Disclaimer : Cette histoire fantastique est le travail d'ArielGobuss et le monde dont sont tirés les personnages appartient à JK Rowling. Seule la traduction est mienne.
Note : Salut ! Ha, je suis sûre que c'est très surprenant cette rapidité hein ? Non plus sérieusement, j'ai eu un gain de temps considérable pour la traduction en fin de semaine donc j'ai avancé en supersonic et Marxiss encore plus ! On dit merci au bêta génial (qui me manque déjà) et on savoure le chapitre. Bonne lecture.
Bêta / Correcteur : Ce cher Marxiss, même s'il est parfois tête en l'air ! On pardonne tout à sa bouille d'ange. ;) Par contre, il va devoir arrêter la bêta-lecture à partir du chapitre 6, donc j'aurai prochainement besoin d'un(e) nouveau (nouvelle) bêta ! S'il y a une bonne âme dans l'assemblée prête à supporter mes retards et mes fautes, je suis preneuse...
Chapitre 4 : Stuck on you
It's like you're a drug
It's like you're a demon I can't face down
It's like I'm stuck
It's like I'm running from you all the time
Le silence du dortoir fut soudainement interrompu par le bruit d'une porte claquant et frappant le mur. Puis un coup de pied retentit dans un fracassant bruit de bois maltraité. C'était accompagné d'un cri rempli de fureur :
« Je le déteste ! »
Harry Potter se tenait à côté de son lit, la respiration haletante et le souvenir de la leçon de Potions achevée à peine quelques minutes auparavant dansant en première ligne à l'intérieur de sa tête. Il n'arrivait pas à se décider s'il haïssait Snape pour l'humiliation envers ses amis, ses commentaires mauvais, la cruauté psychologique contre lui ou son nez crochu et ses cheveux gras. Le Gryffondor avait su qu'il regretterait le fait se rendre à ce cours, mais il avait visiblement oublié à quel point ce professeur était un bâtard.
Snape s'était surpassé !
Harry se souvenait en tremblant de rage du moment où Snape se tenait là, humiliant Neville avec sa voix calme alors que l'orage de colère grondait à l'intérieur de Harry. Il s'était très bien rendu compte que le professeur essayait seulement de le provoquer mais il ne pouvait rien faire. Le jeune garçon pouvait seulement serrer les dents et les poings, impuissant.
« Je suis un lâche ! Un putain de connard de lâche ! » Pensa-t-il sauvagement.
Il aurait voulu dire quelque chose, faire n'importe quoi, vraiment, pour défendre Neville. Cependant la peur de ces yeux sombres sans fonds, la si terrible peur de les affronter fit disparaître tout courage, fierté et loyauté en tant que Gryffondor.
A ce moment-là, il avait commencé à sentir le regard insistant de Snape qui le brûlait alors qu'il se tenait assis à sa place. Mais cela semblait impossible qu'une telle chose arrive. Peut-être avait-ce été une hallucination ? Peut-être était-il en train de devenir fou ?
Non ! Snape était vraiment en train de le regarder. Un regard que seul un tel vil Mangemort pouvait faire trembler Harry et faire monter des frissons glacés le long de son échine même si le Gryffondor avait eu extrêmement chaud sur le moment.
Harry avait même osé regarder Snape en biais lorsque le professeur avait intercepté la note envoyée par Malfoy à son encontre. Il ne pouvait pas oublier l'expression sur le visage de Snape lorsqu'il l'avait lue. Un rougissement délicat était apparu sur ses joues pâles et jaunies. Harry n'aurait jamais pensé voir un jour le Maître des Potions rougir. C'était si difficile pour lui de réaliser que Snape était capable d'avoir ce genre de réflexes humain.
Alors qu'avait bien pu écrire Malfoy sur son billet pour que cela provoque une telle réaction chez Snape ? Cela avait dû être quelque chose d'abject pour pousser Snape à agir si drastiquement. Harry était certain que ceci entrerait dans l'historique de l'école. Peut-être même que ça aurait son entrée dans l'Histoire de Poudlard ?
Quoiqu'il en soit, ce qui avait été écrit par Malfoy avait dû être réellement horrible pour que Snape en vienne à retirer des points dans sa propre Maison. Sûrement quelques allusions salaces et vulgaires.
Enfin, s'il y avait bien quelque chose de bien dans cette histoire, c'est que cela avait forcé Snape à interdire toute mention à l'incident « Desideria Intima ». Bien entendu Harry savait que son professeur n'avait été guidé par rien d'autre que le besoin de protéger sa propre réputation plutôt que celle de Harry. Après ces quelques années à connaître l'homme, si le Maître des Potions avait brutalement décidé de s'intéresser au bien-être de Harry, ce dernier lui aurait sans doute conseiller d'aller se faire examiner à Sainte-Mangouste.
Snape était un enfoiré égoïste, tout le monde savait cela.
Harry se souvint de l'air satisfait sur le visage de Snape alors qu'il n'avait plus été capable de se contenir et qu'il l'avait regardé. Il se rappela le battement frénétique de son coeur quand ses yeux se verrouillèrent à ceux de son professeur et qu'il fut submergé par l'envie de lire toutes les émotions contenues dans les billes obsidiennes. Mais il y en avait tant qu'il pouvait difficilement les différencier. Le jeune Potter se souvint alors la frustration et la colère qu'il contenait à peine alors qu'il se retenait d'attaquer Snape. Cependant il se sentit également paralysé par la peur et une honte sans limite lorsqu'il eut la réminiscence de l'incroyable force de son désir. Ce désir incontrôlable qui l'avait envahi juste après avoir bu l'élixir Desideria Intima. Et alors que Snape s'était tenu si proche de lui, pour la première fois depuis cet incident, Harry l'avait regardé droit dans ses yeux. Ça l'avait frappé comme un coup de fouet, perçant sa peau profondément et douloureusement. Il y eut des étincelles, explosions de boules de chaleur qui bombardèrent son épiderme sans relâche. Tout sembla tanguer avec la fièvre omniprésente de la rage et de la haine contenue. Comme si ces sentiments était liés d'une façon bien étrange.
