PERFECT ORGASM

POV HARRY

A la base de cet OS, il y avait un défi lancé à Calimero59 d'écrire un OS Carlisle/Harry pour ma page FB « Mon ciel dans ton enfer », pour une soirée spéciale lemons. Défi brillamment relevé par elle (vous trouverez son OS "Rencontre inattendue" dans mes favoris), c'est moi cette fois qui devais écrire la suite, du point de vue d'Harry.

Je vous laisse juges…

Si vous avez peur des vampires, des sorciers, du yaoï, de vous et de moi, passez votre chemin. Pour les autres, bonne lecture !

Ce soir je reviens dans ce bar, mené par mes pas et un petit vent frais. Drôle d'été. J'ai beaucoup pensé à lui, trop peut-être. Je crois qu'il n'est pas un habitué de ce genre d'endroit, je crois que j'ai trop fréquenté ce genre d'endroit.

Je crois que ce soir je veux plus, beaucoup plus.

Le bar est bondé à mon arrivée, Jake me tape dans le dos : « Salut Harry ! En chasse ? » « Moi ? Pas du tout » lui dis-je avec un air parfaitement innocent. Non, je ne chasse pas, je viens pour être chassé, en espérant qu'il soit là.

Des couples s'enlacent sur la musique, sorciers, hybrides et d'autres créatures étonnantes. Hum ça doit être sympa d'être aussi bien équipé, me dis-je en croisant une pulpeuse jeune femme dont les vêtements ne cachent rien. Des odeurs un peu lourdes de parfum et de transpiration saturent déjà l'atmosphère, la musique est planante, sexy à point. Les mains des danseurs courent sur les croupes et les bouches ne laissent échapper que des soupirs, il est déjà tard je crois.

En grimpant sur un tabouret je commande un « Fake Orgasm », mon cocktail préféré, une jeune femme blonde vient s'asseoir à côté de moi :

- Il fait chaud ce soir, non ? demande-t-elle d'une voix de gorge en me lançant une œillade.

- Oui, c'est vrai, dis-je en détournant la tête.

- C'est sympa ici, c'est la première fois que je viens.

- Ça dépend ce qu'on cherche, je réponds en le cherchant des yeux.

- Rassurez-vous, j'ai tout ce que vous pouvez chercher, répond-elle en glissant sa main sur ma cuisse.

Oups. Pas touche. Je crois qu'il y a erreur, là.

- Je ne suis pas sûr, dis-je avec un petit air désolé. J'attends mon ami, il ne devrait pas tarder…

- Oh, fait-elle, déçue.

Elle se lève d'un bond et je me détourne. Désolé. Ce n'est pas ça que je cherche ce soir.

Je ferme les yeux, laissant ma musique m'envahir. Où es-tu ce soir ? Avec qui ? As-tu oublié cette soirée ? Une sensation sourde m'étreint, je me concentre en te visualisant, ton regard clair et doux, ta bouche si tendre, ton odeur d'amande…

Viens jusqu'à moi, Carlisle.

Un vieux sort qui marchait dans le temps, que je n'ai plus utilisé depuis longtemps. Je repense à ma vieille baguette qui dort quelque part, je n'en ai plus besoin, j'utilise d'autres baguettes depuis. Un soupir m'échappe, je suis immobile sur ce tabouret haut, tendu à l'extrême, les poings serrés.

Viens jusqu'à moi…

La musique enfle, les couples se forment et se quittent, l'ambiance est chaude ce soir. Pleine lune je crois. Je rêve d'autre lunes, plus pâles.

Soudain tu apparais dans l'entrée, je me relâche. Oui, je suis là.

Vois-moi maintenant. Regarde-moi.

Tu traverses la foule des danseurs qui tanguent et te diriges vers moi sans me quitter des yeux, comme hypnotisé. Finalement ça marche bien encore, ces vieux sorts. Tu es habillé d'un costume gris clair et une chemise blanche, tu as cet air sur ton visage, cette douceur incroyable. Soudain il n'y a plus personne dans cette salle, plus que toi et moi, et c'est bon. Dangereux un peu aussi.

Tu me souris furtivement puis tu t'assois sur le tabouret à côté, un verre de « Fake Orgasm » t'attend déjà. Sans me quitter des yeux tu portes la paille à ta bouche, je voudrais être ce petit lime que tu vas croquer, tout à l'heure.

- Bonsoir Carlisle…

- Bonsoir Harry, fais-tu en baissant les yeux. Je ne pensais pas sortir ce soir, à vrai dire j'étais sous la douche quand soudain j'ai eu une brusque envie de revenir ici.

- Oh vraiment ? Parfois des choses nous échappent, dis-je en soupirant.

