bizarre.
Le film en lui même est très émouvant mais je n'ai pas vraiment regardé. J'ai préféré m'occuper à caresser les cheveux de Sasori et il semble avoir beaucoup apprécié. Il ronronnait presque.
À la fin du film, Sasori me regarde avec un petit sourire, s'étire longuement et demande :

- Tu veux aller te coucher maintenant ?
- Mh, je suis crevé.
- Non, reste encore avec moi !

Je souris en entendant la voix fatiguée de Sarina et lui dis :

- Demain, on passera du temps ensemble, mh.
- Vraiment ?
- Oui, mh.
- D'accord !
- Je te porte jusqu'à ta chambre ?
- Je veux bien !

Je souris, la soulève facilement et l'emmène dans sa chambre alors que Sasori éteint la télé et ferme la maison. Je me tourne le temps que la princesse se change et la regarde se coucher. Sasori arrive à ce moment là et je m'éclipse pour ne pas les gêner. Quand Sasori ressort en fermant la porte, je souris faiblement, lui murmure un bonne nuit mais il attrape mon poignet, m'attire contre lui et murmure :

- Viens dans mon lit.
- N-non, Sasori, je …
- Allez, viens avec moi .. Juste pour parler un peu.

Je soupire, le laisse m'entrainer dans sa chambre et le regarde se déshabiller et s'allonger sur les draps. Il me fait signe de le rejoindre et je regarde autour, comme si je cherchais mon pyjama mais il dit :

- Allez, en caleçon et viens là.
- Ah euh .. D'accord.

Je m'exécute lentement, m'installe à côté de lui et il glisse un bras dans mon dos pour me rapprocher de lui. Je me mets sur le ventre tandis qu'il m'embrasse doucement sur la joue. Avec beaucoup d'envie.

- Sasori, je ..
- Je sais que tu n'es pas prêt.
- Je suis désolé, mh.
- Ça n'est rien.
- J'ai des questions.
- Pose les.

Je rougis légèrement et murmure :

- Tu .. Tu avais dit que .. Enfin .. Tu as couché avec ta femme ?
- Non. On est passés par une clinique spécialisée. Je ne l'ai jamais touchée.
- Mais .. Pourquoi ?
- Il nous fallait un … héritier. Mais vu que j'ai demandé le divorce, Sarina va être éloignée des .. obligations familiales.
- Qui la gardait quand tu n'étais pas là, mh ?
- Ma grand mère.

Je hoche la tête et il sourit en disant :

- D'ailleurs, j'ai signé les papiers du divorce la semaine dernière. Je suis officiellement divorcé.
- Et tu as déjà invité un jeune homme innocent à venir habiter chez toi, et tu le mets dans ton lit dès la première nuit en espérant qu'il s'y passe quelque chose.
- Ça, c'est totalement faux. Je n'espère rien. Je ne dis pas que j'en ai pas envie, mais je sais que tu n'es pas prêt. Et moi non plus d'ailleurs.
- Toi non plus ?
- Tu sais depuis combien de temps je n'ai couché avec personne ? Depuis la veille de mon mariage ! Crois moi, c'est long !
- V-vraiment ?
- Oui ! Avec l'un des serveurs du traiteur qu'on avait engagé. Dans le garde manger. Il était très mignon et avait des fesses magnifiques. Il a crié mon nom pendant des heures.

Je rougis, frissonne en le sentant caresser mon dos et demande :

- T-ta femme dormait ici ?
- Non. Elle passait toutes ses nuits dehors, dans le lit d'un autre, et le peu de temps qu'elle a dormit ici, on faisait chambres à part.

J'acquiesce d'un petit signe de tête, prend un des oreillers dans mes bras pour m'y installer et il demande :

- Je peux te poser une question, moi ?
- Mh.
- Pourquoi est ce que tu es autant attaché à Tobi ?
- Oh. Quand je suis arrivé, j'ai passé quelques temps dans son service, à cause de mon entrée fracassante à l'hôpital. Il est l'un des premiers à être venu me parler, mh. Je le repoussais tout le temps au début, parce que je me disais que si je m'attachais à quelqu'un, j'allais finir comme un légume ou je ne sais quoi. Mais au final, j'ai bien vu comment il était, son innocence, son caractère adorable et … Je sais pas. Il est devenu très important pour moi en très peu de temps. Je l'aime beaucoup, mh.
- Je vois.
- Et puis, tu sais, il a vécu en orphelinat avant d'arriver au centre. Il y a passé son enfance, et à ses seize ans, il a été déclaré mentalement inapte de s'occuper de lui même, mh. Je sais que la plupart des gens ne voit en lui qu'un détraqué ou qu'un .. qu'un fou mais ..

Je hausse une épaule et il sourit en murmurant :

- Je comprends.

Je le regarde dans les yeux et il résiste un court instant avant de venir m'embrasser. Timidement au début, jusqu'à ce que je lui murmure que je veux un vrai baiser. Alors il me tourne sur le dos, se glisse sur moi et me le donne, le vrai baiser. Et je dois dire qu'il ne m'en a jamais donné du genre. Déjà, parce qu'il ne pourrait sûrement pas être plus collé à moi que ça, parce qu'il ne porte qu'un sous vêtements semblant très fin sur le moment et que ses mains se baladent légèrement sur mon torse me donnant beaucoup de plaisir.
Quand il se recule pour reprendre un peu d'air, il nous fait tourner et je me retrouve à mon tour allongé sur lui et reprends ses lèvres de moi même. Et inconsciemment, j'écarte légèrement les jambes pour prendre appuie sur mes genoux. Et je sens ses mains glisser avec envie vers le bas de mon dos. Je me sens même rougir quand elles se posent sur mes fesses, sous mon vêtement mais n'ai pas envie de le repousser. Elles sont douces, et ça me fait beaucoup de bien. Elles descendent de plus en plus, jusqu'à ce qu'il me fasse faire un léger déhanchement contre lui.
À cette instant, je sens mon sexe tendu frotter contre le sien et je rougis énormément.
Ça n'est pas la première fois qu'il m'arrive de bander. Au contraire d'ailleurs, vu que ça m'arrive souvent quand je .. fantasme sur lui. J'ai d'ailleurs eu la mauvaise idée de le faire sous la douche. J'ai eu très honte, ce jour là. Ça n'est pas non plus la première fois que je le sens durcir à mon contact. Mais c'est la première fois que je ressens une caresse aussi intime. Je veux dire .. c'est quand même gênant. Un peu. Bien que j'ai trouvé ça plutôt agréable.
Je me redresse doucement en me raclant la gorge et croise son regard empli d'une luxure qu'il ne cherche même pas à cacher. Je l'ai vu me regarder plusieurs fois de cette façon, et à chaque fois, je sens mon coeur faire un bond. C'est une chose de me savoir aimé, c'en est une autre de voir quelqu'un me désirer autant.
Il me fait recommencer le mouvement en me regardant dans les yeux avant d'embrasser mon menton et je m'entends gémir. Je résiste un court instant avant de fermer les yeux, frissonner quand il murmure :

- J'ai envie de toi gamin …
- S-Saso …

L'une de ses mains vient de poser au milieu de mon dos pour me rapprocher de lui et je me laisse faire comme un pantin. Je fourre mon nez dans son cou en le laissant mordiller ma clavicule et il finit par murmurer :

- Repousse moi.
- D-danna, mh …
- Repousse moi maintenant gamin.
- J-je …

Je gémis en le sentant se frotter contre moi et me redresse brusquement en me rendant compte que non, je ne suis pas prêt. Il me sourit de manière lubrique avant de murmurer :

- Allez, récupère tes affaires, vas dans ta chambre avant que j'abuse de toi.
- B-Bonne nuit Danna, mh.

Je dépose un baiser très chaste sur ses lèvres avant de me lever, descendre du lit. Je remonte rapidement mon caleçon sur mes fesses, récupère mes vêtements et sors de la chambre, non sans un dernier regard vers lui.
Je vais m'installer dans ma chambre en vitesse pour ne pas croiser Sarina et m'enferme en soupirant de soulagement. Parce que bon, je ne veux pas dire, mais Sasori, sur ce coup, il est plutôt dur ! Il m'a obligé à partir alors que j'ai clairement envie de lui. Bien sûr, je ne l'aurais pas laissé continuer, je ne suis pas prêt pour ça, mais le fait est que je n'aurais pas été contre un peu de plaisir partagé. Je crois que je me répète, mais son corps, bien qu'il ait trente six ans est encore très désirable et je crois que je ne pourrais pas y résister longtemps.
Je lâche mes fringues sur le sol, m'installe dans le lit et attends que mon érection se calme d'elle même avant d'essayer de dormir.
Rapidement, une angoisse me prend. Tout est beaucoup trop grand ici. Le lit, la chambre, la fenêtre. Jamais je ne pourrais dormir dans une pièce pareille. Je sais pourtant que c'est la chambre la plus petite, je l'ai bien vu quand il m'a fait visiter, et le docteur Konan lui a sûrement conseillé de me la donner, mais le fait est qu'elle est quand même immense. Je me pelotonne sous mes draps mais ça ne change rien, alors je sors du lit, remets mon tee shirt et descends à la rechercher de médicaments pouvant me calmer.
Enfin, d'abord, je cherche l'armoire à pharmacie, que je trouve dans la salle de bain, en hauteur. Je récupère le petit tabouret près du lavabo, sûrement celui de Sarina pour qu'elle puisse se voir dans le miroir et y grimpe en fouillant dans l'armoire. Je regarde les noms de tous les médicaments mais aucuns ne peuvent faire l'affaire. Il n'y a que des anti douleurs, quelques sirops pour la toux, du mercurochrome.
Je soupire longuement pour essayer de me calmer avant de redescendre et de fouiller dans la cuisine, jusqu'à trouver un briquet. Ça, au moins, ça me calmera. Je le fais tourner plusieurs fois dans mes doigts avant d'aller m'asseoir devant la télé et de me blottir contre moi même. J'allume le briquet, regarde la flamme longuement avant d'enfin arriver à me calmer. Et je reste là toute la nuit. Je me sens moins oppressé ici. Je ne sais pas pourquoi. La chambre ne me convient pas.

Sasori se réveille assez tôt et semble surpris de me voir sur le canapé. Il vient se mettre à genoux devant moi, glisse une main douce sur mon crâne et je le vois pâlir légèrement quand il remarque le briquet dans ma main. Il m'embrasse sur le front et demande :

- Hé gamin, ça va pas ?
- J-je .. Si, ça va.
- Dei, ne me mens pas.
- C'est la vérité, mh. Ça va.
- Tu as des cernes gigantesques.
- P-parce que j'ai pas dormis.
- Et pourquoi tu n'as pas dormis ?
- … Parce que j'ai angoissé, mh.
- Oh Dei …

Il soupire, me prend dans ses bras et je murmure :

- L-la chambre est très bien m-mais trop grande et .. J'ai fouillé dans la pharmacie mais il n'y avait rien alors je suis venu chercher un briquet et je suis resté ici, mh. P-promis, j'ai pas eu d'envie mais l-les flammes m'apaisent, mh.
- Je te crois Dei. Jamais je ne penserais que tu pourrais cramer une maison alors que je suis dedans.

Il m'embrasse doucement sur le front et murmure :

- Vas dans ma chambre, ok ? Installe toi dans mon lit, ferme les yeux, détends toi.
- M-mais je …
- Garde le briquet si tu veux.

Je me redresse doucement, le regarde dans les yeux et il me sourit tendrement en disant :

- Je te fais confiance Dei.
- D-danna ..

Son sourire s'agrandit légèrement et il me vole un léger baiser avant de me faire signe d'y aller. Je crois que j'ai rougi mais ça ne me dérange pas. Après tout, c'est grâce à lui si je suis sorti. Après un dernier sourire gêné, je m'exécute et me retrouve dans la chambre du maître de maison.
Il a ouvert sa fenêtre mais je ne la referme pas étant donné qu'il fait bon. Je m'installe dans ses draps, souris légèrement en sentant que la place est encore chaude et m'emmitoufle sous les couvertures en fermant les yeux. C'est quand même autre chose de sentir son odeur m'entourer. Et je m'endors même rapidement.
Je me réveille en sursaut parce que j'entends qu'on fouille dans la chambre. Je me redresse brusquement en tenant les draps contre moi et mon regard tombe sur des fesses. De femme, je précise. Une robe très, trop, courte, des cuissardes, des jambes bronzées. Je me racle la gorge pour indiquer ma présence et vois la femme se tourner vers moi. Elle est grande. Blonde, plantureuse. Aguicheuse. Je la vois me détailler rapidement et elle n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que Sasori entre dans la chambre d'un air contrarié. Il lui jette un regard noir et grogne :

- Je t'avais dis de ne pas venir ici.
- J'avais des choses à récupérer, mais je vois que tu avais quelque chose à cacher, mh ?
- Sors de là.

Un peu plus et j'aurais peur de mon danna. Il a un ton vraiment froid, que je ne lui connaissais pas. En voyant la femme s'approcher de moi, il s'interpose en croisant les bras d'un air dur, et malgré qu'il fait quelque chose comme quinze centimètres de moins qu'elle, il a l'air de la dominer totalement. Elle me regarde de ses yeux verts, et sourit en disant :

- Elle n'a pas beaucoup de formes, ta cocotte là.
- Dégage.
- Oh, Sasori, comment peux tu être aussi froid avec moi après tant d'années passées ensemble ?
- Sors de cette chambre, maintenant. T'es venue voir ta fille, pas emmerder le monde.

Je me prends encore un regard et elle sort de la pièce d'une démarche racoleuse. Sasori claque la porte derrière elle avant de monter sur le lit et s'excuser du regard. Il a totalement changé en deux secondes, ça fait limite peur. Je me blottis rapidement contre lui et il m'embrasse sur le front en demandant :

- Elle ne t'a pas gêné ?
- N-non, mh.

Il sourit, caresse doucement ma joue et dit :

- Il n'est que dix heures, tu peux rester jusque midi si tu veux.

Je souris largement, me rallonge en soupirant et il m'embrasse sur le front en disant :

- Je viendrais te chercher pour déjeuner.
- D'accord Danna, mh !
- Dors bien gamin.

Il me vole un nouveau baiser, à croire que ça l'amuse et ressort de la chambre tandis que je me rendors rapidement.
Il m'a protégé contre une furie en s'interposant, c'est romantique non ?
Je suis réveillé de la meilleur manière qui soit, à savoir, un baiser très doux sur le front et une voix me faisant frissonner :

- Dei, on va déjeuner …
- Mh …
- Oh, enfin ? Ca doit faire dix minutes que j'essaye de te réveiller en douceur !
- Danna …
- Arrête voir de m'appeler comme ça, tu n'as pas l'air d'être conscient de l'effet que ça me fait.
- Danna !

Il rit, s'allonge contre moi et je me pelotonne sur son épaule en grognant :

- Tu sens bon, mh !
- Vu le prix de mon parfum, y'a intérêt, sinon, je demande à me faire rembourser.
- Mais même sans parfum …
- .. Oh.

Je tends le cou pour embrasser sa mâchoire et il sourit en disant :

- Allez, on se lève, Sarina nous attend.

Je soupire longuement, me redresse en passant les mains dans mes cheveux et il dit :

- Je t'ai préparé des vêtements à la salle de bain, et on ira faire une session de shopping demain pour remplir ton armoire.
- Merci Danna.

Il me met une petite tape sur les fesses pour me motiver et je me lève rapidement avant de me diriger vers la salle de bain. Je m'y enferme, prends une douche très rapide avant de m'habiller et de me coiffer. Quel plaisir d'enfin pouvoir prendre soin de mes cheveux comme je l'entends ! Et heureusement que je suis sorti parce qu'ils commençaient à redevenir longs. Ils touchent presque mes épaules !
Je les attache en hauteur sur l'arrière de ma tête, prenant bien soin de ne pas faire de pli ou de bosses, laisse ma fausse frange tomber sur mon oeil gauche et rejoins Sasori et Sarina en bas. Niveau fringues, il a été sympa, il ne m'a pas donné de chemise ou autre vêtements trop sophistiqués.
En me voyant arriver, Sarina sourit largement en disant :

- Deidara ! T'es beau comme ça !
- Dis tout de suite que je l'étais pas avant, mh !

Elle rit, vient m'embrasser sur la joue avant d'aller s'asseoir à table tandis que Sasori me suit du regard alors que je m'installe à ma place de la veille. Sasori nous sert et je commence à manger en silence jusqu'à ce que je remarque son malaise. Il me jette un coup d'oeil et je lui demande :

- Danna ? Quelque chose ne va pas ?

Sarina rit discrètement en entendant le surnom que je donne à son père et le rouquin me répond :

- J'ai appelé ma babysitteur pour l'après midi, on a quelque chose à faire.

Je me sens rougir mais je vois rapidement qu'il ne parle pas de ça. Je le regarde encore un moment avant de lui faire signe de continuer et il dit, dans un souffle :

- O-on va aller chez tes parents pour récupérer tes affaires. Au moins, on sera débarrassés.

Je manque d'avaler de travers et suis obligé de boire plusieurs gorgées d'eau avant de me racler la gorge et demander :

- Tu es sûr ?
- Oui. Konan m'a conseillé de le faire rapidement pour que tu puisses passer à autre chose.
- D'accord alors.
- Tu es sûr ? On peut le faire demain si ça te dérange et …
- Non, mh. Cet après midi sera parfait !
- Ok.

Je reprends mon repas en silence et souris légèrement en voyant Sarina nous regarder tour à tour sans rien dire. Elle semble très intelligente, pour son âge ! Sasori finit de manger rapidement et s'excuse avant de prendre la direction de son bureau. La fillette regarde un long moment vers la porte avant de dire :

- J'ai vu ma maman ce matin !
- Moi aussi, mh ! Elle m'a réveillé !

Elle rit, avale un morceau de viande et dit :

- Elle a dit que tu étais une jolie fille mais que tu manquais de poitrine !

