Titre : Haunted

Genre/rating : même rating que la série. David Karofski is back ! Yep. J'aime beaucoup ce personnage et je suis déçue que les scénaristes de Glee ne lui aient pas donné plus d'importance (nope, au lieu de ça, nous avons Sebastian, grrrrr !). Il y a aussi Kurt bien sûr (pauvre, pauvre Kurt). Oh, et Blaine : franchement, comment écrire une bonne fic sans Klaine ? It is just impossibeule my dear ! Du Furt. Et … bon, un peu tout le monde en fait.

Warnings : actes de violences physiques (sous entendues non décrites), comportements homophobes, un langage un peu soutenu (ah, jeunesse !). Oh, et dernier point : ne vous fiez pas aux apparences …

Spoiler : saison 3, plus spécifiquement les épisodes Mash Off et First Times.

Résumé : David sait qu'il a fait le bon choix. Même si le prix à payer est sa liberté. De toute manière ça fait des années qu'il vit dans une prison. Une prison dont les murs sont faits de mensonges. Drame. Klaine.

AN1 : le titre est tiré d'une chanson interprétée par Poe que vous pouvez écouter sur YouTube.

Disclaimer : Not mine !

"Come here
Pretty please
Can you tell me where I am
You won't you say something
I need to get my bearings
I'm lost
And the shadows keep on changing

And I'm haunted
By the lives that I have loved
And actions I have hated
I'm haunted
By the lives that wove the web
Inside my haunted head"

Mercredi 11 janvier, 20h36, commissariat central, Lima Oh.

Paul Karofski essayait de contenir son angoisse mais recevoir un appel de la police ne pouvait jamais rien signifier de bon.

Il avait écouté sans broncher l'inspecteur lui dire que son fils avait été arrêté pour « coups et blessures volontaires ». Il ne se rappelait même pas de ce qu'il avait fait après ça. Comme un automate, il avait du noter l'adresse du commissariat (il chiffonnait le bout de papier dans sa poche), remercier la personne au bout du fil, avait raccroché, pris le volant … le choc de ce qui était arrivé, de ce qui était arrivé à David, l'avait finalement atteint en pleine poitrine lorsqu'il avait garé sa voiture dans le parking. Il en avait eu le soufflé coupé pendant un moment.

Il était au commissariat central de Lima.

Pour David.

David qui avait … Paul ferma les yeux et posa le front sur le volant. Ses articulations étaient blanches tant il serrait ce dernier.

Son David … OhMonDieu. Paul pensait que tout allait mieux maintenant qu'il l'avait changé d'école. Et c'était vrai : les notes de David étaient bien meilleures, cet air maussade qu'il avait affiché toute l'année passée avait disparu. Plus d'épisodes de colère incompréhensibles. Il s'était remis à sourire. Paul l'avait (sans lui dire bien entendu, il en aurait été mortifié) même pris en photo en train de jouer avec Ivy et Lily, les jumelles de 5 ans ses cadettes. Il était redevenu son grand garçon, son fils adoré. Alors que s'était-il passé ?

Paul n'avait jamais complètement compris ce qui s'était passé à McKinley. D'abord, le changement de comportement de David, et puis cette expulsion pour avoir menacé de mort un autre adolescent … menacé de mort ! Paul connaissait son fils. David était incapable de blesser qui que ce soit. Paul se rappelait du jour où ils avaient heurté un cerf sur la route. Il n'y avait plus rien à faire pour la pauvre bête et pendant tout le temps où ils avaient attendu la dépanneuse, David avait soutenu sa tête sur ses genoux, lui parlant doucement. Jusqu'à ce que les grands yeux noirs de l'animal se ferment définitivement. Un gamin qui faisait ça ne pouvait pas être coupable de ce dont la police l'accusait, n'est-ce pas ?

Paul prit une large inspiration. Il se sentait mieux. Rassuré. C'était une erreur, juste ça.

Une erreur.

