Coucou tout le monde !
Oups, je suis un peu en retard, mais rien de trop grave heureusement. Voici donc le chapitre 5 ( DEJA ! Et dire que je suis sensée en faire 10 ... )
Comme toujours, vous trouverez ci-dessous des réponses plus précises à ceux qui ont laissé des reviews, mais merci également à ceux qui m'ont mis en alerte, en favoris, ect ...
N'hésitez pas à laisser une review, même anonyme, j'y répond toujours dans le chapitre suivant !
Bonne semaine à tous ( et merci à tous ceux qui se sont inquiétés de ma semaine la semaine dernière. Je vais bien mieux ! )
PS : Cette fic ne prend pas en compte la saison 3, pour la simple et bonne raison que j'écris un chapitre par épisode qui sort, et que c'est impossible de savoir ce qui va venir ^^ )
Vous avez le pouvoir, ne l'oubliez pas !
Réponses aux non inscrits:
nyu : Je te rejoins complétement sur "en ce moment dans la saison 3 " : J'ai envie de frapper Finn approximativement sept fois par épisode. A chaque fois qu'il s'adresse à Blaine ou à Kurt en fait ... J'espère vraiment que les choses vont s'arranger, parce que c'est pas top quoi - - ' Et celà m'a sûrement un peu orienté dans l'écriture du speech de Kurt qui n'était pas si détaillé dans ma tête ^^ Merci pour les compliments, et j'espère que la suite te plaira !
Jeanne : Oh, ne t'inquiète pas, j'avais compris =D Merci de ta review, et oui la fin de semaine a été bien meilleure ( notamment grâce aux gentilles reviews qui redonnent le sourire ). Le passé de Kurt et Blaine et surtout cet événement en particulier sera évoqué bien sûr, mais pas tout de suite. Il faut d'abord résoudre les autres énigmes ^^
Ecila : Vraiment, je l'ai fait avec grand plaisir. Et encore une fois, ta review est sublime, et j'apprécie le regard que tu portes sur cette histoire, car je voit que tu prête vraiment attention au moindre détail. Je me relis après avoir lu ta review, et je redécouvre certaines tournures. C'est assez étrange, et pourtant tellement agréable. Concernant l'âge adulte, c'est vraiment la façon dont je le vois. Il n'y a que nos amis d'enfance et d'adolescence qui peuvent vraiment comprendre comment on en est arrivé là ... Je te rejoins sur autre chose : nous idolatrons tous Klaine. c'est ainsi. Ils sont tellement ... tout. Mais je crois vraiment qu'une relation ne peut pas se construire en ligne droite. Ce qui explique que cet événement, sur lequel je dois encore me taire, a été important dans la construction de leur couple. Je réitère ce que j'ai dit : je serais ta première fan ! ( Oups, j'le suis déjà ^^ ). J'attend bien entendu ton "analyse élogieuse " sur ce chapitre, même si je sais qu'il est un peu différent (c'est un chapitre relais, un chapitre qui fait le lien ... un peu bizarre quoi ;... :p ). Oh, et, PS : ne t'excuses jamais de laisser une review, même si TU la considères comme tardive, elle peut toujours pousser l'auteur à finir son chapitre et à arrêter de tourner autour du pot ... de mots :p
Sept ans après leur graduation, les New Directions se retrouvent autour d'un événement bien particulier. Entre amour et haine, entre regrets et souvenirs, entre amitié et animosités, c'est peut être leur dernière chance de faire les choses bien.
RAPPELS:
* En anglais, le warbler est un petit oiseau.
* Le mariage gay a été autorisé à New York cette année, en juillet.
* Burt, le père de Kurt et le beau-père tient un garage dans la série.
* Rachel et Kurt rêvaient depuis toujours de devenir les stars de Broadway .
* Aux Etats-Unis, les études de médecine se composent ainsi : 4 ans de formation en tant qu'externe, 2 ans en tant qu'interne, puis un à deux ans en « clinicat » pour se spécialiser.
CE QUE L'ON A APPRIS DANS LES CHAPITRES PRECEDENTS :
* Rachel est Miss Berry, star de la pop.
