Bon, je vais essayer d'être brève. J'ai découvert Stargate Atlantis lors de sa rediffusion cet été. Depuis, j'ai des trucs qui me trottent dans la tête, ça m'énerve, et du coup je les fais sortir à grand renfort de pages world. Seulement voilà, je suis loin d'avoir le talent de certaines auteurs sur ce site, qui vous balancent des fictions super bien ficelées post saison 5. Je vais être honnête, la mienne est juste une grosse excuse pour mettre en scène mon perso préféré, Ronon Dex, même si l'histoire est plutôt centré sur mon OC ( j'ai beaucoup de mal à rentrer dans la peau des personnages canoniques d'une histoire ).
Pour finir, j'ai beau me lire et me relire, il y a toujours des vilaines fautes qui m'échappent, je vous demande de m'en excuse d'avance.
Si malgré tout ça, vous vous lancez quand même, et bien… bonne lecture !^^
Chapitre 1
- Quelque part sur la Terre -
zombiesuperstar : Tu crois vraiment que je vais perdre mon temps avec ces losers ? Ça m'ferait mal !
Kourou Coucou : t'es dur, mec ! y 'en a 1 ou 2 qui sont corrects !
zombiesuperstar : on n'a pas la même notion du correct
Un bip alerta Coralie, et elle s'interrompit pour faire rouler son fauteuil jusqu'au deuxième écran d'ordinateur trônant à l'autre bout de l'établi encombré de fils, disques durs externes et autres claviers. La jeune femme se figea trois secondes devant ce que l'écran affichait, puis retourna vers le netbook où elle « chatait » et pianota fébrilement :
zombiesuperstar : je dois te laisser, ma mère m'appelle pour bouffer.
Elle ne prit pas la peine de lire la réponse de son correspondant, et refit la navette devant l'écran responsable de l'interruption. Il affichait une arborescence informatique dont le titre s'étalait en grosses lettres austères :
PROGRAMMESSTARGATE
STARGATE ATLANTIS
Avec une révérence quasi religieuse, Coralie prit doucement la souris et cliqua au hasard sur les liens qu'elle avait mis plus trois mois à traquer. Depuis que par défi, elle était parvenue à s'infiltrer dans un programme ultra sécurisé de la défense nationale, et qu'une séquence particulière avait attiré son attention. Trois mois qu'elle tentait d'accéder à ces données. Et voilà que ses efforts se trouvaient récompensés.
Elle ouvrit les dossiers. Et sa perception du monde qui l'entourait s'en trouva changée à jamais.
OoOoOoOoOoO
- Un an plus tard. -
« Oui, je sais, je devrais aller les voir plus souvent…
- C'est ce que tu dis à chaque fois, mais tu n'y vas jamais ! La semaine dernière, tout le monde était là, sauf toi ! »
Coralie se retint de soupirer et s'installa le long de la fenêtre ouverte, le dos contre l'encadrement, une jambe repliée laissant dépasser son genou dans le vide, l'autre pendant à l'intérieur. Le soleil chauffait agréablement ses bras nus, et elle laissa son regard se perdre dans la rue paisible, quatre étages plus bas. De sa main libre, elle jouait négligemment avec une mèche de ses cheveux noirs, héritage de son grand-père paternel né à Hong Kong, à qui elle devait aussi ses yeux légèrement en amande.
« Maman n'a rien dit, mais je sais qu'elle était furax ! » poursuivait son frère aîné au téléphone.
La jeune femme redressa sa jambe, le pied à plat sur le rebord de la fenêtre, amenant son genou au niveau de son nez, et grattouilla distraitement une tâche grise qui souillait son pantacourt beige.
« Promis, la prochaine fois, je viendrai… » marmonna-t-elle d'une voix morne.
Elle n'en pensait pas un mot. Les réunions familiales, très peu pour elle. Dernière née d'une fratrie de cinq enfants, seule fille, on aurait pu croire qu'elle serait automatiquement la chouchou de ses parents. Il n'en était rien.
