Certaines ont réclamé une suite, d'autres ont regretté la fin de cette fic, d'autres restent sur leur faim, d'autres trouvent ça trop court et que c'est dommage qu'il n'y en ait qu'une... Hé hé, Soi Kusa exauce vos souhaits ! (Hum, ça fait légèrement... Hum, non rien) Non, franchement, merci pour vos commentaires, qui l'eut cru ?
Donc voici l'épilogue (mais c'est pas vrai je peux pas m'empêcher d'écrire "prologue") de cette fiction, j'espère aussi bon que les précédents (je l'ai écrit juste hier soir, excusez par avance d'éventuelles fautes d'inattention ou erreurs de style ou autre) Bonne lecture ! Et merci de votre soutien !
Un soir d'hiver, dans le manoir Phantomhive, dans la chambre du comte.
Après son bain, que le comte finissait malgré lui par apprécier, les petits enfants n'aimant généralement pas l'heure du passage au lavage, il s'apprêtait à aller se coucher, de bonne humeur.
Le repas, composé d'une salade aux tomates et au concombre à la vinaigrette, d'un bœuf bourguignon français accompagné de pommes de terre et de petits pois cuits à la vapeur, et d'un Saint-Honoré aux fraises rempli de crème pâtissière à en exploser, avait été au goût du garçon.
Même la salade avait été mangé jusqu'à la dernière tranche : la raison de sa simplicité monstre venait du fait que Bardroy avait absolument tenu à faire quelque chose, oui il avait harcelé Sebastian qui repoussait constamment son aide au nom de la santé du maître. Il s'était retrouvé à couper les légumes en tranche et à suivre les instructions pour la sauce. Mitigé au départ, il était tout de même plutôt fier de lui quand le majordome le complimenta.
« Tu vois que j'ai un véritable talent culinaire pas vrai ? » Se vanta-t-il, les mains sur les hanches, la cigarette dans une bouche souriante, le tablier miraculeusement non couvert de suie.
« Oui, pour une recette de cette envergure, ton assiette reflète un véritable talent. » Répondit Sebastian, sur un ton neutre, son habituel sourire poli collé au visage.
Le pauvre cuisinier, anciennement militaire, n'avait bien évidemment pas saisi la subtile moquerie et hocha la tête de satisfaction.
"Un esprit simplet pour une recette simplette." Pensa le chef des domestiques en sortant des cuisines d'un pas rapide. "J'espère que Monsieur n'est pas en train de jouer avec les couverts ou avec la serviette." Il arrivait que Ciel, par ennui, s'amuse à faire tourner les fourchettes et les cuillères entre les doigts, à déplier et à replier n'importe comment la serviette juste pour l'embêter.
Arrivé dans la salle à manger, il constata que son jeune maître, les mains croisées derrière le dos, regardait par la fenêtre les flocons de neige tomber. Il semblait si calme et apaisé, comme la blancheur de la neige qui recouvrait le domaine de son duvet froid.
Le bruit du chariot le fit sortir de sa rêverie et il alla s'asseoir à table, attendant que son serviteur annonce le dîner. Celui-ci regrettait d'ailleurs de ne pas avoir pu l'admirer dans cette posture un peu plus longtemps.
"J'ai mangé tous mes légumes, au moins il ne me dira rien avant de me coucher." Songea Ciel, raccompagné dans sa chambre par May Linn. "Pff, de toute façon il ne devrait rien me dire. Enfin, il persiste sur l'importance des légumes pour ma santé et ma croissance. Si ça a mauvais goût, qu'y puis-je ?"
« Je vous souhaite de passer une bonne nuit Monsieur. » Fit la soubrette en s'inclinant, avant de partir en courant vers les escaliers, renversant au passage quelques vases et tableaux avec des cris apeurés, manquant d'en faire brûler avec les bougies qu'elle tenait, sous le regard incrédule de son employeur.
"Nom de Dieu, comment fait-elle pour être aussi maladroite ?" Et il entra dans sa chambre, s'assit sur le lit en attendant Sebastian, balançant ses pieds chaussés dans le vide, habillé d'un pyjama en coton bleu marin. "J'ai parfois l'impression d'être tellement plus vieux que je ne le suis, rien qu'à entendre les expressions que j'utilise."
