Je sais, je sais, je n'ai plus publié depuis quelques temps, et je m'en excuse bien bas ! Je crois qu'un petit résumé des chapitres précédents s'impose.
Lord Snowshoe s'est fait attaquer par deux Mangemorts qui le soupçonnaient de trahison. Pendant qu'il livrait un duel acharné avec ses agresseurs, son épouse et sa fille, Kristy, ont essayé de fuir. Malheureusement Avery et Selwyn les ont capturées et seule Kristy a survécu. Dans les cachots où les Mangemorts l'avaient enfermée, Kristy a fait la rencontre d'un homme complétement fou appelé Maximilien. Voldemort, furieux contre les deux Mangemorts qui ont osé attaquer une famille de sang pur sans lui en parler, a envoyé Avery tuer la prisonnière. Alors qu'il l'étranglait, elle lui prédit que Rogue les trahirait et tuerait le Mangemort aux cheveux rouges lors d'un combat.
Voldemort découvre que Kristy est médium et lui propose un marché : Kristy devra rentrer en contact avec les défunts et les obliger à lui livrer la prophétie concernant le seigneur des ténèbres et Harry Potter. Snowshoe, qui estime qu'elle n'a plus rien à perdre, accepte sans comprendre les réels enjeux de ce marché ni les conséquences qui pourraient en découler.
Kywin : Merci beaucoup ! J'essaie que l'écriture ne soit pas trop lourde mais quand je relis les chapitres précédents je suis horrifiée ^^ J'ai pris plus de soin à rédiger celui-là.
Mimee95 : Merci pour ta review ! C'est vrai que Melinda est le genre d'histoire qui m'inspire beaucoup. Hm, tu m'avais dit de me dépêcher, mais pas trop quand même… Mais bon, j'ai fini par l'écrire hein ! ^^ Bonne lecture.
Alysses-Keehl : Bonjour, ici la fan fiction. Je me suis sentie honorée quand ton regard m'a survolé, et suis fier de dérouler ce chapitre 7 devant toi.
Retour de l'auteur : Au départ Avery ne devait être présent qu'au premier chapitre, mais je m'y suis attachée ^^ Merci pour tes encouragements.
Chacha : la voilà, la voilà, la voilà pour te servir ^^ Merci J
Roselia001 : Eh oui elle a 16 ans. Je pensais même lui en donner 14 mais je trouvais qu'avec la perversité des Mangemorts, qui va aller en grandissant, c'eut été un peu trop malsain ^^ J'espère que tu prendras plaisir lire ce chapitre !
Sans plus attendre, voici le chapitre 7 ! Pour me faire pardonner je l'ai fait long !
Une chose glacée se posa sur le visage de Kristy qui se réveilla en sursaut, grimaçante. Sa tête la faisait atrocement souffrir. Elle voyait flou et battit des paupières pour chasser cette impression. La jeune fille était allongée à même le sol. Avery, penchée au-dessus d'elle, lui épongeait le front avec un essuie de bain blanc. La jeune fille remarqua que le tissu était rouge de sang.
—Qu'est-ce que… S'étrangla-t-elle.
—Calme, jeune fille. Tu t'es cassé la figure mais rien de sérieux, rassure-toi, expliqua Avery en posant une main apaisante sur sa joue.
Kristy, encore un peu sonnée, laissa retomber sa tête au sol.
— Qu'a dit le… Le…
—Le maître, lorsque tu n'es pas venue ? Il n'était pas très content, c'est le moins que l'on puisse dire.
Il replongea l'essuie dans un récipient rempli d'eau.
—Quel âge as-tu ? Demanda-t-il à Kristy.
Celle-ci revécut le désagréable moment de sa première entrevue avec le Lord, durant laquelle lui avait posé exactement la même question.
—Seize ans. Dix-sept dans un mois.
—Vraiment ? S'étonna le Mangemort. Je t'en donnais à peine douze.
—Et vous ?
—vingt-six.
Kristy songea confusément qu'il était très facile de converser avec son « gardien ». Il était surtout réconfortant que l'homme réponde à ses questions et la traite comme une humaine, non comme un animal repoussant.
Elle se laissa nettoyer le visage, ce qui était plutôt agréable. Avery l'aida ensuite à la relever. Remarquant sa réticence, il la rassura.
—Tu n'iras pas voir le Maître immédiatement. Je pense même qu'il ne te rappellera pas avant demain.
Une fois que Kristy fut debout, Avery tourna les talons et se dirigea vers la porte, laissant le tissu ensanglanté dans l'eau.
