Voici donc une petite fic qui se déroule à Noël (oui, vous l'aurez certainement remarqué, cette période de l'année m'inspire) Une petite dédicace à Clina9, qui avait hâte de relire quelque chose dans ce fadom ;)
Bon, l'enquête n'aura rien de très recherché, ce n'est pas vraiment mon fort. J'espère que ça vous plaira néanmoins.
Il y aura 7 ou 8 chapitre, en fonction du découpage que je ferai pour la fin, et je posterai l'intégralité d'ici le 25 décembre.
Bonne lecture.
ooOoo
Atteignant enfin le 221b, je restai un instant sur le perron en me secouant pour débarrasser la neige de mes épaules et du bas de mon pantalon avant de pénétrer à l'intérieur. Holmes donnait suffisamment de travail à notre logeuse pour que de mon côté je m'efforce de la ménager. Entrant enfin, j'accueillis avec grand plaisir la chaleur qui contrastait si nettement avec le froid de l'extérieur. Il neigeait à intervalles réguliers depuis près de trois jours et la température ne dépassait guère le négatif, ce qui n'empêchait pas les Londoniens, moi le premier, à arpenter les rues en quête de quelques derniers achats de Noël. D'ailleurs je ne me plaignais nullement de ce climat, j'aimais la période de Noël et l'inconfort de mes promenades ne faisait que renforcer mon sentiment de bien-être lorsque je rentrais chez moi, savourant un bon feu de cheminée et un thé brûlant.
Avant de gravir l'escalier menant à l'étage que je partageais avec Holmes, je pris soin de dissimuler le petit paquet élégamment emballé, raison de ma sortie, dans la poche de mon manteau. A cette période de l'année je n'étais pas avare en cachotteries, heureusement j'étais parvenu à faire comprendre à mon colocataire voilà quelque temps déjà combien il était important de respecter ma vie privée au moins pour le mois de décembre. Il n'avait guère d'intérêt pour Noël mais depuis qu'il avait compris que Mary n'était définitivement plus une menace pour lui il se montrait moins curieux à mon égard. Cela ne faisait que deux ans que j'avais droit à cette semi liberté alors même que j'avais rompu mes fiançailles cinq ans plus tôt.
Arrivant devant la porte du salon, j'eus la surprise de percevoir deux voix distinctes au travers du battant. La première appartenait à mon compagnon, je ne connaissais en revanche nullement la seconde. Les sons étaient étouffés et ne me permettaient d'entendre clairement la conversation mais je parvins à deviner que cette personne était un homme d'un certain âge et très certainement distingué. Poussé par la curiosité, j'entrai enfin dans la pièce.
« Alors c'est entendu, je viendrais », disait Holmes.
Il s'interrompit alors pour se tourner vers moi et m'adressa un bref sourire auquel je répondis rapidement, me prenant à souhaiter que notre visiteur ne s'attarde pas tant j'aspirais à me retrouver seul avec mon amant.
« Monsieur Black, voici mon collègue et ami, le docteur Watson. »
Je saluai brièvement l'auguste vieillard qui me fixait avec curiosité avant de reporter toute mon attention sur mon compagnon, brûlant de savoir de quoi il retournait.
« Il va sans dire que je ne me déplace jamais sans lui, continuait Holmes.
- Soit, acquiesça Black. Ainsi il se joindra à nous. »
Tandis que le détective entreprenait de bourrer sa pipe, signe que la conversation était arrivée à son terme pour lui, je dévisageai brièvement l'étranger. Grand, d'une carrure imposante, il semblait pour bien faible. Ses cheveux parfaitement peignés, ses vêtements élégants et bien taillés, un chapeau et une canne de la dernière mode, le moindre de ces détails laissait à entendre qu'il était pour le moins aisé. Un nouveau client qui s'offrait nos services pour quelque mystérieuse affaire que Holmes m'expliquerait bien vite lorsque nous serions seuls.
« Bien, je vous attends donc demain Mr. Holmes.
- Nous serons là. »
L'homme s'inclina rapidement en nous remerciant puis sorti. Holmes alluma sa pipe et s'installa plus confortablement dans son fauteuil tandis que je retirais mon manteau.