Je regarde sous mon tee shirt, ce qui la fait bien rire et dis :

- On dirait bien !
- Quand papa lui a dit que tu étais un garçon, elle est tombée dans les pommes !
- Vraiment, mh ?
- Oui ! Et après, ils ont un peu crié et elle est partie.
- Je suis désolé, mh.
- Pourquoi ? Tu n'y es pour rien, toi !
- Si, ils se sont disputés à cause de moi, mh.
- Je sais que je devrais pas dire ça mais .. maman n'est pas … Enfin, elle est gentille mais elle ne s'occupe pas souvent de moi. Alors que Papa, dès qu'il rentre du travail, il est avec moi.
- Tu sais, si un jour, je l'accapare un peu trop, tu me dis et je te le rends.
- Non !
- Pourquoi ?
- Parce que je vois bien qu'il a l'air heureux avec toi !

Je rougis et finis par demander :

- Et toi, tu as un amoureux ?
- Oui ! Il s'appelle Konohamaru. Il a bientôt douze ans mais il ne faut pas le dire à papa !
- Et toi, tu as quel âge, mh ?
- Neuf ans !
- Oh, ça va, vous n'avez pas tant de différence que ça, mh !
- Tu as quel âge toi ?
- Vingt deux ans !
- Oh mais tu es jeune !
- Non, c'est ton père qui est vieux !

Elle éclate de rire et je souris en me levant pour commencer à débarrasser la table. La fillette m'indique rapidement où tout ranger et au moment où je referme le frigo, des bras viennent entourer ma taille. Sasori m'embrasse doucement sur la joue et dit :

- J'ai programmé l'adresse dans mon gps, on y va dès que la babysitteur est là.
- D-d'accord.
- Je resterai avec toi, tu n'as rien à craindre.

Je hoche la tête, souris en voyant Sarina nous regarder avec un grand sourire et dis :

- Tu sais, je l'aime bien, ta fille !
- C'est impossible de ne pas l'aimer !

Il me lâche, va soulever la fillette pour la mettre sur son épaule alors qu'elle est morte de rire et me sourit en disant :

- Je vais la mettre dans la piscine pour voir !
- T-tu as une piscine, mh ?
- Ouais, derrière !

Je souris un peu plus et il me fait signe de le suivre, alors je m'exécute. Et en effet, dans le jardin, près de la grande terrasse, il y a une piscine plutôt grande, cachée sous une bâche de sécurité, mais surtout, un grand hamac en tissu à côté. Le genre de hamac comme on peut avoir dans un hôtel de luxe sur une île paradisiaque.
Sasori attrape habillement une télécommande dans une micro cabane à outils contenant tout le matériel d'entretien de la piscine et appuie sur le bouton pour replier la bâche. Il attrape ensuite sa fille par une cheville, la place au dessus de l'eau alors qu'elle se débat en riant encore plus fort et je souris légèrement en les voyant aussi complices.
Sasori lui fait toucher l'eau du bout des doigts avant de la reposer lentement sur la terre ferme et lui sourit largement alors qu'elle essaye de reprendre son souffle. Elle le prend ensuite dans ses bras et je suis touché de les voir aussi proches.
Je sursaute légèrement en entendant sonner et Sasori se dépêche d'aller ouvrir tandis que Sarina vient me prendre dans ses bras. Je la soulève, la sers contre moi et demande :

- Dis, tu m'en veux pas de te piquer ton père pour l'après midi ?
- Non !
- Tu vas à l'école, demain ?
- Non, les vacances ne sont pas terminées.
- Alors, si je trouve où en acheter, on se fera un peu de sculpture.

Elle sourit et Sasori revient à ce moment là avec une jeune fille. Sarina va la prendre dans ses bras et Sasori fait les présentations. Elle s'appelle Hinata et est étudiante à la fac pour devenir maitresse en maternelle. Et elle a l'air vraiment gentille, quoique très timide. Sasori lui rappelle rapidement où sont les numéros d'appel avant de lui dire qu'on ne sait pas vraiment quand on rentrera, ce qui n'a pas l'air de gêner la jeune fille. Il embrasse ensuite sa fille sur le front avec un petit sourire et me fait un signe de tête.
Je suis cependant interrompu par Sarina qui m'attrape la main pour me réclamer un bisou que je lui donne rapidement sur le haut du crâne. Je laisse ensuite Sasori m'entrainer, mets rapidement mes chaussures et entre dans la voiture qu'il m'indique. Il se place au volant, lance son gps et me sourit en démarrant.
Et il conduit parfaitement bien.
Pendant le chemin, il me dit :

- Je suis très étonné que Sarina soit aussi proche de toi.
- Ah bon, mh ?
- Oui, elle est très réservée en général. Enfin, timide quand elle ne connait pas, et hier, elle a été tout de suite très franche avec toi.
- Elle a dit qu'elle me trouvait beau, mh ! C'est peut être ça !

Il sourit, caresse doucement ma cuisse et murmure :

- Sûrement.
- C'est vrai que ta femme est tombée dans les pommes, ce matin, mh ?
- Mon ex. Et oui, c'est vrai ! J'ai cru qu'elle allait s'ouvrir le crâne sur le marbre.

Je souris sans pouvoir m'en empêcher tandis qu'il dit :

- Elle a quand même dit que tu étais particulièrement beau.
- .. Oh.
- Ca veut surtout dire qu'elle coucherait avec toi sans problème si elle en avant l'occasion !
- Hors de question, mh !

Il sourit et ne dit plus rien du reste du chemin. Je me sens cependant de plus en plus nerveux au fur et à mesure du trajet. Et je reconnais de mieux en mieux le paysage qui défile devant mes yeux.
Jusqu'à arriver à ce grand portail blanc que j'ai escaladé des dizaines de fois. Il est ouvert, ce qui veut dire que mes parents sont à la maison. Sasori se gare dans l'allée, regarde la bâtisse un long moment.
Je n'ai jamais compris pourquoi mes parents avaient une maison aussi grande. Quand je vivais encore chez eux, nous n'étions que trois, étant donné que je suis fils unique, mais il y a, en tout et pour tout huit chambres dans la maison, avec chacune leur salle de bain privative. La maison en elle même est .. Comment dire ? D'inspiration grecque. Avec de grandes colonnes, des pierres blanches, un jardin très maitrisé.
Sasori me sort de mes pensées en me prenant la main et je soupire longuement pour me donner du courage. Il me fait marcher lentement jusqu'à la porte et je lève la main pour sonner. Il m'embrasse tendrement sur la joue et murmure :

- Si ça ne va pas, je prends le relai.

J'acquiesce d'un signe de tête, que je relève rapidement en voyant la porte s'ouvrir sur ma mère.
C'est une grand femme, brune aux yeux verts. Elle a une cinquantaine d'année maintenant. Elle a toujours son air hautain, avec ses pommettes hautes, ses joues creuses, son chignon parfait. Elle me regarde de haut en bas avant de détailler Sasori qui ressert doucement la main sur la mienne et je dis :

- Bonjour Maître.
- Deidara.
- Aviez-vous reçu ma lettre ?
- En effet.
- Dans ce cas, vous devez savoir pourquoi je suis là.

Elle me jauge encore un instant avant de s'écarter pour me laisser passer. J'entre en tirant légèrement Sasori, regarde un peu autour. Ça n'a vraiment pas changé. L'entrée en marbre, les tableaux et autres vases horribles.

- Vos affaires sont dans les cartons du débarra du premier étage. Prenez les et partez.

Je hoche la tête en ignorant du mieux que je peux mon petit pincement au coeur et elle ajoute :

- J'aimerais parler à votre ami.

Je regarde Sasori qui me sourit tendrement, m'embrasse sur la tempe et me caresse doucement le bras pour me donner du courage. Je soupire en silence avant de me rendre au premier. Là non plus, rien n'a changé. Toujours ce jaune pâle horrible sur les murs parfait du premier, les portes un peu plus claires encore en bois, les chandeliers aux murs, la grande fenêtre au fond du couloir.
Je me rends lentement à la pièce qu'elle m'a indiquée et allume la lumière pour y voir quelque chose. Il y a effectivement trois cartons posés au sol, un peu poussiéreux. Je les ouvre rapidement pour voir ce qu'il y a et suis heureux de retrouver ma collection de Zippo, quelques magazines sur l'art, mes albums préférés, quelques vêtements. Bon, j'ai grandit depuis, je risque de ne plus pouvoir les mettre mais je les essayerai quand même !
Et tout au fond d'un des cartons, je suis surpris de retrouver le carnet dans lequel je notais mes exploits. Il y même quelques photographies d'incendies. De mes incendies. Je glisse rapidement le carnet dans une de mes poches avant de tirer les cartons dans le couloir. Il n'y a pas grand chose, pas la totalité de mes vêtements mais je m'en fous un peu. Je ne m'attendais pas à ce qu'ils les gardent, de toutes façons.
Je relève la tête en entendant des pas venir vers moi. Je souris légèrement en voyant Sasori mais ses sourcils froncés m'indiquent que la conversation qu'il a eu avec ma mère n'était pas forcément agréable. Quand il arrive à ma hauteur, il me prend par les épaules un peu brusquement, me colle au mur le plus proche et m'embrasse sans retenue.
Bon, ça n'est pas pour me déplaire mais il me tient les poignets plutôt fermement et me fait légèrement mal. Son corps vient rapidement se coller au mien et il murmure sur mes lèvres :

- Je t'aime gamin.

Avant de reprendre mes lèvres avec le même enthousiasme et la même gourmandise.
Il m'a dit qu'il m'aimait là, hein ? Je veux dire, ça n'est pas une fantaisie de mon esprit, ni un mirage, ou un rêve ? Pourquoi il m'a dit ça comme ça, d'abord ? Je veux dire, je ne suis pas certain que ça soit l'endroit, en plus, il a l'air énervé. Ou peut être qu'il me l'a dit pour virer les doutes que ma mère a put installer dans son esprit. Elle est plutôt douée pour ça.
Une fois, elle a réussit à me convaincre que si je ne m'améliorais pas en sport, j'allais rater toute ma vie. Bon, j'aime ma vie comme elle est, à savoir, aux côtés de mon danna mais je ne peux pas dire que je l'ai réussie, encore. Étant donné qu'il y a encore beaucoup de choses que j'ai envie de faire, et j'ai tout mon temps pour ça, n'est ce pas ? Et puis, le sport quoi. Comme si j'en avais eu un jour quelque chose à faire du sport. Je suis un artiste, je n'ai pas besoin de sport ! Je n'ai besoin que de mon cerveau, de mes mains, et d'un peu de ciel bleu !
Je sursaute quand même fortement en sentant les mains de Sasori glisser sur mes hanches, sous mon pantalon et me rends compte que si je ne l'arrête pas là, il va me prendre contre le mur. Non pas que je n'en ai pas envie, vue mon début d'érection, mais j'aimerais quand même, pour ma première fois, un cadre plus agréable. Comme son lit, peut être un peu de musique, des bougies.

Oui, je suis romantique, et alors ?

Je repousse doucement Sasori et il tend le cou pour embrasser une dernière fois mes lèvres avant de me regarder dans les yeux. Il ne semble même pas gêné alors que je sens mes joues brûler.
Il m'a dit qu'il m'aimait, j'ai le droit d'être gêné, non ?
Quand il remarque que je ne réagis pas vraiment, il me pince la taille, me faisant sursauter et je murmure :

- J-je crois qu'on peut y aller, mh.
- Dis moi ce que j'ai à porter.

Je lui montre les cartons et il se tourne en soupirant presque de soulagement. Il avait peut être peur que je le prenne mal, ou que je dise que ça n'était pas mon cas. De toutes manières, je ne suis pas certain d'être prêt à dire ça non plus !
Je suis vraiment un handicapé des sentiments quand je m'y mets ! Et je n'ai jamais vraiment été amoureux avant lui.
Je détourne les yeux en le voyant se pencher un peu et récupère le carton avec mes briquets tandis qu'il prend les deux autres. Je me dirige ensuite vers le rez de chaussé, souris légèrement pour moi même.
J'ai le droit d'être un peu gaga non ? Il m'a dit qu'il m'aimait. Si j'étais seul, je sauterai de joie !
Je ne salue pas ma mère, qui est assise au petit salon devant un thé, passe la porte et soupire de soulagement. Il avait raison, Sasori, en disant que je serais tranquille une fois que ça serait fait. Au moins, là, je n'aurais pas à revenir si je n'en ai pas envie. Sasori ouvre la voiture à distance, cales les cartons dans le coffre tandis que je monte sur le siège passager et quand il s'installe à côté de moi, avant qu'il mette le contact, je l'embrasse sur la joue avant de me détourner.
J'ai vraiment l'impression d'être un gamin à côté de lui, des fois, mais je m'en fous.

Il m'aime.

Il conduit en silence mais ne prend pas le chemin vers chez lui on dirait ! Il nous emmène en ville et s'arrête près d'une crêperie. Je le regarde un moment tandis qu'il me demande :

- Que dirais-tu d'une bonne crêpe au Nutella ?

Je rougis en sentant mon estomac lui dire que ça me tente vraiment et il me fait signe de sortir de la voiture. Alors je m'exécute, en regardant la vitrine et il me rejoint, me prend la main et me fait entrer dans le petit restaurant. Il nous installe à une table au fond de la boutique, me donne la carte mais reste silencieux.
Peut être qu'il s'en veut de m'avoir dit ça aussi facilement, non ? Peut être qu'il voulait attendre encore.
Je soupire, me penche au dessus de la table pour l'embrasser sur le front et demande :

- Ca va, danna ?
- Mh.
- Vraiment ?
- Ta mère est une grognasse.
- Oui, je sais, mh ! Elle t'a dit quoi ?
- Rien de bien précis mais c'est une grande manipulatrice.
- Elle t'a fait douter, mh ?

Il soupire, détourne les yeux et je souris en disant :

- Ne t'inquiète pas, Danna, elle a toujours été comme ça.

Il grogne, attrape ma main et commande lui même le gouter avant de demander :

- Elle t'a toujours vouvoyé ?
- Toujours, mh !
- Ton père est aussi comme ça ?
- Il était pire, mh ! Il doit être au boulot, là, d'ailleurs.
- Un dimanche ?
- Bien sûr, mh. Tu crois qu'il a du temps à perdre en détente ?

Il soupire, caresse ma main et le serveur arrive avec nos assiettes. Il nous souhaite un bon appétit en me regardant avec insistance et je lâche la main de Sasori pour commencer à manger, tandis que mon Danna semble légèrement amusé. Une fois la bouche vide, je lui demande :

- Qu'est ce qu'il y a, mh ?
- Tu n'as rien remarqué ?
- Remarqué quoi ?
- Le serveur.
- Et bien quoi ?

Je regarde le serveur en question, le surprends en train de me regarder moi. En croisant mon regard, il se détourne vivement et Sasori murmure :

- Tu sembles lui avoir tapé dans l'oeil !
- Ne dis pas n'importe quoi, mh !
- Et pourtant, il t'a regardé avec beaucoup d'attention.

Je grogne, lui lâche la main et mange ma boule de glace en premier tandis qu'il se moque légèrement de moi. Ça n'est pas vrai, de toutes façons. Le serveur en question n'est même pas en train de me regarder là. Non, il ne me lâche pas des yeux alors qu'il semble essuyer le même verre depuis plus d'une minute.
Je rougis fortement. Bon, peut être qu'en effet, je lui ai légèrement tapé dans l'oeil ! Mais ça n'est pas important, j'ai mon danna. Je relève la tête en l'entendant rire, détourne les yeux en disant :

- Arrête, ça n'est pas drôle !
- Mais si ! Il est mignon en plus ! Tu devrais aller lui parler pour voir.
- Et pourquoi, mh ? Je t'ai toi, j'ai besoin de personne d'autre.
- Tu pourrais te faire des amis !
- J'ai déjà des amis, mh !

Je perds légèrement mon sourire en disant ça, mais il dit :

- On ira les voir, jeudi.
- V-vraiment ?
- Bien sûr ! J'ai prévenu Konan qu'on passerait pour les voir et elle a dit que ça serait avec plaisir.
- J-je pourrais voir Tobi et Zuzu et tout le monde ?
- Bien sûr que oui ! Tu ne croyais quand même pas que tu n'allais jamais pouvoir les revoir, si ?
- Non mais ils .. Ils me manque déjà, mh !
- À moi aussi, ils me manquent, tu sais ? J'ai peut être passé moins de temps que toi, là bas mais ce sont aussi des amis.

Je souris légèrement et il ajoute :

- Mais tu sais, ça ne t'empêche pas d'avoir d'autres amis !

Je relève la tête, croise le regard du serveur qui est toujours après son verre et dis :

- On verra bien. Mais pour l'instant, je crois que j'ai besoin de calme, mh !
- Moi, je crois que tu as surtout besoin que je te chouchoute un peu !

Je détourne les yeux et murmure :

- Tu n'as pas besoin de le dire pour le faire, mh.
- Tu dors avec moi, cette nuit ?

Je rougis fortement en le regardant dans les yeux. Son sourire lascif me fait un drôle d'effet. J'ai l'impression d'avoir les intestins qui dansent le tango dans mon ventre. Ou la salsa, au choix. Mais c'est agréable. Clairement. J'aimerais bien que ça continue mais je me détourne rapidement, de gêne.
Dormir avec lui. Bon, ça ne sera pas la première fois, vu qu'il est déjà venu dormir dans mon lit, à l'hôpital, mais là, dans son grand lit super confortable, dans sa chambre à lui, à moitié nu, vu qu'il a l'air de dormir en sous vêtements, je ne sais pas si je peux. J'ai bien sentit que hier soir, il aurait continué si je ne l'avais pas repoussé. J'en avais envie, ça, c'est sûr, mais ça n'est pas censé faire mal ? Je devrais peut être me renseigner sur le sujet, non ?
Parce qu'honnêtement, j'y connais pas grand chose.
Ah, il faudrait peut être que je lui réponde aussi.
Je hoche lentement la tête, ce qui ne fait qu'agrandir son sourire. Bon, cette nuit, je trouve un ordinateur et je vais aller regarder des vidéos louches sur des sites spécialisés. Ça me rassurera un peu. Peut être.
Quand il remarque que je suis un peu perdu dans mes pensées, Sasori me demande :

- A quoi tu penses ?
- J-je .. Hum … Rien d'intéressant, mh !
- Vraiment ? Pourquoi tu rougis autant alors ?
- P-pour rien. Dis moi, danna, tu as un ordinateur quelque part ?
- Bien sûr. Je te prêterai mon portable si tu veux.
- D-d'accord.
- Tu veux aller voir quoi ?
- Tu sais .. Mes vieux mails, ce genre de choses.