* Kurt est une star de Broadway, et Blaine un metteur en scène qui a beaucoup de succès.
* Mercedes organise des mariages.
* Tina et Mike sont arrivés à New York et Santana et Brittany sont en route.
* Puck a presque kidnappé Quinn pour l'emmener à New York.
* Des hommes en uniformes se sont retrouvés dans un bar de New York.
* Finn a rompu avec Rachel, et Kurt a pris le parti à Finn.
* La Gazette de Broadway a publié un article sur le mariage de Kurt et Blaine !
* Burt et Carole sont arrivés à New York.
* Un mystérieux "campagnard" est également arrivé à New York, devant le bâtiment de la salle de mariage.
* Blaine et Kurt sont encore marqués par un de leur souvenirs commun.
* Il y a eût un terrible malentendu entre Kurt, Blaine, Mercedes et Finn sur le mariage.
* Finn était ivre et a tenté d'étrangler Blaine.
* Kurt s'en est pris physiquement et moralement à Finn, et a finit par lui interdire de venir au mariage.
Et bien sûr, Glee et tous ses personnages sont une propriété de la FOX ^^
13h10, New York
Lorsque l'on a un enfant, et encore plus lorsque l'on doit l'élever seul, on apprend vite que ces petites choses pleurent souvent. On apprend à comprendre si elles quémandent le biberon ou juste un peu d'attention.
Puis, quand ils grandissent, on apprend à chasser les cauchemars, à consoler les gros chagrins et à être là, à tout moment, pour rassurer ces petits êtres tout au long du chemin.
Mais quand votre fils a vingt-quatre ans, et qu'il est effondré dans les bras de son fiancé, parce qu'il vient de renier son frère …
Alors, que faut-il faire ?
13h12, New York, bureau du vigile.
Il soupire. Il pensait avoir fait le plus dur en parcourant la moitié du pays pour venir à New York. Il a pris l'avion, a trouvé la sortie de l'aéroport, a pris un taxi et est arrivé à destination.
Et maintenant, cet homme qui fait trois fois son poids l'accuse d'être un journaliste infiltré.
-Mais puisque je vous dis que je suis invité ! Regardez le carton !
Il agite l'enveloppe, lassé. L'homme ne lui répond pas, accroché à son téléphone. Soudain, son visage s'éclaire.
-Melle Jones ?
Son cœur fait un bond. Jones. Jones. Jones. Comme … Mercedes Jones ?
Il y a une réponse à l'autre bout du fil, et le vigile acquiesce, comme si la jeune femme pouvait le voir.
-Je sais, mais c'est important, je …
L'homme est coupé, et ses yeux s'écarquillent.
-Oui, je comprends, mais il y a un …
Le vigile acquiesce à nouveau.
-Très bien, Mademoiselle. Excusez …
Le "prisonnier" sent que ce n'est pas bon. Il tente sa dernière carte. Il s'époumone :
-Mercedes, c'est moi !
Il y a un silence au bout du fil et il saisit le téléphone sous les yeux ahuris du vigile.
- … Sam ?
Et là, c'est plus fort que lui. Il éclate de rire.
-C'est moi !
-… Sam ?
Il l'entend respirer par à-coups.
-Mercedes …
Elle éclate en sanglots à l'autre bout du fil.
13h13, New York.
Au moment où ces mots sortent de la bouche de Mercedes, Kurt met un bout de temps à comprendre.
En fait, il est encore sous le choc. Il sent son petit-ami trembler sous ses mains, et il n'a qu'une envie, s'enfuir de New York avec lui. Passer quelques jours, quelques semaines, des années peut-être, loin de tout ce foutoir.
Il est en colère. Tellement en colère qu'il doit se contrôler pour ne pas se mettre à hurler. Il en a contre le monde entier à cet instant. Parce que ce week-end devait être le plus beau de sa vie, et que le monde fait toujours tout de travers quand il s'agit de son bonheur.
-Sam ?
Il y a encore quelques secondes, Mercedes s'énervait contre un employé incompétent qui la dérangeait en pleine crise. Et maintenant …
-Sam ?
Il se décolle doucement de Blaine, gardant leurs mains liées et se tourne vers son amie.
-Mercy, que se passe t'il ?