Entre un père carriériste et une mère un brin tyrannique, Coralie ne s'était jamais sentie vraiment choyée. Qu'elle ait abandonné ses études d'architectures pour se lancer dans des cours de pilotage d'hélicoptère dans le but de monter sa propre société de baptêmes de l'air et vols touristiques ne lui avait pas vraiment fait gagner des points non plus. La jeune femme avait donc quitté le foyer parental et ponctionnait dans une partie des économies qu'elle avait amassées grâce aux anniversaires, Noëls et divers récompenses glanés tout au long de ses 22
printemps, en attendant de finaliser son projet. Economies assez substantielles, heureusement. Ça avait du bon, d'avoir une famille riche... mais elle entendait bien les fréquenter le moins souvent possible. Ses frères, beaucoup plus âgés qu'elle, mariés et pères de familles, l'intéressaient à peu près autant que le vendeur de journaux du coin. Ses neveux et nièces étaient de véritables terreurs plus capricieux les uns que les autres, qui lui collaient de féroces envies d'infanticides et de ligature des trompes.
Bref, la jeune femme se dit qu'il était temps de trouver une excuse pour couper court à cette passionnante conversation téléphonique.
Avant que Coralie ne choisisse un mensonge à peu près valable pour interrompre son interlocuteur, ( qui exprimait avec véhémence ses doutes quant aux vœux pieux de sa petite sœur ), son attention fut attirée par un véhicule qui se garait devant l'entrée de son immeuble. L'homme qui en sortit leva aussitôt la tête vers elle et croisa son regard. La jeune femme se glaça d'épouvante, et manqua perdre l'équilibre.
Ce n'est pas possible !
Elle quitta précipitamment son perchoir et coupa la communication sans prendre le temps de s'excuser. Tout en fourrant son téléphone dans sa poche arrière, elle se précipita dans la petite cuisine de son appartement. Elle ouvrit un placard et jeta sans précaution le sucre en poudre et les céréales qui s'éparpillèrent à ses pieds avant de prendre le gros aimant noir caché derrière. Se ruant dans la pièce où étaient branchés tous ses ordinateurs, elle le passa devant les appareils, le cœur cognant contre sa poitrine comme un oiseau affolé, tandis que son téléphone émettait allègrement la dernière chanson qu'elle avait téléchargée en sonnerie - probablement son frère qui la rappelait -.
Cela ne lui prit pas plus de quinze secondes. Sans perdre de temps, la jeune femme courut à la porte d'entrée de son appartement et sortit sur le palier. Après une courte hésitation, elle se dirigea vers l'issue de secours, et dévala l'escalier étroit. Son téléphone se tût.
« Arrêtez ! »
Coralie ne se retourna pas en entendant son poursuivant s'engager dans l'escalier à sa suite. Elle avait deux étages d'avance sur lui, et espérait que ce serait suffisant. Mais l'homme était rapide. Sa panique déjà démesurée grimpa d'un cran.
Elle déboucha dans la rue qui se trouvait derrière le pâté de maisons où la voiture s'était garée, talonnée par celui qu'elle avait reconnu comme étant le Lieutenant-Colonel John Sheppard, commandant en second de la cité d'Atlantis, dans la galaxie de Pégase.
« Hé ! Arrêtez ! » cria-t-il de nouveau, en pure perte.
Coralie agrippa en passant une haute poubelle en plastique vert et la fit tomber derrière elle. La jeune femme fut récompensée par un épouvantable bruit de chute suivi de jurons hauts en couleur. Elle ne prit pas la peine de se retourner et fila coudes au corps, slalomant entre les quelques passants étonnés qu'elle bousculait parfois dans sa précipitation. Le téléphone reprit son assaut musical. Sans ralentir, elle le sortit de sa poche arrière, le coupa et le glissa dans une de ses poches avant.