Il me regarde un instant et j'ai clairement peur qu'il lise dans mes pensées mais on dirait que mon pseudo mensonge a fonctionné.
Non, ça n'était un mensonge ! Je vais effectivement aller voir mes vieilles adresse mail. Entre autres choses. Du genre aller voir des vidéo pornographiques gay. Par exemple. Par contre, si je dors avec lui, ça ne sera peut être pas si simple que ça que de me volatiliser pour aller fouiner sur internet à la recherche de ce genre de vidéos. Et s'il me surprend, je fais quoi ? Ça serait la honte la plus totale.
Je vire toutes ces pensées de mon esprit pour le moment. Je veux dire, il m'a quand même invité à manger une crêpe. C'est un peu un rendez vous galant, mais il a l'air aussi pensif que moi. Il relève les yeux vers moi, quand il se rend compte que je le fixe, sourit et demande :

- J'ai quelque chose sur le visage ?
- N-non, mh ! Mais .. cette nuit, je vais encore devoir te repousser ?

Son air un peu perdu se transforme en moue séduisante et il me répond :

- Seulement si tu en as envie !
- Je n'en avais pas envie, hier soir, mh !
- Ne pense pas à ça. On a tout notre temps maintenant, ok ?

Je souris, acquiesce et termine de manger.
On a peut être le temps, mais j'en meurs d'envie.
Après qu'il ait payé nos consommations, il nous ramène à la maison. Sarina lui saute de suite dans les bras avec un grand sourire en disant qu'elle s'est bien amusée avec Hinata et Sasori me dit :

- Si tu veux mon ordinateur tout de suite, prends le dans le bureau.
- D'accord.

Au moins, ça me facilite le travail !
Je me rends dans le bureau, récupère l'ordinateur avec le chargeur et monte dans ma chambre rapidement. Je m'installe confortablement sur le lit, branche l'engin et l'allume rapidement. Mes mails attendront, je suis beaucoup trop curieux.

Je jette un coup d'oeil à la porte avant de faire ma première recherche. « Vidéo gay ». Simple, efficace.
Le premier lien m'entraine sur une page payante. Bon, ok, je rajoute le mot « gratuit » à ma recherche et la relance.
Ah ! Au moins, j'ai accès aux vidéos. Je cherche un moment, en regardant la tête des acteurs. C'est un site du genre Youtube avec que du porno. Je ne savais même pas que ce genre de choses existaient. Oh, ils ont l'air mignon, ces deux là. Je coupe rapidement le son, ouvre la vidéo et me sens rougir en voyant deux hommes installés sur un canapé. Un coup d'oeil à la porte et je clique sur lecture.
Bon, ils commencent par s'embrasser. Ça va, ça, je sais faire. Plutôt bien, d'ailleurs, d'après ce que Sasori a dit. Il a même dit que j'apprenais très vite. C'est bon signe, non ?
Ils continuent un long moment avant de se caresser mutuellement. Ils se déshabillent, se caressent encore, se font des .. choses. Des fellations. Oh mon … Rien que de m'imaginer faire ça à Sasori, ça fait battre mon coeur à toute allure. Je veux dire .. Ca lui plairait, je pense, et il gémirait comme le brun de la vidéo a l'air de faire. Et puis, ça n'a pas l'air si dur que ça ! Il faut juste faire attention à ne pas mettre les dents !
Après, le brun prend un tube de lubrifiant, en met un peu partout. Il met ses doigts .. Oh c'est … Ca a l'air de rentrer facilement ! Comme dans du beurre ! Bon, la comparaison n'est peut être pas des mieux trouvées, mais ça y ressemble. Et l'autre n'a pas l'air d'avoir mal.

Je ne vais pas mentir, j'ai pensé plusieurs fois faire ce genre de choses avec mon danna. Et étrangement, je me suis toujours imaginé .. en dessous, vous savez ? À la place de la femme. Enfin, ça n'a rien à voir avec mon physique, mais je n'ai pas le sentiment d'être fait pour l'autre position. Peut être que Sasori me fera essayer, mais à vrai dire, ça me fait plus peur qu'autre chose ! Et puis .. Sasori ? Se faire prendre comme ça ? Non, je ne pense pas que ça soit son genre.

C'est qu'elle me fait de l'effet, cette vidéo. Mince, beaucoup, même ! Je veux dire, je n'ai même pas le son et je bande. Plus que hier.
Bon, ok, c'est parce que je suis puceau. Voilà, c'est dit !
Attendez, ils font quoi, là ? Pourquoi le brun est en train de se branler au dessus du visage de l'autre ! Ah non ! Hors de question que je fasse ça ! Horrible. Le ventre ne me dérange pas, mais le visage ? Non non non ! Et en plus, il avale .. ça ? Ah non, je pourrais jamais ! Beurk !
Je regarde quelques autres vidéos et ça se termine à chaque fois de cette façon. Mince, Sasori va me le demander aussi ? Et si je refuse, il va m'en vouloir, non ? J'ouvre une nouvelle vidéo, la lance, mais à peu près au milieu, j'entends deux coups à ma porte. Je sursaute violemment, ferme rapidement la vidéo et dis, d'une voix un peu tremblante en cachant le bas de mon ventre sous l'ordinateur :

- O-oui ?
- Je peux entrer ?
- V-viens.

Sasori entre dans la pièce, me regarde un court instant et demande :

- Tu as finit avec l'ordi ? Il faudrait que je vérifie mes congés.
- J-je .. Je finis d'écrire un mail et je te le descends, mh !
- Je peux le lire ?
- N-non !
- Pourquoi ? Tu écris à ton amant ?

Je me force à rire, un peu faux et il me regarde encore un court instant avant de sortir de la pièce. Alors je relève l'écran, que j'avais abaissé en entendant toquer, supprime rapidement l'historique, pour éviter qu'il voit ce que j'ai fait et souffle un bon coup.
Point positif, je ne bande plus !
Point négatif … Merde, j'ai encore plus peur qu'avant !
Je soupire longuement avant de mettre l'ordinateur en veille et descendre avec le chargeur. Je le donne à Sasori qui me remercie d'un sourire et il dit :

- Tu devrais sortir les cartons de la voiture et commencer à faire le tri. Prends Sarina avec toi si tu veux.
- D'accord danna, mh !

Il me donne les clés de la voiture et Sarina me saute dans les bras. Je la tiens d'un bras en me dirigeant dehors et lui demande :

- Tu ne t'es pas trop ennuyée sans nous, mh ?
- Non, ça allait ! Hinata est très gentille et elle m'a aidé à dessiner !

Je lui souris, la repose à côté de la voiture que j'ouvre pour en sortir les cartons. Elle insiste pour prendre le plus léger tandis que je prends les deux autres et nous rentrons ensemble. On les monte rapidement dans ma chambre, et je lui dis :

- Je n'ai pas grand chose, alors tu peux retourner avec ton père si tu veux, mh.
- Non ! Je veux rester avec toi un peu ! Après demain, je vais chez maman en plus, et on se verra pas pendant plusieurs jours !

Je soupire un peu tristement et elle vient m'embrasser sur la joue en disant :

- T'inquiète pas, je reviendrais !

Je pouffe de rire et dis :

- Tu vas me manquer, tu sais, mh ?
- Je sais !

Elle s'assied par terre à côté de moi tandis que j'attrape le premier carton pour en vider son contenu. C'est celui qui contient ma collection de Zippo, grossièrement empaquetée dans un sac poubelle, et quelques autres choses. Je place les Zippos sur le côté en disant :

- J'ai payé une fortune pour tout ça, mh !
- Ils seraient bien dans une vitrine !
- Une vitrine ?
- Oui ! Toute en verre, près de l'armoire !

Je lui souris, acquiesce d'un signe de terre et racle le fond du carton pour y trouver quelques photos. Principalement, des photos de classe, une photo prise en cachette d'une fille qui me plaisait quand j'avais quinze ans. Je la regarde un moment et Sarina me demande :

- C'est qui ?
- Mh ? Elle s'appelait Rin, mh.
- Elle était belle !
- J'avais un faible pour elle quand on était au lycée mais elle ne m'a jamais regardé, mh !
- Oh, c'est triste !
- Non, ça n'est rien.

Je laisse tomber la photo par terre avant de tirer un autre carton. Mes vieux vêtements. Et ce sont des vêtements d'adolescent typique, à savoir, des jeans larges, des tee shirt trop grands, des sweat à capuche pour me planquer quand on m'emmerdait, quelques sous vêtements. Je vérifie rapidement les tailles, mettant d'un côté ce qui me va encore, de l'autre, ce qui est devenu trop petit, jusqu'à ce que Sarina attrape un tee shirt au vol et dise :

- Je vais garder celui là !

C'est un grand tee shirt gris, de marque Converse, avec juste le logo en plein milieu du torse. C'était un de mes préférés, quand j'étais gosse, mais j'ai bien peur d'avoir pris un peu trop d'épaules ! J'interroge Sarina du regard et elle sourit en disant :

- Ca me fera une chemise de nuit ! Et il sent bon !

Et elle fourre la tête dans le tee shirt en souriant largement. Je suis attendri par son attitude. Elle est clairement adorable et me rappelle beaucoup Tobi.
Je soupire. Tobi me manque.
Une fois les vêtements triés, je récupère le dernier carton, pose les magazines et les cd sur le lit avant de fouiller le reste. Il me semble qu'il y avait certaines de mes sculptures, mais elles ont été réduites en miettes. Je soupire longuement en voyant ce qu'il en reste, sort quelques livres des gravats et finis par dire :

- Je crois qu'on a terminé, mh !
- T-tu n'avais que ça ?

Je hoche lentement la tête avant de sourire en disant :

- Le reste a terminé en œuvre d'art !
- E-en .. ?
- Rien. Ne t'inquiète pas, mh !

Elle sourit, légèrement rassurée et je lui demande :

- Sasori t'a parlé de pourquoi j'étais à l'hôpital ?
- Un peu. Il m'a surtout dit que tu étais un gentil garçon et que je ne devais pas avoir peur de toi.
- Il t'a dit quoi, sur moi ?
- Il m'a dit que tu aimais jouer avec le feu mais que tu savais te maitriser. Et qu'il t'appréciait beaucoup.

Je souris tandis qu'elle vient s'installer dans mes bras et elle demande :

- Tu l'aimes, papa, hein ? Tu vas pas lui faire de mal ?
- Je ferais de mon mieux pour qu'il soit toujours heureux, je te le promets !
- Vous devriez vous marier, tous les deux ! En plus, tu aurais une belle bague, et Papa te ferait une demande à genoux. Ça serait beau !
- On ne peut pas se marier, mh.
- Pourquoi ça ?
- Parce qu'on est deux garçons ! C'est interdit de se marier entre hommes, mh.
- C'est nul ! Je suis certaine que vous seriez plus longtemps ensemble qu'une fille et un garçon !
- Ça me fait plaisir que tu dises ça, mh !
- C'est la vérité.

Je souris, l'embrasse sur le front et dis :

- Tu sais, si un jour ton père me fait quand même une demande à genoux, je crois que je tombe dans les pommes, mh !
- Ça serait marrant !

Et elle éclate de rire tandis que je souris pour moi même. Sasori nous rejoint quelques minutes plus tard, regarde le chantier et Sarina se lève en montrant le tee shirt et dit :

- Papa ! Regarde ! Deidara rentre plus dedans alors je l'ai pris pour faire une chemise de nuit !
- Il est très beau !
- Ouais ! Et puis, il faut que tu lui achètes une vitrine pour sa collection !

Elle montre le sac plein de Zippo et Sasori y jette un coup d'oeil avant de sourire et dire :

- Je pense qu'on va faire ça, oui. Mais pour l'instant, tu as un sac à préparer, et il faut que tu le fasses maintenant, parce que demain, on va aller faire les boutiques et on mangera au restaurant.
- D'accord !
- Prends le sac bleu en bas de mon armoire.
- Combien de jours ?
- Cinq !
- J'y vais !

Elle sort de la chambre en courant et Sasori vient s'asseoir entre mes jambes. Il s'installe confortablement, embrasse ma mâchoire et demande :

- Pas trop de mauvais souvenirs ?
- Non, mh.
- Tu n'avais que ça ?
- Pas mal de mes affaires sont parties en fumées lors de mon dernier … dernier incendie, mh. J'avais besoin de voir disparaître une certaine partie de moi même.
- L'incendie de Suna ?
- Mh.
- Ma grand mère habite là bas, tu sais ? Avec mon grand oncle.
- J-je …
- Ils n'ont pas été touchés par l'incendie, ne t'en fais pas.

Suna est un quartier plutôt commerçant avec de petits immeubles. Ceux ci ont, généralement, des boutiques au rez de chaussée, et des bureaux aux étages supérieurs, mais il arrive que certaines personnes aient des appartements dedans. Il ne faut juste pas être gêné par le bruit, parce que la plupart des boutiques ferment vers vingt trois heures. L'économie y est particulièrement développée.
Le cabinet d'avocats de mes parents se trouve là bas, et c'était la source du grand incendie.
Sasori me sort à nouveau de mes pensées, en glissant un baiser sur ma gorge et dit :

- Tu sais, eux, ils n'ont jamais été partisans du mariage arrangé, et ils ne voulaient pas que je me marie avec mon ex femme. Ce sont mes parents qui ont insisté pour ça. Alors si tu veux, on pourrait aller les voir, demain, si on a un peu de temps. Je te présenterai comme ça.
- T-tu veux me présenter à ta famille, mh ?
- Oui.

Il l'a dit très simplement, comme si ça coulait de source. Je me sens rougir et suis obligé de fourrer mon nez dans son cou pour ne pas qu'il s'en rende compte. J'embrasse doucement sa peau et il dit :

- Je suis certain qu'ils vont t'adorer.

Il prend doucement ses mains dans les miennes, me fait resserrer mon étreinte autour de son torse et on ne bouge pas jusqu'à ce que Sarina revienne en disant :

- J'ai fini !
- Bien, je descendrai le sac tout à l'heure. Demain, on va aller voir Chiyo et Ebizo si on a le temps.
- Ouais !

Je redresse doucement la tête, juste à temps pour voir Sarina sourire largement en refermant la porte d'un air amusé. Sasori sourit à son tour en s'installant un peu plus confortablement et il murmure :

- J-je suis désolé pour tout à l'heure.
- Mh ?
- Quand j'ai dis que je t'aimais.

Ne pas paniquer. Il ne voulait pas dire qu'il ne le pensait pas, n'est ce pas ?

- Tu le .. pensais ?
- Totalement. Mais je ne comptais pas le dire de cette manière.
- Ah ?
- Mais ta mère m'a tellement pris la tête que j'ai eu un besoin irrésistible de le dire.

Il hausse une épaule, embrasse ma mâchoire et dit :

- Au moins, tu le sais.
- J-je ...Je sais pas si … enfin …
- Ne dis rien, ok ? Ça peut attendre encore.

Je souris légèrement, embrasse sa joue et il soupire de bien être avant de dire :

- Tu es adorable gamin, tu le sais ?
- C'est pas vrai, mh !
- Bien sûr que si. Entre ton innocence, tes baisers chastes et ton regard de biche, personne ne peut te résister.
- Mon .. regard de biche ?

Il sourit largement en laissant sa tête partir en arrière, contre mon épaule, et murmure :

- Tes grands yeux bleus. C'est la première chose que j'ai remarquée en te voyant. Et après, ça a été ton sourire, et tout le reste. Mais surtout, ta personnalité un peu explosive quand tu m'as fait visiter.

Je rougis légèrement et il ajoute :

- Et de ton côté ?

Ok, je sais pas quoi dire. Mais il faut que je trouve quelque chose, non ? Je veux dire, ça le fait pas si je dis « Oh, tu m'as embrassé et ça m'a fait un drôle d'effet ». Il y a aucune chance pour que je dise ça !

- Tu m'as embrassé et ça m'a fait un drôle d'effet.

Si je pouvais, je me frapperais moi même. Je soupire devant ma propre bêtise, rougis en l'entendant rire et il demande :

- Vraiment ?
- J-je .. enfin ...J'avais déjà eu envie de t'embrasser, mais j'avais mis ça sur le compte des médicaments. Et puis, tu l'as fait et … j'ai cru que j'allais mourir sur place, mh. C'était juste .. Le paradis.
- C'est sûrement l'une des déclarations les plus originales que j'ai entendues, tu sais ?
- C'est stupide, mh.
- Non, du tout. Ça change des banalités habituelles, du genre « j'ai su que tu étais mon âme soeur ». C'est personnel, et ça me fait très plaisir que tu l'aies dit.
- ...Oh.

Je rougis à nouveau, l'embrasse sur la joue et il sourit tendrement en disant :

- Tu sais, si tu es gêné, tu peux dormir ici, cette nuit. Mais sache que mon lit est très grand, et qu'il t'acceptera sans problème !
- J-je suis pas gêné, mh.
- Alors dis moi …
- Mh ?
- Tu faisais quoi, tout à l'heure, sur mon pc, pour être aussi rouge quand je suis entré ?
- J-je te l'ai dit, mh ! J'écrivais un mail.

Il sourit légèrement et grogne :

- Tu ne sais pas mentir, t'en es conscient ?
- Mais .. si je te le dis !
- Dei, dis moi la vérité, je t'en voudrais pas !