Dire que Mercedes est sous le choc est un peu superficiel. Elle est littéralement agitée de soubresauts.
Que se passe t'il encore ?
Et puis soudain, Kurt prend conscience de quelque chose.
- C'est … c'est Sam au téléphone ?
La jeune femme lui tend le téléphone.
13h14, New York, bureau du vigile
Il entend une voix en fond sonore, puis le téléphone change de main et une nouvelle tonalité se fait entendre.
-Allo ?
-Kurt ? C'est Sam.
-Oh. Mon. Dieu.
- Sam suffira, mon vieux.
-Sam, c'est … c'est vraiment toi ?
Il rit à nouveau. C'est un peu nerveux.
Il se demande si Kurt sait.
-Sam, où es-tu ? Tu vas bien ? Oh, je t'en supplie, dis moi que tu vas bien…
Il sait. Bien sûr.
-Je vais très bien. En fait, je suis à ta salle de réception, et le vigile ne veut pas me laisser entrer et …
-Tu es à New York ?
-Faut croire.
-A la salle de … On arrive tout de suite.
Sam tente de répondre, mais Kurt a déjà raccroché.
Il tend le téléphone vers l'homme en costard.
-Kurt arrive.
L'homme le regarde, ébahi.
-Kurt … comme Kurt Hummel ?
-Yep. Il n'avait pas l'air très contente de savoir que l'on m'empêchait d'entrer.
Il ne peut pas s'empêcher d'en rajouter. Le vigile se confond en excuse, mais lui dit qu'il doit attendre un ordre officiel pour le laisser entrer. Il lui propose cependant de lui apporter quelque chose à boire.
-Un soda serait parfait.
Le vigile s'excuse rapidement, et sort de la petite pièce.
Sam étend ses jambes sous la table et tente de prendre son mal en patience.
13h17, New York, Central Park
Carole regarde son fils, écroulé sur un banc. Il y a tellement de choses qu'elle aimerait dire, à cet instant. D'abord, « Tout va bien ». Mais elle n'a jamais été douée pour mentir, alors elle se tait. Elle pourrait aussi lui dire « Je suis désolée ». Mais elle ne sait pas trop pourquoi elle devrait être désolée. Les erreurs de Finn ? Les erreurs de Rachel ? Celles de Kurt ?
Comment son fils, chef d'entreprise, presque fiancé à une star mondiale et ayant une vraie relation fraternelle avec son demi-frère, a-t-il pu s'effondrer ainsi ?
Elle s'assoit à ses côtés, et pose un regard aimant sur ce visage dont elle connait tous les détails. Finn ne change pas, et on pourrait le croire encore adolescent, tant ses traits sont encore indéfinis, et ses fossettes marquées.
Mais aujourd'hui, dans ses yeux, Carole voit ce qui fait toute la maturité chez un homme.
L'expérience de la douleur.
13h18, New York
Kurt donne la direction au conducteur, puis se rassoit correctement à côté de Mercedes. Depuis que Blaine lui a lâché la main, c'est celle de la jeune femme qui l'a remplacé.
Des dizaines de questions se bousculent dans la tête du jeune acteur. Il est partagé entre le désir de remonter dans l'appartement et de rester collé à son fiancé, et celui de tirer les choses au clair avec un revenant.
Mercedes semble un peu plus calme, mais elle n'a pas parlé depuis qu'il lui a arraché le téléphone. Ses yeux fixent un point invisible à travers la fenêtre, et Kurt pourrait presque entendre son cerveau tourner à plein régime.
Il sait à quel point cela la touche. Il sait que, même si elle est forte, elle ne s'est jamais vraiment remise de ce coup de téléphone. De ce jour où sa vie a basculé.
Pendant longtemps, il en a voulu à Sam. Terriblement. D'infliger cela à Mercedes. De leur infliger à tous cela.
Pendant longtemps, il a craint de regarder les actualités et de voir le nom de son ancien ami apparaître.
Pendant longtemps, il sait que Mercedes n'a pas répondu au téléphone. Encore aujourd'hui, elle ne répond pas aux numéros inconnus.
