« Toujours la même rengaine… »
Harry jeta un coup d'œil à la paillasse voisine : Hermione s'attaquait déjà à l'élaboration de sa potion sous les yeux brillant d'admiration de son voisin du moment, Neville Londubat. Le professeur ayant visiblement souhaiter que « Rien n'arrive aujourd'hui surtout au vus du niveau de complexité de cette potion. » mieux valait ne pas tenter le diable donc. Avec un soupir, le survivant s'attaqua donc lui aussi à la réalisation de sa potion, il feuilleta rapidement le manuel, fronça les sourcils au vus de la complexité des mots défliant sous ses yeux : tant de symbole dont il ne comprenait pas la signification :
« Et ne pensez-vous pas que cela irait mieux en retournant votre livre M. Potter ? »
L'intéressé rougit violement sous les rires d'une bonne partie de la salle tandis que son détestable professeur de potion faisait pivoter le manuel. Adressant un sourire sarcastique pour toute réponse au regard assassin de son élève, l'homme tourna les talons pour regagner son bureau derrière lequel il s'affaissa, les bras fermement croisé sur sa poitrine. D'un geste rageur, le Griffondor saisit une poignée d'herbe aromatique qu'il entreprit de découper sous l'œil atterré de son meilleur ami :
« Eh vieux un peu de calme, il faut les hacher menu pas les réduire en poussière !
-Excuse moi Ron… Simplement…»
Il se pencha en avant pour murmurer sur le ton de la confidence :
« Plus les années passent et moins je le supporte !
-Snape ? Personne n'a jamais pût l'encadrer cette espèce de chauve souris graisseuse !
-Ronald Weasley me permettrais-je de vous traiter de sale petit rouquin dégénéré dont les parents se reproduisent plus vite que les quelques membres qui composent mon élevage de souris blanches, soupira une voix émanant du bureau. »
Ron piqua un fard sous les nouveaux éclats de rire :
« Silence, beugla le professeur de potion. »
Le roux se frotta nerveusement la tête avant d'arracher le scalpel des mains de son voisin pour couper à son tour les racines de la plante :
« Depuis quand à t-il l'ouie aussi sensible cette espèce de cerbère…
-C'est un Légimens tout simplement, songea Harry jeter un regard en coin à son professeur. »
Les douloureux souvenirs de ses leçons d'Oclumencie avec l'homme lui revinrent en mémoire, le jour où tout avait cessé aussi d'ailleurs… Il revoyait encore le regard incendiaire de Snape lorsqu'il était parvenu en plus de le repousser à pénétrer dans l'esprit de l'homme. Il se mordit les lèvres, ce qu'il y avait vu il aurait aimé ne pas le voir. Son regard fût attiré par un vague mouvement de l'homme à quelques mètres de lui, il parcourait à présent les paillasses du regard tantôt aidant ou acquiescant d'un bref hochement de tête devant des chaudrons aux mixtures d'une couleur satisfaisante. Grimaçant, le professeur frotta discrètement son avant bras sous l'œil devenus suspicieux de Ron et Hermione :
« J'ai comme l'impression que le cours va être écourté, murmura le roux. »
Harry acquiesça gravement saisissant les racines qui traînait encore, acheva de les découper en un temps reccord puis les laissa tomber dans le chaudron. La potion vira instantanément au pourpre sous les yeux hébété d'Harry qui se pencha au dessus de son chaudron alors que Ron lui s'était déjà écarté de la paillasse :
« Et bien comment s'en sort notre héro national, railla le professeur en se penchant par-dessus l'épaule de son élève. »
Harry se retourna brièvement, croisa le regard corbeau du mangemort qui porta à nouveau la main à son bras puis tout deux reportèrent leur attention sur l'intérieur du chaudron en ébullition. Le plus jeune vit son professeur pâlir, la suite ce passa très vite :
« Imbécile de Potter, rugit le potioniste en saisissant violement le col de son détestable élève. »
