"Come here
No I won't say please
One more look at the ghost
Before I'm gonna make it leave
Come here
I've got the pieces here
Time to gather up the splinters
Build a casket for my tears

I'm haunted
(By the lives that I have loved)
I'm haunted
(By the promises I've made)
I'm haunted
By the hallways in this tiny room
The echoes there of me and you
The voices that are carrying this tune"

Mercredi 11 janvier, 20h59, Commissariat Central, Lima Oh.

Paul pâlit. Il n'avait jamais entendu David parler comme ça. Cette voix, ce ton glacial. Cette rage à peine contenue.

Découvrir que David était gay avait été un choc. Il se demandait comment il allait annoncer ça à Iris : sa femme créait des outils pédagogiques pour la catéchèse ! Il lui faudrait de la patience, beaucoup de patience. Il leur en faudrait à tous les deux, le temps de comprendre, d'apprendre aussi. Réapprendre qui était leur fils. Paul était intimement persuadé que l'amour qui les liait tous, David, les jumelles, Iris et lui, pouvait venir à bout de tous les obstacles … mais pas de cette violence. Ils ne pourraient pas survivre à ça.

- Ils avaient compris que j'étais gay et … ça allait être comme à McKinley. Non, pire qu'à McKinley : là-bas, ils n'avaient eu que des soupçons. Ils ont dit que je devais passer un test pour … pour me mettre à l'épreuve. Ces petites ordures !

- DAVID ! L'admonesta Paul. Pas de grossièreté.

David se mit à rire. Un rire sinistre qui glaça le sang de Paul.

- Oh papa, je crois que j'ai un peu plus grave que ça à mon actif que des mots d'oiseaux, répondit David sur un ton ironique.

Oui, c'était vrai bien sûr mais Paul avait réagi instinctivement. Il se reprit.

- Donc, ces garçons t'ont demandé de faire quelque chose de … répréhensible, c'est ça ?

Un nouveau rire, étranglé cette fois, comme si David ne savait pas s'il devait rire ou pleurer.

- C'était simple, vraiment : il suffisait que je prouve que j'étais un des leurs, un mec, un vrai, le type de ceux qui hantent les couloirs de tous les lycées de cette belle nation, je suppose. Le type que j'ai essayé d'être pendant toutes ces fichues années. Et tu sais ce que je devais faire papa pour être « un homme » ?

Paul avait peur, il avait peur de ce que son fils allait lui dire parce qu'il savait que ça allait être terrible. Parce qu'il s'était trompé en fin de compte, la personne qu'il avait devant lui n'était plus un enfant : c'était un homme, un homme qui avait fait un choix et l'assumait comme tel. Et le cœur de Paul était pris entre fierté et peur. Quel était ce choix qui avait fait passer son fils d'adolescent à homme ?

- Faire couler le sang, Papa. Faire couler le sang de la personne la plus … la plus incroyable que je connaisse, la plus courageuse. La personne que -

- Que tu aimes, finit Paul qui voyait enfin les pièces de cet effroyable puzzle s'emboîter les unes dans les autres. Kurt ?

David, les larmes aux yeux, hocha la tête et baissa les yeux, son regard plongé dans son café froid.

- J'ai refusé. Bien sûr que j'ai refusé, ricana t-il, et cette fois, cette fois ça été si facile, si facile ! Kurt avait raison, tout vient en temps et en heure et c'était le bon moment. Le moment de vérité. J'ai refusé. Mais ça n'a pas suffit … ce n'était pas suffisant pour eux. Ce n'est jamais suffisant pour ce genre de type, j'en sais quelque chose j'ai fait partie de leur rang suffisamment longtemps. Ils voulaient leur minute de gloire, la victoire des gens normaux sur … sur ceux qu'ils voient comme des abominations.

David releva les yeux vers son père.

- Et ils l'ont eue.

Mercredi 11 janvier, 18h38, Lycée McKinley, Lima Oh.

- Coach, l'ambulance est arrivée. La police est là aussi, est-ce qu'on leur passe le relais ? Demanda Santana. Ils sont en train d'interroger David mais ces propos ne sont pas des plus cohérents, je leur souhaite bon courage pour en tirer quoi que ce soit. Il a juste confirmé qu'il avait attaqué ce pauvre type et …

Santana hésita.

- Lopez, nous n'avons pas toute la journée, grogna coach Sylvester. Et … ?

- … et il dit qu'il a réduit ce type en viande pour hamburger pour Kurt.