Kristy hésita à lui demander de rester puis, se rappelant qu'il avait tenté de la découper en morceaux il y avait de cela moins d'une semaine, préféra s'abstenir. Elle se laissa tomber dans son lit, n'ayant rien d'autre à faire.
La jeune fille n'était pas fatiguée. Elle aurait bien voulu lire, broder, dessiner ou ce genre de choses, mais il n'y avait rien de tout cela ici. En plus, elle commençait à avoir faim. Kristy se mit debout sur son lit pour regarder la lune à travers la petite fenêtre grillagée, songeant à Maximilien et sa mère.
—S'il vous plaît ! Gémit Kristy alors que le seigneur des ténèbres lui avait assené un puissant doloris.
—Je te dis de les rappeler !
—Mais... Ils ne répondent… pas aux… Questions, répondit-elle d'une voix chevrotante, les larmes aux yeux.
—Obéis-moi, au lieu de discuter. Je n'ai guère de patience…
A cette phrase lourde de menaces, la prisonnière n'eut d'autre choix que d'accéder à son souhait.
—Es… Es… Esprits, êtes-vous…
—Appelle-en seulement un, dit Lord Voldemort d'une voix sèche, comment veux-tu comprendre quoi que ce soit s'ils sont plusieurs ?!
—Esprit, es-tu… là ? Répéta lentement la jeune fille en fermant les yeux.
Une dizaine de voix jaillirent en même temps du néant et de nombreuses mains s'abattirent sur ses épaules, chacun la tirant vers lui pour capter son attention.
—T…Taisez-vous je veux parler à un seul… d'entre vous. Un seul.
Le brouhaha diminua un peu pour reprendre de plus belle. Les esprits se disputaient pour savoir qui allait prendre la parole. Au bout d'une minute Kristy, voulant mettre un terme au plus vite à tout cela, choisit elle-même celui qui serait son interlocuteur.
—Toi… Toi, avec le manteau déchiré… Désigna-t-elle de son doigt tremblant.
Les autres esprits poussèrent des cris indignés en direction de l'homme vêtu comme un paysan du moyen-âge.
—Taisez-vous, ordonna Kristy d'une voix ferme, retrouvant peu à peu contenance.
Jamais les apparitions n'étaient restées si longtemps sans qu'elle ne fasse un malaise.
L'homme au manteau déchiré s'avança vers elle.
—Ecoute mon récit, dit-il sur un ton dramatique.
—Non, je dois vous demander…
—Ecoute mon récit, insista-t-il sans l'écouter.
—Je…
Une idée germa dans son esprit.
—Je vous écoute, seulement si vous me promettez de m'écouter ensuite, c'est d'accord ?
Le fantôme sembla réfléchir.
—Entendu, fit-il enfin.
Kristy eut un soupir soulagé. Avec un peu de chance, elle aurait tout de suite les informations qu'elle voulait, et n'aurait pas à recommencer pareille expérience. Le fantôme avait fermé les yeux, semblant fouiller dans sa mémoire ancestrale, puis prit la parole :
—Il y a fort longtemps de cela, ma sœur et moi vivions dans une famille de paysans.
Un jour je me suis moquée d'elle avec d'autres garçons du village, car elle avait perdu ses deux dents de lait à l'avant. Aline a couru dans les bois pour ne plus nous entendre. Le soir venu elle n'était toujours pas rentrée, je l'ai cherchée partout. Nous ne l'avons retrouvée que le lendemain matin, le corps à moitié dévoré. Ses bras, sa tête et ses jambes avaient disparus. Je ne me suis jamais remis de la mort de ma sœur. J'ai cherché toute ma vie la bête coupable de ce crime, mais jamais je n'ai pu trouver la moindre piste.
Même dans la mort je cherche toujours cette créature, et n'aurai la paix que lorsque j'aurai élucidé le mystère…
—Je… Je vois, fit Kristy avec un haut le cœur, car l'esprit lui montrait la scène en plus de la raconter, et l'image de sa sœur démembrée était particulièrement horrible.
—Pose-lui la question, ordonna Voldemort d'une voix aigüe.
Kristy ne savait pas vraiment comment formuler sa requête, elle ne savait même pas exactement ce qu'elle cherchait.
—Savez-vous donner des prémonitions… Des visions, plutôt, aux gens ?
—Tous les fantômes le peuvent, dans une certaine mesure. Répondit celui-ci.
Kristy fut terriblement soulagée. Elle allait le faire dire ce que le seigneur des ténèbres voulait savoir, et serait libre avant la fin de la journée !
