Auteur: Elbée
Beta-lectrice: Cassie-chan Black
Rating: M
Warning: Slash vampire-fic
Couple: HarryxDraco
Comme promis voici la deuxième et dernière partie de ce two-shot ! J'espère que cette histoire vous aura plu ! Merci pour vos reviews, les réponses se trouvent dans mon forum ffnet – cliquez sur mon pseudo:)
Cette histoire fait au total un peu plus de 40 pages word (écrite en une semaine pile poil -sans la beta-correction ^^), et je me suis vraiment bien amusée à l'écrire c'était une petite histoire qui me trottait dans la tête... Merci à ceux qui auront lu ! Et sur-ce je vous dis à bientôt sur ffnet !
A One-Way Ticket
Deuxième partie
Quand ses lèvres touchèrent à nouveau celles du blond collé à lui, Harry ferma les yeux, l'impression que son cerveau flottait sur un nuage à des kilomètres de la terre ferme ne le quittant pas.
Draco avait enfoui une de ses mains dans ses cheveux, l'autre passée derrière son cou et sentir la chaleur de son corps pressé contre lui était une sensation absolument grisante qui faisait tourner la tête de Harry comme le plus délicieux des alcools.
Son besoin de posséder le blond, prenant naissance à la plus profonde racine de ses instincts vampiriques , était particulièrement puissant, lui donnant envie de mordre sans plus attendre le chasseur qui semblait totalement abandonné à lui.
Présentement, Draco était collé dos au mur, pressé contre le brun, les yeux fermés et les cheveux ébouriffés, répondant à son baiser comme si sa vie en dépendait, émettant de faibles gémissements de temps à autres.
Harry s'était attendu à ce que sa conscience ne le dévore sur place en retournant voir Draco, mais jusqu'à présent, il s'était gardé de trop réfléchir une méthode efficace quoi que risquée qui avait fait cependant ses preuves.
Trois nuits avaient passé depuis la dernière fois que Harry avait vu Draco et avait bu son sang avant de le caresser intimement... Il avait hésité avant d'y retourner, mais finalement son envie avait gagné la bataille contre sa raison, et le voilà qu'il était à nouveau chez Malefoy, en train de l'embrasser comme s'il n'y avait pas de lendemain, son corps bouillonnant de sensations intenses et incontrôlables.
Si le goût addictif du sang du chasseur était en lui-même une bonne raison de revenir le voir, les choses n'étaient regrettablement pas aussi claires et limpides, et ça n'était pas la seule raison pour laquelle Harry avait brûlé d'envie de revenir chez Malefoy, résistant pendant trois longues nuits avant de céder en dépit du bon sens.
Cela était d'autant plus frustrant pour Harry, car il n'arrivait pas à déterminer ce qui le poussait si inconditionnellement à vouloir voir le blond. S'il avait pu se dire qu'il ne désirait que boire son sang, et voir même tirer quelque réconfort physique de leur entrevue, les choses auraient certainement été beaucoup plus simples pour le vampire. Il avait fini par arriver à la conclusion qu'il était simplement intrigué par le blond et qu'il voulait – de manière tout à fait légitime s'était-il dit– en savoir un peu plus sur lui, avant que les choses ne retournent à la normale et que l'ancien Serpentard cesse enfin de hanter ses pensées. Il lui semblait que même lorsque Draco ne désirait plus l'ennuyer volontairement, il y parvenait tout de même.
Après tout, son envie de voir le blond devait être explicable Draco avait été une des personnes de son entourage dans ce qui semblait être une autre vie à présent, l'époque où ils avaient été élèves à Poudlard. Le fait qu'il paraissait avoir autant changé, condescendant alors et silencieux aujourd'hui, nourrissait une curiosité irrépressible en Harry.
Et puis, que ce fut parce que Harry avait toujours voulu effacer le malheur des autres ou parce que la misère appelle la misère, il ne pouvait s'empêcher de se sentir troublé par cette expression de tristesse constamment présente dans les yeux gris métallique de Malefoy. Comme s'il jugeait que son existence n'avait plus qu'une importance marginale et que la vie ne lui apportait plus suffisamment pour qu'il puisse être heureux.
Alors oui, peut-être tout cela venait simplement de leur solitude mutuelle et de la tristesse qu'ils partageaient, mais Harry n'en avait cure. Le blond l'attirait, et les soupirs qui sortaient de sa gorge tandis qu'il l'embrassait était comme la plus enivrante des musiques à ses oreilles.
Il s'était reculé, mais d'une simple pression sur sa nuque, Malefoy le rapprocha à nouveau de lui, mordillant délicieusement sur sa lèvre inférieure, ce qui n'aurait pas manqué de laisser un bleu sur les lèvres du brun si celui-ci n'avait pas bénéficié d'un rythme de guérison accéléré.
Draco descendit sa main le long du dos du vampire et la posa sur ses fesses, en profitant pour coller son bassin au sien, constatant qu'ils étaient tous les deux dans le même état d'excitation. Ce qui était agréable mais guère surprenant compte tenu de l'intensité des baisers passionnés qu'ils échangeaient depuis quelques... secondes, minutes, heures ?
Les choses étaient rapidement devenues floues après qu'il n'ait réalisé que Potter était à nouveau entré chez lui. Depuis leur dernière 'rencontre', il s'était demandé si le vampire reviendrait, ou s'il avait assez satisfait sa soif de curiosité et de sang pour qu'il ne le revoit plus jamais. Il avait tenté de se convaincre qu'il n'en avait rien à faire quelle que fut l'issue, mais une partie de lui-même avait réellement désiré revoir l'ancien Gryffondor. Il ne savait pas où tout cela les mènerait – c'était dangereux, illogique et très stupide – , mais c'était foutrement bon.
Il ferma ses yeux et bascula la tête, son crâne touchant légèrement le mur derrière lui, savourant les délicieux picotements d'anticipation qui parcouraient sa gorge alors que Harry léchait à présent la zone avec dévotion.
La cuisse du brun s'inséra stratégiquement entre ses jambes légèrement écartées, son corps toujours pressé intimement contre le sien, les repoussant un peu plus et en profitant pour stimuler délicieusement son membre tendu dans son pantalon. Cela combiné aux légères succions qu'il appliquait au côté de sa gorge, et Draco avait l'impression d'avoir pris de la drogue, comme si tout était plus fort et plus vif que d'ordinaire.
-Aaaah ! » Ne put s'empêcher de crier le blond lorsque les crocs effilés pénètrent enfin la peau délicate de son cou, entrant sans effort et appuyant comme sur un bouton invisible à l'intérieur de sa gorge qui produisait des éclairs de plaisirs incontrôlables.
Il avait l'impression qu'un courant électrique le parcourait désormais de la tête aux pieds, et il se mit à caresser fébrilement les cheveux du vampire de sa main gauche qui était restée logée dans les épis ébènes, comme pour l'encourager à ne jamais s'arrêter.
Harry ne cessait pas ses délicieux mouvements un peu plus bas, usant sa cuisse et sa hanche d'une façon aussi indécente qu'efficace, mais malheureusement il s'arrêta de boire bien trop rapidement au goût de Draco qui soupira de manière audible lorsque l'autre retira ses crocs, manquant de gémir tant le manque de stimulation sur sa gorge se faisait cruellement ressentir.