Sylvester fronça les sourcils.

- Pour Porcelaine ? Comment ça pour lui ? Ca veut dire quoi ? Je savais que j'aurais du descendre sur le terrain, les techniques d'interrogation de la CIA (7) sont dignes d'enfants de chœur mais ça aurait été largement suffisant sur un lycéen.

- Euh, je pense qu'il voulait dire qu'il l'a fait pour le venger, précisa Santana. Coach, je crois que nous devrions vraiment trouver Kurt … et vite.

- Becky !

- Oui, Coach.

- Je veux tout savoir sur ce qui se passe dans cette voiture de police !

- Ok, Coach.

Becky se tourna vers les cheerios qui étaient assis derrière les commandes.

- Sur haut parleur Coach dans 3, 2, 1 … maintenant ! Lança Becky.

Il y eut un grésillement puis plusieurs voix se firent entendre dans la petite pièce.

- Ne me dis pas qu'elle a piraté les lignes de la police ? Dit Mercedes estomaquée.

Tina secoua la tête.

- Je crois que cette femme est capable de tout. D'absolument tout, répondit-elle.

- Becky, je te confie la direction des opérations , annonça Sylvester. Je vais sur le terrain. Ce ne sont certainement pas ces imbéciles en uniforme à boutons dorés qui vont pouvoir retrouver Porcelaine. Humpf, ils ne trouveraient pas une grenade s'ils en avaient une sous le nez, la preuve : l'équipe de reconnaissance en est équipée. S'ils croient que je vais payer mes impôts ! Vous deux …

Sylvester pointait un doigt en direction de Mercedes et de Tina.

- … Vous venez avec moi. Q. tu rejoins Santana. Elle est avec Britany. Je ne voudrais pas qu'elle gâche mes précieuses munitions. Acheminer des grenades jusqu'à Lima n'est pas une mince affaire. Je pensais d'ailleurs utiliser les cheveux de Will Schuester pour ma prochaine livraison : espace garanti et chocs amortis par l'épaisseur.


- Comment pouvez vous être sûres qu'il est arrivé quelque chose à Kurt ? Tout ça parce qu'il a laissé son manteau dans les pissotières ? C'est débile. Putain, j'en reviens pas : pourquoi je vous ai suivis, marmonnait Puck. Et en plus, on était en train de les ratatiner ces pauvres nuls. Les filles et leurs hormones, j'te jure.

- Le foot n'est pas tout dans la vie Puck, aboya Finn. C'est juste … du sport ! Mais les amis, la famille, ça c'est réel, ça c'est pour la vie.

- Mec, Kurt est sympa et tout mais c'est ton frère pas le mien Okay, répliqua Puck, toujours maussade, et puis on sait même pas chercher.

Finn serrait la main de Rachel qui était silencieuse depuis qu'elle leur avait expliqué la situation.

- La ferme Noah, répliqua t-elle sur un ton venimeux (ouch ! Ses pères seraient bien déçus s'ils l'entendaient jurer comme ça mais Santana avait raison, ça défoulait diantrement). Elle se hissa sur la pointe des pieds pour embrasser Finn.

- Finn ce que tu viens de dire est … est tout simplement merveilleux. Tu es merveilleux. Je t'aime.

- Moi aussi Rachel, moi aussi. Nous allons le trouver, je te le promets.

Rachel hocha juste la tête.

Ils avaient refait le même trajet que les filles : derrière les gradins, les couloirs, le hall d'accueil. Rien.

- Bon sang, dit Finn. Il faut juste qu'on … qu'on réfléchisse. Si … si l'un d'entre nous avait euh, très hypothétiquement bien entendu fait du mal à quelqu'un comme Kurt où est-ce que -

Il ne finit pas sa phrase. Les trois garçons se regardèrent, mines défaites, et prononcèrent le même mot simultanément :

- Une benne à ordures …


Il y avait, derrière le complexe sportif, à l'abri des regards, trois bennes. Elles étaient différentes de celles du lycée : plus hautes, pas montées sur roulettes et en métal.

- Ok, fit Puck en se postant, mains sur les hanches devant les bennes, et maintenant grand chef on fait quoi ?

- Maintenant dit Finn, on grimpe dedans.

Finn crut un moment que Puck allait refuser de les aider mais, quoiqu'en grognant, il grimpa dans la première benne. Puck était un gars bizarre : tout en gueule mais cachant souvent un cœur gros comme ça. Il l'avait prouvé en montant ce flash mob pour convaindre Rachel de ne pas changer son nez et surtout avec sa petite fille, Beth.