Je détourne la tête et il m'embrasse sur la joue en se redressant avant de dire :

- Je ne crois pas t'avoir prévenu mais cet ordinateur est aussi celui que je prête à Sarina quand elle en a besoin. Et j'y ai installé un contrôle parental qui garde en mémoire tous les sites sur lesquels on accède, même quand tu supprimes l'historique, pour que je puisse surveiller ce qu'elle y fait. Et ça m'étonnerait grandement qu'elle ait regardé du porno gay, tu sais ?

Bon, je ne sais plus où me mettre. La honte intersidérale. Je me racle la gorge, le visage plus rouge que jamais et il embrasse doucement ma joue avant de demander :

- Pourquoi tu es allé voir ça ?
- P-parce que je ne .. enfin .. je veux pas que tu me prennes pour un nul, mh. Et j-je voulais pas que tu fasses tout et …
- Tu sais, le porno est souvent très loin de la réalité.
- M-mais je suis puceau, mh ! Et j'ai vingt deux ans, et j'avais aucune idée de ce que je devais faire, mh !
- Maintenant, tu en as une idée, non ?
- O-oui, mh.
- On verra ça ce soir.

Il pose un dernier baiser au coin de mes lèvres avant de se lever et sortir de la chambre.
Comment ça, on verra ça ce soir ? Il ne veut quand même pas que .. Oh mon .. Ce soir, on va .. coucher et .. Enfin .. Mince, je sais toujours pas si je peux faire tout ce que j'ai vu dans les vidéos. Comme l'éjaculation faciale. Si ça se trouve, si je refuse, il va se moquer, ou me traiter de nul et je vais avoir encore plus honte que maintenant !
Je suis dans la mouise !
Je prends plusieurs minutes à me remettre de mes émotions et range rapidement la chambre, à savoir, les magazines et livres dans la table de chevet, les vêtements dans l'armoire, les Zippo dans un coin, et ce qu'il y a à jeter dans l'un des cartons que je descends en allant au rez de chaussée. J'ai peur de recroiser Sasori, mais il fait comme si de rien n'était, et me demande, avec un léger sourire :

- C'est à jeter, tout ça ?
- Oui, mh.
- Je m'en occupe ! Vas donc aider Sarina à cuisiner.
- D'accord Danna.

Je me détourne rapidement après qu'il ait prit les cartons et me rends à la cuisine où Sarina me fait mettre un tablier et m'indique de m'occuper de la viande en train de cuire.
Vous savez à quel point le temps passe vite quand on redoute quelque chose ? Et bien, je n'ai pas vu passer le diner ni le film et je crois que j'ai jamais autant redouté de me retrouver près de Sasori.


Et là, je me retrouve dans sa chambre, en train de me déshabiller pour le rejoindre dans le lit. Son boxer était noir aujourd'hui, et lui faisait des fesses magnifiques. Et le mien est gris foncé. Je sens d'ailleurs son regard sur moi, parce que je prends tout mon temps pour me débarrasser de mes vêtements.
Je le rejoins ensuite entre les draps, en gardant la tête basse et il m'attire contre lui avec beaucoup de douceur. Il embrasse ma joue, mon cou et murmure :

- Détends toi un peu …

Je détourne la tête, le sens sourire sur ma peau et il mordille un peu la peau de mon épaule avant de dire :

- De quoi est ce que t'as peur ?
- D-de rien.
- Arrête, Dei, tu es terrorisé, je le vois bien. Alors parle moi.

Je soupire longuement avant de croiser son regard et dire :

- J-je veux pas que tu te moques.
- Pourquoi je me moquerais, mh ?
- Parce que je suis puceau et que je sais pas quoi faire, mh !
- Oui, je sais que t'es puceau. Je l'ai été aussi, il y a quelques années, tu sais ?

Il caresse doucement mon visage tandis que je relève les yeux vers lui et il m'embrasse sur le front en disant :

- Je te propose un truc. Si là, tu me dis que tu as besoin de temps, je te le donne sans problème, et sans aucune limite. Mais si tu me dis que tu en as envie et que tu me fais confiance pour faire ça ce soir, alors je te fais l'amour et je te promets de faire tout ce que je peux pour que ça soit agréable pour toi.

Je rougis en détournant les yeux, frissonne en le sentant poser la tête sur mon épaule.
Il ne m'obligera pas à faire ce que je ne veux pas, n'est ce pas ? Et puis, je sais qu'il ne me ferait jamais de mal volontairement. Il a dit qu'il m'aimait, ça n'est pas pour rien. Et j'ai envie de lui, clairement alors ..

- J-je veux le faire, mh.
- Tu es sûr ?
- Oui.
- Alors fais moi une promesse.
- Laquelle ?
- Si tu changes d'avis, à n'importe quel moment, tu me dis et on arrête.
- D-d'accord.

Il sourit légèrement, m'embrasse sur la joue en prenant appui sur un coude et me demande :

- Dis moi, dans ta vidéo, ça commençait comment ?
- Par des baisers, mh !

Il sourit, me fait signe de m'exécuter alors j'hésite un court instant avant de l'embrasser. C'est assez loin de nos baisers habituels, étant donné qu'il l'a rapidement approfondi, mais ça n'est pas pour me déplaire. En repensant à cet après midi, je le repousse rapidement en disant :

- Attends !
- Mh ?
- O-on peut mettre de la musique, mh ?
- Si tu veux.
- Et des … bougies ?

Il rit un court instant avant de dire :

- Je vais chercher ça. Détends toi en m'attendant.

Il m'embrasse sur le front, se lève et sort rapidement de la chambre. Je prends alors le temps de regarder autour. J'avoue que c'est une belle pièce. Je … Je vais faire ma première fois ici. Comme je l'ai imaginée, avec un homme que j'aime. Rien que d'y penser, ça me rend presque euphorique mais je suis beaucoup trop tendu pour sauter de joie en fait.
Sasori revient rapidement avec quelques bougies, qu'il allume en les déposant sur les tables de chevet, le bord de la fenêtre, la commode avant d'attraper une télécommande pour lancer sa chaine hifi. Il verrouille ensuite la porte, éteint le plafonnier pour allumer sa lampe de chevet et il me demande :

- C'est à ton goût ?

Je regarde autour en me redressant un peu, hoche doucement la tête et il me rejoint dans le lit, replie les couverture pour qu'elles ne nous gênent pas et je le regarde dans les yeux.
C'est quand même lui, le plus beau, ici, dans cette pièce.
Il s'assied à côté de moi, m'embrasse doucement la joue avant de murmurer :

- Tu es magnifique, tu sais ?
- Ne dis pas ça Danna, mh !

Il se mordille la lèvre inférieure avant de m'embrasser. Rien qu'un baiser me met dans un état pas croyable. Ou c'est peut être le fait que je sais ce qu'on va faire.
Je suis prêt, mh !
Je frissonne en sentant l'une de ses mains venir caresser mon torse, tandis que de l'autre, il attrape mon élastique et le glisse lentement pour détacher mes cheveux. Il les ébouriffe rapidement, me faisant sourire contre ses lèvres, puis il m'allonge avec délicatesse et se place au dessus de moi. Entre mes jambes. Il ne me touche pas vraiment pour l'instant, mais même si je suis légèrement tendu, je me sens bien. Il se tient d'un main tandis que l'autre parcourt librement mon torse, mes épaules, taquine mes mamelons. Et les miennes ? Posées sur le lit, incapables de bouger.

- Dei …
- Oui Danna ?
- Caresse moi.
- Oui Danna.

Ça n'est pas comme si je pouvais lui refuser ça, hein ? Je pose doucement les mains sur ses joues pour l'inciter à se rapprocher de moi et en effet, il se rapproche. Son torse se pose en douceur sur le mien, son bassin me fait écarter un peu plus les cuisses et l'une de mes mains se cale dans sa chevelure pourpre tandis que l'autre va timidement explorer son dos.
Je vous ai déjà dit à quel point il avait la peau douce ? Parce qu'honnêtement, elle est super douce !
J'émets un petit cri très aiguë en le sentant me pincer un téton et il sourit sur mes lèvres avant de grogner :

- On dirait que tu es sensible, mh ?
- D-danna …

A peine ais-je murmuré ce mot que je sens son érection venir appuyer contre mon aine tandis qu'il faisait un mouvement de bassin. On dirait qu'il avait dit vrai. Ça lui fait un effet particulier que je l'appelle comme ça. Après un dernier baiser, il lâche mes lèvres pour aller les poser sur cette partie sensible qui a l'air de lui avoir plu ! Et sa main opposée va taquiner l'autre. Comme si je n'en avais pas assez d'un ! Je soupire en sentant sa langue dessiner une sorte de demi cercle sur ma peau. C'est que c'est bon, en plus ! Ma main s'agrippe doucement dans ses cheveux et j'entrouvre la bouche.
Oui, ça y est. Je suis en train de faire l'amour. Avec Sasori. Et il y a des bougies.
Sasori me jette d'ailleurs un coup d'oeil amusé avant que sa bouche descendre lentement sur ma peau pour aller se poser sur mon ventre. Oh god que c'est bon, ça aussi ! Et voilà que les danseurs de salsa sont de retour ! C'est la fête là bas en bas. Je murmure à nouveau son surnom et, en réponse, il mordille ma peau. Ses mains se placent ensuite sur mes hanches, ou, plus précisément, sur l'élastique de mon boxer et je le sens faire une courte pause. Alors je le regarde dans les yeux, et sens mon coeur faire un bond quand je remarque qu'il s'assure que tout va bien pour moi.
Il fait attention à moi.

Je lui fais un petit signe de la tête, auquel il répond d'un baiser sur la pointe droite de mes hanches et il descend lentement mon vêtements. Mon érection est là, à une dizaine de centimètres de son visage et je pense à tout, sauf à ce qu'il va faire. Je veux dire .. Si ça se trouve, il va dire que c'est trop petit ou que ça ne lui convient pas. Je ne dis pas que j'ai un micro pénis, non ! Mais je ne suis pas bien grand, alors .. disons que je suis bien proportionné. Mon sexe n'est pas petit. Ni grand. Juste accordé à ma taille.
Je perds le fil de mes pensées en sentant Sasori le prendre en main. J'ai l'impression qu'un courant électrique vient de traverser tout mon corps. Qu'est ce qu'il fait, là ?
Oh mon dieu. Je crois que je suis en train de me délecter de ma première fellation. Enfin, j'en suis totalement sûr et c'est le paradis. C'est bon, je peux mourir heureux ! Je sens ses lèvres parfaites glisser le long de mon membre, sa bouche brûlante, ses mains caressant doucement mes cuisses mais je crois que mon cerveau vient de me quitter. C'est trop bon pour être légal !
Pourquoi est ce que .. Enfin .. Non, je ne vais pas venir tout de suite, si ? Ça fait quoi ? Deux minutes qu'il a commencé ? À tout casser ? Je n'ai rien le temps de dire que oui, j'ai déjà éjaculé. Dans sa bouche en plus ! Sans prévenir.
Vous vous souvenez de ma honte intersidérale de tout à l'heure ? C'était rien comparé à comment je me sens là !
Je me redresse brusquement, paniqué, m'éloigne un peu de lui en disant :

- D-danna, je suis désolé, je .. Enfin, je voulais pas et … Je suis nul, mh !

Il redresse doucement la tête vers moi mais au lieu de lire des moqueries ou n'importe quoi de méchant dans ses pupilles, je ne vois qu'une certaine malice et une pointe de fierté et beaucoup de sensualité. Et je le vois surtout avaler ce qu'il avait en bouche. Oh non, il a pas fait ça, quand même, si ? Non non non !
Je détourne rapidement la tête en fermant les yeux. J'ai honte.
En une fraction de seconde, je me retrouve à nouveau allongé, son corps collé au mien, son érection plus importante que jamais et il grogne à mon oreille, d'une voix rauque de désir :

- J'en ai pas fini avec toi, tu sais ?
- M-mais …
- Mais je ne m'attendais pas à ce que tu dures trois heures.

Il lèche mon oreille avec lenteur, me faisant frissonner de la tête aux pieds et il murmure :

- Je te veux Dei.

C'est possible de prendre du plaisir juste en entendant un murmure ? Parce que je crois que c'est mon cas, là, tout de suite.
Je croise son regard, rougis en le voyant sourire et il lèche doucement mon cou avant de demander :

- On continue ?
- Oui Danna, mh.
- A ton tour.

Mon tour ? Comment ça, mon tour ? Non, j'étais bien, là, allongé.
Il nous fait tourner et je me retrouve au dessus de lui. Je souris légèrement en pensant que oui, je vais essayer ce que j'ai vu cet après midi, dans la vidéo. Je me redresse un peu, hésite un court moment avant de l'embrasser. Je veux pas dire, mais il a quand même avalé ma semence et je n'ai pas spécialement envie de savoir quel goût ça a ! Instinctivement, mes mains caressent doucement son torse. Un jour, il m'a fait remarqué que je le faisais souvent quand on s'embrassait. Juste au dessus des vêtements, mais qu'il aimait beaucoup ça.
Ensuite, je ne sais pas vraiment pas où commencer. Ah si ! Son cou, parce qu'il m'a avoué qu'il était sensible à ce niveau. Et ses clavicules, que j'embrasse lentement. C'est fou ce que son souffle court et ses soupires me font un effet monstre.
Je descends ensuite lentement sur son sternum, en posant les doigts sur son ventre et il grogne mon prénom de façon très suppliante. Ok, c'est juste très agréable à entendre. Je continue jusqu'à sentir son bassin remuer lentement sous le mien. Alors, je me décale sur sa droite, pour dégager ses hanches, lui enlève son caleçon de mains tremblantes et mon regard se fixe directement sur son érection.

Je ne parlerai pas de sa taille, étant donné que je vais avoir peur si je mets un nombre dessus. Même si le nombre en question était proche de un, je crois que j'aurais tout aussi peur ! Mais je dois dire que c'est … Enfin … Bien sûr, ça n'est pas la première fois que je le vois nu, je l'ai souvent regardé sous les douches, très discrètement et pendant de très courtes périodes, mais là, comme ça, en érection, juste pour moi, c'est quand même autre chose ! Surtout qu'il y a un peu de liquide qui en coule. Comme s'il était impatient pour la suite.

Je me racle la gorge pour me donner un peu de courage et commence par poser un baiser sur son tatouage avant d'inspirer et me jeter à l'eau. À savoir, effectuer ma première fellation.
Je commence par la prendre en main, afin de maintenir l'organe en place, ce qui a provoqué un soupire à mon Danna, puis, je me penche lentement pour glisser la langue le long de son membre. De sa base jusqu'en haut. Cette fois, c'est bien un gémissement qui lui échappe et il murmure mon prénom au beau milieu d'un halètement. Alors je ne me fais pas prier et le prends en bouche.
C'est moins pire que ce que j'avais imaginé, en fait. Bon, je fais spécialement attention de ne pas mettre les dents, mais je n'ai pas l'impression d'avoir un truc énorme dans la bouche, ni de mal faire, étant donné qu'il a posé les bras sur son visage et qu'il est légèrement cambré. Je ne dois pas être si mauvais, en fait.

J'arrête tout de même rapidement parce que bon, je ne voudrais pas qu'il me fasse de mauvaise surprise. Je me redresse lentement en posant les mains sur mes cuisses et Sasori me regarde avec un léger sourire. Il me prend doucement par le bras, m'attire contre lui et m'embrasse passionnément avant de me murmurer que c'était bien.

Ensuite, il me replace doucement sur le dos, m'embrasse un court moment et murmure contre mes lèvres :

- On s'arrête là si tu veux.
- N-non, mh !
- Tu es certain ?

Je hoche la tête, légèrement anxieux quand même et il me sourit avant de fouiller dans une des tables de chevet pour en sortir du lubrifiant et des préservatifs. Il me fait écarter les jambes et s'agenouille entre.
Qu'est ce que je disais à ce propos, un peu plus tôt, mh ? Mais je crois que c'est mieux pour ce soir. Je suis pas certain que je pourrais satisfaire Sasori si j'étais au dessus. J'aurais bien trop peur de lui faire du mal.
Je lâche un petit rire en le sentant caresser mon ventre et il m'embrasse doucement sur le front avant de murmurer :

- Ca va être froid.

Qu'est ce qui va être froid ? Oooh, ok, j'ai compris quand il a appliqué du lubrifiant … là. En effet, c'est froid ! Je ne l'ai même pas vu en mettre sur ses doigts ! Il me caresse un long moment avant de glisser une phalange en moi. Même pas mal. Bon, ça fait bizarre, j'ai clairement envie qu'il en mettre plus, mais je m'attendais à souffrir. Mais en fait, non. C'est même agréable, quand il commence de léger mouvements en moi. Après quelques secondes, il ajoute un second doigt et là, je comprends qu'on puisse dire que ça peut faire mal. Ça tire un peu, c'est beaucoup moins agréable.
Sasori me murmure de fermer les yeux alors je m'exécute. De sa main libre, il caresse doucement l'intérieur d'une des mes cuisses, en me laissant le temps de m'habituer à ses doigts avant de reprendre ses mouvements. Je sursaute légèrement en sentant ses lèvres sur les miennes et il me murmure de me détendre.
Je suis détendu là. Enfin, j'essaye. Ça n'est pas facile quand on a des doigts à cet endroit.
Sur un mouvement plus appuyé, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais une vague de plaisir me traverse, comme une décharge électrique. Je m'entends gémir, je sens mon corps se tendre tandis que Sasori sourit contre la peau de mon cou qu'il était en train d'embrasser. Il recommence son mouvement en appuyant un peu plus et c'est encore plus intense. Je me retrouve presque à bout de souffle alors qu'il semble s'amuser de la situation.

- A-arrête de jouer, Danna, mh … !
- Pourquoi ? Tu as l'air d'aimer, non ?
- Pas du tout ….

Un nouveau gémissement m'échappe et je le sens ajouter un doigt en moi. Et je dois avouer que même si ça fait mal, c'est beaucoup trop bon pour que je m'en soucie. Sasori fait encore quelques mouvements avant de les retirer, provoquant un effet de manque chez moi. Un peu plus et je pourrais le supplier qu'il recommence, mais je comprends rapidement, en le voyant mettre le préservatif, qu'il n'en a clairement pas fini avec moi.
Quand il relève la tête vers moi, je me sens rougir et il demande :

- Tu n'as pas changé d'avis ?