Paul entra dans le commissariat. Il sortit le papier sur lequel il avait griffonné le nom de l'inspecteur en charge du dossier et s'avança vers l'un des guichets. Ils étaient à Lima, pas à Chicago : l'endroit était désert.

- Bonjour, je viens voir l'inspecteur Turner. Mon fils … je suis Paul Karofski.

- Bonjour Monsieur. Je vais avoir besoin d'une pièce d'identité s'il vous plaît.

Paul sortit sa carte d'identité et la posa sur le guichet. La personne à l'accueil (un policier en uniforme), tapota sur son ordinateur, récupéra une feuille à l'imprimante et se tourna vers lui. Il lui tendait un clip.

- Voici votre passe visiteur. Vous récupérerez votre pièce d'identité à votre départ. Je vais prévenir l'inspecteur Turner que vous êtes là. Vous pouvez vous asseoir en attendant.

Paul s'exécuta. Il y avait de la musique (le genre que l'on peut entendre dans les ascenseurs des centres commerciaux) et des magazines sur une petite table basse. Paul cligna des yeux. Il avait l'impression de rêver. L'endroit tenait plus de la salle d'attente du dentiste que d'un commissariat.

- Monsieur Karofski ?

Sortit de ses pensées, Paul leva les yeux vers la personne qui se tenait devant lui. Une jeune femme lui souriait. Petite brunette piquante aux yeux gris, elle était habillée en civil mais un badge rutilait à sa ceinture.

- Je suis l'inspecteur Lana Turner.

Paul se leva, serra la main qui lui était offerte. Il resta un moment muet, surpris, fixant la jeune femme devant lui. Il se reprit, conscient de son incorrection.

- Je suis désolé, je ne voulais pas être mal poli, bredouilla-t-il.

- Ne vous inquiétez pas, répondit-elle, c'est une réaction plutôt normale. Je me suis toujours demandé si mes parents avaient un étrange sens de l'humour ou bien s'il manquaient tout simplement complètement d'imagination (1)

Paul hocha juste la tête.

- Venez, je crois que David sera content de vous voir. Il a … une chose importante à vous dire.

Une ? Paul sourit bien malgré lui. Si David était vraiment responsable de ce dont il était accusé, c'était plusieurs choses qu'il avait à dire !

Il suivit l'inspecteur jusqu'à un couloir où se trouvaient plusieurs portes. Elle en ouvrit une et le précéda.

- David, ton père est là.

- OhMonDieu … David ! S'exclama Paul en voyant son fils. Il se précipita vers lui, s'agenouillant près de la chaise sur laquelle il était assis et prit son menton dans sa main.

- Ooooh, David … mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?

- Il a été examiné sur place, à McKinley. Des ecchymoses, rien de plus. Notre médecin nous as donné le feu vert pour l'interroger, le rassura l'inspecteur.

Rien de plus ! Comment cette femme pouvait-elle dire ça ? Le coquard sur le visage de David était noir, la peau tuméfiée à l'extrème, son œil si gonflé qu'il était réduit à une fente. Il avait aussi fendu son arcade sourcilière laquelle arborait un pansement grossier.

- Tu devrais voir l'autre gars … répondit juste laconiquement David qui d'un mouvement brusque se dégagea de l'étreinte de son père.

- Une commotion cérébrale de type 2, nez cassé, mâchoire disloquée … Paul ferma les yeux en écoutant l'inspecteur égrener les blessures que son fils avait infligé à un de ses camarades de classe comme on lirait une liste de course, sur un ton monocorde. Avait-il élevé un tueur ? Un de ces psychopathes dont les médias étaient si friands. Qu'avait-il fait pour qu'ils en arrivent là … ou plutôt qu'est-ce qu'il n'avait pas fait ?

- Papa …

La voix de son fils, cassée comme son pauvre visage, ramena Paul à la réalité.

- Pourquoi David ? Pourquoi ?