—Pouvez-vous me dire… Si vous connaissez la prophétie à propos de… Du seigneur des ténèbres et un certain Harry Potter ?
—Je ne la connais pas, mais peut la retrouver.
—Vraiment ?! S'exclama Kristy avec ravissement, oubliant presque qu'elle avait un mort en face d'elle et qu'un cercle d'esprits refrognés avaient pris place tout autour d'eux.
—Oui. Il faut pour cela que je retrouve l'âme qui a donné cette prophétie aux humains, répondit-il sur un ton épuisé, comme s'il était sur le point de s'endormir.
—Le ferez-vous ?
—Trouve la bête qui a tué ma sœur, je te dirai ce que je sais.
Un voile noir tomba sur les espoirs de liberté de Kristy. Comment pourrait-elle retrouver l'assassin d'Aline ? Et si elle faisait semblant de chercher puis racontait un mensonge à son frère ? S'en rendrait-il compte ?
—Si tu me dis la vérité, poursuivit le fantôme d'un ton menaçant, alors je disparaîtrai au bout de quelques minutes. Si ce n'est pas vrai, je te hanterai jusqu'à la fin de tes jours.
—Mais comment voulez-vous que… Ce n'était pas prévu ! Vous avez menti !
—J'ai dit que je t'écouterai. Pas que je te répondrai.
—Un autre d'entre vous sait-il quelque chose à propos de cette histoire ? S'écria Kristy à l'adresse des autres esprits présents.
—Si tu retrouves ma mère…
—Alors, découvre l'endroit où mon corps est enterré…
—Va m'excuser auprès de l'épouse de l'homme que j'ai tué…
Kristy serra les dents. L'inquiétude la reprit à nouveau.
—Je vais faire mon possible, dit-elle au fantôme au manteau déchiré.
Alors, comme un seul homme, les esprits errants disparurent dans un nuage de fumée.
—Eh bien? Dit Voldemort d'une voix impatiente.
Kristy n'osa pas relever les yeux vers lui.
—Il ne voudra me répondre que si je lui rends un service.
—Un service ? S'étrangla le mage. Quel service ?
—Il veut que je retrouve… La bête qui a tué sa sœur.
Le seigneur des ténèbres ouvrit les yeux de stupeur, puis son regard se chargea de colère.
—Comment serais-ce possible ? Sais-tu seulement quel est son nom?
—Antoine Midelhox, dit Kristy, sans savoir d'où cette certitude lui était venue.
—Que sais-tu à son sujet ?
—Rien, je ne sais rien du tout, avoua-t-elle d'une voix blanche.
Elle parvint à lever son regard vers lui et, voyant l'air profondément contrarié du maître, ajouta précipitamment :
Mais peut-être y a-t-il une vieille légende à propos d'une bête, quelque part dans la région ?
—Je n'en ai jamais entendu parler.
Lord Voldemort se tut, pensif. Kristy attendait avec impatience qu'il la renvoie dans sa chambre, car il ne fallait pas être devin pour deviner que l'homme-serpent n'appréciait guère se faire forcer la main par un fantôme. Soit il acceptait de partir à la recherche de la bête, soit il renonçait et ne saurait jamais la prophétie.
—Est-ce que cela en vaut bien la peine ? Dit-il finalement, plus à lui-même qu'à sa prisonnière.
Le sang de la jeune fille quitta son visage. S'il renonçait, il la tuerait, elle le savait. Faisant preuve d'une audace qui l'étonna elle-même, elle déclara d'un ton assuré :
—Vous aurez ce que vous voulez. Il l'a promis.
Voldemort ricana.
—Un mort peut promettre n'importe quoi, il n'a quand même plus rien à perdre.
Kristy dut admettre que sa remarque n'était pas dénuée de sens, et réfléchit à toute allure au moyen de le convaincre qu'il fallait faire confiance à Antoine Midelhox. Mais son entrevue avec les revenants l'avait passablement fatiguée et elle ne parvenait pas à se concentrer.
—Peut-être qu'en étant plus malin que lui, nous saurions nous assurer qu'il ne nous joue pas un mauvais tour.
—Expose ton idée.
—Je ne sais pas trop… Ne lui donner l'histoire que lorsqu'il aura ramené l'esprit qui a annoncé la prophétie. Sinon, Midelhox risque de trouver la paix avant d'avoir eu le temps de chercher le fantôme qui vous intéresse.
—De toute façon ce n'est pas comme s'il y avait une autre solution, siffla Voldemort avec contrariété. Très bien, je ferai ce qu'il faut pour élucider cette histoire…
Kristy se releva avec un soulagement visible. Le maître des lieux lui fit signe de disparaître de sa vue, ce qu'elle s'empressa de faire.