Je lis de l'amusement dans tes yeux clairs, je hausse les sourcils innocemment. Un couple s'embrasse à perdre haleine à côté de nous, je me rapproche subrepticement, glissant le contenu d'une petite fiole mauve dans mon verre. Ta peau trop claire et froide luit un peu, elle m'attire malgré moi. Je crains qu'elle soit addictive, comme ce cocktail à base de vodka. Je lèche la dernière goutte qui coule le long du verre, tu n'en perds pas une miette. Je me cambre un peu pour attraper un autre morceau de citron sur le bar, tu soupires. La musique nous enveloppe, pas besoin de parler. Et pourtant…

- Tu vas bien depuis la dernière fois ? demandes-tu doucement.

- Oui, je souffle en repensant à mon corps ancré au tien. Oui, très bien.

- Tu viens souvent ici ?

- Oui, trop, fais-je avec une petite moue en attaquant un second verre.

- Trop ?

- Je n'y trouve pas toujours ce que je cherche…

- Et tu cherches quoi ?

- Plus. Je veux plus, dis-je en fixant tes lèvres qui s'entrouvrent.

Une lueur de surprise passe dans tes pupilles qui se dilatent. Oui, tu me comprends ou tu n'oses pas comprendre, tu détournes les yeux, je fixe ton cou.

Comprends-moi maintenant…

Tu sursautes et tu te retournes vers moi, aux aguets. Cette fois c'est de l'effroi que je lis dans tes yeux, toutes tes peurs et tous mes désirs.

- Je ne crois pas…murmures-tu alors que j'attrape ta main et que nous décollons jusque chez moi.

Le voyage est bref, une secousse et nous sommes là, dans cette chambre un peu gothique où j'ai déposé des dizaines de bougies qui luisent faiblement. Le grand lit blanc nous attend au milieu de la pièce, je ne lâche pas ta main. Je pressens ta réticence, je ne te veux pas de mal, non. Le mal je le connais bien, depuis trop longtemps. Son visage est horrible et son haleine fétide.

Je veux autre chose. Plus. Et tu peux me le donner, si tu veux. Si tu oses.

Mon cœur bat au maximum mais ta main reste de marbre, viens je vais essayer de te réchauffer même si tu es mort depuis longtemps, je vais essayer d'insuffler un peu de vie en toi, viens. Tu ne bouges pas, je m'approche doucement pour poser mes lèvres sur les tiennes, marmoréennes. Un soupir d'abord puis un frôlement, juste pour les écarter doucement, et m'y glisser. Ma langue redécouvre lentement tes lèvres, elle en suit le pourtour pour s'aventurer plus avant, dans cette bouche un peu charnue, si sensuelle. Ma main se pose derrière ta nuque pour t'attirer à moi, tes cheveux blonds sont soyeux, je soupire. Même si je ne veux pas me presser j'avance mes hanches contre les tiennes, un frisson nous parcourt. Mes bras se referment sur toi, je suis bien là, ton odeur m'enivre. Nos langues se mêlent à présent, tu te détends. N'aie pas peur, je ne te veux pas de mal.

Tout le mal sera pour moi, le plaisir pour toi, si tu acceptes. Si tu oses.

Je rouvre un peu les yeux pour te voir de près, ton regard voilé par le désir, ce nez un peu long mais fin, cette bouche rosie par mes baisers, la confiance revenue. Carlisle, mon ange maudit. Le baiser se prolonge, mes mains explorent ton corps à travers tes vêtements, je glisse mon nez dans ton cou, mon désir s'accroit, je me mordille la lèvre pour ne pas gémir.

Ton cou. Ma bouche. Tu recules d'un pas, les pupilles assombries.

- N'aie pas peur Carlisle, je murmure en tendant la main vers toi.

Tu me fixes avec sérieux, frémissant, je prends ta main pour t'amener doucement vers le lit. Les bougies allongent nos silhouettes sur le mur, le lit nous attend, sous ses voilages. Je m'y couche, lâchant ta main brièvement. Sans te quitter des yeux je claque des doigts et je suis nu devant toi. Tu me regardes, souffle coupé, main en suspend. Tu luttes contre ton désir, je le vois palpiter au fond de tes yeux, qui passent de mon visage à mon érection, une langue rose émerge de tes lèvres. Je veux la goûter, je veux la sentir sur moi, partout. Partout.

Et je veux plus. Plus.

Sans qu'un mot soit échangé tu te penches vers moi et t'assois sur le bord du lit, tu me contemples, je t'offre ma nudité, je t'offre mon envie. Tes yeux me caressent, je perçois le souffle des bougies sur ma peau, je frissonne. La tension est insupportable dans mon bas ventre, soulage moi s'il te plait. Aime-moi.

Aime-moi.