Alors, oui, il en veut à Sam. Mais bien plus que ça, il est soulagé. Parce que le retour de Sam va peut être permettre à sa meilleure amie de tourner la page.
Et ça, Mercedes en a bien besoin.
13h20, New York
Blaine est assis sur le sofa, un peu sonné. Il a l'impression que ces dernières minutes se sont jouées en accéléré, et qu'il n'y a pu y assister qu'en spectateur.
Il essaye de mettre les choses au clair. Commencer par le début.
Finn. Colère. Mur. Kurt. Coup de poing. Burt. Carole. Kurt. Paroles. Kurt. Carole et Finn. Mercedes. Téléphone. Sam. Kurt. Canapé.
Tout d'un coup, un élément essentiel lui revient à l'esprit. Quelque chose qu'il n'aurait pas du oublier.
Il se relève, et feinte un visage serein.
-Vous voulez boire quelque chose, Burt ?
Il voit le père de Kurt hausser les sourcils, sans bouger du mur sur lequel il est appuyé. Il semble un peu mal à l'aise, comme si il venait d'être surpris en train s'espionner une scène qu'il n'aurait jamais du voir. ce qui est un peu le cas, techniquement.
-Une … une bière si tu as.
Il acquiesce et s'empresse de sortir deux bières du frigo, et les verres associés. Cela l'occupe bien trop peu de temps, et il se retrouve les mains vides, au milieu de la cuisine, le regard de Burt toujours sur lui.
Il lui amène sa boisson, et prend place sur un des tabourets, face à lu,i le bar entre eux, comme une barrière qui le rassure.
-Vous … vous avez fait bon voyage ?
A l'instant même où il commence sa phrase, il saisit qu'il n'aura pas le contrôle de la conversation. Loupé, Blaine.
-On peut arrêter de tourner autour du pot ?
La voix de Burt est plutôt calme, et Blaine soupire.
-De quoi exactement est-on censé parler ?
- Comment te sens-tu ?
-Bien.
Le mensonge est tellement énorme, qu'il ne peut s'empêcher de sourire. Burt lui répond, une lueur amusée dans le regard :
- Tu es très crédible, Blaine.
Puis, il reprend plus sérieusement :
- A quoi faisait allusion Finn, exactement ?
C'est au tour de Blaine d'être extrêmement mal à l'aise. Il n'a absolument pas envie d'avoir cette conversation là avec le père de Kurt, encore moins la veille de leur mariage, alors la famille de son fiancé vient de se désintégrer à moitié devant lui.
-Oh, rien de spécial, des querelles d'adolescent.
C'est au tour de Burt de soupirer.
-A d'autres, Blaine. A quelle occasion Finn a-t-il pu penser que tu traitais Kurt comme de la … « merde » ?
13h25, Sur la route.
Ils viennent à peine de redémarrer, et Quinn en a déjà assez. Elle fouille le sac plastique dans lequel Puck a empilé de quoi nourrir un régiment, et en sort un paquet de Marshmallow. Elle ne peut s'empêcher de sourire.
-Tu te rappelles ?
Il se tourne vers elle, intrigué, et sourit à la vue du sachet.
-Si j'me rappelle ? Bien sûr que oui ! Tu es vraiment une femme enceinte aux envies bizarres, tu sais ?
Elle opine doucement, et ouvre le paquet. Elle lui en tend un, hésitante.
-Tu veux ?
Il se contente d'ouvrir la bouche, et elle lui enfourne. Comme au bon vieux temps.
Parfois, elle se demande quelle aurait pu être sa vie si elle était restée avec Puck. Si elle l'avait épousé lui. Si elle avait gardé Beth. Si … si elle avait suivi son cœur, et si elle n'avais pas été faible.
Cependant, une chose la retient de regretter. Elle a ses fils. C'est le plus important. Elle ne les laissera jamais tomber, et elle ne détruira pas le foyer qu'elle leur a construit.
N'est-ce pas ?
13h26, Mac Donald, New York
-Donc, je récapitule.
La caissière a l'air un peu blasée.
-Cela nous fait treize menus, dont neuf maxi, huit avec frites, et cinq avec potatoes, et des cocas pour tout le monde, sauf un qui prendra de l'eau gazeuse ?