—Mais, Snowshoe, je n'essaierai qu'une fois, lui glissa-t-il à l'oreille alors qu'elle avait la main sur la poignée.
Sans même se retourner Kristy se jeta dans le couloir et referma vivement la porte derrière elle, frissonnante du souffle glacé qui c'était abattu dans son cou.
—Tu m'as l'air plus en forme que lors de ta dernière entrevue, dit Avery qui l'attendait, assis sur la première marche de l'escalier qui menait au second étage. Elle vint le rejoindre, les jambes flageolantes, et se laissa tomber à côté de lui.
—Je ne sais par quel miracle, parce qu'il n'est pas très content.
Avery eut un sourire en coin et dit à mi-voix :
—Il n'est content que lorsque son maudit serpent vient lui réclamer des caresses.
—Il a un serpent ?! S'exclama Kristy.
Avery se raidit et lui plaqua vivement une main sur la bouche.
—Moins fort, grogna-t-il en jetant une œillade inquiète vers la porte.
—Il a un serpent ? Répéta-t-elle dans un murmure.
—Ce n'est même plus un serpent à ce stade, mais un buffle.
Kristy rit à cette comparaison. Ce n'était pas forcément très drôle, mais le stress qu'elle avait ressenti devant le Lord avait été si intense qu'il fallait qu'elle l'évacue. Avery roula des yeux.
—Par merlin Snowshoe, Tais-toi !
Le Mangemort se remit sur ses pieds et l'entraîna vers sa chambre, aussi vite que les jambes de la captive le pouvaient.
Ils venaient de mettre pied sur le palier que la porte du salon s'ouvrit, et une grande femme aux allures de diva et à l'épaisse chevelure noire en désordre en sortit. Elle s'arrêta en voyant arriver Avery et Kristy.
—Tiens, tiens, tiens, qui avons-nous là ? Caqueta Bellatrix en imitant la voix d'une gamine.
Kristy se raidit.
« Cette femme me hait », devina-t-elle aussitôt.
—C'est Snowshoe, lui apprit le Mangemort d'un ton sec en voulant la contourner.
—Oh là, doucement mon mignon… Tu oublies à qui tu parles, minauda-t-elle en l'arrêtant du tranchant de sa baguette magique.
—Je dois la ramener dans sa chambre au plus vite, ordre du maître.
—Parce que cette créature a droit à une chambre ? Renifla la Mangemorte avec dédain. Tu le dois sans doute au fait que tu sois ma cousine.
« Quelle arrogance ! » persiffla Avery au fin fond de son esprit.
Kristy ouvrit de grands yeux. Cette femme, sa cousine ? Bellatrix dut voir son étonnement car elle poursuivit :
—Nous étions de grands amis, moi et ton père.
« Tout s'explique » Songea Kristy en croisant son regard démentiel.
—S'il te plaît Bellatrix, le Maître ne veut pas qu'on lui adresse la parole, inventa le Mangemort en essayant de se remettre en route.
Le bras droit du Lord haussa les épaules, reniflant de nouveau. Elle se pencha vers Kristy, qu'elle dépassait d'une bonne tête, pour la détailler de haut en bas. Bellatrix pinça ses joues maigres.
—Merlin que tu es laide.
La Mangemorte ricana et continua son chemin en bousculant Avery au passage. Bellatrix ne leur accorda plus le moindre regard, ce qui ne fut pas le cas des deux autres qui la regardèrent monter l'escalier et disparaître en direction du bureau de Voldemort.
—Que la peste l'emporte, celle-là, la maudit Avery.
Il tira sa captive dans le salon et l'aida à grimper les escaliers jusqu'au dernier étage où ils avaient tous deux leurs appartements.
—Qui est cette femme que nous avons croisée dans le hall ? S'enquit-elle pour gagner du temps avant que le Mangemort ne l'enferme à nouveau.
—Bellatrix Lestrange. Le bras droit du maître. Elle est complètement cinglée.
—Il m'a semblé, en effet.
—J'espère pour toi que ce n'est pas à elle que le maître confiera la tâche de te tuer.
Kristy déglutit.
—Le seigneur des ténèbres ne tient-il pas ses promesses ? fit-elle avec inquiétude. Il m'a promis qu'il me relâcherait si j'obtenais ce qu'il voulait.
—Si tu y arrives. Rien n'est encore joué. Le maître tient toujours ses promesses… Mais je ne crois pas qu'il ait précisé dans quel état tu sortirais d'ici.