Harry lécha la blessure un instant, avant de se reculer légèrement de manière à ce que son visage soit en face du sien. Draco plongea ses yeux voilés par le plaisir dans le regard rouge du vampire et y lut une tendresse inattendue qui fit manquer à son cœur un battement.
-Harry... Où va-t-on comme ça ? » Murmura-t-il, ses yeux se fermant brusquement alors que l'autre venait de poser sa main directement sur la bosse dans son pantalon.
Le regard de l'ancien Gryffondor s'assombrit de désir et un sourire prédateur étira ses lèvres.
-Dans ta chambre ? » Répondit-il avec malice.
Malefoy rouvrit aussitôt les yeux, vaguement agacé par la manière évidente dont Harry venait d'éviter de répondre à la véritable question, mais surtout incroyablement excité par la promesse de sa voix basse qui transperçait son impatience.
Il hocha la tête, toujours embrumé par le désir qui agissait plus puissamment qu'une drogue sur son cerveau, et mena Harry jusqu'à sa chambre où se trouvait un large lit double.
Draco s'assit sur le bord du lit, aussitôt poussé sur le dos par Harry qui se mit au dessus de lui, le surplombant légèrement tandis qu'il le découvrait de ses mains tout en l'embrassant avec une passion qui les laissa tous deux pantelants, même si techniquement le brun n'avait plus réellement de besoin physique de respirer.
Un pic d'excitation parcourut Draco quand il réalisa que cette nuit, les choses iraient plus loin que la dernière fois. Si cette pensée aurait dû le terrifier, elle eut en fait la réaction opposée et il sentit son érection faire un léger soubresaut.
Ses doigts voletèrent le long du col de la chemise de Harry, avant de s'aventurer à défaire les boutons, révélant à chaque seconde qui passait un peu plus de la peau pâle du torse de l'autre. Que ce fut dû au vampirisme ou à cause du fait qu'il ait été sportif de son vivant, Harry n'avait rien à envier aux modèles, pensa Draco tandis qu'il caressait de la paume de ses mains le torse finement musclé du vampire qui entreprenait de le débarrasser de sa chemise à son tour. Lui-même s'était considérablement étoffé depuis qu'il était devenu chasseur, mais il ne pouvait décrocher son regard de la peau offerte devant lui.
Ses doigts s'agrippèrent dans le dos du brun, haletant de délice tandis que leur peau se touchait à présent sans qu'aucun vêtement n'entrave leur contact, leurs corps bougeant toujours au rythme des mouvements réguliers de leurs bassins pressés l'un contre l'autre.
Il pivota ses épaules, se contrebalançant sur son genoux afin de retourner Harry et de se trouver au dessus de lui. En toute honnêteté, il adorait cette sorte d'agressivité et d'impatience qu'avait montré Harry jusque lors, mais il ne comptait certainement pas rester là allongé sur le lit comme une vulgaire poupée.
Le brun poussa un léger grognement, et lorsqu'il releva la tête, visiblement cherchant la gorge du blond, Draco effectua un petit mouvement, mettant ainsi son cou hors de la portée du vampire.
Harry poussa un léger feulement, lui montrant ses crocs par la même occasion d'un geste qui n'avait cependant rien de menaçant. L'éclat d'impatience dans ses yeux vert mêlé de rouge était néanmoins bien lisible.
-Impressionnant Potter. » Fit Draco sans se démonter, son souffle toujours haletant.
Ses yeux étaient brillants de désir et Harry se trouva absolument captivé par ce regard qui était si différent de l'expression de solitude qu'avait arboré Draco auparavant.
Harry ne put s'empêcher d'émettre un nouveau cri d'impatience. Il voulait vraiment Draco, et maintenant si possible. L'envie de le mordre se faisait à nouveau incroyablement puissante, et c'était comme si ses crocs le démangeaient de l'intérieur.
Harry ouvrit à nouveau la bouche, pratiquement incapable de résister à ses instincts inflexibles. Son mouvement fut cependant coupé net par la main de Draco qui l'avait saisit fermement à un endroit stratégique de chaque côté de sa mâchoire. Le blond haussa un sourcil et pencha la tête sur le côté, comme pour lui demander s'il se souvenait à qui il avait affaire au juste. Forcement, c'était bien sa veine que Draco fut un chasseur, songea Harry. Apparemment il semblait décidé à le rendre fou.
Draco savait que si Harry le mordait, sa volonté aurait à nouveau la même consistance que de la gelée, et ça n'était pas ce qu'il voulait. Il était parfaitement conscient du rapport qu'entretenaient la majorité des vampires avec le sexe, mais même s'il n'était pas contre à le fait que Harry domine leurs ébats, il se fourrait en revanche le doigt dans l'œil s'il s'attendait à ce que Draco se transforme en midinette facile.
Le brun eut une faible grimace, toujours malade d'impatience. Les yeux gris qui l'observaient toujours parurent s'attendrir, comme s'il comprenait la douleur de son envie intense et Draco se pencha pour l'embrasser avec passion.
Les mouvements de leurs hanches étaient toujours réguliers, causant des frictions de plus délicieuses, mais Draco commençait à se lasser de leurs pantalons qui devenaient réellement gênants. Il entreprit de débarrasser Harry de sa ceinture, aussitôt aidé par celui-ci, ses doigts se mêlant aux siens sans qu'ils ne cessèrent d'échanger des baisers passionnés, leurs souffles brûlants se mêlant dans un concert de soupirs lascifs, comme incapables d'en avoir assez l'un de l'autre.
Bientôt ils se touchaient à même la peau, leurs mains courant sur la peau de l'autre, caressant et griffant sans cesse, leurs érections se frottant et s'entre-choquant de la plus délicieuses de manière, les faisant soupirer et gémir de délice.
Harry, dont les yeux avaient à présent complètement viré au rouge, posa à nouveau ses lèvres sur le pouls carotidien de Draco, les laissant là dans une question muette. Le blond pouvait sentir les légers tremblements qui parcouraient le corps du vampire, comme si l'impatience qu'il avait était pratiquement trop forte pour qu'il puisse se retenir bien longtemps. À vrai dire, Draco était plus qu'impressionné par la force de la volonté de Harry. Mais il y avait des choses que même le vampirisme ne pouvait changer, n'est-ce pas ?
Il passa une main dans les cheveux du vampire et pencha ostensiblement son cou dans une invitation explicite qui fut aussitôt suivie de la sensation extraordinaire d'une paire de canines effilées pénétrant sa gorge dans une lenteur exquise.
Draco eut l'impression qu'il perdait littéralement l'esprit durant quelques secondes, incapable de la moindre pensée cohérente et totalement abandonné au vampire qui l'avait à nouveau retourné et le tenait dans ses bras, un bras passé autour de ses hanches et son autre main berçant sa tête.
À l'évidence, il buvait davantage pour le réconfort et le plaisir que cela lui apportait plutôt que par besoin de se nourrir. Il ne but pas beaucoup, et lorsqu'il retira ses crocs, la sensation d'étourdissement que ressentait Draco n'avait rien avoir avec la perte de sang.