« Une nouvelle enquête à quelques jours de Noël ? m'enquis-je en m'installant sur le sofa. Moi qui avais espéré que nous pourrions passer les fêtes ensemble au calme… »
Effectivement, cela n'avait jamais été le cas jusqu'à présent, à croire que l'aversion de mon compagnon pour cette période était récompensée, néanmoins cette année encore j'avais cru pouvoir prétendre à un peu de normalité.
« En fait, nous serons probablement amener à passer le réveillon chez cet homme, m'expliqua Holmes. Cela étant, il n'y aura que lui, son fils et l'épouse de celui-ci. Vous aurez donc peut-être le calme auquel vous aspirez, rajouta-t-il avec malice.
- Holmes, vous savez parfaitement que ce n'était pas vraiment ce que j'espérais. J'aurais préféré quelque chose se rapprochant de… »
Je m'interrompis en rougissant. Malgré toutes ces années, il m'était encore difficile de mettre des mots sur les activités intimes auxquelles nous nous prêtions. Les restes d'une pudeur malaisée, dont je parvenais heureusement à me débarrasser pourtant lorsque j'étais avec lui dans notre chambre.
« Se rapprochant du réveillon de l'année de vos fiançailles, conclut-il à ma place avec un sourire satisfait.
- Eh bien… oui », dis-je dans un souffle.
Cinq ans plus tôt ce fut effectivement la nuit de Noël que nous consommâmes pour la première fois notre bien étrange relation, assumant ainsi ces sentiments qui nous animaient depuis longtemps déjà. Après le nouvel an, j'entreprenais de rompre définitivement avec Mary, me sentant enfin capable de prendre la bonne décision.
« Rien ne nous empêchera de lier l'utile à l'agréable, décida mon compagnon.
- A présent parlez-moi de cette affaire, demandai-je en prenant soin de ne pas relever sa boutade tout en me saisissant de mon carnet afin de prendre ses propos en notes.
- Mr. Black se pense en danger de mort. Il a reçu diverses lettres de menaces et se sent suivi lorsqu'il quitte son domicile.
- A-t-il une idée de qui pourrait lui vouloir du mal ?
- Absolument pas. Il s'estime sans reproche et pense n'avoir aucun ennemi. Ce qui est absolument absurde, nul n'est aussi parfait qu'il le croit. Même un homme tel que vous a des ennemis, c'est dire. »
Je souris à ce compliment, Holmes était décidément un homme plein de surprises.
« Bien sûr que j'ai des ennemis, dis-je tranquillement. Tous les brigands que j'ai aidé à envoyer en prison à vos côtés.
- Ah, nous savions tous les deux que me fréquenter vous ferait plus de tort que l'inverse.
- Vous savez heureusement vous employer à minimiser ces effets négatifs en m'offrant bien des avantages à votre présence, lançai-je, taquin. Et donc nous partons demain ?
- Absolument. Il souhaite ma protection et j'en profiterai du même coup pour démasquer cet assassin potentiel.
- Rien de bien compliqué pour vous il me semble. »
Et alors que j'inscrivais encore quelques indications sur cette enquête, Holmes avait quitté son fauteuil et se dirigeait vers moi de sa démarche féline.
« Sherlock ?
- Laissez-moi vous faire profiter pour l'heure à venir des avantages à partager ma vie. »
Son ton était sourd et je compris à son regard qu'il était inutile que je tente d'opposer une quelconque résistance. Ce dont je n'avais de toute façon nulle intention. Il prit place près de moi et m'attira dans ses bras, m'embrassant longuement.
« Au fait, reprit-il ensuite en m'allongeant sous lui, avez-vous enfin mis la main sur mon cadeau ? »
Je le fusillai du regard même si la main taquine qui se glissait dans mon pantalon ne facilitait pas ma concentration.
« Sherlock, vous vous souvenez de la règle, pas de questions à l'approche des fêtes.
- Je prendrais donc cela pour un oui. Vous perdez la main mon cher, j'ai acheté le votre voilà au moins deux semaines. »
Seul un hoquet m'échappa en réponse et je décidai d'en rester là avec cette conversation, préférant reporter toute mon attention sur ses gestes tandis qu'il me dévêtait lentement.
TBC...