Le Mangemort la détailla des pieds à la tête avec un sourire qui ne présageait rien de bon.
—Ne t'en fais pas, mon chaton. Si c'est moi qu'il envoie pour te tuer, je te promets que tu finiras ta vie en beauté.
Avery éclata d'un rire sardonique en voyant Kristy agripper les pans de sa robe avec frayeur et claqua la porte, son rire continuant de résonner dans le couloir.
Kristy se laissa tomber sur la chaise du bureau, contemplant ses mains d'un air accablé.
—Dieu, faites que ce monstre résolve le mystère d'Antoine Midelhox…
Pour rien au monde, elle ne voulait mourir ici, dans ce manoir.
Lorsqu'il fut passé vingt-deux heures Kristy commença vraiment à avoir faim. Elle appela Avery mais il ne lui répondit pas. Pourtant, elle savait que l'homme était là. Les petites boules de lumière verdâtres flottaient dans le couloir, indiquant que ceux qui les avait invoquées n'était pas loin.
La chambre de la jeune fille n'avait pas de lampe. Les lueurs vertes filtrant par-dessous la porte ne la rassuraient pas, bien au contraire, il lui semblait qu'elles annonçaient une menace. Kristy s'était rassurée en songeant que les esprits n'avaient pas de raison de venir l'ennuyer avant que l'affaire Midelhox soit résolue.
Soupirant, elle se laissa tomber la tête dans l'oreiller. Le mieux était encore de dormir pour ne pas sentir la faim qui la taraudait.
Quelqu'un retourna brusquement son matelas et Kristy tomba tête première sur le parquet, son nez émettant un craquement sonore. Elle glapit en sentant un liquide chaud et poisseux s'en déverser et se releva d'un bond. Avery, le matelas en main, lui souriait de toutes ses dents pointues de félin.
—Mais vous êtes fou ! S'exclama-t-elle en tentant d'empêcher le sang de couler à l'aide de sa manche, qui se retrouva maculée en un instant.
—Le maître t'appelle, chantonna gaiement le Mangemort en lui balançant le matelas à la figure, manquant de la faire tomber à nouveau. Elle l'évita de justesse et il alla s'écraser contre la commode, renversant la cruche qui y était posée et qui alla se briser au sol.
Les yeux verts du Mangemorts la fixaient d'un air démentiel. Kristy comprit qu'il n'avait plus tous ses esprits.
—Mon nez ! Regardez ce que vous avez fait ! Gémit-elle.
— Ça pique, pas vrai ?
Kristy chancela. S'être fait réveiller aussi brusquement lui avait donné une féroce migraine et elle n'avait jamais pu supporter la vue du sang.
—S'il vous plaît, réparez-le !
Avery lui attrapa le menton, sans se soucier de l'hémoglobine qui le recouvrait.
—Je te trouve très jolie en rouge, susurra-t-il en approchant ses lèvres de son cou comme s'il voulait s'abreuver de son sang. Elle tenta de s'écarter mais il resserra sa prise. Le Mangemort resta quelques secondes à la regarder droit dans les yeux, puis sortit sa baguette et la pointa vers la figure de la jeune fille.
—Episkey.
Son nez émit un craquement tandis qu'il se remettait en place et Kristy s'écarta vivement, tremblante.
—Vous n'êtes… Qu'un vieux cinglé lunatique !
—Vieux moi ? Ce n'est pas très gentil. Je n'ai jamais que dix ans en plus que toi.
Le Mangemort lui attrapa le poignet et la traîna dans le couloir. Kristy n'avait aucune envie de le suivre et tenta de se raccrocher à tout ce qui lui tombait sous la main, c'est-à-dire pas grand-chose. Elle agrippa le chambranle de la porte mais ses doigts poisseux glissèrent dessus et elle perdit prise.
Le cœur de Kristy rata un battement quand elle comprit que le Mangemort la tirait vers sa propre chambre.
—Où allons-nous ?! Demanda-t-elle d'une voix blanche.
—Te faire un brin de toilette, répondit l'homme d'une voix tranquille. Je te trouvais trop propre, c'est pour ça que j'ai essayé de te casser le nez. Avec succès, je suis content.
—Vous êtes fou.
—Tu l'as déjà dit.
Kristy ferma les yeux de soulagement. A un moment, elle s'était imaginé le pire. Avery poussa la porte et elle se retrouva dans une chambre qui lui coupa le souffle, pas tant par sa grandeur mais par les centaines de pierres précieuses multicolores qui décoraient les étagères et que le soleil faisait briller de mille feux, baignant la pièce de petites taches colorées.