Harry trouva à nouveau ses lèvres, mais son baiser n'avait rien de dominateur et était lent, laissant le temps à Draco de redescendre un peu du nuage sur lequel il flottait agréablement, son regard légèrement vitreux, voilé par l'extase qu'il ressentait.
Il se laissa faire, toujours porté par une douce vague de chaleur, lorsque Harry le poussa sur son dos, l'embrassant toujours, tandis que ses mains parcouraient son corps, provoquant de délicieux frissons de délices répétition à chacune de ses caresses.
-Aaaah Harry... » Ne put-il s'empêcher de murmurer avec fièvre quand il sentit la main droite du brun s'approcher de ses fesses, l'autre main enfouie dans ses cheveux.
Le vampire poussa un faible grognement et fit glisser sa main gauche le long de la mâchoire de Draco, relevant son menton et l'invitant à ouvrir les yeux pour le regarder. Draco entrouvrit ses paupières closes et l'expression qu'il vit dans le regard rubis du brun le laissa sans voix. Le désir brûlait littéralement dans les orbes rouges qui le plantaient sur place, comme si son désir brûlant avait été un harpon dans son cœur qui l'empêchait d'esquisser le moindre mouvement. À nouveau il frissonna, incapable de réprimer la preuve physique du désir pour le vampire qui le parcourait sans cesse, le suppliant de céder à ses besoins.
Harry fit passer sa langue sur ses lèvres, avec une expression affamée incroyablement attrayante, et Draco ferma à nouveau les yeux lorsque la main du vampire se mit à caresser l'intérieur de ses cuisses de la plus délicieuse des manière, ouvrant du même coup ses jambes comme pour l'inviter à poursuivre sa douce torture.
Si le chasseur pensait être en train de perdre la raison, Harry, lui, avait l'impression qu'il était déjà devenu fou, consumé par son besoin oppressant de faire Draco sien.
Il avait connu d'autres hommes et d'autres femmes auparavant, mais jamais rien ne s'était un tant soit peu approché de ce qu'il ressentait en cet instant, caressant Draco intimement, une main entre ses cuisses et l'autre à nouveau enroulée autour de son érection, s'attirant de délicieux gémissements d'impatience et d'abandon.
Draco avait à nouveau les yeux clos et mordillait sa lèvres inférieure, ses traits tirés par l'extase tandis que quelques mèches blondes voilaient son front et ses tempes. Il était magnifique. Et Harry voulait qu'il soit à lui il en avait besoin, et il avait soudain l'impression qu'il aurait pu mourir malgré son immortalité si le blond avait décidé de partir à cet instant.
Mais bien sûr, l'idée de partir était à mille lieues de l'esprit de Draco qui ne vivait plus que pour les mains qui touchaient son membre tendu et caressaient la peau délicieusement sensible de ses cuisses, se rapprochant lentement jusqu'à ce qu'un doigt plus téméraire que les autres ne décide de taquiner son entrée.
Draco se cambra automatiquement, désirant plus et se sentant incroyablement frustré que le doigt ne le pénètre pas aussitôt. Il releva la tête pour regarder le vampire et lui jeta un regard assassin que le plaisir dédramatisait considérablement, ayant envie d'arracher son petit sourire amusé à Harry qui le fixait, son regard empli d'une taquinerie cruelle.
Harry pencha légèrement la tête sur le côté, un sourcil haussé et son sourire s'accentuant devant le regard fiévreux d'impatience et de colère que lui envoyait le blond.
-Tu sais que ton regard pétille quand tu es en colère ? » Murmura-t-il en se penchant vers son oreille. « Même du temps de Poudlard, je trouvais ça... magnifique. »
Draco ne put répliquer car au même moment, Harry fit entrer son doigt dans la chaleur du corps offert à lui, et ce que le blond avait sur le bout de la langue se mourut en un sifflement de plaisir.
Un pic de douleur monta en lui quand Harry ajouta un second doigt, étirant son passage avec précaution. Le vampire semblait néanmoins décidé à prendre tout le temps nécessaire pour que Draco ne sente plus de gène, et les minutes s'égrenant, le blond commença à sentir une sourde chaleur s'installer à chaque mouvement de doigt qu'effectuait l'autre en lui, faisant tout d'abord simplement taire l'inconfort puis le suppliant pour plus.
Lorsque le vampire retira ses doigts, Draco grogna soudain pour la perte de l'agréable chaleur qui montait en lui, mais le pleur dans sa gorge se mourut aussitôt en râle d'excitation quand il sentit le bout du membre tendu et humide de Harry contre son entrée à présent détendue.
Leurs regards se perdirent dans les yeux de l'autre, le sang et le métal brûlants l'un pour l'autre, et Draco se trouva incapable de détourner les yeux ni même de fermer les paupières tandis qu'il contemplait de visage de Harry, transformé par l'extase alors qu'il s'enfonçait en lui lentement, visiblement luttant pour ne pas le pénétrer brusquement par égard pour Draco. Son regard brillait d'une lueur presque fiévreuse mais lui murmurait de lui faire confiance et en dépit de toute sagesse, Draco ne pouvait s'empêcher de le croire, s'abandonnant comme il ne s'était jamais abandonné à un autre homme.
Lorsque la douleur de recevoir Harry en lui s'atténua suffisamment, Draco le lui fit comprendre d'un mouvement de hanche qui fit trembler le vampire au dessus de lui, et commença une danse folle entre leurs deux corps, leurs respirations laborieuses occasionnellement entrecoupées de halètements et de cris qu'ils n'étaient pas même conscients de pousser.
Harry se redressa légèrement et posa ses mains de chaque côté des hanches du chasseur, fermant les yeux de délice tandis qu'il prenait le blond sous lui avec une lenteur délibérée qu'il ne serait pas capable de maintenir bien plus longtemps, il le savait.
Son changement de position fit soudain cambrer Draco qui poussa un long gémissement à moitié étranglé, ses doigts se crispant durement dans les draps, ses yeux s'ouvrant brusquement même s'il ne semblait plus rien voir, perdu dans son propre océan de plaisir intense où tout n'était plus que couleurs vives et sensations extrêmes.
Absolument captivé par le tableau magnifique que représentait le blond, Harry réitéra son geste et frappa puissamment dans la prostate du blond d'un coup de hanche un peu plus dur que les autres.
-Aaaaah ! » S'époumona Draco, nageant dans ce qui semblait être de l'extase pure.
Harry recommença encore et encore, faisant véritablement crier Draco qui, paraissait-il, ne connaissait plus aucune restreinte. Harry, la bouche entrouverte et sa respiration rapide, ne quittait pas un instant Draco des yeux tandis que ses mains caressaient les jambes qui s'étaient enroulées autour de lui, semblant le pousser davantage même à l'intérieur du corps tendu dans lequel il s'enfonçait. Ses va-et-vient se faisaient de plus en plus rapides, et il réalisa à quel point il s'était perdu lorsqu'il se rendit compte qu'il était incapable de ralentir la cadence, désirant toujours plus du corps pâle qui frémissait sous lui.