Avec un sourire timide tu te penches davantage et dépose des baisers sur mes lèvres, dans mon cou –un frémissement subit- puis tu descends rapidement, venant agacer mes tétons avec ta langue et tes dents, je m'accroche à tes cheveux en gémissant. Oui je veux ça et je veux plus. Beaucoup plus. Une urgence court dans mon sang, mes doigts se crispent dans tes cheveux, tu agaces mon nombril, j'entends une plainte, mes reins se révoltent. Touche-moi.

Touche-moi maintenant.

Mon érection est douloureuse mais tu tournes autour, mutin, léchant et mordillant ma chair humide. Quand enfin ta langue atteint mon gland, joue à me frôler, je gémis bruyamment, elle tourne et glisse le long de la hampe, prends moi dans ta bouche tout entier. Prends-moi, bordel.

Nos yeux se croisent et tu obéis, enfin je perçois tes chairs humides autour de moi, elles me sucent, me malaxent, le plaisir et les sensations sont partout, enfin je suis bien, dans ta bouche. Le moment est plaisir et torture, ciel et enfer. Avec délicatesse tu glisses à présent ta langue entre mes fesses, je m'accroche aux draps. Oui je suis prêt, viens.

Viens.

En me redressant un peu je m'aperçois que tu es encore habillé, j'évoque le nom du sort et en une fraction de seconde, tu es nu, le visage dans mes replis les plus intimes. La lumière glisse sur tes reins, ta peau scintille dans l'obscurité, le modelé de tes fesses me trouble encore davantage. Je pourrais passer des heures à admirer tes muscles et tes courbes, te redessiner les yeux fermés mais le sang bat en moi, il bat de plus en plus fort, il abreuve mes muqueuses, gorge mes organes qui se tendent et rougissent, comme mes joues. Le sens-tu ? Le perçois tu dans ta gorge, dans ton ventre ? Ton sexe est pâle et lisse comme le marbre, il n'est pas gorgé de sang lui, je me demande ce qui se cache sous ta chair, à la place de ton cœur.

Tes yeux lancent des flammes, ma bouche est entrouverte, je manque d'air, je suffoque, tu aspires chaque parcelle d'air autour de moi. L'habileté de ta langue me fait rougir et me crisper davantage, tu es si doux et si tendre en moi que j'ai peur de venir trop vite. Oui, je suis prêt, prêt à t'accueillir, prêt à tes folies, tes ravages. Un son sourd gronde dans ta gorge, ta force est elle que tu pourrais me pulvériser d'un coup de rein, par mégarde. Mais tu fais attention, tu te retiens, plein de prévenance et je ne veux pas ça.

Pas que ça. Je veux plus.

- Attends Carlisle, attends, dis-je eu moment où tu vas me pénétrer doucement, où je sens ton sexe tendu contre mon intimité offerte. Viens contre moi d'abord…

Viens contre moi.

Le regard interrogatif tu te redresses pour te coucher contre moi, ta peau nue qui touche la mienne nous fait crier, nos érections s'électrisent, je rejette la tête en arrière.

Te tendant mon cou offert.

Vas-y.

Nos yeux se croisent, tu comprends.

- Non, murmures-tu en secouant la tête. Non.

- Je ne risque rien, je suis sorcier, Carlisle. J'ai versé l'antidote dans mon cocktail ce soir. Vas-y… je murmure en frissonnant. Viens.

- Non, répètes-tu, agitant la tête. Non. C'est impossible.

- Juste une fois. S'il te plait. Je veux connaître ça. Je veux connaître ça avec toi, dis-je en refermant mes jambes autour de tes hanches.

Tes yeux se révulsent, je sais que tu sens mon sang pulser en moi, la douce odeur du sang frais, tu fixes cette veine dans mon cou avec un regard éperdu, fou. Je resserre encore mes jambes, nos érections se frottent sans pudeur, mes doigts vont à la recherche de plus de sensations, tu me lances un regard suppliant.

- Non, j'ai promis… j'ai juré de ne plus jamais boire de sang humain. Je ne peux pas, Harry. Je ne veux pas te damner.

- Damné, je le suis depuis longtemps, je souffle à ton oreille. Je ne mourrai pas, je ne crains rien.

- Non… non, gémis-tu alors que tes dents brillent dangereusement.

- Je veux découvrir ça avec toi, Carlisle. Vas-y, dis-je en te tendant mon cou. Prends-moi. De toutes les façons.

- Oh non… non.

- J'en ai tellement envie… Je veux sentir tes dents dans ma chair, je veux couler en toi, je serai ton cocktail mon amour, ton « Perfect Orgasm ».

