Résumé : Henry Potter, jeune orphelin élevé par son parrain Severus Rogue, fait son entrée à Poudlard.
Rating T : Toute forme de violence ne sera jamais décrite explicitement, je suppose donc que le rating M ne s'impose pas.
Disclaimer : Il faut rendre à César ce qui appartient à César, donc tous les personnages de Harry Potter ne sont pas à moi mais à JK Rowling. Le titre vient en partie d'une citation de W. Shakespeare dans Hamlet : "il y a quelque chose de pourri au royaume de Danemark". L'histoire, elle, m'appartient ainsi que les personnages n'appartenant pas au canon.
Note : Voici ma première fiction, je me lance avec une certaine appréhension et j'ai besoin d'avis qu'ils soient positifs ou négatifs, au moins pour savoir si ça vaut le coup de continuer. Je vous soumets ce premier chapitre mais le rythme de parution n'est pas déterminé.
C'est un univers alternatif, Voldemort est mort et les horcruxes n'existent pas.
Beta : Grealyl que je remercie
Chapitre 1
Un hurlement déchirant perça le silence des cachots de l'école de sorcellerie Poudlard, rapidement suivi par des pleurs d'enfant.
Severus Rogue, Maître ès Potions et professeur à l'école, se leva comme un ressort de son lit et courut dans la chambre qui jouxtait la sienne. Les pleurs continuèrent tandis qu'il s'approchait rapidement du lit à barreaux. Son filleul, à peine âgé de dix-sept mois, dont il avait hérité la garde deux mois auparavant, hurlait de toute la force de ses poumons et se tortillait entre ses draps, en proie à une souffrance insupportable.
Avec d'infinies précautions, Severus prit l'enfant dans ses bras et le serra doucement contre lui pour l'apaiser. Mais en vain. Cela semblait même être pire, les pleurs s'intensifièrent. L'homme dût se résoudre à l'emmener à l'infirmerie du château. Il traversa les dédales de couloirs glacés en courant, en espérant que personne ne le verrait. À cette heure, les élèves encore présents durant les vacances de Noël devaient être au lit, mais c'était le réveillon et le Maître de Potions était à peu près certain que la plupart faisaient la fête dans les salles communes. Lui n'aspirait qu'à dormir depuis une semaine car son filleul dormait à peine et le réveillait chaque nuit.
Il déboula dans l'infirmerie avec fracas, faisant sursauter Madame Pomfresh, l'infirmière de l'école, penchée sur le corps d'un élève, sans doute victime d'une indigestion.
-Severus, c'est..., commença Poppy Pomfresh avant d'entendre enfin les vagissements du bébé installé dans les chaudes couvertures et parfaitement calé dans les bras de son parrain.
-Il s'est mis à hurler, encore, souffla Severus, épuisé et inquiet. Ça fait une semaine que ça dure mais cette fois, il ne se calme pas.
-Déposez-le sur ce lit, fit l'infirmière en désignant la couche la plus proche.
Severus s'exécuta, allongeant son précieux fardeau tandis que Madame Pomfresh tirait un paravent et plaçait un sort de silence autour du lit afin de ne pas déranger les autres patients. Avec des gestes rapides et une dextérité résultant d'une longue pratique, l'infirmière déshabilla le bébé qui se contorsionnait et hurlait toujours. Les deux adultes se figèrent et cessèrent de respirer en voyant l'état du corps du petit garçon.
-Au nom de Merlin, s'exclama Poppy d'une voix blanche, Severus, dites-moi que vous n'êtes pas responsable de son état !
-Pardon ? ! siffla dangereusement le tuteur de l'enfant. Comment pouvez-vous imaginer que je puisse faire une telle chose à un bébé, à mon propre filleul qui plus est ? ! Avez-vous perdu l'esprit ? !