Progressivement, leurs mouvements se firent de plus en plus rapides et désespérés, leur besoin de libération atteignant doucement son paroxysme. Sans décélérer sa cadence, Harry se pencha sur le blond pour l'embrasser passionnément, leurs respirations saccadées se mêlant tandis que leur lèvres se découvraient, léchant, suçant et mordillant la peau de l'autre.
Harry fit descendre sa main le long du torse de l'autre, s'attardant un instant sur son estomac avant de refermer son poing sur l'érection humide et chaude du blond qui releva aussitôt la tête avec un glapissement.
Il ne fallut à Draco que quelques courtes minutes de ce traitement pour trouver enfin la libération, le désir s'accumulant et son contrôle épuisé. Son corps fut secoué de délicieux spasmes et sa gorge pleurait des râles d'intense plaisir, ayant presque l'impression que les sensations étaient trop intenses et que son cerveau allait finir par exploser. Harry le suivit presque aussitôt, submergé par la double sensation de sentir le corps de Draco se convulser autour de son membre de la plus exquise des manières, combinée au spectacle de pure débauche qu'il offrait tandis qu'il flottait dans le délice provoqué par son orgasme.
La vision de Harry se fit floue durant quelques instants, ses yeux embrumés par le plaisir clignant sans but, tandis que son corps était parcouru d'une vague électrique plus puissante qu'un ouragan. Il oublia même de respirer durant une minute – ce qui n'avait pas d'importance pour lui – avant d'expirer et d'enserrer Draco dans ses bras, son souffle à nouveau saccadé ayant l'impression que son cœur battait à tout rompre dans sa cage thoracique.
Draco était dans le même état, couvert de sueur et inspirant par grandes bouffées comme s'il venait de courir un marathon. Harry, qui était tombé sur le blond en dessous de lui, se releva et plongea ses yeux dans les siens avant de l'embrasser lentement, leurs langues se trouvant à nouveau dans un ballet langoureux qui semblait à présent lascif et peu pressé.
À regret, Harry se retira enfin de la chaleur de Draco et s'allongea à ses cotés, les yeux toujours quelque peu vitreux et la tête toujours dans un autre ciel. Il tourna la tête vers le blond qui avait à présent les yeux à moitié fermés et dont la respiration se faisait à présent plus calme. Hypnotisé par le tableau quasi-angélique qu'offrait Draco, ses cheveux soyeux collés sur sa peau pâle, Harry leva une main qui lui parut soudain étonnamment lourde pour replacer un mèche de cheveux blonds dernière son oreille.
Au même moment, Draco leva lui aussi sa main pour la mettre sur le dos de celle de Harry, la prenant dans la sienne avec douceur afin de la poser sur sa joue.
-Ne pars pas... » Murmura t-il d'une voix empreinte de sommeil sans ouvrir ses yeux déjà clos.
Harry eut un sourire à la fois amusé et tendre et se colla un peu plus contre le corps chaud du chasseur, chuchotant au creux de son oreille :
-Je ne vais nulle part. »
La respiration de Draco se fit profonde et régulière, berçant Harry et l'entrainant à son tour dans les bras de Morphée, blotti dans les bras du chasseur.
Ce fut très graduellement que Harry reprit conscience, se réveillant de la plus agréable des façons, comme entouré d'un cocon chaud et protecteur. L'odeur de Draco emplissait ses narines et il se sentait protégé d'un tissus de coton chaud et doux qui lui donnait envie de ronronner et de dormir des années durant, sa tête appuyée contre un oreiller moelleux et profond.
Aussi rien n'aurait pu le préparer à la peur panique qui lui saisit instantanément les tripes lorsqu'il entrouvrit enfin ses paupières, tout d'abord avec paresse, puis d'un coup, ses pupilles se dilatant sous la choc et la peur.
Le soleil.
La pièce dans laquelle il se trouvait – la chambre de Draco se rappela-t-il – était partiellement baignée dans cette horrible lumière dorée qui le terrorisait d'une manière irrationnelle. Là, juste à ses pieds, à un mètre à peine, un pan de lumière brillante aussi carré que la fenêtre de laquelle il provenait brillait avec un éclat insolent comme pour narguer son impuissance.
La peur panique qui traversa tout son être le fit sursauter si violent qu'il en perdit brusquement l'équilibre, tombant sans grâce du lit et attrapant au vol le drap que ses main crispées aux jointures blanchies avaient agrippé dans un effort inutile pour se rétablir. Il tomba sur le plancher dans un fracas impressionnant, son corps toujours parcouru de douloureux pics de terreur et il redressa la tête, fixant le bain lumineux qui coupait nettement la chambre en deux avec une haine mêlée de crainte.
Sans lâcher le carré de lumière des yeux il se força à respirer lentement, pour calmer cette peur aussi innée qu'irrationnelle. Tout allait bien les choses auraient pu mal tourner, mais tout allait bien. Le soleil n'allait pas brusquement tourner et il était sauf.
Draco, attiré par le bruit qu'avait causé Harry en tombant, entra dans la chambre dont la porte était restée ouverte et son regard se posa aussitôt sur le forme du vampire à terre dont les yeux grands comme des soucoupes étaient à présent posés sur lui. Draco éclata de rire, incapable de réprimer l'hilarité qu'il ressentait face à la scène, s'attirant le regard courroucé et vexé du brun qui se redressa lentement.
-Ça n'a rien d'amusant... » Maugréa Harry dans sa barbe en s'asseyant sur le lit à l'écart de la lumière, son corps nu uniquement protégé par le drap de lit qu'il avait entraîné dans sa chute. « J'aurais pu mourir... » Ajouta-t-il pour se donner une contenance.
-Oh ne sois pas si mélodramatique, tu veux... Le soleil ne touchera pas le lit avant des heures. » Ricana Draco en lui jetant son jean que Harry attrapa au vol, avant de sortir sa baguette et de l'agiter devant les rideaux qui se tirèrent sagement, coupant net le soleil.
Draco était bien évidemment conscient de la peur panique que pouvait provoquer la vue du soleil chez certains vampires elle était d'ailleurs très compréhensible. Une seule milliseconde au contact direct du soleil, et s'en était fini de leur vie. Pas d'inconfort ou de brûlure pour qu'ils ne se rétractent, non, c'était bien plus drastique que cela : pour un vampire le soleil c'était la mort assurée, point à la ligne. Aussi la détresse éprouvée par Harry était justifiable, mais très franchement il n'aurait jamais exposé Harry à un sérieux danger s'il y en avait eu un. La lumière du soleil était à un bon mètre du lit.
Le vampire haussa un sourcil peu convaincu à Draco tout en se revêtant de son jean avant d'enfiler la chemise sans se préoccuper des boutons. Il se remit debout, savourant la douce sensation du parquet sous ses pieds nus, faisant jouer un instant ses orteils sur le bois fin.
-Où est-ce que tu étais ? Tu ne dois pas travailler la journée ou quelque chose du genre ? » finit-il par lui demander, réalisant qu'il aurait été bien embarrassé pour fermer les rideaux si l'autre n'avait pas été la.