Harry eu tout juste le temps de se voir projeter au sol par son enseignant que ce dernier se retrouvait violement projeter par l'explosion du chaudron contre la paillasse voisine contre laquelle il s'effondra. Un silence de mort s'ensuivit, Harry se précipita aux cotés de l'homme saisissant la tête de l'homme entre ses mains, tentant de faire abstraction des gémissements affolés autour de lui et du sang qui se répandait en coulées vermeilles sur ses mains :
« Allez chercher Pom-Pom, tout de suite ! »
Harry tapotait avec agacement le coin de son livre, voilà maintenant près d'une heure que les cours s'était achevé et que le survivant attendait patiemment devant l'infirmerie. Après l'accident du cours de potion, l'infirmière avait accourus et pris en charge le professeur avec un professionnalisme exemplaire. S'en mordant les doigt toute la journée malgré la haine farouche qu'il continuait de vouée pour l'homme, Harry avait annoncer à ses amis la ferme intention de rendre visite au potioniste le soir même pour lui présenter ses excuses et prendre des nouvelles de sa santé. Lorsqu'il aperçut enfin le Directeur émerger de l'infirmerie pour lui faire signe, le jeune Griffondor attrapa à la va vite sa sacoche dans laquelle il y fourra son livre avant de se précipita vers le vieil homme qui l'invita à entrer. Suivant piteusement le directeur, les deux hommes ne tardèrent pas à s'immobiliser dans une petite pièce qui n'était pas l'une des chambres de l'infirmerie. Harry grimaça songeant un instant qu'il était tout à fait possible qu'il ne revoit pas son professeur aujourd'hui. Dumbledore prit place derrière un imposant bureau de chêne :
« Monsieur, je sais que ce n'est peut-être pas évident à croire mais c'était un accident…
-Je ne doute pas de toi Harry, jamais, assura Dumbledore en invitant le jeune homme à s'assoire, un bonbon ?
-Non merci Monsieur, répondit poliment le garçon en s'asseyant néanmoins.
-Bien Harry, tu sais pourquoi nous sommes là n'est ce pas ?
-Il va bien, coupa brutalement le plus jeune. »
Le vieil homme écarquilla les yeux un instant avant de rire nerveusement, un grognement retentit soudain dans le dos du directeur :
« Plutôt. Mais disons qu'il y'a eu quelques… Complications. »
Harry fronça les sourcils se penchant pour tenter d'apercevoir ce que le vieux directeur tentait de mettre hors de sa vue, sans succès. Ses sourcils s'arquèrent un peu plus :
« Com-pli-ca-tions, répéta t-il d'une voix monocorde.
-Te souviens tu du petit incident de ce matin Harry ?
-Bien sûr qu'il s'en souvient pauvre fou ! »
Le survivant se pencha à nouveau, il n'était pas seul en compagnie d'Albus dans cette pièce. Pourtant il ne pouvait ni voir ni reconnaître le propriétaire de cette voix aigue au possible. Il sentit la nervosité le gagner au fur et à mesure de cette conversation sans grand sens :
« Avec Snape ?
-Le professeur Snape, corrigea machinalement le vieil homme.
-Oui… Vous êtes vraiment sûr qu'il va bien, je croyais que ce n'était qu'un mauvais coup…
-Ne t'inquiète pas Harry, il va bien simplement…
-Bien ? Parce que vous appelez ça aller bien ? »
Deux mains d'un blanc immaculé plongèrent dans les robes du vieux directeur qui tressauta en saisissant le poignet de son 'agresseur' un adolescent aux cheveux corbeau apparut alors, un bandage sur le front, braquant une paire d'yeux sombre où l'on ne pouvait que lire une colère mal contenue. Les yeux d'Harry s'écarquillèrent un peu plus lorsqu'il aperçut par l'embrassure d'une des manches bien trop grande pour lui, la marque du lord noir sur l'avant bras de l'autre qui se débattait comme un beau diable :
« Un mangemort, murmura t-il sans quitter des yeux le second adolescent.
-Vous voyez, je vous disais bien qu'on ne vous reconnaîtrez pas mon petit.
-Je ne suis pas votre petit, beugla le brun devenu pivoine. »
Parvenant enfin à se dégager, il retroussa légèrement ses manches, couvrit de son mieux sa marque et passa une main dans ses cheveux huileux. Harry marqua un temps d'arrêt : ce regard froid, ces cheveux à l'aspect plus que douteux, cette marque…
« P-Professeur Snape, souffla t-il abasourdis.
-Lui-même, cracha le second adolescent. »
A suivre…