Poppy fronça les sourcils avant de se pencher sur le corps du bébé couvert d'ecchymoses et de plaies rougeâtres qui n'auguraient rien de bon. L'infirmière voulut renvoyer le parrain de son patient mais il préféra rester. Elle soigna donc l'enfant, lui jeta une dizaine de sorts de soin et lui administra quelques potions en les lui envoyant directement dans l'estomac.
Un peu plus tard, Severus conjura un fauteuil confortable et s'y installa, le regard posé sur son pupille qui dormait enfin, apaisé et soigné. Il se remémora les événements qui avaient conduit la justice magique à mettre l'enfant sous sa tutelle, lui, un ancien Mangemort, un des serviteurs du plus grand mage noir de tous les temps : Lord Voldemort. Ce puissant sorcier avait été tué par un petit garçon du nom de Neville Londubat alors à peine âgé de quinze mois. L'enfant venait juste de voir ses parents se faire tuer sous ses yeux.
Neville devint le héros du monde sorcier et fut confié à la garde de sa grand-mère. Les autres Mangemorts, pour se venger de la mort de leur Maître, se rendirent dans la demeure des Potter, grands amis des Londubat et les torturèrent jusqu'à ce que mort s'en suive. Lily et James Potter avaient deux enfants du même âge que le jeune Neville. Des jumeaux, âgés également de quinze mois. L'aîné, Harry, était resté chez ses parents, il avait attrapé la dragoncelle, une maladie assez semblable à la varicelle moldue. On avait éloigné son frère Henry qui était resté chez son parrain. Ce fut ce qui le sauva.
Aujourd'hui, l'enfant était orphelin et son frère était, aux yeux du monde sorcier, mort avec ses parents, même si son corps n'avait pas été retrouvé. Henry aurait pu finir dans la famille de sa mère mais Albus Dumbledore, directeur de Poudlard, Manitou Suprême et vainqueur du mage noir Gellert Grindenwald, s'était interposé et avait intercédé en la faveur de Severus Rogue, son parrain qui se trouvait être professeur à Poudlard et qui venait d'être acquitté car il espionnait Voldemort pour le compte de Dumbledore.
Une main sur son épaule fit sursauter le professeur et l'obligea à reprendre pied avec la réalité. Il soupira exagérément en voyant l'intrus qui avait osé le déranger.
-Black, que me vaut le... plaisir de ta présence ? siffla-t-il alors que l'autre s'asseyait tout près.
Sirius Black, ancien Auror, et parrain de Harry, venait de reprendre à Poudlard le poste de professeur de duel, délaissé depuis des années. A la mort de son ami James et de son épouse, il avait en effet pris des mesures pour se rapprocher de Henry et avait demandé à Albus une place dans son établissement.
-Poppy m'a prévenu qu'Henry était là. Il va bien ?
Apparemment, Sirius ne s'était pas encore remis de la mort de son filleul et reportait son attention sur celui de Severus, seul souvenir vivant de ses amis.
-Il dort. Pour l'instant.
-Tu devrais en faire autant, tu as une mine affreuse. Encore plus que d'habitude je veux dire. Déjà que tu ressembles à un cadavre en temps normal...
-Si c'est pour faire ce genre de réflexion, Black, tu peux sortir !
Le paravent s'écarta pour laisser passer deux autres jeunes hommes: l'un avait l'air épuisé et prêt à s'écrouler à chaque pas, l'autre aurait tout donné pour être ailleurs.
-Dites-moi que je rêve ! Cracha Severus à voix basse pour ne pas réveiller l'enfant. C'est une réunion de Gryffondors ? ! Me voilà coincé entre un loup garou, un sale clebs et un rat.
-Tu devrais te sentir bien au milieu de tous ces animaux, espèce de chauve-souris crasseuse, riposta tout aussi bas Sirius.
-Ça suffit vous deux, grogna le loup-garou en montrant des dents. Vous avez quel âge ? Quinze ans ? Il y a un gamin qui a perdu ses parents, il n'a pas besoin d'avoir des tuteurs immatures.