-Pas aujourd'hui... » Répondit Draco en haussant les épaules. « J'étais dans la cuisine, j'avais faim. Viens. » Ajouta-t-il en se retournant avec un petit signe de la tête pour inviter Harry à sa suite.
Le brun le suivit, curieux, traversant le beau salon qui était suffisamment grand pour qu'il n'ait pas à s'inquiéter à zigzaguer entre les flaques de lumières projetées par les fenêtres, avant d'entrer dans la cuisine. La pièce était carrelée de grandes dalles bleues et blanches et les murs peints couleur crème, le tout du propreté impeccable. C'était une très belle cuisine, spacieuse, un peu à l'américaine avec de grands espaces de travail, un frigo à doubles portes et une table centrale. Et surtout : les stores étaient tirés pour bloquer le soleil, ce qui plu instantanément à Harry.
Harry émit un léger sifflement appréciateur en embrassant la pièce du regard et Draco lui jeta un de ses petits regards supérieurs et amusés. Il ouvrit le frigo et prit du beurre avant de s'occuper du toast qu'il avait laissé à côté du grille-pain avant de courir jusqu'à sa chambre pour aider Harry.
Il prit place sur un des tabourets autour de la table haute, regardant Harry qui l'observait tout aussi silencieusement manger son toast.
-C'est tout ? » Demanda Harry d'un ton inquisiteur, comme si les habitudes alimentaires de Draco ne le satisfaisaient pas.
Le blond haussa les épaules. Cuisiner n'avait jamais été son fort, mais pouvait-on vraiment s'attendre à autre chose de la part d'une personne qui avait été habituée toute son enfance à recevoir les mets les plus fins cuisinés par des elfes spécialisés ? Prendre une casserole le répugnait et même si son frigo se remplissait automatiquement de nourriture, il vivait souvent de plats à emporter ces derniers temps.
Harry haussa les sourcils et lui jeta un regard soudain décidé qui laissa Draco perplexe, avant qu'il ne se dirige vers la cuisinière électrique.
Un quart d'heure plus tard, lorsque Harry déposa devant lui haricots en sauce sur toasts, œufs brouillés et bacon, Draco décida que demander au vampire de rester avait décidément été une excellente idée.
Il observa le brun ajouter le lait dans un énorme mug de thé brûlant qu'il poussa ensuite vers lui, curieux de l'évidente facilité à cuisiner que l'autre possédait, ce qui lui semblait d'autant plus étrange que le vampire ne mangeait plus.
-Où est-ce que tu as appris à cuisiner comme ça ? » Lui demandant-il, prêtant voix à ses interrogations.
-Oh, j'ai eu pas mal l'occasion de m'entrainer quand j'habitais chez les Dursley... » Fit-il avec un léger sourire aux lèvres.
Draco fronça les sourcils, soufflant sur le thé fumant, avant que son expression ne s'illumine soudain.
-Ah, tes moldus, c'est ça ? » Fit-il, et Harry hocha la tête pour confirmer. « Et alors tu trouves que me gaver comme une oie est une bonne idée maintenant ? » Demanda-t-il avec une expression amusée un peu moqueuse.
L'ancien Gryffondor pencha la tête et ses yeux se plissèrent légèrement, son expression se faisant prédatrice, mais ses yeux pétillant toujours.
-Oh, eh bien, une bonne nutrition est la clef d'un sang riche... » Lâcha-t-il d'un ton suggestif, son regard déviant soudain sur la carotide battante du blond qui ne put réprimer un frissonnement malgré la vague de chaleur qui lui parcourut aussitôt le ventre.
Il avala une gorgée de thé pour faire quelque chose et se brûla la langue, ravalant une grimace.
-Harry... » Murmura-t-il, appréciant le prénom du vampire dans sa bouche. « Est-ce que tu penses que c'est une bonne idée tout ça ? »
Il déglutit un peu difficilement, son regard fixé dans les yeux verts, tentant par tous les moyens de garder son expression neutre en surface, mais rongé par l'inquiétude à l'intérieur. C'était idiot, illogique et pitoyable, mais il voulait tellement que Harry lui dise qu'il se fichait des risques et qu'il voulait poursuivre cette espèce de relation tordue qu'ils avaient commencée.
L'expression de Harry se fit soudain très sérieuse. Il savait que cette conversation était inévitable.
-Une bonne idée ? Non je ne pense pas. En fait, c'est sûrement une très mauvaise idée... » Fit-il lentement, comme pour rassembler ses pensées. « Mais j'ai toujours eu tendance à suivre de très mauvaises idées... » Continua-t-il avec un petit sourire, son expression de faisant un peu lointaine en l'espace d'une instant, comme s'il se remémorait quelque chose de plaisant. « Par contre toi, Draco... Tu as beaucoup plus à perdre que moi. »
Son regard était à présent intensément fixé sur lui, guettant la moindre réaction de sa part, et Draco jura qu'il n'avait jamais vu le brun aussi sérieux qu'en cet instant.
-Si tu ne veux plus jamais me revoir, tu n'as qu'à me le dire et nous ne nous recroiserons plus jamais. » Dit Harry, ses orbes vertes aussi tranchantes que le fil d'une épée.
Draco entrouvrit la bouche, surprit, et ravisa ce qu'il allait dire, prenant une seconde pour réfléchir. Oui, couper court à cette folie qui était soudain apparue dans sa vie était la chose intelligente à faire. Mais, et il le savait déjà même en cet instant, il ne le ferait pas. Sa vie avait été fade et morne jusque lors, et il se sentait si vivant lorsque Harry se trouvait avec lui, c'était comme une drogue addictive dont Draco était déjà dépendant.
Il secoua la tête négativement, ajoutant à voix haute pour effacer toute incertitude :
-Non, reste. S'il te plait. »
Et, bien sûr, il était resté. Pas de manière permanente, évidemment, mais il revenait pratiquement toujours à Draco lorsque la nuit tombait, même si ça n'était parfois que pour lui tenir compagnie ou le tenir dans ses bras tandis qu'il dormait. Harry était particulièrement prudent de ne jamais boire le sang de Draco plus que de raison, refusant parfois de s'abreuver à sa gorge plusieurs nuits durant pour lui laisser le temps de récupérer convenablement et ce malgré les instances du blond qui, au fil du temps, en était venu à éprouver de la jalousie en imaginant le vampire boire un sang autre que le sien.
Harry s'en était bien vite aperçu, et quoiqu'amusé au début de cette réaction digne d'un véritable calice, il lui avait assuré qu'aucun autre sang n'était aussi délicieux que le sien sur ce point il ne mentait pas, jamais il n'avait encore bu de sang aussi exquis que celui du blond.
Cela faisait maintenant six mois que Harry et Draco avait échangé leur premier baiser, et les choses ne s'étaient pas ternies, loin de là. Au contraire, il semblait qu'ils ne pourraient jamais avoir assez l'un de l'autre. Pourtant, les choses avaient failli mal finir plus d'une fois. Deux semaines auparavant, tout avait presque tourné au vinaigre quand un des collègues de travail de Draco était entré chez lui par sa cheminée pour une raison urgente. Harry avait été dans la pièce quelques secondes avant, et s'il n'avait pas décidé de retourner dans la chambre de Draco où il avait oublié sa chemise, Dieu sait comment les choses se seraient passées. Draco en tremblait encore.