Ça avait été suffisant pour pousser Harry hors de ses gonds. Ainsi, quand Snape l'avait appelé à la fin du cours pour parler avec lui, Harry s'était sentit piégé. Il devait s'échapper.
Il était surtout effrayé que c'était du billet envoyé par Malfoy dont Snape voulait lui parler et Harry n'aurait simplement pas pu le supporter. Le Gryffondor savait que sa fuite avait sûrement enragé Snape encore plus, mais au moins il s'était échappé de la ligne de front, laissant un professeur fulminant derrière lui.
Un sourire malicieux et satisfait naquit sur les lèvres de Harry.
L'écho de bruits de pas le tira de ses pensées et ses yeux fixèrent la porte. Harry avait passé ces derniers jours à se cacher constamment et lui avait donné un espèce d'instinct caractéristique des petits animaux apeurés.
Voyant Ron apparaître dans l'encadrement de la porte, Harry lâcha un soupir de soulagement. « Oh, c'est juste toi. »
« Snape est un putain de bâtard ! » Grogna le rouquin en jetant son sac de cours sur son lit. « Il l'a toujours été, mais il s'est surpassé cette fois ! Comment a-t-il pu être autant rude et hargneux avec Neville ? » Il jeta un oeil vers Harry. « Et avec toi. Bon, je comprends que ce soit Snape, Mangemort et tout, mais même lui doit avoir un grain de compassion, quelque part. » En voyant le doute dans le regard de Harry, l'adolescent soupira. « Bon, d'accord. C'est Snape. Pourri jusqu'à l'os. » Ron se laissa tomber sur le lit et regarda Harry. « Au fait, cet abruti aux cheveux gras m'a dit de te donner ça. » Il sortit une petite bouteille de sa poche de sa robe et la tendit à Harry.
« Qu'est-ce que c'est ? » Demanda Harry en fronçant les sourcils alors qu'il prenait la potion des mains de son ami.
Ron haussa les épaules. « Aucun idée. Il a dit d'en mettre sur ta main trois fois par jour. »
Harry se renfrogna. Quoi ? « Snape t'a donné ça pour guérir ma main ? »
« Bizarre, hein ? » Ron observa la bouteille suspicieusement. « C'est peut-être quelque chose créé pour prendre le contrôle de ta main et lui ordonner de t'étrangler pendant la nuit ? »
Harry le fusilla du regard. Ses yeux auraient pu trancher du verre.
« Ben quoi ? » Demanda Ron. « Fred et George m'ont parlé de ça quand j'étais petit. »
« Quoique ce soit, je ne vais pas l'utiliser. Pas quelque chose qui vient de Snape. » Harry rejeta la bouteille avec dégoût. « C'est sûrement une sombre mixture qui va faire tomber ma main. Typiquement le genre de truc qu'on pourrait attendre de Snape. »
« Il a dit que s'il avait voulu t'empoisonner, il l'aurait fait il y a longtemps. » Lui dit Ron.
« Merci vieux frère, tu as vraiment élevé mon esprit avec ça. » Répliqua Harry d'une voix traînante et sarcastique.
Ron rougit et détourna les yeux.
Harry se perdit dans ses pensées un moment.
Snape s'inquiétant pour sa santé et donnant un baume guérisseur ne voulait pas dire qu'on pouvait lui faire confiance. En général, ça ne voulait rien dire de positif. Jusqu'à présent, Harry n'avait seulement rencontré de l'hostilité et de la haine de la part de Snape. Pourquoi changerait-il subitement ?
Harry décida que ce soir-là, pour le première fois depuis quelques jours, il descendrait pour le dîner. Ron et Hermione descendirent les premiers et s'assurèrent que les choses s'étaient calmées et que toutes les remarques négatives avaient cessées. Tous les dessins équivoques disparurent des murs de la salle commune. Personne n'osait tenter leur chance et braver les interdits de Severus Snape, craignant de finir pire que Longdubas ou Harry. Ce dernier avait appris que Neville avait eu des soins médicaux spéciaux et que l'on prenait soin de lui. Cependant, il devait rester à l'infirmerie pour plusieurs jours. Lorsque madame Pomfresh avait eu connaissance de ce qui était arrivé à son patient, elle était devenue hystérique mais avait rapidement laissé place à la rage. Elle avait déclaré qu'elle allait étouffer Snape avec sa propre cape !
Ron éclata de rire, imaginant la situation, mais Hermione l'avertit d'un regard.
« Ce n'est pas drôle, Ron ! Le Professeur Snape devrait être puni sévèrement. C'était de la cruauté envers un étudiant et ça devrait être traité comme une offense très sérieuse. Le code des droits des étudiants - »
« Hermione, » Bougonna Ron. « Y'a-t-il un seul livre au monde que tu n'aies pas lu ? »
Hermione lui jeta un regard méprisant. Harry arrêta d'écouter ses amis échanger des remarques mordantes. Il observa le bout du couloir, là où il tournait vers la Grande Salle. Il se sentit un peu vulnérable sans sa cape d'invisibilité qu'il n'avait pas quitté ces derniers jours. Il était exposé, parfaitement visible pour chaque regard malicieux et pour toutes les grimaces dégoûtées.
Au moins les provocations vocales avaient cessé. C'étaient elles qui étaient les plus difficiles à supporter. Harry était un peu surpris que la menace de Snape ait été si efficace.
Plusieurs Poufsouffles de troisième année passèrent devant Harry à ce moment-là mais il ne voyait plus la condescendance dans leurs yeux comme c'était le cas avant.
« Mais quelques Poufsouffles ne sont rien comparé à Malfoy et son gang. » Songea Harry, se demandant ce que les Serpentards, qu'il avait récemment brutalement traité, étaient en train de préparer pour lui. Il était sûr et certain que Malfoy ne s'était pas remis de ce qu'il lui avait fait et qu'il trouverait un moyen d'obtenir une vengeance sur lui. Alors il décida que désormais, il allait garder un regard attentif autour de lui lorsqu'il serait seul dans les couloirs.
