Bonjour à tous !
Non, vous ne rêvez pas c'est bien moi. Bon, avec deux ans de retard, certes...Mais il ne faut pas voir le verre à moitié vide voyons !
Il m'est arrivé pas mal de choses (cool et moins cool) et mon inspiration s'était envolée loin par la fenêtre. Mais vous savez quoi ? J'crois qu'elle est revenue. Pour de bon.
Je tiens à m'excuser pour ce long silence radio et je vous remercie, car c'est le fait d'avoir relu toutes vos reviews qui a ravivé ma passion pour cette histoire.
Noël approche dis donc ! Alors considérez ce chapitre et tous ceux qui viendront comme des cadeaux de remerciement de ma part. (Ouais enfin, au vu de leur qualité, ça risque d'être des cadeaux empoisonnés)
J'espère retrouver avec plaisir les personnes qui suivaient cette fiction, ainsi que de nouveaux lecteurs bien sûr, pour vous faire découvrir mes nouvelles idées tordues.
Je vous souhaite une bonne lecture, n'oubliez pas de l'agrémenter de chocolat surtout !
• Disclaimer : Les personnages de l'univers de J.K Rowling ne m'appartiennent pas mais tout le reste si, surtout les gros méchants gardiens de prison. Je me suis également inspirée de la série 'OZ', qui m'a suggérée notamment le titre.
• Raiting : Il y a de grandes chances que ce soit un bon gros M.
• Notes : Vous l'aurez compris, cette histoire se déroule en grande partie dans une prison. C'est un Univers Alterné et comme je vais essayer de rester fidèle aux 'ambiances de prison' que j'ai pu voir dans certaines séries américaines, il se peut que le langage ou les actes soient parfois crus et/ou violents. Je ne tomberais pas dans quelque chose de trop glauque, pas d'inquiétude mais c'est juste pour prévenir les personnes susceptibles d'être choquées par ce genre de choses.
/!\ Oh et l'histoire qui suit contient toujours de très fortes allusions (le mot est faible, non?) à des rapports homosexuels.
Chapitre 6 :Merci pour le poison
-C'est ça, Blondie. Continue sagement...
Draco avait l'impression de n'être rien d'autre que le spectateur de sa propre torture. Pourtant, il ressentait parfaitement la douleur provoquée par le sexe énorme de Greyback qui lui déformait la mâchoire à chaque nouvelle poussée brusque.
Son cœur se soulevait en même temps que sa glotte malmenée et sa gorge tentait de repousser l'intrusion en se contractant. Son esprit s'était comme fermé et seuls ses yeux clos montraient l'étendue de l'humiliation qu'il ressentait. Il faisait tout pour s'empêcher de pleurer à nouveau mais ce n'était pas chose aisée. Dans l'instant, il aurait voulu crever.
Malgré ses efforts, deux gouttes amères s'écrasèrent sur ses joues et il frissonna quand des doigts rugueux vinrent les recueillir. Un rire amusé retentit.
-Garde tes larmes pour quand j'm'occuperai de ton cul.
Greyback échangea un regard entendu avec l'un de ses hommes qui émit un grognement impatient en aventurant une main sur le fessier de Draco.
-'Fin, quand on s'occupera d'ton cul. Y a pas grand chose à se mettre sous la dent en ce moment, je peux bien leur offrir ça.
Le blond rouvrit soudainement les yeux et son regard orageux n'était que haine. Une haine qu'il ne pouvait que contenir pour l'instant. Ses dents se resserrèrent instinctivement autour de la queue immonde de Greyback et il sentit une main puissante lui écraser la gorge.
-Tu sais c'qui t'attend si tu me mords, salope. Mais résiste, ça m'excite encore plus.
-Toujours aussi pitoyable, Greyback.
Draco put reprendre des goulées d'air suffisantes quand la queue de son agresseur quitta enfin sa bouche. Celui-ci s'était tourné vers le nouvel arrivant, ou plutôt l'importun venu perturber sa séance de jeu. A travers ses yeux encore embués, le blond reconnaissait une silhouette familière, fine et élancée. Des cheveux sombres et un regard qui ne vacillait devant rien, pas même l'homme imposant qui lui faisait face.
Greyback caressa son propre sexe de façon obscène tout en le pointant vers le perturbateur.
-Dégage, la pute intouchable. T'as déjà eu ta chance. Fais la queue pour la prochaine tournée.
Les yeux clairs de Robin se plissèrent indiciblement et semblèrent jeter des éclairs de mépris qui rebondissaient sur Greyback, indifférent. Pendant que leur attention était concentrée sur le nouvel arrivant, Draco tenta de se défaire de l'étau des deux hommes qui le tenaient toujours mais c'était chose impossible. Il cracha aux pieds de son bourreau, comme pour chasser ce goût immonde qui lui collait à la langue et au palais.
Mais chaque nouvelle goulée d'air ou de salive était imprégnée de la queue de Greyback. Celui-ci grogna en voyant le crachat et lui agrippa les cheveux à lui en décoller la racine, s'apprêtant à envahir à nouveau sa bouche qu'il gardait fermement close, les dents serrées en protection vaine.
C'est à ce moment que le regard azur de la Reine des Intouchables changea du tout au tout. Le mépris se fit sensualité, la courbe de ses cils devint caressante et sa langue pointa hors de ses lèvres pour les humecter avec insolence. Avec une lenteur parfaitement calculée, il ôta son T-shirt gris délavé et le laissa choir au sol, s'appuyant nonchalamment contre le mur de la douche. Il laissa échapper un petit râle obscène quand sa peau tiède rencontra le carrelage glacé.
-Tu vas heurter mon amour propre, Grey. Personne n'a jamais préféré un puceau à mon cul.
Pour la première fois, le chef des Werewolves sembla flancher. Ses yeux sombres allaient rapidement de Robin à Draco et on pouvait presque le sentir peser le pour et le contre. Il y avait à ses pieds le parfait moyen de se distraire et de souiller le blason de ces enfoirés de Malfoy. Et d'un autre côté...Robin. Il la voulait depuis si longtemps, cette pute arrogante. Et la voilà qui s'offrait à lui sur un plateau.