- Pouah, c'est dégueu ! Dit Mike.

- Ouais, étonnant la masse d'ordures qu'une foule de fans de foot peut produire pendant un match, grogna Puck.

Finn lui ne dit rien. Il se fichait bien de ce qui se trouvait sous lui, il soulevait papier couvert de ketchup et frites pleine de mayonnaise et il priait : « pourvu qu'on se soit trompé, pourvu qu'on se soit trompé … ». Kurt allait apparaître et leur dire à tous qu'ils étaient tous vraiment complètement stupides et qu'il était juste en train de parler avec Blaine. Il n'était pas dans une de ses bennes, non, non, non.

- Finn … dit soudain Mike d'une voix blanche.

Finn leva la tête vers lui.

Il tenait dans sa main une botte « doc martens » rouge, dénuée de lacet.

Finn rejoignit immédiatement Mike, Puck fit de même.

- LA ! Hurla soudain Puck. Sa main … putain, les salauds, les salauds, les salauds, se mit-il à répéter alors qu'il dégageait Kurt.

Finn, plus lourd que ses deux amis, s'enfonçait davantage dans la montagne d'ordures. Il put rapidement glisser ses bras sous le corps de Kurt.

- Ok, je l'ai, je l'ai, pantela t-il (et je ne le lâcherai pas, je ne le lâcherai jamais, jamais plus, pensa t-il). Enlevez lui ça !

Mike se pencha vers Kurt. Il avait été bâillonné avec son écharpe, il lui enleva doucement, essayant de ne pas trop bouger sa tête. Puck qui s'était assis dans la benne, sortit un petit couteau suisse de sa poche et coupa le lacet qui avait été utilisé pour entraver les mains de Kurt.

- Est-ce qu'il … la voix de Rachel se cassa.

Mike posa un doigt tremblant sur le cou de Kurt.

- Il … je sens son pouls.

- RACHEL ! Hurla Finn, appelle une ambulance.

- Bon et maintenant, on le sort comment de là-dedans ? Demanda Puck.

- Il faut renverser la benne, dit Finn qui serrait toujours Kurt contre lui. Vous sortez de là et vous la pousser, je le tiens, pas de problème.

- T'es sûr ? Grimaça Mike. Ca me parait risqué ? On devrait peut-être attendre les secours et -

- Non, le coupa Finn. Pas question qu'il reste une minute de plus là-dedans.

Mike soupira mais hocha la tête. Puck se plaça derrière la benne, pieds contre cette dernière et dos contre le mur. Mike se mit devant, pour tirer.

- Hey Mec, cria Puck à l'attention de Finn. A trois, on y va ! 1, 2 … 3 !

La benne, qui n'était pas pleine, bascula en avant, déversant son flot d'ordures ainsi que Finn sur le dos, qui tenait Kurt dans ses bras, comme s'il était un bébé. Rachel fut à ses côtés en quelques secondes, visage en larmes, elle débarrassa Finn et Kurt des ordures qui se trouvaient autour et sur eux. Elle pouvait entendre Finn murmurer à Kurt : « ça va aller, ça va aller, je suis là, ça va aller … ». Mike et Puck se tenaient en retrait bras ballants, témoins impuissants du drame.


Finn ignorait combien de temps ils étaient restés là tous les quatre, Kurt inconscient dans ses bras (réveille toi, réveille toi, réveille toi hurlait son pauvre cerveau mais Finn n'était pas comme Rachel, il n'avait aucun superpouvoir et Kurt restait sourd à ses appels télépathiques) jusqu'à ce qu'une voix se fasse entendre près de lui :

- Frankenteen, les secours sont là, tu peux le lâcher maintenant.

Finn avait secoué la tête. Lâcher Kurt ? Si Sylvester croyait qu'il allait laisser son frère entre les mains d'inconnus, c'est qu'elle était encore plus folle que ce que disait monsieur Schuester. Il hocha la tête et resserra son étreinte autour du corps dans ses bras.

- Finn, dit juste Sylvester.

Il leva les yeux vers elle : c'était la première fois qu'elle l'appelait par son vrai prénom (8). Il cligna des yeux, comme s'il se réveillait. Autour d'eux, se trouvaient maintenant une foule de gens, des policiers, Coach Beiste, des ambulanciers. Il se passa la main sur le visage pour essuyer ses larmes et hocha la tête.