Alors qu'elle espérait contre toute attente parvenir à s'en sortir, la jeune femme interrompit brusquement sa course en gémissant : à une trentaine de mètres devant elle, dominant d'une bonne tête les citadins qui s'écartaient craintivement devant lui, se tenait l'improbable extraterrestre humanoïde Ronon Dex.
Cherchant une nouvelle issue des yeux, Coralie s'engouffra sur sa droite dans une petite ruelle déserte trop étroite pour que le soleil puisse y briller, et courut comme si elle avait le diable à ses trousses. Le souffle court, les poumons en feu, la jeune femme se sentait prête à battre tous les records du monde de vitesse s'il le fallait.
Pour arriver à un cul-de-sac.
Un mur de briques sales condamnait la rue, trop imposant pour espérer le franchir, mais, la rage au ventre, Coralie se rua tout de même dessus et sauta le plus haut possible. Ses doigts furent loin de ne serait-ce qu'effleurer le sommet de l'obstacle. Elle se réceptionna lourdement avec un grognement de frustration, tomba accroupie et se redressa vivement. Tournant le dos au mur, elle vit arriver l'extraterrestre, qui avait ralenti son allure, approchant d'un pas nonchalant à présent qu'elle n'avait plus moyen de fuir.
Il était… impressionnant. Les vêtements terriens qu'il portait, T-shirt noir et jean foncé, soulignaient son imposant gabarit, et la masse prodigieuse de ses cheveux emmêlés en dreadlocks était retenue en arrière par un lien qui paraissait en cuir. Il ne semblait pas armé, mais Coralie soupçonnait hélas que ça ne changeait rien quant à ses chances de lui échapper.
Refusant de s'avouer vaincue, elle fouilla du regard les immondices qui jonchaient la ruelle autour d'elle. Un chantier avait naguère été installé à cet endroit, probablement pour ériger ce foutu mur, et apparemment personne n'avait trouvé utile d'enlever les restes des travaux. La jeune femme aperçut une barre métallique à demi cachée sous un tas de gravats, et courut s'en emparer. Elle la brandit à deux mains, comme elle l'aurait fait d'un sabre, et se campa fermement sur ses deux pieds, les jambes à peine tremblantes.
Son poursuivant s'approcha d'elle et s'arrêta à trois mètres, un léger sourire ironique sur son visage dur.
Coralie avait étudié son dossier avec plus d'attention que celui des autres. Le sien, et celui de la femme, Tayla Emmagan. Les deux Pégasiens qui avaient rejoint la mission Stargate Atlantis. Les deux extraterrestres qui la fascinaient depuis presque un an. En toute franchise, la jeune femme aurait nettement préféré que l'exotique humanoïde reste une simple fiche descriptive plutôt que de le retrouver en chair, en os et en muscles devant elle.
Surtout dans ces circonstances.
Quelles étaient ses chances de vaincre en combat rapproché un type qui avait passé sept années de sa vie à se battre seul contre toute une race de vampires galactiques vicieux et sanguinaires ?
Pas bien grandes. Infinitésimales, autant ne pas se bercer d'illusions.
Coralie était d'ailleurs prête à laisser tomber son arme si son adversaire s'en trouvait une aussi, et à se rendre sans opposer de résistance pour éviter le risque de se manger une barre de fer dans les dents. Mais s'il restait désarmé… s'il restait désarmé, rien n'était perdu. Un miracle pouvait arriver. Et la jeune femme, douloureusement consciente que seul un vrai miracle pouvait la sauver, était disposée à prier tous les dieux qui daigneraient la prendre en pitié et consentiraient à lui donner un petit coup de main.
Malgré son apparence de brute épaisse, Coralie savait que Ronon Dex possédait une espèce de code d'honneur un peu désuet. Du moins c'était l'impression que donnait l'étude de son dossier psychologique. Peut-être cela incluait-il le fait de ne pas frapper une femme qui ne lui avait pas été présentée, même si elle était armée d'une barre de fer ? Peut-être qu'il n'allait pas riposter si elle l'attaquait. Peut-être qu'elle allait quand même pouvoir s'en sortir.