Je dis non de la tête et il vient se positionner au dessus de moi. Pour m'embrasser, dans un premier temps, ce qui m'aide clairement à me détendre. Après un court instant, il se redresse, me fait écarter les jambes un peu plus et se place. Je sens son membre frôler mon entrée et une impression bizarre me prend. Sasori prend appui sur un bras, glisse son autre main entre mes jambes pour se guider et je le sens commencer à me pénétrer. Ok, je comprends pourquoi les gens disaient que ça pouvait faire mal. Je sers les dents mais honnêtement, c'est dur de ne pas le repousser. Mais j'en ai tellement envie.
Quand il remarque que non, ça ne passe pas, il rajoute une bonne dose de lubrifiant et recommence. Cette fois, ça a l'air un peu mieux. Il embrasse doucement mon torse, me murmure que tout ira bien et je le crois. Comment je pourrais ne pas le croire ? Je le sens glisser en moi. Très doucement et j'ai l'impression que le pire est passé. Sasori a posé le front sur mon torse, comme si c'était aussi éprouvant pour lui, mais je me doute que ça n'est sûrement pas pour la même raison.
À un moment, il s'immobilise, et je sais qu'il est là, en entier, en moi. Que ça y est, il va me faire l'amour. Et que je ne suis plus puceau. Je glousse à cette pensée, et Sasori relève les yeux vers moi d'un air amusé. Il me regarde dans les yeux un court instant avant de se retirer et revenir un peu plus rapidement.

Ca y est, la douleur est passée et le plaisir prend le dessus. Je me sens me cambrer légèrement, et il soupire contre ma peau avant de glisser les bras dans mon dos, m'attirer contre lui et il entame de longs va et vient en moi, appuyant à chaque fois sur ce point proche de me faire crier de plaisir.

Il garde un rythme lent pendant tout notre ébat. Comme s'il voulait le faire durer pendant des heures, et je lui en suis reconnaissant parce c'est trop bon. Et je ne parle pas du moment où il glisse une main sur mon sexe pour le masser en même temps. Je ne sais plus où donner de la tête.
Au bout de longues minutes de plaisir, je ne retiens plus mes soupires, et je murmure :

- D-danna !
- Encore.
- Da … nna …

Il se penche un peu pour m'embrasser, venant appuyer son mouvement beaucoup plus qu'avant, ce qui me fait lui mordre sa lèvre inférieure et il me regarde dans les yeux en grognant :

- Encore ...
- D-danna …

Sa main dans mon dos agrippe un peu fortement ma peau alors qu'il se mord la lèvre inférieure en grognant et je viens dans sa main, après un dernier mouvement sur mon membre en l'appelant. Deux secondes plus tard, il me rejoint dans un dernier coup de rein et s'effondre plutôt brusquement sur moi.

Je plane. Je veux dire, c'était … bon. Et loin de ce que j'avais imaginé. Je veux dire, oh mon dieu ! J'arrive même pas à reprendre mon souffle tellement c'était intense. Je gémis légèrement en le sentant se retirer mais je suis trop fatigué pour ouvrir les yeux. Tout mon corps est traversé par une sorte de petit picotement et j'ai l'impression d'avoir dépensé toute mon énergie.
Sasori me prend dans ses bras en m'embrassant sur le front et je geins en me pelotonnant contre lui. J'ai trop envie de dormir mais je dois résister. Je ne veux pas qu'il me prenne pour un nul à m'endormir juste après. En plus, je veux profiter de cet état encore. Et puis, j'ai une chose à dire :

- Danna ?
- Mh ?
- Je t'aime, mh.

Et je sombre misérablement dans le sommeil.


À mon réveil, Sasori est toujours contre moi. Il caresse mes cheveux d'une main légère en murmurant mon prénom. Alors je grogne légèrement, lève la tête vers lui et il sourit, m'embrasse sur le front avant de dire :

- Tu ferais mieux d'aller te doucher, tu as de la visite, ce matin.
- Qui ça, mh ?
- Tu verras dans une demie heure.

Je réclame ensuite un baiser qu'il me donne avec un zeste de langue mutine, puis il se lève et je remarque enfin qu'il est déjà habillé. Je frotte mon visage un long moment pour essayer de me réveiller, je me redresse et …

- Oooh, non, je peux pas me lever, mh !

Mes reins sont en feux et je ne peux pas m'asseoir. C'est horrible. Je me laisse retomber sur le matelas, sous le rire de Sasori et grogne en passant les mains sur le bas de mon dos et murmure :

- Tu m'avais pas dit ça, mh.
- Tu t'es endormi comme une masse hier. Sinon, crois moi, je t'aurais prévenu !

Je grogne à nouveau et il dit :

- Allez, force toi, ton rendez vous est important.
- Danna …

Je l'entends soupirer, il m'embrasse rapidement pour me donner du courage et m'aide à me redresser. Il me donne mon boxer de la veille que j'enfile et je me lève en serrant les dents. C'est horrible. Sasori m'embrasse sur la joue et dit :

- Je te laisse te débrouiller. Je dois aller préparer le petit déjeuner de Sarina.
- Merci Danna.
- Pourquoi tu me remercies ?
- Parce que tu étais très bien hier soir, mh.

Il sourit, me vole un rapide baiser et sort de la chambre rapidement tandis que je traine les pieds jusqu'à la mienne pour récupérer quelques vêtements et aller prendre une douche. La douche semble d'ailleurs me rendre beaucoup d'énergie et j'en profite pour essayer de calmer la gêne que je ressens en bas de mon dos.
Une fois terminée, je m'habille rapidement. Ça fait bizarre de remettre des vêtements datant d'autant de temps, mais ils me vont encore bien. Un vieux jean un peu troué, un tee shirt noir, une veste beige et je descends, les cheveux encore humides et pas coiffés. Je rejoins les deux autres à la salle à manger, embrasse Sarina sur la joue pour la saluer et Sasori me donne une tasse de café en demandant :

- Ca va mieux ?

Je lui lance un regard noir en m'asseyant avec précaution et Sarina demande :

- Qu'est ce qu'il y a Deidara ? Tu t'es fait mal ? Tu es malade ?

Je rougis fortement et dis :

- N-non, mh. Enfin je .. Ca va, t'inquiète pas, mh !

Elle sourit, acquiesce et j'envoie un nouveau regard noir à Sasori qui a l'air de bien s'amuser de la situation. Il vient quand même me prendre dans ses bras, se posant un peu lourdement sur mes épaules, et embrasse doucement mon cou alors que je bois mon café. Il glisse ensuite le visage dans mon cou, sous le regard attendri de sa fille et ne bouge pas jusqu'à ce qu'on entende sonner. À ce moment, il m'embrasse doucement sur la joue et va ouvrir.
Pendant ce temps, Sarina me regarde avec un grand sourire et dit :

- Tu as l'air fatigué mais de bonne humeur.
- Je le suis, mh.
- Comment ça se fait ?
- Sasori m'a dit quelque chose hier, et ça m'a rendu très heureux, mh !
- Oh ! Il t'a dit « je t'aime » ?

Je souris largement en hochant la tête et elle rit légèrement jusqu'à tourner la tête vers la porte de la salle à manger. Je fais de même et vois le docteur Konan, dans son tailleur mauve, me regarder avec un petit sourire. Alors je me lève, avance jusqu'à elle et hésite.
Je la prends dans mes bras ou lui serre la main ?
Finalement, elle me fait signe de la prendre dans ses bras et je ne me fais pas prier. Elle caresse mon dos un court instant et dit :

- Je suis venue pour voir comment mon protégé se portait après deux jours de liberté.
- C-ca va, mh !
- On dirait.

Je la lâche et elle se tourne vers Sasori en demandant :

- Il y a un endroit où on peut parler en privé ?
- Sa chambre.

Elle acquiesce et je l'y emmène en souriant comme un enfant. Une fois la porte fermée, elle s'installe sur le bord du lit en regardant autour et je reste debout en me tordant un peu les mains. Ça fait bizarre de la voir en dehors de l'hôpital. Elle finit par me sourire et dire :

- Assieds toi, on va parler un peu.

J'acquiesce timidement, m'assieds à un bon mètre d'elle et elle demande :

- Alors ? Comment ça se passe ?
- B-bien, mh !
- Tu te plais ici ?
- Beaucoup, mh. Sasori est gentil, et cet après midi, on va aller faire du shopping. Et il veut me présenter à sa grand mère, mh.
- Oh, c'est bien ça !
- Oui, mh. Enfin, je suis un peu gêné, mais … Il m'a dit qu'il m'aimait hier, et je …

Elle sourit tendrement et dit :

- Je suis contente que ça marche entre vous. Vous allez bien ensemble.
- Merci docteur, mh.
- Pas de docteur ici. Je ne suis pas venue en tant que psychothérapeute, mais en amie.
- V-vraiment ?
- Vraiment. D'ailleurs, tu peux me tutoyer, si tu le souhaites.
- D'accord, mh. C-comment vont les autres ?
- Je ne suis pas censée pouvoir t'en parler, mais puisqu'on est entre nous … Itachi va sortir, dans une petite semaine, Kakuzu et Hidan aussi, et ils vont sûrement devenir colocataires. Zetsu va être placé chez Nagato, si tout se passe bien.
- E-et Tobi, mh ? Il va pas rester seul, hein ?
- Non, ne t'en fais pas. On lui a trouvé un tuteur parfait. Il va habiter dans une grande maison avec des personnes très gentilles. Il sort jeudi, après les visites.
- C-c'est vrai ?
- Bien sûr. Il n'est pas encore au courant, mais les papiers sont déjà signés et il a déjà rencontré son tuteur. Mais on veut lui faire la surprise, jeudi.
- D'accord. C'est une bonne chose, pour lui, mh.

Je perds légèrement mon sourire et finis par demander :

- Et Pain ?

Elle soupire longuement et dit :

- Il ne change toujours pas de discours. S'il continue comme ça, je doute qu'il sorte un jour. Sa mégalomanie devient de plus en plus importante, et je ne sais pas vraiment quoi faire avec lui. Je le vois presque tous les jours depuis quelques temps.
- T-tu sais, moi, je sais pourquoi il est comme ça, mh.

Elle me dévisage et je détourne les yeux en murmurant :

- T-tu dois me promettre de ne pas lui en parler, mh. Ce que je vais dire, je le dis à toi, pas à ton côté psy.
- D'accord.
- I-il refuse de l'admettre, mais même Itachi est d'accord avec moi, mh. Pain va très bien. Je crois même qu'il ne prend plus ses désirs mégalomanes au sérieux. S-s'il continue à te parler de ça, c'est parce que .. Qu'il a un faible pour toi, depuis des années, mh. Mais il a peur de tenter quoique ce soit.
- Vraiment ?

Je souris légèrement, hoche la tête et dis :

- Il te regarde souvent quand tu as le dos tourné, et des fois, j'avais l'impression qu'il fait tout ce qu'il peut pour rester près de toi le plus longtemps possible.

Elle me regarde un long moment et finit par soupirer en disant :

- Je comprends son comportement, mais le fait est que je ne sors jamais avec un patient.
- Et s'il n'était plus un patient, mh ?
- Ça serait différent.
- I-il te plait, mh ?

Je la regarde dans les yeux mais elle ne se démonte pas et dit :

- Je n'ai jamais dit ça.
- D'accord, mh, c'était juste une question.

Il lui plait.
Elle hoche doucement la tête avant de demander :

- Ces affaires viennent de chez tes parents ?
- Oui, mh. On y est allés hier avec Sasori et j'ai juste récupéré des cartons. Mon père était pas là, et ma mère m'a à peine parlé. Mais elle a parlé avec Sasori, mh.
- Ça s'est bien passé ?
- Pas spécialement, d'après ce que j'ai compris mais Sasori n'est pas du genre à se laisser démonter.

Elle sourit, acquiesce et dit :

- Je vais y aller, j'ai pris une demie heure d'avance sur ma pause du midi juste pour venir te voir.

Je hoche la tête en souriant et la raccompagne en bas. Je la salue rapidement et Sasori la reconduit à la porte avant de venir m'embrasser sur la joue et demander :

- On y va ?
- Après midi shopping, mh ?
- Exactement ! Un petit macdo surprise pour Sarina à treize heures.

Il me fait signe de me faire, appelle sa fille et je souris légèrement en mettant mes chaussures. Sasori aide sa fille à se préparer avant de vérifier son porte feuille, prendre ses clés et nous sortons. Sarina me tire vers la voiture et je m'installe sur la place passager, m'attache et attends sagement que Sasori arrive.
Bon, ma douleur, en bas du dos, s'est légèrement atténuée, mais c'est quand même désagréable ! J'espère grandement que ça ne sera pas comme ça à chaque fois, sinon, je vais refuser que Sasori me touche à nouveau ! Je veux dire, c'est vraiment déplaisant !
Sasori s'installe au volant, vérifie que sa fille est attachée via le rétroviseur central et démarre. On ne parle pas un moment, jusqu'à ce qu'il me demande :

- Ca ne va pas ?
- J'ai mal, mh !

Il éclate de rire tandis que je croise les bras en détournant la tête et il caresse doucement ma cuisse en disant :

- Ne t'en fais pas, je te laisserai te venger.

Je lui jette un coup d'oeil, rougis énormément en comprenant que oui, il va me lasser faire ça. Le prendre. Moi, au dessus. Je gigote un peu, gêné et il sourit en disant :

- Tu n'y as pas pensé ?

Je jette un coup d'oeil à Sarina, qui a l'air de ne se douter d'absolument rien et dis :

- Si, mais je ne pensais pas que c'était ton genre, mh.

Il hausse une épaule et murmure :

- Je ne vois pas pourquoi je refuserais, si t'as envie d'essayer.

Je me racle la gorge, détourne la tête à cause de la gêne et il donne une dernière légère caresse à ma cuisse avant de récupérer sa main pour conduire.
En quelques minutes, nous arrivons en centre ville, au grand centre commercial où à peu près tout le monde va pour les après midi shopping et je sors rapidement de la voiture quand Sasori est garé. Sarina vient immédiatement me prendre la main et me demande :

- Dis, dis, on pourra acheter de l'argile ?
- Si y'en a, mh !
- Tu m'apprendras ?
- Bien sûr, mh.

Sasori nous rejoint en verrouillant son véhicule et nous entraine dans le bâtiment.
Jusqu'à treize heures, on se contente de trainer un peu, sans faire d'achats, juste pour faire du repérage, regarder une ou deux animations jusqu'à ce que Sasori demande :

- Vous avez faim ?

Je souris et Sarina hoche rapidement la tête. Son père lui indique alors le McDonald, à quelques mètres de là et je crois que j'ai jamais vu un visage s'illuminer autant. La fillette court jusqu'à l'entrée, nous supplie de nous dépêcher et Sasori prend ma main avec un naturel déconcertant pour m'y emmener.
Vue l'heure, il n'y a plus grand monde, vu que la plupart des gens sont déjà en train de manger, et après avoir placé Sarina à une table pour qu'elle nous la garde, tandis qu'on attend que la personne devant nous ait terminé de commander, Sasori glisse un bras possessif autour de ma taille, m'embrasse sur la joue et dit :

- Sa mère refuse d'entendre parler de ce genre d'endroits. C'est pour ça qu'elle est aussi enthousiaste.
- Je comprends, mh ! Mes parents m'y ont jamais emmené quand j'étais gosse. La première fois, c'était quand j'étais au collège, mh !
- Oh, tu veux peut être un menu enfant pour avoir le jouet ?
- Et toi, tu leur demandes s'ils ont des prix pour les vieux ?

On se regarde un long moment dans les yeux jusqu'à ce que son sourire s'agrandisse et qu'il m'embrasse tendrement sur la joue. Je le laisse ensuite passer la commande et je m'occuper de porter le plateau jusqu'à la table et m'installer à côté de Sarina qui ressemble beaucoup à une gosse à Noël. Ca fait super plaisir à voir.


Le reste de l'après midi ressemble étrangement à une session shopping en famille. Sarina n'a même pas besoin de supplier son père pour avoir tout ce qu'elle veut alors que Sasori doit presque m'obliger à le laisser m'acheter des vêtements. Beaucoup de vêtements. D'un style décontracté, en grande majorité, mais aussi deux ou trois ensembles très classes. Ah, et il m'a aussi acheté les chaussures de mes rêves ! Des DocMartens noires avec les belles coutures jaunes. À ce moment là, j'ai bien faillit lui sauter dans les bras, et je crois que ça ne l'aurait même pas gêné !
D'ailleurs, ça ne le gêne même pas de m'embrasser en plein milieu des magasins, devant tout le monde alors qu'on se fait dévisager. Un couple d'hommes avec une petite fille, ça a l'air de profondément choquer les gens !
Une fois nos bras plein de sacs, et les jambes douloureuses d'avoir parcouru au moins quinze fois la longueur totale des couloirs du centre commercial, Sasori nous conduit vers un quartier que je connais particulièrement bien pour y avoir mis le feu. Ça ne m'étonne pas qu'ils aient tout reconstruis, étant donné que ça fait quand même six ans, mais il n'y a plus la moindre trace de l'incendie. Comme si mon oeuvre avait disparue, ce qui me fait un peu mal au coeur.
Sasori se gare devant un grand immeuble, style haussmanien, que je connais particulièrement bien, étant donné que je passais devant quand je devais me rendre au bureau de mes parents, à quelques rues de là. Sarina me prend à nouveau par la main, m'entraine de force dans le hall et appel l'ascenseur tandis que Sasori ne se presse pas, et prend d'ailleurs tout son temps pour vérifier sa tenue dans le miroir de la cabine. Je souris en le voyant passer plusieurs fois les mains dans ses cheveux pour essayer de les aplatir un peu, jusqu'à ce que Sarina dise :

- Arrête Papa, tu es beau comme tu es !
- Si ma mère est là …
- Elle ne sera pas là !