Avery l'arrêta net alors qu'elle n'avait pas encore fait trois pas.
—Stop ! Tu vas salir mon tapis.
D'un coup de baguette l'homme ferma la porte à double tour. Il eut un second mouvement du poignet et Kristy sentit ses pieds décoller du sol. Elle se crispa tandis que le Mangemort la faisait léviter jusqu'à une ouverture située entre deux étagères. La porte était ouverte, laissant apercevoir une baignoire. Elle sentit le parquet rentrer en contact avec ses orteils et se posa en douceur, soulagée. Kristy était consciente d'avoir eu l'air ridicule de voler ainsi dans la pièce, sa robe de nuit blanche couverte de sang.
—J'imagine que tu sais comment la douche fonctionne ? Ironisa Avery comme s'il avait à faire à une demeurée.
Elle lui lança un regard noir en guise de réponse. Comme elle ne semblait pas décidée à avancer, le Mangemort la poussa sans ménagement dans la salle de bain, tentant une nouvelle fois de la faire tomber. Kristy s'y était attendue et se rattrapa au lavabo.
La jeune fille allait se retourner pour lui dire sa façon de penser quand elle sentit Avery lui écarter les cheveux et déposer ses lèvres humides entre ses deux omoplates. Kristy se raidit.
—Tu as cinq minutes, mon chaton. Si tu es en retard, je viendrai te sortir, souffla-t-il à son oreille.
Le Mangemort ricana. Kristy n'osa se retourner que lorsque la porte claqua, indiquant que l'homme était sorti.
C'était la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures que son geôlier lui lançait des allusions qui n'étaient absolument pas pour rassurer sa captive. Ne désirant absolument pas qu'il mette ses menaces à exécution, Kristy se dévêtit le plus vite qu'elle put et se précipita sous l'eau agréablement tiède. Elle n'en profita tout de fois pas, la gorge serrée.
Elle avait trouvé Avery sympathique la veille au matin. Kristy se doutait que les nombreux mariages consanguins étaient probablement à l'origine des crises de folie du Mangemort. Le seul point positif était que sa démence semblait passagère et loin d'être à un stade avancé, aussi pria-t-elle intérieurement pour que celle-ci ne dure pas trop longtemps.
Kristy se hâta de s'habiller avec les vêtements propres qui avaient été déposés à son intention sur le meuble. Elle était en train d'enfiler sa jupe quand on frappa à la porte, une fois. Puis deux.
—…9, 8,…
L'homme comptait les secondes qu'il restait à Kristy avant qu'il ne rentre dans la salle de bain. Son rythme cardiaque s'accéléra et elle eut juste le temps de mettre son débardeur alors qu'il entrait. Le Mangemort fronça les sourcils, apparemment contrarié de la voir prête.
Elle releva le menton de défi et Avery haussa les épaules.
—Si tu crois que j'avais envie de voir nue tu te trompes. Tu n'es pas assez jolie, et tu n'as pas le corps d'une femme.
Kristy se hérissa et croisa les bras sur sa poitrine inexistante.
—Ça vous amuse de dire ça ?
—La vérité est toujours dure à entendre, pas vrai mon chaton ?
—Vous êtes ignoble ! Cracha-t-elle.
Le Mangemort lui offrit son sourire carnassier.
—Je sais. Ca me plait.
Il s'écarta de la porte pour la laisser passer mais Kristy ne bougea pas. Il claqua la langue, contrarié.
—Viens prendre ton petit déjeuner, au lieu de rester bêtement là.
La jeune fille hésita puis s'avança à contrecœur. Elle avait trop faim pour se rebeller. Kristy le suivit docilement jusqu'à une petite table située près de la porte d'entrée et sur laquelle se trouvait, à sa grande surprise, des croissants chauds.
—C'est pour moi ? Demanda-t-elle avec hésitation.
C'était bien loin du pain sec auquel elle s'attendait. Mais n'avait-elle pas reçu un repas succulent de la part du Mangemort lors de sa première nuit hors du cachot ?
Avery hocha la tête en guise de réponse et Kristy se retint de se ruer vers la nourriture. Au lieu de cela, la dernière des Snowshoe s'assit de la manière la plus digne qu'elle put et entama avec lenteur le contenu du plateau d'argent posé devant elle.
Le Mangemort ne vint pas manger avec sa captive. Il attendait qu'elle termine son petit déjeuner, le dos contre le mur. A chaque fois qu'il détournait son regard pour aller le perdre au-delà de la fenêtre, Kristy en profitait pour engloutir une énorme bouchée de croissant.