C'était sans doute pour essayer de sauver la peau de cette petite frappe de Sherwood mais peu importait la raison. Robin savait vendre son cul et portait bien son nom de Reine des Intouchables, il savait qu'il n'y aurait pas d'autre occasion.
-Mon offre n'est valable qu'une fois, ajouta Robin avec assurance, comme pour confirmer ses pensées.
Greyback mettait bien trop de temps à se décider et Draco pouvait entendre Sherwood tousser et reprendre conscience. Du moins en partie. Les doigts du détenu intouchable jouèrent distraitement avec la lisière de son boxer apparent et ses cheveux habituellement tressés étaient relâchés sur ses épaules. Charme sauvage qui s'offrait docilement. Bordel, il était aussi beau qu'une femme.
Et c'est ce qui acheva de convaincre Greyback de relâcher sans douceur les cheveux de Draco qui serait retombé la tête la première sur le sol de la douche si les deux hommes de main ne le tenaient pas fermement. D'un signe de tête, leur chef leur fit signe de desserrer leur poigne puis il reporta son attention sur Robin, l'attirant impérieusement contre lui.
-Foutez-moi ça dehors, ordonna-t-il en désignant du menton Sherwood et Draco, toujours en partie assommés.
Néanmoins, le manchot se redressa soudainement sur les genoux. Il aurait voulu bondir pour arracher Robin de l'étreinte de l'enfoiré qui le tenait, mais ses côtes blessées se rappelèrent à lui et il s'effondra à nouveau.
-Putain, fais pas ça...
Un rire gras échappa à Greyback et Sherwood se sentit encore plus pitoyable d'avoir prononcé ces mots. Il redressa la tête, juste pour apercevoir le regard de Robin, juste pour s'assurer que l'Intouchable trouverait un moyen de faire un sale coup à Greyback et qu'il ne s'offrirait pas à lui. Mais il ne rencontra que deux orbes claires et froides qui lui intimaient silencieusement de fermer sa gueule. Connaissant son compagnon aux cheveux verts, il aurait du savoir qu'il en était incapable.
-Tu vas pas baiser avec cet enfoiré, il sait même pas se servir de sa queue !
Le troisième homme de main, qui était près de Sherwood, n'attendit pas l'ordre de son chef pour lui asséner un coup qui le fit grogner de douleur. Robin se dégagea soudainement des bras de Greyback et s'accroupit juste en face du manchot.
-Je suis une pute. Je donne mon cul au plus offrant. Et crois-moi, t'as jamais eu grand chose à offrir Sherwood. Ma période de bénévolat s'arrête ici. Alors dégage avec ce qui reste de ton corps.
De là où il était, Draco ne pouvait pas apercevoir le visage de Sherwood mais il savait que les paroles de Robin n'avaient pas eu un bel effet sur lui. Il n'eut pas le temps d'y penser plus longtemps car quatre mains le traînèrent sur le sol avant de le jeter sans ménagement en dehors des douches. Il gémit quand le corps de son compagnon de cellule vint heurter le sien quelques secondes plus tard.
Le blond sursauta en sentant à nouveau des mains sur lui et il ne détendit pas pour autant en réalisant que c'était trois gardiens, dont Snape, qui les faisaient se relever. Les hommes se contentèrent de leur enfiler à chacun un pantalon avant de supporter leur poids en avançant dans le couloir.
-Vers l'infirmerie, ordonna le chef des gardiens, le visage impassible.
Draco croisa succinctement son regard sombre et il crut y lire quelque chose comme de la pitié. Il faut dire qu'il y avait écrit sur leurs gueules qu'ils venaient de se faire violenter. Le blond n'arrivait pas à penser à quoi que ce soit et le trajet à travers les longs couloirs austères lui parut une éternité. Finalement, ils franchirent une porte à double battant, qui s'ouvrait à l'aide d'une carte magnétique, et une odeur aseptisée vint lui agresser les narines. Les gardiens les laissèrent aux soins de deux personnes en blouse blanche qui les menottèrent à un lit d'hôpital avant de commencer à les ausculter.
La lumière blanche et grésillante était une torture pour les yeux brûlants de Draco et c'est le moment que son estomac choisit pour se rappeler à lui.
Il se redressa vivement et vomit ses tripes sur le sol près du lit avant de retomber sur l'oreiller et de sombrer dans une inconscience bienvenue.
• . • . •
C'était bien la première fois qu'il courait dans les couloirs pour une raison autre qu'une envie pressante ou pour faire chier des gardiens.
Ouais. Ce n'était ni pour pisser, ni pour baiser, ni pour se marrer. Pourtant, il courait quand même. Jusqu'à sentir une goutte de sueur dévaler son cuir chevelu et il ne prit même pas la peine de l'en chasser. Il ne ralentissait sa course que lorsqu'il passait devant quelques pions, ne tenant pas à prendre le risque de se faire emmerder.
Et la plupart des gardiens ici n'attendaient que ça, une raison pour le boucler au trou à nouveau.
Les douches ne lui avaient jamais paru aussi lointaines des cellules avant ça. Il parvint finalement dans la cour du Level UP où se trouvait une bonne trentaine de détenus. La plupart étaient réunis en bandes, à chuchoter à voix basse et à rire trop fort. Son regard vif embrassa la grande salle et il réprima un soupir. Ouais, ça aurait été trop beau que le gamin Malfoy ait été là, à l'attendre sagement. Mais il ne voyait pas non plus Greyback, ce qui était encore plus mauvais signe en soi.
Il fit claquer sa langue de façon impatiente et s'apprêtait à reprendre son chemin vers les douches quand il fut interpellé par l'une de ses vieilles connaissances :
-Hé Potter, tu m'dois une revanche !
Il porta son attention sur l'homme d'une soixantaine d'années qui répondait au doux surnom de l'Embrouilleur. Mais le brun préférait l'appeler Slug, il était d'ailleurs vaguement sûr que son nom était Slughorn. Harry s'approcha rapidement du plateau d'échecs qui se trouvait juste devant le détenu et esquissa un petit sourire.