Je regarde leur court échange avec intérêt et Sasori finit par soupirer, me prendre ma main libre et, d'un regard, m'indiquer qu'il m'expliquera plus tard. Quand l'ascenseur arrive à l'étage demandé, Sarina nous fait sortir et va sonner à une des quatre portes du pallier. Avant que la porte ne s'ouvre, Sasori m'embrasse sur la joue et me murmure :

- Sois naturel.

Je lui souris légèrement et la porte s'ouvre sur une petite vieille aux cheveux gris. Elle nous regarde un instant avant de prendre Sasori dans ses bras en disant :

- Sasori ! Tu aurais put venir avant !
- Je sais grand-mère, mais j'avais des choses à faire !

Elle lâche ensuite son petit fils, prend Sarina dans ses bras et nous fait entrer. Sasori fait rapidement les présentations, je sers la main de la vieille femme et mon regard et immédiatement attiré par l'ameublement de l'appartement. C'est très luxueux, dans un style assez ancien, avec de grands tableaux, des lustres en cristal, des meubles imposants.
La femme nous entraine au salon, où un homme semblant avoir le même âge qu'elle est en train de regarder la télévision. Il nous salut à son tour, je me présente moi même et Sasori me fait m'asseoir contre lui en passant un bras autour de ma taille. Je me fais tout petit parce que, honnêtement, c'est assez inconfortable qu'il soit aussi démonstratif devant des personnes que je ne connais pas. Sarina, quant à elle, s'installe confortablement dans un fauteuil et regarde la télé.
Sasori entame rapidement la conversation avec sa grand-mère, jusqu'à ce qu'elle me demande :

- Dis, gamin, tu veux un café ou quelque chose ?
- Non merci, madame, mh.
- Appelle moi encore une fois madame et …
- Chiyo, commence pas et laisse le gamin tranquille !

Je rougis légèrement en entendant Ebizo parler et Sasori sourit largement en me disant :

- Fais pas attention à eux, ce sont que des vieux à la retraite.

Sa grand mère fronce les sourcils et le frape légèrement tandis que Sasori se met à rire. Ça fait bizarre de le voir rire aussi facilement. Il lui arrive de rire, quand il est avec moi, mais c'est souvent pour se moquer de moi.
Je sors rapidement de mes pensées en le sentant s'agripper à moi en disant :

- Dei, protège moi de cette vieille folle !
- Sasori, sois un peu adulte ou j'appelle ta mère !

Sasori fronce les sourcils mais reste contre moi et me sert dans ses bras en disant :

- Vas y, je suis certain qu'elle t'embêterait autant que moi.

Elle soupire en levant les yeux au ciel et se lève en me disant :

- Allez, viens avec moi gamin, on va faire un peu de café.
- D'accord, mh.

Sasori me lâche, m'embrasse sur la joue, me faisant légèrement rougir et je suis la femme jusqu'à la cuisine où elle prépare la cafetière avant de prendre appui contre un des meubles et relever le regard vers moi. Elle me jauge un long moment, ce qui me met plutôt mal à l'aise, jusqu'à ce qu'elle sourie et dise :

- Sasori a toujours aussi bon goût on dirait.

Je rougis et elle sourit en disant :

- Sois pas gêné comme ça, gamin. Sasori nous a ramené pas mal de ses conquêtes à la maison quand il était ado.
- .. Oh.

Elle rit un court instant et dit :

- J'ai pas dit qu'il nous les présentait. Il les ramenait ici pour être tranquille, à cause de sa mère. Il a toujours sa chambre, d'ailleurs. T'es la première personne qu'il nous présente officiellement, tu sais ?

Je rougis et dis :

- Je ne savais pas, mh.
- C'est bien Sasori, ça. Il aime pas parler de sa vie. Et il déteste attendre, et faire attendre.

Je repense rapidement à son premier baiser, au bout de seulement une semaine et souris pour moi même en disant :

- Je crois que j'avais compris, ça, mh !

Elle sourit largement, me fait préparer un plateau où je pose trois tasse, deux canettes de Coca et un paquet de gâteaux, et elle me suit au salon avec la verseuse de la cafetière.
Elle sert tout le monde, se réinstalle et Sasori s'accapare mon attention en m'embrassant doucement sur la joue. Je lui souris et il demande :

- Elle ne t'a pas trop embêté ?
- Non, mh.

Il me sourit légèrement, me prend la main en posant la tête sur mon épaule et il parle un peu avec son grand oncle.

Jusqu'à ce que quelque chose d'horrible arrive. Tout semblait bien aller, et comme ça, d'un coup, la tête de Chiyo tombe en avant, comme au ralenti. Comme si elle était morte. Mais en voyant Sarina rire et Sasori soupirer, je me dis que paniquer ne serait pas des plus adapté. Et c'est le cas, parce que quelques secondes après, la vieille femme part dans un fou rire incontrôlable en disant qu'elle m'a eut.
Ça n'est pas drôle !
Sasori semble tout a fait habitué par la situation d'ailleurs, et me glisse à l'oreille :

- Ne t'inquiète pas, elle le fait à tout le monde.
- C'est glauque, mh !

Et Chiyo rit encore plus en me voyant bouder alors que Sasori semble plus exaspéré qu'autre chose de l'attitude de sa grand mère.

Nous finissons par diner avec eux et c'était une soirée très agréable. Beaucoup plus que ce que j'avais pensé. La grand mère de Sasori est un vrai boute en train. Elle rit beaucoup, aime taquiner son frère et Sasori. Elle m'a même pincer une joue, un peu brutalement, pour me dire que j'avais un visage beaucoup trop angélique à son goût, et que ça cachait quelque chose. Et Sasori a même dit qu'il était d'accord avec elle.

Une fois rentrés, Sarina couchée, et installé dans le lit à côté de lui, Sasori me regarde un court instant avant de demander :

- Tu veux que je te parle de ma mère ?
- Seulement si tu en as envie, mh.
- J'ai envie de beaucoup de choses en ce moment, et aucune ne concerne ma mère.

Je mets à peu près dix secondes à comprendre ce qu'il veut dire par là et rougis fortement en croisant son regard de braise. Enfin, de braise … Disons que ses paupières habituellement mi closes me font un effet indescriptible. Et sa façon de me regarder de haut en bas, en me bougeant que les yeux, la tête légèrement relevée me donne l'impression qu'il me désire plus que ce que j'avais imaginé.
Une fois mes joues à nouveau de la bonne couleur, il me sourit et dit :

- Comme je te l'ai dit, ma famille a un pied dans l'aristocratie. Chiyo est baronne. Mon père, qui est son fils est aussi baron, et ma mère vient d'une famille de ducs. Le mariage a été arrangé par sa famille à elle, mais elle déteste tout ce qui sort de l'ordinaire. Y compris la couleur de mes cheveux, celle de Sarina. Elle a fait une syncope le jour où je suis revenu de l'école avec un tatouage. Et c'est elle qui a fait pression pour que je sois marié à mon ex femme.
- T-tu es baron ?

Il réfléchit un moment avant de hocher la tête et je me sens rougir mais il m'embrasse sur la joue en disant :

- Ca ne change pas grand chose pour moi, ça n'est qu'un titre inutile.

Mon homme est baron. Ok, je crois que je vais avoir du mal à le digérer, ça.


C'est jeudi matin, et je ne l'ai toujours pas digéré. Je veux dire. Baron ! C'est un titre de noblesse quand même ! Moi, je ne suis qu'un pauvre croquant à côté de lui ! Il aurait été prince, ça aurait été pareil pour moi.

Bon, honnêtement, ça ne l'a pas empêché de me sauter dessus. Deux ou trois fois. À peu près. Il profite que Sarina ne soit pas là, je crois. Il est d'ailleurs très tactile quand il s'y met, et même le fait qu'on soit dans la cuisine ne l'a pas empêché de venir me chauffer. Je dois avouer, d'ailleurs, que j'adore ça. Pas parce que c'est juste trop bon, mais parce qu'il me respecte. Je l'ai repoussé une fois, parce que j'étais en train de faire un chaton, pour Sarina, parce qu'elle me l'avait demandé, il n'a même pas eut l'air déçu. Au contraire, il m'a embrassé sur la joue, s'est installé à côté de moi et m'a regardé faire sans rien dire.
À côté de ça, on a passé quelques moments romantiques, rien que tous les deux. Comme devant un film, durant lequel il a inlassablement caressé mes cheveux, ou un après midi qu'on a passé à regarder le ciel.
Je m'habitue de plus en plus à ma nouvelle vie. Je sais que ça ne fait pas si longtemps que je suis sorti, mais le fait que Sasori soit avec moi m'aide à garder le bon cap. Il est toujours là pour me soutenir. Je redoute un peu le moment où il devra reprendre le travail mais j'essaye de ne pas y penser pour ne pas angoisser, et ça semble bien fonctionner, jusqu'ici. Honnêtement, je me vois mal rester à la maison toute la journée à attendre son retour. Je n'ai pas le tempérament d'une femme au foyer.

Jeudi matin donc, et aujourd'hui, on va rendre visite à tout le monde. Et je vais voir Tobi ! C'est fou comme il peut me manquer depuis que je suis sorti. Les autres aussi me manquent, mais Tobi … En plus, il va sortir ! Et habiter avec des gens bien d'après ce que le docteur Konan avait dit. Enfin .. Konan. Je me demande si son tuteur me laissera venir le voir. Ça serait sympa.
Après une douche bien méritée, à cause de l'endurance de Sasori, et croyez moi, malgré son âge, il est très gourmand, je descends déjeuner avec lui. En me voyant, comme à son habitude, il m'embrasse sur la tempe en glissant une caresse dans mon dos, me sourit tendrement et me demande si j'ai bien dormi.
Oui, j'ai bien dormi. Étant donné qu'on n'a pas arrêté de la nuit. Il a voulu que je sois au dessus, cette nuit. Dominant, en tous cas. Je dois dire que c'était plutôt bon, même si j'étais assez gêné au début.

J'ai sodomisé un baron. Ouais, ça fait bizarre à dire.

Et heureusement que Sarina n'était pas là, sinon, elle aurait entendu son père émettre de drôles de sons. Mais je dois avouer que ça n'était pas pour me déplaire, étant donné qu'il m'a semblé comblé. De toutes façons, quoique je fasse, j'ai l'impression d'être parfait avec lui. Il n'a jamais l'air déçu ni embêté.
Il a clairement l'air de vivre sur un nuage et je suis embarrassé de me dire que j'en suis sûrement la cause.
Nous mangeons en silence, bien que je vois bien sa gêné d'être assis. Il me jette un léger coup d'oeil amusé mais ne dit rien. Ouais, je crois que je me suis vengé de la dernière fois, où il se moquait de mon mal de dos !
Après le repas, il va faire sa sieste journalière. Il a la mauvaise habitude de se lever aux aurores, même quand il est en vacances. Il se lève avec le soleil. On est en plein été et le soleil se lève très tôt. Je lui ai proposé de demander des somnifères à Konan mais il a dit qu'il arriverait à se débrouiller seul.
Du coup, je m'occupe de ranger la table, nettoyer un peu la cuisine, squatter devant la télé. Ça ne me dérange pas d'être seul un peu, du moment que ça n'est pas pendant des heures.
J'ai hâte d'arriver à l'hôpital et de revoir tous mes amis. J'ai l'impression que ça fait des mois que je suis sorti alors que ça ne fait même pas une semaine. C'est comme si je commençais une nouvelle vie. Bon, c'est exactement ça. Une nouvelle vie, avec Sasori. Et Sarina. Et mes DocMartens.
Au bout d'une bonne heure, je monte réveiller Sasori. Il est emmitouflé sous ses draps et grogne en m'entendant arriver :

- Encore cinq minutes …

Je souris, vais m'asseoir à côté de lui en glissant une main au niveau de sa hanche et dis :

- Je t'ai laissé une heure, mh.
- … Oh. Je me lève alors.

D'habitude, il me demande de venir au bout d'une demie heure.
Il se redresse lentement et je me retiens de rire devant sa coupe du réveil et ses yeux semblant encore plus fatigués que d'habitude. Il me regarde un court instant avant de m'embrasser sur la joue et demander :

- Dei ?
- Mh ?
- Tu ne m'en voudras pas ?
- Pour quoi, mh ?
- Dis moi que tu ne m'en voudras pas.
- C'est quelque chose de grave ?
- Non. Mais je t'ai encore caché quelque chose.

Je soupire, baisse un peu la tête et lui dis :

- Allez, lève toi, je vais mettre mes chaussures, mh.
- Dei ..

Il embrasse ma mâchoire mais je me lève et redescends. Je déteste quand il me fait ça.
Parce que oui, il me cache beaucoup de choses. Comme le fait qu'il était baron, déjà. Et puis, je lui ai demandé si je pouvais me faire un atelier dans la chambre inoccupée, mais il m'a répondu que c'était hors de question, sans me donner la moindre explication.
En arrivant en bas, je me glisse dans mes chaussures, que je ne ferme pas parce honnêtement, c'est tellement confortable que j'en ai pas besoin, je récupère les clés de sa voiture et vais l'attendre sur le siège passager.
Je déteste qu'il ne me dise pas tout.
Il arrive une bonne dizaine de minutes plus tard. Il a prit le temps de se doucher et de se changer, on dirait. Il a même encore les cheveux mouillés.
Il me sourit mais je me détourne pour ne pas céder devant sa moue adorable et regarde dehors durant tout le trajet.

Je retrouve cependant mon grand sourire en arrivant. Les bâtiments me semblent d'ailleurs très accueillants et je n'attends même pas Sasori pour me rendre à l'accueil, presque en courant. Je me suis retenu, mais je dois avouer que si j'avais voulu, j'aurais battu un record de vitesse !
La charmante jeune secrétaire me sourit largement et m'indique le chemin pour aller à la grande salle des visites. Sasori me rattrape à ce moment là, et me prend la main pour m'y emmener lui même. Bon, rien que pour son attitude, je lui pardonne à moitié. Mais en voyant le panneau « Salle de visite », au dessus d'une double porte, je ne peux m'empêcher d'ouvrir les dites portes à la volée, attirant ainsi tous les regards sur moi et je vois immédiatement une grande table aménagée au milieu de la pièce avec tous mes amis.

La salle en elle même est plutôt agréable. Plus que notre salle de détente, en tous cas. Elle est colorée, décorée avec soin, il y a quelques tableaux, des distributeurs automatiques. Mais j'ai autre chose à penser. Parce qu'en deux secondes, je me retrouve avec Tobi dans les bras.

- Sempai ! Sempai a trop manqué à Tobiiii !

Je crois qu'il pleure de joie. Ça n'est pas mon cas. Non, j'ai juste une poussière dans l'oeil. Ou genre une brindille, ou une branche. Quelque chose qui fait pleurer quoi. Ou quelqu'un coupe un oignon quelque part.
Rapidement Zetsu rejoint l'étreinte et cette fois, je l'avoue sans problème, je pleure. Comment pourrais-je ne pas pleurer en voyant à quel point je semble leur avoir manqué ? Tobi m'embrasse plusieurs fois sur la joue avant de se cacher dans mon cou en murmurant mon prénom, comme si ça allait me faire rester et j'accepte volontiers le mouchoir que Sasori me donne pour essuyer mon visage.
Une fois qu'on est à peu près tous calmés, nous nous rendons à la table spécialement aménagée pour nous et je salue tout le monde en les prenant, chacun leur tous, dans mes bras. Pain en premier, qui semble plus souriant que d'habitude, puis Itachi qui me présente rapidement à son petit frère Sasuke, Hidan qui, je crois, a pleuré mais le cache parfaitement derrière son sourire arrogant, Kakuzu qui est tout à fait stoïque mais qui me salue quand même plutôt chaleureusement. Puis je m'assieds sur un des bancs, Tobi dans mes bras, Sasori à côté de moi et Zetsu à côté de lui.
Tobi se pelotonne contre moi et je l'embrasse sur le crâne pour essayer de le calmer avant de sourire aux autres. Ils entament les conversations, Sasori leur raconte en détail ce qu'on a fait depuis notre sortie tandis que je suis incapable de parler. J'ai une boule dans la gorge.
Parce que je me rends compte qu'ils m'ont manqué plus que ce que j'avais imaginé. Surtout Tobi.
Celui ci prend d'ailleurs environ deux heures pour se reprendre avant de se redresser, me sourire largement et dire :

- Tobi est désolé, mais Tobi aime son sempai et son sempai lui manquait.
- Ça n'est rien, mon grand, mh.
- Sempai n'en veut pas à Tobi d'avoir mouillé son tee shirt ?

Je souris en disant non de la tête et il me rend mon sourire avant de me prendre une main, soupirer profondément et dire :

- Docteur Konan a dit à Tobi que Tobi allait sortir, ce soir. Tobi a été un très gentil garçon depuis que son sempai est parti, et Tobi va habiter avec des gens très gentils.
- Elle me l'a dit, mh.
- Tobi pourra venir voir son sempai ?
- J'espère que oui, mh. Je demanderai à Konan si c'est possible, ok ?
- D'accord sempai.
- Tu m'as manqué Tobi. Vraiment beaucoup.

Il sourit, me prend dans ses bras et dit :

- Tobi pense que sempai est son grand frère.

Je me mordille la lèvre inférieure, pour l'empêcher de trembler et croise le regard de Pain, qui semble attendri par la scène. Il a l'air de montrer beaucoup plus de sentiments qu'avant, et le voir sourire est toujours un plaisir.
Je vois quand même rapidement son regard se détourner de moi et le suis pour apercevoir Konan, de l'autre côté de la salle, avec un patient. Pain rougit légèrement et se détourne pour parler à Itachi tandis que Tobi me demande :

- Sempai ?
- Mh ?
- Elle est comment, la maison de Sasori sempai ?
- Grande ! Mais pas trop grande non plus. Il y a du terrain, une piscine, mh !
- Oh, ça a l'air bien !
- Ça l'est. Et puis, Sasori a une petite fille adorable, mh.
- C'est vrai ? Elle s'appelle comment ?
- Sarina. Elle a neuf ans, et elle ressemble beaucoup à Sasori, mh !
- Elle doit être belle alors !