Son apparition dans la Grande Salle ressembla à une scène de théâtre. Soudainement, le silence régna et tous les yeux furent fixés sur lui alors qu'il se tenait entre ses amis. Durant un instant, il se demanda s'il viendrait un jour à bout de tout cela, mais tôt ou tard il aurait à l'affronter. Autant le faire maintenant. Harry déglutit et avança vers la table. Le Gryffondor avait l'impression que tout s'était figé autour de lui et que le monde entier était focalisé sur lui, le submergeant, ses pieds s'enracinèrent au sol, incapables d'échapper aux oeillades méprisantes. Brusquement il voulut se retourner et courir aussi loin qu'il pouvait, le plus loin possible de ces visages hostiles et retrouver la sécurité réconfortante de son dortoir.
Cependant, un coup d'oeil vers la table des professeurs et à la figure drapée de noir assise là-bas lui donna la force dont il avait besoin pour surmonter cela.
L'élève ne pouvait pas échapper à Snape pour toujours. Il ne voulait pas donner cette satisfaction à ce bâtard.
Harry se força à reprendre contenance et marcha droit devant, ignorant les regards appuyés et les murmures. Doucement, l'atmosphère de la Grande Salle commença à s'éclaircir et les étudiants s'en retournèrent à leurs conversations interrompues. Harry s'assit à sa place habituelle à la table des Gryffondor et sentit qu'il pouvait enfin respirer normalement, le sentiment de peur qui l'entourait s'était dissipé. Ron et Hermione prirent place à côté de lui. Pendant encore un moment les chuchotements arrivaient toujours aux oreilles de Harry. Toutefois quand les élèves virent que Harry n'allait pas – pour le moment du moins – envoyer de baisers à Snape, lui lancer des oeillades mouillées ou d'autres choses étranges, ils poursuivirent leur repas ainsi que leurs affaires.
Harry savait qu'ils étaient tous en train d'attendre un quelconque spectacle de sa part, mais il n'allait pas leur faire ce plaisir.
Il attrapa une assiette et mit rageusement quelques saucisses à l'intérieur, avec de la purée et du pudding. Pendant qu'il mangeait, sa peau le brûlait des regards lancés par les autres Gryffondor qui, jusqu'à très récemment, avaient été ses amis. Seamus et Dean se déplacèrent sur-le-champs de leur place pour s'éloigner de Harry et éclatèrent de rire, l'observant avec dégoût. Lavande et Parvati gigotaient, envoyant à Harry des coups d'oeil amusés et goguenards. Ginny s'était assise en face de lui mais ne le regardait pas dans les yeux. Ses pupilles étaient fixées sur la table et ses joues rougissaient. Harry était reconnaissant qu'elle ne montre pas signe d'hostilité.
Pendant le dîner il réfléchit comment il pouvait amorcer une conversation avec elle mais il ne put trouver quoique ce soit à lui dire. Il espérait vraiment que Ginny ne croyait pas les rumeurs qui circulaient sur lui. Le jeune homme en avait entendu quelques unes. Si on se basait sur elles, durant son enfance Harry avait été abusé sexuellement, sortait souvent de la tour pour des rendez-vous chauds Rusard, était un détraqué insatisfait sexuellement qui aimait s'habiller en cuir, violer des animaux, et se faire prendre par les branches du Saule Cogneur. Le sorcier imaginait que Malfoy était à l'origine de la moitié de ces rumeurs et sa haine pour le petit furet grandissait à chaque regard furtif vers le visage blanc et contracté par un sourire mauvais.
Avant tout cet horrible bordel, Harry n'avait jamais eu de problèmes à trouver une petite amie. Les filles étaient constamment en train de flirter avec lui et essayer de le convaincre de sortir avec elles. Maintenant... Maintenant, c'était comme s'il était l'incarnation de la peste ambulante. Avec un soupir, il regarda à nouveau Ginny.
Il avait envie de lui demander de sortir avec lui depuis si longtemps.
Ginny était jolie, intelligente, adorable. Elle avait tout ce que n'importe quel garçon pourrait vouloir et était sans arrêt entourée d'une horde d'admirateurs. Harry espérait seulement qu'avec ce qu'il s'était passé en cours de Potions, Ginny ne le détestait pas.
Ravalant sa nervosité, il s'éclaircit la voix et ouvrit la bouche pour lui parler mais à cet instant elle le fixa et Harry se figea. Ginny le regardait avec des yeux remplis de reproches douloureux, comme si elle blâmait Harry pour tout le mal qui existait dans le monde. Ce regard qu'elle lui lançait exprimait un profond désappointement enragé comme si ses rêves venaient d'être réduits en poussière. Mordant sa lèvre et combattant le sentiment de honte qui envahissait ses joues, il détourna les yeux, incapable d'endurer le regard de la jeune fille. Lorsqu'il leva les yeux à nouveau, la rouquine n'était plus là. Il savait que ce n'était pas de sa faute, mais il se sentit comme s'il était le pire des porcs du monde.
Il semblait que tous ses plans concernant la magnifique soeur de Ron étaient déjà terminés. Et que plus jamais aucune fille ne le regarderait sans une expression d'écœurement au visage.
« Eh bien... peut-être pas pour une fille... » Pensa Harry, tournant sa tête en recherche de Luna. Son regard tomba sur la table des professeurs et il recracha presque son jus de citrouille lorsqu'il vit que Snape avait ses yeux noirs dirigés droit sur lui. Rougissant, le coeur battant à tout rompre, il détourna immédiatement le regard et se concentra sur son assiette.
Serait-il jamais à nouveau capable de regarder cet homme normalement ?
A chaque fois qu'il posait ses yeux sur lui, l'image en négatif du jour où il avait bu la potion se greffait sous ses paupières. Il voyait alors ce qu'il avait vécu sous l'influence du Desideria Intima et il entendait alors sa propre voix murmurer :
Prends-moi, Severus...
