Je remercie Picotti de bien vouloir me corriger, et aussi Astrolabe Salander pour toujours me donner son avis.

Prologue : Sympathy for the Devil.

I've been around for a long long year
Je suis là depuis de longues longues années
Stolen many man's soul and faith
Et j'ai volé à beaucoup d'hommes leur âme et leur foi

[...]Pleased to meet you hope you guess my name. Oh yeah
Enchanté de vous connaître j'espère que vous devinez mon nom. Oh ouais
Ah what's puzzling you is the nature of my game. Oh yeah
Mais ce qui vous intrigue c'est de comprendre en quoi consiste mon jeu. Oh ouais

Bien sûr que j'aimais Draco, plus que tout au monde, d'un amour inconditionnel. Peut être parce que je le connaissais depuis toujours et que nos parents se connaissaient depuis des années. Mais sûrement parce qu'il était mon frère, mon meilleur ami, mon pilier dans le monde de brutes qui nous entourait, notre monde, et pas celui qu'on aimerait avoir.

J'aime autant de choses que je déteste chez lui, c'est ça qui rend notre amitié réelle, car je ne suis pas l'une de ces filles qui l'idolâtre, juste pour avoir une nuit rien qu'avec lui et déclare qu'il est parfait. Car non Draco Malfoy n'est pas parfait et est loin de l'être. Par exemple, je déteste la façon qu'il a d'insulter quiconque se mettant sur son chemin sans aucune raison valable. Je déteste son sentiment de puissance envers les Sang de Bourbe, déjà je déteste ce mot. Ça doit être étonnant pour une fille de sang pur ? Mais même, mon oncle m'a appris à ne pas tenir compte du sang des sorciers, ou même des moldus. Je déteste sa façon de se comporter avec les filles, de les jeter après une nuit, en fait je crois que je déteste le fait qu'il ne montre pas son vrai visage comme il le fait avec moi. Car dès lors, j'aimerai ses sourires, ses vrais sourires, j'aimerai son humour, j'aimerai le ton sérieux qu'il prend quand on parle de nos familles, j'aimerai ses paroles réconfortantes, ses étreintes, tout chez lui. Mais il reste la plus part du temps froid, ne montrant jamais ses sentiments, ayant remis son masque. Je crois qu'il n'y a rien que je déteste le plus. Ah si, ma mère.

Il n'y a personne de plus détestable qu'elle au monde, et pourtant c'est ma mère, je devrais l'aimer. Mais non, je la déteste, pour m'avoir gâché mon enfance et tenté de gâcher mon avenir. En gros, je la déteste d'être une Mangemort. Elle ne m'aurait pas infligé des Doloris dès l'âge de sept ans, je n'aurais pas été élevée par un elfe de maison, je n'aurais pas pleuré pour avoir tué un moldu à l'âge de quatorze ans « pour m'entraîner à mon futur rôle », bref, j'aurais été heureuse je crois.

J'entends du bruit dans les escaliers, l'heure arrive. Draco me regarde, et la première fois de ma vie, je vois son regard acier vide, triste. Narcissa vient nous chercher car la cérémonie va commencer. Je crois, et je suis même sûre, que c'est l'adulte que je préfère. Elle est la mère que je voulais avoir, que je rêvais d'avoir étant petite. Elle nous donnait toujours plus de dessert, nous emmenait dans les parcs voisins, nous lisait des histoires, et surtout est la seule adulte du manoir à ne pas répéter toute la journée que l'on doit servir le Maître, que c'est un honneur de mourir pour lui. Elle est ma part de vie normale, loin du froid du manoir.

Pour la cérémonie, nous sommes habillés en longue robe noire, avec une capuche de la même couleur. Je pense que les masques nous seront donnés après, en même temps que la marque. Narcissa marche devant nous, et même si je ne vois pas son visage, je sais qu'elle est triste, et qu'elle est sur le point de pleurer. Après tout, son fils unique, son trésor, son bébé va devenir Mangemort, et servir les rangs du sorcier le plus terrifiant au sein de notre monde.

Draco me prend la main, mais ne me regarde pas. Il a mis son masque, comme s'il pensait que Le Seigneur des Ténèbres n'arriverait pas à lire en lui. J'étais jalouse de la façon dont il avait de cacher ses sentiments, parce que moi je n'y arrivais pas, j'en étais même incapable. J'étais assez fragile, et je m'en fichais, car j'avais Draco pour me protéger et il m'avait promis d'être toujours là pour moi, de m'éloigner de tous dangers et qu'il ne me quitterait jamais. Et là j'entre en danger de mort. C'est pour ça qu'il culpabilise, j'en suis même sûre, il n'a pas se me protéger comme il voulait. Le couloir ne m'a jamais paru aussi long. On arrive devant la porte du salon et on entend Voldemort parler à ses fidèles. Je tressaille et Draco le remarque. Il me prend dans ses bras, une dernière fois en tant que personne libre.