« Pas l'temps, Slug. »
-On a toujours le temps pour une petite partie, voyons.
« Pas dans ce cas-là. »
-T'es pas drôle.
« J'ai jamais prétendu l'être. »
-Ah oui ? Je croyais. Vu le numéro ridicule que tu nous as servis hier.
« Faut bien que j'me maintienne en forme. Rien de tel qu'un jogging. »
-Avec tout ce temps perdu à parler, on aurait eu le temps de jouer.
Ce n'est qu'à l'entente de ces paroles que Harry réalisa qu'il n'était pas aussi insensible qu'il le croyait aux talents de Slug pour embrouiller le cerveau de ses interlocuteurs. Pour un peu, il en aurait oublié la raison de sa cavalcade à travers les couloirs de AZ.
-Et puis, poursuivit Slug, faut bien que certains d'entre nous se trouvent une occupation. On a pas tous un petit puceau blond à disposition.
« Répète ça. », grinça le brun, d'un ton moins nonchalant qu'il l'aurait voulu.
-Seulement si tu m'bats.
Harry posa son regard sur l'échiquier sur lequel les pièces étaient déjà en place et prêtes pour une future partie. Slug prenait toujours les blancs lorsqu'ils jouaient ensemble. Le brun saisit le roi immaculé entre ses doigts et d'un coup de pied, il envoya valser le reste du jeu à travers la pièce. La majorité des détenus présents interrompirent leurs affaires pour se tourner vers eux. La distance entre les deux hommes se réduisit sensiblement et le roi blanc fut brandi tout -trop?- près des yeux de Slug.
-Échec, annonça tranquillement Harry.
Mais il se tendit quand il sentit la main de Slug, ou plus précisément la chose pointue que le vieux détenu semblait avoir entre ses doigts, beaucoup trop près de son entrejambe. Le brun baissa rapidement les yeux pour voir qu'il s'agissait seulement d'une fourchette subtilisée pendant un repas. Mais ici, même une serviette en papier pouvait devenir une arme redoutable, si on en avait les ressources nécessaires.
Et quelque chose lui faisait croire que Slug saurait se montrer imaginatif avec une fourchette s'il s'y sentait obligé.
Raisonnablement, Harry éloigna la pièce du jeu des yeux de l'Embrouilleur. En partie parce qu'il ne tenait pas à attirer encore plus l'attention sur lui pour aujourd'hui. Deux gardiens les observaient déjà avec méfiance et c'est qui lui fit mettre fin à cette petite altercation avec Slug. Il lui rendit le roi blanc et remarqua avec soulagement que la pression pointue contre ses couilles n'était plus qu'un souvenir.
Il commençait à s'éloigner avec agacement quand il entendit la voix amusée du vieux détenu, occupé à ramasser les pièces du jeu éparpillées au sol :
-Tu pues Potter. Tu f'rais mieux d'aller te laver au lieu d'emmerder les honnêtes gens.
Harry comprit alors dans cette phrase le message que voulait lui faire passer Slug. Ou plutôt sa jubilation de lui avoir fait perdre assez de temps pour l'énerver. Et lui faire manquer quelque chose d'important. Mais quoi ? Il ne posa pas plus de questions et bouscula quelques détenus qui lui bloquaient le passage pour filer en direction des douches.
Il courut dans les couloirs, se moquant bien désormais de se faire arrêter par un gardien. Il parvint finalement au niveau des deux grandes pièces réservées aux douches communes. L'une d'elles était vide et l'autre...était gardée par trois des hommes de la bande de Greyback. Et Harry n'était pas assez con pour croire qu'ils étaient placés là pour protéger la pudeur de leur abruti de chef.
C'est donc sans hésiter qu'il fit mine de vouloir rentrer dans les douches, demandant nonchalamment :
« C'est bien la file d'attente pour les douches ? »
-Dégage Potter, gronda l'un des hommes.
-Ouais dégage, répéta un autre.
-Casse-toi !, surenchérit le dernier.
« Waouh, je ne savais pas que vous aviez un vocabulaire aussi varié ! »
Souriant, il tenta à nouveau de pénétrer dans la pièce derrière eux mais leur rang se resserra et leurs regards se firent menaçants. Ou idiots. Le brun n'était pas tout à fait sûr quand il s'agissait d'eux.
-Si tu veux t'doucher, va en face.
« Ma douche préférée est dans cette cabine-là. Ça me bloque quand je dois en changer. »
-J'ai pas compris en quoi c'était mon problème.
« Ça va le devenir si tu continues à m'faire chier. »
-Ah ouais ?
« Ouais. »
Harry recula de deux pas juste à temps pour éviter le crochet du gauche qu'avait tenté de lui asséner l'un des trois gorilles. En fait, ils n'étaient pas tous bâtis comme des gorilles. Deux d'entre eux étaient juste gros et surtout lents. Il répliqua presque immédiatement et d'un coup de pied précis, il fit trembler l'un des genoux de son agresseur. Il se recula davantage pour ne pas se faire prendre en traître par derrière et serra les poings, un éclat presque vicieux dans les yeux.
« Après une nuit passée avec Betty, j'vous dis pas à quel point j'ai envie de me défouler. »
Les hommes face à lui semblèrent hésiter légèrement. Malgré leur supériorité numérique, ils savaient qu'ils devaient se méfier de ce dangereux taré aux yeux verts. Il y avait des tas de rumeurs folles qui couraient sur lui. Cannibale, arracheur d'oreille ou de toute autre appendice qui dépasserait, nazi fanatique de torture. Peu importe quelle rumeur était vraie, aucun d'entre eux n'avait réellement envie d'en faire les frais.
Mais ils étaient trois contre un, merde ! Ils n'allaient pas trembler devant un gringalet arrogant. C'est ce que se dit l'un des hommes de Greyback et il réduisit la distance entre Harry et lui pour tenter de le choper par la nuque dans le but de la lui briser.