Il savait que la situation ne pouvait continuer ainsi, elle ne devait continuer ainsi mais il n'en avait cure. Il voulait qu'elle continue ainsi. Pour toujours.
Présentement, la chambre de Draco était emplie de halètements, de ses halètements des cris et gémissements passionnés qui franchissaient ses lèvres malgré toute sa volonté.
Harry voulait le rendre fou, c'était un fait certain, songea-t-il en baissant les yeux sur le visage taquin et amusé du vampire entre ses jambes, agenouillé devant la chaise sur laquelle Draco était assis et suçant son sexe tendu qui allait et venait entre ses lèvres rouges.
-Huuuuhh... » Gémit à nouveau Draco, la vue du brun la bouche pleine de son érection presque trop pour qu'il ne perde enfin le contrôle.
La main de Harry alla masser délicieusement ses bourses fermes et pleines, tandis que sa langue taquinait délicieusement la pointe de son érection, faisant rouler ses yeux à Draco dont le corps se tendit avant qu'il ne se répande enfin dans la bouche de son amant dans un râle satisfait.
Descendant lentement du sommet atteint par son orgasme, il fourra sa main dans les cheveux noirs de Harry qui était toujours entre ses jambes, occupé à nettoyer Draco de toute trace de semence qui lui avait échappé, envoyant d'agréables frissons dans le bas-ventre du blond.
Harry finit par se redresser en l'embrassa lascivement, lui faisant gouter le goût de sa propre passion avant de s'assoir sur ses genoux en lui faisant face, contemplant avec passion l'expression d'intense satisfaction et d'abandon sur le visage de Draco.
-Harry... Qu'est-ce qu'on va faire... » Murmura Draco en fermant les yeux, se détestant presque aussitôt pour avoir avoir dit les mots une fois qu'il les eut prononcés, ne voulant pas briser l'instant délicieux qu'ils partageaient.
Harry colla son front contre celui du blond qui était couvert d'une fine couche de transpiration. Il savait que le chasseur se souciait de plus en plus à leur sujet surtout ces derniers temps, il parlait un peu plus souvent qu'avant de ses inquiétudes et Harry pouvait sentir clairement qu'il n'était pas tranquille pourtant ni lui ni Draco ne semblaient désireux de mettre un terme à tout cela. L'idée semblait à vrai dire si grotesque qu'elle avait à peine effleuré leur esprit.
-Partons. » Dit Harry, une idée folle avec laquelle il avait joué depuis quelques temps sans en parler à Draco tant il était certain que l'autre refuserait.
Le blond releva la tête et Harry s'écarta légèrement de manière à ce qu'ils puissent s'observer face à face. Draco fronça légèrement les sourcils, son cerveau semblant fonctionner à toute vitesse.
-Où ? » Murmura-t-il d'une voix un peu lasse, comme s'il était déjà certain qu'un quelconque projet serait voué à l'échec de toute façon.
Harry prit une profonde inspiration, se sentant soudain nerveux.
-À Salem, dans le Massachusetts... »
-Aux États-Unis ? » S'exclama Draco comme si Harry avait perdu l'esprit. « C'est... »
-Je connais quelqu'un qui pourra nous héberger quelques temps... » S'empressa de dire Harry, et Draco se rendit compte que ça n'était pas juste une idée en l'air pour le brun il semblait avoir déjà réfléchi à la question. « Rien ne nous en empêche... »
Draco réfléchissait toujours à cent à l'heure, le projet provoquant en lui un petit pic inattendu d'excitation, tandis que sa raison lui criait que c'était de la folie pure. Il eut un petit rictus à la remarque du vampire :
-Rien ? C'est oublier un peu vite que quitter le pays est devenu quasiment impossible... »
C'était vrai. Depuis que Voldemort avait pris le contrôle du Royaume-Uni, il avait progressivement coupé l'Angleterre du reste du monde, et à présent commander un portoloin pour quitter le pays aurait impliqué des demandes au Ministère qui étaient sévèrement contrôlées – aucune chance que Draco ne puisse mettre la main sur l'un d'entre eux sans raison valable...
La réalisation de ce fait le découragea soudainn et il se sentit incroyablement fatigué lui et Harry seraient coincés ainsi pour toujours...
Il releva les yeux vers le brun, s'attendant à lire une expression similaire à ce qu'il ressentait dans les yeux verts, et fut surprit d'y voir une lueur amusée.
-Voldemort a coupé la population magique du reste du monde, c'est vrai. Mais il ignore complètement les moldus... Draco, tu as déjà entendu parlé de l'avion ? »
Draco eut une expression d'incompréhension, ses lèvres tirées en une petite moue qui fit comprendre à Harry que non, il n'avait pas la moindre idée de ce qu'un avion pouvait bien être.
-C'est un moyen de transport moldu. » Expliqua Harry, s'attirant aussitôt une grimace de la part du blond. « C'est long et fatiguant, mais pas contrôlé par la régulation de l'immigration magique... »
Harry s'arrêta, décidant qu'expliquer à Draco qu'ils seraient coincés dans une petite boite de métal des heures durant au dessus de l'océan atlantique d'une manière purement mécanique sans aucune magie ne serait pas un argument efficace pour le convaincre.
L'idée lui était venue quelques mois auparavant, en observant un avion voler dans le ciel. Il n'avait lui-même jamais pris l'avion, mais ça ne lui faisait pas peur. Le fait que Voldemort et son gouvernement ait négligé de contrôler les aéroports était compréhensible, après tout, la plupart des sorciers ignoraient tout des transports moldus, et quand bien même, Harry était à peu près certain que l'idée de voler en avion les aurait tout à fait terrorisés.
Il avait reçu quelques lettres de Hermione durant les années passées, la plus récente datant de quelques mois à peine, qui, comme toujours, le suppliait de la rejoindre aux États-Unis. Harry n'avait aucune idée de la manière qu'elle avait utilisé pour le contacter et comment elle avait su qu'il était encore en vie. Mais cette idée s'était insinuée dans son cerveay et avait germé peu à peu, se faisant de plus en plus tentante à mesure que le temps passait.
Draco, lui, pensait toujours. Il était conscient que les choses ne seraient probablement pas aussi faciles que Harry les décrivait, et il y avait des risques, évidemment. Mais quelle était son autre option ? Rester en Angleterre ? La seule idée le rendait malade. Ce pays était corrompu jusqu'à la moelle à présent, et il lui semblait que ça n'était une question de temps avant que Voldemort ne le détruise tout entier dans sa soif de pouvoir et de contrôle.
-Je ne pensais pas que tu aurais voulu quitter l'Angleterre... » Fit Draco en reportant son regard sur Harry.
Le brun eut un faible sourire un peu mélancolique.
-Et pourquoi pas ? Pour attendre que l'Angleterre ne retrouve enfin la paix ? S'il faut attendre que le monde soit parfait pour être heureux, nous ne le serons jamais... » Murmura-t-il. « Pars avec moi... »
Draco posa sa main sur la joue de l'autre, son regard gris perçant les yeux verts de son amant.