Tu pousses un gémissement rauque, un voile de sang tombe sur tes pupilles dilatées alors que ton sexe me pénètre en cadence, tu ne contrôles plus rien. Et c'est bon. Violent mais jouissif. Ton sexe tape encore et encore sur cette petite zone divine qui m'envoie des frissons jusque dans les cheveux, je ferme les yeux, tes dents frôlent mon cou, je frissonne. Je me cambre pour mieux te sentir, la douleur cède petit à petit, nos corps s'imbriquent avec passion, folie.

Quand ta bouche agrippe enfin mon cou avec voracité, le suçant longuement alors que tes dents percent ma chair, je pousse un cri bref.

Une sensation d'aspiration me coupe le souffle, je tremble entre tes bras malgré moi, tu pourrais me tuer d'un geste, me vider entièrement en quelques gorgées, tes yeux sont noirs, je t'aime. Vas-y, tue moi, mon ange.

Tue moi, offre moi l'éternité.

Mais tu pousses une plainte inhumaine et la douleur est vite remplacée par un tourbillon de sensations, le plaisir monte et bouillonne, à l'infini. Alors que tu m'aspires doucement, en saccades affamées, peu à peu tu te réchauffes, ton visage et ton sexe rougissent, le sang circule à nouveau, tu es à nouveau humain alors que je m'affaiblis dans tes bras, nous sommes deux humains pour quelques instants. Pas un sorcier et un vampire, non. Deux hommes qui s'aiment. Toi et moi.

Je suis toi et tu es moi, mon sang coule en toi, ta jouissance coule en moi, longuement, je suis transpercé, merveilleusement transpercé de toutes parts, je ne suis plus que chair, peau, plaisir. Plaisir.

Je me répands en toi, tu me bois jusqu'à ma mort, ma petite mort. Nos corps tremblent et nos peaux vibrent, nous explosons en millions de frissons d'orgasme, je n'ai jamais vécu ça, jamais même imaginé. Nous ne faisons pas l'amour non, nous sommes l'amour, la vie et la mort.

Nous sommes tout, Dieu et l'amour. L'amour. Le néant.

oOo oOo oOo

Je me réveille et j'ai froid, je suis seul dans ce lit. Je remonte le drap froissé et ensanglanté sur moi, une petite tache en forme de pomme s'étale sur l'oreiller, à moins que ce ne soit un cœur. Je cherche à tâtons une cicatrice dans mon cou, je n'y trouve que deux points un peu enflés et douloureux, presque imperceptibles. Deux petites piqures de serpent, un petit renflement sous mes doigts.

J'ai la tête qui tourne un peu, je me sens faible et nerveux en même temps. Un malaise coule dans mes veines, à défaut de sang. Où es-tu ? Pourquoi es-tu parti ? Depuis quand ? As-tu eu honte, pitié ? Je suis en vie et je me sens seul, c'est un matin comme les autres.

Les bougies ont coulé, un jour blafard perce au travers des persiennes. Combien de temps suis-je resté là ? Suis-je devenu immortel moi aussi ? Un instant j'envisage de monter sur le toit, nu, pour sauter dans le vide, tester mes nouvelles capacités. Je me redresse et le plancher tangue, j'ai mal au cœur. Ah tiens c'est vrai que j'en ai encore un, et il bat. Je pose ma main sur ma poitrine pour vérifier, oui, il bat.

Donc je ne suis pas immortel, je suis toujours Harry, sorcier. Un peu déçu je fronce les sourcils pour me concentrer, t'appeler.

Viens. Reviens.

Mais ma voix résonne dans le silence, je ne m'étais même pas aperçu que j'avais parlé à haute voix. Impossible de me concentrer, ma tête est vide, elle aussi.

Je me lève pour aller à la fenêtre la taille prise dans un drap, le soleil inonde la chambre quand j'ouvre les persiennes. Un chaud soleil de mai me réchauffe le cœur et les entrailles, je souris en entendant les cris des oiseaux. Je respire lentement, profitant de la chaleur naissante.

J'ai passé un merveilleux moment, j'ai touché les étoiles, je veux quoi de plus ?

Je ferme les yeux, la chaleur monte en moi, il me semble sentir une petite brûlure dans mon cou. Je rouvre les yeux, surpris, c'est ton baiser sur ma nuque, tes bras autour de moi, tu es là.

Ta bouche cherche la mienne, j'y reconnais le goût métallique du cocktail interdit « Perfect Orgasm », j'en veux encore.

Encore.

Dieu et l'amour. L'amour. Le néant.

Encore.

FIN

Hommage à "Dracula" de Coppola, merveilleuse histoire d'amour.

Merci à Calimero59, Cainael, Célia et Catherine d'être entrées dans le jeu et d'avoir déliré avec moi, merci à Calimero59 d'avoir écrit avec moi. ^^ Le prochain défi pour moi sera d'écrire un threesome Harry/Carlisle/ Draco, priez pour moi…

Bon, j'ai honte et pis c'est tout.