Finn entendit la musique de Teenage Dream retentir au moment où les ambulanciers fermaient la porte de l'ambulance.

Mercredi 11 janvier, 21h, Commissariat central, Lima Oh

- … ce type m'a accosté au match aujourd'hui, à McKinley. Il était avec ses potes. J'ai leurs noms, je les ai donnés à la police, dit David d'une voix fatiguée. Il … il m'a dit qu'il était content que j'aie refusé son offre en fin de compte parce que ça lui avait permis de « se défouler un peu ». Leur équipe était en train de perdre. Et c'est là que … que j'ai compris. Du moins, que j'ai eu des doutes … je les ai suivis dans les gradins et lorsque cette petite ordure est allé aux toilettes je lui ai demandé ce qu'ils avaient fait. Il leva les yeux vers son père. Et il a été ravi de me l'expliquer Papa, de manière très détaillée … et je l'ai frappé. Juste une fois. Je voulais seulement qu'il me dise où ils avaient laissé Kurt mais il a ri. Il avait le nez en sang mais il riait. Il riait et alors, je l'ai frappé, frappé, frappé -

Incapable d'en entendre plus, Paul se leva et prit à nouveau son fils dans ses bras. Que pouvait-il bien lui dire ? Qu'il avait eu raison ? Non, bien sûr que non … mais il savait une chose, le barbare n'était pas son fils. Le barbare c'était cet autre gamin.

David pleurait dans ses bras. C'était comme si cette dernière révélation avait finalement eut raison du barrage qui retenait ses larmes.

- Est-ce que … Kurt ? Est-ce qu'il … demanda Paul.

L'inspecteur lui sourit tristement.

- Il est en vie. Il a été retrouvé à temps par ses amis et son frère. Ses agresseurs l'avaient laissé dans une des bennes derrière le stade. Ils vont devoir répondre de coups et blessures et tentative d'homicide. J'ignore s'ils seront jugés en tant que mineurs ou en tant d'adultes, le plus jeune a juste 15 ans.

Paul hocha juste la tête. 15 ans, Mon Dieu, comment pouvait-on faire cela à un autre être humain à seulement 15 ans !


David était sous le coup d'une sévère condamnation mais compte tenu de son casier vierge et des circonstances dans lesquelles l'agression avait eu lieu, le juge avait décidé qu'il pouvait retourner chez ses parents, jusqu'au jugement, sous contrôle judiciaire.

Paul serrait son fils contre lui lorsqu'ils sortirent de la salle d'interrogatoire. David pleurait toujours, comme s'il ne pouvait pas contrôler ce trop plein de chagrin qu'il tenait caché en lui depuis si longtemps.

Ils étaient presque arrivés au niveau d'Allen Country Airport lorsque la voix de David, qui fixait le paysage par la fenêtre depuis leur départ du commissariat, se fit entendre.

- Papa …

- Oui, fiston ?

David déglutit et se tourna vers son père.

- Je … je voudrais te demander quelque chose.

- Ce que tu veux David, ce que tu veux.

- Est-ce qu'on pourrait faire … un petit détour avant de rentrer à la maison ?

Mercredi 11 janvier, 21h43, Mémorial Hospital, Lima Oh

- Monsieur Hummel ?

Burt leva les yeux de son café. Il fronça les sourcils en découvrant l'identité de la personne qui se trouvait devant lui. Non, des personnes.

- Je … je suis vraiment désolé pour Kurt, dit Paul Karofski. Je sais … non, je ne sais pas ce que c'est mais je peux facilement imaginer ce que vous vivez, vous et votre famille. Est-ce que … est-ce que Kurt va bien ?

- Burt, grogna juste le père de Kurt. Je croyais que nous étions convenus de nous appeler par nos prénoms.

Paul sourit.

- Oui, désolé, je … oui bien sûr.

- Paul soupira Burt, ne restez pas planté comme ça, asseyez vous. Les enfants et ma femme sont partis chercher des trucs à boire je crois ou à manger mais – il laissa échapper un petit rire triste – les infirmières nous ont fait de la place : je crois qu'entre la famille et les membres du Glee club, nous occupons toute la salle d'attente. Alors une personne de plus …

Burt leva les yeux vers David.

- Je ne sais pas si je dois te remercier ou pas. Si tu n'avais pas réglé son compte à ce … à ce gamin, je crois que je m'en serai chargé moi-même, dit-il d'une voix rauque.

David hocha juste la tête.