Mais il ne comptait pas sur le fait que le brun, plutôt que de l'esquiver comme quelques minutes auparavant, viendrait à sa rencontre pour le prendre de court. L'homme n'eut que le temps de voir un sourire étirer les lèvres de Potter avant de pousser un cri de douleur quand il sentit son nez se fendre sous un coup de poing bien placé. Harry réprima le grognement de douleur qui ne demandait qu'à s'échapper, sa main n'avait pas forcément apprécié de rencontrer brutalement le nez de cet enfoiré.
Il n'eut pas le temps de réagir quand un poing humide s'écrasa contre son menton, à l'endroit même où se trouvait déjà un début d'hématome. Il se tint contre le mur pour ne pas flancher et prit juste la peine de cracher un filet de salive ensanglantée avant de s'apprêter à rendre coup pour coup. Mais il s'abstint quand il vit que ce n'était pas l'un des sbires du chef des Werewolves qui venait de le frapper, mais bien Greyback lui-même.
Il n'avait même pas pris la peine de s'habiller avant de sortir des douches et on voyait sa queue se balancer entre ses jambes. Il n'avait pas volé son surnom de Loup et Harry se félicita mentalement de ne jamais l'avoir traité de p'tite bite.
-Qu'est-ce que tu fous à emmerder mes hommes ?
Harry savait que le seul fait de parler allait envoyer des éclairs de douleur insupportables dans les muscles de sa mâchoire. Mais il ne pouvait se permettre de perdre la face devant une raclure comme Greyback. Ce mec était pire qu'un vautour. Il se jetterait sur lui pour l'achever s'il décelait ne serait-ce qu'une once de faiblesse.
« J'suis juste venu prendre ma douche, comme tout l'monde. Ils m'ont cassé les couilles alors j'ai du leur apprendre les bonnes manières. Vu qu'leur maman poilue a pas été fichue de le faire. »
La 'maman poilue' en question esquissa un rictus entre l'amusement et l'irritation et lui adressa un regard méprisant.
-Si tu voyais ta sale gueule, tu verrais que t'es celui qui s'fait éduquer ces jours-ci.
Le brun ignora la pique et croisa nonchalamment les bras sur son torse, détaillant Greyback comme s'il n'était qu'une merde sur le sol :
« Tu veux bien dégager de là maintenant que t'as fini tes p'tites affaires ? Si j'veux voir des vers de terre, j'peux aussi bien aller en cuisine. »
Un rire tonitruant répondit à ses paroles et le chef du gang des poilus saisit fièrement sa queue dans sa main. Décidément, il aimait l'exhiber autant que possible.
-Sois pas jaloux, Potty. Si t'en veux, y en a encore. J'suis pas à une pute près aujourd'hui.
Instinctivement, Harry serra les dents et il sentit de nouveau un goût de sang dans sa bouche. Il avait réellement envie de lui faire ravaler sa queue de boa à cette pourriture. Ne serait-ce que pour lui faire passer l'envie de la lui agiter sous le nez en sous-entendant qu'il aurait un jour une occasion de le baiser. Mais il n'eut pas le temps de lui cracher une réplique cinglante à la figure car un homme sortait de la salle derrière les gorilles de Greyback.
Il semblait qu'il venait tout juste de se rhabiller, ses cheveux étaient tout ébouriffés. Robin. Robin !?
-Ferme ta bouche, Potter. Tu vas gober des mouches. Ou pire qui sait, vu ce qui traîne ici, dit tranquillement la reine des Intouchables en jetant un regard en direction des hommes de main.
L'un d'eux ne sembla pas apprécier la remarque et il fit un pas en direction de Robin mais tout ce qu'il récolta fut un grognement menaçant de la part de son chef. Il recula immédiatement en baissant les yeux mais sans se départir de son air hargneux. Greyback glissa une main possessive autour de la taille du brun séduisant et lui susurra presque :
-Viens m'voir ce soir, ma jolie. Je me montrerais encore plus généreux.
Robin leva les yeux au ciel et échappa habilement à son étreinte, le regardant à peine tout en remettant sa chevelure en place :
-Si j'ai rien d'mieux à faire.
Cette réponse ne sembla pas convenir au chef des Werewolves car il l'attrapa impérieusement au niveau des joues, les pressant jusqu'à y imprimer la marque de ses doigts, le forçant à lui faire face :
-C'était pas une question. Tu m'as offert ton cul contre tes deux p'tits copains. Et j'suis loin d'en avoir eu pour mon argent. N'oublie pas ta place, la pute.
Si le regard azur de Robin avait été un gros calibre chargé, alors cet enfoiré de Greyback ne serait plus qu'un cadavre rempli de plomb sur le sol. Mais malheureusement, c'était juste un regard. Lançant des éclairs, certes, mais des éclairs inoffensifs. Sa fierté blessée y luisait mais pas une seconde il ne baissa les yeux face à ceux de son bourreau. Ce dernier esquissa d'ailleurs un sourire excité et sa poigne s'adoucit tandis qu'il caressait la pommette parfaite de Robin.
-Dis-le que t'es ma pute, je veux l'entendre.
« Lâche-le, Greyback ! Et range ta putain de queue ! » rugit presque Harry, les paroles du détenu lui donnaient sérieusement envie de lui éclater la gueule contre le mur. Encore plus que d'habitude.
-Ta gueule, Potter.
Harry resta surpris quand il réalisa que c'était Robin et non Greyback qui venait de lui ordonner de la fermer. Dans son regard vert, on pouvait lire toutes les questions qu'il se posait mais la reine des Intouchables avait des choses plus urgentes à faire que d'y répondre. A commencer par se débarrasser de celui qui le prenait pour sa pute attitrée.
Sa main se posa sur l'avant-bras imposant de Greyback et son regard se fit aussi caressant que lorsqu'il était venu sauver la mise de Draco et Sherwood.
-Envoie-moi un de tes gorilles quand tu voudras me voir.