—Bon, ça y est ? Le maître t'attend, s'impatienta-t-il au bout de quelques minutes.
Kristy grimaça. Elle n'avait pas la moindre envie de revoir le seigneur des lieux.
—Que me veut-il ? Je ne peux rien faire de plus pour lui, pour l'instant.
—Tu n'auras qu'à lui demander. Debout.
—J'avais fini de toute façon, bougonna-t-elle quand elle vit le plateau et le bol de chocolat chaud se volatiliser.
Avery lui attrapa le poignet mais elle s'extirpa de son emprise, peu encline à être poussée dans les escaliers par son geôlier.
—Je sais marcher toute seule.
Le Mangemort posa un doigt sur les lèvres de la jeune fille, l'œil mauvais.
—Attention à ta langue, mon petit chaton… Je suis capable du pire quand je me sens insulté… Ton bras.
—Mon bras ?
— Donne-le moi.
Kristy s'exécuta sans aucun entrain. Avery lui serra le bras de sa poigne puissante, enfonçant ses ongles pointus dans sa chair dans le but évident de lui faire mal. La jeune fille serra les dents de douleur mais ne protesta pas, par fierté.
Comme les fois précédentes ils traversèrent le hall d'entrée et grimpèrent les escaliers jusqu'au premier étage. Mais au lieu de tourner à droite ils montèrent jusqu'au second. Si Kristy en fut intriguée elle ne demanda aucune explication au Mangemort, butée de s'être fait traiter aussi durement depuis son réveil.
Avery toqua à la première porte qu'ils rencontrèrent, face aux marches. La porte était beaucoup plus grande que celles que Kristy avait eu l'occasion de voir dans le manoir.
—Excusez-moi maître, je vous amène Snowshoe.
—Qu'elle entre, ordonna la voix glacée de Lord Voldemort de l'autre côté de la porte.
Avery la poussa sans plus de ménagement dans l'ouverture et claqua la porte derrière elle, au grand désespoir de cette dernière. Kristy aurait espéré que son geôlier, aussi fou soit-il, resterait avec elle.
La jeune fille se trouvait dans une bibliothèque aux murs littéralement tapissés de livres. La pièce était plus longue que large et percée de nombreuses fenêtres à croisillons qui allaient du sol jusqu'au plafond.
Une longue table décorée d'une mappemonde en son milieu faisait le centre de la pièce. Voldemort y était assis tel un empereur, dos à la fenêtre, une quantité impressionnante de livres devant lui. Il releva les yeux du parchemin qu'il était en train de lire pour la regarder.
—Vous m'avez demandée… Milord ? Dit-elle, hésitante quant à la manière de l'appeler.
—Viens t'asseoir.
C'était un ordre et Kristy obéit sans broncher, se glissant sur le siège qu'il lui avait indiqué du menton, juste en face du sien. La jeune fille serra ses genoux en dessous de la table, tentant de conserver son calme. On disait Voldemort effrayant mais il était bien plus que cela. Le serpent était simplement inhumain et il terrifiait Kristy par sa simple présence, bien qu'il ne semble pas avoir de mauvaises intentions la concernant… Pour l'instant.
Le seigneur des lieux poussa trois ouvrages devant elle avant de se replonger dans son parchemin. Kristy les regarda un instant sans savoir qu'en faire.
—Je dois… Chercher quelque chose à propos de Midelhox ? Demanda-t-elle timidement.
—Evidemment, siffla Voldemort. Applique-toi, tu as ta vie entre tes mains.
Kristy ouvrit le premier livre de la pile, les mains tremblantes. Evidemment, elle aurait dû se douter que le mage noir n'allait pas s'amuser à éplucher tous les bouquins de la bibliothèque seul.
Tu as ta vie entre tes mains.
La jeune fille frissonna, comprenant parfaitement la signification de ses paroles lourdes de menaces. S'ils ne trouvaient rien ici, s'en était fini d'elle. Kristy eut la vision d'une Bellatrix réjouie qui la dominait de toute sa hauteur, le bout de sa baguette rougeoyant du doloris qu'elle allait lui infliger.
« Trente histoires de disparitions mystérieuses en pays Anglais. » Lut-elle sur la couverture rouge. Le livre était impeccable, il était fort probable qu'il n'ait jamais servi.