Le jeune homme asiatique acquiesce, avec un grand sourire. Derrière lui, dans un capharnaüm total, une dizaines d'amis discutent avec passion. Soudain, un garçon à la peau noire apparait.
-Euh … Wes, en fait j'ai changé d'avis.
Le premier lève les yeux au ciel, et soupire.
-Oui, David ?
-En fait, je préférerais des potatoes.
Il fait un grand sourire à la serveuse, et elle ne peut s'empêcher de le trouver craquant.
-C'est noté, dit-elle avec un petit clin d'œil.
Mais il retourne vers le groupe, sans s'attarder sur elle.
Wes ne peut s'empêcher de se demander si un jour, son ami grandira.
13h28, New York.
Il descend du taxi rapidement, et tend sa main à Mercedes pour l'aider à faire de même. A toute allure, ils se dirigent vers l'entrée. Un signe de tête au secrétaire, et le vigile se dirige vers eux à grands pas.
-Monsieur Hummel, je suis désolé...
Mais Mercedes est sur le point d'exploser.
-Où es-t'il ?
L'homme a l'air mal à l'aise et se contente de désigner son bureau, suivant l'organisatrice de cérémonies tout en jetant des regards inquiet vers Kurt.
Le temps semble se ralentir, et au moment où elle pousse la porte, Kurt retient son souffle.
13h29, New York
Sam lève les yeux vers la porte qui vient de s'ouvrir.
Elle est là.
La dernière fois qu'il l'a vu remonte à trois longues années. Et jusqu'à cet instant, il pensait simplement qu'il avait tourné la page. Il a fait un choix, il a été de l'avant, il a fait ce qu'il avait à faire, et il l'a enterré dans un coin de son esprit, comme ces jolis rêves que l'on fait une fois mais qui finissent pas être dissous par les suivants.
Mais ce qu'il ressent, alors qu'elle apparait devant lui, c'est fou. C'est terrifiant. Le monde ne tourne plus pendant quelque secondes, son souffle se coupe, ses yeux la fixent, et son cœur se retourne plusieurs fois dans sa poitrine. C'est un complexe mélange entre le choc et la gratitude, la douleur et le bonheur. Il ne sait pas trop ce qu'il ressent en fait, mais il s'en fiche un peu.
Pour la première fois depuis qu'il est de retour, il ressent vraiment quelque chose.
13h30, New York.
Elle est paralysée. Ses yeux balaie ce visage qu'elle a connu. Il lui parait plus vieux, et ses cheveux châtains sont coupés en brosse. Il a presque l'air d'un trentenaire. Mais ses yeux sont toujours aussi perçants, et elle le trouve beau.
Parallèlement, elle n'a qu'une envie, c'est de le frapper. De lui faire ressentir un centième de ce qu'elle a vécu pendant ces trois années. Mais elle sais que c'est impossible. Il ne pourra jamais comprendre.
Elle se retourne, et ferme la porte au nez de Kurt, s'enfermant ainsi avec l'homme qu'elle a un jour aimé.
Ils ont des comptes à régler.
13h31, New York.
Dire qu'il est surpris est un euphémisme. Il aurait au moins aimé pouvoir assister à la conversation qui va avoir lieu dans la pièce. Pouvoir soutenir Mercedes, et régler son compte à Sam.
Maintenant qu'il a entraperçu le garçon, et qu'il est bien sûr qu'il est vivant, le soulagement a fait place à la colère, et il lui en veut. Une personne de plus sur sa liste.
Ses phalanges lui font encore mal, et il espère qu'il ne s'est rien cassé en envoyant son frère au tapis. Cette simple idée le ramène à Blaine.
Il sort son portable, et tape le numéro qu'il connait par cœur.
Une sonnerie.
Deux sonneries.
Trois sonneries.
- … Allo ?
-C'est moi.
-Tout va bien ? Comment va Sam ? Et Mercedes ?
La voix de Blaine est un petit peu grave, un détail que personne d'autre que Kurt ne pourrait remarquer. Il sait pourtant que c'est bien là l'un des signes qui montrent que son fiancé est sur la corde raide.
-Tout va bien, dit-il en tentant de garder un ton calme et serein. Blaine, comment vas-tu, toi ?