Cela sembla convenir au détenu hargneux car il lui sourit d'un air entendu et le relâcha pour qu'il puisse quitter le couloir. Robin jeta un dernier regard derrière lui avant de partir, et il était destiné à cette tête brûlée de Potter. Il se foutait de ce qu'il pouvait bien penser de lui. Mais il y avait une chose qu'il devait savoir : il n'avait pas besoin d'être sauvé. Surtout pas par quelqu'un comme lui. Robin n'avait jamais compté que sur lui-même. Et les choses étaient très bien ainsi.
T'es vingt ans trop jeune pour espérer sauver qui que ce soit, Potter.
Et le Potter en question semblait vouloir rester silencieux. Sans un regard de plus envers Greyback et sa bande, il reprit également la direction des cellules. Il accéléra le pas pour être sûr de ne pas être suivi par ces emmerdeurs, il n'était pas d'humeur à se confronter encore à eux.
Son cerveau analysait à toute allure les informations qu'avait laissé échapper Greyback à propos des « petits copains » de Robin. Il savait de qui il était question mais ignorait s'il devait être réellement satisfait de ne pas avoir trouvé le bizut Malfoy dans les douches. Ses questions ne tarderaient pas à trouver des réponses, quitte à en oublier sa douche ou la douleur qui lui lacérait la mâchoire.
Il avait raté non pas un mais deux sauvetages aujourd'hui.
Potter le Sauveur, on repassera.
• . • . •
-Ils dorment depuis combien de temps ?
-Ça fera presque cinq heures maintenant.
-Tu leur as donné quelque chose de fort ?
-Seulement à Sherwood, il a quelques côtes fissurées. L'autre va plutôt bien, il avait surtout l'air en état de choc.
-Hum. Merci Doc.
-Appelle-moi si tu as besoin de plus d'infos, Remus.
L'homme aux traits fatigués acquiesça avec un léger sourire puis reporta son attention sur les deux lits en face de lui. Malfoy n'était pas là depuis deux jours et il se retrouvait déjà à l'infirmerie. Il savait que c'était loin d'être une bonne idée de le faire entrer dans le programme de l'Unité Pilote mais il en avait reçu l'ordre.
Il n'avait pas osé demander au Doc si le gamin portait les marques d'un viol, il n'aurait pas été capable de lui parler sans avoir l'air condescendant s'il avait su. Mais vu le teint blafard qu'affichait le blond, même dans son sommeil, il ne pouvait que faire des suppositions.
Il sursauta presque quand Malfoy ouvrit de grands yeux écarquillés et qu'il les braqua sur lui. Le gamin porta immédiatement les mains à sa bouche, comme pour vérifier si quelque chose s'y trouvait encore et il se détendit légèrement quand il réalisa que ce n'était pas le cas. Remus se racla légèrement la gorge et lui offrit un petit sourire qu'il espérait spontané :
-Mr Malfoy ?
Draco plissa les yeux à l'appel de son nom et il resta tout d'abord silencieux. Il n'était plus habitué à être appelé ainsi. Mr Malfoy. Depuis qu'il avait décidé de s'émanciper de l'autorité de son père, il n'avait alors plus été que Draco. Et depuis qu'il était entré à AZ, il n'était plus rien du tout. Il lui avait fallu quelques secondes, glaçantes, pour réaliser où il se trouvait.
Infirmerie. Tout était blanc, ou plutôt gris. Le plafond était haut mais ce n'est pas comme s'il espérait voir le ciel de toute façon.
Il se redressa en position assise mais son bras resta tendu derrière lui à cause des menottes qui le maintenaient au lit. Même évanouis ou à moitié morts, les détenus n'étaient pas libres de toute entrave. Il se souvenait avoir lu quelque part que le cadavre d'un célèbre tueur en série était resté menotté à la table d'opération pendant son autopsie, tant la frayeur qu'il inspirait était grande.
Il porta une main à sa tête lourde et avant même de s'intéresser à l'homme qui lui parlait, il chercha Sherwood du regard. Il le trouva, dans un lit près du sien, sa respiration semblait laborieuse et il était plus blanc que les draps remontés sur lui.
Un nouveau haut le coeur le saisit quand des images écoeurantes envahirent son esprit. Des doigts étrangers dans sa bouche. Puis une queue. Des rires. L'humiliation. Plus forte que cela, la rage.
-Mr Malfoy ?
Il en aurait presque oublié l'homme en face de lui. Il déglutit pour chasser la boule dans sa gorge. Ce n'était pas l'envie de pleurer, non. Il ne pleurerait plus sur son sort. Il pensait qu'il lui faudrait des semaines pour se désillusionner et s'ajuster au mode de vie à AZ. Mais il lui avait suffi de quelques instants pour savoir qu'il ne voulait, et ne pouvait, rester celui qu'il était la veille.
« Sherwood va s'en sortir ? » demanda-t-il de but en blanc, regardant enfin son interlocuteur.
L'homme n'avait pas l'air de quelqu'un d'important. Du moins, il ne correspondait pas à l'idée que Draco s'en faisait. Il était vêtu d'un simple pantalon noir ainsi que d'une chemise bleue un peu froissée dont les manches étaient déboutonnées et remontées jusqu'à ses coudes. Il portait une cravate mais ce détail n'atténuait pas son allure débraillée.
-Oui, il va s'en sortir. Il est sous analgésiques mais il ne devrait pas tarder à se réveiller, répondit Remus, les yeux fixés sur le jeune détenu.
Draco acquiesça et remonta instinctivement ses genoux contre son torse avant de les baisser immédiatement. Même devant un mec de l'administration, ou qui en avait l'air en tout cas, il ne pouvait se permettre de laisser transparaître la moindre vulnérabilité. Qui savait ce dont était capable cet homme ? C'était AZ. Il ignorait jusqu'à quel point le système était corrompu.
-Tu n'as pas à avoir peur de moi, Draco.
Le blond fronça les sourcils à l'entente de son prénom et surtout du ton paternel avec lequel on s'adressait à lui. Il ne chercha même pas à faire semblant d'employer un ton plus respectueux quand il demanda :
« Vous êtes qui exactement ? »
-Tu as raison, j'aurais du me présenter avant toute chose. Je m'appelle Remus Lupin. Je suis le responsable de l'unité spéciale dans laquelle tu as été transféré à ton arrivée.