Ouvrant l'ouvrage, Snowshoe parcourut la table des matières, tâchant de se concentrer. Mais la présence de Voldemort si près d'elle la rendait nerveuse. La jeune fille n'avait qu'à relever les yeux pour voir chaque détail du visage du seigneur des ténèbres. Ses yeux rouges aux pupilles de chats glissaient d'une ligne à l'autre avec une rapidité surprenante. Il tourna la page, la faisant sursauter, et elle replongea le nez sur son propre livre, décidée à faire comme s'il n'était pas là.
Une heure passa, puis une autre. Ils n'avaient pas prononcé le moindre mot. L'air était lourd de la présence écrasante du lord et du malaise grandissant de Kristy. Elle avait parcouru une bonne vingtaine de livres sans rien trouver qui ait pu l'aider. Repoussant le dernier ouvrage consulté, la jeune fille se leva prudemment de son siège, désirant aller inspecter les rayonnages.
Voldemort ne réagit pas en entendant sa chaise racler le sol, aussi estima-t-elle qu'il l'autorisait à parcourir les milliers de livres qu'il possédait.
Des petites plaques d'or indiquaient les différentes catégories d'ouvrages, en passant de la géographie aux romans historiques. Kristy fut attirée par l'une des inscriptions gravées sur ses plaques et qui portait le nom de spiritisme. Les bouquins à ce sujet occupaient un compartiment, ce qui était peu en comparaison des traités de botanique qui en remplissaient trois à eux seuls.
La jeune fille allait se saisir de l'un d'entre eux lorsqu' elle se ravisa. Elle était presque sure que le lord n'aurait pas été ravi de la voir s'écarter de leur recherche sur Midelhox.
A regrets, elle délaissa le rayonnage bien que les titres en fussent alléchants.
Comme Kristy n'avait jamais eu le droit de sortir, la lecture avait été sa seule occupation du temps où elle était encore chez ses parents, et elle avait dévoré romans après romans. Sa captivité remontait à moins de deux semaines, mais la jeune fille avait l'impression que ça faisait déjà un mois qu'elle était enfermée au manoir.
Soudain, elle songea à sa mère. La seule personne qu'elle aimait et qui l'aimait en retour. A présent, Kristy n'avait personne d'autre sur qui compter hormis elle-même. Ignorant les larmes qui lui piquaient les yeux, Snowshoe empila quelques livres dans ses bras provenant de la catégorie « histoire du moyen-âge». Le lord et elle en avaient déjà lu quelques-uns mais elle soupira en voyant la quantité d'ouvrages qu'il leur restait à consulter sur le sujet.
« Il y a peu de chance que cette disparition soit mentionnée dans un livre, ils ne savaient quasiment pas écrire à l'époque», songea-t-elle avec amertume. « Sans compter que le moyen-âge a duré dix siècles ».
Néanmoins, elle refusa de se laisser abattre et retourna s'asseoir, posant sa pile de bouquins devant elle. Kristy s'était arrangée pour que l'amas de livres soit assez haut pour la cacher au regard de Voldemort avant de reprendre sa recherche.
Il devait être midi quand Voldemort détacha enfin ses yeux des pages, l'air mécontent.
—J'en ai assez, lui dit-il.
Kristy se raidit derrière son mur de papier. Renonçait-il déjà ?
—Nous reprendrons cela plus tard, poursuivit l'homme serpent en se levant.
La jeune fille se leva à son tour, ne sachant pas trop si elle devait sortir où s'il allait appeler Avery pour venir la chercher. Voldemort coupa court à son hésitation en la congédiant d'un geste sec de la main. Kristy s'inclina maladroitement avant de filer hors de la pièce.
Lorsqu'elle ouvrit la porte, il n'y avait personne pour l'attendre dans le couloir. En fait, il n'y avait absolument aucun Mangemort en vue.
Le regard de la captive fut irrésistiblement attiré vers la porte. Elle avait vu le jardin depuis sa fenêtre et savait qu'il y avait de nombreux buissons derrière lesquels elle pourrait se réfugier au fur et à mesure de sa progression vers le portail. Mais c'eut été du suicide de tenter une évasion.
Non, il fallait qu'elle tente le coup. Au moins essayer. Kristy n'avait rien à perdre, le seul risque était qu'elle se heurte à un mur l'empêchant de continuer. Regardant par-dessus son épaule pour s'assurer que Voldemort ne l'avait pas suivie, elle descendit sur la pointe des pieds l'escalier jusqu'au hall d'entrée.
A suivre...
La bonne nouvelle, c'est que le chapitre 8 est presque terminé. Je le posterai le vendredi 13. (Une date bien prometteuse, mouahaha )
A vos reviews ^^