-D'accord. »
Épilogue
Un an plus tard
Draco frissonna en mettant les pieds dehors et regretta aussitôt de ne pas avoir pris son manteau. C'était un hiver froid, et si les choses continuaient ainsi, Noël promettait d'entre riche en neige poudreuse dans le Massachusetts cette année.
Déjà la ville de Salem était couverte d'une fine couche blanche qui donnait une impression de calme et de sérénité. L'exacte opposé de ce que ressentait Draco à cet instant.
Il était agité et nerveux, et il n'était pas certain que ce qu'il s'apprêtait à faire soit une bonne idée. Le lien qui l'unissait à Harry l'avait perturbé toute la journée durant cela avait commencé la veille. Maudit lien. Depuis que Draco était devenu le calice de Harry, environ six mois auparavant, sa perception des besoins du vampire s'était faite extrêmement accrue et même parfois il arrivaient à sentir ses émotions si elles étaient suffisamment fortes. Comme en cet instant. Soif, besoin, regret, tristesse... Bla-bla-bla... Le brun ne pouvait visiblement pas tenir deux petites journées.
Mais Draco savait qu'il ne comptait pas faire mariner Harry trop longtemps... Juste le temps qu'il intègre la leçon. Après tout, à part le sexe et son sang, Draco n'avait que très peu de moyen de pression sur Harry, aussi comptait-il en faire bon usage, même si ça n'était pas très 'gentil' de sa part. Il s'en fichait, il n'était pas quelqu'un de gentil et Harry l'avait mérité. Aussi, depuis deux nuits, il avait désigné le canapé comme le nouveau lit du vampire –autant pour qu'il comprenne que Draco ne plaisantait pas, que parce que le blond ne se faisait pas lui-même confiance dans sa décision d'abstention si Harry était dans le même lit que lui...
Cette histoire avait démarré d'un détail stupide, comme toutes les querelles de couple, quoique pas si frivole aux yeux de Draco.
Depuis qu'il était devenu le calice de Harry, la jalousie de celui-ci s'était accrue drastiquement et il avait de temps en temps tendance à considérer la moindre personne qui aurait le malheur de s'approcher un peu trop de Draco comme un potentiel rival... Ridicule, mais Harry ne voulait rien entendre, trop plongé dans son délire de paranoïa directement lié à sa nature vampirique. En toute connaissance de cause, le blond savait que cette réaction était relativement normale. Harry était encore un jeune vampire, et le nouveau lien qui les unissait était récent, les choses se calmeraient d'elles-mêmes bientôt.
C'était la remarque et surtout l'attitude qu'avait eue Harry quelques nuits auparavant qui avait poussé Draco à donner un leçon à l'ancien Gryffondor. Quand Harry avait vu que Draco était en train de parler à un autre vampire, au cours de cette stupide soirée organisée par l'université à laquelle Draco avait été invité, il semblait que le brun avait littéralement vu rouge, et il avait cru bon de réaffirmer son droit sur Draco en l'agrippant comme s'il n'était qu'une vulgaire potiche sans cervelle et en sifflant 'Il est a moi' à l'autre vampire qui avait déguerpi sans demander son reste.
Ce n'était pas tant la jalousie évidente de Harry qui avait agacé Draco cela il pouvait comprendre jusqu'à un point même si ça demeurait irritant non. C'était plus le fait que Harry le considère incapable de se défendre dans la très improbable hypothèse où l'autre aurait décidé de faire quelque chose d'inapproprié. Draco avait été un chasseur dans le passé, bon dieu ! Même s'il avait désormais arrêté pour se remettre dans des études de potions à l'université de Salem, il était encore largement capable de se protéger.
Ou bien, alternativement, Harry pensait que Draco ne l'aurait pas arrêté, et dans ce cas c'est qu'il ne lui faisait pas confiance. Quand le blond, énervé, lui avait posé la question, Harry l'avait supplié de le croire quand il lui disait qu'il n'arrivait pas à contrôler cette étrange possessivité qui prenait le contrôle de son corps quand Draco était concerné.
Draco soupira tandis qu'il marchait, le bruits de ses pas étouffés dans la neige qui couvrait le trottoir. Ils avaient beau être ensemble depuis presque deux ans maintenant, les choses n'étaient pas simples... Mais en décidant de rester avec Harry Potter, il avait su qu'une vie simple n'était pas ce qui l'attendait. Lui et Harry avaient tous les deux des personnalités si fortes qu'aucun ne voulait admettre la faute en premier. Généralement, leurs petites disputes se finissaient au lit et ils se réconciliaient toujours avant que le jour se lève...
Draco aurait pu paraître être en train de marcher sans but, frissonnant dans la nuit qui était éclairée des décorations de Noël un peu partout, donnant une ambiance festive et heureuse à la ville que Draco ne partageait pas.
En fait, il marchait vers là où Harry devait se trouver, même si lui-même ne savait où là était exactement. C'était une des autres bizarreries de sa condition de calice. Peu importe où Harry pouvait se trouver, que cela fut à l'autre bout du monde ou dans la pièce d'à côté, il avait comme une boussole dans la tête dont le nord était le vampire et qui lui permettait de le rejoindre en toute circonstance.
Il était environ minuit, et pourtant les rues de Salem étaient étonnamment occupées, des couples ou des familles déambulaient, allant probablement au marché de Noël, des sourires idiots collés sur le visage.
Les gens semblaient si heureux ici. Tellement plus que les personnes que Draco avait côtoyées en Angleterre où les choses allaient encore plus mal que jamais. Suivre Harry avait été la meilleure décision de sa vie, même s'il ne considérerait jamais l'endroit comme son véritable chez-lui. Ils étaient arrivés aux États-Unis sans encombre, et même si Draco n'avait pas été absolument enchanté en découvrant que la personne qui pouvait les accueillir dans un premier temps n'était autre que Miss je-sais-tout Granger, celle-ci avait été très agréable avec lui et les avait aidés, lui et Harry, à trouver l'appartement dans lequel ils vivaient à présent.
En fait tout le monde avait été étonnamment serviable, essayant de les aider autant qu'ils pouvaient. Le gouvernement magique des États-Unis les avaient recueillis en tant que réfugiés politique sans question, et même la présence du célèbre Harry Potter ne s'était répandue. Harry essayait d'être le plus discret possible, allant même jusqu'à utiliser le nom de jeune fille de sa mère à la place du sien, et ils n'avaient jamais eu le moindre ennui jusqu'à présent.
Financièrement parlant, les choses étaient un peu plus compliquées pour Draco qui avait toujours été habitué à vivre très confortablement. Les fonds possédés par sa famille étaient désormais inaccessibles, et il ne lui restait qu'un simple compte en suisse -quoique confortablement garni- de sa famille. Actuellement, il suivait des cours de potions à l'université depuis cette année et espérait décrocher un diplôme l'année prochaine avant d'entamer une carrière sérieuse. Harry lui, travaillait dans une boite de nuit, ce qui semblait lui plaire -chose que Draco avait du mal à comprendre, lui-même aurait sûrement fait manger leur verre à tous ces clients éméchés que Harry devait servir. Mais son travail se faisait de nuit, ce qui convenait bien sûr au vampire et lui permettait de gagner un petit salaire où s'ajoutaient souvent de bons pourboires.