« Ouais, le Level UP ou une connerie du genre... »
Lupin émit un petit rire et s'approcha du lit de Draco, se frottant le coude d'un air presque gêné.
-Oui, c'est vrai que certains l'appellent comme ça. Dans tous les cas, j'aurais aimé que l'on se rencontre dans de meilleures circonstances que celles-ci, Draco. Je peux t'appeler Draco ?
« Ça ne sert à rien de poser la question après l'avoir déjà fait deux fois. »
-Haha, c'est vrai. Est-ce que tu te sens mieux ?
Le blond commençait sérieusement à être irrité par cette conversation. Il ne savait pas ce que le responsable de l'Unité Pilote foutait ici et à vrai dire, il s'en fichait royalement. Il avait seulement envie de se recoucher et de profiter des quelques instants de tranquillité qu'il lui restait avant d'être de nouveau jeté dans la jungle en dehors de l'infirmerie.
Ses yeux gris et incisifs détaillèrent longuement le dénommé Lupin, essayant de capter la moindre once de mensonge ou de cruauté dissimulée derrière son visage fatigué ou ses yeux bruns bienveillants.
« Ouais. Mais j'ai du mal à croire qu'un responsable se serait déplacé juste pour me demander ça. »
-Et pourquoi pas ? Demanda Lupin, l'air réellement surpris. Tout ce qui se passe ici est sous ma responsabilité, toi y compris. Qu'est-ce qu'il s'est passé ce matin ? Un problème dans les douches ?
Le regard de Draco se plissa et il comprit ce que cet homme venait réellement faire ici. Était-il en train de le tester lui aussi ? D'évaluer son potentiel en tant que balance, en tant qu'informateur docile ?
La boule revint encombrer sa gorge et il refoula loin, très loin, les souvenirs évoqués par le mot 'douches'. Il avait refusé un rôle de pute, ce n'était pas pour devenir celle de ce Remus Lupin. S'il y avait une chose qu'il n'avait pas besoin qu'on lui apprenne, c'est qu'en prison, plus on parlait et plus son espérance de vie raccourcissait. Surtout si on parlait aux hommes en costume-cravate, aussi miteux soit-il.
« Vous devriez faire inspecter votre carrelage, il est très glissant. »
Remus réprima un petit soupir las. Il avait passé une nuit affreusement courte et le fait de voir qu'un détenu aussi jeune pouvait déjà aussi...Aussi quoi ? Aussi peu coopératif. Les prisonniers l'associaient automatiquement à l'autorité, aux personnes à abattre.
Pourtant ces dernières années, il avait plus joué un rôle de conseiller que celui de responsable tyrannique. C'était plutôt à Snape qu'était réservé ce rôle et il semblait en être pleinement satisfait. Lupin s'approcha encore plus du lit de Malfoy, posant ses mains sur les barreaux en fer qui formaient le bout du lit.
-Je ne suis pas ton ennemi, Draco. Quand tu auras envie de parler, tu n'auras qu'à le faire savoir à un gardien qui m'en informera. Mais n'oublie pas que je ne suis pas un gardien, tu n'as pas à craindre quoi que ce soit.
-Cette précision est inutile, ce n'est pas comme si vous aviez la carrure pour devenir un gardien, ajouta une voix froide au timbre sarcastique, provenant d'un coin de la pièce, tout près des portes de sortie.
Draco n'avait même pas remarqué que le gardien Snape se trouvait également dans la pièce et vu la réaction de Lupin, celui-ci l'ignorait également. Son regard se durcit légèrement mais il ne se départit pas de son air bienveillant et s'éloigna du lit du détenu.
-Réfléchis à ce que je t'ai dit et remets-toi bien.
Remus se dirigea ensuite vers les lourdes portes qui menaient hors de l'infirmerie et Draco tendit légèrement le cou pour le voir adresser un regard autoritaire à Snape, comme un ordre implicite de le suivre hors de la pièce.
Celui-ci esquissa un petit sourire en coin et valida sa carte magnétique pour leur ouvrir les portes avant de les refermer derrière eux, laissant le blond avec ses pensées encombrantes.
Draco ne voulait pas réfléchir à ce que Lupin venait de lui dire. Pas encore, pas tant que d'autres choses lui encombraient autant la tête. Il se rallongea contre les oreillers et ferma les yeux à l'instant où Sherwood rouvrait les siens.
Les calmants l'avaient tout d'abord assommé mais il s'était réveillé peu avant que Lupin ne se ramène pour faire semblant de s'inquiéter de leur sort. Bon, il y avait pire que le chef du Level UP, on pouvait même dire que c'était quelqu'un d'humain comparé aux autres. Mais ça, le manchot s'en foutait pour l'instant.
Il avait mal. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser que, contrairement à ce qu'il pensait, ce n'était pas ses côtes blessées qui le lançaient. La douleur se manifestait juste un peu plus haut, au niveau de la pompe à sang qui lui servait de cœur, et il serra le poing jusqu'à s'en faire blanchir les jointures.
Putain. Robin.
• . • . •
Remus attendit qu'ils se soient éloignés de quelques mètres de l'infirmerie avant de se retourner pour barrer le passage à Snape, qui lui comptait continuer tranquillement son chemin jusqu'aux cellules. Il eut l'air surpris et l'un de ses sourcils se haussa en guise d'interrogation.
« Quand je m'adresse à un détenu, j'attends de vous que vous restiez à votre place, Snape. Si vous l'avez déjà oubliée, comme trop souvent je le remarque, je me ferais un plaisir de vous la rappeler. »
-Et quelle est-elle, Chef ?
Cette réponse ne sembla pas convenir à son supérieur, tout comme le ton ironique qu'il venait d'employer.
« En dessous de la mienne. J'ordonne et vous vous exécutez. Vous prenez beaucoup trop de libertés dernièrement. »
Remus sursauta presque quand Snape réduisit la distance entre eux et il recula instinctivement, se faisant acculer contre l'un des murs du couloir. Il releva le menton pour faire face à l'homme qui le dominait de quelques centimètres, ses cheveux sombres encadrant son visage impassible.