Un silence lui répond. Puis, son interlocuteur s'éclaircit la voix.
-Rien de spécial. Burt est toujours avec moi, et il se demande où est Carole.
Kurt masse une de ces tempes de sa main qui est inoccupée.
- Avec Finn, c'est sûr. Essaie de l'appeler.
-Elle ne répond pas.
-Et bien, je ne sais pas, et je m'en fiche un peu, là !
Oups. Autant pour la voix calme et sereine.
-Chéri, est-ce que tout va bien ?
Le fait que Blaine utilise un de leurs surnoms, au téléphone d'autant plus, force Kurt à se calmer. Ce n'est pas vraiment le bon moment pour s'énerver.
-Je … oui, désolé. Je ne sais pas où ils ont pu aller. Blaine, je veux rentrer à l'appartement.
Cette phrase lui échappe, et elle retentit comme un caprice d'enfant, comme une simple volonté, qu'il ressent le besoin d'assouvir.
Un nouveau silence se fait entendre, puis un soupir.
-Tu n'es pas avec Mercedes ?
-Elle s'est enfermée avec Sam. Je suis … je suis tout seul, et je veux rentrer.
-Prend un taxi. Je t'attend.
Le simple fait de l'entendre finit de calmer le jeune homme. Il sait qu'il ne devrait pas abandonner sa meilleure amie dans un moment pareil, mais après tout, elle s'est enfermée toute seule, non ? Et il a vraiment besoin de parler avec Blaine.
Ce n'est pas vraiment le scénario qu'il avait imaginé pour sa veille de mariage.
13h33, New York.
Elle se regarde dans le miroir, et grimace. Ses yeux sont bouffis, et ses joues striées. Elle a l'air d'une morte ramenée à la vie, et en fait, c'est plutôt le contraire.
Elle a fait ses choix. Toujours. Elle n'a jamais reculé devant aucun obstacle.
Mais là, c'est plus fort qu'elle.
Comment ne pas regretter ?
Elle renifle et c'est presque un écho qui lui répond. L'appartement est vide, l'appartement est froid, et elle est seule. Toute seule. Pour la première fois depuis longtemps, elle n'a personne sur qui se reposer.
Tout a été vite.
Si vite …
Comment peut-on passer huit années à s'aimer, et en arriver à se détester en une journée ?
13h34. Sur la route.
Le bourdonnement de son portable la sort de la transe dans laquelle elle était plongée.
Appel de Maison.
-Oui ?
-Quinny ?
-Oui.
-Quand est-ce que tu rentres ?
- Je … je t'ai dit que je rentrais demain soir.
Elle entend un bruit de verre cassé à l'autre bout du fil. Puis la voix bourrue s'élève à nouveau.
- Hein hein, Quinny. Tu vas rentrer tout de suite, tu m'entends ?
- Je suis désolée, mais je ne peux pas. Ma cousine a vraiment besoin de moi.
Sa voix tremble, et elle se retient de supplier Puck de faire demi-tour à l'instant. Elle essaie d'être forte. Au moins aujourd'hui.
-Où sont les garçons, Quinny ?
-Je … Je te l'ai dit, ils sont chez ma mère. Je dois te laisser ... j'ai un double appel. C'est ma cousine ... désolée. Je t'aime.
Elle raccroche, et d'un geste rapide, balance le téléphone sur la banquette arrière, comme si le simple fait de s'en éloigner physiquement allait la soulager. Elle sent les larmes couler sur ses joues, et ne remarque même pas que Puck s'est arrêté sur le bord de la route. Il se détache, et se penche vers elle. Doucement, il glisse ses bras autour de sa taille, et elle se laisse aller contre lui. C'est tellement simple.
-Puck ... je dois rentrer, murmure t'elle.
Il se la libère de son étreinte, et se rattache.
-Hors de question. Ce sera peut être notre dernière cavale, Quinn. Mais ce sera quelque chose dont tu te rappelleras toute ta vie.
Et il appuie sur l'accélérateur comme un damné.
"Je ne serais pas en retard, sur ce coup là ..."
13h36, New York.