De toute façon, ils avaient l'éternité devant eux, au sens littéral du terme, et Draco avait compris qu'il était souvent difficile dans la vie de prévoir comment les choses allaient tourner. Très difficile.
En devenant le calice de Harry, Draco avait abandonné toute possibilité de jamais vieillir, et même s'il paraissait légèrement plus âgé que le vampire qui avait été mordu à vingt ans tandis que lui-même en avait vingt-six, la différence n'était en rien choquante, et Draco était satisfait de la manière dont les choses avait tourné. Même si parfois il se demandait si devenir son calice avait été une idée si brillante que cela, comme ce soir. Les assauts répétés des vagues de solitude et de regret éprouvés par Harry dans sa tête lui donnait la migraine. Fichu Potter.
Il fronça le sourcils, s'arrêtant devant le bar-boite de nuit où ses pas l'avaient porté. Dans quoi Harry avait-il bien pu se fourrer ?
Il poussa la porte, l'air un peu inquiet devant l'affiche qui promettait la meilleur soirée gay de tout le Massachusetts la semaine prochaine, et pénétra dans le bar éclairé de lumières tamisées. L'endroit était décoré de manière moderne, avec des tables en verre et des tabourets en inox, orné de cuir et de strass, et plusieurs groupes de gens, couples et amis –de sexe masculin pour la plupart semblait-il– discutaient autour d'un verre. Le bar n'était pas exactement très rempli, mais le bruit des murmures, des conversations et des occasionnels éclats de rire était agréable.
Le regard de Draco se posa directement sur Harry qui était assis sur un des tabouret au bar, un verre à cognac pratiquement vide à côté de lui sur le comptoir. Il faisait face à un jeune homme qui devait avoir autour de vingt-cinq ans, peut-être un peu moins. Son regard était un peu flou, mais Draco n'était pas préoccupé par la consommation d'alcool du vampire, même si c'était l'explication évidente que n'importe qui d'autre aurait trouvé en voyant le jeune homme et son verre vide Harry aurait vraiment dû boire plusieurs bouteilles d'alcool fort pour que son organisme ne commence à être affecté.
Draco se dirigea à grands pas vers Harry qui paraissait écouter le type en face -un blond à la coiffure élaborée qui portait un jean noir bien trop petit pour lui et une chemise avec une foutue cravate à paillettes Draco le détesta immédiatement.
L'expression de surprise de Harry fut hilarante quand Draco le tira brusquement par la manche de sa chemise, le faisant basculer de son tabouret, mais le blond ne regardait pas son amant et décrocha un regard méprisant à monsieur cravate à paillettes en face en sifflant entre ses dents 'Il est à moi'. Puis il se tourna vers le vampire en levant un sourcil équivoque.
Harry semblait toujours sous le choc de voir Draco apparaitre de manière si inattendue, mais le blond ne lui laissa pas le temps de se remettre de ses émotions, le tirant toujours par la manche vers la sortie et il ne le lâcha qu'une fois hors du bar.
-Et c'était un faux blond en plus. » Lâcha Draco en se tournant vers son vampire, avec une petite moue supérieure, comme si le fait de se teindre les cheveux en blond était un acte particulièrement méprisable.
-Draco, je... »
-Je sais, je sais... » Soupira t-il en expirant profondément. Il savait que Harry allait une fois de plus lui présenter ses excuses, mais ce soir il lui semblait que c'était à son tour également. « Je n'aurais pas dû te... punir, comme ça, c'était idiot, alors... désolé, ok ? »
Harry pencha légèrement la tête, étonné de voir Draco s'excuser – un fait qui n'arrivait que très rarement – puis hocha la tête. Il se rendait compte qu'il avait gaffé en montrant sa jalousie de manière si évidente trois nuits auparavant, mais ça avait été plus fort que lui. Néanmoins, il avait été très sérieux en promettant à Draco qu'il ferait des efforts désormais. Ça n'était pas facile, mais il essaierait.
Son cœur soudain plus léger de savoir que cette dispute était enfin arrivée à son terme, il avança son bras pour prendre la main de Draco dans la sienne et fronça aussitôt les sourcils.
-Tu es gelé... »
Seulement là se rendit-il compte que Draco était inhabituellement pâle -enfin, encore plus pâle que d'ordinaire- et que ses lèvres avait bleui. Si le froid ne l'affectait plus, il avait tendance à oublier que malgré sa condition de calice Draco, lui, demeurait bien humain et était sensible aux changements de température.
Le blond haussa les épaules comme si ça n'avait aucune importance, mais suivit Harry lorsque celui-ci se mit en marche, visiblement en direction d'un diner, un petit restaurant ouvert toute la nuit.
La neige s'était remise à tomber et il la nuit était plus froide que jamais.
Quelques minutes plus tard, Draco était assis sur l'une des banquettes couvertes de sky rouge, un chocolat chaud entre ses mains. Harry, assis en face de lui, l'observait sans rien dire, comme s'il était encore un peu inquiet que Draco soit toujours en colère contre lui.
-Tu as passé tout le début de la nuit dans ce bar ? » Lui demanda doucement Draco.
Il ne l'avait pas vu de toute la soirée depuis qu'il était rentré de son cours de potions à l'université.
-Non, je suis d'abord allé voir Hermione... »
Draco hocha la tête. Ça n'avait rien d'étonnant, il aurait dû s'en douter. Hermione vivait à quelques rues de chez eux avec son fiancé, William, un sorcier américain texan fort sympathique qui avait un accent prononcé. Elle avait ouvert sa propre librairie, dans le quartier sorcier de Salem, et elle avait l'air heureuse, ce qui ne surprenait pas Draco. Après tout, elle vivait plongée dans ses bouquins 24 heures sur 24 à présent, c'était probablement le rêve de sa vie... Et même s'il était difficile pour la personne réservée qu'était Draco de s'ouvrir à quiconque, il ne pouvait s'empêcher d'être reconnaissant envers la née-moldue et s'en voulait profondément pour toutes les insultes et moqueries qu'il lui avait lancées du temps de leur jeunesse même si la sorcière semblait lui avoir pardonné.
-Alors, hm... On oublie tout ? » Demanda Harry, le tirant de ses pensées.
Draco eut un petit sourire et plongea son regard dans celui de l'autre avant de lui faire un petit signe affirmatif du chef. Il se pencha et déposa un chaste baiser sur les lèvres du vampire qui étaient pratiquement aussi froides que les siennes.
Oui, ils pouvaient tout oublier... jusqu'à la prochaine fois. La vie avec Harry n'était pas toujours facile, et il était certain que le vampire aurait dit la même chose de lui, mais... Pour rien au monde il n'aurait voulu que les choses fussent différentes.
Il termina son chocolat chaud et lança à Harry un de ses regards pleins de sous-entendus que le brun avait appris à décoder.
-On rentre ? » Lui demanda t-il.
Harry lui sourit en retour, son regard s'assombrissant ostensiblement.
Oh oui, les choses étaient parfaites ainsi.
Fin