- Kurt n'a pas encore repris conscience, dit Burt. Mais les médecins sont optimistes. Il … il va s'en sortir. C'est un battant.

David fixait la porte de la chambre de Kurt. Burt réfléchit un instant puis annonça :

- Tu peux y aller si tu veux.


Le cœur battant, David entra dans la chambre. Il y faisait sombre. Seul le néon juste au dessus du lit de Kurt était allumé. Il illuminait parfaitement la personne qui se trouvait à ses côtés, assise sur une des chaises.

Anderson avait la main posée sur celle de Kurt. Il le fixait comme s'il pensait que ce seul regard pouvait suffire à le réveiller.

David se concentra sur Kurt. Sa jambe gauche, dans un plâtre, était surélevée, il avait de nombreuses ecchymoses sur le visage, le cou, les bras. Son visage était dans le même état que celui de David. Il sentit la rage monter en lui : il aurait du aller jusqu'au bout. Il aurait du faire disparaître définitivement la petite ordure qui avait fait ça.

David allait sortir de la chambre lorsque Anderson parla.

- Il a toujours cru en toi.

Anderson n'avait toujours pas quitté Kurt des yeux.

- Il a toujours cru que tu étais quelqu'un de bien. Que sous la violence, la haine, il y avait une personne qui souffrait.

David s'approcha du lit. La lumière crue du néon accentuait la pâleur de la peau de Kurt. David pouvait voir les veines bleues, comme des centaines de petits filets d'eau, courrir sous sa peau. Le sang y battait. Son cœur battait. Il était en vie. En vie.

- Et moi, ajouta Anderson, sa voix enrouée par l'émotion, moi, j'ai toujours su qu'il y avait sous la violence, non pas de la haine, mais de l'amour.

David resta scotché sur place à cette annonce : Anderson savait qu'il aimait Kurt ?

- Tu devrais t'asseoir, dit Blaine. Les médecins disent que son activité cérébrale est redevenue normale. Il est en train de se réveiller.

Ce devait être pour ça qu'Anderson ne le quittait pas des yeux. Il ne voulait pas rater le moment où Kurt ouvrirait les yeux. Et David le comprenait.

Il aurait aimé aussi être celui que Kurt voudrait voir au réveil.

Il s'installa sur la seconde chaise. Ils restèrent ainsi un long moment, les deux hommes qui aimaient Kurt Hummel, assis, silencieux guettant le frémissement de ses longs cils sur sa peau blanche.

Mardi 22 mai 2012 (9), Championnat des chorales lycéennes.

- Ouch … désolé, argh … euh, pardon, oups !

Avec moult excuses, quelques pieds écrasés et une bonne dizaine de regards noirs, David arriva finalement au siège qui lui était réservé. Il se laissa lourdement tomber et n'osa même pas enlever sa veste. Pourtant, il faisait une chaleur d'enfer dans l'auditorium. Son avion avait bien entendu eu du retard et après le traffic avait été infernal et son taxi avait du violer plusieurs règles du code de la route pour arriver aussi vite ici.

- … et maintenant, nous arrivant tout droit de Lima, Ohio, la chorale de McKinley Highschool, on applaudit NEW DIRECTIONS ! Annonça un des animateurs du championnat.

David se leva immédiatement et se mit à applaudir et à siffler. Les lumières s'éteignirent et il se rassit, le cœur battant. Il savait qui allait ouvrir la représentation de ND. Il était là pour ça, pour lui.

Sur la scène, vêtu d'une chemise blanche et d'un gilet de costume gris se trouvait Kurt. Les deux mains sur une cane d'un noir rutilant, un immense sourire sur le visage, il se mit à chanter.

Et le cœur de David chantait à l'unisson.

Zi Endeuh !

(7) dans l'épisode 13, Comeback, saison 2 nous apprenons que Sue a suivi l'entraînement de la CIA. Elle y a notamment appris à interrompre les battements de son cœur. TROP FORTE SUE !

(8) Sue donne des surnoms à tout le monde, soit par ironie, soit parce qu'elle n'a franchement pas la volonté de les connaître. Dans la série, elle a appelé Finn Frankenteen, Herman Munster, Cottage Cheese et Sugar Ray. J'adore Sue !

(9) Le 22 mai 2012 est la date de passage à la Fox de l'épisode 22 de la saison 3. J'imagine, comme pour la saison 2 que nous aurons droit aux Nationales. JE VEUX QU'ILS LES GAGNENT, SIOUPLAIT !