-C'est si rare de vous voir user de votre autorité, Chef. Surtout avec moi. Prenez garde. Une fois qu'on a goûté au pouvoir, on s'en passe difficilement.
Le chef d'unité fit de son mieux pour ne pas baisser les yeux mais il pouvait tout de même apercevoir la main de Snape caressant presque sensuellement sa matraque tout en prononçant ces mots. Il fronça les sourcils et repoussa d'une main l'homme en face de lui pour le forcer à lui rendre son espace vital.
« Je veux sur mon bureau les vidéos de surveillance des douches de ce matin. »
Le gardien recula légèrement et croisa les bras sur sa poitrine sans se départir de son arrogance à peine voilée. Il n'aimait pas quand Lupin était aussi sûr de lui, aussi certain de son pouvoir. Alors qu'il n'en détenait aucun. Il ne savait pas ce que le Directeur trouvait à cet homme insipide, même pas foutu d'enfiler un costume décent.
-Les caméras ont eu un souci. Les bandes sont inutilisables.
« Comme ça doit vous arranger. » cracha Lupin, sans même y réfléchir.
-Ne vous méprenez pas, nous sommes du même côté. Je ne prends aucun plaisir à voir des gamins se faire violenter dans les douches.
« Alors faites quelque chose pour que cela cesse ! Autrement, je serais obligé d'en référer au... »
Il ne put finir sa phrase car Snape l'avait à nouveau plaqué contre le mur, plus fortement cette fois. Il était sur le point de tenter de lui asséner un coup pour le faire reculer et lui faire payer son insolence mais les mots susurrés à son oreille l'en dissuadèrent :
-A qui ? Au Directeur ? J'aurais également quelques mots à lui dire. Au sujet d'un détenu de niveau D qui reçoit de nombreuses visites.
Remus détourna la tête, refusant de lui répondre, et il le poussa violemment, ou du moins il essaya car Snape était plus fort qu'il n'en avait l'air et il ne broncha pas, resserrant sa prise autour de lui. Ancien militaire, se souvint Remus, il avait parcouru son dossier il y a longtemps mais il s'en rappelait.
-Vous avez vos vices de procédures. Et j'ai les miens, Remus. Mais n'ayez crainte, le secret de vos escapades nocturnes est bien gardé avec moi.
Les derniers mots avaient été prononcés sur un ton plus que moqueur et cette fois, Remus le repoussa avec une force qui le surprit lui-même. Snape parut surpris lui aussi car il n'eut pas le temps de l'empêcher de lui prendre sa matraque.
Le regard brun, habituellement bienveillant ou juste fatigué, était à présent glacé par la colère. Il pointa durement le bout de la matraque contre le torse de Snape, le forçant à rester à une distance raisonnable.
« Gardez vos vices et vos mains pour vous, Severus. Touchez-moi encore une fois et je les briserai l'un comme l'autre. »
Il balança ensuite l'arme sur le sol et le bruit résonna dans le couloir désert jusqu'à ce qu'elle s'immobilise non loin de son propriétaire. Sans lui accorder plus d'attention, Remus se dirigea vers le bout du couloir, se passant une main lasse dans les cheveux une fois qu'il fut sûr d'être hors de vue du gardien.
Il ne savait pas d'où lui était venue la rage, et l'inconscience, suffisante pour provoquer cet homme de la sorte. En fait si, il le savait. Sirius. Et il s'en voulait d'avoir donné à son opposant une faiblesse dont il pourrait user. Et abuser, le connaissant.
Snape ramassa prestement sa matraque et tandis qu'il la remettait pensivement en place, il ne put ignorer les battements accélérés de son cœur. Il avait été presque...excité par l'accès de colère tellement inattendu de la part de Lupin. Un sourire étira ses lèvres et pour une fois, il n'était ni moqueur ni cruel.
Juste impatient. De voir à nouveau la rage déformer le beau visage de son chef.
• . • . •
Draco avait envie de murmurer 'Hey Sherwood, tu dors ?' mais il savait que le moment était loin d'être approprié. Son camarade de cellule s'était réveillé quelques heures plus tôt mais il ne lui avait pas dit un mot, c'est à peine s'il l'avait regardé. C'était prévisible. Il devait s'en vouloir et lui en vouloir. De lui avoir attiré des emmerdes qui l'avaient envoyé dans un lit d'hôpital.
Le blond soupira et remua dans le lit à la recherche d'une position pas trop inconfortable. Mais c'était difficile avec son bras entravé et les points de son corps qui étaient encore un peu douloureux. Il s'en sortait bien, physiquement, après une altercation de ce genre. Mais son mental était loin d'être intact.
La lumière de la lune perçait à peine à travers les grandes fenêtres de l'infirmerie, recouvertes de barreaux solides. Il n'avait quasiment pas vu le visage du médecin venu l'ausculter avant le repas du soir, celui-ci portait un masque chirurgical remonté jusqu'à ses yeux. Juste au cas on voudrait qu'il se sente encore mieux dans ce putain d'endroit.
Il ferma les yeux et se força à compter pour chercher le sommeil. Un, deux trois, quatre...Quatre-cent-quatre-vingt-dix, quatre-cent-quatre-vingt-onze...Mille-deux-cent-un.
Il s'apprêtait à chercher une manière plus efficace de s'endormir quand il entendit un bruit très léger. Comme un bruit de pas. Il resserra instinctivement les doigts sur son drap, réfléchissant à toute allure à une façon de se défendre en cas d'agression nocturne. Mais il n'avait rien à sa portée.
Il ouvrit les yeux à l'instant même où une main étrangère recouvrait sa bouche dans le but d'étouffer un éventuel cri.
Draco était prêt, pas question de subir une nouvelle fois sans broncher. Son poing serré rencontra une joue et un grognement de douleur retenue résonna dans la pièce. Suivi d'un murmure contrarié alors que deux yeux verts se braquaient sur les siens :
« Putain, calme-toi puceau. C'est que moi. »
Potter. Potter !?