Je souris, hoche la tête et il demande :

- Sempai est heureux ? Sasori sempai est toujours gentil ?
- Oui, mh.

Il sourit, repose la tête contre mon épaule et reste là tout l'après midi, à fredonner.
Je n'ai pas beaucoup parlé en fait. Sasori s'est occupé de tout ça et j'ai simplement profité de la présence de mes amis. Je veux dire, on n'avait jamais vraiment besoin de parler avant, et savoir qu'ils ne m'ont pas oublié a laissé une emprunte indélébile dans mon coeur. Je pourrais même dire que je les aime beaucoup.


En fin d'après midi, Kisame vient nous indiquer que les visites sont terminées. Il m'a éteint un court instant avant d'entrainer Tobi dans les couloirs pour qu'il rencontre son tuteur. Alors je me lève, m'étire longuement avant de saluer tout le monde, et je termine volontairement par Pain pour glisser à son oreille :

- Tu plais à Konan mais elle ne sortira jamais avec un patient. Alors sors d'ici et tente ta chance.

Quand je m'écarte, il me regarde longuement dans les yeux avant de hocher la tête, imperceptiblement et suivre la file pour retourner à notre étage.
Ça veut dire qu'il avoue son faible pour elle, non ?

Une fois mes amis partis, Sasori me laisse quelques minutes pour que je me reprenne avant de me prendre par la main, la caresser un instant et m'entrainer lentement vers la sortie. Il allait prendre la parole mais est interrompu par Konan qui nous appelle. Je me tourne vivement vers elle et elle demande :

- Vous auriez un peu de temps ? J'aimerais parler avec Deidara.

Je regarde Sasori qui hoche doucement la tête, d'une expression neutre alors nous la rejoignons, la suivons le long des couloirs et elle nous fait entrer dans son bureau en disant :

- Je vais récupérer un dossier et je vous rejoins. Prenez vos aises.

Et elle referme la porte, alors nous allons nous asseoir sur le canapé et je détaille rapidement la pièce pour voir s'il y a eu des changements. Et en effet, une statuette en argile attire rapidement mon attention. Elle est posée sur le rebord en dessous d'une des fenêtres et a été peinte avec beaucoup de soin. Je souris pour moi même et regarde Sasori un court instant avant de caler ma tête contre son épaule en demandant :

- Dis, Danna ..
- Mh ?
- Qu'est ce que tu me cachais ?
- Tu verras.
- Dis moi …
- Non.
- Danna …

Il soupire longuement, caresse doucement ma main et dit :

- Attends deux ou trois minutes et tu sauras.
- D-d'accord, mh.

Donc, ça se passera ici. Peut être que Konan a un travail pour moi, vu qu'on en avait parlé, lors d'une de mes séances. Comme animateur artistique, ou un truc du genre. Ça serait bien, et je crois que rien ne pourrait me faire plus plaisir. En plus, je pourrais voir mes amis.
Je fronce les sourcils. Non, je ne pourrais pas, vu qu'ils vont tous sortir. Tous à part Pain, pour l'instant, mais après ce que je lui ai dit, il ne devrait pas tarder. Et surtout, j'espère qu'il tentera sa chance avec Konan. Ils iraient tellement bien ensemble, ces deux là, j'en suis certain.

Je sursaute légèrement en entendant la porte s'ouvrir dans mon dos, jette un coup d'oeil pour voir Konan suivie de Tobi et soupire longuement en reportant mon regard vers le sol que je fixais, perdu dans mes pensées.
Il y a un silence un peu bizarre et je regarde à nouveau vers la porte. Oui, Tobi se tient bien là, habillé d'un jean un peu large, d'un tee shirt noir, avec une veste nouée à ses hanches. Il a un sac dans les bras et je crois qu'il ne sait pas comment réagir. Moi non plus d'ailleurs.
Qu'est ce qu'ils fait là ? Kisame ne devait pas l'emmener voir son futur tuteur ?
Mon cerveau met plusieurs secondes pour enregistrer l'information et je me lève d'un bond en posant les mains sur ma bouche. Je jette un coup d'oeil à Sasori qui s'est accoudé sur le dossier du canapé et semble de délecter de la scène, Konan a un léger sourire mais attend qu'on réagisse, et Kisame a un grand sourire, et je crois qu'il est prêt d'éclater de rire. Tobi regarde une dernière fois Konan avant de venir me prendre dans ses bras et je réalise.

Je crois que Tobi va venir habiter avec nous.

Mes mains se mettent à trembler légèrement et Konan se racle la gorge avant de dire :

- Je crois que je n'ai pas besoin de faire les présentations.

Tobi va ensuite s'asseoir sur le canapé, pour calmer son hyperventilation et je refoule un sanglot pour demander :

- P-pourquoi vous avez rien dit, mh ?

Kisame éclate alors de rire tandis que Sasori prend Tobi contre lui pour le calmer en disant, totalement impassible :

- On appelle ça une surprise, gamin.
- C-c'est pas drôle !

J'essaye de reprendre mon souffle, calmer mes tremblements, mais ça n'est pas simple.
Tobi va venir habiter avec nous. Et je m'occuperai de lui, comme un vrai grand frère. C'est juste .. magnifique.
Au bout d'une bonne minute, Konan s'approche, glisse une main dans mon dos pour me faire m'installer sur le canapé et Tobi s'installe dans mes bras en se cachant tandis que le docteur me dit :

- Officiellement, Sasori est son tuteur légal, mais on sait parfaitement que tu sauras t'occuper de lui.

Je hoche la tête en serrant mon ami un peu plus fort contre moi et Konan sourit tendrement en disant :

- Sasori a mon numéro de téléphone au cas où il y aurait un problème, d'accord ?
- O-on rentre maintenant ? Et il vient avec nous et …

Elle sourit, hoche la tête et j'essuie mon visage d'un revers de manche avant de souffler un bon coup et regarder Sasori qui semble bien s'amuser. Il m'embrasse sur le front et demande :

- On y va ?

J'acquiesce d'un signe de tête, aide Tobi à se remettre sur ses jambes et lui prends son sac parce qu'il n'a pas l'air d'avoir réalisé encore. Il garde ma main dans la sienne, et je le sens légèrement trembler. Konan nous mène en silence jusqu'à dehors et Tobi geins en voyant qu'il est sortit. Il me reprend dans ses bras en murmurant qu'il a jamais été aussi heureux et je mets à peu près vingt minutes à le calmer.
Je comprends son état, bien entendu, j'ai eu du mal aussi mais lui, ca faisait tellement longtemps qu'il était là. Je ne pense pas qu'il a un jour imaginé pouvoir sortir de l'hôpital. Et surtout, venir habiter avec moi. Je ne m'y attendais pas non plus. Je veux dire … Tobi. Habiter avec moi, chez Sasori. Comme une sorte de famille bizarre. C'était juste trop improbable pour que je puisse l'imaginer. Je suis certain que même Sherlock Holmes n'y aurait pas pensé. Ou peut être que si. Pas moi en tous cas.
J'aide Tobi à entrer dans la voiture, souris en le voyant aussi heureux et me tourne vers Konan que je vais prendre dans mes bras. Elle rit un court instant et dit :

- C'est Sasori que tu devrais remercier, c'est lui qui a tout organisé, tu sais ?

Elle caresse doucement mon dos et dit :

- Allez, rejoins les. On se revoit bientôt, d'accord ?
- D-d'accord, mh.

Elle me sourit tendrement et je vais m'installer sur la banquette arrière avec Tobi. Je glisse un bras autour de ses épaules, l'embrasse sur la joue et Sasori nous conduit chez lui.
Je sens parfaitement que Tobi est très tendu et excité alors je fais de mon mieux pour essayer de le calmer.
Une fois arrivés, je le fais sortir, prends son sac et lui laisse le temps de regarder tout autour de lui. Je crois que je ne l'ai jamais vu aussi heureux. Même quand on se voyait, il n'avait pas l'air aussi excité. Enfin, peut être que si. Mais il reste quand même très difficile de lire correctement ses émotions. Je l'ai déjà vu menacer de mort un autre patient, qui m'avait regardé un peu de travers, le tout avec un grand sourire. Il était flippant, ce jour là.
Quand il semble être prêt, je le prends par la main, l'embrasse sur la joue et lui demande :

- On y va ?
- Tobi va vraiment habiter là ?
- Oui. En plus, tu auras une belle chambre, mh !

La fameuse chambre que je voulais transformer en atelier. Je comprends mieux pourquoi Sasori m'a empêché de le faire !
Tobi sourit un peu plus, comme si c'était possible et je l'entraine à l'intérieur. Il regarde tout autour avant de rougir et dire à Sasori :

- La maison de Sasori sempai est une belle maison ! Tobi pense qu'il sera heureux ici !
- Je l'espère grandement !

Tobi rougit un peu plus et je lui fais une visite guidée.
Il a vraiment une attitude de gamin. Je sais que je le supporte assez bien, mais il doit quand même y avoir des situations pendant lesquelles ça doit poser problème. Imaginez qu'il se fasse draguer à un café, ou juste dans la rue. Je ne suis pas certain qu'il saurait comment réagir.
Je sais que Konan lui a appris à lire, à écrire, même si son écriture est plutôt chaotique. Il sait aussi bien s'exprimer, quand il fait des efforts, sans utiliser la troisième personne, mais il dit toujours qu'il a l'impression que c'est quelqu'un d'autre qui parle quand il le fait.
Quand la visite du rez de chaussée est terminée, je l'emmène à l'étage et lui montre sa chambre. Comme la mienne, c'est une pièce vaste, comparée à la chambre qu'il avait à l'hôpital, dans des tons très monotones de gris. C'est classe, mais ça ne correspond du tout à la personnalité de Tobi. Il a aussi un grand lit, et je pense qu'il n'en a jamais eu d'aussi grand, un placard à portes coulissantes, une commode et un bureau.
Sasori s'éclipse à ce moment là, sûrement pour que je m'occupe moi même du jeune homme et celui ci se tourne vers moi avec un grand sourire avant de demander :

- T-Tobi va dormir ici ?
- Oui, mh ! La porte d'en face, c'est ma chambre mais .. mais je dors avec Sasori en fait, mh.

Il rougit, hoche doucement la tête et je lui dis :

- Mais si tu as besoin de quelque chose, il ne faut pas hésiter à venir toquer. Et puis, Sarina n'est pas là, mais elle rentre dimanche, alors tu pourras la voir à ce moment là, mh.
- Tobi peut demander quelque chose ?
- Bien sûr, mh.
- Est-ce que Tobi est en train de rêver ?

Il détourne la tête et je remarque rapidement qu'il a les larmes aux yeux. Alors je souris, le prends dans mes bras et dis :

- Non mon grand, mh. C'est loin d'être un rêve, sinon, on dort tous les deux !

Il pouffe de rire, essuie ses yeux et dit :

- Tobi est heureux que son sempai ne l'ait pas oublié !
- Je t'avais dit que je t'abandonnerai pas, mh ?

Il hoche la tête avant d'aller s'asseoir sur le lit. Je m'installe à côté de lui, caresse doucement son dos pour le réconforter et dis :

- Tu sais, si la déco ne te plait pas, on ira acheter un peu de peinture et on changera ça, mh.
- Tobi aimerait du orange ! Et du jaune, un tapis rouge en bas du lit, des draps du Roi Lion.

Je pouffe de rire et réponds :

- On verra avec Sasori si c'est faisable, ok ?
- D'accord. Et Tobi aimerait .. une .. une photo avec Deidara sempai sur sa table de chevet.

Je souris, timidement parce que sa demande me gêne un peu et l'embrasse sur la joue en disant :

- On fera ça, mh. Et demain, on ira en ville acheter un cadre.

Il hoche la tête en gardant son sourire et je le sers contre moi en soupirant.
Une heure plus tard, Sasori nous appelle pour diner, alors je me lève, m'étire longuement et Tobi demande :

- Après manger, Tobi pourra regarder la télévision un peu ?
- Je pense que oui, mh !

Il sourit et je le prends par la main pour descendre. Je l'installe à côté de moi, le sers et Sasori me demande :

- La chambre lui plait ?
- Pas assez colorée, mh.
- Je te prêterai mon porte feuille demain, et je ferais venir une voiture pour vous.
- Tu seras pas là, mh ?
- Je dois aller au laboratoire pour voir mon chef de section et valider mes congés. Mais ça risque de prendre l'après midi parce que je dois faire de la paperasse et ranger mon bureau. Il y a des trucs que je devais faire il y a longtemps, et j'aimerais que ça soit fait avant mes vraies vacances.

Je souris, acquiesce et il demande :

- Vous allez mettre quoi comme couleurs ?

Je regarde Tobi qui avale son morceau de viande et dit :

- Tobi aimerait de l'orange sur un mur, et puis du jaune.
- Et un tapis rouge, mh !

Tobi acquiesce, sourit en rougissant légèrement et dit :

- Mais Sasori sempai est pas obligé de laisser faire Tobi s'il pense que ça ne sera pas bien.
- Je veux que tu te plaises ici Tobi, et si tu as besoin d'une chambre orange pour ça, je ne te la refuserais sûrement pas !

Tobi rougit, se détourne légèrement parce qu'il est gêné et termine son assiette en silence mais en nous jetant des coups d'oeils. Sasori semble, de son côté, fier de son coup, tandis que j'ai du mal à y croire. Il a fait ça pour moi, parce qu'il savait que ça me rendrait heureux, et que Tobi serait aussi ravi de la situation. Il ne s'est même pas posé la question du « qu'en dira-t-on ? » quand les gens nous verrons avec sa fille et un homme de vingt cinq ans se comportant comme un enfant.
D'ailleurs, Tobi est plus vieux que moi, mais on dirait que ça ne lui pose pas de problème.
Après le diner, Tobi demande timidement à Sasori s'il peut regarder la télévision et mon danna accepte sans problème, alors, tandis que Sasori s'est désigné d'office pour nettoyer la table, j'accompagne Tobi au salon et lui montre la collection de DVD de Sasori.
Je crois qu'il a failli s'évanouir en en voyant autant. Il met un long moment à choisir, me demandant parfois de lui lire les titres aux mots compliqués et on fini par mettre « Raiponce ».
Et je dois dire que même moi, j'ai adoré. Et ça n'a rien à voir avec le fait que Sasori m'ait embrassé au moment romantique du film, sous le regard gêné de Tobi, ou qu'il nous ait préparé un chocolat chaud avec des marshmallows, et de la crème et que c'était délicieux. Non, absolument aucun rapport !
Une fois le film terminé, j'emmène Tobi dans sa chambre, le laisse se changer et le borde avant de m'asseoir sur le bord de son lit. Il me sourit légèrement en se pelotonnant sous les draps et demande :

- Sempai ?
- Mh ?
- Est ce que Tobi restera ici longtemps ?
- Et bien, vu que Sasori est ton tuteur légal maintenant, à part s'il y a un très gros problème, je pense que tu resteras longtemps oui, mh.
- Tobi sera sage !
- Je n'en doute même pas, mh.

Il sourit et je l'embrasse sur le front avant de murmurer :

- Passe une bonne nuit mon grand. Si quelque chose ne va pas, viens toquer, ok ?
- Oui sempai.

Je caresse doucement sa joue, le regarde fourrer son visage dans son oreiller et ressors de la chambre en éteignant la lumière et laissant la porte entrouverte. D'après ce qu'il m'avait dit, il a peur du noir et Sarina aussi, alors Sasori avait fait installé une veilleuse dans le couloir pour pouvoir laisser la porte entrouverte sans qu'il y ait trop de lumière dans la chambre. On dirait qu'elle va aussi servir pour Tobi.
Je rejoins Sasori dans son lit et ne résiste pas longtemps avant de céder à ses caresses. De toutes façons, vu la surprise qu'il m'a faite, je ne crois pas que j'aurais put lui refuser un calin sous la couette. Non pas que je m'oblige pour lui, bien au contraire, mais comme je l'ai expliqué, il lui arrive d'être gourmand.


Le lendemain, je me réveille seul dans le lit. Je sais qu'il est déjà parti parce qu'il a laissé un mot sur la table de chevet. Juste un post-it avec plusieurs numéros de téléphone, dont son service de chauffeur, son portable, le numéro de son bureau, une de ses cartes de crédit avec le code de sécurité avec un « Ne fais pas attention aux prix », et un petit « Je t'aime ».
Je crois que s'il me fait ça tous les matins, son absence ne me dérangera absolument pas.
Je me lève après m'être longuement étiré et vérifie rapidement dans la chambre de Tobi. Vu qu'il n'y est pas, je descends et le trouve en train de manger des céréales devant des dessins animés. En me sourit largement en me voyant et je vais l'embrasser sur le front en demandant :

- Tu as bien dormi, mh ?
- Oui sempai ! Tobi est réveillé depuis longtemps et a vu Sasori sempai partir.
- D'accord. Tu t'es douché déjà ?
- Non sempai, Tobi termine son bol et y va !

Je lui souris, acquiesce et vérifie l'heure avant de me servir un café et m'installer à côté de lui pour me réveiller en douceur devant Pokémon.
J'accompagne ensuite Tobi à l'étage pour l'aider à vider son sac. D'après ce que j'ai compris, ça fait partie du programme de réinsertion de l'hôpital. Ils récupèrent des vêtements donnés par d'anciens résidents, des familles, des associations et en donnent ensuite quelques uns aux personnes qui sortent. Il récupère ensuite des vêtements propres et va se doucher tandis que je vais préparer mes propres affaires.
Je cherche aussi un long moment avant de trouver un porte monnaie assez grand pour y glisser la carte de Sasori et attends que Tobi ait terminé sa douche pour y aller à mon tour. Une fois propres, et mes cheveux secs, j'appelle une voiture avant de m'asseoir à côté de Tobi et lui dire :

- On va aller dans un grand magasin pour la peinture, ca ira pour toi ?
- T-Tobi ne sait pas, mais Tobi essayera de rester sage.
- Si tu sens que ça ne va pas, tu me dis et on rentre. Mais dis toi que si tu es sage, à midi, on mangera à un endroit où tu n'es jamais allé, mh !
- Ou ça ?