Il se souvenait la sensation de son érection tremblante et le désir brûlant dans ses veines. A la simple mention de pupilles noires, d'un regard froid et d'une aura sinistre, son corps explosa d'une fièvre excitante, entouré d'une chaleur profuse. Ses joues se colorèrent de rouge. Il n'avait pas pu s'en empêcher. Harry supposa qu'il s'agissait là des conséquences de la potion enchantée et pria pour qu'il redevienne un garçon normal de son âge. En bonne santé, qui flirtait avec des filles, avait des rencards, jouait au Quidditch et avait un cercle d'amis fidèles.
Snape avait tout détruit !
« Harry, tout va bien ? » La voix anxieuse de Hermione brisa le cours des pensées de Harry.
« Quelque chose ne va pas avec ta nourriture ? » Questionna Ron. « Tu as l'air sur le point de vomir. »
« Non, tout va bien. » Il essaya de faire paraître sa voix naturelle mais ça ne devait pas marcher très bien puisque Hermione était toujours en train de le fixer avec insistance.
« Très bien. » Dit Ron, haussant les épaules et retournant à son dîner. Hermione lança à Ron un regard lourd de reproches. Elle pensait sûrement que même si quelqu'un avait hurlé à l'oreille du rouquin que quelque chose n'allait pas, il ne réaliserait toujours pas.
« Comment va ta main ? » Demanda Hermione en se recentrant sur Harry.
« Bien mieux. » Répliqua-t-il, regardant les petites coupures qui couvraient sa main droite.
« Heureusement, Rusard a déplacé ta retenue pour ce week-end. » Récita Hermione en observant la main de son ami. « Sinon ça n'aurait jamais guéri. »
« Oh, il ne l'a sûrement pas fait par gentillesse » Harry fit un sourire en coin. « Il savait qu'avec une main blessée je ne pourrais pas nettoyer les placards à rangements et encore moins les nettoyer bien. »
Hermione regarda son ami avec compassion.
« Oh Harry, tu n'aurais vraiment pas dû attaquer Malfoy. Maintenant tu as encore plus de problèmes. »
« E'mione » Commença Ron la bouche pleine de purée. « Ma'foy a eu de la chance que che choit Harry qui l'ai f'appé et pas moi. » Quelques morceaux de purée de patates éjectèrent de la bouche du rouquin et atterrirent dans son assiette.
« Oui, il t'aurait supplié de l'épargner pendant que tu l'aurais recouvert de crachats de nourriture. » Cingla Hermione avec répulsion, fronçant les sourcils aux piètres manières de Ron à table.
Ronald Weasley rougit.
Harry, heureux que ses amis ne le torturait pas d'avantage, posa ses yeux sur Malfoy. Le Serpentard détecta instantanément le regard sur lui et lui adressa un air haineux et supérieur.
Harry grimaça.
Il y avait quelque chose qu'il n'aimait pas dans le sourire de Malfoy – c'était sombre et encore plus vicieux que d'ordinaire. Il était clairement en train de préparer un mauvais coup.
Secouant la tête à ce déplaisant sentiment, Harry s'en retourna à ses pommes de terre mais, pour une quelconque raison, il perdit l'appétit. Le Gryffondor se demanda s'il n'allait pas recommencer à se balader dans le château sous sa précieuse cape d'invisibilité.
Obscurité.
Le froid émanant des pierres contre lesquelles il s'appuyait.
Mains glacées. Respiration chaude.
Coup. Douleur. Crainte.
Plaisir enveloppant.
Des yeux émergeant des ténèbres.
Harry se réveilla avec un gémissement, serrant ses poings tremblants sur son édredon. Il était trempe de sueur et secoué par des spasmes de plaisir. Le sorcier glissa sa main sous la couverture et, sentant son érection dure, entoura ses doigts autour et commença à se masturber rapidement dans un moment de plaisir encore plus fort. Il sentait des larmes s'échapper de ses yeux alors qu'il grinçait involontairement des dents, repliant ses orteils, essayant de se rappeler des images de son rêve, des images qui l'avait mis dans cet état puissant d'intoxication. De rudes vagues de plaisir traversaient son corps transpirant, augmentées par les va-et-vient rapides de sa main. La tension dans son aine grandissait à chaque impulsion et le faisaient trembler de façon incontrôlable. Harry essaya de garder ce rêve en tête aussi longtemps qu'il le put, ne le laissant pas s'évaporer.
Il voulait ressentir ce qu'il avait sentit quelques instants avant cela, chaleur et froideur en même temps, peur et désir, douleur et plaisir.
Sa main accéléra et sa bouche s'ouvrit dans un cri silencieux, essayant de respirer. L'image d'une paire d'yeux sombres, froids, emplis de promesses ténébreuses et de beauté sinistre vint à son esprit.
Des yeux qu'il avait déjà vu.
Des yeux qui appartenaient à –
Harry jouit, hurlant silencieusement. Son corps se ramollit et les vagues de plaisir anéantirent chaque parcelle de lui, le laissant dans un océan de bien-être constitué de ses propres larmes. Il retrouva sa respiration. Tout ses muscles étaient tendus et blancs, du liquide visqueux s'étalait sur son ventre en longues et fines lignes.
Doucement, le corps de Harry se relaxa et les derniers spasmes de délice heurtèrent tout ses points sensibles en le faisant trembler contre sa volonté.
La respiration du jeune homme se calma mais son coeur ne le pouvait pas. Il tournait à plein régime.
Oh, putain !
Lorsque les premiers rayons de soleil éclairèrent le dortoir des garçons, Harry ouvrit immédiatement les yeux.
Il avait un plan.
Un plan qui le ferait cesser de rêver de ces maudits yeux et rendraient à nouveau les choses à la normale.
Harry se sourit à lui-même. Les gens arrêteraient de faire courir des rumeurs stupides sur son compte et il serait traité comme l'un d'entre eux à nouveau. Du moins, il l'espérait.
La nuit précédente, après s'être réveillé, il était dans un tel état de détresse qu'il avait sérieusement pesé le pour et le contre une thérapie à Sainte-Mangouste. Le garçon avait même considéré la possibilité de s'échapper de Poudlard et de se cacher dans un endroit sûr où ces yeux sans fonds arrêteraient enfin de le hanter. Harry avait même pensé à des moyens d'arrêter de dormir ou de voler à Mme Pomfresh des potions de sommeil sans rêves, mais il réalisa alors que cela ne stopperait pas ses rêveries éveillées.