-Des tuteurs immatures ? Il n'a qu'un tuteur Lupin, et c'est moi. Vous n'êtes rien pour lui à part les amis de son défunt père.
Au visage livide des trois hommes et au hoquet de Remus Lupin, Severus sut qu'il avait été trop loin. Il s'excusa dans un murmure avant de retourner à la contemplation du bébé endormi paisiblement. Sirius se leva, suivit par ses deux amis. Remus jeta un dernier regard à l'homme assis tandis que Peter Pettigrew, tapait amicalement l'épaule du professeur. Aucun des trois ne lui en tenaient rigueur. Ils comprenaient sa réaction mais le souvenir de James Potter était encore présent dans tous les esprits et sa mort trop récente, trop douloureuse pour réussir à l'accepter et à oublier les vieilles rancœurs.
Severus fut réveillé par des gazouillis. Quand il ouvrit les yeux, son regard tomba sur Henry assis au milieu du lit et jouant avec Poppy. L'infirmière lui parlait et il tentait de reproduire les mots qu'il entendait. Les plus simples comme « main » et « doudou » ressortaient clairement, les autres étaient incompréhensibles sauf pour le bébé mais il s'appliquait.
-Je crois que Severus est réveillé, chantonna Poppy pour le bébé.
-Se'vu' 'veillé ? babilla Henry.
Il ne broncha pas lorsqu'il se sentit soulevé du lit mais il sourit en voyant le visage de son parrain. Severus lui ébouriffa les cheveux qu'il avait déjà fort décoiffés.
-Comment va-t-il ? s'enquit le professeur.
-Beaucoup mieux même si les ecchymoses et les plaies n'ont pas disparu. J'ignore ce qu'il avait mais au moindre signe, vous revenez me voir.
-J'espère que ça ne se reproduira pas.
-Je l'espère aussi.
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Henry fit deux séjours à l'infirmerie de Poudlard et trois à Sainte Mangouste, l'hôpital des sorciers avant même ses deux ans. Aucun des médicomages ne blâma Severus quand l'enfant présenta après sa première nuit là-bas, des marques qui n'étaient pas là la veille. Aucun n'était capable d'expliquer ce qu'il avait, alors même que les plus grands spécialistes s'étaient penché sur son cas.
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À cinq ans, Henry était petit et chétif et ne pouvait faire la même chose que les autres enfants de son âge. Severus avait fait en sorte de le socialiser un peu. Il lui fit rencontrer des enfants de son âge et voir autre chose que l'appartement dans lequel il vivait avec son parrain ou le parc. Ainsi, Henry fit la connaissance de Ronald Weasley, fils cadet d'une fratrie de sept enfants, tous roux, et Neville Londubat, petit brun joufflu surprotégé par sa grand-mère. Tous les deux avaient son âge mais si Ron et Henry se voyaient tous les jours – Madame Weasley donnait des cours à ses enfants jusqu'à leur rentrée à Poudlard, elle avait donc accepté de prendre sous son aile, le jeune Potter – ils ne voyaient que plus rarement Neville, qui sortait peu de chez lui.
Les trois enfants s'imaginaient déjà entrant à Poudlard et écoutaient avidement les récits racontés par Sirius, Remus, Peter, et plus rarement Severus sur la vie au collège.
Severus et Sirius étaient toujours professeur à l'école, Remus avait pris le poste de professeur de Défense Contre les Forces du Mal deux ans auparavant et Peter assistait, depuis la rentrée, Madame Chourave qui enseignait la Botanique. Tous l'avaient fait pour veiller sur Henry et permettre à son parrain de se reposer. Ainsi l'enfant s'épanouissait entre son parrain, ses oncles, ses cours chez Madame Weasley et ses amis.
Mais la souffrance n'était jamais loin et elle frappait parfois sans prévenir.
À suivre