C'était la question qui taraudait Paul depuis ce coup de fil. Parce qu'il devait y avoir une raison n'est-ce pas ? Un gentil garçon ne se transforme pas en brute sanguinaire comme ça, pour rien. Il devait y avoir une raison, un motif légitime parce que sinon … sinon cela voulait dire que Paul ne pourrait rien faire pour sauver son fils. S'il ne pouvait pas comprendre ce qu'i s'était passé, comprendre pourquoi il avait fait ça, alors David était perdu pour lui. Et ça, c'était la plus grande peur de Paul.

David leva les yeux vers lui. Il pleurait.

- Lewis, si tu allais nous chercher trois cafés ? Demanda l'inspecteur au policier qui se trouvait avec eux dans la pièce (Paul ne l'avait même pas remarqué, toute son attention était sur David).

- David, s'il te plaît … supplia Paul. Pourquoi ?

- Parce que, répondit son fils d'une voix enrouée par l'émotion, parce que … je l'aime.

Mercredi 11 janvier, 15h12, résidence Hummel-Hudson, Lima Oh.

-… oui Blaine, bien sûr que j'y vais avec ton écharpe aux couleurs de McKinley – même si le tissu est d'une affreuse qualité, il me démange terriblement et ce soir, j'aurais des rougeurs partout dans le cou et … Quoi ? Oh. Oui, oui tu pourras m'en passer un peu sur la peau, dit Kurt qui s'était mis à murmurer.

Finn, qui observait Kurt à la dérobée dans le couloir (il mettait ses chaussures là maintenant. Kurt se plaignait sans cesse de trouver de la terre dans les étages où étaient les chambres … et bon, ok, Finn avait promis d'arrêter mais ce n'était pas de sa faute s'il oubliait d'enlever ses chaussures avant de monter dans sa chambre ! Sauf que Kurt en avait eu finalement assez. Finn n'avait pas de preuve mais franchement qui aurait pu faire disparaître de sa collection de jeux vidéos, ses préférés, hein ? Kurt pouvait être diabolique) le vit rougir.

Kurt était peut-être diabolique mais dès qu'il était question de Blaine et de gouzis-gouzis, il se transformait en vierge effarouchée. Trop mignon, disait toujours Rachel. Trop bizarre pensait juste Finn : ils étaient ensemble depuis plus d'un an maintenant Blaine et lui ! Ca devait être le couple le plus ancien de toute l'école en fait. Yep, des petits vieux de l'amour …

-… non Blaine, soupira Kurt, je ne hurlerai pas « réduisez les en bouillie ! » en plein match.

Finn sourit. C'était vraiment ça : ils étaient comme un vieux couple. Etrangement assortis (Blaine aimait les chansons pop, le foot, pratiquait la boxe et ne portait jamais de chaussettes, Kurt aimait les comédies musicales, la mode et portait tellement d'épaisseurs de vêtements que ce n'était pas étonnant que Blaine perde toute contenance le peu de fois où il pouvait apercevoir le cou ou le poignet de Kurt. Puck disait que ses yeux s'écarquillaient et qu'il s'attendait à ce qu'il se transforme en zombie, genre « viens par ici que je te mange ! »), se complétant parfaitement (leur voix surtout, c'était trop incroyable la manière dont leurs voix se mélangeaient super bien), partageant tout (le bon, le mauvais …). A chaque fois qu'il pensait à Kurt et à Blaine, à leur couple, Finn sentait un pincement au cœur. Il ne pouvait pas se retenir de faire la comparaison avec sa relation avec Rachel. Parfois, il se demandait si c'était vraiment l'amour qui les rapprochait, Rachel et lui. Parfois, il se demandait quand il connaîtrait enfin le grand amour … comme Kurt et Blaine. Il soupira, finit de lacer ses tennis et lança à son frère :

- Prêt !

Kurt, qui venait de raccrocher, lui décocha un regard noir.

- Prêt ? Prêt ? Finn Hudson, il fait une température que je ne qualifierais pas d'humaine dehors et -

Finn l'interrompit.

- Kurt, il fait neuf degrés, c'est un temps plutôt doux pour la saison tu sais.