Heureusement, il était arrivé à imaginer une autre solution et, quelque part soulagé de ceci, il avait enfin réussi à s'accorder un peu de sommeil.
Désormais, avec ce nouvel espoir dans le coeur, Harry s'habilla en silence, ne désirant pas réveiller Ron et Neville (1). Dean et Seamus avaient changé de dortoir. La raison étant quelque chose sans queue ni tête impliquant ne pas vouloir se réveiller avec quelque chose de dur dans leurs fesses.
Imbéciles.
Entièrement habillé, Harry se glissa hors de la salle commune des Gryffondors et serpenta dans les couloirs en direction de la tour Ouest. Il ne savait pas exactement où trouver l'entrée de la salle commune des Serdaigles, mais il se souvenait qu'ils disparaissaient souvent dans cette zone, quelque part.
Caché derrière un coin, il s'arrêta et attendit.
Après quelques instants, les premiers étudiants commencèrent à sortir pour le petit-déjeuner. Des filles en meute éclatèrent soudain de rire. Harry avait essayé plusieurs fois de trouver pourquoi les filles devaient toujours glousser quand elles bougeaient en groupe de plus de deux personnes. Il suspectait que, probablement, elles se moquaient de chaque garçon qu'elles croisaient. C'était en fait assez déconcertant. Alors qu'il continuait d'observer et d'attendre, quelques autres étudiants apparurent le nez collés dans leurs livres.
Puis, il repéra celle qu'il attendait, un personnage très coloré dont son nez n'était pas collé à un livre mais à un magazine censuré et farfelu appelé « Le Chicaneur ».
« Pst ! Luna ! » Souffla-t-il, caché derrière le coin du couloir et essayant de faire en sorte que personne ne puisse le voir. La jeune fille s'arrêta et regarda autour d'elle, incertaine.
« Par ici ! » Harry leva la main à son attention. Luna lui adressa un sourire innocent et se dirigea vers l'endroit où il se cachait. Il l'attrapa par le bras et l'attira dans les ombres.
« Qu'est-ce que tu fais ici, Harry ? » Demanda-t-elle de sa voix rêveuse. « J'ai d'abord cru que c'était des Nargols qui m'appelaient, mais je t'ai ensuite vu. Est-ce que tu suis souvent des gens comme ça ? »
« Luna, » Harry l'interrompit pour en venir directement aux faits. « J'aimerais te demander une faveur. »
« A moi ? Oh, Harry, ce serait un plaisir. » Luna se rapprocha de lui. « Ne me demande juste pas de te montrer la tanière des Sharamans Calleux (2) parce qu'ils sont vraiment méchants.
« Non, ce n'est pas ça. » Lui assura Harry en essayant d'être patient avec ses excentricités. « Non. » Répéta-t-il, rassemblant son courage pour trouver les mots qui devraient sortir de sa gorge. « Luna... Je voulais te demander si tu serais d'accord de sortir avec moi ? » Il l'avait enfin dit.
Harry avait imaginé que comme avec toute fille normale, il aurait une réaction comme un visage grandement surpris accompagné d'un sourire timide mais il avait oublié que Luna n'était pas 'comme toute fille normale' et que ce qui était normal et prévisible chez les autres ne l'était absolument pas chez elle. Elle fronça seulement les sourcils et soupira bruyamment. « Oh, pas de problème. Je pensais que ce serait quelque chose de plus important. »
Harry se demanda brièvement, comme il l'avait déjà fait maintes fois précédemment, de quelle manière est-ce que le cerveau de cette fille fonctionnait. Luna était probablement la seule personne dans toute l'école qui pouvait l'époustoufler.
Enfin, peut-être pas exactement la seule...
« Donc... Tu es d'accord, c'est ça ? » Il demanda pour une confirmation.
« Bien entendu ! » Acquiesça-t-elle en faisant scintiller dans ses boucles d'oreilles en forme de radis la flamme de la torche. « Je vais volontiers faire semblant d'être ta petite-amie comme ça tout le monde te laissera tranquille. »
Harry, impressionné, la regarda avec des yeux écarquillés.
« Co-Comment le sais-tu ? »
« C'est évident. » Luna le coupa. « Tu ne m'aurais pas demandé d'être ta petite-amie si tu n'en avais pas besoin. »
Harry sentit ses joues rougir. Embarrassé, il baissa le regard et lui fit un sourire confus d'excuse. Luna lui répondit avec un sourire indulgent que l'on ferait à un enfant de trois ans qui aurait cassé son bateau.
Le Gryffondor regarda plus attentivement la Serdaigle en face de lui.
Luna était vraiment très jolie. Un sourire délicat et gentil flottait toujours sur ses lèvres. Elle avait de beaux cheveux blonds et de grand yeux bleus rêveurs.
C'était la parfaite opposition du Maître des Potions.
Oui, c'était un bon choix, pensa Harry, souriant de satisfaction. Luna serait sa petite-amie, les gens arrêterait de le regarder comme un pervers gay et il serait enfin autorisé à reprendre sa vie normale. Peut-être même qu'il tomberait amoureux de Luna.
Soudain, les sourcils de Luna s'arquèrent et une lueur de doute apparut dans ses yeux. Elle se pencha vers lui et lui souffla d'un murmure conspirateur : « Si je suis ta petite-amie... Est-ce que cela signifie que nous devons avoir des relations sexuelles ? »
« Non ! Non, bien sur que non ! » Nia tout de suite Harry en sentant ses joues devenir rouges à nouveau.
« Oh, très bien. » Elle relâcha un soupir de soulagement. « Parce que tu n'es pas mon genre. »
Harry Potter, Le-Garçon-qui-Veut-Snape, avait trouvé une petite-amie. La nouvelle éclata dans les discussions entre les étudiants. Harry avait suspecté que ce serait là la réaction qu'il obtiendrait d'eux et il en était content.