Je lui souris, l'embrasse sur la tempe et vais ouvrir en entendant toquer à la porte. Je souris au chauffeur venu nous chercher.
Finalement, sortir avec un baron, ça a de très bons côtés.
L'homme nous conduit jusqu'à un magasin spécialisé dans le bricolage et il me prévient qu'il restera à ma disposition pendant toute la journée, ce qui est à la fois pratique et étrangement dérangeant. Ça m'embêterait moi, d'être payé à attendre que des personnes aient terminé leur shopping. Enfin, tout dépend combien il est payé.

La fin de la matinée passe très rapidement, étant donné que Tobi savait parfaitement ce qu'il voulait. Il m'a d'ailleurs avoué avoir eu beaucoup de mal à s'endormir parce qu'il n'arrêtait pas d'imaginer à quoi allait ressembler sa chambre. Il a d'ailleurs été très précis sur les couleurs qu'il voulait. Je crois même que malgré son handicap, il est très intelligent et calculateur quand il se concentre un peu ou qu'il est motivé. Il a été aussi un peu gêné par les inconnus présents dans le magasin, mais j'ai réussi à le rassurer avec un sourire.
Une fois les achats effectués, nous retournons vers notre voiture et le chauffeur nous aide à ranger les pots de peinture dans le coffre avant que je lui indique où nous conduire.
Quand Tobi a vu que je l'emmenais au McDonald, il a failli m'étouffer tellement il m'a serré fort contre lui. Mais au final, il a beaucoup aimé. Il a voulu un Happy Meal, pour le jouet Star Wars, mais j'ai dû lui prendre un hamburger supplémentaire parce qu'il avait encore faim. Et j'ai acheté un café pour notre chauffeur, qu'il semble avoir beaucoup apprécié après son snack.
Durant l'après midi, nous nous rendons dans un magasin de vêtements, pour remplir l'armoire de Tobi et nous rentrons. Le chauffeur m'a dit que la facture pour la journée serait envoyée la semaine prochaine.
Je réunie ensuite tous les tickets de caisse, pour les garder de côté pour Sasori, et monte nos achats dans la chambre de Tobi.


Les jours suivants sont dédiés à la décoration de la chambre de Tobi. Il a fait plusieurs schémas pour nous montrer, à Sasori et moi, comment il voulait sa chambre et a été très précis, mais vu que c'est lui qui a fait la grande majorité des travaux, ça ne nous a pas gêné.
Honnêtement, je m'attendais à un résultat étrange, mais les couleurs qu'il a choisies sont parfaites. Pas trop ternes, mais pas trop vives non plus. Le mur de la porte et de la fenêtre sont jaunes bouton d'or, et les autres murs, « melon ». Il m'a aussi fait peindre des motifs un peu abstraits sur les murs et je crois que Sasori ne s'attendait pas à ce que ça soit aussi beau.


Dimanche matin, je me réveille difficilement en milieu de matinée, et c'est uniquement parce que Sarina vient sauter sur le lit, rapidement suivie par Tobi tandis que Sasori s'appuie contre l'encadrement de la porte en croisant les bras. Sarina me prend dans ses bras, m'embrasse sur la joue et dit :

- Tu m'as trop manqué Deidara !
- Toi aussi ma grande, mh !

Je la sers contre moi et regarde Tobi qui rougit légèrement avant de m'embrasser sur le front et dire :

- Sasori sempai a dit qu'il fallait qu'on réveille Deidara sempai alors on est venus !
- Et pourquoi est ce que je devais me réveiller ?
- Pour nous faire des câlins !

Je souris et il s'installe dans le lit tandis que Sarina rit et Sasori dit :

- Non, sérieusement, tu as promis à ma fille de lui apprendre à faire des figurines en argile et elle a soulé sa mère avec ça. Et Tobi aimerait aller dans la piscine mais il veut que tu viennes aussi.

Je soupire, m'étire longuement en pensant que oui, la vie de parents doit être épuisante et les vire tous les deux pour pouvoir me lever et aller prendre ma douche.
Nous nous faisons ensuite une session artistique dans la pelouse. Tobi a expliqué lui même comment faire, et à eux deux, ils ont fait un chaton tandis que j'ai commencé un cheval. Sasori nous a regardé pendant tout ce temps, et il a l'air d'être heureux de nous voir comme ça.
Comme une petite famille.

Le déjeuner se passe plutôt rapidement et on se retrouve tous dans la piscine. Vu que Sarina sait nager et que Tobi a pied, Sasori se permet de me prendre un peu à part, dans un angle de la piscine pour me câliner un peu. C'est bien simple, il m'a fait passer les jambes autour de ses hanches, dans une position très érotique et m'embrasse en caressant ma peau exposée sans la moindre pudeur.
Il finit quand même par poser la tête sur mon épaule et murmurer :

- On va au restaurant ce soir.
- Ah bon, mh ?
- Oui ! J'ai dû utiliser mes relations pour réserver une table mais ça va être une bonne soirée.
- Je vais devoir me faire beau, mh ?
- Tu n'as pas besoin de faire d'effort pour ça, tu sais ?

Je rougis sans pouvoir m'en empêcher et il sourit, fier de m'avoir autant gêné. Il m'embrasse doucement sur la joue et demande :

- Tu es heureux avec moi ?

Je penche la tête sur le côté, un peu déstabilisé par la question et demande :

- Ici chez toi ou juste … En tant que couple, mh ?
- En tant que couple.

Je me sens rougir et détourne légèrement les yeux en disant :

- J-je suis heureux. Enfin je .. Ca ne fait pas longtemps qu'on habite ensemble et tout mais … Je t'aime beaucoup Danna, mh.

Il me sourit tendrement, m'embrasse dans le cou et murmure :

- Ca me fait très plaisir de le savoir.
- Pourquoi tu m'as demandé ça, mh ?
- Parce que j'avais besoin de l'entendre.

Je lui souris, glisse les bras autour de son cou pour le serrer contre moi et essaye de ralentir la vitesse à laquelle bat mon coeur. Parce que oui, il bat toujours aussi fort, peut être même plus qu'au début, pour mon danna. Je sais je sais, c'est mièvre, mais c'est de sa faute si je suis comme ça. Si vous avez quelque chose à dire à ce propos, allez le lui dire à lui !
Au bout de plusieurs minutes, il sort de l'eau et se sèche rapidement en regardant son hamac avec envie. Il s'y installe, ferme les yeux en souriant légèrement et je regarde Tobi patauger un instant avant de sortir à mon tour et m'approcher de Sasori. Il ouvre un oeil, sourit et demande :

- Je peux t'aider ?
- Tu me fais un peu de place, mh ?
- Pas certain qu'on passe à deux !
- Mais si, mh !

Je rentre rapidement, récupère un oreiller sur le canapé avant de rejoindre mon danna à l'arrière de la maison. Je lui envoie quelques gouttes d'eau pour l'embêter et il dit :

- Tu sais, on est déjà serrés quand je prends Sarina avec moi.

Je lui souris, me mets à califourchon sur ses hanches, dos à lui et m'allonge sur le ventre en prenant l'oreiller dans mes bras.
J'avoue que la position est plutôt érotique mais il n'avait qu'à en avoir un plus grand. Ça n'est pas comme s'il n'en avait pas les moyens !
Je cale le bassin contre le sien, de façon à ce que la position reste confortable, souris en le sentant poser les jambes sur mon dos et allonge ma jambe gauche jusqu'à avoir le pied derrière sa tête tandis que l'autre est repliée, le genou en dehors de la couchette touchant presque le sol. Sasori glisse une main douce sur mes fesses, tient mon mollet droit avec une certaine douceur et il me suffit de quelques minutes pour décider que cette position est la meilleur au monde.
Je finis même par m'endormir avec le soleil réchauffant agréablement la peau de mon dos.

C'est Sasori qui me réveille en fin d'après midi. Il est accroupi à côté du hamac, caresse doucement mes cheveux en me regardant dormir. Je crois même qu'il n'avait pas prévu de me réveiller, mais je dois dire que c'est quand même très agréable. Il me sourit tendrement en me voyant ouvrir les yeux, m'embrasse sur la joue et murmure :

- Tu as bronzé.
- Mh.

Je frotte doucement mon visage d'une main et il ajoute :

- La douche est libre si tu veux y aller. Je te demande juste de mettre quelque chose d'habillé, vu le restaurant où on va.
- D'accord Danna, mh.

Il m'embrasse sur la tempe en se relevant et retourne dans la maison tandis que je prends le temps de me réveiller et de me redresser avec lenteur. J'arrive même à me demander comment il a fait pour se lever dans me réveiller. Parce que bon, on était quand même pas mal emmêles.

Après plusieurs minutes, je me lève en gardant l'oreiller dans les bras, rentre et vais directement me doucher ce qui me fait un bien fou. Et effectivement, on dirait que j'ai un peu bronzé. J'ai même la marque de mon maillot de bain. Ça n'est pas très flagrant, mais je ne bronze pas beaucoup en général, vu que j'ai déjà la peau un peu hâlée, sans être matte non plus. Juste.. dorée. Assortie à mes cheveux, en gros.
Je sors de la salle de bain en serviette pour aller m'habiller dans ma chambre. Je m'habille d'un pantalon gris foncé très bien taillé me faisant, d'après Sasori, des fesses magnifiques, une chemise blanche et je vais rapidement me sécher les cheveux et me coiffer. Ah, et, après avoir vérifié que personne ne me voyait, je sors un de mes crayons pour me mettre un peu de noir sous les yeux. Je le faisais souvent, quand j'étais plus jeune, et j'ai toujours trouvé que ça faisait ressortir mon regard.
Ensuite, je redescends lentement et Sasori me fait signe de me dépêcher un peu. Je sais bien qu'il aime pas attendre, mais on est pas pressés, si ?

En voyant que Tobi et Sarina sont déjà prêts, je me rends compte que si, on est peut être un peu pressés. J'enfile rapidement ma veste, mes chaussures et vais m'installer en voiture.
Sasori semble tendu, mais je n'y fais pas plus attention que ça. Et Tobi a un grand sourire qui ne le quitte pas jusqu'à ce qu'on arrive au restaurant. Je suis étonné de voir des voituriers nous ouvrir les portes, mais bon. Sasori est baron hein ? Tobi vient directement me prendre la main, intimidé et je lui souris en disant :

- Tu sais, moi aussi j'ai peur là, mh !
- C'est vrai ?
- Oui !

Il sourit en se mordillant la lèvre inférieure et Sasori, après avoir prit récupéré le ticket pour sa voiture nous entraine à l'accueil du restaurant. On est ensuite entrainés vers une grande table. Beaucoup trop grande pour quatre, ovale. Je jette un coup d'oeil à Sasori mais il me fait signe de m'installer, m'enlève ma veste comme un gentleman et me tire ma chaise pour que je puisse m'asseoir. Je rougis légèrement, un peu plus en voyant Sarina et Tobi échanger des messes basses dans mon dos avec un grand sourire et Sasori s'installe entre sa fille et moi avant de me prendre la main.
Je me mets alors à compter le nom de places à la table. Par pure curiosité. Il y a treize places. Il n'aurait quand même pas invité toute sa famille, si ? Je veux dire, il aurait put me prévenir quand même ! Heureusement qu'il m'a prévenu de bien m'habiller, sinon, j'aurais débarqué en jean et sweat à capuche !

Je ne dis rien jusqu'à ce que je vois Konan s'installer à notre table. Sasori la salue chaleureusement tandis que je crois comprendre ce qu'il va se passer. Elle est d'ailleurs particulièrement belle ce soir. Elle a une robe d'été plutôt légère, d'un gris très pâle, mais quand même assez habillée pour ce genre d'endroit. Elle me sourit en me saluant et Tobi va lui faire un petit câlin avant de revenir s'asseoir près de moi.
Arrivent ensuite Itachi et son petit frère, tous les deux en costume sombre. Sasuke se contente d'un hochement de tête tandis qu'Itachi me sert légèrement contre lui avec un petit sourire avant de s'installer à son tour.
Nagato et Zetsu sont les suivants. Ce dernier s'installe à côté de Tobi pour le prendre dans ses bras tandis que l'infirmier se place du côté de Konan en laissant une place libre et je comprends rapidement pourquoi il l'a fait. Et il me le confirme en un regard.
Hidan et Kakuzu font une entrée plutôt bruyante, mais ça ne m'étonne pas. Enfin, Kakuzu est calme. Mais Hidan qui jure tous les trois mots en arrivant dans la salle est difficile à ignorer. Ça a même beaucoup amusé Kisame qui les suivait.
Le dernier à arriver est Pain, bien entendu. Il semble très mal à l'aise, mais son état ne s'améliore pas quand il se rend compte que la dernière place libre est celle à côté de Konan. Et il a rougit avant de se reprendre totalement et nous jeter à tous un regard très froid.
De mon côté, je suis plutôt médusé de voir tous mes amis en dehors du centre. L'Akatsuki au grand complet. Ah oui, c'était le nom de l'hôpital. Mais pour moi, il n'y avait qu'eux qui comptaient.

Le diner commence dans la bonne humeur. Je veux dire, on est quand même une table très bruyante, et ça a l'air de déranger nos voisins mais Sasori ne s'en fait pas plus que ça. Il a même l'air de très bien le prendre. Peut être aussi parce que je n'arrête pas de sourire et que j'ai l'impression d'être dans un rêve. D'après ce qu'il a dit, il a lui même composé le menu et y a mis tout son cœur.
Je le comprends. Entre le fois gras de l'entrée, les langoustines, le pavé de boeuf succulent, je ne veux même pas imaginer combien il va payer pour tout ça.
En attendant le dessert, les conversations reprennent naturellement et Tobi m'embrasse sur la joue avant de me sourire sans rien rien. Je le regarde un instant avant de tourner le regard vers Pain. Il semble en plein débat intérieur, mais je crois qu'il en a trouvé l'issu, parce qu'il inspire profondément, tapote sur l'épaule de Konan qui le regarde avec un léger sourire et mon ami se jette à l'eau. Il l'embrasse très passionnément, là, au milieu du restaurant. Je souris en le voyant doucement poser les mains sur les joues de la jeune femme mais ça n'est rien comparé au moment où je remarque qu'elle ne le repousse pas. Hidan est le premier à réagir et les siffle bruyamment tandis que j'échange un regard complice avec Itachi qui sourit un peu dans le vide.

Quand les deux mettent fin au baiser, ils se regardent un long moment dans les yeux et Pain sourit légèrement en détournant les yeux, les joues rouges devant sa propre audace tandis que Konan se mordille la lèvre inférieure en lui prenant les mains et lui réclame un léger baiser avant de boire un grand verre d'eau, les joues aussi rouges que celle de Pain.
Je souris devant la scène, à la fois heureux et touché qu'il ait enfin osé et regarde Sasori un court instant. Celui ci en profite d'ailleurs pour m'embrasser sur la joue en caressant l'une de mes mains et me murmure qu'il est certain que j'y suis pour quelque chose, ce que je nie totalement. Je n'ai fait que parler, je n'ai obligé personne.

Le dessert arrive rapidement après ça, et les tourtereaux semblent à la fois gênés et heureux. Pain ne le montre pas vraiment, mais Konan a une sorte d'étincelle dans les yeux. Des étoiles prouvant très bien qu'elle est comblée par la situation. Le dessert est tiramisu délicieux, que j'ai pris bien le temps de savourer. Je veux dire, il était juste extraordinaire. Et pourtant, j'en ai mangé des bons, quand je vivais encore chez mes parents.

Nous attendons ensuite le café en papotant et Sasori m'embrasse sur la joue. Je tourne la tête vers lui, souris en le voyant poser la tête sur mon épaule et il caresse doucement ma joue du bout du nez avant de demander :

- La surprise t'a plut ?
- Oui, mh.

Il me regarde un court instant avant de demander :

- Tu es maquillé ?
- J-je .. oui. Enfin, c'est juste du crayon, mh. Il paraît que ça me va plutôt bien !

Il sourit, acquiesce et demande :

- Il est waterproof ?
- J'en sais rien, mh. Pourquoi ?

Il ne répond pas mais son sourire s'agrandit beaucoup.

Ce qu'il se passe ensuite est sûrement l'un des moments les plus intenses et les plus beaux de ma vie.
À savoir, il fait pivoter ma chaise sur le côté avec un petit sourire, fouille un instant dans sa poche et pose un genou à terre en me tendant une petite boite.
Mon coeur rate plusieurs battements, m'obligeant à détourner les yeux pour essayer de me reprendre et il ouvre la boite en disant :

- Je sais qu'on ne sort pas ensemble depuis longtemps, mais le fait est que je t'aime beaucoup, et que depuis qu'on a commencé à sortir ensemble, je ne me vois plus finir ma vie sans toi. Je sais aussi que vu qu'on est deux hommes, on ne pourra jamais l'être légalement, mais … Deidara Iwa, voulez vous m'épouser ?

Ma lèvre inférieure se met à trembler et je comprends rapidement pourquoi il m'a posé cette question à propos de mon maquillage. Je pose une main sur ma bouche pour le cacher, jette un coup d'oeil à la bague dans l'écrin. Elle est belle. Très classe sans que ça fasse trop féminin. Un simple anneau en argent, fin. Comme une alliance, avec un diamant plutôt petit incrusté dans le métal.
Je suis quand même très surpris par sa demande, mais le fait est que je connais déjà la réponse, et qu'il n'a jamais été patient. Alors je passe les bras autour de son cou en me laissant glisser de ma chaise, le sers contre moi et murmure à son oreille :

- Oui, mh.


Voilà, j'espère grandement que ça vous a plut !
J'ai pris beaucoup de plaisir à l'écrire, et il est possible que je publie d'autres petites histoires de ce genre ^^