Peut-être que je crois encore au Père Noël. Au mois de juin. Ma pauvre fille.
Mais Coralie n'eut pas le temps de continuer à tergiverser : visiblement, l'extraterrestre n'était pas adepte des classiques américains où le méchant déblatère des phrases à n'en plus finir, racontant son enfance douloureuse, sa soif de conquête et le plaisir qu'il va prendre à faire souffrir son antagoniste. Non. Il était assurément plus pragmatique car il passa d'une immobilité totale à l'attaque de la jeune femme avec la rapidité d'un serpent. Surprise, elle n'eut même pas le temps d'ajuster son coup qu'elle était déjà désarmée et immobilisée dans une étreinte de fer, les bras encerclés, le dos plaqué contre le torse de son adversaire.
La stupeur la laissa sans réaction deux secondes, avant qu'elle tente de se libérer. Comprenant bien vite qu'elle ne parviendrait à rien par la force, elle opta pour une approche plus vicieuse - ce n'était pas pour rien que ses chers frères la surnommaient « la teigne »-.
Elle décrocha un violent coup de talon dans un des tibias du colosse, et eut la suprême satisfaction de l'entendre grogner de douleur.
Satisfaction de courte durée, puisque loin de la lâcher, Ronon Dex la poussa contre le mur de l'immeuble le plus proche, face en avant, la coinçant entre la façade et son propre corps, l'empêchant ainsi de recommencer ses ruades. Le tout sans la moindre délicatesse. Coralie sentit ses poumons violemment comprimés expirer d'un seul coup tout l'air qu'ils contenaient, sa poitrine s'écraser douloureusement et ses jambes se dérober sous elle tandis que des petites étoiles blanches dansaient bizarrement devant ses yeux.
Au temps pour le code de l'honneur du natif d'une galaxie lointaine, très lointaine.
Sans s'inquiéter outre mesure de l'état déplorable des côtes de son adversaire, le Pégasien desserra son étreinte et tourna la jeune femme groggy face à lui. Puis sans aucun effort, il la souleva et la fit basculer sur son épaule, lui arrachant un couinement plaintif.
« C'est bon, je l'ai, faites-moi revenir sur le Dédale » dit-il d'une voix de baryton.
Et Coralie connut sa première téléportation, dans l'élégante position d'un sac à patates.
La jeune femme ne réalisa pas immédiatement ce qui venait de lui arriver. Elle se demanda tout d'abord pourquoi la vue plongeante du trottoir gris sombre et sale qu'elle avait l'instant d'avant s'était changée en sol uniformément gris clair, et d'une propreté aseptisée.
La réponse n'eut pas le temps de lui venir que son ravisseur la remettait sur pied d'un mouvement brusque, et elle se retint à ses bras pour ne pas tomber. Et loin de le repousser, elle s'y agrippa de façon convulsive quand son regard se porta machinalement, au-delà de l'homme qui la soutint par réflexe, vers l'immense baie qui offrait à ses yeux le spectacle le plus stupéfiant, le plus incroyable et le plus magnifique qu'il lui avait été donné de voir.
Dans un état second, Coralie lâcha les bras auxquels elle s'accrochait et se dégagea doucement de l'étreinte du Pégasien, sans qu'il ne la retienne. Elle s'avança lentement vers la baie, comme en transe, la bouche formant un « oh » silencieux, les yeux agrandis d'émerveillement, oubliant de respirer. Au milieu du manteau noir de la nuit galactique parsemée d'étoiles, la planète Terre trônait, immense, majestueuse et belle à en pleurer, semblable à un fantastique joyau ocre, émeraude et saphir saupoudré de blanc. Coralie reconnut les continents américains, et son cerveau mis à rude épreuve fit enfin le lien.
J'étais là-bas. Je suis ici. Le Dédale. Téléportation.
… là, j'suis vraiment dans la merde.