En plus d'autres choses racontées sur lui et Luna dans les couloirs, il y avait le fait que sa petite-amie était la fille la plus excentrique de toute l'école. Ceci expliquait pourquoi il n'y avait qu'elle pour supporter les idées perverses de Potter.
La première fois qu'il marcha avec Luna dans les couloirs en lui tenant la main, les personnes commencèrent à chuchoter et à les pointer du doigt. Il n'y prit pas attention à ce moment-là. Du moins, il essaya de ne pas le faire. Harry avait su dès le début de cette mascarade que les choses seraient difficiles mais il croyait fort que tout finirait par fonctionner.
Il essayait toujours d'embrasser Luna devant le plus de personnes possibles. Jamais dans un cadre intime ou plus profond, non. Ces baisers-là étaient plus gentils, de rapides pressions sur la joue ou, de temps en temps, sur le coin des lèvres. La peau de Luna était douce et chaude et ses lèvres avaient le goût des meilleures sucreries d'Honeyduckes.
Hermione, néanmoins, lorsqu'elle apprit la vérité à propos du plan, avait été outragée que Harry puisse utiliser Luna, même après qu'il lui ait expliqué que la Serdaigle était dans le coup. Hermione ne lui avait pas adressé la parole pour le reste de la journée et avait eu une longue discussion avec Luna sur son sens de la dignité. Ron avait dit que c'était au contraire un plan génial, ce qui eut pour conséquence que Hermione ne lui parla plus non plus de la journée.
Sortir avec Luna était comme faire une excursion dans un zoo très bizarre avec une maison hantée où vous étiez guidés par un conservateur ayant le complexe du complot.
Luna lui racontait sans arrêt des histoires abracadabrantes sur des espèces inhabituelles d'animaux rares et initiait Harry aux plus sombres machinations du Ministère de la Magie découvertes par son père, qui risquait sa vie pour ces informations. Sinon en dehors de cela elle était une super « petite copine ». Elle lui offrait des cadeaux faits maison comme un médaillon fait avec le fond d'une bouteille enchanté de telle façon qu'il brillait lorsqu'une créature invisible voudrait l'attaquer. Elle lui permettait tout, ne se plaignait jamais qu'il ne lui accorde jamais assez de temps ou qu'il ne l'emmène pas en rendez-vous.
Harry sentait que ça ne pouvait pas aller mieux. En fait, de temps à autres il se sentait comme s'il n'avait pas de petite-amie et il était heureux de cela. Plusieurs fois, c'était vrai, il avait voulu l'embrasser de façon plus intime, mais il s'agissait de quelque chose qu'il ne ferait jamais. Luna était gentille, mais elle ne provoquait pas la moindre excitation, ni aucun frisson, ou même un battement de coeur accéléré. Cela ennuyait Harry, mais il se disait que c'était peut-être toujours le cas au début et que ça évoluerait plus tard. Il l'espérait en tous cas.
Le Gryffondor sentait que sa vie reprenait, même si c'était très lentement, son cours normal. Excepté pour une chose. Une personne, en fait. Une qui ne lui laissait jamais de répit.
A chaque fois qu'il fermait les paupières, il revoyait les yeux sombres et sinistres de ses rêves. Et avec eux apparaissaient le visage. Ce visage.
Horrifié des galops de son coeur et de ses joues rougissantes, il rouvrit brusquement les yeux. Il suffoquait, essayant de se calmer et de se focaliser sur quelque chose d'autre.
Harry réalisa qu'à chaque fois qu'il se laissait aller, ses yeux partaient en direction de la table des professeurs où Severus Snape était assis avec une expression inaccessible sur le visage. Enroulé dans sa cape noire, comme s'il voulait de dissocier du reste du monde. Il jetait un regard sombre à tous les étudiants ainsi qu'aux autres enseignants. A chaque fois qu'il tombait sur Harry, ce dernier essayait de le combattre mais l'acier des yeux de Snape était plus fort, et rien ne pouvait être fait là-contre. De la curiosité et un étrange sentiment incendiait son coeur et essayaient d'en prendre le contrôle.
De temps en temps lorsqu'il marchait le long des couloirs et qu'il était sur le point d'embrasser Luna il sursautait presque en détectant un fragment de cape noire, qui finalement appartenait très souvent à la robe d'un élève. Ça avait le don de l'emmerder et de l'inquiéter considérablement.
Harry maudissait Snape, cette stupide potion, ses rêves et surtout lui-même.
Avant, il ne pouvait même pas regarder le Maître des Potions et maintenant, son regard était automatiquement aimanté à la silhouette sombre chaque fois qu'elle apparaissait dans son champ de vision.
Non ! Ne regarde pas ! Se châtiait-il lui-même et se forçant à détourner la tête avant que Snape ne remarque quelque chose. Cela n'avait pas toujours marché. Parfois, les yeux d'ébène de Snape rencontraient les émeraudes de Harry et la seule chose que le jeune homme pouvait faire était rougir, maudire son coeur hyperactif et rapidement regarder ailleurs en prétendant qu'il était véritablement en train d'observer autre chose. Le Gryffondor était trop loin pour lire quoique ce soit dans les yeux de Snape mais il ne le voulait pas de toute façon.
Harry voulait faire disparaître cet homme de sa vie. Avec tout ce dont il avait rêvé à son propos. Il sentait que chaque coup d'oeil envers Snape faisait grandir sa haine et la faisait lentement approcher les limites, ce qui excédait la plus grande peur de Harry.
Après le cours de Potions de lundi, le prochain aurait lieu le vendredi. Neville n'était toujours pas revenu de l'hôpital. Presque quatre jours avaient passé.
Harry avait la sensation d'un infini malaise à la pensée de ce cours de Potions approchant. Après ce qui lui était arrivé, le fait de penser à la leçon lui procurait un sentiment d'horreur tel qu'il se demandait comment il aurait le courage d'y faire face.
Il était terrifié.
Il était terrifié par Snape et par ce qu'il pourrait faire.
Il était terrifié par lui-même et ses réaction incompréhensibles.