Sebastian quant à lui, s'affairait à vider et à la nettoyer correctement la baignoire, sinon elle risquait de garder des traces du bain, confiant l'adolescent propre et rafraîchi à la rousse aux lunettes. La tâche lui prit moins de cinq minutes, mais il restait à ranger les vêtements et la serviette ce qui lui prit encore cinq minutes. "Déjà dix minutes." Se dit-il. "Je me ramollis."
Il alla vers la chambre du comte, une bouillotte à la main et un chandelier de l'autre. Même un diable a parfois besoin de lumière pour se repérer. Il toqua à la porte, attendant l'habituel « Entre ! » qui vint immédiatement.
« Tu en as mis du temps. » Le réprimanda presque Ciel, un sourire moqueur sur le visage. "Qui l'eut cru ? Le majordome parfait dépasse ses horaires de quelques minutes."
« Pardonnez-moi Monsieur, sur le chemin j'ai été forcé de remettre en place quelques décorations. » Répondit Sebastian, sachant très bien qu'il pensait à la même personne. Il installa la bouillotte sous la couverture au pied du lit et s'agenouilla pour enlever le cache-œil et les pantoufles de son maître.
« À part l'invitation de ma tante à son bal d'hiver, il n'y avait rien d'intéressant dans le courrier ? »
« Non Monsieur. Cependant le Vicomte de Druitt s'est également permis de vous envoyer une invitation à un repas privé. »
« Il a été libéré alors… Ces juges ne sont d'aucune utilité. Tu as bien refusé ? »
« Oui, bien évidemment. Il aurait dû s'y attendre. »
« C'est qu'il est d'une stupidité incommensurable. »
« Je vous approuve entièrement Monsieur. Cependant je dois avouer qu'il a plutôt bon goût… »
« Quoi ? De quoi parles-tu ? » S'énerva soudain Ciel, redoutant la réponse qui se profilait déjà dans son esprit.
« Eh bien, il vous a repéré dans la foule de ses invités, dans une ravissante robe de mousseline rose. Votre charme, ce soir-là, était indéniable. » Déclara Sebastian, debout, avec un sourire amusé.
"Et le voilà qui rougit. Comment ne pas tomber pour ce visage de porcelaine ?"
« Tais-toi donc. » Rétorqua le jeune homme, sur le coup étrangement fasciné par ses genoux. "Ce qu'il peut m'énerver ! Il sait très bien que ce jour a été l'un des plus humiliants de ma vie : devoir me déguiser en fille et agir comme tel !" Il releva la tête et lança son regard le plus noir, signifiant bien sa colère mais son majordome ne tiqua pas pour autant.
« Monsieur, il est l'heure de se coucher à présent. » Annonça Sebastian, mettant fin à leur affrontement visuel. Ciel se laissa tomber avec un « Pouf » sur ses oreillers, lui laissant le soin de le couvrir de sa couverture sans le déranger, vu qu'il était aussi dessus.
"Monsieur sait se venger quand il le veut. Mais ce n'est pas aujourd'hui qu'il arrivera à me faire poser un genou à terre devant un défi." Il la tira vers le pied du lit et enveloppa son cher et tendre.
"S'il savait que je pensais à lui de cette manière, je ne sais pas comment il réagirait. C'est une personne imprévisible. C'est pour cela qu'il est extrêmement divertissant de rester à ses côtés."
"Un jour viendra où il y aura forcément quelque chose qu'il ne pourra pas faire." Le noble sortit les bras de l'étoffe, le contemplant de la tête aux jambes. Il ne pouvait pas voir les pieds d'où il était.
Il avait beau porter le même vêtement tous les jours, il n'arrivait pas à se dire qu'il aimerait le voir habillé autrement, car l'uniforme accentuait parfaitement son élégance naturelle. "Et dire que cet après-midi j'étais déçu d'avoir été coupé dans nos… nos… bai… sers ?" Il détourna vite le regard, sentant une chaleur non désagréable mais non voulue lui monter aux joues.
« Un problème Monsieur ? » Sebastian se pencha sur lui, s'inquiétant de le voir tourner si brusquement la tête de l'autre côté. "J'ai bien vu qu'il m'observait. Et si je ne m'abuse, ses joues étaient colorés d'une teinte rosée. J'aimerais la voir de plus près pour être sûr."
« Rien du tout ! » Rétorqua-t-il agacé, refusant le moindre contact oculaire avec lui. "Je suis certain qu'il m'a vu. Mais je ne l'avouerai pas ! Non, jamais !"
Un sourire étira les lèvres du majordome : être têtu et autoritaire de façon aussi mignonne devrait être interdit. "J'ai envie de tester quelque chose."