- Oui Finn, justement, il fait neuf, neuf Finn, et tu sais ce que ça veut dire ?

- Euh, non ?

- Qu'il manque un chiffre pour que cela soit une température acceptable. Juste une petite unité. En dessous de dix, je ne mets le nez dehors les jours où il n'y a pas école que pour des urgences.

Finn réfléchit un moment et fronça les sourcils.

- Mais … il neigeait pour Black Friday (2) et tu m'as obligé à te conduire en voiture au centre commercial à 6 h du mat'.

Kurt, qui ajustait son écharpe rouge et or et passait ses gants, lui sourit en ouvrant la porte.

- Exactement Finn, comme je te le disais : uniquement pour les urgences.

Mercredi 11 janvier, 15h39, Lycée McKinley, Lima Oh.

- Hudson, my man, prêt à leur mettre la raclée de leur vie à ces minus ? Dit Puck en donnant une tape dans le dos de Finn dans les vestiaires de McKinley.

- Les Titans contre les Thunderbirds (3), cool comme match non ? Ca fait très … très mythologique comme rencontre, ajouta Mike qui passait son équipement.

- Mytho ? Ca va pas non ? On n'est pas des mytho t'es raide dingue mec ! S'insurgea Puck.

- Mythologique, pas mythomane marmonna Finn.

Le silence s'installa. Surpris, Finn leva la tête vers ses amis. Mike et Puck le fixaient bizarrement, genre «Ô Mon Dieu ! Un alien est parmi nous ! ». Puck poussa un long sifflement.

- Mec, on voit que tu vis avec Hummel depuis une éternité maintenant, dit Puck sur un ton appréciatif.

Finn haussa les épaules, feignant l'indifférence (il était un mec et les mecs ne complimentait pas leur frère devant leurs meilleurs amis).

- Super bonne influence, précisa Mike en hochant la tête. Un peu comme moi et Tina.

- P'tain tu peux pas parler d'autre chose que de ta petite amie, t'es lourd mec, grogna Puck.

- Tina est fabuleuse pas seulement en tant que petite amie mais aussi en tant que personne et …

Finn ne les écoutait plus. La tête dans son vestiaire, il souriait. Oui, Kurt était une bonne influence sur lui. Il l'avait dit au monde entier l'année dernière lors du mariage de leurs parents : aucune autre personne ne lui avait autant fait comprendre ce que c'était qu'être un homme. Il avait « grandi » au contact de Kurt. Kurt était quelqu'un de spécial. Finn l'aimait. Il l'aimait vraiment.

C'est cet amour qui le conduisit à hurler sa rage trois heures plus tard (4), le corps inerte de Kurt serré contre lui.

Tou bi continuèdeuh (je promets d'écrire une gentille fic toute fluffy après celle-ci : Kurt y sera comme au pays des bisounours et de mon petit poney !).

(1) Lana Turner est une star du cinéma hollywoodien des années 40 et 50, une superbe (fausse) blonde aux formes généreuses et aux yeux verts. Et elle a eu une carrière flamboyante ! Une des rares star « glamour » a avoir eu une carrière sans faute et à ne pas s'être suicidée ou a avoir été ruinée (financièrement, moralement, physiquement …) par les studios, tout puissant à cette époque.

(2) Black Friday est le jour qui suit Thanksgiving. Il marque le début des soldes de noël et est, tous les ans, le témoin de véritables mouvements de masses dans les magasins (et de castagnes aussi). J'imagine parfaitement Kurt se battre pour une de ces écharpes de grands couturiers qu'il affectionne tant !

(3) Les Thunderbirds est une équipe de foot du lycée Lima Central Catholic Highschool. Leurs couleurs sont le turquoise et le pourpre.

(4) Si j'en crois Wikipedia, un match de foot américain dure 60 mn sur le terrain, fait l'objet de quatre quart temps de 15 mn (soit encore 60 mn) et d'un repos de 20 mn (entre les deuxième et troisième quart temps), ce qui nous fait un total de 2h20 mn. Il peut y avoir prolongations … GAH !