La peur enveloppait son coeur et ses poumons, les serrant comme dans un étau, obligeant les jambes de Harry à ployer sous lui et à faire trembler ses mains.
Pourquoi ne pouvait-il pas échapper aux rêves ?
De nouvelles visions du rêve étouffant et chaud le hantèrent. Pour la troisième fois, il avait rêvé de Snape et pour la troisième fois, il avait eu un orgasme en pensant à lui. Il avait même commencé à se demander quel goût pouvait avoir les lèvres de Snape, pâles et pincées quand elles étaient tordues en un rictus méprisant.
Certainement bien différentes de celles de Luna qui étaient chaudes et adorables.
Secouant la tête, Harry se réprimanda lui-même pour son chemin de pensées mais avec moins de fureur de d'habitude.
« Je me demande qu'est-ce que Snape va bien pouvoir inventer cette fois. » La voix de Ron brisa le brouilla épais qui entourait l'esprit de Harry. « J'espère qu'il n'a pas décidé de m'empoisonner. » Il murmura, son visage pâle parfaitement visible dans les ténèbres du couloirs d'où Snape devrait bientôt émerger.
Ce ne fut pas une longue attente.
Harry perçut les bruits de pas rapides de leur professeur approchant. Les pas était cinglants, longs et trainants. Harry ferma les yeux, écoutant le bruit. Seul Snape marchait de cette façon. Le son de ses pas était si caractéristique que s'il l'avait entendu depuis n'importe quel endroit, il aurait toujours su que c'était lui.
Quand il ouvrit les yeux, il vit une silhouette noire déjà clairement distinguable se détacher du reste des ténèbres. Snape avait l'air de se matérialiser du néant, une part de l'obscurité elle-même, devenant une ombre tangible. Seul son visage et ses mains se démarquaient vraiment du reste de l'ombre enveloppant son aura. Sa cape flottait derrière lui, apportant à Harry une vision qui émergea des abysses de ses cauchemars où il venait le hanter comme une victime enchantée par la dangereuse beauté du Diable.
Harry réalisa qu'il était en train d'haleter et de fixer le Maître des Potions comme s'il le voyait pour la première fois
C'est quoi mon putain de problème ? Songea-t-il, choqué, alors que Snape approchait la porte de la classe où les étudiants étaient en train d'attendre. Harry tourna la tête dans la direction opposée pour ne pas regarder Snape. Le professeur ouvrit la porte de la salle de classe sans un mot et attendit jusqu'à ce que les élèves soient tous rentrés. Harry passa devant lui, les yeux collés à ses chaussures tout le long mais lorsqu'il marcha juste à côté de Snape, une puissante odeur d'ingrédients de potions mixé avec quelque chose d'épicé émanait de l'homme et firent redresser précipitamment la tête de Harry qui passa tout juste la porte sans trébucher.
Les Serpentards éclatèrent de rire et Harry rougit, s'asseyant rapidement à son bureau dans regarder autour de lui. Il prépara ses livres et ses accessoires sur sa table, se maudissant pour être si distrait.
Heureusement, Snape n'avait rien dit.
« Harry, est-ce que tout va bien ? » Demanda Hermione, alors qu'il était en train de peler les fruits du Cèdre Arachnéen – l'un des composant de l'élixir d'Etirement qu'ils étaient en train de préparer pour la leçon du jour.
« Ouais, bien sûr, tout va très bien. » Répliqua-t-il avec véhémence, pelant avec la peau du fruit un amas considérable de sa chair.
« Tu n'as pas l'air très bien. » Ajouta son amie en le regardant d'un oeil anxieux.
« Non, c'est vrai, tu n'as pas du tout l'air d'être sur le point de trucider quelqu'un. » Dit Ron en regardant avec horreur Harry massacrer son fruit jusqu'au noyau.
« Non, je n'en ai pas l'air ! » Siffla Harry en protestant tout en sentant qu'il allait probablement exploser de l'intérieur. Ses mains étaient en train de trembler et son coeur avait élu domicile dans sa gorge.
Snape.
A chaque fois que Harry levait les yeux, il voyait l'homme en train de le regarder avec un air narquois. Il soupçonnait que son professeur était en train de planifier quelque chose et ça l'agaçait terriblement. Sur le moment, Snape n'avait rien fait, mais il était seulement en train d'attendre l'opportunité de l'humilier publiquement à nouveau.
« Aïe ! » Cracha soudain Harry, lâchant le couteau de sa main. Il mit son doigt entaillé dans sa bouche.
« Harry, laisse-moi voir ! » Hermione prit sa main et regarda la profonde blessure qui saignait abondamment. « Tu crois toujours que tu peux tenir décemment ton couteau ? » Le réprimanda la jeune fille.
Harry grimaça de douleur. Cette coupure lui faisait voir l'Enfer, ça piquait et ça brûlait. Mais il n'irait pas voir Snape pour lui demander de quitter la classe et aller à l'infirmerie. Et il n'était encore moins tenté d'aller directement voir Snape pour qu'il lui soigne sa main.
« Qu'est-ce qu'il se passe ici ? » La voix froide et dure comme l'acier atteignit les oreilles de Harry alors qu'une ombre imposante le recouvrait. Sa respiration se bloqua ainsi que son coeur, envahi par une brusque peur inexplicable .
« Professeur, Harry s'est blessé à la main. » Commença à expliquer Hermione en constatant que son ami avait clairement oublié comment parler. « Pourriez-vous... »
« Potter ! » L'interrompit Snape en se tournant vers Harry. « Comme toujours, vous ne pouvez pas simplement travailler sans attirer l'attention sur vous. »
Les mots de son professeur atteignirent Harry qu'après qu'il ait enfin réussi à calmer les battements frénétiques de son coeur qui résonnaient dans ses oreilles en enveloppant son esprit. Il voulait dire quelque chose mais il avait l'impression que sa langue s'était collée à son palais. Le jeune homme vit devant ses yeux la robe noire et la ligne infinie de boutons. Il vit la cape tomber doucement du dos et – Oh, mon dieu ! – une main pâle avec de longs doigts se tendre vers lui.