« Très bien. Je vous souhaite une merveilleuse nuit, Monsieur. » Dit-il, en insistant sur merveilleux, curieux de connaître la réaction de son seigneur à ce sous-entendu qu'il n'entendait pas salace malgré les apparences.
Il se redressa, retourné et prêt à quitter la pièce quand il sentit une main tirer sur sa manche. D'une poignée ferme.
« Sebastian, je veux que tu restes avec moi ce soir. » Dit alors Ciel, sa voix ne reflétant aucune hésitation ni froideur. Elle était juste exigeante et chaleureuse.
Pour la première fois dans son existence Sebastian Michaelis, diable converti en majordome, dévoreur d'âmes aguerri, démon sans pitié aucune ni sentiment, sentit son cœur chavirer à cette demande. Ses yeux s'écarquillèrent tels deux lunes couleur ébène, envahis d'étonnement et de soulagement. Et peut-être, d'Amour avec un grand A.
« À vos ordres, Monsieur. » Il avait eu peine à contenir le tremblement de sa voix, ainsi que la joie qui l'envahissait. Il allait s'agenouiller près de lui mais encore une fois, il fut stupéfait.
« Non, pas ici. Sur le lit. À… à côté de moi. » Souffla Ciel, le fixant droit dans les yeux, sa main gauche tapotant l'espace vide de son matelas. "Il m'a l'air bizarre… Je me demande si je ne viens pas de faire une grosse bêtise. Allez accepte… S'il te plaît…"
« Je… hum, oui, d'accord. » Non, ils ne rêvaient pas : le parfait majordome, poli et agréable à souhait, venait de faire une phrase non construite, loin de son éloquence légendaire ! Il avait même bégayé !
"Qu'est-ce qu'il vient de se passer ?" S'interrogèrent-ils intérieurement, troublés par la tournure des évènements et par leur réaction plus qu'inattendue et proche de l'irréel.
Sans un mot, Sebastian se leva, fit le tour du lit en ôtant sa veste qu'il lança sur le porte-manteau, s'assit, enleva ses chaussures et ses gants et se glissa sous les couvertures. Il avait hésité à le faire mais s'étant dit que Ciel bougeait pendant la nuit, il ne serait pas très intelligent de l'écraser.
Puis ce fut le silence. Le majordome se tourna vers le comte, ses yeux étaient interrogatifs.
« Je voulais juste… que tu sois avec moi, comme ça je pourrais bien dormir… » Murmura le comte, ses yeux bleus plongés dans ces yeux couleur thé.
« Yes, my lord. »Le diable ne put s'empêcher de l'embrasser passionnément.
Ce baiser était plus chaud, plus demandeur que les précédents : Ciel finit par lui prendre le visage entre les mains, répondant avec toute la tendresse et la gentillesse qu'il possédait encore. Sebastian posa une main sur sa joue, appréciant un contact sans barrière de tissu.
Ils étaient avides l'un de l'autre, cherchant à explorer tous les recoins de la bouche de l'autre, emmêlant leur langues dans une danse sensuelle…
Ils se séparèrent à contre cœur, mais il fallait bien que Ciel respire un jour. Ce dernier prit la main de son serviteur et la serra fort, avant de se réinstaller sur son coussin.
« Bonne nuit Sebastian. » Susurra-t-il, un léger sourire aux lèvres. "Je crois bien que je peux faire une croix sur ma liberté… Parce que je veux qu'il soit toujours là, à me surveiller, à prendre soin de moi, à me protéger."
« Bonne nuit Monsieur. » Conclut Sebastian, tout aussi souriant. "Je n'aurai jamais cru que je puisse apprendre d'un enfant l'émotion humaine qu'ils appellent Amour. Non pas que cela me dérange, pas le moins du monde."
Cette nuit-là, ces deux êtres venaient de franchir une étape qui leur semblait impossible : trouver quelqu'un à chérir plus que soi-même.
Un amoureux, tout simplement.
Ca finit un peu à l'eau de rose mais c'est à cause de vous qu'il est arrivé dans ma petite tête ce fantasme alors...
Il se pourrait, j'ai bien dit "il se pourrait" qu'il y ait un sequel mais rien n'est moins sûr. Ne vous faites pas de faux espoirs les amies, je ne garantis absolument rien !
Et merci encore pour vos reviews : c'est un baume au coeur et ça m'encourage à écrire et à m'améliorer toujours plus.
Arigatô gozaimashita !