Il ne s'attendait pas vraiment à ça. En trois ans, il a eut le temps d'imaginer son retour, et lorsqu'il a pris l'avion pour venir ici, il s'est dit que s'il croisait Mercedes, il serait un peu un « cadeau surprises ».
Mais elle est là, assise en face de lui, la main sur la bouche, et elle se contente de le fixer. Depuis plusieurs longues minutes.
Il est le premier à rompre le silence.
-Je suis content de te voir.
Elle hausse les sourcils, et ses yeux se remplissent de larmes. Encore une fois, il a réussi à la blesser en quelques mots. Il fait un mouvement vers elle mais elle l'arrête d'un geste de la main.
-Mercedes, s'il te plait … dis moi ce qui ne va pas.
Et là, c'est la tempête, l'éclair et le tonnerre. Elle se lève, renverse sa chaise au passage et pointe son index vers lui. Son ton est rageur.
-Tu oses me demander ce qui ne pas Sam ?
Il voudrait avoir quelque chose à répondre, mais il sait qu'il va devoir faire face aux nombreuses erreurs qu'il a accumulé. Alors il se tait, et affronte le torrent de reproches qui va arriver.
Vraiment ?
Mais la voix de Mercedes est douce, et ses yeux troublés lorsqu'elle lui demande, index toujours tendu vers lui :
-Quand es-tu arrivé ?
-A New York ? tente t'il se plaisanter.
-Tu sais très bien ce que je veux dire.
-Il y a un mois.
Elle redresse la chaise et se rassoit, dans ses pensées. Puis, un curieux sentiment passe sur son visage, et elle s'empresse de demander :
-Tu as été rapatrié ? Tu … as été blessé ?
Il nie rapidement.
-Non, on m'a juste autorisé à rentrer.
Maintenant qu'elle sait qu'il va bien, après le soulagement, elle semble se rappeler pourquoi elle est là. Il voit immédiatement qu'elle va s'énerver. Il la connait encore sur le bout des doigts. La façon dont ses sourcils s'arquent, dont les coins de sa bouche se plissent … et effectivement, la voix de la jeune femme claque dans l'air :
-Et tu ne t'es pas dit que j'avais peut être envie de savoir que tu étais revenu d'Irak, Sam ?
Et voilà … On y arrive.
Vous avez un ancien message.
Reçu le lundi 24 mai, à 00h35.
« … Mercy ? C'est … c'est moi. Sam. Tu dois t'en douter. Je sais que tu ne veux plus entendre parler de moi après … après tout ça, mais …Je … je voulais juste que tu saches que je suis désolé, d'accord ? Ce n'est pas la façon dont j'aurais aimé … En fait, je ne voulais pas … Je suis désolé. Vraiment. Je sais que je t'ai fait souffrir, et que je vais encore le faire. Mais … je dois le faire, d'accord ? Je … je regrette déjà tout ce que j'ai pu dire il y a quelques minutes. Et je sais que tu le regrettera aussi. Je ne t'en veux pas, tu le sais Mercy ? Je … je ne regrette rien. Tu as été la meilleure … et tu le resteras. Tu es vraiment géniale, et je suis désolée que … que ça ne puisse pas marcher. Ne m'en veux pas trop. Je … je vais devoir te laisser, j'ai mes bagages à faire…. Rappelle moi, je t'en prie. Oh, et … je t'ai mis sur la liste des personnes à contacter si jamais … mais ne t'inquiète pas, il ne m'arrivera rien. C'est juste que je n'avais personne et … Ouah, ça sonne un peu bizarre… Tu vas me manquer, mais je sais que tu vas aller mieux. Vis ta vie, Mercy. Tu le mérites. Tu mérites tellement plus que tout ça … Je … rappelle moi, d'accord ? Je te promet que je t'expliquerai tout. Je … Je t'aime Mercy. … »
…
…
Vous n'avez aucun autre message.
Et ouaip. référence au chapitre 2 bien sûr, et à l'ancien message qu'elle refuse d'écouter. Je sais, je suis une sadique. Mais avouez que Sam a parfaitement la carrure pour s'être engagé dans l'armée. On apprendra bien sûr plus tard pourquoi.
Bonne semaine ;
Pich'