« Donnez-moi votre main, Potter. » Harry couina presque à la voix rauque de son professeur.
Du coin de l'oeil, il vit une baguette magique dans l'autre main du Maître des Potions. Il était incapable de faire le moindre mouvement et il resta là à fixer avec horreur la main de Snape qui s'étirait dans sa direction.
La senteur épicée de l'homme l'entoura à nouveau et sa tête commença à lui tourner. Complètement inconscient de ce qu'il était en train de faire, il tendit sa main droite. Son regard se leva et rencontra celui brûlant des pupilles noires sans fond auxquelles il rêvait constamment et qui le rendait fou. Sa main tremblante toucha les doigts froids de Snape.
Ce qu'il arriva ensuite laissa Harry complètement abasourdi.
Sa queue eu un spasme d'excitation.
La surprise envahit son visage blême et Harry sentit une crampe douloureuse se loger dans ses reins. Il réalisa qu'il était en mauvaise posture et qu'il ne pouvait rien faire pour arranger cela. Il avait le sentiment d'être en train de tomber dans un abysse profond de conscience et que rien ne pouvait l'en sauver.
Un étonnement sans bornes enflamma ses yeux grands ouverts et créa une ombre à travers le visage du professeur et il fronça les sourcils, faisant apparaître une ride entre eux.
Oh Merlin... Il sait. Pensa Harry en paniquant et en regardant ailleurs, retirant sa main dans une exclamation paniquée. Il agrippa le couteau et commença à peler un autre fruit.
« J-j-je vais bien. Vous n'avez pas b-b-besoin de- » Balbutia-t-il. Il songea qu'il allait sûrement mourir de honte et de peur. Sa voix se brisa subrepticement sur le dernier mot et il pouvait sentir distinctement sur lui le regard surpris de Hermione.
« Alors ne m'interrompez plus, Potter ! » Claqua le professeur en lui tournant le dos et en repartant vers son bureau.
Harry sentit des larmes dans ses yeux, son égo en pièces.
« Dans quelle merde je me suis fourré ? » Se murmura Harry misérablement alors qu'il nettoyait le septième placard d'affilé. « Pourquoi ai-je perdu le contrôle de moi-même ? »
Il était fatigué, sale et transpirant. Rusard avait décidé de le faire souffrir puisqu'il avait la chance de maltraiter Potter.
Harry allait devoir nettoyer durant deux jours. Le samedi, il prit la décision de s'occuper des placards des étages inférieurs du château et le dimanche, ce serait les étages supérieurs. Il n'y avait plus que deux placards à nettoyer dans les donjons. Claquant la porte du septième placard, il se traîna pour trouver le suivant.
Les cachots étaient froids mais Harry avait chaud et suait de son dur labeur.
Pourquoi est-ce que ma vie doit être aussi merdique ? Pensa-t-il en regardant la poussière et la saleté qui collaient aux murs de la petite pièce. Il posa son seau sur le sol et soupira profondément.
Tout ça, c'est la faute de Snape ! S'il n'y avait pas eu lui et sa maudite potion, je serait en train de passer du bon temps avec Ginny, plutôt que de nettoyer ces putains de placards remplis de crottes de rat !
Harry commença à nettoyer rageusement le bordel et la poussière qui recouvrait le sol avec un balai et épousseta les toiles d'araignées des tablars et des murs.
Il n'y a rien d'attirant chez lui ! Ni même quoique ce soit de sexuel !
Le Gryffondor vit instantanément des yeux d'ébène à l'intérieur de son esprit, le toisant d'un air supérieur. Il se souvint de la sensation de chaud qu'il avait ressenti lorsque les doigts froids de Snape avaient touché sa main. Un frisson irrépressible traversa son corps.
Ça ne veut rien dire ! Rien dire du tout !
Ce qui était arrivé la veille en cours avait donné envie à Harry de s'arracher les cheveux de désespoir. A chaque fois qu'il pensait à ce qu'il s'était passé, il se rappelait de comment il avait réagit à la proximité de Snape...
En plus de ça, il se souvenait encore de cette fois-là, où il avait croisé le Maître des Potions après les cours et que bien sur il avait laissé tomber ses livres devant lui.
Ça avait été un accident ! Il n'avait pas laissé tomber son sac parce qu'un morceau de la cape noire de Snape l'avait effleuré ! Sa queue avait alors réagi, et Harry s'était presque trouvé en train de hurler d'horreur. Ce n'était définitivement pas à cause de cela !
Non ! Non non non ! Ne pense pas à cela ! Il ne pouvait pas s'autoriser à le faire. S'il se laissait faire, son coeur allait de nouveau se mettre à cogner fort.
Avec tout le boucan qui ravageait ses oreilles, la chaleur lui ravagea le corps. Il appuya son front contre la pierre froide, voulant faire sortir toute cette rage qui le consommait de l'intérieur, et commença à frapper le mur de son poing en répétant tel un mantra :
« Je suis un crétin, anormal, excentrique de putain de monstre ! Je suis un crétin– »
« Pour une fois que vos paroles son sensées, Potter. » La voix froide du Maître des Potions perça le nuage d'auto-apitoiement que Harry s'était construit. Il se figea, pétrifié par la terreur.
Oh, non !
A suivre...
NdT :
(1) Oui, Neville est censé être à l'infirmerie comme déjà mentionné. Cette incohérence était dans le texte original alors je l'ai laissée...
(2) Les Sharamans sont, à ce que j'ai compris, un peuple oriental donc je vois pas trop ce que ça fait là, mais c'est Luna après tout. Si quelqu'un sait quelque chose sur eux, c'est très volontiers.
Alors ce chapitre 4 ? Harry se perd lentement dans la folie et le prochain chapitre ne fera que le confirmer. D'ailleurs il devrait arriver assez rapidement – pas autant que celui-ci par contre. ;-)
A très bientôt et merci pour votre soutien, c'est toujours un plaisir. Oh et j'oubliais, si vous avez aimé ce chapitre, n'hésitez pas à aller le dire aussi directement à ArielGobuss !
* Addicted de Kelly Clarkson