A suivre.
• . • . •
Voilà voilà !
Je suis vraiment contente d'être arrivée au bout de ce chapitre.
Je sais que vous étiez nombreux à l'attendre et j'espère que vous n'avez pas été déçus.
Comme vous pouvez le voir, je n'ai rien perdu de mes tendances sadiques...
Mais ça s'arrangera ensuite. Normalement. Je sais plus. xD (Mais si!)
J'attends vos avis avec impatience, positifs comme négatifs ! ;)
(Ou même juste le thème de votre calendrier de l'avent -Milka et Kinder, ce sont les meilleurs! \o/)
• RAR Anonymes :
Kalymerho : Salut ma Kaly ! Ça fait longtemps mais j'espère quand même avoir l'occasion de lire à nouveau tes magnifiques reviews super boostantes. J'ai beaucoup ri en la relisant, je suis vraiment contente d'avoir réussi à susciter autant d'émotions dans ton petit cœur ! En tout cas, t'as eu tout bon quant à ma source d'inspiration pour Voldy :D Quant à de possibles ébats sexuels entre Neville et Nagini, je pense que tu n'as pas à t'inquiéter car je ne suis pas sûre d'être seulement possible d'écrire ça ! J'suis trop contente que ma « big revelation » (avec l'accent américain, s'il vous plaît) ait eu l'effet escompté. Apprendre que Sherwood est le fils de Riddle a aussi été un choc pour moi. (eh ouais) Je fais tout pour lui donner du relief comme tu dis car il est bien parti pour rester dans l'aventure. Quant à la fin de mon chapitre...Quand je l'ai relu dans le but d'écrire (enfin) une suite, j'ai aussi eu quelques frissons dans le dos. xD J'avais vraiment la tête pas claire. Mais en voyant la suite, je pense que tu constateras que ma tête est encore moins claire qu'avant. Tu auras eu ta réponse quant à un potentiel sauvetage dans ce chapitre en tout cas. (je donne quelques réponses quand même parfois, héhé!) La crise de foie par abus de chocolat a bien eu lieu et elle aura encore lieu tous les jours je le crains é.è Ta review m'a fait infiniment plaisir, j'ai aimé la lire à l'époque et la relire plus récemment. J'espère te retrouver pour la suite, Kaly ! A très vite, bisous.
Koalamanga : Coucou ! Je te remercie d'avoir pris le temps de lire ma fic et d'avoir laissé un message. Je te rassure concernant mon histoire, c'est aussi stressant à écrire qu'à lire (je souffre en même temps que vous!). Je ne connais pas le milieu carcéral aussi bien que je le voudrais et la plupart des choses que je décris sortent soit de ma tête, soit des séries que j'ai vues. Mais si ça fait réaliste alors mon vœu est exaucé ! J'espère que la suite te plaira également (même si elle risque d'être moins bien écrire u.u). Bisous et à très vite !
Keza : Salut toi ! Je voulais te remercier d'avoir pris du temps pour lire ma fic et pour tes reviews ! Elles m'ont fait plaisir, je suis contente d'avoir réussi à te surprendre sur certains points. Comme hum...*tousse* les douches...*tousse* En tout cas les malheurs de Draco ne sont pas encore finis pour l'instant mais au moins il ne sera pas le seul à avoir des soucis. xP Je suis ravie que Sherwood t'intrigue et que tu veuilles en savoir plus. Au départ, je ne pensais pas qu'il prendrait autant d'ampleur mais maintenant, j'ai envie qu'il reste. Je fais tout pour qu'il vous plaise aussi. Pour le sauvetage option cheval blanc, j'espère que tu n'as pas été déçue xD (ben quoi, une reine qui sauve une princesse, ça marche aussi!) Merci à toi pour tes commentaires et encouragements ! A très vite j'espère, bisous.
Dannal : Coucou Dannal ! Je suis contente que ma fic t'ait plu au point que tu aies hâte d'avoir la suite et du coup je m'en veux encore plus de ce long délai imprévu. La suite est donc là et j'espère qu'elle sera à la hauteur. J'attends ton avis en espérant que tu penseras à repasser par ici ! Merci et à très vite, bisous !
Robin : Haaaan, un autre Robin ! Ça m'a fait beaucoup rire moi aussi quand j'ai vu ton pseudo. Je me suis dit que tu allais me détester pour ce que je réservais à notre super reine des Intouchables ! J'espère que ce n'est pas totalement le cas xP Ne t'en fais pas pour les fautes, ça me fait plaisir que tu aies eu envie de me laisser un commentaire ! Voilà donc la suite que tu attendais et j'espère qu'elle se laissera elle aussi dévorer ! Merci encore et à très vite j'espère, bisous.
Helen : Salut Helen ! Ouiii le groupe est séparé, ça m'a brisé le cœur ! Je reprends donc ma fic, même si c'est avec quelques mois de retard (c'était le temps de faire mon deuil xP). Elle en vaut le coup, tu trouves ? Merci, ça me fait vraiment chaud au cœur. La fin de ta review m'a fait rougir (j'ai honte!) et j'espère vraiment que tu n'auras pas koibievé pour rien ;) La suite est là et elle n'est sûrement pas parfaite mais j'espère vraiment qu'elle te plaira ! A très vite, bonne semaine et plein de bisous !
Caro : Salut Caro ! Merci d'avoir pris le temps de lire et de laisser un message. Malheureusement, ce chapitre risque d'être aussi un peu difficile à lire mais j'espère qu'il te plaira également. J'espère te revoir pour la suite ! A très vite, bisous !
Kreatur : Salut toi ! J'espère que tu n'auras pas pleuré trop longtemps car voilà la suite. ;) En espérant qu'elle ne te donnera pas envie de pleurer de dépit u.u A très vite j'espère, bisous !
Je sais que c'est un peu vieux tout ça mais je tenais à vous répondre quand même.
J'espère n'avoir oublié personne et si c'est le cas, je m'en excuse !
Passez une bonne semaine et à très vite si vous le voulez ! (avant Noël normalement)
Koibi~