Je tombe à terre, sous la douleur qu'on m'inflige. J'essaye de reprendre ma respiration, mais je crois que c'est peine perdue. La marque. Il me l'inflige à l'instant même et même sous les Doloris, je n'ai jamais ressenti une telle douleur. Il veut que je craque, et j'essaye de résister mais la douleur est trop forte. Ma lèvre saigne tellement je la mords, je sens le goût acier dans ma bouche et je crois que je vais m'évanouir avant la fin. Entre la douleur qu'il me fait avec la marque qu'il est en train de m'appliquer et les souvenirs que je créé à cause de sa Légimencie, je me sens encore plus faible que d'habitude. Pour l'instant il ne fait aucune remarque sur mes souvenirs, les leçons que Rogue nous a données ont l'air de fonctionner. Il faut que je pense à le remercier, ou alors non, car on parle quand même de Rogue. Mais je me trompais, il était plus puissant que je ne le pensais. Il finit de me marquer, tel un animal ou un esclave, que je deviendrai de toute façon, et il me regarde dans les yeux.

-Tu crois pouvoir m'avoir avec ton Occlumencie ? Je ne veux pas savoir ce que tu caches, je sais que ta chère mère se fera un plaisir de le découvrir. Cependant, tu maîtrises plutôt bien l'art de l'Occlumencie. Tu pourras m'être utile plus tard. Avec un moyen de pression bien sûr, pour être sûre que tu ne lâcheras pas.

Il me donne mon masque, alors que du sang s'écoule de ma marque. Je m'incline une dernière fois devant lui et recule, rejoignant le cercle de ses fidèles. Sa voix sonnant comme un sifflement à mes oreilles résonne malheureusement pour appeler Draco.

-Draco Malfoy, rejoins moi.

Sans m'adresser un regard, il s'avance au milieu du cercle de Mangemorts, devant leur maître. Et il reprend le même rituel. Marque, Légimencie, masque. Il a moins de choses à cacher, donc Rogue lui a conseillé de cacher les souvenirs compromettants, et de mettre en avant ceux qui feraient penser au Seigneur des Ténèbres qu'il sera un bon Mangemort. Il lui donne son masque, et Draco recule, prenant place à côté de moi. Le maître nous ordonne de sortir, et avant que je rejoigne la chambre de Draco, ma mère me coince contre un mur.

-Je ne sais pas ce que tu caches, mais je le découvrirai, tu peux en être sûre. Tu es vraiment trop conne pour avoir pensé pouvoir avoir le Maître avec tes pauvres souvenirs inventés. On a un bon moyen de pression, tu sais, un moyen de pression vivant, celui qui dort à l'étage en ce moment même.

Je la pousse, choquée par ses propos et cours à l'étage, allant dans la chambre de Draco. J'enlève ma robe de cérémonie, et dès que j'entre dans la chambre, je la jette loin de moi. Je m'approche du lit et m'accroupis, mes yeux commencent à me piquer. Mais elle est là, elle dort, paisiblement. Ses longs cheveux noirs et lisses sont éparpillés tout autours de son petit visage blanc, ses yeux bleus azur sont cachés derrières ses petites paupières fermées, et son souffle est régulier, signe qu'elle dort paisiblement. Je caresse sa joue avant de m'apercevoir que mon avant bras est rouge, à cause du sang séché de ma marque. Je me précipite à la salle de bain tandis que Draco arrive dans la chambre.

-Anna, je t'ai vu monter en courant dans ma chambre. Ça va mieux ?

Il s'approche de moi, avec un air inquiet peint sur le visage ; c'est quand même assez rare de le voir dans cet état. Il commence à enlever le sang dans mon avant bras alors que je regarde le lit de ma sœur. Ma mère serait-elle prête à sacrifier sa fille de trois ans pour que sa fille de seize ans soit une bonne Mangemort ? Venant d'elle, ça ne m'étonnerait pas, et ça me dégoûte. Draco se penche vers moi, se voulant rassurant.

-Anna, si tu fais tout ce qu'on te demande, il ne toucheront pas un cheveux de Lou.

Il a raison, sauf que ma fierté en prendrait un coup, m'abaisser à une esclave, de quelqu'un qui n'a même pas les mêmes idées que moi. C'est presque inconcevable.

-Je sais, mais qu'est ce qu'il va me demande de faire, m'inquiétais-je. Je ne sais pas si je serais prête à tuer des innocents, des moldus, des sangs de bourbe comme il dit. Alors il tuera Louanne, il te fera payer, et j'aurais tout perdu et …

Ma voix s'éteint dans un sanglot que j'ai eu du mal de retenir. Je mets ma main devant ma bouche pour me calmer alors qu'il finit de nettoyer mon autre bras.

-Tant que ma mère est ici, Lou n'a rien à craindre. Dans deux semaines on sera à Poudlard, et il ne m'arrivera rien. On parlera avec Rogue à la rentrée des missions qu'on nous donne, et on fera du mieux qu'on peut. On profite de nos vacances maintenant.

Il range les affaires du lavabo, m'embrasse sur le front et sort de la salle de bain. J'entends soudain ma sœur gémir dans son sommeil et m'approche d'elle. Ses yeux s'entrouvrent et dès qu'elle me voit, elle sourit et est bien réveillée.

-Anna ! J'ai fait un rêve génial ! J'allais à Poudlard avec toi, Draco, Théo et Blaise, même si j'ai que trois ans parce qu'ils ont dit que j'étais une sorcière trop puissante et tout. Et je suivais les cours et c'était trop bien !

Elle me raconte son récit, un grand sourire aux lèvres, alors que Draco est appuyé contre la porte, les bras croisés, avec lui aussi un sourire aux lèvres. Le genre de sourire qu'il n'a qu'avec moi. Il a raison finalement : il ne me reste plus qu'à profiter du peu de temps qu'il me reste avant de devenir une personne que je détesterai.